Procès de l’affaire Maxime Walter : l’audition des témoins
EN DIRECT. – Rue89 Strasbourg vous propose de suivre en direct le procès du Dr Raphaël Moog. Le chirurgien de l’hôpital de Hautepierre comparait devant le tribunal car il est accusé d’homicide involontaire après la mort aux urgences d’un adolescent qui s’était lacéré la rate lors d’une chute à vélo. La première journée doit permettre d’entendre la version du Dr Moog sur le déroulé des faits puis les témoins de la partie civile.
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Pierre France
Publié le ·
Imprimé le 21 novembre 2024 à 13h14 ·
37 minutes
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30 mars 2015, 17h14
Merci à tous d’avoir suivi ce compte-rendu en direct. Rendez-vous demain à neuf heure pour la suite !
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30 mars 2015, 17h13
Fin de la première journée d’audience. Reprise demain avec les auditions des experts.
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30 mars 2015, 17h09
Me Coubris demande au Pr Marescaux comment il explique l’enchaînement qui a conduit à la mort de Maxime Walter. Il répond que pour lui, on se retrouve dans un service surchargé, avec des médecins qui ont du mal à se parler, et un médecin qui « s’entête dans son choix, ce qui arrive fréquemment quand personne n’est en mesure de prendre le temps de lui expliquer qu’il se trompe. »
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30 mars 2015, 17h07
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30 mars 2015, 17h05
Me Jean-Christophe Coubris : « Ce problème de coagulation ne rendait-il pas l’opération délicate ? »
Pr Christian Marescaux : « Non, elle la rendait justement obligatoire. »
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30 mars 2015, 17h03
– Me Jean-Christophe Coubris : « Le Pr Marescaux est neurologue, ce n’est pas courant qu’on nous fasse citer conseils de victimes un médecin. Est-ce que vous pourriez nous relater dans quelles circonstances vous avez rencontré la famille Walter ? »
– Pr Christian Marescaux : « J’ai été frappé quand j’ai pris connaissance du dossier, j’ai passé la plus mauvaise nuit de ma vie. On a trois expertises qui disent la même chose d’un côté et de l’autre un document de l’agence régionale d’hospitalisation qui disait en gros que les parents étaient en partie responsables car ayant de grands espoirs sportifs pour leur fils.
Pendant des années, on a accusé les parents d’avoir dopé leur enfant, ce qui l’avait rendu hémophile avec les conséquences fatales à la suite de la prise en charge. Je m’en veux terriblement d’avoir participé à ces accusations, et j’estime avoir une dette vis à vis de la famille Walter. »
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30 mars 2015, 16h57
On appelle désormais le dernier témoin, le Pr Christian Marescaux, du service de neurologie du CHU, cité par les parties civiles.
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30 mars 2015, 16h55
Me Bernard Alexandre : « Ce n’est pas parce que les réponses sont identiques qu’elles sont préparées. C’est la manifestation de la vérité. Donc vous êtes d’astreinte, selon vous, qui est responsable du patient ? »
Dr Lacreuse : « C’est l’équipe sur place, en astreinte on est en deuxième ligne. »
– « Combien de temps prends votre visite du soir ? »
– « ça dépend des patients, ça peut aller de une à plusieurs heures. »
– « Que pendez-vous du Dr Moog ? »
– « C’est le Dr Moog qui m’a formée, je l’ai appelé plusieurs fois la nuit pendant mon clinicat et il est venu m’aider plusieurs fois. »
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30 mars 2015, 16h53
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30 mars 2015, 16h51
La présidente : « Je n’ai plus de questions puisque manifestement, vous avez tous les mêmes réponses manifestement préparées. »
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30 mars 2015, 16h50
On appelle désormais le Dr Isabelle Lacreuse, chirurgien pédiatrique dans le même service que le Dr Moog. En fait, tous les chirurgiens du service sont présents. La présidente pose les mêmes questions sur la garde, l’astreinte, etc. Et le Dr Lacreuse donne les mêmes réponses : « ça dépend. »
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30 mars 2015, 16h46
Me Renaud Bettcher : « Est-ce que vous pourriez expliquer au tribunal pourquoi on souffre énormément quand on a une inflammation du péritoine ? »
Pr Cécile Brigand : « Le péritoine est une membrane très nervurée et très sensible, oui ».
– « On souffre énormément madame ! »
– La présidente : « Maître, ce n’est pas vous le témoin ! »
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30 mars 2015, 16h43
Me Renaud Bettcher : « Pouvez-vous nous expliquer les conditions sine qua non d’un TNO ? »
Pr Cécile Brigand : « Qu’est-ce qu’un TNO ? »
– « Euh… vous êtes bien Cécile Brigand ? Un TNO est un traitement non-opératoire. Comment ça se passe aux urgences ? »
– « Je suis en chirurgie vasculaire chez les adultes. »
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30 mars 2015, 16h40
On appelle désormais le Pr Cécile Brigand, chirurgien, service adultes.
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30 mars 2015, 16h39
Me Bernard Alexandre : « Est-ce que vous pourriez nous parler du Dr Moog puisque vous êtes sa collègue ? »
Dr Isabelle Kaufmann : « C’est quelqu’un de proche de ses patients, je le connais depuis 1995, il ne se défile pas devant les cas difficiles. C’est un bon chirurgien et j’apprends beaucoup avec lui. »
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30 mars 2015, 16h36
Me Bernard Alexandre : « Dans le cadre d’une astreinte, lors de la visite des patients dans le service le soir, quelle est la durée ? »
Dr Isabelle Kaufmann : « Ca peut aller de une à trois heures, en fonction du nombre d’enfants présents et de cas qui peuvent poser problèmes. »
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30 mars 2015, 16h34
Me Bernard Alexandre : « Précisons que je n’exige pas qu’on réponde par oui ou non, on est dans la médecine et les réponses ne sont pas toujours aussi simples. Dans le cas d’une astreinte, qui a la charge du patient ? »
Dr Isabelle Kaufmann : « C’est l’équipe de médecins qui est sur place. »
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30 mars 2015, 16h33
Dr Isabelle Kaufmann : « Chaque médecin spécialiste a un regard sur le patient. »
La procureure Morgane Robitaillie : « Admettons que vous vous retrouviez en minorité dans une discussion à trois, que vous refusiez d’opérer, qu’est-ce qui se passe ? »
Dr Isabelle Kaufmann : « On ne peut pas forcer quelqu’un à opérer. Si le chirurgien ne veut pas opérer, il n’opère pas. »
La procureure Morgane Robitaillie : « Donc il a la décision finale. »
Dr Isabelle Kaufmann : « Mais elle est collégiale ! »
La présidente : « Mais vous ne savez pas répondre « oui » ou « non » dans ce service ? »
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30 mars 2015, 16h30
La procureure Morgane Robitaillie : « Admettons que le chirurgien attende plusieurs heures avant de se déplacer. Il arrive et il n’y a pas le médecin de la réanimation. Que faut-il faire ? »
Dr Isabelle Kaufmann : « Je ne peux pas répondre à cette question. »
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30 mars 2015, 16h26
Me Jean-Christophe Coubris : « Vous avez eu recours aux techniques non opératoires fréquemment avec 100% de succès. Combien de grade 4 ? »
Dr Isabelle Kaufmann : « Je ne m’en souviens pas. »
– « Et dans le cas d’une lésion de grade 4, que vous traitez en non-opératoire, face à la dégradation de la situation, que faites -vous ? »
– « Je ne peux pas vous répondre. »
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30 mars 2015, 16h22
Interrogée par Me Bettcher des parties civiles, le Dr Isabelle Kaufmann refuse de répondre pour éviter d’avoir à critiquer son confrère, ce qui provoque l’ire de l’avocat : « Vous avez tous le même discours, vous faites partie du même clan. » La présidente le rappelle à l’ordre.
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30 mars 2015, 16h18
Dialogue difficile entre la présidente, qui essaie de savoir s’il y a des procédures stables entre les services et les médecins, et les réponses du Dr Kaufmann qui précise qu’il y a des discussions collégiales qui ne se font qu’avec les personnes présentes et en fonction des dossiers.
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30 mars 2015, 16h15
La présidente : « Une fois que vous vous êtes déplacée, comment se passe l’examen clinique ? »
Dr Isabelle Kaufmann : « Tout dépend de la stabilité du patient… s’il est stable, ce qui est le cas en général… on décide conjointement avec les différents médecins seniors présents et on en discute. »
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30 mars 2015, 16h14
La présidente : « Et quand vous êtes d’astreinte, vous avez déjà eu des fractures de la rate ? Et vous vous déplacez ? »
Dr Isabelle Kaufmann : « Oui j’en ai déjà eu, on se déplace et ça dépend des informations dont on dispose et du mode de prise en charge. »
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30 mars 2015, 16h12
Me Bernard Alexandre : « Puisque vous êtes dans le même service que le Dr Moog et que vous êtes également chirurgien pédiatre. Expliquez nous comment fonctionne le système de garde. »
Dr Isabelle Kaufmann explique les tours de garde, les visites aux enfants malades le matin, et le principe de l’astreinte à domicile.
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30 mars 2015, 16h10
Plus de questions pour le Pr Veillon. On appelle le Dr Isabelle Kaufmann, chirurgien pédiatre.
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30 mars 2015, 16h08
Me Bernard Alexandre pose une question sur la différence entre le compte-rendu oral et le compte-rendu écrit. Le Pr Veillon répond qu’en général, il y a un accord entre les médecins mais que le diagnostic revient à la première personne qui traite.
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30 mars 2015, 16h06
On passe désormais à la procureure de la République, Morgane Robitaillie : « Lorsque vous avez été entendu par la police, vous avez dit que lorsqu’un radiologue parle d’une hémorragie massive, c’est qu’au moins un litre de sang a été perdu. C’est une situation périlleuse selon votre terme. »
– Pr Veillon : « Oui, c’est préoccupant. J’ai dit périlleux, on vous interroge, vous signez… Il faut vraiment faire attention à chaque terme qu’on emploie. »
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30 mars 2015, 16h02
Les parties civiles demandent comment fonctionnent les astreintes au service de radiologie.
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30 mars 2015, 15h57
Il y a une discussion sur les méthodes de transmission des informations entre les radiologues et les autres médecins des urgences pédiatriques.
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30 mars 2015, 15h50
Me Renaud Bettcher : « Mais pour prendre une décision, il faut les voir ces radiographies et ces scanners ! »
Pr Veillon : « Le job du radiologue est de les mettre à disposition. Si le chirurgien doit voir le scanner, eh ben il n’opère plus. Et le même avocat va venir poser la question : « eh ben alors il était pas en salle d’op ? » Ils n’ont pas le don d’ubiquité. »
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30 mars 2015, 15h47
La présidente : « Mais dans un dossier de ce genre, la décision finale revient au chirurgien ? »
Pr Veillon : « Oui. »
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30 mars 2015, 15h46
Pr Veillon : « L’idéal, on ne met que des seniors, qui sont tous présents et qui se parlent tout le temps, mais la réalité, ce n’est pas ça. Il y a des internes, des débutants et ils doivent gérer des dizaines de patients en même temps, et c’est vrai, on ne se parle pas toujours. »
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30 mars 2015, 15h45
Pr Veillon : « Dans ce procès, vous allez entendre parler d’une ambiance thérapeuthique où il est question de sauver la rate. On opère de moins en moins. »
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30 mars 2015, 15h44
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30 mars 2015, 15h42
Pr Veillon : « Lorsque l’échographie a été réalisée, je me suis renseigné pour savoir quelles étaient les conditions de sa réalisation. Le Dr Secchi est un radiologue certifié. Il constate une lésion active sur la rate, le temps d’avoir les images ça prend quelques minutes en 2008… Il le signale aux médecins de garde. Il a téléphoné aux urgences pédiatriques, un médecin des urgences pédiatriques est venu voir le scan. Il a écrit ce qu’il avait vu. »
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30 mars 2015, 15h38
On appelle désormais le Pr Veillon, responsable du service d’imagerie. Il a cosigné le compte-rendu du scanner effectué lundi matin.
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30 mars 2015, 15h36
Dr Yves Alembik : « Mes propos pourraient sembler corporatistes, mais on ne le ferait pas pour n’importe qui. Lorsqu’il a été brièvement empêché d’exercer, une pétition a été signée par tous les pédiatres. »
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30 mars 2015, 15h34
Me Bernard Alexandre : « Le Dr Alembik pourrait nous parler de la réputation du Dr Moog dans le domaine de la pédiatrie. »
– Dr Yves Alembik : « Je travaille en bonne intelligence avec le service de chirurgie infantile du CHU. Je m’associe à la peine de la famille, ainsi que tous les pédiatres. Le Dr Moog est très disponible et quand on a affaire à lui, on a affaire à quelqu’un d’une grande compétence, avec une volonté de faire correctement son travail. »
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30 mars 2015, 15h31
On appelle Yves Alembik, pédiatre à Strasbourg.
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30 mars 2015, 15h28
La présidente reprend : « Donc qui doit prendre la décision chirurgicale ? »
Pr François Becmeur : « C’est au chirurgien, dans le cadre d’une décision collégiale. »
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30 mars 2015, 15h27
Me Renaud Bettcher reprend la parole : « On a appris lors d’un reportage la semaine dernière que c’était les internes qui font fonctionner les services d’urgence le week-end. »
Pr François Becmeur : « Ce n’était pas à l’interne de rappeler. Ca c’est évident, c’était au médecin en charge. »
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30 mars 2015, 15h23
Me Bernard Alexandre : « Est-ce qu’on se déplace à chaque coup de fil quand on est d’astreinte ? »
Pr François Becmeur : « Ca dépend vraiment des informations dont on dispose, qui sont parfois extrêmement succinctes. La personne d’astreinte est une personne extrêmement fragile. »
– « Si on vous signale une lacération de la rate de grade 4 et que le patient avec hémodinamiquement stable. Est-ce que vous vous déplacez ? »
– « Si le patient est stable, si on m’assure que les constantes sont bonnes, non, probablement pas. »
– « Est-ce que le Dr Moog est réputé pour ne pas aimer se déplacer dans le service ? »
– « Non, il est extrêmement disponible. Les parents des patients qu’il a en charge pourraient en témoigner. »
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30 mars 2015, 15h19
Le conseil du Dr Moog, Me Bernard Alexandre, pose des questions sur les réorganisations du service des urgences pédiatriques : « Êtes vous satisfait du fonctionnement ? »
Pr François Becmeur : « C’est une question vraiment difficile. On est dans une structure très jeune. »
La présidente : « Répondez à la question ! »
– « Mais je l’ai fait. »
– « Non »
– « Il faut savoir lire entre les lignes… »
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30 mars 2015, 15h15
On passe la parole à la défense. Me Bernard Alexandre : « combien de fois vous opérez avec le Dr Moog ? »
Pr François Becmeur : « C’est très courant. Parfois même, on décide d’opérer à quatre mains, et il a des spécialités sur la vésicule, quand des enfants naissent avec la vessie éclatée par exemple, c’est lui qui opère. »
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30 mars 2015, 15h11
Me Jean-Christophe Coubris pose une nouvelle fois la question de son intervention dans le bloc du Dr Moog et reçoit la même réponse.
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30 mars 2015, 15h09
Pr François Becmeur : « Il y a un changement de nom, dans le temps on parlait d’hyper pression abdominale. »
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30 mars 2015, 15h08
La présidente : « Vous connaissez le syndrome compartimental abdominal ? »
Pr François Becmeur : « Bien sûr »
– « On nous a dit ce matin que ça n’existait pas chez les enfants. »
– « On le connait très bien chez les enfants, dès 35 – 36 semaines. »
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30 mars 2015, 15h07
Me Renaud Bettcher : « Le mardi matin à 4h30, son pH est de 6,7. Qu’est-ce que vous pouvez en dire ? »
Pr François Becmeur : « Que l’état du patient était très grave. »
– « Vous dites qu’il y a une odeur de putréfaction. »
– « Non, il y a l’odeur caractéristique des infarctus mésentériques. » (orthographe incertaine)
– « Il est mort ! »
– « Non ».
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30 mars 2015, 15h03
Il obtient les mêmes réponses que précédemment.
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30 mars 2015, 15h03
Me Renaud Bettcher repose deux questions : est-ce une faute de ne pas se déplacer sur une fracture de la rate de grade 4 et pourquoi vous êtes-vous déplacé dans le bloc du Dr Moog jusqu’à participer à son opération.
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30 mars 2015, 15h00
La parole est donnée aux parties civiles.
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30 mars 2015, 15h00
Le Pr Becmeur accuse la présidente de ne pas « comprendre » ce qui se passe dans un bloc opératoire. La présidente répond qu’elle voit bien, le Pr Becmeur insiste que non. La présidente répond qu’elle n’est « que » juriste. Le Pr Becmeur opine du chef, pour indiquer qu’il n’entend pas laisser juger des actes médicaux par la justice.
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30 mars 2015, 14h57
Le Pr Becmeur insiste : il n’a pas « terminé » le geste du Dr Moog mais il a opéré de concert avec lui : « Cessez vos insinuations » dit-il à la présidente. Le ton monte un peu… La présidente répond qu’elle n’insinue rien : « ça doit être gai les discussions dans votre service… »
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30 mars 2015, 14h52
La présidente : « Donc, vous entrez dans le bloc du Dr Moog. Que se passe-t-il ?
Pr François Becmeur : « Je constate les conséquences du syndrome compartimental. La discussion portait sur savoir si on gardait une partie de la rate ou non. Après discussion, on a opté pour terminer le geste opératoire. »
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30 mars 2015, 14h50
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30 mars 2015, 14h47
La présidente : « Comment vous intervenez dans le bloc du Dr Moog ? »
Pr François Becmeur : « Comme on le fait très souvent. Soit je termine mon intervention, soit je la mets en suspens. »
– « Qui est venu vous chercher ? »
– « Je ne sais plus bien. Je crois que c’est un anesthésiste. »
– « Le Dr Moog nous a dit que c’était parce qu’il vous en avait parlé. »
– « Euh, je ne me rappelle pas de tout 8 ans après les faits. »
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30 mars 2015, 14h44
Après des échanges sur la marche du service des urgences pédiatriques, le Pr Becmeur est interrogé sur son intervention le mardi matin.
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30 mars 2015, 14h40
Pr François Becmeur : « C’est tout le problème de l’astreinte, car nous ne sommes que d’astreinte. Nos plus jeunes ne sont plus près à s’engager dans ce système, on risque de ne plus en faire. »
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30 mars 2015, 14h37
Pr François Becmeur : « Avec une tension de 7 / 8 en continu, ce n’est pas normal, si ça dure. Sur l’hémoglobine, un enfant qui a une rupture de rate peut tomber avec des taux très bas. »
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30 mars 2015, 14h34
La présidente : « Cessez d’être sur la défensive, je ne cherche pas à vous piéger. Que faites vous ensuite ? »
Pr François Becmeur : « Il n’y a pas de posture. Nous évoluons lorsque la situation évolue. Il y a des situations où la situation exige une splénectomie. »
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30 mars 2015, 14h32
La présidente : « Et ensuite vous pratiquez l’examen ? »
Pr François Becmeur : « Oui, on fait les examens cliniques. On regarde le patient. Le Dr Moog est très clinique. »
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30 mars 2015, 14h29
La présidente : « Bon, question simple : on vous signale une lacération de la rate de grade 4. Est-ce que vous vous déplacez ? »
Pr François Becmeur : « Alors les traumas de la rate dans les années 80 n’étaient pas diagnostiqués… »
– « Non, que faites vous à ce moment là ? Répondez à cette question. »
– « Je ne ferai pas de médecine fiction. Vous me demandez un jugement, je ne veux pas le faire. »
– « Vous ne voulez pas répondre à cette question ? »
– « J’ai répondu. Ma pratique est conforme aux bonnes pratiques. »
– « Qui sont ? »
– « Il faut se déplacer. Mais ça dépend des informations qu’on vous donne. Si l’interne de garde est débordé ou non… »
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30 mars 2015, 14h25
La présidente : « Vous dites que l’examen clinique est fondamental, ce sont vos propres déclarations [lors de l’instruction]. »
Pr François Becmeur : « Oui, je les assume complètement. »
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30 mars 2015, 14h23
La présidente : « Expliquez nous comment ça se passe pour un déplacement du senior de garde ? »
Pr François Becmeur : « Quand on a un système de déchocage par le Samu, ça se passe très bien. Par les urgences, ça ne se passe pas toujours bien, car on n’a pas toujours la bonne mesure de la gravité. »
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30 mars 2015, 14h22
Le Pr François Becmeur : « On doit prendre une première décision en fonction de la nature des informations qu’on reçoit, qui sont fondamentales sur la décision qu’on prend. On peut se poser la question de savoir si on doit maintenir des systèmes d’astreinte dans nos dispositifs en France. »
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30 mars 2015, 14h19
Le Pr François Becmeur : « Nous assurons une permanence des soins, dans des conditions d’insuffisances de personnel. En ce moment, nous sommes 4. Et les décisions médicales se déroulent toujours de manière collégiale. »
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30 mars 2015, 14h17
Le Pr Becmeur demande une déclaration initiale :
« Je voulais vous faire part de notre douleur, tout le corps médical est bouleversé par cet accident et ses conséquences tragiques. Nous avons le plus grand respect pour la douleur et la souffrance des familles. »
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30 mars 2015, 14h15
Le Pr François Becmeur s’avance à la barre, il est chirurgien pédiatre et responsable du service. Il a été cité par le prévenu ET les parties civiles…
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30 mars 2015, 14h12
L’audience reprend, on passe à l’audition des témoins, qui patientent dans une salle annexe.
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30 mars 2015, 14h07
Tout le monde est installé pour la reprise, on attend le retour de la présidente.
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30 mars 2015, 13h14
Ce compte-rendu s’interrompt donc jusqu’à la reprise. Merci de nous suivre.
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30 mars 2015, 13h13
La défense n’a pas de question pour le Dr Moog. L’audience est suspendue jusqu’à 14h.
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30 mars 2015, 13h13
La procureure Morgane Robitaillie : « Est-ce que vous avez une obligation d’appeler un supérieur pour discuter du choix à faire ?
Dr Raphaël Moog : « Non »
La procureure Morgane Robitaillie : « Donc le responsable, c’est vous. »
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30 mars 2015, 13h12
La procureure Morgane Robitaillie : « Même l’infirmière voit bien que ce cas est particulièrement grave et qu’il fallait un médecin senior pour s’en occuper. »
Dr Raphaël Moog : « C’est pour ça que j’étais rassuré lorsque j’ai croisé le Dr Mayer vers 19h. »
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30 mars 2015, 13h10
La procureure Morgane Robitaillie : « Vous rentrez chez vous à 5h du matin. Pourquoi ? Vous laissez le patient au Dr Olexa, pensez-vous qu’elle avait les épaules pour gérer ce cas ? »
Dr Raphaël Moog : « Le patient était sous la garde du Dr Mayer. »
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30 mars 2015, 13h09
La procureure Morgane Robitaillie : « Est-ce que vous dites au Dr Olexa : « après les 8 culots de sang, rappelez moi » ? »
Dr Raphaël Moog : « Non, car le patient était entre les mains du Dr Mayer. »
La procureure Morgane Robitaillie : « Alors même question, est-ce que vous donnez cette indication au Dr Mayer ? »
Dr Raphaël Moog : « Le Dr Mayer sait quand m’appeler ».
La procureure Morgane Robitaillie : « Mais il n’est pas en charge du patient ! Il rappelle à 0h06 parce que ça ne pas bien du tout. Vous dites à ce moment là, vous dites embolisation. Sauf qu’à 2h57, il rappelle parce que ça ne va toujours pas. »
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30 mars 2015, 13h03
La procureure Morgane Robitaillie : « Et puis vous regardez Maxime et vous rentrez chez vous. Vers 20h, on est au maximum du traitement non-opératoire… et vous ne cherchez pas à savoir ce qui se passe ? »
Dr Raphaël Moog : « Quand je rentre, je croise le Dr Mayer, qui me dit Maxime va bien, il est stabilisé. C’est la dernière information que j’ai. »
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30 mars 2015, 13h01
La procureure Morgane Robitaillie : « On a une infirmière qui explique durant 4 pages toute la chronologie, et elle se rappelle bien que vous n’êtes arrivés qu’à 18h30. Vous pensez aussi qu’elle se trompe ? »
Dr Raphaël Moog : « Oui »
La procureure Morgane Robitaillie : « Au moins, ça a le mérite d’être clair. »
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30 mars 2015, 13h00
La procureure Morgane Robitaillie : « Vous mettez 20 minutes à rappeler alors qu’on vous fait part de l’inquiétude du Dr Olexa ? »
Dr Raphaël Moog : « C’était une suspicion d’inquiétude. Elle pouvait appeler elle-même si elle était vraiment inquiète. »
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30 mars 2015, 12h57
La procureure Morgane Robitaillie : « Pourquoi avoir attendu 20 minutes avant de rappeler ? Que faisiez-vous à ce moment là pour ne pas vous inquiéter d’un cas aussi grave ? »
Dr Raphaël Moog : « J’étais à la maison. Et le cas n’apparaissait pas aussi grave. »
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30 mars 2015, 12h56
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30 mars 2015, 12h54
La procureure Morgane Robitaillie : « Je vous lis votre premières déclarations.
« – L’élément déterminant, c’est le scanner. J’attendais les résultats avant de me déplacer. »
Or quelques minutes après le scanner, vous avez les résultats lors d’un coup de téléphone extrêmement bref. Vous ne mettez pas votre manteau. »
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30 mars 2015, 12h52
La procureure Morgane Robitaillie : « A 14h06, vous avez les résultats du scanner. Ne deviez-vous pas vous déplacer à ce moment là ? »
Dr Raphaël Moog : « Vu l’état hémodynamique, stable, vu qu’il était entre les mains du Dr Mayer, senior, je suis rassuré. »
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30 mars 2015, 12h47
La procureure Morgane Robitaillie : « Effectivement, mais cette stabilité, on ne l’avait pas. »
Dr Raphaël Moog : « On a effectué des recommandations en cas d’instabilité, qui étaient des transfusions supplémentaires. Il y avait deux médecins seniors qui surveillaient la tension du patient. »
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30 mars 2015, 12h45
On passe la parole à la procureur de la République, Morgane Robitaillie : « Est-ce que votre traitement non-opératoire était risqué ? »
Dr Raphaël Moog : « Non. »
La procureure Morgane Robitaillie lis les conclusions des experts, qui pointent d’importants risques, notamment avec le blush artériel.
Dr Raphaël Moog : « En pédiatrie, les résultats du scanner ne sont pas si importants, c’est la stabilité hémodynamique qui prime. »
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30 mars 2015, 12h42
Me Nicolas Fady : « N’est-ce pas choquant que vous preniez une décision chirurgicale alors que vous ne rencontrez pas la personne, que vous n’avez pas vu les scanners ? »
Dr Raphaël Moog : « J’ai donné mes instructions par téléphone. Je suis d’astreinte, lorsque c’est le cas, on est amenés à prendre des décisions par téléphone. »
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30 mars 2015, 12h40
Me Jean-Christophe Coubris : « Vous avez dit plus tôt que si vous aviez opéré à 15h après le scanner, Maxime serait mort tout de même. Expliquez nous ça. »
Dr Raphaël Moog : « Je pense que je me serais reproché de l’avoir opéré si tôt, s’il avait eu les mêmes complications et les mêmes problèmes de coagulation qui auraient eu les mêmes conséquences. »
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30 mars 2015, 12h39
Me Jean-Christophe Coubris : « Est-ce que vous prendriez en charge un enfant de la même manière si un cas similaire vous était présenté dans les mêmes conditions ? »
Dr Raphaël Moog : « Il y a des cas qui se sont produits. La différence est qu’on a fait le lien entre l’anesthésiste et le réanimateur. »
Me Jean-Christophe Coubris : « Je n’aurais pas ma réponse ! Est-ce qu’aujourd’hui, vous vous déplacez pour assurer cette surveillance « armée » dont on parle ? »
Dr Raphaël Moog : « Moi, je pense que les meilleurs pour surveiller la stabilité hémodynamique sont les anesthésistes et les réanimateurs. »
Me Jean-Christophe Coubris : « Alors vous qui êtes un spécialiste, vous vous en remettez aux autres. »
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30 mars 2015, 12h34
Me Renaud Bettcher : « Est-il exact qu’il y a eu une cellule psychologique de soutien au personnel qui a eu à gérer le cas de Maxime Walter, les infirmières qui ne pouvaient plus entrer dans sa chambre, etc. ? »
Dr Raphaël Moog : « Je ne sais pas, je ne l’ai pas demandé et je n’en ai pas bénéficié. »
Me Bettcher : « Oui, effectivement, vous êtes tellement tranquille… »
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30 mars 2015, 12h32
Me Renaud Bettcher : « Pourquoi n’avez vous pas traité la douleur de Maxime, qui suppliait pour qu’on le tue ? »
Dr Raphaël Moog : « C’est ce que j’ai demandé dès le début. »
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30 mars 2015, 12h31
La présidente en a terminé avec ses questions. On passe à celles des parties civiles.
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30 mars 2015, 12h30
La présidente : « Qu’est-ce qu’une CIVD ? »
Dr Raphaël Moog : « C’est une consommation des facteurs de coagulation qui empêchent un traitement. La discussion sur le traitement est très complexe et les suites sont très péjoratives. »
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30 mars 2015, 12h28
Présidente : « Et d’où vient ce problème ? C’est génétique ? »
Dr Raphaël Moog : « C’est à explorer. Quand on prend deux cachets d’aspirine, on peut avoir les mêmes problèmes. »
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30 mars 2015, 12h27
La présidente : « Est-ce que vous pensez que vous avez prises toutes les mesures pour éviter le décès de Maxime ? »
Dr Raphaël Moog : « Je pense qu’on a respecté toutes les recommandations. Mais il y a eu ce problème de coagulation, qui fait que le cas n’a pas évolué comme la littérature le laissait prévoir. »
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30 mars 2015, 12h26
La présidente : « C’est vous qui décidez de l’orientation thérapeutique ? »
Dr Raphaël Moog : « C’est une décision collégiale. »
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30 mars 2015, 12h22
Dr Raphaël Moog : « Pour m’aider. »
Me Renaud Bettcher : « Mais pourquoi ? Pourquoi le Dr Becmeur vient, fait toutes les procédures sanitaires ? Il n’y a pas un protocole ? »
Dr Raphaël Moog : « Il vient m’aider, c’est normal. »
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30 mars 2015, 12h20
La présidente : « Le Dr Becmeur arrive et constate l’état catastrophique du patient. Pourquoi il reprend la main ? »
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30 mars 2015, 12h19
La présidente : « On constate une différente très importante entre le compte-rendu de la laparotomie et celui de la splénectomie. La première opération, tout allait bien, hémostase de la rate, etc. Et saignements abondants et généralisés lors de la seconde opération… »
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30 mars 2015, 12h17
La présidente : « Et pourquoi vous n’avez pas fait la splénectomie ? »
Dr Moog : « Parce qu’il y avait ce problème de coagulation et que ça n’aurait pas réglé le problème. »
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30 mars 2015, 12h15
La discussion porte sur la laparotomie, il y a un problème avec la CIVD (coagulation intra-vasculaire disséminée). Pour le Dr Moog, c’était risqué et c’est pour ça qu’il l’a reculée.
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30 mars 2015, 12h14
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30 mars 2015, 12h10
La présidente : « Pourquoi est-ce que vous continuez alors qu’on est arrivés aux limites de la transfusion ? »
Dr Moog : « La transfusion amène des globules rouges. Mais quand on a des problèmes de coagulation, ce sont les anesthésistes qui sont les premiers à s’en préoccuper. »
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30 mars 2015, 12h06
La présidente : « Pourtant, il y a encore des marbrures. Pourquoi vous ne tentez rien ? »
Dr Moog : « On venait de l’emboliser, on me dit que c’était un succès. Donc ces symptômes n’ont pas été mis sur le compte du syndrome compartimental. »
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30 mars 2015, 12h04
La présidente : « Quelle est l’intérêt de garder la rate si elle est embolisée ? »
Dr Moog : « La rate n’est pas une vascularisation terminale. On peut opérer une partie et garder une partie de ses fonctions. »
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30 mars 2015, 12h02
Dr Moog : « L’embolisation venait d’être faite. Le problème hémorragique devait être réglé par cette opération. »
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30 mars 2015, 12h01
La présidente : « Après l’appel à 2h57 du Dr Mayer, vous vous déplacez et vous constatez les marbrures sur les jambes. Pourquoi vous ne faites rien ? »
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30 mars 2015, 11h55
Me Bernard Alexandre : « Vous prenez comme quantité négligeable que l’interne n’a pas appelé le Dr Moog alors que son état se dégradait. Mais c’est important madame la présidente ! »
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30 mars 2015, 11h54
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30 mars 2015, 11h51
Me Bernard Alexandre : « Vous prenez l’histoire par la fin madame la présidente. Comment pouvait-il se douter des complications alors qu’il y a deux médecins seniors dans le service. »
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30 mars 2015, 11h50
Fidèle à son style, la présidente Sophie Thomann est très pugnace, demande comment il est possible que le Dr Moog ne s’inquiète pas.
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30 mars 2015, 11h49
La présidente : « Il y a un interne, un jeune, il est débordé… VOus savez qu’il y a un grade 4, un blush artériel… C’est un cas grave et vous, vous rentrez chez vous… »
Dr Moog : « Parce qu’il est sous la responsabilité de deux médecins seniors, Dr Mayer et Dr Olexa. »
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30 mars 2015, 11h47
La présidente : « Mais à 21h, on avait atteint les limites. Vous avez donné instruction de passer 4 culots supplémentaires, on est au 8 culots… Pourquoi vous ne vous inquiétez pas ? »
Me Bernard Alexandre : « Il n’a pas les informations. C’est un point essentiel du dossier. »
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30 mars 2015, 11h46
La présidente : « Donc à 18h, il a reçu les 8 culots, il était donc au maximum, aux limites du traitement non-opératoire selon vos propres déclarations. L’état de Maxime ne s’améliore pas mais au contraire se dégrade. Il y a la paresthésie, les marbrures… L’interne de garde ne vous appelle pas mais vous pourriez le faire, non ? »
Dr Moog : « L’interne de garde était aux urgences, elle devait m’appeler quand il y a un problème. Je ne peux pas l’appeler alors qu’elle reçoit tous les traumatisés du week-end. »
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30 mars 2015, 11h43
La présidente : « La littérature indique qu’il y a un max de 40 ml par kilogramme de masse corporelle. Vous êtes d’accord ? »
Dr Moog : « Oui. »
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30 mars 2015, 11h42
Discussion autour du volume de sang transfusé dans Maxime…
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30 mars 2015, 11h40
La présidente : « Il y a un quiproquo en fin d’après-midi, le Dr Mayer n’a pas pu vous dire que Maxime allait bien alors qu’il sortait de la chambre. Comment ça se fait que vous repartez chez vous ? »
Dr Moog : « Je quitte le service à 18h30 – 19h – J’y suis arrivé vers 16h30. »
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30 mars 2015, 11h34
La conversation porte à présent sur l’arrivée du Dr Moog dans le service. Pourquoi est-il passé par la chambre d’une petite fille, victime d’un problème neurologique:
Dr Moog : « L’infirmière me dit que les parents de la petite fille n’ont vu aucun médecin depuis qu’ils sont arrivés. C’est courant que les neurochirurgiens ne soient pas toujours disponibles. »
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30 mars 2015, 11h31
Me Alexandre rappelle que les Drs Olexa et Mayer ont été mis en examen également, et qu’ils cherchaient lors de leurs déclarations à se défendre : « On ne peut pas croire les paroles de ces médecins comme parole d’évangile et mettre en doute toutes les déclarations du Dr Moog. »
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30 mars 2015, 11h29
La présidente : « Tension artérielle 70 / 37. Il est stable ? »
Dr Moog : « A ce moment là, non. »
La présidente : « Le Dr Olexa vous fait part de son inquiétude. »
Dr Moog : « C’est pour ça que je me déplace. »
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30 mars 2015, 11h29
La présidente : « Quand le Dr Olexa vous appelle à 15h30 avec un taux d’hémoglobine à 5,9 g, qu’est-ce que ça vous évoque ? »
Dr Moog : « Qu’il y a un traumatisme important. »
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30 mars 2015, 11h28
Le Dr Moog connaît très bien le dossier et la chronologie des analyses sanguines.
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30 mars 2015, 11h27
Le Dr Moog se défend âprement, notamment sur le taux d’hémoglobine, jugé préoccupant par la présidente, pas tant que ça par le médecin.
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30 mars 2015, 11h25
La présidente revient sur la stabilité du patient. Elle questionne le Dr Moog sur des éléments du dossier. Pour le Dr Moog, le patient était en stabilité précaire, avec une tension au dessus de 9.
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30 mars 2015, 11h21
La présidente : « Il a une hématénèse (sang ingéré). Comment vous l’expliquez ? »
Dr Moog : « Il avait une sonde urinaire. »
La présidente : « Pas à ce moment là »
Dr Moog : « Les pompiers signalent un saignement de nez. Il a pu en ingérer. »
La présidente : « A ce point ? »
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30 mars 2015, 11h20
La présidente : « Donc qu’est-ce qui provoque une tachycardie en l’absence de douleur ? »
Dr Moog : « Une hémorragie. »
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30 mars 2015, 11h19
La présidente Sophie Thomann : « Que faites vous avec l’information de la fréquence cardiaque ? »
Le Dr Moog : « Ça se voit lorsque la douleur est importante. »
Me Bernard Alexandre : « Entre 15h50 et minuit, personne n’appelle le Dr Moog, il faut le rappeler. »
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30 mars 2015, 11h16
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30 mars 2015, 11h13
La présidente essaie d’avoir des réponses courtes. Le Dr Moog tient à contextualiser, ce qui a le don d’agacer Sophie Thomann.
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30 mars 2015, 11h12
La présidente : « Que faisiez-vous cet après-midi ? »
Dr Moog : « J’étais à la maison. »
La présidente : « Vous pouvez avoir des activités, vous étiez d’astreinte. »
La présidente : « J’étais à la maison au repos, après une semaine de travail avec une opération et des jours de garde. »
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30 mars 2015, 11h11
Sur son déplacement ou non, le Dr Moog rappelle qu’il n’y a pas lieu de se déplacer à chaque fois qu’un patient est stable.
Dr Moog : « depuis cette affaire, je me déplace systématiquement. Je fais moins confiance aux rapports des gens sur place. »
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30 mars 2015, 11h10
Le Dr Moog tente d’expliquer qu’on lui propose d’opérer en fonction des informations qu’il reçoit.
La présidente : « mais c’est vous qui décidez d’opérer ? »
Dr Moog : « Oui »
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30 mars 2015, 11h08
La présidente essaie de savoir qui a décidé quoi et quand. Elle revient sur la discussion en cours d’après-midi.
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30 mars 2015, 11h06
Selon le Dr Moog, la littérature scientifique indique qu’il est possible de s’en sortir avec une rate lacérée de grade 4, même avec blush, sans opération.
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30 mars 2015, 11h04
La présidente : « Combien de grade 4 avez-vous traités ? »
Le Dr Moog : « 3 grade 4 sur 150, ils sont sortis sans être opérés. »
La présidente : « Vous dites ça comme ça, ou vous avez des éléments ? »
Dr Moog : « Vous voulez voir les dossiers ? »
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30 mars 2015, 11h02
Le Dr Moog reprend : « L’intérêt de préserver la rate est important chez les enfants. »
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30 mars 2015, 11h01
Le présidente reprend : « Vous êtes l’auteur d’une publication, traitement non opératoire de la rate, en 2004. Vous connaissez que le risque d’une lacération de grade 4 est très élevé, compte tenu des possibilités d’hémorragie. »
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30 mars 2015, 10h59
La présidente cherche à déterminer quelles étaient les informations en possession du Dr Moog dans l’après-midi.
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30 mars 2015, 10h58
Grand silence…
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30 mars 2015, 10h58
La présidente lui demande : étiez-vous au courant de trois éléments : lacération de la rate, blush de l’artère, hémopéritoine massif ?
Le Dr Moog ne répond pas vraiment, esquive : « On n’a pas d’interprétation dans la minute après un scanner. J’ai simplement qu’il y a un traumatisme de la rate. Je demande si le patient est stable, on me dit oui. »
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30 mars 2015, 10h56
Le Dr Moog conteste que la mention du blush existait dans le premier compte-rendu radiologique, dans l’après-midi.
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30 mars 2015, 10h55
Le Dr Moog rappelle qu’il pense dans l’après-midi que Maxime est entre les mains du Dr Mayer.
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30 mars 2015, 10h51
Le Dr Moog rappelle que lorsqu’on est d’astreinte, on ne peut pas se déplacer à chaque appel pour vérifier ce qu’on nous dit. Sinon, ce n’est pas de l’astreinte. Lorsqu’on m’indique qu’on a passé le second culo de sang, je me suis déplacé immédiatement.
Le présidente lui répond que les témoignages indiquent l’inverse, qu’il ne s’est pas déplacé de suite mais bien plus tard.
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30 mars 2015, 10h49
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30 mars 2015, 10h48
(nous avons quelques soucis de connexion)
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30 mars 2015, 10h48
Le Dr Moog explique que le résumé donné par la présidente est partiel, et insiste pour y ajouter certains éléments. Il rappelle un dialogue avec l’équipe qui a pris en charge Maxime, qui démontre une absence d’inquiétude en début d’après-midi.
Dr Raphaël Moog : « Le Dr Mayer est un senior, il m’alerte en cas de problème. »
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30 mars 2015, 10h42
L’audience reprend, le Dr Moog demande de pouvoir s’exprimer, ce que la présidente accepte.
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30 mars 2015, 10h20
Guillaume Decaux est présent avec nous aujourd’hui, voici la présidente Sophie Thomann :
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30 mars 2015, 10h15
La présidente Sophie Thomann en a terminé avec l’exposé des faits, elle suspend l’audience pour une pause de 15 minutes.
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30 mars 2015, 10h15
La présidente Sophie Thomann : « Vous dites encore aujourd’hui que vous ne savez pas comment sauver Maxime, que si vous l’aviez opéré à 15h, il serait tout de même décédé et vous n’auriez pas eu de problèmes. »
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30 mars 2015, 10h13
La présidente Sophie Thomann : « Vous indiquez qu’il y avait deux complications inverses : hyper pression abdominale et absence de coagulation et qu’il vous fallait choisir. On interrogera les experts mais je pense qu’il y avait des solutions. »
Note: le syndrome compartimental est une hyper pression dans l’abdomen sur les autres organes vitaux.
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30 mars 2015, 10h11
La présidente Sophie Thomann : « Vous indiquez ne pas avoir pensé au syndrome compartimental, car il n’est pas décrit chez les enfants. Mais Maxime n’est plus un enfant, il pèse 50kg, mesure 1m70, très musclé… »
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30 mars 2015, 10h11
La présidente Sophie Thomann : « Vous dites dans vos auditions que Maxime était hémodynamiquement stable, alors que vous étiez informés que le taux d’hémoglobine était extrêmement bas, la créatinine trop élevé, etc. Vous ne le voyez qu’à 18h mais vous n’avez pas pu l’examiner car il était agité. »
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30 mars 2015, 10h09
La présidente Sophie Thomann : « En résumé, si au départ le traitement non-opératoire pouvait être justifié, vous auriez déjà dû vous déplacer, discuter avec l’équipe et assurer une surveillance « armée » comme disent les experts. Dans la soirée, tous les clignotants étaient au rouge, hémorragie massive, hémipéritoine important, etc. Là il n’y avait plus le choix pour tous les experts. »
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30 mars 2015, 10h04
La présidente Sophie Thomann : « Mais ces experts indiquent que les informations des analyses auraient dû faire interrompre le traitement non-opératoire en fin d’après-midi. En ne se déplaçant pas, le Dr Moog n’a pas pu analyser les clichés, ce qui lui aurait permis de ne pas persister dans le traitement non-opératoire. »
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30 mars 2015, 10h02
La présidente Sophie Thomann : « La troisième analyse montre que lorsque la splénectomie est survenue trop tard, et que l’état de Maxime était déjà irréversible. Les experts notent clairement que la prise en charge par l’équipe des urgences était conforme. Le choix non-opératoire était légitime selon ces 3e experts mais ils notent que des signaux laissaient présager des contre-indications, notamment le « blush ». »
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30 mars 2015, 9h59
La présidente Sophie Thomann : « Deux autres expertises ont été ordonnées. Selon les seconds experts, les choix du Dr Moog ont favorisé l’évolution de Maxime Walter vers le décès. »
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30 mars 2015, 9h58
La présidente Sophie Thomann : « Selon ces experts, il n’y a pas d’aléas, mais une conséquence de non respect des règles de l’art. »
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30 mars 2015, 9h56
La présidente Sophie Thomann : « Selon eux, à 21h, il était impératif d’opérer, il n’y avait pas lieu d’attendre 3 heures pour pratiquer une embolisation. »
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30 mars 2015, 9h55
La présidente Sophie Thomann : « Pour les premiers experts, le grade 4 obligeait à discuter de la méthode chirurgicale, car la méthode non opératoire prévoyait un taux d’échec de 83%. »
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30 mars 2015, 9h53
La présidente Sophie Thomann : « Une première expertise note que Maxime pesait 63 kg à sa mort, alors qu’il en faisait 50 à son arrivée aux urgences. »
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30 mars 2015, 9h52
La présidente résume les conclusions des expertises.
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30 mars 2015, 9h50
La présidente Sophie Thomann : « Des poches de sang continuent de lui être transfusées, les constantes de sang s’améliorent mais l’acidité reste préoccupante. Dans la soirée, Maxime a fait un arrêt cardiaque, puis un autre irréversible. Il a été déclaré décédé à 23h58 le mardi. »
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30 mars 2015, 9h48
La présidente Sophie Thomann : « Pendant cette opération qui a duré de 10h15 à 11h50, le patient est stabilisé. Le Pr Becmeur indique que l’état du patient était catastrophique. »
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30 mars 2015, 9h46
La présidente Sophie Thomann : « Maxime fait un arrêt cardiaque, il est récupéré par l’équipe. Vous êtes rappelé au bloc et vous opérez à la splénectomie (ablation de la rate), le Pr Becmeur vous assiste et son audition est éclairante. »
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30 mars 2015, 9h45
La présidente Sophie Thomann : « Mais au retour du bloc, Maxime saigne abondamment, y compris par les orifices naturels. Les poches de sang passaient en 10 mn quand il faut normalement une heure… »
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30 mars 2015, 9h44
La présidente Sophie Thomann : « On constate qu’un caillot qui faisait hémostase autour de la rate, sans aucun saignement actif visible. C’est votre premier acte chirurgical. Vous mettez en place un drainage et vous terminez l’opération à 7h10. »
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30 mars 2015, 9h43
La présidente Sophie Thomann : « Vous êtes rappelé à 5h26 et à ce moment là, vous décidez l’évacuation en procédant à une laparotomie. La vidange est évaluée à 3 à 4 litres de sang… »
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30 mars 2015, 9h42
La présidente Sophie Thomann : « Le Dr Mayer est très préoccupé par l’état des veines des membres inférieurs et par l’abdomen très tendu. Dans la nuit, vous vous déplacez et vous suspectez un syndrôme compartimental. Vous massez les jambes pour faire disparaître les marbrures, elles disparaissent puis reviennent… »
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30 mars 2015, 9h40
La présidente Sophie Thomann : « Elle est réalisée par le Dr Jahn, qui note une vasoconstriction généralisée. Elle précise que l’embolisation de l’artère splénique est extrêmement rare. Quatre nouveaux culos de sang sont transférés à Maxime. »
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30 mars 2015, 9h38
La présidente Sophie Thomann : « Le Dr Mayer, médecin en réanimation, vient à minuit et constate l’état de Maxime. Il vous appelle pour opérer. Vous lui dites que vous allez tenter plutôt une embolisation pour stopper l’hémorragie. »
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30 mars 2015, 9h36
A 21h30, léger mieux du taux d’hémoglobine. Tension à 70 / 31 à 22h. La créatinine est à plus du double de la norme supérieure. Le bilan sanguin est catastrophique.
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30 mars 2015, 9h35
La présidente Sophie Thomann : « A 20h, nouvelle chute de tension, une sonde urinaire est posée car l’urêtre ne fonctionne plus. Mais il y a un problème avec la vessie. Maxime a des marbrures aux jambes, il a mal aux jambes… »
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30 mars 2015, 9h33
La présidente Sophie Thomann : « Vous vous contentez du dossier médical. La Dr Olexa indique qu’elle vous a à nouveau alerté sur les chutes de tension, le ventre dur et tendu, etc. Vous répondez d’administrer des antalgiques plus puissants. La tension est à 78 / 42 à 17h et continue de chuter. Son état est préoccupant. »
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30 mars 2015, 9h31
La présidente Sophie Thomann : « Le Dr Olexa indique que vous êtes passé seulement après le passage des quatre culos de sang, soit après 18h, le Dr Mayer dit la même chose. Il y avait une autre petite fille à voir avant. Quand vous voyez Maxime, vous ne l’auscultez pas, on vous entendra tout à l’heure là-dessus. »
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30 mars 2015, 9h29
La présidente Sophie Thomann : « L’hémoglobine continue de descendre alors qu’on vient de le transfuser de quatre poches. Les autres indicateurs sanguins continuent de franchir des seuils critiques. »
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30 mars 2015, 9h28
La présidente Sophie Thomann : « L’état de Maxime se dégrade, il a des marbrures sur les jambes, violentes douleurs au ventre, il a des rejets bruns. Sur le score de douleur, Maxime est à 10 sur 10, jusqu’à vers 19h où il juge à 3 sa douleur ressentie. »
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30 mars 2015, 9h26
La présidente Sophie Thomann : « Le Dr Olexa, de la réanimation, vous appelle. Vous ne répondez pas, vous rappelez. Elle vous informe de son inquiétude, de la nouvelle chute tensionnelle et elle vous informe que le patient est hémodynamiquement instable et vous indique qu’il est nécessaire dès à présent d’opérer Maxime. »
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30 mars 2015, 9h24
La présidente Sophie Thomann : « On lui remet 500 cm3, pour la seconde fois. Une nouvelle analyse du taux d’hémoglobine est en chute, ce qui démontre qu’il y a une hémorragie massive. Il passe de 68% à 35% à 15h21. La numération également, le taux de potassium dépasse les normes vers 18h20… »
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30 mars 2015, 9h22
La présidente Sophie Thomann : « Maxime est transféré en réanimation à 14h où il est transfusé – la garde est assurée par un médecin radiologue. L’infirmière indique qu’il est pâle et que sa tension est basse. Le médecin indique qu’elle est frappée par la différence entre les informations qu’on lui avait transmises et la réalité de son état : il est beaucoup plus pâle, les lèvres décolorées… »
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30 mars 2015, 9h20
La présidente Sophie Thomann : « Maxime passe un scanner. Le senior radiologue de garde en radiographie confirme le diagnostic de l’interne, à savoir fracture de la rate et épanchement hémipéritoine. A 14h06, vous êtes à nouveau contacté pendant 74 secondes. On vous fait un compte-rendu et vous indiquez qu’il s’agit d’une lésion de grade 4 et vous donnez comme instructions de stabiliser Maxime avec des perfusions. »
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30 mars 2015, 9h17
La présidente Sophie Thomann s’adressant au Dr Moog : « vous êtes l’auteur d’un article de 2004 sur le traitement opératoire de la rate. »
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30 mars 2015, 9h16
Sophie Thomann : « Il a mal, il ne veut pas être touché. Le Dr Mayer s’enquiert de la présence du chirurgien et les infirmières ont préparé le bloc. »
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30 mars 2015, 9h15
Sophie Thomann : « Maxime a une tension très basse, 6/3, les infirmières ont du mal à lui poser la perfusion. Taux d’hémoglobine à 11 g / dl – normales entre 13 et 18. Il n’est déjà pas stable hémodynamiquement. »
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30 mars 2015, 9h14
Sophie Thomann : « Maxime est examiné par l’interne de garde. Il se plaint de douleurs au bas-ventre. Une échographie est réalisée par le Dr Secchi qui met en évidence dès 12h une lacération de la rate. Ces informations sont transmises à l’interne de garde, qui met Maxime sous perfusion, avant de lui prendre sa tension. »
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30 mars 2015, 9h11
Sophie Thomann : « L’infirmier régulateur décide d’un transfert aux urgences pédiatriques comme cas « non critique », il n’avait pas perdu connaissance. Tout ça se passe moins d’une heure après la chute. »
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30 mars 2015, 9h09
La présidente Sophie Thomann rappelle les faits : « Dimanche vers 10h30, Maxime chute lourdement et se blesse, saigne du nez. Il est immédiatement pris en charge par les pompiers et transporté aux urgences. »
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30 mars 2015, 9h08
La présidente Sophie Thomann souhaite que « les débats restent paisibles et sans agressivité pour seulement déterminer s’il y a une infraction pénale. » Cette affaire a provoqué de nombreuses passions, écrits, blogs et mobilisations.
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30 mars 2015, 9h06
On fait avancer les témoins, pour leur rappeler qu’ils doivent sortir de la salle d’audience. Ils seront entendus cet après-midi.
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30 mars 2015, 9h05
La présidente demande au Dr Moog ses revenus, en tant que praticien hospitalier des hôpitaux universitaires : 5000€ nets + 1000 à 1500€ selon les astreintes. La question des revenus vise à déterminer l’amende en cas de condamnation.
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30 mars 2015, 9h04
L’audience débute, le Dr Moog avance à la barre.
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30 mars 2015, 9h03
Le tribunal est entré dans la salle.
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30 mars 2015, 9h01
Tout le monde est prêt, on attend la présidente Sophie Thomann et ses assesseurs.
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30 mars 2015, 8h54
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30 mars 2015, 8h51
Le Dr Moog comparaît libre et a pu continuer à exercer la médecine et la chirurgie depuis 2008.
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30 mars 2015, 8h49
Le Dr Moog vient d’arriver dans la salle d’audience, accompagné de son avocat, Me Bernard Alexandre.
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30 mars 2015, 8h44
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30 mars 2015, 8h37
Les parties civiles s’installent à leurs places…
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30 mars 2015, 8h32
On s’installe dans la salle, le public est déjà nombreux…
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