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Passion déchirée

Ce samedi à la Meinau, le Racing rencontre Jarville pour un match sans enjeu, la promotion en CFA étant d’ores et déjà validée. Sur le papier tout du moins. En coulisses, l’incertitude reste totale et, pour le dire franchement, j’ai rarement été aussi désabusé. Billet d’humeur.

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Passion déchirée

La CFA2 et ses stades champêtres : de bons souvenirs dans l'ensemble, loin du business et des paillettes (comme ici à Steinselz).

Mon enthousiasme de supporter est résolument en berne. Pourtant, j’y avais pris goût à la cinquième division, à ces déplacements tantôt champêtres (ah Chaumont !) tantôt glauques à souhait (ah Jarville !). Et puis qu’elle est belle cette Meinau, aux tribunes généreusement garnies, vibrant invariablement pour son Racing ! La plus belle carte postale de Strasbourg.

En ce printemps maussade, j’ai la sensation d’avoir lâché prise. Moi qui m’étais promis de faire tous les (courts) déplacements jusqu’à la fin de saison, je n’ai pas été à Saint-Dié, ni à Belfort. Pas envie. Blasé. Cela ne me ressemble pas.

Le Racing, cette pétaudière

En coulisses, le Racing s’avère être une pétaudière indécrottable et mon ras-le-bol atteint son paroxysme. Serais-je en mesure de retrouver la foi dans un avenir proche ? Rien n’est moins sûr.

J’avais espoir que les conservatismes soient enfin laminés, que la renaissance du Racing ne soit pas un vain concept, qu’un « nouveau Racing » émerge réellement. Las. Les vautours, les profiteurs et autres parasites sont toujours là. Trop de gens s’imaginent encore que le RCS est leur propriété individuelle. Honte à ceux qui, courageusement tapis dans l’ombre, usent et abusent de leur pouvoir de nuisance. Au détriment de la santé de l’institution Racing.

Un patrimoine à respecter, protéger et valoriser

Més que un club, le Racing est un élément de patrimoine : à respecter, à protéger, à valoriser. Qu’on se le dise.

Comme je l’exprimais dans un précédent billet, je détenais encore l’espérance il y a quelques semaines qu’un grand ménage interne (et externe) soit effectué, une bonne fois pour toutes. Il n’en a rien été. Chassez le naturel… Vous connaissez la suite.

N’en déplaise à certaines âmes candides, au Racing, la cinquième colonne n’est pas une vue de l’esprit et ses chiens de garde n’en finiront jamais d’aboyer. Effarant spectacle.

Le club peut-il disparaître ?

Au moment où je rédige ce texte, le Racing n’a tout simplement pas de gouvernance, donc pas d’avenir. Frédéric Sitterlé s’est figé en mode silenzio stampa, tandis que la mairie s’affaire frénétiquement à trouver d’hypothétiques repreneurs. Assistera-t-on à un énième coup de théâtre ? Peut-être. Le club peut-il définitivement disparaître ? Ce n’est pas à exclure.

Quoi qu’il en soit, à moins d’une improbable révolution de palais, ce Racing-là n’a guère de chance de développer un jour une réelle ambition. Bien-sûr il montera peut-être en National, puis en D2 voire en D1. Mais pour quoi faire ? Depuis que je suis supporter, le Racing n’a fait mieux qu’une huitième place en première division. C’était en 1992-1993. Gilbert Gress était l’entraîneur.

La fin des illusions

Au fond, je m’en fous : je ne soutiens pas le RCS pour ses résultats, mais parce que j’adore le foot et que je suis Strasbourgeois. Tant de cœur que de naissance. Tant que j’habiterai cette ville, je continuerai probablement à me rendre à la Meinau, car j’aime ce stade et j’aime son histoire.

La passion ne meurt jamais complètement, au contraire des illusions qui se perdent une à une.


Le football est ma religion, le Racing ma confession. Je ne suis pas baptisé, si ce n’est à la sueur de mes premières émotions de supporter. Déjà 20 ans que ça dure et ce n’est pas prêt de s’arrêter…

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