Ils ont fait 900 kilomètres en une vingtaine d’heures. « On s’est promenés », reconnait Bruno Dalpra, porte-parole du collectif Alsace de soutien à Notre-Dame-des-Landes (#NDDL sur Twitter), qui revendique 200 sympathisants. Les enfants, Mathilde, 6 ans, et Thomas, 10 ans, sont ravis : en passant par Paris, ils ont découvert « la tour Eiffel et les Champs Elysées ».
Après une nuit à dormir tous les quatre dans la voiture, sur une petite route de campagne entre Nantes et la « ZAD » (« zone d’aménagement différée », renommée « zone à défendre » par les opposants au projet d’aéroport du Grand ouest à Notre-Dame-des-Landes), la famille doit retrouver un autre équipage d’une dizaine de personnes passées par Strasbourg, Sélestat et Colmar, arrivé au petit matin.
Au total, une vingtaine d’Alsaciens en lien avec le collectif s’est déplacée d’Alsace pour participer à la chaîne humaine qui doit encercler le site (25 kilomètres de circonférence) en début d’après-midi. Mais pourquoi traverser la France, et produire autant de gaz carbonique, pour manifester contre ce projet d’aéroport ? Bruno Dalpra, militant depuis un an pour la Confédération paysanne et Europe écologie – Les Verts, explique :
« Compte tenu de l’importance de cette lutte, qui est symbolique, cela valait le coup de faire le déplacement ! C’est autant le projet NDDL qu’on dénonce, qu’un système qui permet à une entreprise privée (Vinci Airports) de se faire de l’argent sur le dos du contribuable, qui va payer les infrastructures (routes, tram-train) pour relier cet aéroport à la ville de Nantes. Et puis, il y a bien sûr le gâchis environnemental énorme, sur une zone aussi grande que Schiltigheim, Hoenheim, Bischheim et Souffelweyersheim réunis ! »
A 14 heures, la famille Dalpra est sur le parcours de la chaîne humaine. Pendant plus d’une heure, entre 15 000 et 40 000 personnes se donnent la main pour protester contre ce projet, qui sacrifiera des terrains agricoles et des zones humides où vivent plusieurs espèces protégées. Alors que la manifestation est considérée comme un succès par ses organisateurs, Bruno, lui, promet à sa femme Marie qu’il va « lever le pied » sur Notre-Dame-des-Landes… Il ne leur reste plus qu’à profiter samedi soir du concert organisé à proximité d’un vaste camping. Et dimanche, retour en Alsace.
Aller plus loin
Sur LeParisien.fr : le diaporama de la chaîne humaine
Sur LeMonde.fr : « NDDL, « pari réussi » pour les organisateurs de la chaîne humaine contre l’aéroport
Le site des opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Présentation du projet d’aéroport du Grand ouest par son exploitant Vinci Airports
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