« Sur le camp de l’Étoile aujourd’hui, il y a des personnes qui avaient été évacuées en juin et qui sont revenues comme on ne leur a pas proposé de solution pérenne », fustige Me Gueddari Ben Aziza. L’avocate défend les 63 occupants de la place de l’Étoile lors d’une audience au tribunal administratif :
« Suite à la dernière évacuation, l’État les a logés mais pour une ou deux semaines seulement. Donc maintenant ils sont de retour dans la rue. Il y a des Géorgiens, des Syriens, des Afghans… Surtout, ce sont beaucoup de personnes vulnérables : il y a deux femmes enceintes et 12 enfants, dont certains en bas-âge. Une personne est en chaise roulante. »
La Ville contrainte de demander l’expulsion par une décision de justice
Devant le tribunal administratif, la Ville de Strasbourg demande, pour la quatrième fois depuis l’été 2022, l’expulsion du campement situé place de l’Étoile. Interrogée sur l’objectif de la démarche, la municipalité répond simplement qu’elle y est contrainte :
« Suite à la décision du tribunal administratif de décembre 2022, la Ville de Strasbourg doit désormais procéder au dépôt d’un référé auprès du tribunal administratif dès occupation et installation de campements sur les terrains dont elle est propriétaire, en transparence avec les personnes et associations. »
Pour Me Gueddari Ben Aziza, « cette mesure risque de mettre les personnes en difficulté » :
« Tant qu’elles n’ont pas d’hébergement, elles préfèrent rester place de l’Étoile où elles se sentent plus en sécurité qu’ailleurs dans la rue, car elles sont regroupées. Il y a quelques infrastructures pour qu’elles aient accès à l’eau et à des toilettes, et les associations comme Médecins du Monde ont bien identifié le site ce qui permet un suivi. Cela ne sert à rien d’expulser ces personnes si elles ne sont pas hébergées. »
Le tribunal administratif devrait rendre sa décision dans les prochains jours.
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