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Présidence de l’Université : Michel Deneken refuse de débattre

Président par intérim et candidat à la succession d’Alain Beretz, Michel Deneken refuse l’invitation à un débat avec ses concurrents, à quelques jours du vote final. Il juge l’invitation trop tardive.

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Présidence de l’Université : Michel Deneken refuse de débattre

En 2012, un débat entre Jacques Haiech et Alain Beretz avait électrisé l’Université de Strasbourg (Unistra), qui devait choisir son président après des élections très serrées. Les nombreux élus étudiants de l’AFGES (4 représentants sur 5 possibles à l’époque et organisateurs du débat) s’étaient finalement ralliés à Alain Beretz et le président sortant avait pu assurer un second mandat.

Sauf retournement de situation improbable, la scène ne va pas se répéter en 2016. Mardi 6 décembre, la liste Alternatives 2017 a invité, via un communiqué, son concurrent à un débat le vendredi 9 décembre. Une invitation qui reste lettre morte à quelques jours du vote final. Dans un mail transmis aux personnels, le candidat Michel Deneken coupe court à l’initiative, qu’il estime trop tardive. Il répond que l’autre liste aurait dû s’y employer avant les premières élections du 17 novembre.

Silence radio qui tranche avec l’image passée

Suite à la parution de l’article, Michel Deneken, que nous n’avions pu joindre avant, nous a fait savoir qu’il sera en Suède vendredi pour la remise du Prix Nobel de chimie au chercheur Strasbourgeois Jean-Pierre Sauvage et que le lundi est consacré au cabinet de la présidence. Car en tant qu’ancien premier vice-président, Michel Deneken a pris de droit la présidence de l’Unistra depuis septembre suite au départ d’Alain Beretz pour le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. Il a mené de front cette fonction et la campagne.

Contactée, la tête de liste d’Alternatives 2017, Hélène Michel, se disait prête à décaler l’invitation au lundi 12 décembre. La journée de vendredi avait tout de même sa préférence car elle laisserait le week-end pour que plus de monde puisse se faire son avis ou le visionner.

Depuis sa fusion en 2009, l’Université de Strasbourg a toujours mis en avant une image moderne, d’ouverture et d’endroit où le débat d’idées est fructueux. Ce revirement soudain a de quoi écorner cette image. De là à influer sur le choix du président ? Réponse mardi 13 décembre lors du vote final pour le président.

L’Unistra ne prévoit pas de débat

Cette invitation faisait suite à deux brèves des DNA. Une première indiquait que le candidat Michel Deneken avait refusé un débat. Puis dans une seconde, il affirmait qu’une telle occasion ne lui avait en fait jamais été proposée, la seule initiative lancée par le Club de la presse ayant été abandonnée. L’Université, présidée par… Michel Deneken, n’a rien organisé par elle-même pendant la campagne.

La continuité ou le renouvellement

Lors de la campagne, la misé la liste l’Université pour Réussir sur la continuité par rapport au travail mis en place, malgré un certain renouvellement des colistiers.

L'Université de Strasbourg a le droit à de la neige sur son campus mais pas à un débat entre les candidats à sa présidence. (photo JFG / Rue89 Strasbourg)
L’Université de Strasbourg a le droit à de la neige sur son campus mais pas à un débat entre les candidats à sa présidence. (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

La liste Alternatives 2017, menée par la professeure en Sciences Politiques Hélène Michel a au contraire mis en avant une certaine usure du pouvoir, les conditions d’accueil des étudiantes jugées insatisfaisantes. Pour objectiver son constat, elle s’appuie sur désormais sur des données du Ministère rerprises par Le Monde fin novembre qui classaient l’Université de Strasbourg dernière en France dans le domaine de la « valeur ajoutée » pour l’obtention d’une licence en 3 ans (37,1% de réussite au total). Autre point de désaccord, l’intérêt de la compétition accrue entre les scientifiques, délétère aux yeux des candidats d’Alternatives (voir notre article sur les différents programmes).

Après les élections, dont nous vous expliquions le long procédé en novembre, la liste de Michel Deneken a obtenu une courte majorité face à ses adversaires : 9 élus contre 7. Mais pour diriger l’Université aux quatre prix Nobel et 48 000 étudiants, le professeur de théologie catholique aura besoin du soutien d’autres membres du conseil d’administration, à savoir les représentants étudiants, du personnel, et désormais les personnalités extérieures (5 élues et 3 nommées, qui représentent la Région Grand Est, l’Eurométropole et le CNRS).


Une majorité à trouver, l’AFGES bien placée

L’association étudiante l’AFGES avec 4 représentants, et même 5 vu que l’entrepreneur Rémy Perla (une des 5 personnalités extérieure élue) est un ancien membre, est l’organisation qui a le plus de poids pour faire pencher la balance. Mais elle ne peut plus décider du vainqueur à elle seule cette année, car les personnalités extérieures participent désormais au choix du président.

Pour le président de Bastien Barberio, ce refus n’est pas particulièrement un problème pour la prise de position de l’association :

« La liste nous a demandé s’il y avait un besoin particulier de débat, mais ce n’était pas le cas cette année, sinon nous en aurions organisé un nous-même. On a privilégié des rencontres directes avec les listes, car nous étions très occupés avec le renouvellement de nos instances et les élections étudiantes. L’invitation est partie tard, Michel Deneken est à l’étranger ce vendredi avec le prix Nobel et on ne pense pas qu’un débat à un jour du vote va faire changer d’avis les élus du conseil d’administration. Mais s’il y en a un nous irons bien sûr. »

L’organisation ne s’est pas encore positionnée, mais fera connaître sa position finale dimanche. Le vote du président est fixé lors du conseil d’administration du mardi 13 décembre.


#Hélène Michel

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