Le sentiment que j’éprouve présentement est pour le moins paradoxal. Mon équipe est encore en lice pour monter en National et il ne reste qu’une poignée de rencontres à disputer. Le suspense est presque à son acmé. Pourtant, rien à faire, je n’arrive toujours pas à m’enflammer pour ce Racing 2012-2013. Pourquoi ?
Des cadres aux abonnés absents
Peut-être serait-il plus commode de me voiler la face sur le tempérament mièvre de cette formation et sur l’absence de projet institutionnel. Je devrais sans doute enfiler mes œillères et m’évertuer à cautionner ces joueurs qui semblent parfois concernés par l’avenir du club comme de leur première paire de crampons. Hormis certains éléments valeureux et quelques jeunes, les cadres demeurent aux abonnés absents.
Un supporter ne se contente pas de prodiguer un soutien inconditionnel à ses protégés. Lorsque c’est nécessaire, la critique doit s’exprimer, librement, sans que cette dernière n’altère la passion partisane. Le supporter que je suis (et que je resterai) est désormais entré dans une dimension personnelle où je ne laisserai plus rien passer. Cette intransigeance intellectuelle n’a d’égal que l’amour que je porte au Racing Club de Strasbourg tout court (et non à son avatar actuel tristement connu sous le sigle « RCSA ») et à la vision ambitieuse que j’ai de cette institution. J’aurai l’occasion d’y revenir une fois la saison terminée.
Quatre victoires sur les cinq derniers matches
Pour le moment recentrons-nous sur l’actu brûlante. Depuis mon dernier billet rédigé après l’insipide RCS-Mulhouse (6 avril), le Racing a disputé cinq matchs et en a remporté quatre. Détaillons succinctement le contenu de ces cinq rencontres. Il est à souligner la bonne tenue récente des ouailles de François Keller à l’extérieur, avec notamment ce succès clinquant à Lyon-la-Duchère (27 avril) : 5-1 s’il vous plaît, peut-être la prestation la plus convaincante de l’année. L’autre excursion footballistique printanière s’est également soldée par une victoire, plus étriquée pour le coup, 1-0 à Yzeure (13 avril).
C’est à domicile en revanche que le bât blesse avec notamment cette incroyable déconfiture enregistrée contre Moulins (10 avril) : 4-0 ! Le Racing n’avait pas été laminé ainsi sur ses terres depuis le 4 janvier 2006 (le RCS était alors en Division 1 et l’adversaire se nommait Olympique Lyonnais). Un revers injustifiable. Comme beaucoup, j’ai quitté le stade pétrifié de honte ce soir-là. Pour compléter le tableau de ce court bilan sur les cinq derniers matches, signalons les deux victoires face à aux demi-sel Sarre-Union et Belfort. Minimaliste face à Buckenum (2-0), le Racing a carrément souffert le martyr contre les Francs-Comtois, arrachant un 2-1 plus qu’heureux au vu de la prestation d’ensemble.
Il ne peut en rester qu’un
Le sprint final est lancé et c’est en fin de saison qu’il s’agira de tirer les conclusions qui s’imposent. Il reste à présent trois petits matches et il faut finir premier. Compte-tenu des moyens déployés (le budget actuel du RCS pourrait en théorie suffire pour jouer les premiers rôles en National) et de la qualité intrinsèque de son effectif, tout autre positionnement que la tête serait un échec. Le hic, c’est que le Racing n’a occupé ce classement qu’une seule fois en 2012-2013.
Pour l’heure, le Racing n’est que le dauphin du leader provisoire Raon-l’Etape, qui sera justement l’ultime adversaire du Racing. Derrière, Grenoble n’a pas abdiqué et sera le prochain client des Strasbourgeois, ce samedi au stade des Alpes. Entre ces deux rendez-vous d’envergure, la réception de la réserve du PSG à la Meinau sera pareillement cruciale. En clair, il va falloir passer sur le corps de ces trois adversaires pour s’assurer la promotion. Il n’y a plus qu’à croiser les doigts.
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