« Résistance ! Résistance ! » Les opposants au GCO ont séché leurs larmes depuis l’évacuation de la ZAD. Ils sont plus de 2 000, selon notre propre décompte, à manifester ce samedi 15 septembre dans le village de Kolbsheim. La veille, le tribunal administratif de Strasbourg a retoqué l’arrêté autorisant l’aménagement d’un viaduc. Il est 14h30. Au-dessus de la foule, quelques drapeaux alsaciens, une pancarte « Je suis Kolbsheim » et des casquettes « Non au GCO ».
Le maire de Kolbsheim, acclamé
Sur un escabeau, face à un porte-micro branlant, quelques discours s’enchaînent. Le premier fustige « un capitalisme infantile », incapable d’accepter des limites. Vient le discours du maire de Kolbsheim, acclamé. Les manifestants chantent « Joyeux anniversaire » à Danny Karcher pour ses quarante ans de mariage. « Le GCO est un projet encore plus vieux que mon mariage », glisse-t-il. Alain Jund, adjoint au maire en charge de l’urbanisme de la Ville de Strasbourg, encourage les opposants : « On avait la légitimité de nous opposer, maintenant on a la légalité avec nous. » Une représentante du syndicat des avocats de France a demandé de « stopper immédiatement les déboisements en cours. »
Les manifestants ont quitté le village peu après 15h. Le long du canal de la Bruche, ils ont marché vers le site de l’ancienne ZAD. Devant les troncs d’arbres au sol, certains filment, d’autres fustigent un « massacre ». Laurent, 68 ans, est assis sur le côté de la piste cyclable. Il s’est rendu à plusieurs reprises sur le site occupé pour aider les zadistes. Le schilikois dénonce le projet autoroutier :
« La forêt est un bien commun, il faut arrêter de la détruire. En plus, cette autoroute ne va pas désengorger Strasbourg mais provoquer un appel d’air pour les camions de toute l’Europe ! »
« J’espère que l’on garde un peu de cette forêt. »
La manifestation s’est terminée dans un pré à quelques pas. Germaine, manifestante de 89 ans érigée au rang de symbole de la lutte, s’exprime d’une voix faible au micro : « J’espère que l’on garde un peu de cette forêt. » Pour les opposants au GCO, les prochains rendez-vous ont lieu au tribunal administratif. Deux procédures en référé, dont une sur la globalité du projet, se tiennent le 19 et 20 septembre. Michael Kugler, du collectif GCO Non Merci, appelle à s’opposer au déboisement à venir à Pfettisheim et Pfulgriesheim.
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