Prochainement, les patients bas-rhinois qui appelleront le 15 passeront par le SAS (Service d’accès aux soins). Ils pourront directement bénéficier de conseils médicaux ou être pris en charge par un médecin en téléconsultation. Ce service permettra également d’obtenir un rendez-vous chez un médecin de ville dans les 48 heures, pour les cas pressants mais non vitaux.
L’impératif de désengorger les urgences
Ce nouveau dispositif vise à désengorger les urgences hospitalières, régulièrement surchargées surtout pendant la période estivale. Treize régions ont expérimenté le SAS lors d’une phase pilote en 2021, le ministère de la Santé espère une généralisation à toute la France avant la fin de l’année.
Accessible 24h/24 et 7j/7, ce dispositif doit « s’articuler avec la médecine de ville » explique Céline Dugast, directrice générale adjointe aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). Une plateforme numérique nationale SAS doit permettre d’orienter rapidement les patients vers un médecin libéral lorsqu’une prise en charge hospitalière n’est pas nécessaire.
Les Assistants de régulation médicale (ARM) sont les premiers à décrocher les appels adressés au 15. Ce sont elles et eux qui doivent orienter les patients vers l’une des deux filières : urgences ou médecine générale (voir le document ci-dessous). Les patients sans caractère d’urgence seront ensuite pris en charge par les Opérateurs de soins non programmés (OSNP) qui pourront les mettre en lien avec des médecins régulateurs libéraux. Ces derniers ont pour rôle de les diriger vers des professionnels de santé en prenant rendez-vous en cabinet médical, téléconsultation ou en visite à domicile. « Le but est de mieux répartir le nombre d’appels », explique Céline Dugast.
Des conditions de mise en œuvre critiquées
Alors que la mise en place du SAS dans le Bas-Rhin est souhaitée pour cet été par la direction des HUS, il reste encore à caler de nombreux protocoles avec la médecine de ville pour que le SAS soit effectif et les syndicats demandent de nouvelles embauches afin de faire face au surcroît de travail.
Une opératrice ARM de 38 ans espère que les médecins de ville seront plus mobilisés qu’actuellement dans le traitement des urgences :
« On a déjà la plateforme Entr’Actes qui permet de mettre en lien rapidement des patients avec des médecins. Mais il n’y a que SOS Médecins qui joue le jeu. Les médecins de ville n’ont plus de place et ne prennent plus de nouveaux patients, donc ils ne se connectent pas sur la plateforme ».
Suite à l’annonce de déploiement du ministère des Solidarités et de la Santé, le syndicat CGT des HUS a dénoncé dans un communiqué de presse le risque d’une « perte de chance pour le patient » si le SAS devait se mettre en place avec un effectif constant : « le temps passé à répondre aux appels du SAS se répercute sur le temps de décrocher sur les autres lignes y compris celle dédiée aux urgences, » alerte-t-il.
Les urgences du Bas-Rhin opèrent déjà le numéro 116 117 (un médecin) afin d’orienter rapidement les personnes sans disponibilité auprès de leur médecin traitant lorsqu’un problème de santé survient. Le numéro est opérationnel tous les jours de 8h à 20h.
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