Sous le musée d’art moderne, le parking « Centre historique – Petite France » est à mi-chemin entre le quartier Laiterie et le centre-ville. Sur la carte des 12 zones de stationnement, il se situe bien dans la zone 10, celle de la « Laiterie – Musée d’art moderne » et non la zone 3 (« Centre Petite-France »). Mais selon que l’on habite d’un côté ou de l’autre de l’Ill, le tarif varie du simple à plus du triple.
Si l’on loge dans l’ellipse insulaire, le tarif pour garer sa voiture pendant un mois est de 25 euros. En revanche, si on habite du côté du Quartier prioritaire de la Ville (QPV) de la Laiterie, plus proche à vol d’oiseau, il faut débourser 91,50 euros par mois, voire 118€, selon la rue où l’on réside.
Un tarif lancé en 2013
Ce prix avantageux de 25 euros par mois correspond à l’offre « Résidéo », lancée en 2013 d’abord au tarif de 39 euros. Elle est réservée aux habitants de la Grande-Île et ne s’applique que pour un seul véhicule par foyer au parking Petite France ou au P3 des Halles. L’objectif est de réduire la pression sur les places en voirie dans le centre touristique, de plus en plus piétonnisé. La politique tarifaire est votée par les élus de la Ville de Strasbourg et appliquée par Parcus, la société publique-privée délégataire de ces deux parkings.
Avec les travaux du détournement du tram F vers Koenigshoffen, et la suppression de places qui l’a accompagné (185 emplacements), l’offre Residéo a été étendue à quelques rues du quartier Gare, provisoirement.
Une demande à adresser aux candidats ?
Ce périmètre sera-t-il maintenu après les travaux mi-2020 ? L’adjoint de quartier Paul Meyer (La Coop./LREM) assure que c’est son souhait, mais ce sera surtout à la future équipe élue en mars de décider. Un sujet sur lequel les automobilistes du quartier peuvent essayer d’interpeller les listes en cours pour les élections municipales, en vue d’obtenir des promesses.
Les abonnements Résidéo, Résidents ou tout public permettent de bénéficier des prestations d’un parking « en ouvrage » (sécurité, protection de la neige et intempéries). Ils restent plus chers que le droit de stationner dans les rues de sa zone de résidence (15€ par mois).
Le tarif résident permet cependant un prix légèrement dégressif s’il est souscrit pour trois mois (85€ par mois) ou un an (72,75€/mois). Mais il demeure loin du tarif Résidéo, qui lui reste fixe (300 euros par an, soit toujours 25€/mois).
Un parking sous-utilisé ?
Le parking Centre historique – Petite France et ses 939 places est connu pour être moins utilisé que ses homologues. Cette sous-occupation fait dire à certains habitants du quartier Laiterie qu’ils pourraient aider à le remplir, en accédant à l’offre avantageuse Résidéo.
Du côté de Parcus, on répond que donner un taux d’occupation moyen « n’a pas de sens » surtout avec une ouverture 24h/24. La direction avance « une augmentation de 15% » de la fréquentation depuis la fin des travaux de rénovation en octobre 2018. En janvier 2019, Parcus annonçait néanmoins un taux d’occupation de deux tiers, au maximum.
Son directeur Pascal Jacquin, précise que le parking reste « un réservoir en cas d’événements en centre-ville ». Il était en effet plein lors des journées de grèves des trains en décembre, couplées au Marché de Noël. Le changement de nom (il s’appelait avant Petite France – Sainte Marguerite) vise aussi à mettre en valeur cette proximité avec le centre, plutôt qu’avec le quartier Laiterie. Depuis la réhabilitation, Parcus indique avoir enregistré une hausse de tous les publics (horaires et abonnés) et compte 190 abonnés Résidéo.
Des places en moins dans le quartier
Avec les travaux du tramway et la rénovation du quartier, 260 places de stationnement seront supprimées dans le quartier Laiterie. Une nouvelle offre de parking va émerger aux portes de Koenigshoffen, avec un ouvrage de 350 places, à l’entrée de la route de Romains. Mais ce parking-relais de l’autre côté de l’autoroute est trop éloigné pour les habitants du quartier Laiterie, estime Paul Meyer.
Des parkings qui s’ouvrent chez les bailleurs
Pour autant, la solution n’est pas forcément l’extension de l’offre Résidéo, selon l’adjoint de quartier :
« L’objectif de Résidéo est d’avoir une incitation à mettre sa voiture un peu plus loin et pas juste devant chez soi pour l’utiliser tout le temps, ce qui ne serait pas le cas ici. En revanche, j’ai fait ouvrir des places dans les parkings de bailleurs sociaux qui étaient vides, pour 35€ par mois. Elles sont ouvertes à tous les habitants des différents bailleurs sociaux du quartier. Certaines offres sont valables dès à présent et d’autres sont en cours. »
Parmi les emplacements, deux parkings à l’immobilière 3F, rue du Ban-de-la-Roche, soit une cinquantaine de places et environ autant chez les bailleurs Ophéa (ex-CUS Habitat) et Domial, respectivement rue de Rothau et de Marlenheim.
Philippe Bies, président du bailleur social CUS Habitat, a tenu à rappeler le contrat avec la start-up Zenpark en avril 2017 permettant « la mise à disposition d’emplacements de stationnements vacants pour des utilisateurs tiers de plusieurs résidences d’Ophéa. » Dans le quartier Laiterie, ce contrat a permis de mettre 14 emplacements à disposition dans la rue de Marlenheim pour 59 euros par mois.
L’élu local estime par ailleurs que malgré la division par deux du nombre de places sur le parking du Ban de la Roche (de 230 à 115), le passage en zone payante verte dégagera des places aux résidents. Cet emplacement gratuit était en effet saturé à 98%, notamment par des voitures « ventouses », 158 selon une étude des services du stationnement de la Ville. Dans les rues payantes à côté, un taux d’occupation de 72% est relevé entre 6h et 15h.
Avec le projet d’extension du Bus à haut niveau de service (BHNS) G vers la place de l’Étoile, repoussé au mandat à venir, d’autres places de stationnement en voirie sont amenées à disparaître sur le boulevard de Lyon. L’occasion à venir pour les riverains de réclamer une extension du périmètre Résidéo.
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