Passe sanitaire ou pas, assis ou débout ? Après une série de rebondissements, le Pelpass Festival 2021 a trouvé sa forme définitive. Toujours au jardin des Deux-Rives, cette 4e édition se décline sur six soirées, du 31 août au 5 septembre, plutôt que trois grosses dates du mois de mai. Malgré les restrictions sanitaires, qui imposent une jauge maximale de 1 000 personnes, le festival garde les fondamentaux avec un chapiteau, sous lequel il sera possible de rester debout. Le passe sanitaire sera exigé à l’entrée, ainsi que le port du masque. Un espace bar et restauration avec des produits locaux a également pu être autorisé, ainsi qu’une version allégée de la « Militente », chargée de combler le vide musical entre les passages des artistes.
Côté programmation, la liste d’artistes a aussi subi quelques changements, par rapport à ce qui était annoncé en 2020. Par exemple, en échange du rappeur Dinos, le festival ramène Benjamin Epps, dont le nom est sur les lèvres de nombreux amateurs de rap francophone. Son EP « Fantôme avec Chauffeur » produit avec le vidéaste critique de rap « Chroniqueur Sale » ré-explore un boom bap ambitieux à la française, mis à jour à la sauce 2021. Avec une voix et un flow entre Time Bomb et Westside Gunn, des instrumentales très inspirées des années 90 et des textes aux références actuelles, le jeune rappeur a de quoi ravir plus d’un nostalgique et de quoi accrocher plus d’un néophyte.
Un festival connu pour son caractère « éclectique et découverte »
Le Pelpass festival est connu pour ses mélanges de styles musicaux et pour ses petites perles musicales dénichées par l’équipe de l’association. Toujours côté têtes d’affiches, le jazz électro teinté d’afrobeat de « Jungle By Night » ou le métal aux souches grunge de « Pogo Car Crash Control » étaient déjà programmés en 2020 et sont renouvelés cette année. Les lyonnais de « Babylon Circus », ramènent une touche fanfare, ska et reggae au festival, avec des textes engagés, parfois dans la veine de Tryo ou des Fatals Picards. Le dernier album de ce groupe aux 25 années de carrière, State Of Emergency, s’approprie quelques notes rock sans trop sortir de sa ligne musicale et lyrique.
Le festival permet souvent de faciliter les rencontres entre les différents genres musicaux et leurs publics. En quelques jours, la scène passera du rock spatial et pesant de « Slift », à l’electro d’influence balkane des strasbourgeois « Turbo Guzmi », ou encore à la chanson française aux racines d’afrobeat, de jazz, reggae et de funk du duo « Djeuhdjoah & Lieutenant Nicholson ». Le contraste musical s’étend à l’électro-rap du groupe belge « Glauque », résonnant comme une version plus obscure et brutale du groupe Odezenne, jusqu’au trio « Les Violons Barbares », qui emmènent le public aux tréfonds des steppes mongoles ou de la Bulgarie avec un réarrangement de musiques traditionnelles.
Depuis les débuts de Pelpass en 2006, l’association cherche à dénicher des « ovnis » musicaux ou des projets artistiques émergents, représentés cette année par le rap poétique et engagé, appuyé par percussions, du duo YN, « sélection Les Inouïs du Printemps de Bourges » ou encore la techno subtile, épaisse et acidulée de Calling Marian « lauréate du FAIR 2020 ».
Dans les événements Pelpass, la scène locale n’est jamais très loin, présente dans cette édition, notamment avec les « versus », des performances imaginées en résidence par deux groupes du Grand Est, présents sur scène en même temps pour se répondre musicalement. Sur la journée de vendredi par exemple, le rappeur mulhousien SMR fera face aux nancéens Lobo El et Cotchei.
S’y retrouver
Au vu de l’étendue du mélange des genres des artistes présents au Pelpass, il est parfois difficile de s’y retrouver dans la programmation. S’il n’y a pas de thème musical défini par soirée, il se dégage parfois quelques lignes directrices, guidant le public dans ce maelstrom de talents.
La journée de mardi plaira aux amateurs de gros riffs de guitare, celle du mercredi sera plutôt un mélange des genres et des rythmes du monde. Les concerts du jeudi seront teintés de musicalités africaines ou sud-américaines, alors que le vendredi est plutôt consacré au rap. Le samedi sera sous le signe de l’expérimentation musicale et le dimanche part dans tous les sens, notamment avec un spectacle de dernier jour. La compagnie « Les Sœurs Goudrons » joueront leur spectacle participatif « Dames de France », non sans référence satirique au concours des Miss France…
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