C’est le député de la deuxième circonscription qui l’annonce dans un communiqué : six personnes ont porté plainte auprès du procureur de la République de Strasbourg pour « violences volontaires aggravées ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours », « non assistance à personne en danger » et « atteinte à une liberté individuelle ».
Le 20 mars 2023, ces six personnes s’étaient retrouvées bloquées dans la Petite rue des Dentelles, à la Petite France au centre ville de Strasbourg, après la dispersion par les forces de l’ordre d’une manifestation contre la réforme des retraites. Des policiers rue du Bains-aux-Plantes repoussaient les manifestants tandis que leurs collègues, Grand’rue, les empêchaient de sortir de la ruelle… La situation, déjà critique, est devenue dangereuse après l’utilisation par les policiers de gaz lacrymogène sur les manifestants, qui ont étouffé pendant de nombreuses minutes sans pouvoir sortir.
Les six personnes sont assistées de trois avocats parisiens – Maîtres William Bourdon, Vincent Brengarth et Jim Villetard. Les identités des plaignants n’ont pas été dévoilées. Les avocats indiquent dans leur courrier que ces plaintes ont été déposées après un « travail conséquent de collecte de preuves [et] de témoignages de plusieurs mois ».
Selon ces avocats, les manifestants étaient « parfaitement pacifiques et rien ne justifiait l’usage de la force et des armes » :
« Les images de divers médias attestent de I’extrême vulnérabilité dans laquelle se trouvaient les manifestants, certains suffoquant et allant pour plusieurs d’entre eux jusqu’à perdre connaissance. »
« L’étroitesse des lieux, presque confinés, aurait pu avoir des conséquences totalement irréversibles », concluent les conseils.
Ils demandent en outre au procureur de la République « l’ouverture d’une enquête préliminaire » et « des sanctions contre les fonctionnaires et responsables en cause ».
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