Jeudi 9 juillet, lors d’une conférence de presse, Jeanne Barseghian annonce qu’elle soutient la candidature de Pia Imbs, maire sans étiquette de Holtzheim, à la présidence de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). La nouvelle maire écologiste de Strasbourg est soutenue par Danielle Dambach, maire écologiste de Schiltigheim.
Jeanne Barseghian détaille son « projet de gouvernance métropolitaine » :
« Nous proposons aux maires des communes de l’EMS de mettre en place une gouvernance collégiale avec, pour la première fois, une maire d’une commune de seconde couronne – Holtzheim – comme présidente : Pia Imbs, entourée de deux présidentes déléguées, la maire de Strasbourg et celle de Schiltigheim. Un projet ambitieux, qui fait écho au projet écologique, social et démocratique que je porte pour Strasbourg ».
Jeanne Barseghian, maire (EELV) de Strasbourg
Un temps candidate à la présidence, Danielle Dambach s’est déclarée « prête à s’engager pour la démarche écologiste, démocratique et solidaire de l’Eurométropole », soulignant « l’actualité criante » :
« Le Haut Conseil pour le Climat tire à nouveau la sonnette d’alarme ce matin. Nous devons agir concrètement. Le plan climat doit être la matrice de tout ce qui va se décider dans les prochains mois. Je suis convaincue de la nécessité d’une gouvernance collégiale, qui nous éloigne des egos. C’est de notre responsabilité de nous rassembler. ».
Danielle Dambach, maire (EELV) de Schiltigheim et ex-candidate à la présidence de l’EMS
Porter la voix des maires de seconde couronne… et obtenir leurs voix
De son côté, Pia Imbs, réélue au premier tour, avait déclaré sa candidature à l’EMS dès mars, avant la crise sanitaire, désireuse de porter la voix des communes de première et de seconde couronne. Telle était déjà sa ligne lors de la précédente mandature, pendant laquelle elle a présidé le groupe « Pour une Eurométropole équilibrée, » cofondé avec deux maires sans étiquette, à Breuschwickersheim et Oberhausbergen, un maire divers centre à Kolbsheim, deux maires divers droite, à Lampertheim et à La Wantzenau, et un maire divers gauche, à Mittelhausbergen. Malgré des sensibilités diverses, ces édiles retrouvant des problématiques similaires dans leurs petites villes de moins de 5 000 habitants pourraient suivre Pia Imbs une deuxième fois.
À propos de cette candidature portée par une maire de seconde couronne, « une première dans l’histoire politique de notre agglomération », Pia Imbs précise :
« C’est un signal fort que l’on veut inclure, rassembler et comprendre la réalité des 33 communes. Je sais que mon projet plait aux maires de première et de seconde couronne, avec qui j’ai longuement dialogué. Mais c’est le plus largement possible que j’espère rassembler. Le défi climatique devrait concerner tous les élus, et d’ailleurs le plan climat a été voté par l’ensemble de la précédente mandature au dernier conseil métropolitain, cela montre bien que tous sont concernés. »
Pia Imbs, maire (sans étiquette) de Holtzheim et candidate à la présidence de l’EMS
L’ombre de Catherine Trautmann
La veille au soir, Catherine Trautmann, dont le groupe socialiste pourrait compter entre 7 et 9 élus, avait laissé présager une candidature de sa part à la présidence de l’EMS dans une tribune transmise aux Dernières Nouvelles d’Alsace. Elle appelle dans ce texte à une « gouvernance partagée », à l’image de « celle initiée sous la présidence de Robert Herrmann », c’est-à-dire une grande coalition droite-gauche. Mais c’est justement en marge de ce groupe que s’était constitué celui de Pia Imbs.
La conférence de presse commune au lendemain matin du texte de Catherine Trautmann est-elle une réaction à la tribune de Catherine Trautmann ? Le trio féminin affirme que non. « Il y avait déjà une réflexion en cours », affirme Pia Imbs. Jeanne Barseghian ajoute, en direction de ses alliées : « l’une comme l’autre, vous avez toujours considéré vos candidatures mutuelles avec beaucoup de bienveillance et de convergence dans vos projets. »
Les adversaires politiques attendent des précisions
Jointe au téléphone par Rue89 Strasbourg, Catherine Trautmann dément être candidate à la présidence de l’Eurométropole, assurant que « les Dernières Nouvelles d’Alsace ont mal interprété » son texte. Elle explique ne pas encore connaître le projet derrière la candidature de Pia Imbs et attendre des précisions :
« Aujourd’hui, nous n’avons pas abouti sur les discussions qui concernent la construction de la majorité à l’échelle métropolitaine. J’aurai l’occasion d’en parler avec mes collègues, notamment lors d’une réunion des maires qui se tiendra samedi. »
Catherine Trautmann, tête de liste socialiste
Autre candidate à la présidence, Catherine Graef-Eckert, maire divers droite de Lingolsheim, se dit quant à elle étonnée de la rapidité avec laquelle Pia Imbs, Danielle Dambach et Jeanne Barseghian se sont « répartis les postes, avant même de voir si le projet était en capacité de réunir. Les choses doivent se faire dans l’ordre », estime-t-elle. À ce stade, Catherine Graef-Eckert affirme être prête à dialoguer avec les socialistes et les écologistes.
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