Entre deux verres, à l’heure de l’apéro, L’Artichaut propose une conférence tous les mercredis. A l’initiative de l’association strasbourgeoise Larkipass et avec le soutien de la fédération Hiéro Strasbourg, ces débats proposent d’aborder, au sens large, la question de la musique, de sa professionnalisation, des structures, des réseaux et des politiques conduites par les collectivités territoriales. Coïncidence de calendrier, ce cycle s’inscrit à l’agenda strasbourgeois à l’heure où la municipalité, entre autres, essuie de très nombreuses critiques quant à sa gestion des affaires culturelles. A l’heure, aussi, où l’Ogaca, l’agence de conseil aux entreprises culturelles créée en 1984, vient d’être placée en liquidation judiciaire par la chambre commerciale du tribunal de Strasbourg, ce qui engendre la fin d’une aventure pour un pilier essentiel de la vie culturelle qui proposait accompagnement, structuration, développement et consolidation en vue d’une professionnalisation des artistes et des acteurs de la culture.
Le 6 mars, les débats se sont intéressés aux enjeux des festivals, à leurs identités et à la manière de les pérenniser, puis le 13 mars sur le statut du musicien amateur : sa reconnaissance, la valorisation de son statut, sa place dans le paysage culturel et son évolution vers une potentielle professionnalisation. Aujourd’hui, les structures associatives et culturelles privilégient et pratiquent le bénévolat, souvent par nécessité. La pratique amateure a donc une place primordiale dans le domaine culturel, sans pour autant être une finalité en soi.
Les mutations à l’ère du numérique
Mercredi 20 mars, ce sont « Les mutations de la musique à l’ère du numérique » qui seront au centre des discussions. La révolution numérique a eu un impact considérable dans les industries culturelles, de la création à la consommation. La propriété intellectuelle se positionne donc au cœur des tensions qui règnent entre les acteurs de l’industrie dont les objectifs – protection de la création et appropriation des œuvres – s’avèrent quelquefois contradictoires. Cette conférence sera aussi l’occasion de parler du piratage et des nouvelles formes d’organisations remettant en cause la définition même des droits d’auteurs, à l’image des creative commons. Laure Marino, professeure en droit à l’Université de Strasbourg, Laurent Bach, maître de conférences en Sciences Économiques et Kim-Marlène Le, doctorante en économie (Innovation et Industries Créatives) confronteront les points de vue académique, économique et juridique.
Puis, le 27 mars, les musiques actuelles seront passées au crible à travers « Les politiques culturelles des collectivités territoriales et de l’État » qui ont multiplié les dispositifs de soutien aux projets associatifs et culturels. Quelles sont exactement ces politiques ? A quoi répondent-elles ? Quelles sont leurs complémentarités et leurs articulations ? Pour en parler : Jean Verne, conseiller Musique et Danse à la Direction Régionale des Affaires Culturelles Alsace, Alexandre Michta, responsable du Service Développement artistique au Conseil général du Bas-Rhin, Yann Gilg, responsable de Les Sons de la Rue et de Mémoires Vives, Pierre Poudoulec, responsable de la Fédération Hiéro Strasbourg. Ces intervenants dessineront le panorama des politiques culturelles et reviendront sur leur importance dans le paysage culturel.
Y aller
Rencontres et conférences sur les pratiques culturelles, les mercredis 20 et 27 mars à 18h, au café-concert L’Artichaut, 56, Grand’Rue à Strasbourg. Entrée libre. Parallèlement, exposition photo de Manon Badermann sur le thème de la musique et concert de clôture le mercredi 27 mars : A Spurious Tale.
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