Le 30 octobre, et le Racing débute son aventure en Coupe de la Ligue face à Lille à la Meinau. Cette Coupe est une compétition où s’affrontent uniquement les clubs professionnels français. Cette compétition à élimination directe est un peu moins prestigieuse que la Coupe de France, où tous les clubs participent.
Trois mois après le début de saison, Strasbourg comptait plusieurs absences pour ce 1/16ème de finale. Stefan Mitrovic, habituel capitaine, est suspendu, ainsi qu’Ibrahima Sissoko milieu récupérateur physique. De plus, le club compte sept blessés, dont une de leurs recrues du mercato estival, l’attaquant Ludovic Ajorque. Le match s’annonce difficile pour les Strasbourgeois, qui pointent à une belle 7è place au classement, mais affrontent une équipe lilloise deuxième du championnat après avoir frôlé la relégation au printemps 2018.
Thierry Laurey aligne plusieurs jeunes formés au club, tels que Kévin Zohi, Anthony Caci ou encore Youssouf Fofana. L’entraîneur lillois, Christophe Galtier a aussi profité de ce match de coupe pour reposer certains titulaires. Pour ce 1er tour, les supporters alsaciens sont moins nombreux que d’habitude : 16 821 spectateurs, alors qu’en Ligue 1 la Meinau l’affluence tourne autour de 25 000 personnes.
Première surprise dans cette Coupe, le match est relativement bien maîtrisé par les Strasbourgeois qui dominent ce match et l’ont emporté même 2-0 sans vraiment forcer grâce à des buts de Youssouf Fofana (13ème min), très peu utilisé en début de saison, et Dimitri Liénard (82ème min). Strasbourg s’offre une première victoire de prestige face à l’ogre lillois.
Surprise chez les Olympiens
Fin décembre, un nouvel adversaire coriace attend le Racing. Il écope de Marseille au tirage au sort et doit se déplacer au Vélodrome pour le 8ème de finale. Marseille compte bien figurer dans cette compétition, alors qu’elle affiche des difficultés en Ligue 1. En championnat l’OM, compte 12 points de moins par rapport à la saison précédente, à la même époque. 6è, les Azuréens sont tout de même mieux classés que les Strasbourgeois, 9ème, qui affichent aussi une petite baisse de niveau (1 victoire sur les 4 derniers matchs).
Dans un Vélodrome quasi-boycotté par les fans (8 200 spectateurs sur 67 000 places), Strasbourg ouvre le score à la 18ème minute par l’intermédiaire de Jonas Martin sur un penalty parfaitement tiré par le milieu relayeur : un tir pleine lucarne qui prend à contre-pied le gardien remplaçant de l’équipe de France, Steve Mandanda.
Strasbourg pense tenir son exploit, mais se fait rejoindre à 10 minutes de la fin, par un but de Luiz Gustavo. Pour départager les deux équipes, il faut une séance de tirs aux buts. La séance est pleine de suspens. Les Marseillais craquent les premiers avec un raté sur le poteau de Dimitri Payet. En cours de match, l’international français avait déjà vu un penalty stoppé par Bingourou Kamara, habituel gardien remplaçant. Le défenseur champion du monde, Adil Rami, envoie sa tentative au-dessus des cages. Les Strasbourgeois, qui n’ont pas raté un tir, laissent échapper leur joie et courent vers leur héros du soir : Bingourou Kamara, habituel gardien remplaçant, aligné dans cette compétition. Le Racing l’emporte 4 à 2 lors de cette séance.
Le Racing n’a décidément pas de chance au tirage, puisqu’il se déplace chez un autre « Olympique » en 1/4 de finale le mardi 8 janvier. Direction Lyon, 3ème du championnat et qui a annoncé que cette Coupe est un objectif important de la saison.
Pour ce premier match après la trève, Strasbourg aligne davantage de titulaires qu’aux tours précédent. En face, Lyon se présente aussi avec une équipe très forte, avec la présence de joueurs comme le champion du monde Nabil Fékir, Memphis Depay, Houssem Aouar ou encore leur recrue Moussa Dembélé.
Comme à Marseille, le Racing ouvre le score grâce à un but sur penalty de Ludovic Ajorque (26ème min). Le Racing résiste, mais comme au tour précédent, il se fait égaliser en deuxième mi-temps, par Bertrand Traoré suite à un beau travail individuel (49ème min). Mais cette fois, les Alsaciens répliquent par Lamine Koné presque dans la foulée (52ème min) d’une magnifique tête croisée.
Lyon tente de revenir mais manque de réussite en touchant à trois reprises les montants du but gardé par Bingourou Kamara. Nabil Fekir manque un penalty qui s’envole dans les tribunes du Parc OL. Aidé par un peu de chance, les Strasbourgeois résistent et obtiennent leur ticket pour les demi-finales face aux Girondins de Bordeaux, fin janvier.
Un recrutement d’expérience
Avant de retrouver son stade en demi-finale, Strasbourg réalise une saison au-delà des attentes, un an et demi après avoir retrouvé l’élite. Un recrutement réussi lui permet d’être cinquième en championnat. Des joueurs d’expériences venus de l’étranger tels que le capitaine Stefan Mitrovic, les défenseurs Lamine Koné et Lionel Carole ou encore le quatrième gardien de la sélection belge Matz Sels lui ont permis de passer à un niveau supérieur.
La greffe a pris avec les jeunes joueurs notamment lancé au premier tour face à Lille, qui ont confirmé par la suite. D’autres cadres de la saison précédent ont progressé comme Kenny Lala, meilleur joueur du championnat en décembre, Jonas Martin, Nuno Da Costa ou Pablo Martinez. Malgré ce sans faute dans l’effectif, le Racing s’est tout de même renforcé cet hiver, avec l’arrivée de l’attaquant Samuel Grandsir et le milieu de terrain franco-bosnien, Sanjin Prcic.
Une demi-finale synonyme de finale
Pour la demi-finale à domicile, Strasbourg est cette fois légèrement favori en théorie. Strasbourg est 5ème, a déjà battu Bordeaux 4 jours plus tôt et a enchaîné 7 victoires en 8 matchs toutes compétitions confondues. Thierry Laurey a choisi une équipe type de Ligue 1. Bordeaux en fait de même avec le retour de leur pépite Samuel Kalu ou encore la présence de Jimmy Briand, Yann Karamoh, Younousse Sankharé, François Kamano en encore Benoît Costil. Le Racing peut compter sur son public et la ferveur de la Meinau à nouveau pleine.
Le Racing entre correctement dans le match avec plusieurs occasions, avant que Bordeaux ouvre la marque : sur un corner tiré par Samuel Kalu, Bingourou Kamara repousse mal le ballon et Youssouf Sankharé (14ème) en profite. Le Racing essaye en vain de revenir au score avant la mi-temps. Au retour des vestiaires, le Racing se transcende et trouve la faille sur un centre de Kenny Lala. Ludovic Ajorque met son pied droit en opposition pour marquer et égaliser dès la 49ème minute. Survolté, le le sud-africain Lebo Mothiba s’offre un doublé (55ème et 60ème min) : 11 minutes ont suffi au Racing pour assommer les Bordelais. Les Girondins réduisent le score à la 82ème, ce qui refait trembler les supporter. Au coup de sifflet final, le volcan de la Meinau entre en éruption.
Quatorze ans après, Strasbourg retrouve une finale. Ils défieront Guingamp, actuel dernier de Ligue 1, mais qui a battu Monaco la veille et surtout Paris en quarts de finale.
Le Racing va-t-il inscrire un nouveau titre à son palmarès, 8 ans après avoir frôlé la liquidation en 2011, ce qui l’a rétrogradé en 5ème ? Une victoire le 30 mars à Lille, où se jouera la finale, lui permettrait de se qualifier en Europa League, la coupe d’Europe de deuxième échelon. Des milliers de supporters strasbourgeois sont attendus dans le Nord pour répliquer l’ambiance de la Meinau, dans le stade Pierre Mauroy. Il n’est pas sûr qu’il y ait assez de place pour tout le monde et mettront l’ambiance pour encourager le Racing.
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