« Le jour où on pleurait les victimes et où on était tous rassemblés à la mairie, à quelques mètres de nous, l’association Via Recours avait organisé sa permanence dans un bar pour racoler de potentielles victimes. C’est vraiment malsain. » Audrey Wagner s’emporte vite lorsqu’elle parle de pratiques étranges, mises en place autour des parties civiles du procès.
Audrey Wagner, elle, est justement l’une des 80 parties civiles dans le procès de l’attentat de Strasbourg, déjà reconnues par la justice. Elle était présente ce mardi 11 décembre 2018, peu avant 20h, rue des Grandes-Arcades. La jeune quadragénaire est bousculée ce soir-là par Chérif Chekatt, alors qu’elle se promène en famille. Elle se cache dans une boulangerie avec ses trois filles de 6, 7 et 14 ans à l’époque, dans le silence et le noir, craignant que le terroriste les abatte. Tout comme il avait tué un homme à quelques mètres d’elles, cinq minutes plus tôt, devant leurs yeux. Audrey Wagner est donc l’une des victimes directes de l’attentat.
Depuis le début du procès, qui s’est ouvert le 29 février, 135 nouvelles potentielles victimes se sont fait connaître devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Au total donc, environ 215 parties civiles sont représentées par une vingtaine d’avocats, dont certains paraissent surfer sur la vague des grands procès d’attentats, notamment par le biais d’associations de victimes.
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