La poudre d’escampette est une fenêtre sur la vie quotidienne de Pascal Bastien, entre 2015 et 2017. C’est le troisième livre de clichés pris au détour d’une rue, d’un regard, d’une scène… en noir et blanc, avec son Rolleiflex 6×6 que ce photographe strasbourgeois trimballe partout avec lui.
Évoluant sur la ligne de crête entre l’art et le journalisme, les images du quotidien de Pascal Bastien ainsi sélectionnées sont toujours ambivalentes : pourraient-elles se trouver dans un journal, dans une galerie, ou les deux ? Elles semblent toujours sortir d’une autre époque, comme si l’œil de l’artiste était une machine à remonter le temps.
« Je prends beaucoup de photos, je les classe par années », indique Pascal Bastien, que les lecteurs et les lectrices de Rue89 Strasbourg connaissent pour ses reportages photo :
« Parfois je mets de petites notes, mais ce n’est pas un journal pour autant. Le livre n’est pas un compte-rendu chronologique de toute ma vie, j’essaie d’y rassembler des histoires, des thématiques. Et parfois d’ailleurs, il me manque des images, alors je comble avec des archives. »
Une invitée : la mort
Alors que les deux précédents opus, Comme neige au soleil et Aujourd’hui, c’est toujours maintenant ? étaient des odes aux joies simples et à l’insouciance, La poudre d’escampette est plus sombre. Son père décède, sa mère s’étiole, il se sépare… Il vit les affres de la « génération sandwich », devant s’occuper à la fois de ses enfants et de ses parents, on comprend en une image qu’un côté du sandwich a tout de même meilleur goût que l’autre.
Car la force de ces photos, leurs messages à la fois subtils et directs, est toujours bien présente en revanche. Si c’est bien de la vie de Pascal Bastien dont il est question, toutes ces images résonnent en tous ceux et celles qui observent leur quotidien, même s’ils ne se trimballent pas tous les jours avec un Rolleiflex dans leur sac.
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