Racing : Sitterlé pourrait abandonner son projet de reprise

Les psychodrames se suivent au Racing ! Pour ceux qui ont raté un épisode, voici le résumé : Frédéric Sitterlé, entrepreneur alsacien, s’est proposé de redresser le club de football strasbourgeois à coups de millions d’euros. Pour le faire, il doit lier son entité juridique, la SASP RCS qui fournit les fonds, à l’association du Racing, qui les dépense, via une convention. Frédéric Sitterlé proposait une convention de son cru mais qui a été mal reçue par plusieurs acteurs, dont la municipalité. Dont acte, l’homme d’affaires est revenu à une convention plus classique entre l’association et la SASP. On en était là jusqu’à lundi.

Car hier patatra ! On avait appris la veille que trois administrateurs de l’association avaient démissionné. Trois inconnus, mais trois personnes nommées par Frédéric Sitterlé. Ces démissions s’ajoutent à deux mises à l’écart, celles de Matthieu Rabby et de Philippe Chauveau, auxquels Sitterlé avait confié des missions d’organisation et de gestion. Pour ce dernier, le refus de sa convention ajouté aux mises à l’écart de ses collaborateurs et de ses administrateurs, ça commence à faire beaucoup. Mardi, il a donc évoqué pour la première fois publiquement l’hypothèse de son départ de l’aventure du Racing.

« Qu’on m’accorde le droit de gérer le club à ma manière ! »

Interrogé ce soir, l’entrepreneur alsacien confirme une certaine lassitude :

« Aujourd’hui, je me pose la question de la suite de ma participation à l’aventure du Racing. Soit j’arrête, soit je continue. Mais si je continue, c’est avec ma gestion, mes méthodes et mes gars. Je ne veux pas être celui qui ne décide rien et dont on espère juste un chèque à la fin. Je suis un entrepreneur et mon projet pour le Racing est un projet entrepreneurial : nous avions commencé à assainir le club, et à en finir avec certaines pratiques. Et voilà que tout est remis en question ! Si les historiques du club avaient voulu m’isoler, ils n’auraient pas agi autrement. Je ne suis pas venu pour faire la guerre aux acteurs autour du Racing, ni pour me lancer en politique. Quant aux accusations sur l’argent que je suis prêt à apporter au club, j’ai produit ce matin l’attestation qui garantit ma surface financière. Donc désormais, j’attends des assurances de la Ville sur l’utilisation du stade de la Meinau, et qu’on m’accorde le droit de gérer le club à ma manière. »

Sitterlé se décidera dans les jours qui viennent

Les départs de Matthieu Rabby et de Philippe Chauveau ont été demandés par Henri Ancel. Ce consultant en investissements financiers a œuvré pour rapprocher Patrick Spielmann, le président de l’association du Racing, et Frédéric Sitterlé. Il a aussi contribué à rédiger la nouvelle convention et a rassuré certains sponsors historiques du club. Puisqu’il a refusé de travailler avec Matthieu Rabby et Philippe Chauveau, une partie des supporters l’accusent de pousser Sitterlé hors du Racing et demandent sa démission. Henri Ancel réfute ces accusations :

« Je ne veux pas pousser Sitterlé hors du Racing, c’est moi qui l’ai fait venir ! C’est moi qui ait rédigé son dossier de reprise devant le tribunal. Je suis administrateur parce que Spielmann et Sitterlé tous les deux me l’ont demandé. Je n’avais qu’une seule exigence concernant ces personnes avec qui je ne voulais pas travailler. Mais je ne veux pas causer une nouvelle polémique ! Je ne suis pas candidat à être président du Racing, je ne suis candidat à rien ! Désormais, je vais me retirer du Racing ou rester comme simple administrateur et si Sitterlé met l’argent qu’il a promis, il peut travailler avec qui il veut et comme il veut. »

Frédéric Sitterlé a indiqué qu’il prendrait sa décision dans les jours qui viennent.