Fin août, Strasbourg a accueilli plus de 150 réfugiés afghans. Environ 110 d’entre eux ont été logés à l’hôtel Mercure et pris en charge par des associations qui leur ont proposé une aide d’urgence. Ces bénévoles les accompagnent également dans les démarches de demande d’asile et les débuts de leur installation.
Entre la reprise du pouvoir par les talibans, les attentats d’Al-Qaida et les conflits entre groupes extrémistes : le pays est en proie aux troubles meurtriers depuis des années et les Afghans sont les plus nombreux à demander l’asile en France (8 871 en 2020). Pour le détails des demandes en Alsace, la préfecture n’a pas répondu à nos sollicitations.
« Je suis jeune, je veux étudier, je veux travailler, je veux vivre ma vie »
La famille de deux afghanes de 26 ans et de 18 ans est installée à Strasbourg depuis août 2020. Menacés par les talibans, ils sont partis en catastrophe de leur maison, puis de Kaboul, et enfin d’Afghanistan en laissant tout derrière eux, raconte l’aînée des trois sœurs.
« Les premiers mois, c’était très difficile de ne plus avoir peur, de ne pas être tentés de regarder derrière nous pour vérifier que personne ne nous suivait. Maintenant on se sent enfin en sécurité ici, et on n’a plus peur. »
Une Afghane installée à Strasbourg depuis août 2020.
À Kaboul, la mère a travaillé des années pour une ONG irlandaise qui finançait un programme d’éducation des filles sorties des écoles. Elle leur apprenait à lire et à écrire, donnait aussi des cours de religion et de culture générale. Puis elle a continué bénévolement à s’occuper de ces enfants. Elle reçoit alors des coups de téléphone menaçants, mais décide de les ignorer. Autre détail : le père ne parvient pas à se faire servir par l’épicier, qui leur reproche de pervertir les femmes afghanes.
Quelques mois plus tard, des talibans font irruption chez eux en pleine nuit. Il sont persuadés que l’enseignante cache des livres chrétiens, qu’elle est payée par l’étranger pour convertir les jeunes filles. Ils exigent de savoir qui les paie. Le père est tabassé, la mère gravement brûlée au bras et à la poitrine par de l’eau bouillante que les combattants lui jettent dessus. La famille s’enfuit et se cache chez des amis plusieurs semaines. Ils vendent leurs biens en secret, et parviennent à s’envoler vers la France. À Paris où ils arrivent d’abord, l’attente pour se faire enregistrer est longue. D’autres Afghans leur conseillent d’aller à Strasbourg.
Liste d’attente pour un CAP, liste d’attente à Pôle emploi…
L’asile est obtenu facilement. La plus jeune des filles, âgée de 14 ans, est scolarisée, tout comme la plus grande qui intègre une classe spéciale au lycée Le Corbusier d’Illkirch, appelée MOAF (Module d’Orientation et d’Apprentissage du Français). Les élèves y suivent un an d’enseignement, surtout du FLE (Français langue étrangère) et sont orientés à l’issue de cette année pour la poursuite d’études professionnelles. En ce mois de septembre 2021, la jeune femme discrète aux longs cheveux noirs qui vient de fêter ses 18 ans n’a toujours pas eu de réponse pour le CAP coiffure – esthétique auquel elle a candidaté. Elle est sur liste d’attente.
Sa grande sœur a l’impression de faire du sur place. Elle s’est inscrite à Pôle emploi, fait défiler les offres qu’elle reçoit par e-mail, mais n’arrive pas à les lire.
« J’ai fini mes 100 heures d’enseignement de français, mais je veux en prendre plus car mon niveau est insuffisant. J’attends que l’OFII me réponde pour la suite des cours. Tout est difficile quand on ne maîtrise pas la langue. Je n’ai pas de CV en français. Mon assistante sociale a proposé de m’en faire un mais je ne sais pas quand je l’aurais. Si je sollicite un entretien à Pôle emploi pour qu’on parle d’une de ces annonces, le temps que je l’obtienne, ils auront trouvé quelqu’un. »
Mais ces mails tiennent plutôt du spam que de l’offre ciblée. Un hypermarché cherche des préparateurs de commande mais exige un an d’expérience dans un poste similaire, ce que la diplômée en finance qui a travaillé en ressources humaines, n’a pas. À 26 ans, elle a droit au RSA, mais elle veut absolument travailler, gagner de l’argent et non en recevoir :
« Je suis jeune, je veux étudier, je veux travailler, je veux vivre ma vie. Je peux m’aider moi-même, et aider ma famille, mais il faut qu’on me guide pour cela. »
La jeune femme craint aussi que la solitude dont semble souffrir la famille s’éternise. Cet après-midi, elle a prévu d’aller au centre commercial de Rivetoile avec sa sœur mais avoue ne pas faire grand chose sinon. Ils n’ont pas d’amis et restent le plus souvent en famille :
« Ma petite sœur au collège en souffre. Avec les autres élèves, c’est : “salut, ça va ?” et c’est tout. Elle n’a pas d’amis en dehors. Je lui promets que ça finira par venir. »
« Sans école, les jeunes vont croire que les talibans ont raison et les rejoindre »
Temor Shah, 17 ans, était dans la même classe qu’Husna, à Illkirch. Il aura 18 ans à la fin de l’année et attend sa majorité avec appréhension. À cette date, il devra quitter la chambre qu’il partage dans un foyer du Neuhof. Il espérait obtenir un titre de séjour avant cela :
« On me dit qu’à 18 ans, je pourrai demander l’asile, mais c’est une procédure longue. Je suis en France depuis 2019 et il est très compliqué pour moi d’obtenir certains papiers qui sont encore en Afghanistan. C’était déjà dur avec le Covid, mais avec les talibans, c’est impossible. »
Le garçon, à l‘aise en français, est volubile. Il raconte qu’il dort peu depuis que les talibans ont pris le pouvoir. Son père, qui a combattu aux côtés du commandant Massoud, a disparu dans des circonstances troubles lorsque Temor Shah n’était qu’un enfant. Sa mère, originaire de Kunduz, a décidé de partir vivre au Panjshir (la région enclavée du nord-est du pays) avec ses frères et sœurs, mais la guerre les a rattrapés là-bas et la région est tombée récemment aux mains des combattants talibans. Depuis maintenant dix jours, il est sans nouvelle d’eux.
« J’ai peur pour mes sœurs, qu’elles soient mariées de force. Elles ont 19, 13 et 11 ans. Et mon frère est encore jeune. Les talibans d’aujourd’hui sont intelligents, ils savent comment se montrer à la télé, sur les réseaux sociaux. Mais la réalité est très différente. »
Il aimerait aider sa famille, mais sa propre situation est très « compliquée ». Il ne sait pas s’il pourra continuer les études ou décrocher un contrat d’apprentissage. Il ne sait pas non plus où il sera logé une fois sa majorité. Il n’a pas de revenus et une situation administrative loin d’être résolue. « Je suis un garçon stressé », lâche-t-il avec un demi sourire comme une excuse pour expliquer les angoisses et les insomnies avec lesquelles il se débat. Le jeune homme est suivi par un psychologue.
Son périple jusqu’à Strasbourg a été long : plus d’un an. Il a traversé l’Iran, la Turquie et l’Europe, en travaillant dans des usines parfois, pour gagner de quoi continuer sa route. Il aimerait savoir qu’aujourd’hui il est au bout du chemin. Au delà de sa propre galère, et de sa famille, il s’inquiète aussi pour son pays :
« Si les jeunes ne peuvent pas aller à l’école, ils vont grandir en croyant que les talibans ont raison et les rejoindre. Moi aussi, si je n’avais pas été à l’école, j’aurais peut-être pensé cela. »
« Attends, attends, attends… On me dit toujours d’attendre »
Ahmad Fahim, 33 ans, vient juste de terminer son service dans le restaurant dans lequel il travaille. Il reprend à 18 heures et semble réjouit car il a finalement obtenu un logement social. Après 3 ans d’attente, il va pouvoir quitter le foyer Adoma dans lequel il habitait pour un appartement à Hoenheim. Cet ancien employé au ministère des Finances en Afghanistan n’a jamais pu trouver que des emplois dans la restauration, pas toujours bien payés. Le parc privé de logements lui demeure donc inaccessible.
En France, il a choisi Strasbourg : « C’est une petite ville, je me disais que c’était plus facile de trouver du travail, de se déplacer. » En danger dans son pays, il a fui en 2016, et a obtenu la protection subsidiaire qui n’offre que 4 ans de résidence contre dix. Depuis que les talibans ont pris le pouvoir, sa mère et ses six sœurs, restées en Afghanistan, sont cloîtrées à la maison. Elles travaillaient toutes, sauf les plus jeunes qui étudiaient à l’université ou au lycée. Seule sa mère sort parfois vêtue d’une burqa : « Les femmes sont terrorisées, mais les hommes non plus ne sont pas en sécurité. »
Ahmad Fahim essaye de faire venir sa femme depuis 3 ans, mais n’a toujours pas réussi à lui obtenir un visa. Il a dépensé plus de 2 700 euros chez un avocat pour rien. Et quelle que soit la demande ou l’administration, la réponse est la même :
« Attends, attends, attends… On me dit toujours d’attendre, et quand je passe à un autre bureau, on me dit d’attendre. Je fais quoi ici ? J’ai pensé qu’il valait mieux peut-être rentrer dans mon pays, mais là c’est impossible. »
Ahmad Fahim va randonner de temps en temps dans les Vosges avec une association, des sorties qui lui font du bien. Le reste du temps, il est assez isolé et a peu de contacts, pas d’amis, peu de loisirs : « Je n’ai pas le temps, avec le travail, et je ne sais pas vraiment comment entrer en contact avec des Français ».
Pourtant il est assez bon francophone et parle bien l’anglais. Il vient juste d’obtenir son permis de conduire, ce qui lui permet de penser à changer de travail. Pour l’instant, impossible d’envoyer de l’argent à sa famille et à sa femme, les canaux sont coupés. Sa femme l’appelle tous les jours après son travail, d’ailleurs le téléphone sonne et c’est elle. Le jour où elle avait rendez-vous pour le visa à l’ambassade de France, les talibans sont entrés dans Kaboul. Fahim est aussi inquiet pour son père qui travaillait au ministère de la Défense avant la chute du régime :
« Lorsque les talibans on pris le pouvoir la première fois, ils ont arrêté mon père dans la rue quand ils ont su qu’il travaillait pour le gouvernement. On l’a cherché pendant deux jours, on ne savait pas où il était. Il a été battu très violemment pendant son arrestation, il a mis 15 jours à pouvoir se lever. Aujourd’hui, il a 55 ans, j’ai vraiment peur pour lui. »
Le trentenaire ne savait pas que plus de 150 Afghans avaient été accueillis à Strasbourg cet été. Entre son travail et ses démarches, il a envie de leur consacrer du temps :
« Ils sont dans quel hôtel ? Je vais aller voir. J’ai été à leur place avant, arriver dans un pays sans parler la langue, c’est très difficile. J’aimerais les aider. »
« J’ai préféré avoir des papiers de suite, même si c’est pour moins longtemps »
Des CV et des lettres de motivations dans un sac en bandoulière, Abdul Nazir, 30 ans, court partout depuis ce matin, mais il a décidé de se poser un peu au parc pour lire un livre : « ça me permet de m’évader. »
Les nouvelles qui lui parviennent d’Afghanistan et de Mazar El Sharif (400 km au nord-ouest de Kaboul) sont très préoccupantes. Cette femme qui s’est fait frapper devant son père car son hijab ne la couvrait pas assez, ce jeune qui a ramassé un portable à terre (posé là exprès, selon Abdul Nazir) puis s’est fait arrêter. C’est dans cette ville que vivent sa femme, sa mère, et ses sœurs. Depuis l’arrivée des talibans au pouvoir, elles restent chez elles, n’osent pas sortir sans homme – ordre des nouveaux dirigeants. Seule la mère sort quelquefois, avec mille précautions.
La situation que le trentenaire suit fébrilement via les réseaux sociaux l’empêche de dormir. Sa femme a bien été convoquée à l’ambassade de France à Téhéran pour récupérer un visa (les consulats ont fermé en Afghanistan, ndlr), mais comment faire ? Elle ne peut pas quitter le pays.
Abdul Nazir est arrivé en 2018 en France pour rejoindre ses frères. Le plus grand est arrivé à Strasbourg en 2010, envoyé ici par l’OFII. Trois autres frères, dont Abdul Nazir, l’ont rejoint au cours des dernières années. Parmi eux, deux ont le statut de réfugiés et deux la protection subsidiaire.
« J’ai attendu un an pour l’entretien à l’OFII, et une autre année pour la réponse. J’ai préféré avoir des papiers de suite, même si c’est pour moins longtemps. »
L’homme avec un bouc soigneusement taillé, et qui porte une belle bague argentée autour d’une pierre rouge au doigt, est bien sûr soulagé d’être en sécurité en France, et d’avoir retrouvé ses frères. Mais une sentiment d’injustice, mêlé d’impuissance l’accompagne.
« Nous sommes trois à être suivis par le même assistant social, et depuis trois ans je suis le seul à qui on n’a jamais proposé de logement, ni en foyer, ni en HLM. La réponse qu’on me fait c’est : tu parles français et allemand, tu peux te débrouiller. Je suis donc puni ? »
Abdul Nazir a travaillé dans la restauration, en extra, mais avec la crise sanitaire tout s’est arrêté. Sans revenus fixes, et sans revenus du tout pendant plusieurs mois, difficile de pouvoir espérer accéder au parc privé, même si on parle français et allemand. Il partage un studio aux Poteries avec ses trois autres frères, et ensemble ils se débrouillent.
Depuis deux ans, le natif de Parwan qui a longtemps vécu à Kaboul, a aussi fait pas mal de bénévolat (Caritas, L’étage) et s’est inscrit à Pôle Emploi. Il sillonne la ville pour déposer lettres de motivations et CV. À Lidl, on lui a dit que tout devait se faire en ligne. Il a plusieurs fois demandé à suivre une formation pour être conducteur à la CTS, mais n’a jamais eu de réponse.
« Ici, en France, beaucoup nous proposent de l’aide, mais pas forcément celle dont on a besoin. J’aimerais que mes interlocuteurs essayent d’entendre quels sont nos problèmes : et c’est pour ceux là que je veux une solution. Ma priorité c’est un logement, le reste je trouverai par la suite. »
Abdul Nazir a déjà contacté des associations d’Afghans ici à Strasbourg, mais « ça parle politique et religion, et ça ne nous aide pas beaucoup à régler les problèmes dans nos vies ». Comme Ahmad Fahim, il ne savait pas non plus que la ville avait accueilli des Afghans récemment évacués de Kaboul. Il aimerait savoir où il peut les rencontrer.
« Je ne peux pas faire grand chose mais je parle la langue, je peux les aider s’ils ont des problèmes pour s’expliquer avec un médecin, avec un policier. »
« Même si je revois mes rêves à la baisse, j’ai l’impression qu’ils sont encore trop haut »
Trouver un travail, faire valoir ses diplômes, continuer les études, gagner assez pour pouvoir se former. Aucune de ces trois sœurs de 39, 31 et 27 ans, n’a réussi à résoudre cette équation complexe.
Il y a peu, Zohra, la plus jeune, voulait poursuivre ses études d’anglais, débutées en Iran, en France. Conséquence : elle ne pouvait plus toucher le RSA. Elle donc décidé d’abandonner sa formation : « Mais si je n’ai pas de diplôme, comment trouver un travail ? »
À son arrivée en France il y a 5 ans, la jeune femme a travaillé dans une usine d’emballage pendant huit mois. Mais le salaire est bien trop faible pour qu’elle puisse se payer la formation qu’elle visait pour devenir réceptionniste : 5 000 euros. En plus, les 240 euros accumulés sur son compte formation, ont récemment été siphonnés dans une vaste opération de piratage. Zohra se fait gentiment moquer par ses sœurs, et finit par éclater de rire : « Il vaut mieux en plaisanter. » Elle continue à espérer et recherche désormais une formation en alternance dans le tourisme.
C’est Mina, l’ainée, qui est arrivée la première en France, il y a dix ans. La famille, Hazara (une minorité ethnique persécutée sous le régime des talibans, ndlr), était déjà réfugiée en Iran. Là-bas, la vie est un casse-tête pour les réfugiés afghans, témoigne-t-elle. Les aléas des relations diplomatiques avec le pays voisin pèse sur les conditions de vie et les droits des Afghans : études, droit du travail, résidence. Tout est aléatoire. Depuis 4 ans, ses parents puis ses deux sœurs ont réussi à la rejoindre à Strasbourg.
« Nous sommes l’une des rares familles afghanes heureuses de pouvoir être réunie ».
Malgré leur bonne volonté et leur « adaptabilité », la vie est compliquée pour les trois sœurs. Leurs diplômes ne sont pas reconnus, pas plus que les permis de conduire (les permis iraniens le sont). La formation en Français langue étrangère proposée par l’OFII (200 heures) est largement insuffisante quand on se confronte au marché du travail, et le racisme est pesant. Mina a repris des études en persan, après des années où elle a travaillé comme Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) dans différentes écoles de l’Eurométropole.
« Cela s’est toujours bien passé avec les maîtresses, mais j’avais souvent des remarques des autres Atsem, sur mon accent. Les collègues me disait que c’était mauvais pour les enfants dont je m’occupais et m’empêchaient de leur lire des histoires. »
Après sa dernière expérience où elle a été particulièrement malmenée, elle a préféré jeter l’éponge et rejoindre les bancs de l’université. À 39 ans, elle dit avoir un peu honte d’être encore étudiante. Toutes les trois évoquent la même difficulté psychologique : le fait que leurs diplômes ne valent rien, les dédales et l’absurdité de l’administration, les minimas sociaux qui leur font se sentir « un fardeau ». Elles s’inquiètent particulièrement pour les réfugiés récemment accueillis, qui ne parlent pas le français, parfois illettrés, cela sera encore plus compliqué.
Déjà, souligne Mina, les appels à l’aide d’urgence circulent dans la communauté. Comme il y a quelques jours, pour cette famille afghane arrivée de Paris avec 3 enfants, dont la femme est enceinte, et qui ne trouve pas de place via le 115. Les sœurs évoquent aussi le suicide de ce réfugié afghan en 2019 à Strasbourg et qui désespérait de trouver un hébergement.
Maryam, 31 ans, a vu récemment les aides de la CAF coupées, car son acte de naissance dont elle a demandé la transcription depuis des mois à l’administration française ne lui a toujours pas été envoyé. De formation scientifique, elle espérait commencer des études d’infirmière, mais elle a dû renoncer, faute de diplôme reconnu. L’école de préparatrice en pharmacie qu’elle a visée ensuite était trop chère. Elle a enfin regardé du côté des emplois de vendeuse dans une enseigne esthétique :
« On m’a dit qu’on n’embauchait que des personnes qui avaient eu un CAP dans le domaine. Même si je revois mes rêves à la baisse, j’ai l’impression qu’ils sont encore trop haut. Tous les postes auxquels je candidate exigent de l’expérience. C’est un cercle vicieux. »
La jeune femme a suivi un ènième « atelier CV » à Pôle emploi la semaine dernière. Un exercice qu’elle a fini par maîtriser parfaitement, tout comme la rédaction de lettres de motivation. Elle écume la ville avec ces documents, les dépose où elle pense avoir une chance. Pourtant, à Pôle emploi, il n’est pas rare qu’on lui fasse ce reproche : « Vous n’êtes pas motivée. »
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