« La quatrième réunion de négociation a été très décevante », affirme Didier Deregnaucourt, délégué du personnel CGT de l’usine Heineken à Schiltigheim. Depuis l’annonce de la fermeture du site de production schilikois le 14 novembre 2022, le cégétiste est au front avec les syndicalistes de la CFDT et de FO pour négocier des conditions de départ protectrices pour les 220 salariés de l’entreprise. Le cégétiste s’oppose notamment à une mesure mise en place par la direction pour « diviser les salariés » :
« Une prime de 400 euros a été mise en place, mais elle n’est accordée que si l’usine a un fonctionnement ‘normal’. Or on ne sait pas ce que ça veut dire un fonctionnement normal. On craint que la prime soit utilisée pour briser la grève. En plus, la direction compte cette prime dans le calcul de l’indemnité de départ. Nous ne sommes pas d’accords avec ces méthodes. »
« Heineken doit accepter les départs anticipés »
Didier Deregnaucourt espère aussi obtenir une prime de licenciement au montant indépendant de l’ancienneté des salariés. Un combat mené pour les jeunes salariés, comme l’explique le syndicaliste : « Heineken a beaucoup embauché les derniers temps, il y a donc une majorité de jeunes avec moins de cinq ans d’ancienneté. Ils vont se retrouver sur le marché du travail et leur indemnité sera faible. »
Vania Brouillard, du syndicat Force Ouvrière, rappelle que l’intersyndicale se bat toujours pour maintenir l’activité du site schilikois :
« On conteste toujours la fermeture du site et on cherche le soutien populaire pour démontrer l’attachement à ce site. Notre deuxième revendication porte sur les départs anticipés. L’entreprise Heineken veut nous faire travailler trois ans et nous licencier. Or nous nous voulons nous reconstruire le plus rapidement possible. Il faut que la direction de Heineken cesse de refuser les départs anticipés en nous disant qu’on qu’à démissionner… »
Manifestation prévue mardi 14 février à 11 heures
L’intersyndicale a lancé une grève illimité depuis le vendredi 10 février. Une cagnotte en ligne a été lancée pour soutenir les grévistes dans leur combat.
Lundi 13 février, en début d’après-midi, un rassemblement de salariés, de leurs proches et de leurs soutiens a eu lieu devant l’usine Heineken de Schiltigheim. L’intersyndicale en a profité pour appeler à manifester pour « mettre la direction sous pression en leur faisant une mauvaise publicité », indique le syndicaliste CGT Didier Deregnaucourt. La manifestation partira de la brasserie schilikoise mardi 14 février à 11 heures pour rejoindre le Parlement européen.
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