L’Association des résidents de l’Esplanade (Ares), qui gère le centre socio-culturel du quartier, n’a plus de président ni de directeur depuis mai. Une assemblée générale de crise doit renouveler le comité de direction mercredi, avec en toile de fond le retour de l’ancien directeur de l’Ares, Marc Philibert.
L’assemblée générale de l’Association des résidents de l’Esplanade (Ares), prévue mercredi 28 juin, promet d’être animée. Les quelques 2 500 adhérents de . . .
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Candidat pour devenir maire de Strasbourg en 2020, Alain Fontanel a annoncé sa démission en conseil municipal mardi 26 juin. Il suit son épouse, devenue ambassadrice aux Philippines.
« Quinze ans de mandat comme conseiller municipal, ça fait assez. » Lors du conseil du lundi 26 juin, l’élu municipal et métropolitain Alain Fontanel (Renaissance) a démissionné de ses fonctions politiques. Dans l’annonce de son retrait de la vie publique strasbourgeoise, l’ancien premier adjoint au maire socialiste Roland Ries a évoqué sa famille : « Après avoir consacré beaucoup de temps à la vie publique et à Strasbourg, je le dois aussi aujourd’hui à mes proches et à ma famille. »
Aucune surprise dans cette annonce. Dès avril, Alain Fontanel annonçait aux Dernières nouvelles d’Alsace qu’il ne se présenterait pas aux élections municipales de 2026. Un mois plus tard, le candidat déçu aux élections municipales de 2020 quittait la présidence du groupe Strasbourg Ensemble (Renaissance, MoDem, Horizons). Les conseillers municipaux Pierre Jakubowicz et Nicolas Matt sont désormais présidents du groupe renommé « Centristes et progressistes ».
Selon nos informations, Alain Fontanel a obtenu un poste au service de l’État et en lien avec son ancienne fonction de conseiller référendaire à la Cour des comptes. Ce nouveau travail lui permet de rester proche de son épouse Marie Fontanel. L’ex-conseillère santé du président Emmanuel Macron a récemment été nommée ambassadrice de France aux Philippines. Malgré la distance, Alain Fontanel n’a pas fait ses adieux à la capitale alsacienne : « Je garderai, de là où je suis, un œil sur la situation strasbourgeoise. Et je serai de retour à Strasbourg en juin 2026. »
Durant le conseil municipal de ce lundi 26 juin, les élus reviendront sur des sujets déjà débattus, comme la hausse des prix du stationnement, l’évacuation du camp de l’Étoile ou l’avenir du tram Ouest. La présentation des comptes donnera l’occasion à la majorité écologiste de faire un bilan sur la moitié du mandat écoulé.
Ayant choisi d’adapter la tarification du stationnement en voirie pour la rendre moins chère aux professionnels, l’exécutif écologiste n’échappera pas à un nouveau débat sur le sujet lors du dernier conseil municipal avant la pause estivale, ce lundi 26 juin. Il sera également à nouveau question de l’extension du tram vers l’Ouest de l’agglomération, à l’occasion de la présentation d’un nouveau tracé.
Bilan comptable, bilan politique
Mais le premier point à l’ordre du jour, c’est la présentation des comptes administratifs de la Ville. La maire Jeanne Barseghian (EE-LV) présentera toutes les recettes et dépenses effectuées au cours de l’année 2022, qui doivent correspondre en principe aux budgets votés en conseil un an auparavant. Au-delà des échanges sur les finances, s’ouvrira une discussion plus large sur le bilan de l’équipe écologiste depuis son arrivée au pouvoir en juin 2020.
Ne disposant pas de la même surface médiatique que la maire, qui multiplie ces derniers jours les rencontres et les interventions médiatiques pour défendre son bilan, les différents groupes d’opposition ne manqueront pas l’occasion de formuler leurs critiques à l’égard de la majorité écologiste.
Trois mois plus tard, la municipalité est en partie revenue sur ses décisions. La hausse sera moins forte que prévue dans deux secteurs, en faisant basculer le sud de l’Avenue des Vosges de la zone rouge (3,50€/h) à la zone orange (2,50€/h) et le nord du Neudorf de la zone orange à la zone verte (1€/h). En parallèle, elle acte la création des places « violettes », déjà annoncées en mars ; il s’agit de places dédiées à un stationnement bref, ne pouvant excéder une heure trente, avec un prix incitatif pour les arrêts courts. Les 30 minutes de stationnement ne coûteront ainsi que 50 centimes, une heure coûtera un euro.
Point sur le tram ouest, passe d’armes sur le camp de l’Étoile
Parmi les autres points à l’ordre du jour, la municipalité évoquera le tracé définitif retenu pour l’extension du tram F vers l’ouest de l’agglomération. L’enquête publique avait débuté le 20 février, elle s’est conclue début juin avec trois réserves. La municipalité en a pris acte et a reculé sur la route des Romains, en la maintenant à double sens sur le tronçon non desservi par le tramway et déplace le cheminement piétons et cyclistes entre Koenigshoffen et le Zenith (au lieu de passer par la zone d’activités d’Eckbolsheim, il passera par la rue Émile-Mathis).
La troisième évacuation du camp de l’Étoile, décidée par le tribunal administratif le jeudi 15 juin et exécutée vendredi 23 juin, fera probablement l’objet d’échanges tendus. Le président du groupe « Un nouveau souffle pour Strasbourg » Jean-Philippe Vetter (LR) avait fermement critiqué l’attitude de la maire dans un communiqué titré « Que faudra-t-il à la maire de Strasbourg pour qu’elle réagisse ? ». Cette dernière lui avait répondu par un courrier cinglant, quelques jours plus tard : « En tant que maire de Strasbourg, je n’ai nullement besoin d’intermédiaire dans mes échanges avec la préfecture. »
En 2022, le budget de Rue89 Strasbourg a cru de 25% mais l’exploitation reste légèrement déficitaire.
En 2022, Rue89 Strasbourg a eu besoin pour fonctionner de 192 120€, soit en moyenne 16 000€ par mois. Avec cette somme, notre petite entreprise a employé quatre journalistes à temps plein, une alternante (Danae Corte) et une dizaine de journalistes-pigistes, payés à l’article ou à la commande pour les photographes.
Pour payer ces charges d’exploitation, nous avons reçu le soutien direct d’environ 1 600 abonnés (5€ par mois ou 50€ par an) pour un montant total de 91 518€ (54% de nos recettes propres) et nous avons facturé pour 53 387€ de publicité (32% de nos recettes, voir encadré). Avec d’autres rentrées, comme l’éducation aux médias et les reprises éditoriales sur Mediapart, nous atteignons 167 734€. Nous ne sommes donc pas encore à l’équilibre, et nous aurions perdu de l’argent en 2022 sans une subvention de l’État aux services de presse en ligne exceptionnelle de 39 791€.
Au total, nous avons perçu 226 798€ en 2022, soit le produit d’exploitation le plus important de Rue89 Strasbourg à ce jour, en hausse de près de 25% ! Pour autant, nos charges ont cru de 20% (228 399€), en raison de l’embauche d’un cinquième journaliste à temps plein et d’importants investissements techniques, dans l’objectif de produire un nouveau site, mieux adapté aux contenus payants, à la rentrée 2023. Au final, nous accusons un léger déficit d’exploitation en 2022 de 1 601€.
Parmi les éléments intéressants à noter, la baisse des budgets publicitaires qui nous sont accordés : en 2019, Rue89 Strasbourg recevait encore 97 000€ de publicité. Trois ans plus tard, avec 53 387€, c’est presque deux fois moins. En raison de notre ligne éditoriale, les grands annonceurs privés (promoteurs immobiliers, grande distribution, opérateurs de transports…) refusent de communiquer sur Rue89 Strasbourg mais c’est aussi de plus en plus le cas des institutions culturelles et des collectivités. Ainsi, en 2022, la Région Grand Est a superbement ignoré notre média.
Autre élément à noter : aucune collectivité n’a utilisé Rue89 Strasbourg pour publier ses annonces légales ou ses marchés publics malgré l’habilitation à cette mesure d’aide à la presse en 2022. Pourtant, tous les élus alsaciens déclarent haut et fort être attachés à la pluralité des médias…
Quant à nos dépenses, elles sont constituées à 82% par les salaires des journalistes. Rue89 Strasbourg ne rémunère pas d’actionnaire : chaque euro reçu est entièrement dépensé dans la production d’un journalisme local indépendant de Strasbourg.
Maîtres Paule Thines et Sendegül Aras ont été élues respectivement bâtonnière et vice-bâtonnière du barreau de Strasbourg pour 2024 et 2025.
Petite révolution, dans les statuts du barreau de Strasbourg. Composés de 1 254 avocats, l’institution vient de changer le mode de désignation de ses représentants : terminé, l’élection d’un « dauphin » qui devait succéder au bâtonnier en exercice l’année suivante. Depuis 2022, le barreau se dote d’un bâtonnier et d’un vice-bâtonnier, élus au suffrage direct tous les deux ans. Le 9 mai, Paule Thines et Sendegül Aras ont ainsi été élues, dès le premier tour et malgré la présence de trois autres candidats, à la tête de l’ordre des avocats de Strasbourg. Elles ont obtenu 349 voix sur les 632 votants.
Paule Thines, 62 ans, aurait pu faire valoir ses droits à la retraite, a-t-elle indiqué à Rue89 Strasbourg. Mais « après 32 années de barreau, c’était le moment de me mettre à la disposition de mes confrères et consœurs, » précise-t-elle.
Après plusieurs années compliquées au barreau, avec des crises internes ayant fracturé les avocats en plusieurs camps, Paule Thines, spécialisée en droit immobilier, s’est présentée avec Sendegül Aras, afin de « rassembler largement » :
« Nous nous sommes présentées avec la promesse d’une ouverture du conseil de l’ordre aux 1 200 avocats, qui vivent des réalités très différentes et que la structure se doit d’accompagner équitablement. Nous voulons aussi retrouver une forme de cohésion, de confraternité. »
Mes Paule Thines et Sendegül Aras deviendront formellement bâtonnière et vice bâtonnière le 1er janvier 2024 et ce, jusqu’au 31 décembre 2025. Elles succéderont ainsi à Mes Bruno Huck et Tiffany Conein.
Le Racing club de Strasbourg appartient désormais à 100% à BlueCo, également propriétaire du club de foot de Chelsea. Bien que Marc Keller reste président, la Fédération des supporters, opposée au modèle des multipropriétaires de clubs, se dit inquiète pour l’indépendance et l’identité du RCSA suite à ce rachat par un consortium américain.
« La dernière expérience américaine ne s’est pas bien passée », souffle Daniel De Almeida, de l’association de supporters Kop Ciel et Blanc (KCB). Au lendemain de l’annonce du rachat du Racing club de Strasbourg ce 22 juin par le consortium BlueCo, à la tête du club de Chelsea, le souvenir de l’épisode de gestion par le milliardaire étasunien Mark McCormack entre 1997 et 2003 refait surface. Au fil des années, les promesses de réussite sportive s’étaient effacées. Le Racing était descendu en Ligue 2 en 2001 et le groupe américain avait finalement revendu le club avec un déficit de 12 millions d’euros en 2003.
Et l’exemple du club de Troyes, descendu en Ligue 2 cette année malgré le rachat par le propriétaire de Manchester City en 2020, n’arrange rien. L’arrivée de riches actionnaires n’est pas synonyme de succès pour les petits clubs.
La gestion de proximité, mise en place par le président du RCSA Marc Keller depuis 2012, semble avoir mis tout le monde d’accord. « Le Racing est un club populaire, sain financièrement, ancré dans le territoire, et il doit le rester. On a peur de perdre cette identité », déclare Philippe Wolff, président de la Fédération des supporters du Racing qui regroupe sept associations :
« Nous sommes contre le modèle de la multipropriété, nous ne voulons pas être à la remorque du club de Chelsea. Les beaux discours rassurants, on s’en fiche. L’argent peut aider mais juste de l’argent, ça ne sert à rien. Il faut surtout des compétences et un projet sportif indépendant. Ce qui est plutôt marquant et positif pour l’instant, c’est que l’équipe dirigeante reste à la tête du club et du centre de formation. Mais est-ce que Marc Keller maintiendra l’indépendance structurelle et sportive du Racing ? Il risque d’avoir moins de marges de manœuvre. »
Marc Keller tente de rassurer les supporters
Pour Daniel De Almeida, « le fait que Marc Keller reste président n’est pas une garantie ». Il évoque l’arrivée de John Textor à l’actionnariat de l’Olympique lyonnais :
« D’abord il disait que Jean-Michel Aulas (président depuis 36 ans, NDLR) resterait à la tête du club. Mais à la première divergence, il a été écarté. En cas de désaccord Marc Keller pourrait donc sauter. On ne sait pas du tout s’il y a une clause pour protéger le Racing de ça. »
Pas de quoi s’inquiéter à entendre les actionnaires de BlueCo, cités dans le communiqué du Racing diffusé jeudi 22 juin : « C’est un honneur pour nous de faire partie de ce club historique. Nous nous engageons à préserver l’héritage du Racing et à travailler en étroite collaboration avec Marc et son équipe de direction afin de poursuivre l’excellent travail qu’ils ont accompli. » De son côté, Marc Keller rassure dans le même communiqué en exposant que « l’objectif est de permettre au Racing d’être encore plus ambitieux », une ligne réaffirmée dans une interview aux Dernières nouvelles d’Alsace.
« Le bon deal aurait été que BlueCo soit actionnaire minoritaire »
Chelsea a gagné la Champions League (coupe d’Europe) en 2021. BlueCo a racheté le club londonien en mai 2022. Un an après, les « Blues » ont fini douzième du championnat anglais en 2023. « C’est une régression spectaculaire », observe Philippe Wolff, avant de rappeller que « le contexte était particulier » : l’ancien propriétaire russe Roman Abramovitch était parti précipitamment suite au début de la guerre en Ukraine, laissant derrière lui une dette de près de deux milliards d’euros. Daniel De Almeida, du KCB, poursuit :
« On a bien compris que pour progresser, il fallait que de nouveaux investisseurs rejoignent la société, vu que le budget du Racing est trop faible. Pour nous, le bon deal aurait été que BlueCo soit actionnaire minoritaire, pour que les dirigeants actuels gardent leur pouvoir de décision. »
Les associations de supporters tentent depuis plusieurs semaines d’obtenir un rendez-vous avec Marc Keller. « Il devrait avoir lieu prochainement », indique Philippe Wolff, dans l’incapacité de donner une date plus précise. « On a confiance en Marc Keller vu tout ce qu’il a fait pour le Racing mais on a besoin d’en savoir plus sur les accords passés avec BlueCo », glisse Daniel De Almeida.
La police nationale a procédé dans la matinée de ce vendredi 23 juin à l’évacuation du camp de l’Étoile à Strasbourg, où dormaient une soixantaine de personnes. Elles ont été emmenées dans un gymnase, afin d’être réparties dans des centres d’hébergement selon leur situation. Trois mères de famille ont été emmenées par la Police aux frontières.
L’opération avait été demandée par la Ville de Strasbourg à la préfecture du Bas-Rhin. Pour la troisième fois, des policiers et des agents des services sociaux de la Ville ont procédé à l’évacuation du camp du parc de l’Étoile, ce vendredi 23 juin à partir de 6h30.
L’opération s’est déroulée dans le calme, selon les Dernières nouvelles d’Alsace. Les occupants, en majorité des personnes demandeuses d’asile et sans-abris, ont été largement prévenus. Comme à chaque fois, ces personnes espèrent que l’État prendra enfin en compte leur demande d’hébergement, afin qu’ils puissent instruire leur demande d’asile ou se reconstruire après avoir fui leurs pays d’origine.
La préfecture a convoyé les personnes au gymnase du Heyritz, afin que soient « examinées leurs situations administratives » selon un communiqué. En d’autres termes, les demandeurs d’asile dont la demande est en cours d’instruction devraient bénéficier d’un hébergement dans un Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada), même s’il est en dehors de Strasbourg, tandis que ceux dont les demandes sont échues seront probablement envoyés au centre d’aide au retour de Bouxwiller.
À 8h30, l’opération d’évacuation était terminée. Trois avocats étaient présents vendredi matin. Mais la police nationale leur a refusé l’accès au gymnase et à leurs clients, en arguant d’un arrêté préfectoral de « mise à l’abri », qui empêchait tout accès au bâtiment selon les agents. Parmi ces avocats, Me Léa Hebrard précise que « cet arrêté préfectoral ne semble pas publié sur le site de la préfecture ».
Selon elle, au moins trois mères de famille ont été emmenées depuis le gymnase par la Police aux frontières vers leur direction départementale à Entzheim pour des « vérifications d’identité et de titre de séjour. » Albanaises pour deux d’entre elles, ces mères de familles ont dû laisser leurs enfants avec leurs maris, malgré des impératifs de santé qui rendent leur présence auprès de leurs proches indispensable, selon Me Hebrard.
L’irrigation destinée aux champs de maïs abaisse le niveau de la nappe phréatique dans le Ried, jusqu’à assécher des cours d’eau. Les préfectures du Haut-Rhin et du Bas-Rhin ont publié, le 8 juin, un arrêté visant à restreindre ces prélèvements dans la réserve d’eau souterraine en période de sécheresse.
Le Ried centre Alsace, ou Grand Ried, un territoire d’une petite cinquantaine de kilomètres carrés allant de Gerstheim au nord à Andolsheim au sud, est désormais une « zone d’alerte eaux souterraines ». Le 8 juin, les préfectures du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont publié un arrêté interdépartemental qui fixe de nouvelles règles pour les périodes de sécheresse. « Les niveaux des eaux souterraines sont désormais pris en compte pour établir les seuils d’alerte », résume Victor Haumesser, responsable de la communication pour l’observatoire de la nappe d’Alsace (Aprona).
Dans une étude de 2019, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a démontré que l’irrigation dans le Ried est responsable d’une baisse du niveau de la nappe phréatique (voir notre article dédié) de 30 à 70% selon les points, d’où la nécessité de réguler ces pompages massifs. Le nouvel arrêté est aussi lié à l’observation d’assèchements de cours d’eau dans la zone depuis 2015, avec des conséquences funestes sur les végétaux et les animaux.
L’ancienne réglementation était inadaptée dans le Ried
Jusqu’à cette année, les mesures contre la sécheresse étaient décidées en fonction des débits moyens des principaux cours d’eau alsaciens. Mais les ruisseaux du Ried sont directement alimentés par la nappe phréatique. Ils pouvaient donc se vider à cause de l’abaissement du niveau de la nappe sans que les agriculteurs n’aient de restrictions sur l’irrigation.
Le BRGM souligne que les données sur les quantités d’eau prélevées pour l’irrigation dans le Ried font défaut. Mais il remarque que selon le registre parcellaire graphique qui répertorie les cultures sur le territoire français, le maïs couvre 60% des zones cultivées du Grand Ried. Cette céréale demande de grandes quantités d’eau au plus fort de l’été.
Secrétaire général de la FDSEA, le syndicat agricole majoritaire, et lui-même producteur de maïs dans le Ried, Gérard Lorber se refuse à donner un chiffre sur les besoins en eau par hectare de maïs : « Cela dépend de la parcelle et de la météo, c’est très variable. » De manière générale, en France, environ 18% de toute l’eau consommée sert à l’irrigation du maïs.
Et dans le Ried, les besoins sont particulièrement importants : « Les sols ne retiennent pas du tout l’eau car ils sont peu profonds et gravilloneux, l’irrigation est indispensable », assure Gérard Lorber, qui craint les conséquences de la nouvelle réglementation. Yannis Baltzer, président du syndicat des Jeunes agriculteurs, affilié à la FDSEA, explique pourquoi la culture du maïs est particulièrement développée dans cette région, au sud de Strasbourg :
« Les champs peuvent s’inonder en hiver et au printemps. Cette année, en avril, il y avait encore de l’eau sur les parcelles. Pour le maïs, les semis se font tard (de mars à juin, NDLR), ils ne risquent pas d’être noyés, contrairement au blé. »
Des mesures graduelles
La préfecture du Bas-Rhin précise que ces mesures de restriction sont prévues pour « les pompages d’irrigation dans la nappe phréatique, situés à moins de 200 m des cours d’eau phréatiques ». Elles se mettent en place graduellement selon le niveau de la nappe qui détermine quatre échelons : « vigilance », « alerte », « alerte renforcée » et « crise ». Plus le niveau de la nappe est bas, plus on passe à un échelon qui entraine des restrictions.
Par exemple, dans le secteur nord du Grand Ried, aux alentours de Rossfeld, si le niveau de la nappe est inférieur à 157,19 mètres NGF (au dessus du niveau de la mer), on passe à l’échelon « vigilance », qui n’entraine que des mesures de communication. Ensuite, si le niveau de la nappe passe en dessous de 157,13 mètres NGF, l’échelon « alerte » est enclenché, entrainant des mesures de limitation des prélèvements variables (limitations horaires, volume…), etc…
39 jours d’affilée sans pluie
L’irrigation par aspersion n’est interdite qu’en cas d’activation de l’échelon « crise », « motivé par la nécessité de réserver les capacités de la ressource pour l’alimentation en eau potable des populations », selon l’arrêté interdépartemental.
Même si les agriculteurs ont pu continuer à irriguer début juin, d’après Julien Werckmann, de l’association Météo suivi Alsace, un épisode de sécheresse particulièrement long a déjà eu lieu cette année :
« Avant la soirée du dimanche 18 juin, il n’avait pas plu depuis 39 jours au niveau de la station de relevés d’Entzheim. On a presque atteint le record de 46 jours qui date de 1969. D’habitude, ces longues périodes sans pluie ont lieu en hiver, une saison propice à la formation d’anticyclones. Les sécheresses estivales créent un stress hydrique chez les plantes. Là, on a déjà eu un épisode important en début d’été, les sols sont anormalement secs. C’est inquiétant parce qu’il y a les mois de juillet et août qui suivent. »
Dans son étude, le BRGM constate que « certaines zones pourraient voir leur apport via la nappe de plus en plus limité, entrainant un besoin sans fin en irrigation pour certaines cultures ». Autrement dit, comme les conditions globales changent, avec des sécheresses estivales récurrentes, les pratiques agricoles nécessitant beaucoup d’eau semblent compromises à long terme. Le service géologique national souligne que les acteurs du secteur du Grand Ried sont « peu habitués à une gestion quantitative de l’eau souterraine en raison de la présence » de la nappe phréatique, ressource auparavant abondante.
Le Schéma d’aménagement de gestion des eaux (Sage) a initié l’élaboration d’un projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) dans le Grand Ried. Il s’agit d’une démarche visant à modifier les pratiques agricoles locales pour les adapter au changement climatique et à la sécheresse.
Ce PTGE est censé « identifier les productions nouvelles possibles (notamment leurs débouchés effectifs), et le cas échéant les filières à développer (…) dans une logique de développement durable, fondée notamment sur la transition agro-écologique, (par exemple : les exploitations de polyculture-élevage) ». Des aides de l’Agence de l’eau sont prévues pour financer ces changements de pratiques et la structuration de nouvelles activités. Daniel Reininger, en charge des questions liées à l’eau pour l’association Alsace Nature, participe aux réunions pour la mise en place du PTGE depuis 2020 :
« Continuer la production de maïs dans le Ried n’a plus de sens, mais la FDSEA et les Jeunes agriculteurs défendent ce modèle car c’est une filière économique très implantée. Pour nous, il faut revenir au bon sens paysan, en cultivant des espèces adaptées au territoire. Le mieux serait de passer à la production de foin, de luzerne ou de silphie, qui sont des cultures ne nécessitant pas d’irrigation ni de pesticides. »
Mais le PTGE est encore loin d’avoir des implications concrètes. « Plusieurs études sont en cours, on n’en voit pas le bout », expose Daniel Reininger. Les changements de pratiques agricoles sont pourtant urgents pour que les exploitants du Ried puissent maintenir une activité malgré les sécheresses.
Dans un communiqué publié jeudi 22 juin, le Racing club de Strasbourg annonce un accord avec son nouvel actionnaire. BlueCo est le consortium propriétaire du club de Chelsea depuis mai 2022. Le président du RCSA reste Marc Keller.
C’est une nouvelle attendue avec fébrilité par tous les supporters et supportrices du Racing Club de Strasbourg Alsace (RCSA). BlueCo, le consortium à la tête de Chelsea FC depuis mai 2022, a racheté l’intégralité du club strasbourgeois. Dans un communiqué publié jeudi 22 juin, le RCSA décrit cet accord comme « un nouveau chapitre dans l’histoire du Racing » et indique :
« Le consortium s’engage à accélérer les investissements durables dans la croissance du club, y compris dans les équipes premières et dans l’Académie, dans la continuité du projet mis en œuvre par Marc Keller, qui restera président du club, soutenu par son équipe de direction actuelle. »
« Nous avions atteint le plafond de notre modèle »
Le communiqué de presse, envoyé en début de soirée, cite aussi le président du RCSA Marc Keller qui justifie cet accord avec BlueCo, qui devient propriétaire du club à 100% :
« C’est une réflexion que mes amis actionnaires et moi-même menons depuis deux ans. Nous avons construit un club sain à tous les niveaux et bien géré. Même s’il n’y avait pas d’urgence financière, nous étions conscients que nous avions atteint le plafond de notre modèle, et que si nous voulions continuer à faire avancer le Racing et à le projeter dans une nouvelle dimension, nous devions nécessairement être accompagnés par une structure solide capable de soutenir notre développement et notre ambition. Je me réjouis donc de la perspective d’accueillir un nouvel investisseur stratégique, avec lequel nous allons accélérer l’ambition du club de construire le Racing de demain. »
BlueCo souhaite travailler avec Marc Keller et son équipe
De son côté, le consortium BlueCo est cité dans le communiqué du RCSA, qui indique que le propriétaire du Chelsea FC « s’engage à préserver l’héritage du Racing et souhaite travailler en étroite collaboration avec Marc Keller et son équipe dirigeante afin de poursuivre l’excellent travail accompli. » Le même document cite les actionnaires de BlueCo :
« C’est un honneur pour nous de faire partie de ce club historique. Nous nous engageons à préserver l’héritage du Racing et à travailler en étroite collaboration avec Marc et son équipe de direction afin de poursuivre l’excellent travail qu’ils ont accompli. Cet investissement stratégique renforcerait notre présence dans le football européen, parallèlement à notre participation dans Chelsea. Nous pensons qu’il créerait d’énormes opportunités de partage des connaissances et d’expertise. »
Le RCSA indique en fin de communiqué que « la transaction proposée fait l’objet d’un processus de consultation avec les instances représentatives du personnel concernées. Conformément aux règles de la Ligue de Football Professionnel, le projet a été présenté aujourd’hui à la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), dont l’évaluation est attendue dans les prochaines semaines. »
Réaction prudente à la Ville et à la Métropole
Dans un communiqué commun, Jeanne Barseghian, maire (EE-LV) de Strasbourg et Pia Imbs, présidente (SE) de l’Eurométropole de Strasbourg « prennent acte du rachat du Racing club de Strasbourg Alsace » et déclarent que les collectivités « resteront vigilantes à la transition entre les actionnaires et aux nouvelles modalités de gouvernance qui seront mises en place » et « à l’ancrage territorial du club et (…) aux engagements sociétaux, sociaux et environnementaux du Racing Club de Strasbourg Alsace ».
La crainte des supporters UB 90
Dans un article publié début juin, Rue89 Strasbourg exposait la position des associations de supporters, fermement opposées au rachat du club par le propriétaire de Chelsea, et au modèle de la multipropriété en général. Dans un communiqué, les Ultra Boys 90 (UB 90) déclaraient fin mai :
« Il n’est pas imaginable que le Racing devienne une sorte de sous-club ou filiale, dépendant d’un autre club. (…) Lorsqu’un club est racheté par un propriétaire de club plus “huppé”, les moyens sont investis dans le grand club et le sous club ne ramasse que les miettes, ou des joueurs de seconde zone. Prenez l’exemple de Troyes, qui appartient à City Group (également propriétaire de Manchester City, NDLR) : une franche réussite, aux dépens de Troyes… »
Les 24 salariés du Auchan de Saverne prévoient de faire grève samedi 24 juin pour manifester leur mécontentement suite à l’annonce de la vente de leur magasin. Ils craignent de perdre des avantages comme leurs primes ou leurs tickets restaurants suite à un rachat.
« On n’est pas des meubles », dénonce Michelle (prénom modifié), salariée du Auchan de Saverne. La direction de ce géant de la grande distribution a décidé, le 25 mai, de la cession de sept supermarchés. Le magasin de Saverne, avec ses 24 employés, figure parmi eux.
Les salariés du Auchan de Saverne ont décidé de faire grève toute la journée du samedi 24 juin, et de se rassembler à partir de 8h devant l’enseigne à Saverne. Les employés ont contacté les syndicats CFDT et CFTC pour déposer un préavis. Des délégués régionaux de ces syndicats viendront en appui et une pétition à destination des clients sera distribuée dans l’après-midi.
Les salariés craignent de perdre leurs acquis
Taoufik Jebabli, délégué CFDT de Auchan Grand-Est, affirme qu’avec la vente du magasin, les salariés risquent de perdre leurs acquis tels que les primes, le 13ème mois, ou encore les tickets restaurants. « Une fois le magasin vendu à une autre société, ces avantages perdurent seulement pendant les quinze premiers mois, mais une fois ce délai passé, le nouveau directeur fait ce qu’il veut », explique-t-il.
Les salariés, qui pour la plupart travaillent dans ce supermarché depuis 20 ou 30 ans, revendiquent l’allongement des avantages sur une période de 24 mois après le rachat, mais aussi une prime de cession et la possibilité d’une passerelle interne pour que ceux qui souhaitent travailler dans un autre Auchan puissent être transférés. Mais pour Michelle, même dans le cas où les salariés auraient la possibilité d’être mutés, elle n’accepterait pas de travailler dans un autre Auchan :
« Il serait trop loin. Le Auchan le plus proche est à Marlenheim, à une vingtaine de kilomètres de celui de Saverne. Cela coûtera trop cher en essence. »
« Si le magasin ferme, je ne sais pas ce que je vais faire »
Agée d’une cinquantaine d’année, elle craint un licenciement. « Si personne ne rachète, le magasin fermera. Et si le magasin ferme, je ne sais pas ce que je vais faire. Il y en a qui n’ont connu que ça, qui travaillent ici depuis leurs 18 ans », dénonce-t-elle.
La mise en vente de ce supermarché serait liée à un manque de rentabilité d’après Taoufik Jebabli. Michelle expose : « Cela fait 18 mois que le chiffre d’affaires ne permet pas de couvrir le loyer, donc le magasin ne fait pas de bénéfices. »
Un supermarché « vieillot »
Selon Taoufik Jebabli, « ce Auchan a quarante ans, il est un peu vieillot. Et au lieu d’investir pour le rafraîchir, ils préfèrent le céder ». Un constat partagé par Michelle, qui assure que, « rien n’a été fait pour faire fonctionner correctement le magasin ». Elle décrit un matériel vétuste :
« Les frigos tombent régulièrement en panne et l’eau coule par terre. Ils ne les ont jamais remplacés alors qu’ils ont plus de quinze ans. »
Mais le matériel ne semble pas être le seul problème. Michelle évoque aussi un sous-effectif : « Il faudrait au moins trois salariés en plus, mais on n’arrive pas à recruter. On ne trouve pas de charcutière car les salaires sont trop bas, c’est payé au SMIC alors que c’est un poste avec des responsabilités. »
Contactée, la direction d’Auchan n’a pas répondu à nos questions.
Le P-DG de la SNCF, Pierre Farandou, a confirmé mercredi aux élus de la Région Grand Est et de l’Eurométropole de Strasbourg que la nouvelle ligne de TGV Paris-Berlin ne passera pas par Strasbourg, mais par Sarrebruck.
Selon France 3 Alsace, les élus de la Région Grand Est, de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg ont été informés par le P-DG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, que la future ligne directe à grande vitesse entre Paris et Berlin ne passerait pas par Strasbourg lors d’une réunion mercredi 21 juin. Ce trajet était pourtant réclamé par le ministre des Transports, Clément Beaune, par le président de la Région Grand Est, Franck Leroy, par la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs, et par la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian.
Mais que peut la puissance publique face à deux sociétés désormais privées ? Plus grand chose apparemment. La décision a été prise par la SNCF et la Deutsche Bahn selon Thibaud Philipps, vice-président (LR) de la Région mais aussi maire d’Illkirch-Graffenstaden, cité par France 3 Alsace :
« Il était complexe pour les homologues allemands de faire passer ces trains par Strasbourg, notamment car il y a une congestion sur le pont de Kehl, mais aussi parce que faire passer les TGV par Sarrebruck permet de simplement prolonger la ligne déjà existante Paris-Francfort. »
Quinze années de coopération
Cette ligne directe entre les capitales française et allemande avait pourtant été annoncée à Strasbourg en mai 2022, à l’occasion d’une célébration de quinze années de coopération fructueuse entre les deux compagnies ferroviaires. Ce trajet d’environ sept heures doit être opérationnel à la fin de l’année 2023, avec comme objectif de concurrencer l’avion en offrant un meilleur confort et surtout des procédures de sécurité et d’embarquement moins longues. Les trains utilisés devraient être des ICE allemands, du moins pendant les premiers mois d’exploitation.
Dans les médiathèques, musées, Ehpad ou à la Grenze, le festival de contes strasbourgeois revient pour une seizième édition, du 21 juin au 2 juillet. Cette année, la tradition orale mettra en lumière la thématique du vivre ensemble à travers 17 rendez-vous.
« D’hier et d’aujourd’hui, les conteurs sont ainsi, serviteurs du verbe, créateurs de possibles juste après l’impossible, tisseurs de fines passerelles », présente Nicole Docin-Julien, conteuse strasbourgeoise et créatrice du festival Couleurs conte. La seizième édition de cet événement se déroulera du 21 juin au 2 juillet. Cette année, le thème « Ensemble » a été sélectionné comme fil rouge pour les 17 événements proposés. Des contes aux conférences, en passant par des ateliers pour petits et grands, l’importance des alliances entre les humains, la nature et le surnaturel sera porté par cette pratique ancestrale qu’est l’art oratoire.
Depuis 2007, le festival Couleurs conte se déroule tous les ans, motivé par une envie de proposer des moments de partage et de rencontre autour de la parole. Pour diversifier les publics, les rencontres ont lieu encore cette année dans des lieux variés, de la médiathèque Malraux, à la fondation de l’Œuvre Notre-Dame en passant par la Grenze, le jardin de la Clinique de la Toussaint ou l’Ehpad Saint-Arbogast. Voici notre sélection de cinq rendez-vous pour profiter de toute la richesse de cet événement.
Elle est mon genre : des mots pour se glisser dans la peau des autres
Le conte est souvent présenté comme un art permettant de voyager grâce aux mots. C’est aussi une belle occasion de partir à la rencontre de l’autre. Alors que les conteurs incarnent parfois des personnages différents, Alberto Garcia, artiste qui se produit partout en France, place le changement d’identité au cœur de sa performance. Vendredi 23 juin, de 19h30 à 21h, à la médiathèque André Malraux, il présentera sa nouvelle création intitulée Elle est mon genre.
Un comédien, obsédé par la pièce qu’on vient de lui demander d’écrire, se retrouve piégé dans un rêve dans lequel il a échangé son corps avec celui de sa femme. Plusieurs récits s’entrecroisent alors finement, de la rencontre de la femme avec l’enfant qu’elle n’a pas souhaité avoir à une jupe qui cherche quelqu’un capable de la raccommoder. Un étonnant voyage vers l’autre qui va l’amener à réfléchir à sa manière de « vivre ensemble ».
Ensemble ! : une conférence philosophique
« Que signifie ‘être avec’ ? » La docteure en philosophie Francine Friederich s’interrogera avec son public, samedi 24 juin à 17h à la médiathèque André Malraux, pour revenir au cœur du concept de vivre ensemble. De la coexistence pacifique, belliqueuse ou indifférente, les liens peuvent prendre des teintes bien différentes.
Pour avancer dans sa réflexion, Francine Friederich mobilisera les propos de savants qui se sont déjà penchés sur la question. Comme Albert Einstein qui écrivit :
« Bien que je sois un solitaire dans ma vie de tous les jours, la conscience d’appartenir à l’invisible communauté de ceux qui luttent pour la vérité, la beauté et la justice m’a empêché d’éprouver un sentiment de solitude. »
Le chemin d’Issa : à la rencontre de l’inconnu
Entre le conte, le chant, la danse et le jonglage, l’artiste pluridisciplinaire originaire de Côte d’Ivoire Innocent Yapi présentera mercredi 28 juin, à 15 h à l’IUR Clemenceau, un conte initiatique. Il sera accompagné par le musicien Alexandre Paganelli, maniant les percussions, l’udu (instrument de musique à percussion du Nigeria) et le Hang pan (instrument à percussion en acier). Une collaboration qui mènera les auditeurs sur la trace d’un jeune garçon en quête de sa place dans le monde, attiré par l’inconnu, l’ailleurs et les rencontres.
Gens de parole : un échange collectif autour du conte
Vendredi 30 juin, de 20h30 à 22h, une dizaine de conteurs se retrouveront dans l’auditorium de la clinique Sainte-Barbe pour échanger sur leurs visions du conte, le goût de son exploration et le plaisir de sa transmission auprès des différents publics.
Une histoire, ensemble : inventer son propre conte
Vivre ensemble, c’est aussi créer ensemble. Pendant le festival Couleurs conte, plusieurs ateliers permettront de se mettre dans la peau d’un conteur. Dimanche 2 juillet, Nicole Docin-Julien proposera une activité gratuite dans le musée Tomi Ungerer, de 10h30 à 12h. Les enfants à partir de 8 ans et les adultes sont invités à découvrir les illustrations originales de certains albums de l’illustrateur (comme les célèbres oeuvres Le Géant de Zéralda ou Le Chapeau volant), puis à inventer collectivement une histoire. Un ogre, des objets magiques et beaucoup d’imagination seront les ingrédients principaux pour construire ensemble un conte unique.
Suite à l’annonce du gouvernement de la dissolution des Soulèvements de la Terre, des rassemblements sont organisés partout en France pour soutenir le mouvement écologiste mercredi 21 juin. La manifestation strasbourgeoise aura lieu à 19h place de la République, devant la préfecture.
Lors du conseil des ministres de ce mercredi 21 juin, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a présenté un décret de dissolution des Soulèvements de la Terre, estimant que ce mouvement écologiste appelle à des agissements violents. « Après nous avoir jeté ses grenades mutilantes au visage, il prétend que nous n’aurions plus le droit d’exister ensemble, ni de nous organiser », ont répondu les Soulèvements de la Terre dans la foulée, faisant référence aux nombreux blessés graves de l’action contre les méga-bassines de Sainte-Soline.
Comme dans de nombreuses villes de France, le mouvement appelle à un rassemblement de soutien ce mercredi soir à Strasbourg, à 19h, place de la République, devant la préfecture : « Nous voyons [cette dissolution] comme un appel à constituer un réseau de résistance, comme un levier pour rejoindre plus nombreux.ses encore les prochaines actions des Soulèvements de la Terre. »
Bruno Dalpra, militant écologiste local et membre du mouvement, estime « absurde de vouloir dissoudre les Soulèvements de la Terre car il ne s’agit pas d’une association mais d’une pléiade d’organisations réunies dans un réseau informel. Il n’y a même pas d’entité juridique ».
De son côté, le gouvernement entend justifier qu’il s’agit d’un « groupement de fait » qui peut être caractérisé par un slogan, une identité visuelle ou des canaux de communication spécifiques. Les avocats des Soulèvements de la Terre ont déjà signalé qu’ils contesteraient la dissolution devant le Conseil d’État.
« Le gouvernement ne fait que nous renforcer »
En Alsace, le mouvement réunit « des militants d’Extinction Rebellion, d’Alternatiba, de Greenpeace ou encore du syndicat agricole de la Confédération paysanne, ainsi que des personnes sans affiliation particulière », explique Bruno Dalpra, déjà engagé dans la lutte contre l’autoroute du Grand contournement ouest (GCO). Il poursuit :
« C’est l’inaction du gouvernement qui pousse les écologistes à la radicalité. On voit bien que les actions de légère désobéissance civile contre le GCO n’ont servi à rien. Quels sont nos moyens d’action ? C’est normal que certains deviennent plus radicaux. Si rien ne change, les conséquences seront terribles et pour tout le monde. Mais c’est impossible de nous dissoudre, le gouvernement ne fait que nous fédérer et nous renforcer. »
Le groupe alsacien des Soulèvements de la Terre prévoit de se mobiliser dans des luttes écologistes locales, par exemple le projet de liaison routière A4-Lorentzen. « Comme il y a la Fête de la musique le même jour, pour ce rassemblement, l’idée ce n’est pas de rester trop longtemps mais de marquer le coup. Les gens pourront ensuite aller aux concerts », glisse Bruno Dalpra.
Des parents d’élèves de l’école primaire de la Ziegelau à Strasbourg ont occupé l’établissement pour alerter sur la situation d’un des enfants, vivant à la rue depuis quatre mois. L’action a poussé la municipalité à trouver un hébergement pour la famille.
« Ici, un enfant de sept ans dort à la rue depuis quatre mois. » Accrochée aux grilles, le message de la banderole saisit le regard des passants. Mardi 20 juin, une vingtaine de parents d’élèves de l’école primaire de la Ziegelau se sont réunis pour occuper les lieux afin de dénoncer la situation précaire d’une des enfants fréquentant l’établissement. Venue d’Albanie il y a six ans avec sa mère, sa grand-mère et son frère, la fille de sept ans vivait avec eux dans la rue depuis quatre mois. Santi, sa mère, raconte sa fatigue après des semaines d’errance :
« Ça fait trois semaines qu’on dort à la gare. Avant ça, les parents s’étaient organisés pour nous prêter une chambre ou pour nous payer l’hôtel. Mais là, être dehors et toujours en train de chercher un endroit où dormir, c’est fatiguant. (…) Les camarades de CE1 de ma fille ne comprennent pas. Pour eux, c’est impossible de penser qu’on a pas de maison et qu’on dort à l’école, ils ne la croient pas. »
Quelques heures d’occupation et une solution
Initialement, les parents d’élèves avaient prévu de dormir dans l’établissement jusqu’à son ouverture à 7h30. Et rééditer l’opération tous les jours, jusqu’à ce qu’une solution ne soit trouvée. « Le directeur nous a expliqué la situation de Santi par mail, alors depuis quatre mois on multiplie les actions de solidarité, mais ça ne marche pas », raconte Hélène, dont le fils est scolarisé en CP. « Occuper l’école nous a semblé un dernier moyen d’action », ajoute-t-elle.
Finalement, l’occupation n’aura pas durée. Au bout de quelques heures, l’adjointe chargée des solidarités, Floriane Varieras, propose une solution provisoire : une chambre d’hôtel sera mise à disposition de la famille au moins jusqu’aux vacances d’été. En attendant qu’une solution plus pérenne ne soit trouvée.
« Alors que nous gonflions les matelas, nous avons vu arriver dans l’école, différents élus et personnes des services de la Ville. Nous avons vite compris, qu’ils n’aimaient l’idée que nous dormions ce soir dans l’école. Alors après plusieurs coups de fils, à la Préfète de la région Grand Est et du Bas-Rhin ou au services de la ville, deux solutions ont été proposées par les élus. Soit la solution de Bouxwiller (lire notre reportage sur place) soumise par la préfecture ou alors un appart’hôtel au centre ville de Strasbourg jusqu’à lundi. Cette seconde solution permettant aux élus de se retourner et de trouver d’autres solutions pour la famille.
C’est ainsi, que vers 22h, la famille à regagné l’appart’hôtel mis à disposition par la ville, avec la promesse faite par Floriane Varieras et Hülliya Turan de ne pas laisser cette famille revivre dans la rue et de trouver une solution d’hébergement au moins jusqu’au début des vacances scolaires. Elles feront tout ce qui est en leur pouvoir pour pérenniser la mise à l’abri de la famille dans les mois à venir. Nous avons indiqué aux élues que nous serions prêts à de nouveau occuper l’école si Santi et sa famille devait à nouveau se retrouver à la rue ! »
Sollicitée, l’adjointe en charge des solidarités Floriane Varieras n’avait pas répondu avant la publication de l’article.
Une cinquantaine d’agents des Hôpitaux universitaires de Strasbourg ont manifesté devant l’entrée des urgences du Nouvel hôpital civil. Malgré les promesses du Ségur de la santé et du contrat d’avenir, l’effondrement de l’hôpital public continue.
« J’ai quitté mon service en début d’année. Puis j’en ai eu ras-le-bol. J’étais dans un tel stress que je n’avais plus envie de rien. » Carine (le prénom a été modifié à sa demande) manifeste devant l’entrée des urgences du Nouvel hôpital civil (NHC) mardi 20 juin. Ils sont une cinquantaine à avoir répondu à l’appel d’une intersyndicale hospitalière (CGT, FO, CFTC et Sud). Sous le soleil de plomb, la secrétaire énumère les difficultés croissantes ces dernières années : des malades de plus en plus nombreux, des délais de prise en charge qui atteignent trois mois, pour des « patients dans des situations financières dramatiques », des insultes et autres agressions des soignants qui se banalisent…
« L’État ne paye pas et nous met le couteau sous la gorge »
Heureuse de ne plus être en contact avec les patients aujourd’hui, Carine s’inquiète pour sa remplaçante : « On était deux secrétaires. J’ai été remplacée mais ma collègue est partie en arrêt maladie. Cela signifie que ma remplaçante prend la relève seule. J’ai connu cette situation. J’étais au bord du burn-out. » Témoin d’un hôpital public qui ne cesse de s’effondrer, la salariée des HUS constate avec tristesse la faible mobilisation du jour :
« Cette situation de débordement des urgences et des services dure. On a l’impression que c’est une politique de notre direction que l’hôpital public meure… »
Aux alentours de 13h30, le secrétaire du syndicat CGT des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) prend la parole. La voix pleine de colère, amplifiée par une enceinte, Pierre Wach interpelle le député Renaissance de Strasbourg-3, Bruno Studer :
« Où est-il le député Studer qui a promis à la CGT, lors de sa dernière mandature, qu’il allait intervenir en faveur de la question du grand âge ? Qu’il aille regarder, les yeux dans les yeux, les agents et les patients en gériatrie.
Le CHRU de Strasbourg clôture son budget avec 30 millions de déficit alors que l’État nous doit 15 millions pour financer le dispositif Ségur. L’État ne paye pas et en même temps nous met le couteau sous la gorge, nous demandant encore plus de suppressions de postes. Dans le contrat d’avenir des HUS, qui n’est que le plan de redressement de notre établissement, d’ici 2025 le directeur général doit économiser cinq millions d’euros en supprimant des postes alors que nous manquons de bras. »
« Pour Macron, il n’y a que les chiffres »
Au milieu des blouses blanches, le président de la République Emmanuel Macron n’a pas bonne réputation. Dans un petit groupe de collègues, qui ont préféré garder l’anonymat, une autre secrétaire d’accueil se plaint de la « logique comptable » qui dicte le fonctionnement de l’hôpital public : « En même temps, Macron était banquier. Pour lui, il n’y a que les chiffres. »
L’une après l’autre, chaque salariée apporte une nouvelle preuve de la dégradation continue de la prise en charge des patients. La première évoque la fermeture de l’unité d’hospitalisation de courte durée tous les après-midis pendant une semaine au début de l’année 2023. Une deuxième évoque le « stress permanent » subi au sein du service et ces « collègues qui prennent des médocs pour tenir ». Une troisième employée parle de sa grand-mère, qui a mis quatre heures à être prise en charge à domicile par le Samu après une défaillance multiviscérale. Elle dit être venue en solidarité avec le Dr Sébastien Harscoat, qui a dénoncé la situation des urgences strasbourgeoises dans un documentaire de France 2.
Aucun psychologue pour les agents des HUS
Énième mauvaise nouvelle pour la santé des salariés des HUS : selon les syndicats CGT et Sud, l’unique psychologue du travail pour les 9 000 agents de l’hôpital public a quitté son poste. De même, il n’y a plus que trois médecins du travail en activité dans l’hôpital, contre cinq en 2022. « Ils ont fui face à la quantité d’agents qui viennent les voir pour des risques liés à leurs conditions de travail », explique Sandrine Cnockaert du syndicat Sud. Contactée par Rue89 Strasbourg, la direction des HUS n’a pas souhaité s’exprimer sur ces sujets.
Une autre grève, plus localisée, devrait avoir lieu jeudi 22 juin. Le délégué Force ouvrière Christian Prud’homme a déposé un préavis de grève concernant les personnels de « chirurgie générale hépatique endocrinienne et transplantation », à l’hôpital de Hautepierre :
« Après avoir rencontré l’équipe des infirmières de blocs opératoires et constatant une non-prise en considération de leurs conditions de travail, plus que fortement dégradées, dont l’une des principales causes est l’insuffisance de l’effectif de l’équipe. (…) Le rythme imposé en astreinte et le temps de travail effectif ne peut perdurer en l’état. Aujourd’hui, ces professionnels se voient attribuer des lignes de planning contradictoires. À ce jour, il n’a pas été trouvé de solution permettant de revenir à un rythme cohérent, amenant une sérénité organisationnelle et leur assurant une possibilité d’organiser leur vie privée. »
Le mouvement de grève est annoncé pour la journée du jeudi 22 juin, sauf si des réponses apportées par la direction lors d’une réunion mardi 20 juin à 18h sont satisfaisantes.