En octobre 2024, des collégiens et leurs familles sont encore à la rue. Des élus et personnels éducatifs demandent à la Collectivité d’Alsace de les héberger dans les logements de fonction vides des collèges.
« Une élève scolarisée dans notre établissement vit depuis plusieurs semaines sous tente, en compagnie de sa famille qui compte une fratrie de quatre enfants âgés de 2 à 16 ans. » Cette phrase laconique illustre la brutalité de la réalité sociale à Strasbourg en ce mois d’octobre 2024. Elle est issue d’un communiqué signé « le personnel éducatif du collège Lezay Marnésia » à la Meinau : « Nous ne nous résignerons pas à faire cours devant des adolescents qui quittent nos classes pour se mettre à l’abri sous une tente. »
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La CGT organise une projection du film S’ils touchent à l’un d’entre nous lundi 21 octobre au Foyer de l’étudiant catholique à Strasbourg. Ce documentaire célèbre l’instauration d’un rapport de force dans une boulangerie industrielle du groupe InVivo en Moselle.
La CGT a coproduit un film sur le combat d’ouvriers de la boulangerie industrielle Neuhauser à Folschwiller en Moselle. Implanté dans l’entreprise en 2016, le syndicat est parvenu à obtenir 70% des suffrages lors des élections professionnelles et a immédiatement instauré un rapport de force avec la direction de cette entreprise, filiale de la coopérative InVivo, afin d’obtenir de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires.
Appelé S’ils touchent à l’un d’entre nous, ce film prend pour fil rouge la tentative de licenciement de Christian Porta, le délégué du syndicat Neuhauser CGT après qu’il ait mené des luttes contre des plans de licenciements en 2017 et 2018 et obtenu le passage à 32 heures de travail hebdomadaires payées 35. Le syndicat s’est en outre engagé dans d’autres luttes, comme la défense des droits des femmes, des personnes LGBT ou en exigeant de la direction que les invendus soient distribués à des associations venant en aide aux personnes sans-abris.
Pour la CGT, ce film permet de rappeler aux ouvriers que, parfois, la lutte paie. Le syndicat organise une projection au Foyer de l’étudiant catholique au centre-ville de Strasbourg, lundi 21 octobre à 19h. Le délégué syndical Christian Porta, principal protagoniste du film, sera présent pour un débat après la projection, ainsi que le député européen LFI, également syndicaliste, Anthony Smith.
À peine ouvert, le foyer Jean-Jaurès fermera fin 2024.Photo : Anne Mellier / Rue89 Strasbourg
Un an et demi après son lancement, le foyer Trajectoire Jean-Jaurès destiné aux jeunes sans-abris fermera fin décembre. Le bâtiment mis à disposition en habitat intercalaire, politique phare de la municipalité écologiste, n’est pas adapté à son public.
La Ville de Strasbourg avait annoncé son ouverture en grande pompe lors d’une visite de presse. Un nouveau dispositif d’hébergement s’est installé en mai 2023 au 42 avenue Jean-Jaurès, pour accueillir une vingtaine de jeunes de 18 à 24 ans, sans domicile fixe, et les accompagner vers l’autonomie. L’Eurométropole avait préempté ce bâtiment vide qui avait abrité un foyer de la protection de l’enfance de l’Armée du Salut jusqu’en avril 2022.
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Michael Flores-Longo, licencié par le groupe Séché après avoir prononcé une phrase lors d’un reportage de France 2 à l’incinérateur de Strasbourg. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc
Le conseil des prud’hommes de Strasbourg a reconnu le licenciement de Michaël Flores-Longo sans cause réelle et sérieuse. Mais le combat continue pour l’ancien pontier de l’incinérateur de Strasbourg.
Une petite victoire pour Michaël Longo-Flores. Mercredi 2 octobre, le conseil des prud’hommes de Strasbourg a reconnu « sans cause réelle et sérieuse » son licenciement de son emploi de pontier de l’incinérateur Sénerval. L’ouvrier avait été convoqué pour un entretien préalable au licenciement deux jours après la diffusion sur France 2 d’un reportage sur l’Unité de valorisation énergétique (UVE), la dénomination de l’incinérateur de l’Eurométropole de Strasbourg, opéré par Séché environnement. Lanceur d’alerte insupportable pour le groupe industriel, Michaël Longo-Flores avait osé soulever un dysfonctionnement de l’installation au micro du journaliste.
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Emmanuel (à d.) avec son pèrePhoto : Shellac Films
Avec La Déposition, un film documentaire sur une agression sexuelle dans l’Église vieille de trente ans, Claudia Marschal émerveille sur la parole, l’écoute et la famille. Un film à voir en avant-première au Festival du film de l’Est à Strasbourg.
C’est un film lumineux que signe la réalisatrice alsacienne Claudia Marschal. Bien que traitant d’une agression sexuelle par un prêtre du Sundgau sur Emmanuel, un enfant de 13 ans en 1993, La Déposition emmène ses spectateurs dans une histoire de rédemption et de réconciliation avec des messages puissants sur les bienfaits de l’écoute et de la parole. Alternant des plans filmés par Emmanuel, des images prises en Super 8 à l’époque et des séquences actuelles épurées, le film parvient à se détacher du fait-divers, sans jamais l’atténuer pour autant, tout en s’appuyant sur l’audition d’Emmanuel à la gendarmerie. Prévu dans les salles de cinéma mercredi 23 octobre, il sera diffusé en avant-première au Cosmos à Strasbourg jeudi 17 octobre à 20h dans le cadre du Festival du film de l’Est et au Bel Air à Mulhouse vendredi 18 octobre à 20h.
Rue89 Strasbourg : Comment avez-vous été en contact avec l’histoire d’Emmanuel ?
Claudia Marschal : Emmanuel est mon cousin et je l’ai toujours connu très croyant. Son rapport à la religion m’a toujours interpellée et j’ai eu l’idée de faire un film avec lui sur la place de cette foi puissante et omniprésente dans sa vie. À un moment donné, son passé a refait surface et le prêtre qui avait abusé de lui trente ans plus tôt est réapparu. Progressivement, le film a basculé vers autre chose. J’avais proposé à Emmanuel de se filmer, de tenir une sorte de journal intime, et c’est ce qu’il a fait alors qu’il s’engageait dans une quête de justice. C’est lui qui finalement a contribué à déplacer le film vers une forme de réappropriation de son histoire personnelle.
Comment avez-vous pu participer à une audition d’une victime d’agression sexuelle à la gendarmerie ?
C’est Emmanuel qui a enregistré le son de l’audition, à l’insu de l’adjudant de gendarmerie. Avec l’équipe du film, quand nous avons entendu la force de ce témoignage, nous avons rapidement eu envie d’en faire l’élément central du film.
Mais nous n’avions pas d’image, alors nous avons proposé un tournage à la gendarmerie, qui a accepté à certaines conditions. Nous avons pu tourner quelques images dont il ne reste que deux plans dans le film. L’intégralité de la déposition que l’on entend provient de l’enregistrement audio clandestin initial (l’audition originale). Par la suite et à la demande de ses supérieurs, il a fallu anonymiser l’adjudant. Ce que je trouve regrettable parce que le travail de l’adjudant dans le recueil de la parole d’une victime de violences sexuelles est exemplaire.
Les images d’archives peuplent le film comme autant de souvenirs flous. Photo : Shellac Films
Un autre point fort du film, ce sont les vidéos des archives familiales. Un matériau inespéré ! D’où viennent ces images et comment avez-vous pu y avoir accès ?
Alors nous avons eu de la chance, car le maire de Courtavon à l’époque avait une caméra Super 8 et il lui arrivait de filmer les fêtes familiales qui avaient lieu dans le village, les mariages, les communions, etc. Il avait donné les bobines au père d’Emmanuel qui me les a transmises. Et ces images d’Emmanuel enfant et de sa famille sont effectivement précieuses. Avec leur grain, leurs couleurs, elles donnent à voir quelque chose de cette époque, elles ramènent des souvenirs d’enfant presque comme s’ils étaient extraits de la mémoire d’Emmanuel… Sans elles, je ne suis pas sûre qu’on aurait pu faire le film.
Et puis il y a l’histoire dans l’histoire, les retrouvailles avec le père d’Emmanuel, est-ce que c’était anticipé ?
Je dirais que l’amélioration de la relation entre Emmanuel et son père est liée à la démarche judiciaire d’Emmanuel. Progressivement, le père se met à soutenir le fils. Le moment de bascule se situe probablement dans la scène où le père écoute le témoignage de son fils auprès de l’archevêque de Strasbourg, Mgr Ravel, et qu’il comprend que son fils a décidé de se réapproprier son histoire. C’est une scène pour laquelle j’ai fait le choix d’un long plan séquence où l’on découvre un père qui enfin écoute la parole de son fils et un fils qui guette la moindre des réactions de son père.
Les chantiers du réseau de chaleur sont particulièrement visibles pour les Strasbourgeois.Photo : GK / Rue89 Strasbourg
Au centre et à l’ouest de Strasbourg, les rues sont éventrées pour multiplier par deux la taille du réseau de chaleur strasbourgeois, et permettre un chauffage plus écologique. Un chantier aux nombreuses contraintes qui doit s’achever en 2030.
Peu à peu, les rues de Strasbourg se transforment en tranchées pour qu’en 2030, l’équivalent de 55 000 logements soit raccordés à des réseaux de chaleur. À quelques pas de la place de Haldenbourg, quartier Cronenbourg, le bitume a laissé la place à un trou d’environ deux mètres de profondeur sur la moitié de la chaussée. Le long de la crevasse, des ouvriers en tenue orange fluo soudent des tubes de 12 mètres de long pour cinquante centimètres de diamètre. Ils seront bientôt installés pour prolonger le réseau de chaleur de Hautepierre.
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Le Syndicat national des journalistes s’inquiète dans un communiqué de la place que prend l’intelligence artificielle générative dans le groupe de presse quotidienne régionale EBRA, qui comprend les Dernières nouvelles d’Alsace et L’Alsace.
L’instauration d’outils branchés sur les moteurs d’intelligence artificielle générative inquiète les journalistes du groupe EBRA, qui comprend les Dernières nouvelles d’Alsace et L’Alsace. Le syndicat national des journalistes (SNJ), majoritaire, a publié jeudi 10 octobre un communiqué alertant sur l’emploi de cette technologie dans la rédaction, sans l’accord des journalistes.
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À Strasbourg, la Carte des colocs observe une augmentation de +18% du loyer charge comprise entre 2020 et 2024.Photo : Pascal Bastien / Rue89 Strasbourg
Prisées pour leur promesse d’une vie conviviale, certaines colocations présentent désormais un cadre plus froid et impersonnel. Elles sont gérées comme des auberges par des agences spécialisées. Des investisseurs misent sur ce modèle en louant très cher de petites surfaces.
Pour vendre Strasbourg, les coachs en investissement ne versent pas dans la poésie. Sur YouTube, leurs vidéos vantant la rentabilité immobilière de la ville sont toutes charpentées à l’identique, avec photos libres de droit intégrées, sourires forcés et discours fleuves. Les intervenants eux-mêmes semblent tout droit sortie d’une banque d’image et leurs conseils d’une sombre conférence de développement personnel : « les problèmes de demain on les règlera demain », « Prenez votre téléphone, prenez des rendez-vous, vous allez affûter votre regard d’investisseur », « lisez la page Wikipédia, vous allez apprendre beaucoup de choses très vite sur la ville ».
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Jeudi 10 octobre, le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné quatre jeunes footballeurs de la Meinau suite à une bagarre à l’issue d’un match de Régional 2, dix mois après les faits.
Les condamnations sont tombées jeudi 10 octobre 2024, relatent les DNA. Le tribunal correctionnel de Strasbourg a jugé quatre footballeurs de l’Inter Meinau coupables de violences à l’issue d’un match de Régional 2, au stade de la Canardière à la Meinau, le 9 décembre 2023.
Les peines vont de quatre mois de prison avec sursis à huit mois de prison ferme. Les joueurs de 19 ans appartiennent au club de l’Inter Meinau et s’opposaient au club rural de Kometrib. Suite à la bagarre, trois jeunes de Kometrib avaient dû être hospitalisés, pour « un traumatisme crânien, des dents cassées, des plaies… ».
Les faits sont survenus suite à des injures adressées d’une équipe à l’autre, selon les DNA. Elles auraient commencées à la mi-temps et auraient dégénérées dans les vestiaires, des adultes tentant de s’interposer entre les jeunes. À la défense, Me Sophie Schweitzer a évoqué des propos racistes tenus par les joueurs de Kometrib.
L’administration locale risque de devoir drastiquement baisser ses dépenses.Photo : Clara Sapienza / Rue89 Strasbourg
Intercommunalités de France, une association d’élus locaux, a révélé les sommes que le gouvernement prévoit d’enlever aux budgets de fonctionnement des collectivités en 2025. Si la loi est votée en l’état, la Ville et l’Eurométropole devront se passer de 9 et 14,6 millions d’euros pour leur budget de fonctionnement 2025.
Le coup est rude pour toutes les collectivités locales et c’est I’association d’élus locaux Intercommunalités de France (IdF) qui le révèle, façon scoop, sur son site : le gouvernement prévoit de drastiquement baisser les dotations globales de fonctionnement que l’État verse aux communes, intercommunalités, départements et régions. Selon IdF, la Ville de Strasbourg devrait se passer de 9 millions d’euros en 2025 et l’Eurométropole de 14,6 millions d’euros. La Collectivité d’Alsace verrait son budget de fonctionnement amputé de 37,4 millions d’euros et la Région Grand Est de 50,3 millions d’euros.
Ces sommes sont très importantes. En 2024, l’État avait ainsi abondé le budget de fonctionnement de la Ville de Strasbourg avec une dotation globale (DGF) de 51,4 millions d’euros. La réduction prévue par le gouvernement supprimerait 20% de cette recette, sur un budget de fonctionnement total d’environ 460 millions d’euros (M€). Pour l’Eurométropole, la DGF 2024 était de 79,4 M€ soit une baisse prévisible de 20% également.
Les élus locaux en « phase de résistance »
Adjoint à la maire de Strasbourg en charge des finances, Syamak Agha Babaei réagit très fermement à ces plans du gouvernement de Michel Barnier (Les Républicains) :
« Neuf millions d’euros, c’est plus que ce que la Ville verse en subventions à toutes les associations sportives par exemple. Ces annonces arrivent alors que les collectivités locales préparent leurs budgets de fonctionnement, qui sont à l’équilibre contrairement à celui de l’État. En outre, les communes et les intercommunalités sont en plein dans la phase de paiement des investissements prévus au début de leur mandat. »
Syamak Agha Babaei affirme donc être entré dans une « phase de résistance, avec toutes les associations d’élus locaux » contre cette programmation. Le gouvernement de Michel Barnier doit présenter un projet de loi de finances censé ramener le déficit de l’État sous les 5% du budget, en supprimant des dépenses publiques et en augmentant, légèrement, les impôts des contribuables aux plus hauts revenus. Des principes critiqués par Syamak Agha Babaei : « Les gouvernements macronistes ont affaibli l’État en faisant des cadeaux aux entreprises, sans qu’il y ait eu des emplois supplémentaires et maintenant, c’est à la collectivité de payer ! »
Jacques Witkowski alors qu’il était préfet de la Seine-Saint-Denis.Photo : Préfecture de la Seine-Saint-Denis
Le conseil des ministres du jeudi 10 octobre a officialisé la nomination de l’ancien préfet de Seine-Saint-Denis Jacques Witkowski à la tête de la préfecture du Bas-Rhin.
Dans la soirée du jeudi 10 octobre, le conseil des ministres a officialisé la nomination de Jacques Witkowski en tant que nouveau préfet du Bas-Rhin et de la région Grand Est. Ce diplômé de Saint-Cyr et ex-officier supérieur de la gendarmerie prend ainsi la suite de Josiane Chevalier, partie à la retraite fin septembre.
Après une carrière dans la gendarmerie en Martinique et en Vendée, Jacques Witkowski est passé par le cabinet du Premier ministre Alain Juppé en 1996. Il était alors commandant militaire de l’hôtel de Matignon. Du début des années 2000 jusqu’en 2017, il prend plusieurs postes dans les territoires d’Outre-mer. Il devient d’abord directeur du cabinet du préfet de la réunion en 2000. Puis il prend la fonction de directeur du cabinet des affaires politiques, administratives et financières au secrétariat d’État à l’Outre-mer en 2001.
Un retour en Alsace
Ce n’est pas la première fois que Jacques Witkowski officie en Alsace. Il était sous-préfet de Sélestat-Erstein entre 2003 et 2006. Il est alors devenu secrétaire général de la Polynésie française. Puis préfet de Mayotte en 2013 et directeur du cabinet du ministre des Outre-mer en 2014.
Avant de devenir préfet de l’Hérault à partir d’août 2019, le haut-fonctionnaire était directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises à l’administration centrale du ministère de l’Intérieur. Il a également occupé différents postes dans le Finistère, le Pas-de-Calais ou la Manche. Avant d’être nommé à Strasbourg, il a été le préfet de la Seine-Saint-Denis à partir de juillet 2021.
Sa dernière action médiatisée à la tête de la préfecture de Seine Saint-Denis aura été l’expulsion d’un squat à Montreuil. En avril 2024, il avait obtenu du juge des référés du tribunal administratif la suspension d’arrêts pris par 12 maires de gauche qui mettaient en demeure l’État de mettre en place un « plan d’urgence pour l’Éducation ». Avant les Jeux olympiques, il a aussi mené une vaste campagne d’inspections sanitaires dans plus de 500 établissements de restauration du département, qui a abouti à prononcer 68 fermetures administratives.
Le journaliste gazaoui Ismaïl Rabah, qui a travaillé pour de nombreux médias français, devrait bientôt obtenir un visa et s’installer à Strasbourg grâce à ses soutiens. Forcé de fuir la Palestine en mars, il vivait depuis huit mois en exil au Caire.
Coincé au Caire pendant huit mois, l’attente d’Ismaïl Rabah pourrait prendre fin. Le journaliste palestinien avait été contraint de fuir la Palestine suite aux bombardements de l’armée israélienne et avait fini par trouver un premier lieu de repli en Égypte. Ne bénéficiant d’aucun titre de résidence auprès des autorités locales, sa famille et lui ne pouvaient rester sur place.
Alertés par sa situation, plusieurs journalistes français ayant travaillé avec Ismaïl Rabah se sont mobilisés afin que ce dernier obtienne un visa pour la France. Un collectif de soutien s’organise et annonce qu’il devrait pouvoir bénéficier d’un visa de travail grâce à un accord avec Arte. Il pourrait être accueilli à Strasbourg.
D’un exil à l’autre
Avant que l’armée israélienne n’entame son intervention en Palestine, Ismaïl Rabah travaillait auprès de plusieurs médias – comme Arte, France 24 ou la BBC – en tant que fixeur à Gaza. Si le terme n’évoque rien au grand public, il est parfaitement connu de la profession : les fixeurs aident les correspondants des différents médias, qui connaissent moins le terrain et ne maîtrisent pas toujours la langue du pays. Souvent, ces fixeurs ne sont pas crédités parmi les auteurs des articles.
Après plus d’une année de répliques d’Israël au massacre du 7 octobre, la situation à Gaza devient rapidement intenable pour Ismaïl Rabah. « En tant que journaliste, il était une cible privilégiée, ce qui a rapidement fait de lui un paria », explique Anne-Florence Garnier, responsable du service production à Arte.
Avec sa femme Tamara et ses trois enfants, il parvient à payer pour passer la frontière égyptienne en mars et se retrouve au Caire, mais sans avoir la possibilité de travailler.
Ismaïl Rabah et sa famille.Photo : Collectif de soutien à Ismaïl Rabah
Un visa de travail comme porte de sortie
Après avoir été alertés, des journalistes qui ont travaillé avec lui, dont une partie basée à Strasbourg chez Arte, ont lancé un collectif de soutien lors d’une réunion à Schiltigheim vendredi 4 octobre. Ils ont obtenu qu’Arte s’engage à lui proposer un nombre d’heures de travail suffisant pour qu’il obtienne un titre de séjour. « On a un accord de principe du consulat de France au Caire, on attend désormais la réponse de la préfecture du Bas-Rhin, explique Anne-Florence Garnier. On reste prudent, rien n’est encore signé. »
Le collectif de soutien souhaite aider Ismaïl Rabah et sa famille à s’installer lors de son arrivée à Strasbourg, en créant un réseau de solidarité. En prime, le collectif a mis en ligne une cagnotte pour aider à financer les coûts de son installation.
Si certains jouets sont à disposition de tous, d’autres sont conservés dans la tente de leurs propriétaires.Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg
Le 1er janvier 2025, une nouvelle structure sera chargée de gérer la coordination de l’hébergement d’urgence dans le Bas-Rhin. La préfecture veut reprendre aux associations locales le contrôle d’un pilotage sensible.
Dans le Bas-Rhin, un groupement d’associations gère depuis sa création en 2010 le service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO). Ses trois missions sont financées par l’État. Elles consistent à répondre aux appels du 115, orienter les sans-abris vers les structures d’hébergement disponibles, assurer une veille sociale à travers des maraudes et gérer le dispositif hôtelier. Mais le 1er octobre 2024, la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) a lancé une procédure pour changer la structure gestionnaire du service à partir du 1er janvier 2025.
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Une partie de l’affiche du film Les Survivantes.Photo : Capture d’écran YouTube
Le « Groupe survivantes 67 » a pu louer une salle pour diffuser le 12 octobre un documentaire sur « des élites sataniques » qui entretiendraient des réseaux pédocriminels. Non consciente de la nature du film, la direction des cinémas Star affirme qu’il est trop tard pour annuler l’événement.
Jusqu’au 8 octobre, un ciné-débat sur le film Les Survivantes apparaissait dans l’onglet « prochainement » du site des cinémas Star. « Je ne l’aurais jamais programmé, c’est passé entre les mailles du filet », assure Stéphane Libs, gérant de l’établissement. Les organisateurs de l’événement, nommé Groupe survivantes 67, ont approché une salariée du cinéma, qu’une membre connaissait dans un cadre privé, pour lui demander si l’organisation pouvait louer une salle.
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