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Les efforts de deux Strasbourgeois pour vendre des bijoux en or et éthique

Coût et temps de production plus élevés, modèle économique particulier… Laura et Amaury, créateurs de la maison strasbourgeoise Flore et Zéphyr, ont parié sur la bague éthique. Reportage dans leur petit atelier à côté de la cathédrale.

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Les efforts de deux Strasbourgeois pour vendre des bijoux en or et éthique

Laura et Amaury sont les créateurs de la maison Flore et Zéphyr. Lui s’occupe de l’aspect business, et elle imagine et conçoit les bijoux labellisés Fairmined (littéralement, « extrait des mines avec justesse »). Le label garantit que l’or certifié provient de mines gérées de façon responsable : un juste salaire pour les mineurs, un faible impact environnemental, l’interdiction du travail des enfants, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, aucun lien avec des conflits…

Fairmined introduit également des exigences strictes en matière de traçabilité du métal, un enjeu considérable pour l’or qui peut être amalgamé, c’est-à-dire mélangé. Conséquences : la production d’or Fairmined reste limitée (361 kilos en 2018, une goutte d’eau par rapport aux 3277 tonnes d’or extraites en 2018 dans le monde).

Laura et Amaury, de la maison strasbourgeoise Flore et Zéphyr (Photo EB / Rue89 Strasbourg / cc)

L’éthique et ses limites

La maison strasbourgeoise se fournit à 90% en or Fairmined, indique la joaillière.

« L’or Fairmined est vendu sous forme de grenaille : des pépites d’or. On n’est pas sur du 100% Fairmined tout simplement parce que les fermoirs, les chaines, le fil ou ce genre de chose n’existent pas encore en or certifié. Et aucun petit atelier ne fabrique ses propres chaines, cela nécessites des gros procédés industriels avec toute une ingénierie. »

La joaillière est spécialisée dans le travail du métal. (Photo EB / Rue89 Strasbourg / cc)
Laura a été formée à l’Ecole Boulle. (Photo EB / Rue89 Strasbourg / cc)

Une production 80% plus chère

Pour une alliance en or simple, sans pierre, Amaury estime que le coût de production est 80% plus cher que celui d’une alliance en or classique :

« En fonction des mois, on achète notre or de 45% à 50% plus cher. Sur un prix dont la matière première est de base à 42 euros, on arrive à 63 euros le gramme. Ça commence à faire un surcoût important. »

Au prix plus élevé de la matière première s’ajoute un temps de production plus long. La majorité des créateurs achètent directement de l’or en fil qu’il faut ensuite souder et travailler pour créer le bijoux. Laura doit elle travailler à partir de pépites, ce qui impose des étapes supplémentaires. La créatrice commence par tailler un anneau en cire, qui est ensuite envoyé à un fondeur, pour créer un moule. Les pépites d’or Fairmined sont ensuite fondues dans ce moule et l’anneau est retravaillé par la joaillière. « Il y a donc plus de main d’œuvre et de sous-traitance », explique-t-elle.

Modèle économique sans boutique

La maison a dû adapter son modèle économique aux exigences du label. Flore et Zéphyr n’est pas une boutique. Les clients sont accueillis par Laura et Amaury sur rendez-vous, dans la rue du Sanglier près de la Cathédrale :

« On n’a pas de vendeur à payer. On est là pendant les moments de rendez-vous. On optimise notre temps de travail. La salle d’exposition se trouve à l’étage ce qui nous permet d’avoir moins de frais de sécurisation. »

Les délais de productions sont aussi plus long que chez un joaillier classique, explique Laura :

« On est forcément moins réactifs. C’est aussi pour ça qu’on travaille dans le mariage. Ça s’anticipe un minimum donc on a le temps de fabriquer. Mais un touriste qui va passer, on ne va pas pouvoir lui vendre quelque chose. On a nos modèles d’exposition et on fabrique à la demande. »

Entre ces coûts supplémentaires, mais aussi ces mesures d’économie, un bijoux Flore et Zéphyr est finalement 10 à 15% plus cher à l’achat qu’un bien standard. Pour la créatrice, « c’est la différence que les clients sont prêts à mettre pour une bague plus responsable. »


#commerce

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