Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Au programme du conseil municipal : protection animale, tranquillité publique et stationnement

Au programme du conseil municipal : protection animale, tranquillité publique et stationnement

Le conseil municipal du mercredi 10 mai aura, en principe, un ordre du jour allégé. Les élus aborderont notamment la création d’une mission dédiée aux animaux, mais aussi la constitution d’une équipe de médiateurs censés apaiser l’espace public.

Annoncé comme plus concis et plus consensuel, le conseil municipal du mercredi 10 mai pourrait offrir son lot de coups d’éclats. Certes, les délibérations au menu ne sont pas particulièrement gratinées. L’ordre du jour contient tout de même la présentation d’un « plan animaux » – l’engagement de la Ville en matière de protection animale -, le troisième contrat local de santé, la mise en place d’un « dispositif de médiation » contre les incivilités et les conflits dans l’espace public, l’agrandissement de la salle principale de la Laiterie (voir notre article) et la hausse du prix du stationnement en voirie.

La politique animale se précise

En début de séance, la municipalité exposera son plan concernant la protection animale et la biodiversité. Une semaine plus tôt, mercredi 3 mai, la maire Jeanne Barseghian (EE-LV) avait déjà présenté depuis le zoo de l’Orangerie ses ambitions en la matière, avec notamment la création d’une brigade de protection animale. Cette nouvelle unité aura en charge le suivi des signalements d’urgence et de la maltraitance animale.

La maire annonce le lancement d’un appel à projets, pour déterminer le futur du zoo de l’Orangerie. Photo : Clara Sapienza / Rue89 Strasbourg/ cc

L’objectif de l’équipe municipale sera également d’ouvrir un débat sur la place des animaux dans l’espace public. Un dispositif « chats libres » sera mis en place, visant à stériliser puis relâcher les chats pour qu’ils puissent errer en paix. Les chiens de toutes les tailles pourront également emprunter les transports en commun. Pour l’instant, seul les chiens d’aveugles et les chiens de petite taille y sont autorisés.

Viviers d’empoignes

Plusieurs points à l’ordre du jour pourront alimenter les colères des oppositions. L’un des plus probables sera la question des conflits et des incivilités dans l’espace public : la majorité écologiste prévoit la création d’un « dispositif de médiation », auprès de prestataires externes. Totem absolu de la droite, on imagine mal les groupes Strasbourg ensemble (Ensemble !, majorité présidentielle) et Nouveau souffle pour Strasbourg (Les Républicains) se priver d’investir le sujet. La municipalité prend le risque et assume de défendre sa vision, moins centrée sur la répression de l’incivilité que sa prévention.

Les travaux de rénovation de la Laiterie, annoncés la semaine précédente, pourraient également être âprement discutés. Si l’extension de la grande salle est plutôt consensuelle, la nouvelle d’un déplacement de la petite salle dans l’enceinte de l’Espace K a été très mal accueillie par les salariés et les bénévoles de la salle de théâtre, ouverte en 2016 à la place du Hall des Chars.

La question du stationnement refera également son apparition dans les travées du conseil municipal, à travers plusieurs interpellations de l’opposition. Le président du groupe LR, Jean-Philippe Vetter, a déjà publiquement annoncé son intention d’en découdre, en évoquant notamment la grogne des commerçants sur le sujet.

Des syndicats et le député Emmanuel Fernandes attaquent des interdictions de manifestation en justice

Des syndicats et le député Emmanuel Fernandes attaquent des interdictions de manifestation en justice

Le député LFI Emmanuel Fernandes et plusieurs syndicats ont déposé un référé-liberté lundi 8 mai contre deux interdictions de manifestation. Ils reprochent une publication tardive, empêchant toute contestation judiciaire.

Face au tribunal administratif de Strasbourg, un front mêlant organisations syndicales et politiques s’était réuni lundi 8 mai, le temps d’une conférence de presse. L’objectif était d’annoncer le dépôt d’un référé-liberté, contre deux arrêtés d’interdiction, pour les manifestations du 30 mars et du 19 avril. La première date concerne une mobilisation en soutien aux victimes des violences policières ; l’autre la visite chahutée d’Emmanuel Macron à Muttersholtz.

Le député insoumis Emmanuel Fernandes (2ème circonscription du Bas-Rhin), la CGT 67, Solidaires Alsace, l’Alternative étudiante Strasbourg et la FSU 67 dénoncent des décisions « manifestement illégales, et publiées hors délais ». 

Plusieurs manifestants tenus à l’écart, lors de la visite d’Emmanuel Macron à Muttersholtz. Photo : Abdesslam Mirdass/ Rue89 Strasbourg/ cc

Timing insidieux de la Préfecture

En portant l’affaire face à la justice administrative, ils remettent directement en cause les pratiques de la préfecture. Par exemple, l’arrêté interdisant toute manifestation à Muttersholtz à partir de 10h15 a été publié à 10h32 le 19 avril, 17 minutes après le début de l’interdiction de manifester. Il était donc impossible d’effectuer un recours en référé-liberté. Par manque de temps, pas de remise en question. Les demandeurs dénoncent ainsi des manœuvres nuisant au droit de manifester. Et comptent sur le tribunal administratif pour le rappeler à la Préfecture du Bas-Rhin.

Au collège Sophie Germain, des enseignants traumatisés par des explosions de pétards en classe

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Avec l’album jeunesse « L’Île aux vélos », l’illustratrice Ariane Pinel rêve d’un monde sans voiture

Avec l’album jeunesse « L’Île aux vélos », l’illustratrice Ariane Pinel rêve d’un monde sans voiture

L’illustratrice strasbourgeoise publie son nouvel album jeunesse aux éditions Cambourakis. L’Île aux vélos raconte l’histoire d’une petite fille qui découvre le bonheur d’une vie sans voiture et qui va tout faire pour vivre dans un monde sans auto.

À Rue89 Strasbourg, on connaît bien Ariane Pinel. Forcément, on est fans. De Sasha et les vélos, à son exposition sur la place des femmes dans la ville, en passant par les collaborations réalisées avec Rue89 Strasbourg (les stages de responsabilisation pour auteurs de violences conjugales) ou ses planches de BD sur le woofing à Obenheim : on aime tout. Ses traits fins, ses personnages minutieux et détaillés, son esprit incisif et engagé, ses couleurs, son style. Bref, on va sans doute manquer un peu d’objectivité.

Couverture du nouvel album jeunesse d’Ariane Pinel, L’Île aux vélos, aux éditions Cambourakis. Photo : Document remis

Un album créé après une résidence en Bretagne

Dans L’Île aux vélos, Ariane Pinel raconte l’histoire de la petite Jade, qui est invitée chez sa cousine Louise pour les vacances. Or, Louise habite sur une île où il n’y a pas de voitures… Jade va découvrir la liberté de circuler à vélo, sans adulte, sans voiture. La vraie liberté. Des thèmes chers à la jeune illustratrice :

« Cette histoire est un écho à un souvenir d’enfance. J’étais allée en vacances sur l’île d’Yeu. Alors que toute l’année, mes parents m’interdisaient de sortir de chez moi en vélo, parce que c’était dangereux à cause des voitures, là, j’avais découvert cette liberté ultime. On se promenait, entre enfants, seuls et à vélo. C’était fou. »

Extraits du livre L’Île aux vélos, d’Ariane Pinel. (Document remis).

En 2020, Ariane Pinel est invitée en résidence par l’association À la ligne, pour passer deux mois sur l’île de Groix, au large de Lorient, dans le Morbihan. « J’ai eu une chance incroyable, entre deux confinements, je me suis retrouvée sur cette île sublime », glisse la jeune femme. Elle est frappée par la beauté des paysages :

« J’étais fascinée par les décors. J’ai passé le premier mois à ne faire que des croquis. J’ai dessiné, dans tous les sens, toute l’île. C’était vraiment beau, les couleurs, les lumières sont dingues, et puis ça change tout le temps. C’est fascinant. »

« C’est mon plaidoyer anti-bagnole »

Sur place, la jeune illustratrice se promène partout à vélo, évidemment. Elle rencontre des cyclistes, des adultes, mais aussi des enfants. Et trouve ici et là ses idées de personnages.

« J’ai rencontré plein de petites filles assez cool, et ça m’a aidé pour les personnages de Jade et Louise. Il y avait ce mélange de petites filles que je trouvais vraiment fortes et chouettes. »

Ariane Pinel rentre à Strasbourg à l’automne 2020, avec des croquis plein les poches, un premier synopsis écrit, et cette envie de raconter ce souvenir d’enfance, marquant. Elle réalise avec l’Île aux vélos son premier album pour enfant toute seule, texte et dessins. Avec toujours ses idées engagées pour un monde sans voiture, plus écolo, plus libre. « Je dis souvent que cette histoire, c’est mon plaidoyer anti-bagnole », s’amuse l’illustratrice.

Dans L’Île aux vélos, les voitures des premières pages prennent des allures de monstres menaçants, voire de prison. Elles deviennent, au fil de l’histoire, des lieux insolites, transformés, détournés.

« En tant qu’enfant, une voiture ça peut être une prison en fait. C’est un personnage méchant, parce que ça t’empêche de faire plein de trucs ! Quand tu es en vélo, tes parents ont peur des voitures, et quand tu es dans la voiture, c’est pas cool non plus puisque tu ne peux rien faire ! Tu ne peux pas courir, tu ne peux pas crier, tu ne peux pas conduire, c’est nul ! »

Au fil des pages du livre, les voitures se transforment… (Document remis).

Une utopie réalisable

Alors pour ne pas tout vous dire, on ne raconte pas la fin, mais Jade va tenter de changer le monde. Celui de ses parents, mais pas seulement. Un monde où la petite reine aurait fait gentiment dégager la quatre cylindrées.

« La question initiale que je voulais poser, c’était : est-ce qu’un monde sans voiture est possible ? Dans un livre pour enfant, je trouve ça bien de creuser cette piste. J’ai envie de créer des utopies réalisables, donc je m’adresse aux enfants du futur. Ils ont le droit de fabriquer et revendiquer le futur qui leur plaira. »

L’Île aux vélos, c’est donc très chouette, inspirant, beau et poétique. Oui, oui, tout ça à la fois. On le conseille mille fois.

Les magnifiques plages bretonnes, sous les crayons d’Ariane Pinel. (Document remis).

En plus il y a des journalistes de Rue89 Strasbourg cachés dedans. Ils sont très bien croqués. À vous de les trouver !

Du 18 au 21 mai, fraîcheur des notes, de l’air et de la bière au Pelpass festival

Du 18 au 21 mai, fraîcheur des notes, de l’air et de la bière au Pelpass festival

Le Pelpass festival s’installe au Jardin des Deux-Rives du jeudi 18 au dimanche 21 mai avec une cinquantaine de concerts balayant de larges pans de la scène européenne des musiques actuelles. Du nouveau son pour se rafraîchir les oreilles, les pieds dans l’herbe.

Attention l’été commence tôt ! Cette année, le coup d’envoi de la saison des festivals est donné dès le jeudi 18 mai, au jardin des Deux-Rives à Strasbourg avec le Pelpass festival. L’association éponyme garde le même concept qui a fait le succès de ce rendez-vous depuis cinq ans : une fine sélection d’artistes européens émergents, trois chapiteaux installés à la fraîche près du Rhin et des bars tout autour… Une certaine idée du bonheur, accessible jusqu’au dimanche 21 mai.

L’espace public a été légèrement étendu pour accueillir jusqu’à 3 000 personnes par soir Photo : Yannis Gergen / doc remis

En 2023, Pelpass & Cie ajoute un restaurant vegan aux stands de crêpes, de tartes flambées et des repas de Croq’ et libanis d’Al Boustan. En plus d’une bonne sélection de bières agrémentée de tirages éphémères, le festival accueillera également un « bar à vin », net signe de notabilisation de l’association Pelpass. En outre, Pelpass promet enfin d’étendre le parking vélo. Serait-ce la fin du mur de cycles sur les barrières du Jardin des Deux-Rives, une performance collective récurrente des festivaliers ?

Côté tarifs, la soirée est à 20€ en prévente, 26€ en caisse du soir ce qui augmente légèrement. En revanche, un tarif de 15€ est ajouté pour les chômeurs. Les tarifs Carte Culture et Atout Voir à 6€ sont conservés pour les étudiants et jeunes. Le prix du pass quatre jours reste à 60€ et un pass deux jours a été créé, à 35€.

Pour le reste, pas de changement : l’association Pelpass a concocté une programmation dont elle a le secret, faite de pépites en gestation, d’évidentes étoiles filantes ou d’étonnants concepts, comme Lent, de la chanson française instrumentiste, proposé le jeudi en tout début de journée.

Lent, pas tout le temps mais déroutant assurément (vidéo Youtube)

Perles françaises le jeudi

Il faudra être devant la scène du petit chapiteau dès 16h30 pour écouter l’excellente, la subtile et la douce Pauline de Tarragon, aka Pi Ja Ma. Après un premier album très remarqué en 2019, porté notamment par le titre mi-pop mi-electro Radio Girl, elle tourne avec un nouvel album, Seule sous ma frange, un peu plus français, un peu plus vocal, toujours aussi délicat. Assurément une pépite, placée au tout début du festival pour démarrer tout en douceur.

Pi Ja Ma joue avec son talent, évident, et oscille entre chanson pop, electro et française (vidéo YouTube)

Autre pépite de cette soirée, mais plus connue des Strasbourgeois, c’est Laventure. Le groupe pop rock indé est programmé à 19h, en versus avec un autre groupe strasbourgeois, Hiba, un duo de frères rappeurs aux influences nord africaines.

En tête d’affiche de cette soirée déjà bien fournie, c’est Voyou à 21h. Toujours en français, avec des textes poétiques et actuels soutenus par des mélodies pop qui n’hésitent pas à inclure des cuivres ou des violons, l’ensemble produit des balades adaptées au nouveau siècle.

Seul sur ton tandem par Voyou (vidéo Youtube)

Voyages le vendredi

Vendredi, Pelpass a retenu David Walters, une « âme tropicale » au son reconnaissable entre mille, fait de rythmes caribéens avec une pointe d’arrangements numériques. Avec sa voix aussi douce qu’une pluie d’été, David Walters propose un nouvel album généreux, bien que très proche de ses précédents opus.

Sorti en 2019, Mama a installé la signature de David Walters (vidéo YouTube)

Même soirée, il serait dommage de rater le show de Links, une révolution queer d’outre-Manche. Mettant toutes les foules en délire sur son passage, Lynks détonne avec son univers sexy, rythmé et branché, non dénué d’une critique de la société de consommation. Electro, grosses basses synthétiques et discours politique, what else ?

Everyone’s hot (and I’m not) (vidéo YouTube)

Vendredi sera également une bonne soirée hip hop, avec des artistes reconnus du genre comme A2H, Sara Hebe d’Argentine, et d’autres tous neufs comme Team Delphin.

La fête du samedi soir

La vedette de la soirée de samedi est incontestablement Todd Terje. Le DJ et producteur norvégien se produit devant des audiences plus importantes que ce que peut offrir le Pelpass festival, ce sera donc un cadeau à tous les amateurs de musique electro. Porté depuis 2014 par le titre Inspector Norse, devenu le meilleur atout des DJs pour remplir les pistes, Todd Terje propose un univers synthétique planant et entraînant. Ce sera bien la fête sous la toile du grand chapiteau.

Inspector Norse, obligatoire (vidéo YouTube)

Autre poids lourd electro de cette soirée, Sierra. Mais là, changement d’ambiance : la DJ darkwave propose des titres prenants, pesants mais assez dansants, si on accepte de se laisser emmener… Également habituée aux grandes scènes européennes et d’Amérique du nord, la croiser au Pelpass festival constitue en soi un petit événement.

Sierra en live à Amsterdam (vidéo YouTube)

Mix de variétés en famille le dimanche

Pour sa journée la plus familiale, dimanche 21 mai, Pelpass ajoute un « bar à mioches », afin que les parents puissent lâcher un peu leurs enfants pour profiter d’une programmation très diverse. Il y a de la musique mélodique avec Tout Bleu, de la musique d’inspiration traditionnelle africaine avec Les Frères Timal, l’accordéon d’Antti Paalanen, la soul de Romane, le folk greco-turc de Monsieur Doumani, le rock berbère de Bombino mais ce sera aussi la dernière occasion de voir les strasbourgeois de Funk Industry en concert avant leur tournée… au Japon pendant tout le mois de juin.

Pour agrandir la Laiterie, Strasbourg prévoit d’amputer la moitié de l’Espace K

Pour agrandir la Laiterie, Strasbourg prévoit d’amputer la moitié de l’Espace K

La Ville de Strasbourg lance la rénovation de la Laiterie, afin d’augmenter la capacité de la grande salle de concerts. Les travaux sont prévus en 2025. La petite salle, le Club, doit déménager dans des locaux utilisés par l’Espace K.

La grande salle de la Laiterie ne peut accueillir que 870 personnes, ce qui rend son modèle économique complexe et fragilise sa position dans la concurrence face aux autres salles de concerts afin d’accueillir les artistes les plus en vue. Une situation de moins en moins tenable, qui a conduit la direction d’Artefact, l’association gestionnaire de la Laiterie, à demander avec de plus en plus d’insistance des travaux d’agrandissement.

Victoire en 2020, puisque la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (EE-LV), a accédé à cette demande dès le début de son mandat. Plus de 11,3 millions d’euros du budget d’investissement 2023 de la Ville (sur 192 millions d’euros au total), vont être consacrés à la transformation de la grande salle, pour qu’elle puisse accueillir jusqu’à 1 164 personnes, soit la capacité d’accueil totale du bâtiment, selon une présentation de ce dossier vendredi 5 mai par les élus. La délibération correspondante doit être votée lors du conseil municipal du mercredi 10 mai.

L’entrée de la Laiterie devrait se faire par la rue du Ban-de-la-Roche en 2026. Photo : Visuel Weber-Keiling architectes

Selon Patrick Schneider, le programmateur d’Artefact, cette augmentation d’à peine 300 places permettra à la Laiterie de revenir dans la course des salles en rejoignant les établissements français accueillant « plus de 1 000 personnes » :

« Beaucoup de programmateurs et d’artistes apprécient la Laiterie, grâce à notre expérience. Après 5 000 concerts en trente ans, nous sommes toujours très bien placés mais les impératifs économiques peuvent parfois l’emporter. »

La Laiterie fermera ses portes à l’automne 2024 et devrait rouvrir au premier trimestre 2026. Photo : Clara Sapienza / Rue89 Strasbourg / cc

Une programmation « hors les murs » en 2025

Les travaux vont nécessiter la fermeture complète de la Laiterie à partir de l’automne 2024. La réouverture est prévue au premier trimestre 2026. Pendant ce temps, des concerts hors les murs seront proposés selon Thierry Danet, mais il ne précise pas où ni à quelle fréquence à ce stade :

« On a survécu à la période de fermeture complète du Covid, donc on devrait survivre à cette étape qui coïncide avec nos 30 ans. Nous allons profiter de ce moment particulier pour changer d’époque, adapter le bâtiment à accueillir les musiques actuelles ainsi qu’aux nécessités écologiques. »

Patrick Schneider, programmateur d’Artefact (à gauche), et Thierry Danet, directeur d’Artefact (à droite). Photo : Clara Sapienza / Rue89 Strasbourg / cc

Dans la continuité de ces travaux, la Ville prévoit de requalifier l’ensemble des abords de la Laiterie. Rue du Ban-de-la-Roche, « l’apaisement » (c’est à dire la limitation) de la circulation sera étendue au début de la rue afin que le public puisse accéder à la Laiterie.

Invasion du Club dans l’Espace K

Rue du Hohwald, le parvis devrait être réaménagé pour être plus accueillant, mais, surtout, le Club, la petite salle de la Laiterie, devrait déménager à la place du Salon des curiosités, l’une des deux salles de l’Espace K, le théâtre situé en face.

Plan du quartier culturel de la Laiterie Photo : doc VdS

Une invasion mal accueillie par les salariés et les bénévoles de l’Espace K selon Jean-Luc Falbriard, son directeur :

« On ne voit pas bien comment une salle de concerts rock pourrait cohabiter avec nos spectacles jeune public, nos réunions de médiation avec le quartier, etc. Elle est utilisée 125 jours par an, et aussi pour l’accueil du public lors des représentations dans notre salle de spectacles, 164 jours par an… Nous sommes donc opposés à ce projet, jusqu’à ce que la Ville nous présente un plan alternatif concret. »

Vendredi, Anne Mistler, adjointe à la maire en charge de la Culture, a assuré que « des solutions seraient trouvées », sans toutefois dissiper les inquiétudes de l’équipe de l’Espace K.

Samedi 6 mai, un spectacle de marionnettes pour sensibiliser aux questions raciales

Samedi 6 mai, un spectacle de marionnettes pour sensibiliser aux questions raciales

Le collectif Amoureux au ban public présente samedi 6 mai à 17h un spectacle de marionnettes dans une salle de l’église Saint-Pierre-le-Vieux. La pièce revient sur l’histoire vraie de Claudette Colvin, jeune fille noire victime de l’Amérique ségrégationniste.

« C’est une histoire vraie, en noir et blanc, qui se déroule en 1955 dans l’Alabama. Une jeune fille de 15 ans dans l’Amérique ségrégationniste refuse de céder sa place à une jeune fille blanche du même âge, dans le bus qui la ramène dans sa maisonnette. Ah ! N’oublions pas de dire qu’elle est noire. » Ainsi débute la présentation du spectacle Claudette, mis en scène par la compagnie Les Fées du logis et organisé par l’antenne strasbourgeoise du collectif Amoureux au ban public. La représentation aura lieu dans une salle de l’église Saint-Pierre-le-Vieux samedi 6 mai à 17h.

La pièce permet de se plonger dans la vie de Claudette Colvin. Arrêtée en 1955, reconnue coupable d’agression sur « représentants de l’ordre public », puis violée et mise enceinte par un policier blanc, la jeune fille se heurte à toute la violence d’une Amérique raciste où « être une femme et être noire sont deux anomalies », ainsi que l’écrit le collectif Amoureux au ban public. Mais si la marionnettiste Shérazade Ferraj a fait le choix de s’emparer de cette histoire, c’est parce que pour elle, « elle est teintée de lumière ».

Tout comme Rosa Parks, Claudette a refusé de se soumettre aux règles ségrégationnistes de son époque et n’a pas cédé sa place de bus à une camarade blanche. Photo : Dessin DR / Sherazade Ferraj

Ombre, vidéo et marionnettes pour aborder l’Histoire

En ombre, vidéo, marionnettes et silhouettes, ce spectacle rend hommage à une femme forte qui a pourtant été oubliée. Il met aussi en lumière de manière poétique une partie de l’histoire, parfois difficilement abordable avec les plus jeunes, pour éveiller les consciences sur la mobilisation contre la ségrégation et le racisme.

Ce spectacle a été créé par Shérazade Ferraj qui a découvert l’art de la marionnette après des études en arts plastiques à la faculté Marc Bloch de Strasbourg. Elle a suivi des cours au théâtre aux Mains nues à Paris et a intégré l’École supérieure nationale de la marionnette dans laquelle elle touche à la fabrication, la mise en scène, la scénographie et au théâtre. Depuis 2018, elle fait partie des Fées du Logis, une compagnie de production de spectacles vivants du Grand-Est. À ses côtés dans la compagnie et dans Claudette, Bouclette, un multi-instrumentiste qui a mis en musique le spectacle.

Le spectacle sera précédé d’un atelier de sensibilisation aux questions raciales animé par la marionnettiste Shérazade Ferraj. Photo : DR / Michel Knoebel

Après la représentation, un temps d’échange autour d’un verre sera proposé aux participants pour converser autour de l’accueil que l’administration réserve aujourd’hui aux couples binationaux et que la société réserve aux relations interraciales.

Défendre les droits des couples binationaux

Nommé d’après une chanson de Georges Brassens, Les Amoureux au ban public est un mouvement de défense des droits des couples binationaux, créée en 2007. Il est né en réaction à la loi du 14 novembre 2006 relative au contrôle de la validité des mariages entre une personne de nationalité française et une personne étrangère, principalement si l’union a été célébrée à l’étranger. L’association, soutenue par la Cimade, accompagne les couples binationaux et les aide à faire respecter leurs droits.

Ce spectacle est proposé par le collectif Amoureux au ban public réunissant des couples interraciaux. Photo : DR / Michel Knoebel

Les antennes locales proposent des conseils juridiques et des espaces de dialogue et d’échange lors de permanences. Elles organisent aussi des événements festifs, comme cette pièce, pour sensibiliser le public aux questions raciales. 

« Une vie de famille libre, c’est aussi pouvoir choisir de se marier ou non, de se pacser ou non, de vivre sous le même toit ou non. Pour le dire haut et fort, nous nous mobilisons au sein du mouvement des Amoureux au ban public. »

Extrait de l’avant-propos de l’ouvrage Haut les cœurs, éditions La Ville brûle

« Le racisme, c’est quoi ? » : un atelier pour les enfants

Pour approfondir le sujet, un atelier gratuit à destination des enfants de plus de huit ans sera également proposé le samedi 6 mai de 10h à 11h au centre socioculturel du Fossé-des-Treize. La marionnettiste Shérazade Ferraj discutera avec les participants en abordant plusieurs questions : qui est Claudette ? Le racisme, c’est quoi|? Est-ce qu’il existe toujours aujourd’hui ? Ce sera l’occasion de revenir sur des personnages importants, comme Rosa Parks, Martin Luther King ou la militante afro-américaine des droits civiques Aurélia Browder.

Portrait de Claudette Colvin dont la vie a librement inspiré le spectacle. Photo : DR / The Visibility Project

Plus largement, il est possible de rendre visite aux Amoureux au ban public de Strasbourg lors de leurs permanences collectives. Elles se tiennent le premier lundi du mois, de 12h30 à 14h, à La Cimade, 2 rue Brulée à Strasbourg, ou bien en ligne, le troisième lundi du mois de 17h30 à 19h.

23 heures de garde à vue pour deux doigts d’honneur à Emmanuel Macron : « Me voilà délinquante ? »

23 heures de garde à vue pour deux doigts d’honneur à Emmanuel Macron : « Me voilà délinquante ? »

Le 19 avril, Claire se rend à Sélestat pour protester contre la réforme des retraites à l’occasion du déplacement du président de la République. Après avoir tendu deux doigts d’honneur « vers le ciel » lors du passage d’Emmanuel Macron, elle a été arrêtée, placée en garde à vue et devra répondre de ces gestes devant la justice.

C’était le premier bain de foule pour Emmanuel Macron apr . . .

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Droit de réponse de l’Epsan

Droit de réponse de l’Epsan

À la suite de notre article « Trois suicides en deux ans : à l’hôpital psychiatrique de Brumath, des salariés dénoncent un mépris général », l’Epsan exerce son droit de réponse en faisant parvenir ce texte à la rédaction de Rue89 Strasbourg.

Sans chercher à nier l’existence de certaines questions qui y sont évoquées, l’Établissement public de santé Alsace nord (Epsan) s’estime, toutefois, gravement et injustement mis en cause, dans l’article intitulé « 

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Énergie, transports, alimentation… Les alternatives en fête samedi à Sélestat

Énergie, transports, alimentation… Les alternatives en fête samedi à Sélestat

Le Chaudron des Alternatives, un collectif engagé sur des sujets liés à l’environnement, organise samedi 6 mai une journée de festivités et de rencontres autour des pratiques écologiques et citoyennes.

Engagés contre l’installation d’un entrepôt Amazon ou plus récemment contre les velléités de la famille Mack d’artificialiser les dernières terres libres en Alsace centrale, les militants du Chaudron des alternatives proposent de s’engager dans un cadre plus festif, samedi 6 mai au Foyer Notre-Dame-de-la-Paix à Sélestat.

En 2022 déjà, le festival réunissait à Sélestat plusieurs associations, proposait des ateliers et mini-conférences. (doc remis)Photo : document remis

Le programme dense de cette journée alterne ateliers, formations et rencontres, avec des stands et des tables-rondes sur des sujets comme l’alimentation, les écogestes, les déplacements, etc. La matinée est réservée à une « fresque agri-alimentaire » où, en équipe, les participants seront invités à réfléchir à l’écosystème politique, économique et écologique de l’industrie agro-alimentaire (sur inscription, 10€).

Pour l’après-midi, deux « thématiques fortes » ont été retenues : « Le nucléaire civil en Alsace » et un « Retour d’expérience de la manifestation de Sainte-Soline contre les grandes bassines » (lire notre article de témoignages).

Le programme des animations Photo : doc remis

Des jeux en bois sont disponibles toute la journée pour venir avec les enfants, ainsi qu’un bar et de la petite restauration. Un concert de folk rock irlandais est programmé à partir de 19h, avec Wake Up Woods.

Wake Up Woods au Pub Marteens en 2019 (vidéo YouTube)

L’objectif de cette journée est de faire en sorte que les militants puissent se retrouver en dehors d’une manifestation ou d’un blocage, et de renflouer les caisses du collectif, qui reste volontairement informel. En 2022, plus de 300 personnes avaient participé à la première édition.

À l’Université de Strasbourg, le long combat d’étudiantes atteintes de cancers pour poursuivre leur scolarité

À l’Université de Strasbourg, le long combat d’étudiantes atteintes de cancers pour poursuivre leur scolarité

À l’Université de Strasbourg, deux étudiantes témoignent de leurs difficultés face à l’administration après avoir été diagnostiquées d’une maladie grave. Une Mission handicap et une convention avec la Ligue contre le cancer doivent pourtant aider les étudiants malades et handicapés à poursuivre leurs études.

Céline, 21 ans, étudie en deuxième année de médecine. En mars 2021, elle est diagnostiquée du syndrome de Cowden, une maladie génétique héréditaire qui touche environ une personne sur 200 000. Elle se caractérise notamment par un risque accru de développer des tumeurs bénignes et malignes. En mars 2022, un deuxième diagnostic tombe : un cancer de la thyroïde.

Sa thyroïde gonfle, appuie sur ses voies respiratoires et l’empêche de respirer. L’étudiante décide de refuser l’aide de ses proches et de prendre seule en charge les démarches pour se soigner. Mais elle n’arrive pas à se préparer dans de bonnes conditions aux examens :

« Le service scolarité de l’Université ne m’a rien dit alors que je leur avais transféré mon dossier médical. On ne m’a pas informée des aménagements possibles. Je n’étais pas apte à aller aux épreuves. J’étais dans un état pitoyable quand je les ai passées, au sol à me tordre de douleur. »

Pas de réponse de la faculté de médecine

Dès janvier 2022, elle fait part de sa situation handicapante à la responsable administrative adjointe (RAA) de sa faculté, qui lui affirme que « les rattrapages devraient se dérouler en juillet et non plus en septembre ». La responsable précise dans le même e-mail qu’il n’est pas nécessaire de transmettre un certificat médical car « les éléments portés à [sa] connaissance suffisent ».

Mais pour Céline, les rattrapages ne suffisent pas. Elle répéte qu’elle ne pourra pas assister aux premières épreuves, celles dites de substitution mises en place par la faculté de médecine pour permettre aux étudiants malades du Covid de passer les examens, car son opération urgente de la thyroïde est programmée au même moment.

Céline est étudiante à la faculté des médecine lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer de la thyroïde. Photo : CS / Rue89 Strasbourg / cc

Mais les épreuves de substitution n’étaient qu’une dérogation nationale exceptionnelle, valable uniquement pour les étudiants malades du Covid. Aucun équivalent n’est proposé à Céline, qui se voit dès lors proposer les examens de rattrapage, comme à tous les étudiants.

Le médecin spécialiste qui suit le dossier médical de Céline, à qui elle s’est confiée, décide d’envoyer un e-mail au doyen de la faculté de médecine. Il demande à ce qu’elle puisse, comme les autres, bénéficier des épreuves de substitution :

« Si jamais elle échouait [aux examens, NDLR], n’est-il pas possible dans ce cas, à titre exceptionnel, de programmer une session de rattrapage pour qu’elle puisse avoir deux chances comme tous les autres étudiants ? »

Extrait de la lettre adressée au doyen de la faculté de médecine, par le médecin de Céline, le 18 juillet 2022.

Malgré de nombreuses relances, Céline restera sans réponse de la part de la faculté durant tout l’été 2022. Le 7 septembre, elle reçoit un e-mail de la part de l’administration, qui la convie à une rencontre cinq jours plus tard. Ce rendez-vous a lieu en présence du responsable du second cycle de médecine ainsi que de la responsable administrative adjointe. Céline demande alors une énième fois « la même chance que les autres » en passant des épreuves de substitution. Le comité de faculté les lui refuse. N’ayant validé que six matières sur dix aux examens de rattrapages, elle doit redoubler son année :

« Je me sentais très vulnérable. J’avais beau dire et répéter les faits de ma maladie, mon cancer et ma fatigue, on m’a poussé au redoublement. Je n’avais pas l’énergie de lutter. »

Eloïse, étudiante à l'Université de Strasbourg,  a eu un cancer de la thyroïde pendant sa licence.
Éloïse, étudiante en histoire à l’Université de Strasbourg, a eu un cancer de la thyroïde pendant sa licence. Photo : Camille Gantzer / Rue89 Strasbourg / cc

Batailler pour des aménagements

Éloïse, étudiante en histoire, a été diagnostiquée d’un cancer de la thyroïde en 2020. Elle a été soignée à l’Icans (l’institut de cancérologie Strasbourg Europe), tout comme Céline. Son opération, initialement prévue en mars 2020, est déplacée étant donné la montée des cas de Covid dans les hôpitaux et cliniques alsaciennes. Mais son cancer se développe trop vite, il faut l’opérer immédiatement. L’opération est donc reprogrammée pour début avril 2020.

« Dès que j’ai eu mon diagnostic, en janvier 2020, je me suis dirigée vers mes professeurs pour les avertir de mes absences futures. C’est le référent handicap de ma faculté qui m’a vraiment aidée, il ne m’a pas lâchée et m’a dirigé vers Mission handicap afin de prévoir les aménagements nécessaires. »

Il lui est alors proposé de poursuivre sa licence en contrat pédagogique et d’entamer sa deuxième année à la rentrée en septembre. Ce dispositif permet aux étudiants n’ayant pas validé l’intégralité des unités d’enseignements (UE) de première ou de deuxième année de commencer à suivre certains cours de l’année suivante. En plus de cela, elle obtient des aménagements qui lui permettent d’être absente, malgré l’obligation d’assiduité des étudiants boursiers.

« Défaillante » malgré les aménagements

Néanmoins, Éloïse a dû se battre avec la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf) afin de conserver l’aide financière qui lui est versée. N’ayant pas été présente aux examens de fin d’année en 2020, l’administration de la Carmf a considéré l’étudiante comme « défaillante » et décidé de stopper le versement.. Sans cette aide financière, Éloïse ne peut ni faire ses courses, ni payer ses factures.

Malgré les documents déjà transmis à la Caisse, l’aide est suspendue pendant deux mois systématiquement à chaque début de semestre depuis septembre 2020. Pour débloquer le versement auquel elle à droit, il faut qu’Éloïse ré-explique son parcours à l’administration en question :

« Je n’arrêtais pas de les contacter et de leur répéter à chaque fois que j’ai eu un cancer et que j’étais en contrat pédagogique. Chaque semestre, c’est la même histoire. »

L’étudiante doit répéter inlassablement son histoire, sa maladie et en apporter la preuve avec des documents médicaux et universitaires. Pendant ces temps de vide financier, c’est sa mère qui l’aide tant bien que mal. Éloïse décide également de faire un service civique en parallèle de ses études, afin de gagner un peu d’argent :

« Je peux comprendre qu’un étudiant seul soit dépassé par les évènements, j’ai eu la chance d’avoir ma mère qui ne lâchait pas le dossier. »

Se battre aussi pour sa bourse

Le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) a également causé des problèmes à Éloïse. Avant de se réorienter et d’étudier l’histoire, elle a fait deux années de droit. Alors qu’elle entame sa troisième année de licence, en 2022, le Crous l’informe qu’elle a épuisé son droit à une bourse. Durant quatre mois, elle doit à nouveau rappeler sa situation, sa maladie, son cancer… Avant d’enfin pouvoir être reconsidérée comme une étudiante boursière.

« Aucune information » sur l’existence de la Mission handicap

Jackie Didierjean, chargée d’accueil à la Mission handicap de l’Université de Strasbourg, explique qu’il existe « deux portes d’entrée » aux aménagements universitaires :

« Si l’étudiant malade d’un cancer est traité à Strasbourg, l’Icans nous en informe et on entre en contact avec l’étudiant. Sinon, l’étudiant doit venir vers nous, se déclarer à la Mission handicap et demander de l’aide. Les facultés doivent informer les étudiants de l’existence de la Mission handicap lorsqu’un étudiant se présente à l’administration. »

Il n’y a que quatre chargés d’accueil Mission handicap à temps plein pour l’université strasbourgeoise, qui accueille plus de 56 000 étudiants. Deux référents handicap parmi les personnels de l’université sont aussi présents dans chaque composante universitaire. En 2021-2022, cette mission a accompagné 1 341 étudiants, dont 28 atteints de cancers.

À l’Unistra, c’est le bâtiment du Studium qui accueille la Mission Handicap où sont orienté les étudiants nécessitant des aménagements pour poursuivre leurs études. Photo : CS / Rue89 Strasbourg / cc

Les aménagements pour ces étudiants peuvent inclure des assistants d’études pour de l’aide à la prise de notes, un robot de téléprésence pour le suivi des cours à distance, du temps majoré pour les examens, une salle à part pour composer, des autorisations de sortir pendant les cours et les examens ou des autorisations d’absence, l’étalement du cursus, la conservation des notes d’une année sur l’autre, etc.

Ces aménagements découlent d’une convention signée entre l’Unistra et la Ligue contre le cancer en mars 2020 pour accompagner les étudiants malades dans leurs études. Mais, alors qu’elle a été traitée à l’Icans, Éloïse n’a pas été mise en lien avec la Mission handicap :

« Je connaissais déjà le parcours à suivre pour avoir accès à des aménagements et à qui s’adresser, parce que ma famille et mes professeurs me guidaient et me soutenaient. »

Interrogée à son tour sur la Mission handicap, Céline assure n’avoir eu « aucune information sur l’existence de la Mission handicap, ni de la part de l’hôpital, ni de la faculté. » Jackie Didierjean, informée de cette situation lors d’un entretien avec Rue89 Strasbourg, confirme que la situation « n’est pas normale ».

Des structures incapables de répondre aux besoins

Selon Lucas Sivilotti, docteur en Sciences de l’éducation et de la formation à l’Université de Bordeaux, « les trois-quarts des étudiants qui nécessitent un accompagnement personnalisé ne font pas appel au service universitaire d’aide dédié de leur établissement » (dans Accompagner les étudiants malades à l’université, 2023).

Lors d’un entretien téléphonique, il indique qu’il y a trois éléments explicatifs à ce comportement :

« Il y a une méconnaissance de ce qui existe. Un certain nombre d’étudiants ne savent pas qu’il y a des ressources auxquelles ils pourraient prétendre. Parfois ils en prennent connaissance trop tard dans l’année universitaire. »

Une seconde explication est l’indifférence face au service handicap :

« Il y a une sensation d’être légitime ou non à ce type de dispositif. Beaucoup adoptent une stratégie d’auto-compensation, au lieu de demander des compensations à l’institution. »

Enfin, certaines structures ne peuvent tout simplement pas répondre aux besoins des étudiants.

Après rémission, suppression des aménagements

À la rentrée suivant son opération, la scolarité demande à Éloïse si la situation concernant son cancer est « réglée ». Elle répond positivement. On lui annonce alors que les aménagements mis en place par la Mission handicap lui seront retirés.

« J’ai accepté cette décision parce que j’étais dans le déni de ce que je venais de vivre… Ce n’est pas parce que je suis en rémission que je vais bien. J’ai gardé des aménagements similaires pour ma dyslexie et mon anxiété. J’ai un peu plus de temps pour les examens par exemple. »

Le sentiment d’illégitimité face à la maladie ou au handicap est un aspect majeur du combat que mènent les étudiants. « Ils me le disent presque tous », affirme la chargée d’accueil de la Mission handicap. Éloïse raconte :

« Je ne me sentais pas légitime. Pour moi, je n’avais pas eu un vrai cancer, je n’ai pas eu besoin de faire de chimiothérapie. J’étais dans un déni complet. »

Céline explique qu’elle a eu « beaucoup de mal » à se rendre compte de la gravité de sa maladie :

« Je me disais que bon, j’ai un cancer, mais c’est pas grave, c’est comme ça. On ne me prenait pas au sérieux, on m’a dit que je devais prendre sur moi. Je me sentais très seule, c’était mon combat contre la douleur. Je culpabilise beaucoup de ne pas avoir la force de me battre pour mes droits. »

Depuis la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, les établissements universitaires sont censés être accessibles à tous et mettre en place une possibilité d’aménagements pour passer les examens. Lucas Sivilotti ajoute :

« La mise en place d’aides à l’accessibilité reste une zone grise dans la loi, ce qui fait que l’on trouve des disparités. On va s’appuyer sur la motivation et le bon vouloir de l’établissement. Quasiment 20 ans après cette loi, il reste donc des disparités. »

À Strasbourg, Lyon et Bordeaux une démocratie locale toujours balbutiante

À Strasbourg, Lyon et Bordeaux une démocratie locale toujours balbutiante

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Fuite de l’Urssaf : un designer strasbourgeois a reçu des données confidentielles de 115 professionnels libéraux alsaciens

Fuite de l’Urssaf : un designer strasbourgeois a reçu des données confidentielles de 115 professionnels libéraux alsaciens

Le designer strasbourgeois Vincent Rimlinger a reçu des informations confidentielles concernant 115 professionnels libéraux alsaciens. L’Urssaf a publié un communiqué d’excuses et appelle à la vigilance sur d’éventuelles transactions bancaires suspectes.

« J’ai reçu un mail de l’Urssaf lundi 1er mai. J’ai d’abord constaté que les chiffres ne correspondaient pas à mes déclarations. Puis j’ai rapidement vu des noms. Ce n’était pas le mien. » Designer strasbourgeois, Vincent Rimlinger garde son calme ce mardi 2 mai en fin d’après-midi. Il accueille dans son bureau du quartier gare, conscient de jouer un rôle de lanceur d’alerte en Alsace.

La veille, le décorateur d’intérieur a reçu un document PDF sur sa messagerie personnelle de l’Urssaf, l’organisme chargé de collecter les cotisations sociales des entreprises et des indépendants. Ce sont plus de 450 pages, dans lesquelles l’entrepreneur a pu consulter le numéro de compte Urssaf, les coordonnées bancaires (RIB, IBAN, référence unique de mandat…) et d’autres informations confidentielles comme le salaire et les cotisations sociales classées selon l’échéance du paiement d’autres entreprises :

« Ce sont des architectes, des avocats, des médecins, des experts-comptables ou des professeurs des musiques. Au total j’ai pu consulter ces informations pour 115 personnes. »

Une fuite, aucune réponse individuelle

En pleine journée internationale pour les droits des travailleurs, le professionnel indépendant s’inquiète pour deux raisons :

« Des pirates pourraient intercepter des mails avec ces coordonnées bancaires pour initier des transactions financières frauduleuses. Mais je crains aussi que des dizaines de concurrents puissent accéder à mes revenus et diffuser des informations confidentielles auprès de potentiels clients. »

Il envoie un premier mail à l’Urssaf, dès lundi 1er mai en milieu d’après-midi, pour demander des explications. Sans réponse.

Vincent Rimlinger, designer strasbourgeois, a reçu par l’Urssaf des données confidentielles de 115 professionnels alsaciens. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Vincent Rimlinger contacte aussi des dizaines de professionnels dont il a reçu des informations confidentielles. Une vingtaine d’avocats sont concernés et plusieurs d’entre eux lui recommandent de bloquer les prélèvements Urssaf. Le décorateur s’exécute et informe l’organisme de prélèvement des cotisations sociales par mail en fin de matinée du mardi 2 mai. Quelques heures plus tard, la messagerie interne de l’Urssaf est bloquée. Le designer ne recevra aucune réponse individuelle, ce qui ne l’étonne guère :

« Je ne suis pas dans une démarche de vengeance, mais l’Urssaf ne nous fait pas de cadeau. C’est un organisme difficile à joindre au quotidien. Nous n’avons pas de conseiller disponible mais uniquement des formulaires de contact et d’autres foires aux questions en cas de problème. C’est très difficile d’échanger avec eux… »

« Un incident informatique » d’après l’Urssaf

Dans un communiqué publié mardi 2 mai, l’Urssaf présente ses excuses suite à un « incident informatique » permettant à « certains travailleurs indépendants (artisans commerçants et professions libérales) d’accéder, à partir de leur compte en ligne, à des informations personnelles d’autres usagers. » L’organisme précise que les victimes potentielles sont les professionnels ayant déclaré leurs revenus avant le 27 avril :

« Vous recevrez alors prochainement un message de l’Urssaf vous précisant votre situation et vous guidant sur la conduite à tenir. Si vous ne recevez pas de message de l’Urssaf, vous n’êtes pas concernés par cet incident. »

Selon le journal Le Monde, au niveau national, ce sont 7 400 usagers de l’Urssaf qui sont victimes de cette fuite de leurs données personnelles. Alizée Minker, sous directrice Urssaf Alsace, avance le chiffre de 10 600 personnes concernées et indique que la caisse nationale de l’Urssaf a fait parvenir le mardi 2 mai à 20h un mail personnalisé aux victimes de cette fuite de données :

« Concernant l’Alsace, 688 personnes se retrouvent dans l’une des deux situations (qui ont soit accédé à des informations ne les concernant pas dans leur espace en ligne, soit dont les informations ont été consultées par d’autres personnes, NDLR). Elles ont été destinataires du courriel précité. Nous présentons toutes nos sincères excuses à tous les travailleurs indépendants touchés par cet incident informatique. »

Marionnette d’Emmanuel Macron brûlée : la préfecture condamne, mais que dit la loi ?

Marionnette d’Emmanuel Macron brûlée : la préfecture condamne, mais que dit la loi ?

Brûler une marionnette à l’effigie du président de la République est-il répréhensible lors d’une manifestation ? La préfecture du Bas-Rhin semble penser que oui. Pas si sûr, affirment plusieurs avocats.

La marionnette géante à l’effigie d’Emmanuel Macron, assis dans une casserole et couronne sur la tête, a fait sourire les passants, lors de la manifestation du 1er mai 2023 dans les rues de Strasbourg. Après deux heures de cortège, des manifestants lui ont mis feu, en cercle, à proximité du palais universitaire. Ils ont été plusieurs centaines à danser et chanter autour du brasier.

Un acte condamné par la représentante de l’État

Mais ce moment symbolique aux allures de carnaval est condamné par Josiane Chevalier, préfète du Bas-Rhin dans un tweet publié à 15h40 le même jour. Elle ajoute avoir porté « ces faits à la connaissance de l’autorité judiciaire ».

Tweet préfecture bas-rhin 1er mai 2023
Le 1er mai à 15h40, la préfecture du Bas-Rhin a condamné la crémation de la marionnette d’Emmanuel Macron sur Twitter

Contactée, la préfecture du Bas-Rhin n’a pas répondu à nos questions.

En manifestation, la loi protège largement la liberté d’expression

« Je ne vois pas sur quelles qualifications des poursuites pénales pourraient être engagées », estime de son côté Florence Dole, avocate au barreau de Strasbourg qui a notamment défendu des « décrocheurs » alsaciens des portraits d’Emmanuel Macron. À Grenoble le 25 avril, le parquet a ouvert une enquête pour des faits similaires qualifié « d’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique », selon France 3. Une infraction prévue par le Code pénal et punie d’une peine maximale d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende.

Mais, « l’outrage est une infraction de droit commun », précise Florence Dole. « Dès lors que le contexte est celui d’une manifestation publique, c’est une loi de 1881 qui s’applique », précise l’avocate :

« Dans un contexte de manifestation, une performance artistique qui met en scène une marionnette du chef de l’État qui brûle est protégée par la liberté d’expression. D’autant plus que la performance faisait partie d’un cortège burlesque, carnavalesque, et que les artistes avaient le visage découvert. »

Florence Dole, avocate au barreau de Strasbourg.

Un détournement de qualification pénale

Si la préfecture devait faire valoir la qualification d’outrage pour réprimander la crémation de la marionnette, il s’agirait d’un « détournement de qualification pénale » selon Maître Dole. « Ça sera au tribunal de vérifier », estime-t-elle. « D’ailleurs ce n’est pas le rôle de la préfecture de limiter la liberté d’expression », précise Florence Dole, pour qui ce tweet relève d’une « opération de communication » de l’institution.

Le parquet de Strasbourg n’a pas répondu aux sollicitations de Rue89 Strasbourg pour savoir s’il allait ou non ouvrir une enquête.

Michaël Pierrelée, militant à Amnesty international Alsace, confirme les propos de l’avocate et ajoute :

« Le droit de manifester est à l’intersection de deux droits fondamentaux : la liberté d’expression et celui de se réunir pacifiquement ».

Jusqu’en 2013, un « délit d’offense au président de la République » était prévu par la loi de 1881. Selon les termes juridiques d’alors, une telle mise en scène aurait pu être condamnée. Mais selon la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui a condamné la France, ce délit portait atteinte à la liberté d’expression. Il a été supprimé et n’existe plus en droit français.

« Le contexte compte énormément »

Me Christophe Meyer, un avocat strasbourgeois plaidant devant la CEDH, détaille :

« En 2018, la Cour a estimé que brûler un portrait du roi d’Espagne lors d’une manifestation ne devait pas être sanctionné pénalement. C’est une indication qu’elle a une interprétation libérale de la liberté d’expression même si le contexte est crucial et propre à chaque affaire. »

Pour juger qu’une atteinte à la liberté d’expression est légitime, il faut qu’elle soit « proportionnée » au but poursuivi, explique Florence Dole.

« Le contexte social et extrêmement tendu d’une contestation du gouvernement est à prendre en compte. La colère des manifestants s’exprime à travers des slogans et des actions revendicatives. On ne peut pas en faire abstraction. Dans un tout autre contexte, peut-être que brûler une marionnette du président pourrait ne pas être couvert par la liberté d’expression. »

Michaël Pierrelée d’Amnesty international Alsace abonde :

« Les manifestations comme celles du 1er mai sont des lieux de rassemblement pour celles et ceux qui n’ont pas d’autre moyen d’être entendus, le message de la préfecture risque de dissuader et distiller la peur. »

Un droit de manifester de plus en plus limité ?

Par ailleurs, Florence Dole remarque que des textes « de plus en plus fréquents » viennent restreindre la liberté de manifester comme « la loi anti-casseurs, ou plus récemment les décrets d’application qui permettent d’avoir recours aux drones. »

Pour la première fois en France, ce 1er mai 2023, quatre préfectures ont pris des arrêtés autorisant le survol des manifestations par des drones. « Sur quatre référé-libertés, un seul juge administratif a estimé que le décret était irrégulier », poursuit Me Dole.

Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, Amnesty international a dénoncé un « recours excessif à la force et aux arrestations abusives » dans un communiqué du 23 mars. En plus de l’arsenal législatif, cette tendance est selon Michaël Pierrelée le second levier utilisé par le gouvernement pour restreindre le droit de manifester et dissuader les opposants.