Une dizaine de médecins strasbourgeois se sont associés à une soixantaine d’associations environnementales, dont les Amis de la Terre, Greenpeace et France Nature Environnement, pour déposer, mardi 2 octobre, une requête devant le Conseil d’Etat visant à obtenir que le gouvernement lutte contre la pollution atmosphérique avec une demande d’astreinte de 100 000 euros par jour de retard. En 2015, une commission d’enquête sénatoriale avait estimé le coût économique et financier de la pollution de l’air à environ 100 milliards d’euros par an en France.
En juillet, la plus haute juridiction administrative avait pris un arrêté demandant au gouvernement de ramener les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) et en particules fines (PM10, de diamètre inférieur à 10 µm) sous les valeurs limites (soit 40 µg/m3 en moyenne annuelle) et donnait jusqu’au 31 mars au gouvernement pour transmettre ses plans d’actions. Mais la feuille de route présentée par le gouvernement ne convainc pas les associations et les médecins qui estiment qu’elle ne comporte aucune mesure urgente. La feuille de route n’a pas non plus convaincu la Commission européenne qui a décidé de porter le contentieux devant la justice européenne. En cas de condamnation, la CJUE pourrait réclamer des astreintes journalières allant jusqu’à 240 000€ par jour.
Des préconisations aux actes
Thomas Bourdrel, médecin strasbourgeois signataire de l’appel et membre du collectif « Strasbourg respire » précise :
« Nous demandons la mise en application immédiate de mesures concrètes et efficaces pour ramener les taux de polluants en dessous des normes de l’Union européenne. Cela passe par la révision du Plan de protection de l’atmosphère (PPA) dont la première réunion est prévue ce jeudi. Le précédent PPA n’était que propositions et suggestions, celui là doit rapidement mettre en place les mesures nécessaires comme la sortie du diesel en ville, le contrôle de l’industrie, etc. »
Pour les associations et les médecins strasbourgeois signataires, dont le cardiologue Thierry Reeb, la généraliste Sophie Rabourdin, le pédiatre Arnault Pfersdorff et le médecin ORL Emmanuel Provot, l’objectif est « de contraindre l’Etat à prendre des mesures au plus vite, sans attendre le procès européen, » indiquent-ils dans un communiqué car chaque année, la pollution de l’air est responsable de 48 000 décès prématurés en France.
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