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Plan de prévention des risques technologiques : les associations passent à l’offensive

Trois associations de la Robertsau, l’ADIR, les pêcheurs (CMR67) et les naturistes (ANSAB) déposent samedi des recours au tribunal administratif contre le PPRT (Plan de prévention des risques technologiques) avec des motivations différentes, mais un seul but : empêcher son application.

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Plan de prévention des risques technologiques : les associations passent à l’offensive

Hervé Béjeot, Hervé Bub et Jacques Gratecos les trois présidents d'associations avec Jean-Daniel Braun / Photo EJ Rue89 Strasbourg
Hervé Béjeot, Hervé Bub et Jacques Gratecos les trois présidents d’associations avec Jean-Daniel Braun / Photo EJ Rue89 Strasbourg

En conférence de presse à l’étang du Rohrkopf samedi 17 mai, les associations (voir le bas de l’article) ont présenté les recours qu’elles vont chacune déposer au tribunal administratif contre le Plan de prévention des risques technologiques (PPRT, voir nos précédents articles) et se sont répartis les rôles.

Pour l’Adir (Association de Défense des Intérêts de la Robertsau), l’objectif est clair : obtenir le déménagement du port aux pétroles de Strasbourg. Très en pointe sur l’analyse technique de l’épais dossier, le constat de Jean-Daniel Braun, membre de l’Adir, est sans appel :

« Si on fait une analyse sincère des risques présents, le cout de l’application et les contraintes du PPRT sont tellement élevés pour les entreprises du port et les conséquences importantes pour la ville que son déménagement sera alors envisagé. Notre but, ce n’est pas d’être des empêcheurs de tourner en rond, mais que l’on fasse des choses raisonnables. Ce PPRT est illégal, il ne correspond pas à la réalité et ne peut pas être appliqué. »

L’interview de Jean-Daniel Braun

Interrogé par le Blog de la Robertsau, les internautes semblent plutôt d’accord avec l’Adir. Ce n’est pas un sondage, mais il affirme une nette tendance :

Pour les pêcheurs et les naturistes, l’enjeu est de garder un accès à leur zone de loisirs, et Hervé Béjeot, président de l’ Ansab (Association Naturiste de Sauvegarde et d’Animation du Blauelsand) ne cesse de rappeler :

« Les étangs du Rohrkopf et du Blauesland ne sont pas concernés par le PPRT, les espaces que nous utilisons ne sont pas dans les zones à risques. »

Le préfet promet la mise en place d’une commission pour réfléchir aux problèmes de l’accès par le quai Jacoutot et propose de l’ouvrir sous conditions, sauf aux moments les plus dangereux… Combien de temps durent-ils ? Un certain temps… qui peut aller jusqu’à 10h. On imagine le bonheur des personnes coincées aux étangs, attendant autant de temps.

« On ne met pas la charrue avant les boeufs, le préfet aurait dû d’abord préciser les conditions d’application et ensuite le valider. Mais si nous n’opposons pas un recours dans les temps, nous faisons un chèque en blanc au préfet et nous n’aurons plus de moyens de contestation. »

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L’ancienne gravière du Rohrkopf, aujourd’hui magnifique lieu de pêche (Photo EJ – Rue89 Strasbourg)

La Ville de Strasbourg : entre préservation de ses intérêts et ceux des citoyens.

Le PPRT est porté actuellement par l’État, plus précisément par la DREAL, la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement.  Mais une fois les arrêtés d’application publiés, ce sera à la Ville de Strasbourg de veiller à leur respect. Mais une application stricte du PPRT n’arrange pas la Ville qui devrait exproprier des entreprises, réduire l’accès à la déchetterie, et renoncer au quartier Pourtalès… sans compter la réalisation de la liaison Interport.

Nouvelle adjointe au maire chargée de la « Ville en nature et ville nourricière », Christel Koehler estime qu’avec l’actuel PPRT, un compromis se dessine :

« Avec ce PPRT, il y a des mesures de protection pour les citoyens, et c’est une bonne chose. Le développement durable, c’est prendre la ville dans toutes ses composantes, économiques, sociales, et environnementales. La présence des entreprises à cet endroit est un facteur essentiel pour leurs réussites et la Ville veut faire au mieux pour préserver les intérêt de tous. Il faut trouver le juste équilibre, et il n’y a qu’une manière : le dialogue. »

Quoi qu’il arrive, les recours ne sont pas suspensifs, mais vont sérieusement hypothéquer et compliquer les projets en cours dans le secteur, le temps que le tribunal administratif se penche dessus… au mieux dans 9 à 12 mois.


#PPRT

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