1 – Le programme « crédible » de Roland Ries
Volet 4 du programme socialiste présenté vendredi par Roland Ries et plusieurs de ses colistiers, parmi lesquels le ou la future adjointe à la culture (voir photo ci-dessus). Encore une fois très détaillé, le livret d’une dizaine de pages aborde la vie associative et citoyenne, l’animation et l’appropriation de l’espace public, le soutien à la culture, le sport et la dimension régionale et internationale de la ville.
Quelques points saillants : l’abandon des Europhonies, journée d’ouverture de la saison culturelle en septembre, vilipendée par le « monde culturel », entité floue qui sait pourtant parfaitement faire entendre sa voix. Abandon au profit d’un redéploiement des 300 000€ de budget vers d’autres actions. Le maire a assuré le secteur de la « sanctuarisation » de l’enveloppe budgétaire allouée par la ville de Strasbourg à la culture, soit environ 25% de son budget.
En vrac, d’autres propositions : création d’une évaluation citoyenne de la qualité du service public local, élaboration d’une charte de la vie associative et d’une autre en faveur de la culture et des langues régionales, aménagement d’espaces de lecture et de débats sur certaines places, de kiosques à musique ou de « terrasses éphémères », investissement des anciens locaux de la Coop par la « culture émergente » ou création d’un « club Strasbourg élite » fédérant les clubs sportifs de haut niveau.
Robert Herrmann, actuel 1er adjoint de Roland Ries, a profité de la présentation de ce dernier volet du programme pour rappeler « la commande » du maire, un programme « crédible » :
« Nous avons élaboré un projet tenable sur le plan budgétaire. Un programme qu’on puisse mettre en œuvre. C’était la commande du maire. Nous sommes dans une période sensible : de chaque euro doit sortir un maximum de choses. C’est pourquoi par exemple nous demanderons un « retour social sur investissement » aux structures culturelles avec lesquelles nous signerons des conventions pluriannuelles [qui permettent d’avoir une meilleure visibilité financière sur plusieurs années]. »
Après 6 ans d’exercice du pouvoir, le PS pouvait difficilement faire des promesses trop belles. Une prudence dont ne fait pas preuve – notamment – le candidat du Mouvement citoyen de Strasbourg…
2 – Tuncer Saglamer veut faire rêver les électeurs
Il y avait déjà l’utopique Skytran et, à terme, la ville 100% carfree (sans voiture). Il y a désormais le programme complet, 50 propositions farfelues pour certaines, fraîches et innovantes pour d’autres. Exemples : en plus de référendums par internet, le Mouvement citoyen strasbourgeois souhaite initier deux « journées d’expression citoyenne » par an pour permettre aux habitants, des quartiers notamment, de se réunir, de débattre et de rencontrer leurs représentants politiques. En matière d’emploi, quelques idées, telle la création d’une CVthèque ou d’un forum emploi au niveau local, interface entre employeurs et demandeurs d’emploi strasbourgeois.
Sur le plan sociétal, l’équipe de Tuncer Saglamer s’attaque à la notion d’intégration jugée « archaïque, inadaptée et non avenue », à remplacer par celle de « citoyenneté ». En découlent l’opposition à la discrimination positive et au CV anonyme, mais aussi la promotion de l’égalité des chances, avec l’introduction – comme dans le 2ème volet du programme de Roland Ries – du programme grenoblois « Parler bambin ». Dans la même logique : refonte des horaires d’ouverture des bibliothèques, création de « Jeux olympiques des quartiers », ou dispositifs dits « d’urgence » renforcés – SOS isolement, SOS logement ou SOS injustice.
3 – Alain Jund s’échappe à Kehl
Jeudi 6 mars, Alain Jund (EELV) et quelques-uns de ses colistiers sont montés en haut de la tour surplombant le Rhin à Kehl en compagnie du nouveau maire de la petite ville frontalière. L’occasion de développer leur propositions en matière de développement transfrontalier. Extraits :
« Associer Kehl à la construction de l’Eurométropole pour tendre, à terme, vers la création d’un EPCI transfrontalier (…). Objectif : développer des outils juridiques et des compétences pour faciliter le quotidien des populations. (…) Concilier les usages à 360° en termes de politique de l’habitat, de développement économique, de déplacements transfrontaliers, de santé. (…)
[En matière d’énergie] l’Allemagne et notamment Kehl ont des points d’avance : savoir-faire, productions énergétiques, BTP, rénovation thermique, production d’énergie alternative. Notre proposition : la mise en place d’une agence transfrontalière de la transition énergétique. »
Strasbourg à 360°, c’est également un axe fort du programme de François Loos (difficile à trouver, mais ça y est…). Roland Ries, maire sortant PS, va également dans ce sens, avec le développement du quartier Deux-Rives, le tram vers Kehl ou encore les efforts (souvent jugés insuffisants) pour donner du contenu et de la visibilité à l’Eurodistrict.
Avec Thomas Triebel
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