Peu de monde dans la salle d’audience ce matin, au tribunal de grande instance de Strasbourg. Et pour cause, les jeux étaient faits avant même que l’audience ne commence. Après un premier renvoi en mai 2013, le procès est encore une fois reporté, au 25 mars 2014 cette fois-ci. Raison invoquée : l’expert informatique en charge d’analyser les disques durs des ordinateurs du laboratoire Schaller – dont le but est de permettre à la CPAM de mesurer avec précision le montant de l’escroquerie supposée – a rencontré des difficultés techniques dans la « récupération des données ».
Si l’affaire prend du retard, c’est aussi parce qu’elle « a été dès le départ juridiquement mal emmanchée », affirme Me Cédric Lutz-Sorg, avocat de Viviane Schaller, précisant :
« Il y a un problème juridique fondamental dans la mesure où il y a une réclamation qui a été faite à l’encontre de Madame Schaller, renvoyée devant un tribunal correctionnel sans qu’il y ait la moindre expertise enclenchée. Pour le moment, personne n’a demandé d’expertise alors que c’est le B.A BA. Cela a été le cas avec les prothèses PIP ou l’affaire du Médiator. Il faut approfondir cela pour savoir ce qu’il en est, dans l’intérêt de la justice avec un grand J ».
La vertu du retard
Ce retard, néanmoins, peut jouer un rôle positif, estime Me Catherine Faivre, avocate de Bernard Christophe, qui explique que « le temps est un facteur de vérité dans ce dossier », permettant de « chiffrer le préjudice allégué par la caisse d’assurance maladie, préjudice qui n’est pas démontré à ce jour », afin de permettre à tous de savoir enfin « ce qu’il en est réellement » sur les montants de cette escroquerie soupçonnée.
Le temps permettra aussi de « tirer les conclusions de la commission ministérielle » actuellement en cours au sujet de la maladie de Lyme, intitulée « État des connaissances sur l’épidémiologie, le diagnostic et le traitement de la borréliose de Lyme », présidée par le professeur Patrick Zylbermann, dont le rapport sera rendu au mois de décembre. Les premiers échos semblent indiquer une prise de conscience des problèmes liés au protocole de diagnostic de la maladie de Lyme en France, confie Judith Albertat, présidente de l’association Lyme Sans Frontières. Ce rapport jouera à n’en pas douter un rôle à la prochaine audience… Si le supplément d’information parvient au tribunal d’ici-là.
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