Depuis sa mise en oeuvre en 2020 jusqu’au 7 avril, le programme de végétalisation mené par la Ville de Strasbourg a permis la plantation de 1 932 arbres supplémentaires dans l’espace public. Appelé « Plan canopée », ce programme vise à préparer la ville au réchauffement climatique, en utilisant les propriétés ombrageuses des arbres.
D’abord plantés en 2020 et 2021 dans les parcs, les nouveaux arbres plantés en 2022 l’ont été aux abords des cimetières, des terrains de sports et des piscines, selon un bilan d’étape présenté jeudi au stade de la Rotonde par la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (EELV). Ainsi, 87 arbres ont été plantés dans chacun des grands cimetières et 22 arbres permettront d’abriter les spectateurs présents au stade Michel-Walter, 34 au stade de la Ganzau, et 31 au stade de la Rotonde.
Un travail collaboratif
Chaque année, la municipalité alloue 5 millions d’euros à ce programme, une somme qui comprend les études de faisabilités et les recherches d’emplacements ainsi que les végétalisations de parcelles. L’objectif de la municipalité est que chaque foyer soit à moins de 300 mètres d’un espace vert.
La Ville espère inclure les habitants dans les choix futurs du programme, en mettant notamment en place un « bouton arbre« , en fait un formulaire qui permet de suggérer des endroits qui manquent d’ombre ou de verdure. Au 7 avril, la Ville avait reçu 279 suggestions. Tous les sites proposés sont étudiés par le service des espaces verts mais une suite favorable n’est pas toujours accordée, en raison de contraintes techniques.
Suzanne Brolly, adjointe à la maire en charge de la ville résiliente, rappelle qu’après la plantation, une surveillance fine doit être mise en place :
« La plantation d’arbres est complexe. Quand nous étudions des sites potentiels, nous examinons le sous-terre et la hauteur à prévoir. Y a-t-il des câbles ou un immeuble qui pourraient blesser les arbres par exemple ? Est-ce que des aménagements de la rue sont prévus ? Quant aux arbres déjà plantés, nous menons des visites médicales assez régulièrement, car les arbres peuvent tomber malades. »
Ainsi à la Meinau, 48 chênes des marais plantés il y a une dizaine d’années doivent être retirés, selon les DNA, car ils ne se sont pas bien adaptés au climat alsacien. Pour éviter ce problème à grande échelle, la Ville diversifie les essences de ces nouveaux arbres. En 2023, la Ville prévoit de planter des arbres plus jeunes, afin qu’ils puissent mieux s’adapter aux rigueurs des températures strasbourgeoises.
En collaboration avec l’Université de Strasbourg, une mesure d’impact du Plan canopée est menée, afin de vérifier que la température au sol se réduise par endroit. Selon les aménagements, la température au sol peut varier de 10 degrés Celsius entre deux rues de Strasbourg (voir notre article)…
Conseiller municipal d’opposition (Agir), Pierre Jakubowicz n’est pas convaincu par le Plan canopée :
« C’est bien de planter des arbres, mais ça dépend où. Je demande, sans l’avoir encore obtenue, une carte qui montre à la fois les îlots de chaleur, la qualité de l’air et les arbres déracinés. Cette carte nous donnerait une vision de la réalité de l’impact du plan… »
En août 2020, Jeanne Barseghian s’était engagée à planter 10 000 arbres nouveaux en dix ans.
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