Le Molodoï fête ses 25 ans début mai. Dans 89 dB, on se penche sur cette salle dont le concept est, encore aujourd’hui, unique à Strasbourg. À l’origine, l’idée était de transformer un ancien hangar industriel pour accueillir des évènements dont personne ne voulait. C’est que raconte Lionel au micro de 89 dB. Il a longtemps fait partie du conseil d’administration du Molodoï :
« A la fin des années 80, début des années 90, c’était impossible d’organiser un concert de musique punk-rock à Strasbourg. Culturellement, c’était considéré comme de la sous-merde. Les gens avaient toujours peur que ça finisse en bagarre. Donc ceux qui voulaient organiser ce type de concerts ont dû trouver leur propre salle et tout faire eux-mêmes. »
Aujourd’hui encore, le Molodoï n’est pas un prestataire de spectacles. Il est simplement un lieu dans lequel n’importe qui peut proposer un projet. Cela peut-être un concert, une pièce de théâtre, une brocante, un cours de boxe, etc. Il n’y a pas de limite si ce n’est que l’idée doit être soumise à l’assemblée générale qui se réunit le premier et le troisième mercredi du mois. Ensuite, la personne à l’origine d’un projet doit, au maximum, le construire elle-même.
En résumé, il n’y a pas de hiérarchie au Molodoï. Il y a simplement des citoyens, qui font partie d’associations locales, ou pas, et qui tentent de développer des projets autour de ce lieu.
Au Molodoï, pas de spectacle au-dessus de huit euros
Un des objectifs du Molodoï est de rendre l’endroit accessible à tous. Ainsi chaque évènement qui y est organisé ne coute jamais plus de huit euros par personne. Un modèle de plus en plus difficile à faire perdurer, comme l’explique Lionel au micro de 89 dB :
« Les personnes qui veulent organiser des évènements ici ont de plus en plus d’exigences, que ce soit d’un point de vue technique ou en termes de rémunérations. Donc on est parfois obligé de refuser car ça ferait exploser le budget et donc le prix d’accès aux concerts, aux spectacles, etc. »
En tous cas, de son côté, le festival de marionnettes Giboul’OFF s’inscrit parfaitement dans l’esprit du Molodoï.
La marionnette au-delà des clichés avec le festival Giboul’OFF jusqu’à dimanche
Les spectacles de marionnettes ont toujours leur place en 2019 et le festival Giboul’OFF en est un très bon exemple. Célia Constantinesco est une des organisatrices et sa bonne humeur a littéralement fait exploser le plateau de 89 dB. Son énergie est sans égal même quand elle exprime ses regrets quant aux préjugés qui collent à son art :
« Quand je dis que je suis marionnettiste, les gens pensent souvent que c’est uniquement pour les enfants et ensuite ils me demandent ce que je fais « vraiment » dans la vie. »
Pourtant, sans faire beaucoup de bruit, la marionnette a toujours autant de succès assure Célia Constantinesco :
« Il y a de plus en plus de festivals, il y a des styles très différents. Bien sûr, il y a toujours la marionnette pour le jeune public, mais il y aussi de la marionnette érotique, de la marionnette qui traitent de sujets très sombres, de la marionnette avec des objets, etc. »
Une variété de genres qu’on retrouve parfaitement dans le programme du festival Giboul’OFF jusqu’à dimanche au Molodoï. Pour Célia Constantinesco, ce succès de la marionnette s’explique surtout par un aspect :
« On peut encore faire faire et faire dire n’importe quoi à des marionnettes. Il y a une tolérance presque absolue. »
Voilà qui termine le mois d’avril en beauté avant le festival des 25 ans du Molodoï.
Le programme du festival des 25 ans du Molodoï du 1er au 5 mai
- 1er mai : apéritif après la manifestation et loto molo bingo avec l’inimaginable à gagner
- 2 mai : théâtre avec sept scènettes de la compagnie Hors-Sujet et la pièce « Assassins » de la Dinoponera
- 3 mai : concert avec les groupes strasbourgeois New Balkan Express, BangBangCockCock, Thomas Schoeffler et Rachid Bowie.
À retrouver dans 89 dB.
- 4 mai : après-midi concert avec AKAB, Rouliette Ruse et Orion.
- 5 mai : brocante du Molodoï
Le mois de mai sera donc riche au Molodoï, mais pas uniquement. Dans 89 dB, on présente aussi deux autres festivals qui vont faire vibrer Strasbourg dans les prochaines semaines.
Le Festival O.Q.P., comme Opération Quartiers Populaires
Ce festival est parti d’un constat simple : les œuvres créées dans les quartiers populaires n’ont pas la place de s’exprimer dans les lieux de culture traditionnels. C’est avec beaucoup d’émotion que Yann Gilg en parle dans 89 dB. Il est directeur artistique de l’association les Sons d’la rue et de la compagnie Mémoires vives, qui organisent ensemble l’évènement.
Le festival se déroule du 1er au 10 mai entre la salle du Point d’Eau d’Ostwald et le centre socio-culturel de l’Elsau. Retrouvez tout le programme dans 89 dB :
- Un concert avec les rappeurs locaux Bad Dogg, ODV, 67 Meuj, Fagie et Macson Neyz
- Le meilleur des danseurs hip-hop de France, d’Allemagne et de Suisse
- Un film de kung-fu tourné à Marseille qui fait écho aux immeubles effondrés du 5 novembre 2018
- Un pièce de théâtre qui tutoie les grands noms de la scène française
- Un autre pièce de théâtre qui a failli ne pas exister à cause du mairie d’extrême-droite
- Un débat sur la rénovation urbaine à l’Elsau
Les pépites strasbourgeoises vont enflammer le Pelpass Festival
Le Pelpass Festival revient au Jardin des Deux Rives du 16 au 18 mai avec une quarantaine d’artistes internationaux et locaux. Dans 89dB, on évoque les talents made in Strasbourg à applaudir au Pelpass Fesitval, dont la folk romantique de Flo Chmod, le rock qui transpire des Bredelers, le featuring d’électro instrumentale entre Schnack et Cheap House, mais aussi la rencontre entre le jazz-électro de Notilus et l’afro-beat d’Albinoid Sound System.
Le groupe strasbourgeois Family Affair sort son troisième album au Local le 25 mai
Family Affair existe depuis les années 2000. Comme son nom l’indique, Family Affair c’est une histoire de famille. Quatre membres du quintet sont de la famille Wurtz. Le 25 mai, ils dévoilent leur troisième album au Local à la Krutenau.
L’humoriste schilikoise Antonia de Rendinger est de passage chez elle le 3 mai
Antonia de Rendinger sera chez nous le 3 mai à la Scène de Strasbourg, la nouvelle salle de spectacles strasbourgeoise, rue Lafayette, à la Plaine des Bouchers. Elle incarne au moins 20 personnages différents pendant tout son spectacle.
Retrouvez 89 dB, tous les derniers vendredis du mois, en direct depuis un lieu qui accueille et soutient les artistes strasbourgeois.
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