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« La primaire des Français » à la recherche de l’éthique en politique

Six mouvements citoyens se regroupent pour proposer « la primaire des Français », une alternative aux candidats des partis politiques pour l’élection présidentielle de 2017. Le collectif, qui vise 500 000 soutiens, a présenté sa démarche mardi à Strasbourg.

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Lucha Libre Hollande Sarkozy (Photo Claude Degoutte / FlickR / cc)

Les porteurs de « la primaire des Français » ne sont pas d’accord sur tout mais ils s’accordent sur au moins sur un point : les Français ne se retrouvent plus dans l’offre politique traditionnelle. Pour eux, le mouvement « Nuit Debout » ou le vote d’extrême-droite ne sont que des symptômes de ce même divorce. Et à leurs yeux, il n’y a qu’une seule solution : remplacer la classe politique par des élus issus du terrain, et dont l’objectif principal ne serait plus leur réélection mais le service de l’intérêt général.

Mardi à Strasbourg, des représentants des six mouvements constitutifs de cette démarche étaient présents pour la détailler. « La primaire des Français » est portée par CAP 21 de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle Corinne Lepage, représenté à Strasbourg par Chantal Cutajar, adjointe au maire de Strasbourg, le parti centriste « Nous Citoyens » présidé par Nicolas Doucerain, le nouveau mouvement « Génération citoyens » de l’eurodéputé Jean-Marie Cavada, « La Transition » de l’entrepreneur Claude Posternak, le « Pacte civique » de Jean-Baptiste de Foucauld et le collectif « Bleu Blanc Zèbre » de l’écrivain Alexandre Jardin.

Les représentants de la primaire des Français à Strasbourg. De g. à d., Xavier Alberti de La Transition, Victor Ferrera et Chantal Cutajar de Cap21, Marion Maxant de Nous Citoyens et Jacqueline Louiche du Pacte Civique (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)
Les représentants de la primaire des Français à Strasbourg. De g. à d., Xavier Alberti de La Transition, Victor Ferrera et Chantal Cutajar de Cap21, Marion Maxant de Nous Citoyens et Jacqueline Louiche du Pacte Civique (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)

« Aucune condamnation et un contact avec la réalité »

Xavier Alberti, du mouvement La Transition, détaille l’engagement attendu :

« C’est un mouvement qui accueillera tous les mouvements dont les candidats répondront à ces critères : exemplarité, c’est à dire aucune condamnation, moins de 12 ans de mandats nationaux exercés, au moins cinq ans passés dans une entreprise ou une administration, au contact de la réalité, avoir la laïcité comme vertu cardinale de la République et le souci d’une gestion raisonnée des ressources naturelles. »

Et ? Et rien. C’est tout. Pour l’instant, « la primaire des Français » veut créer l’engouement avec ce dénominateur commun. Xavier Alberti reprend :

« Il faut passer d’un stock d’élus à un renouvellement continu de la représentation publique. En limitant les mandats possibles, on s’assure que personne n’y verra une fin en soi. On pourra alors sortir d’une logique de carrière pour entrer dans une logique de service à la Nation et sortir des postures. Un élu sera au service des autres, le temps de son mandat, avant de retourner dans son métier d’origine. »

Lucha Libre Hollande Sarkozy (Photo Claude Degoutte / FlickR / cc)
Sarkozy – Hollande en 2017 ? (Photo Claude Degoutte / FlickR / cc)

Objectif 500 000 soutiens

« La primaire des Français » vise 500 000 soutiens, via son site Internet, afin d’asseoir une réelle légitimité démocratique au candidat qui sera finalement issu de ce mouvement. Au moment d’écrire ces lignes, le compteur du site affichait 49 262 signatures.

Les représentants sont restés vagues sur le processus de désignation et de sélection. Ils n’excluent pas par exemple d’utiliser les outils de LaPrimaire.org, un autre mouvement en faveur d’une candidature issue de la société civile. Xavier Alberti a précisé qu’une poignée de solutions étaient en cours d’audit pour fiabiliser et sécurisé le processus de vote.

Dans quelques jours, « La primaire des Français » publiera un embryon de programme, qui là aussi fera une synthèse entre les actuels mouvements porteurs du projet.

Chantal Cutajar distingue engagement local et mandat national

Certains trouvent qu’appeler au renouvellement de la classe politique avec des têtes d’affiche comme Corinne Lepage ou Jean-Marie Cavada est un peu osé. Mais « la primaire des Français » ne se veut pas « anti-système », ses membres pensent au contraire que le système fonctionne très bien comme l’explique Victor Ferrera :

« Notre constitution tient le choc avec des élus aussi mauvais, c’est bien la preuve qu’elle est solide. Il ne faut pas en changer par pur souci démagogique ou marketing. Ce qu’il faut changer, ce sont les élus. S’ils font correctement leur travail, alors la République est sauvée. »

De son côté, Chantal Cutajar, adjointe au maire de Strasbourg, est revenu sur ces deux engagements :

« Au niveau local, les étiquettes politiques sont moins importantes. Les élus ont plus souvent envie de trouver un consensus plutôt que d’afficher une posture. C’est pourquoi je ne vois pas de contradiction entre mon mandat local et cet engagement en faveur d’un renouvellement national. »


#Chantal Cutajar

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