Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Agriculture alternative, lieu auto-géré, festival des luttes… L’essor du réseau militant du pays de Bitche

Agriculture alternative, lieu auto-géré, festival des luttes… L’essor du réseau militant du pays de Bitche

Vosges alternatives, notre série d’été sur la vie militante en zone rurale (8/8). Au pays de Bitche, un réseau militant se structure autour de projets sur l’alimentation, la culture ou les luttes. Il est notamment alimenté par des activistes néo-ruraux qui cherchent à construire de nouvelles résistances et à combler le fossé entre ville et campagne.

Bining, bourg de Moselle situé en lisière de forêt, là où commence le plateau lorrain. Ici, les arbres cèdent la place aux champs. À l . . .

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Avec Sophie Binet, des centaines de personnes relancent la mobilisation des ouvriers de Clestra

Avec Sophie Binet, des centaines de personnes relancent la mobilisation des ouvriers de Clestra

Le plus gros rassemblement depuis que la grève des ouvriers de Clestra a commencé début juillet a eu lieu jeudi 24 août. La présence de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et de centaines de militants venus de différentes régions de France, a donné un nouvel élan à la mobilisation.

Les drapeaux rouges de la CGT sont nombreux à flotter devant le fabriquant de cloisons de bureaux Clestra à Illkirch-Graffenstaden ce jeudi 24 août. Les ouvriers de l’usine, quasiment tous en grève depuis le 3 juillet, craignent que leurs emplois soient supprimés depuis que leur entreprise a été reprise par le groupe Jestia en octobre 2022.

Avec la venue de Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, ils perçoivent désormais la résonance nationale de leur mobilisation : « Sa présence ici légitime notre lutte », explique l’un des grévistes, ouvrier depuis 23 ans au secteur assemblage, que la direction de Clestra envisage de délocaliser et sous-traiter.

La secrétaire nationale de la CGT Sophie Binet a apporté son soutien aux ouvriers de Clestra ce jeudi 24 août. Photo : PM / Rue89 Strasbourg

« La mobilisation va s’étendre »

Amar Ladraa, secrétaire régional de la CGT Métallurgie et membre du comité d’entreprise de Clestra, considère que « cette mobilisation donne l’envie de continuer aux ouvriers ». Il estime que « plus de 300 personnes » sont présentes au rassemblement de soutien aux grévistes, son collège secrétaire du syndicat CGT de Clestra, François Hennrich, estime la mobilisation à « plus de 500 personnes ». Des membres de différentes sections locales de la CGT comme la métallurgie ou les fonctionnaires territoriaux sont présents. Le contraste est saisissant avec les rassemblements des dernières semaines devant l’usine, où les ouvriers de Clestra n’étaient qu’une trentaine.

Des sections de la CGT sont venues de Paris, de Franche-Comté, des Vosges ou encore de Rhône-Alpes pour l’occasion. « C’est le plus grand rassemblement qu’on n’a jamais connu depuis le début de la grève », assure François Hennrich : « Il y a aussi des anciens militants CGT retraités, et des jeunes de la CGT des lycéens, étudiants et apprentis. » Micro en main devant la foule, Sophie Binet déclare que la mobilisation franchit une étape :

« Elle se nationalise. Je veux dire à la famille Jacot (Jestia, repreneur de Clestra, se présente comme une entreprise familiale, NDLR) que ce n’est que le début de cette lutte. Non seulement la mobilisation ne va pas s’arrêter là mais elle va s’étendre. Il y a aura d’autres étapes, car il est devenu urgent de mettre fin à cette grève. »

Des syndicats de la région Alsace mais aussi d’Île-de-France, de Franche-Comté, et du Rhône-Alpes étaient présents. Photo : PM / Rue89 Strasbourg / cc

Sophie Binet avait déclaré dans une interview pour Rue89 Strasbourg qu’elle exigerait le remboursement des quelques cinq millions d’euros d’aides publiques (4 millions d’euros de l’État, 800 000 euros de la Région Grand Est) accordées à Jestia pour la reprise de Clestra si les garanties annoncées, comme le fait de garder les emplois promis, ne sont pas respectées.

Le délégué CGT de Clestra François Hennrich estime qu’entre 400 et 500 personnes étaient présentes au rassemblement, ce jeudi 24 août, devant l’usine Clestra. Photo : PM / Rue89 Strasbourg / cc

« On va essayer de venir un maximum de fois »

Adhérents à la CGT en tant qu’étudiants, Mohamed (21 ans), Evan (19 ans) et Ila (22 ans) ont « été mis au courant de cette grève par les réseaux sociaux de la CGT » : « C’est inspirant de voir autant de monde qui se mobilise. Ça fait plaisir ! On va essayer de venir un maximum de fois », raconte Mohamed.

Ahmed, ouvrier dans les Vosges de l’entreprise Trane, spécialisée dans la climatisation, et membre de la CGT depuis 2005, est venu au rassemblement ce jeudi car il estime la cause importante :

« Cette situation n’a pas l’air d’émouvoir tout le monde, pourtant la lutte me semble importante. C’est par acte de solidarité qu’on est venu. La direction est dans une obstruction radicale et un rapport de force s’est installé. J’habite aussi dans un bassin fragile où le savoir-faire industriel des ouvriers est menacé par les fermetures d’usines. »

Les ouvriers de Clestra sont en grève depuis début juillet. Photo : PM / Rue89 Strasbourg

Multiplier les interpellations

La municipalité de Strasbourg, l’Eurométropole, la Région Grand Est… Les grévistes interpellent les pouvoirs publics un à un. Mercredi 23 août, les représentants syndicaux ont échangé avec des collaborateurs du ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure, en visioconférence. Amar Ladraa raconte :

« Le rôle du ministère de l’Industrie est de créer un dialogue entre les deux parties, salariés et direction. Ils ont écouté nos attentes et celles de la direction. On espère que ça va faire bouger les choses. »

De gauche à droite, Ila Mahmudi-Avesta (22 ans), Evan Goffic (19 ans) et Mohamed Naharat (21 ans) sont membres du syndicat CGT étudiants lycéens et apprentis d’Alsace (SELA). Photo : PM / Rue89 Strasbourg

Sur le plateau de BFM Alsace, Sophie Binet a annoncé que la CGT allait déposer un recours suite au versement de salaires aux montants négatifs à des grévistes début août (voir notre article sur le sujet). Elle compte également interpeller le président de la République Emmanuel Macron sur Clestra lors d’une rencontre avec lui dans la semaine du 28 août.

Le prochain rassemblement des ouvriers est prévu lundi 28 août à 8h30, devant le centre administratif place de l’Etoile, pendant un rendez-vous avec la maire de Strasbourg et de la présidente de l’Eurométropole.

#Sophie Binet

Stefan Alt, expert de Stocamine : « Personne ne peut prétendre que cette décharge est sûre »

Stefan Alt, expert de Stocamine : « Personne ne peut prétendre que cette décharge est sûre »

Stéphane Alt, ancien membre du comité de pilotage de Stocamine, estime que cette décharge souterraine a été mal conçue. Alors que l’État français est sur le point d’enfouir définitivement 42 000 tonnes d’éléments contaminés sous la nappe phréatique, il évoque des projets de déstockage de déchets similaires en Allemagne.

Le géologue allemand Stefan Alt a participé au comité de pilotage de Stocamine en 2010 et 2011, une instance chargée à l’époque de produire des recommandations sur la fermeture du site, en examinant les possibilités de déstockage ou de confinement définitif. Dans son rapport final, ce comité avait finalement conclu que la meilleure solution était de confiner la quasi-totalité des déchets, exceptés les plus solubles.

Stefan Alt a également travaillé en tant qu’expert pour le ministère allemand de l’Environnement, notamment dans le cadre du processus de recherche d’un site de stockage irréversible pour les déchets nucléaires. Plus de 10 ans après le comité de pilotage de Stocamine, à l’heure où l’État français est sur le point d’enfouir pour l’éternité 42 000 tonnes d’éléments contaminés au cyanure, à l’arsenic ou à l’amiante sous la nappe phréatique, le scientifique estime que cette opération est risquée pour la ressource en eau potable. Entretien.

Rue89 Strasbourg : Qu’avez vous pensé de Stocamine lorsque vous avez commencé à examiner la situation dans le cadre du comité de pilotage ?

Stefan Alt : De mon point de vue, la décharge n’a jamais été réellement stable. Les mines de sel démantelées situées au-dessus de Stocamine sont fondamentalement instables en raison de la méthode d’exploitation : on a laissé de grands espaces de soutènement après la fin de l’exploitation minière, sachant qu’ils s’effondreraient. Le sel se déplace et a tendance à combler les espaces vides. Cette dynamique crée des fissures par lesquelles les anciennes mines seront inondées par les eaux souterraines au cours des prochaines décennies.

« C’était clairement une mauvaise idée »

Cela ne peut pas être évité, c’est la norme pour de telles mines de sel. C’était clairement une mauvaise idée de construire une décharge de déchets spéciaux en-dessous d’une ancienne mine. L’espacement vertical entre les galeries de Stocamine et les anciennes mines est insuffisant, ce qui a conduit à la formation de fissures entre la décharge et les anciennes mines. Les eaux souterraines pourront donc s’infiltrer à l’avenir. La zone de la décharge est déjà fortement déformée aujourd’hui.

Lorsque la décharge finira par être submergée, un mélange complexe de substances toxiques avec une forte concentration de saumure de sel entrera en contact avec l’eau de la nappe. Les conséquences réelles pour les eaux souterraines sont incertaines. (Des études et des modélisations sur l’impact de ces déchets sur la nappe phréatique existent mais elles comportent des lacunes, voir notre article dédié, NDLR).

Stefan Alt. Photo : remise

Cependant, dans le comité de pilotage, vous n’étiez pas fondamentalement opposé à un confinement définitif des déchets…

Mon point de vue à l’époque, c’était que stocker ces déchets en surface et les surveiller pendant les 10 000 prochaines années, en espérant que nos descendants trouvent une solution n’avait aucun sens. Si nous avions eu, par exemple, une méthode pour détruire les métaux lourds, j’aurai été absolument favorable au déstockage, mais nous n’en avons pas. Maintenant, je pense que ces déchets toxiques doivent être placés dans un endroit plus sûr.

« Il existe un risque à long terme »

Que pensez-vous du confinement à l’aide d’un barrage en béton ?

Ces barrières sont à la pointe de la technologie. On peut construire des scellements stables avec un béton spécial à base de sel. L’objectif, c’est que le scellement fusionne avec les parois des galeries au fil du temps et que cela forme une masse rocheuse plus ou moins homogène qui entoure les déchets et empêche l’eau d’entrer en contact avec eux. Cependant, à Stocamine, ces barrières ne résoudront probablement pas le problème fondamental de l’instabilité entre la décharge et les anciennes mines de sel.

Comment évaluez-vous le risque pour les eaux souterraines en cas de confinement ?

Les experts français ont modélisé les quantités de substances polluantes qui vont se diluer dans les eaux souterraines en fonction de la convergence des galeries qui se referment petit à petit. Ce mouvement provoquera une pression sur l’eau polluée dans les galeries qui remonteront vers la nappe phréatique.

Je ne parlerais pas d’un risque aigu dans le sens où on pourrait retrouver de l’eau hautement toxique sur un point de captage dans peu de temps. Mais il existe un risque à long terme pour la ressource en eau potable.

Les responsables de Stocamine et le gouvernement français soutiennent que, grâce à l’effet de dilution des polluants, la ressource en eau potable n’est pas menacée. Qu’en pensez-vous ?

Je ne peux pas vérifier leurs calculs. Cependant, je trouve qu’il s’agit d’une approche très discutable sur la manipulation de substances toxiques. Il y a plusieurs décennies, il y avait des industriels qui disaient : déversons simplement les déchets dans la mer, ils seront tellement dilués qu’ils ne seront plus toxiques. C’est le même principe qui est appliqué à Stocamine. S’ils voulaient prendre le risque que les substances toxiques soient diluées dans les eaux souterraines, il fallait le dire clairement dès le départ.

« Un déstockage couterait trois ou quatre fois plus cher »

Selon vous, quel est le niveau de risque d’un déstockage ?

Je ne pense pas qu’il soit impossible de récupérer les déchets dans de bonnes conditions de sécurité. Cela n’est pas non plus sans risque, il faut toujours le souligner. Il existe des technologies minières, des techniques de récupération et de traitement des déchets qui permettent ce genre de procédé (voir notre article dédié, NDLR). Actuellement, des recherches sont menées en Allemagne pour des déstockages comparables à celui qui pourrait être réalisé à Stocamine.

Par exemple, des scientifiques préparent un déstockage dans la décharge souterraine de la mine de Asse à Wolfenbüttel, pour récupérer des fûts défectueux contenant des déchets radioactifs, les amener à la surface, les reconditionner et les transporter vers un site de stockage approprié. Je crois vraiment que, en fin de compte, le déstockage est possible et que c’est une question d’argent : un déstockage couterait trois ou quatre fois plus cher que le confinement. Mais la question financière ne devrait pas être déterminante lorsqu’une ressource en eau potable est en jeu.

En France, la question des coûts semble importer. En tout cas, le gouvernement opte pour la fermeture et contre un déstockage, qui serait nettement plus coûteux…

La situation a Stocamine n’est pas un incident malheureux, le projet était mauvais dés sa conception, et cela a été mis en lumière par l’incendie de la décharge en 2002. Dans ces conditions, personne ne peut prétendre que cette décharge est sûre. L’État français porte cette responsabilité financière maintenant.

L’entrée du site de Stocamine, à Wittelsheim, près de Mulhouse. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Les responsables de Stocamine considèrent que le bloc 15, où a eu lieu l’incendie, est dans un si mauvais état que son évacuation n’est pas possible. Qu’en pensez-vous ?

Il faudrait travailler spécifiquement dessus, mais il est possible d’accéder à cet endroit, d’extraire les déchets, de les emballer et de les ressortir. Des scientifiques et des ingénieurs de l’Institut de technologie de Karlsruhe étudient précisément de tels scénarios, avec des déchets coincés dans le sel. Des projets existent par exemple pour la mine de Asse, avec un processus entièrement robotisé. Ce n’est pas impossible de mettre en œuvre quelque chose de similaire à Stocamine. L’incendie a certainement rendu les plafonds un peu moins stables. Mais pendant le comité de pilotage, il ne m’a pas été prouvé qu’un déstockage [du bloc 15] était impossible.

Avec Ciné Cool, une cinquantaine de films à 5€ la séance du 26 août au 2 septembre à Strasbourg

Avec Ciné Cool, une cinquantaine de films à 5€ la séance du 26 août au 2 septembre à Strasbourg

Du 26 août au 2 septembre, l’opération Ciné Cool propose des films à 5€ dans cinq cinémas à Strasbourg. En séance normale ou en avant-première, une cinquantaine de films seront concernés par ce tarif réduit.

À Strasbourg, les cinémas Vox, l’UGC Ciné Cité, le Cosmos, ainsi que les cinémas Star et Star Saint-Exupéry participent à « Ciné Cool », une semaine de découvertes initiée par le syndicat des directeurs de cinémas et l’Association des cinémas indépendants de l’Est. L’opération propose, pendant 8 jours, des entrées à 5€ à toutes les séances, soit une cinquantaine de films à voir dont une quinzaine en avant-première. Des membres d’équipes des films seront présentes sur huit d’entre elles.

L’offre s’étend du samedi 26 août au samedi 2 septembre inclus pour permettre au public de profiter des deux week-ends. « On propose une grande diversité de films à un tarif rond et facile à identifier », résume Jean-Philippe Hochwelker, président du syndicat des directeurs de cinémas de Rhin & Moselle.

Le film Banel & Adama de Ramata-Toulaye Sy sort en salle le 30 août 2023. Son avant-première aura lieu au cinéma Star le mardi 29 août, à 20h00. Photo : remise

Drame écologique et sentimental au Sénégal

Dans la liste des films en avant-première, on compte Second tour, comédie dramatique d’Albert Dupontel. C’est l’histoire d’une journaliste politique jouée par Cécile de France et placée malgré elle à la rubrique football. Elle est finalement chargée de suivre l’entre-deux tours de la campagne présidentielle, et se met à enquêter sur l’un des candidats, héritier d’une riche famille et novice en politique. Le film sera diffusé au cinéma Vox le samedi 26 août à 20h00.

Le film franco-malio-sénégalais Banel & Adama est à retrouver au cinéma Star le 29 août 2023 à 20h, en présence de la réalisatrice Ramata-Toulaye Sy, qui a voulu montrer un couple sénégalais opposés aux injonctions de leur communauté : Banel refuse d’avoir des enfants tandis qu’Adama refuse d’être chef du village. En parallèle, les deux personnages doivent lutter contre la sécheresse causée par le réchauffement climatique dans leur région. Le film a été présenté en compétition du Festival de Cannes 2023.

Banel et Adama, bande annonce (vidéo Youtube)

Pio Marmaï et Jonathan Cohen, écolos malgré eux

La comédie française Une année difficile, avec Pio Marmaï et Jonathan Cohen, sera diffusée à trois reprises dans Strasbourg. D’abord à l’UGC Ciné Cité le 30 août 2023 à 20h15 et à 21h. Les réalisateurs Éric Toledano et Olivier Nakache ainsi que le comédien Pio Marmaï seront présents ce jour-là. La dernière séance aura lieu au cinéma Vox, le samedi 2 septembre à 20h00.

Pio Marmaï sera présent pour l’avant-première de Une année difficile au cinéma Vox, le samedi 2 septembre. Photo : remise

Le film raconte l’histoire de deux amis, Albert et Bruno, qui découvrent le milieu associatif écologiste. Mais les nouveaux militants sont plus attirés par les pots d’accueil que par les arguments écologiques. Sans réelles convictions, ils se rallient néanmoins à la cause.

Ancienne cégétiste, Marilyne Poulain devient préfète à l’égalité des chances dans le Bas-Rhin

Ancienne cégétiste, Marilyne Poulain devient préfète à l’égalité des chances dans le Bas-Rhin

Ancienne membre de la direction confédérale de la CGT, incarnation de la lutte pour la régularisation de travailleurs sans papiers à Paris, Marylise Poulain a pris ses fonctions de préfète déléguée à l’égalité des chances dans le Bas-Rhin.

Un profil original pour un nouveau poste. Mardi 22 août, la préfète déléguée à l’égalité des chances s’est présentée lors d’une conférence de presse à l’hôtel préfectoral de Strasbourg. La préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, a commencé par décrire les nombreuses missions qui attendent Marilyne Poulain : dans les quartiers prioritaires du département, l’ancienne syndicaliste CGT sera chargée de suivre les dossiers de rénovation urbaine, de pilotage des services publics de l’emploi, d’intégration des personnes immigrées, de santé, de droits des femmes et de lutte contre les discriminations. Tout ça après les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, tué par balle par un policier à Nanterre le 27 juin 2023.

Lundi 21 août 2023, Maryline Poulain a pris ses fonctions de préfète déléguée à l’égalité des chances dans le Bas-Rhin. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Un engagement pour les sans-papiers

Les responsabilités sont nombreuses. L’intitulé de la délégation ressemble à un vœu pieux : l’égalité des chances dans le Bas-Rhin. Mais sans doute qu’il en faut plus pour effrayer Marilyne Poulain. Recrutée par la CGT en 2011, elle intègre la direction confédérale à partir de 2019. Durant toutes ces années, la jeune femme s’active sur les enjeux des travailleurs précaires comme des intérimaires.

Elle s’applique aussi à lutter contre la traite d’être-humains. Lors de permanences pour personnes sans-papier, ou à l’occasion de grève comme celle des coiffeurs du quartier du Château-d’Eau à Paris ou des manœuvres maliens du chantier de l’avenue de Breteuil, elle participe à la régularisation de centaines de travailleurs sans-papiers. Les connaissances juridiques engrangées au cours de ces luttes lui permettent de prendre la direction de la revue cégétiste Le droit ouvrier.

Avant d’intégrer la CGT, Marilyne Poulain a enseigné le français au Chili dans les années 2000. Une expérience qui l’a sensibilisée sur les dangers d’un repli des services publics. De retour en France, elle participe pour l’association Autremonde à la coordination d’un projet d’alphabétisation dans les foyers pour travailleurs migrants. Elle travaille ensuite à la conception d’un pôle d’accès aux droits dans les quartiers prioritaires de la ville en région Île-de-France. « Que chacun trouve sa place dans la cité, c’est ce qui me guide depuis le début », résume-t-elle devant la presse.

Une démission de la CGT en juillet 2022

En juillet 2022, Marilyne Poulain démissionne de ses mandats à la CGT. Dans ce texte expliquant les raisons de son choix, l’actuelle préfète déléguée évoque notamment « un sentiment de décalage avec une partie de mon organisation de plus en plus repliée sur elle-même et enfermée dans des postures. » Elle évoque aussi d’autres raisons, comme le sexisme qui persiste au sein de la CGT :

« Je pense à la place des responsables femmes dans notre syndicat, au paternalisme de certains militants lors des grèves que j’ai coordonnées, à ceux qui n’ont eu de cesse de m’attendre au tournant, la remise en cause insidieuse, jamais frontale, de notre légitimité de dirigeantes par certains d’entre eux… »

Du terrain pour la prise de poste

Interrogée sur sa stratégie dans le Bas-Rhin, Maryline Poulain se dit « attachée au terrain et au lien social ». Le début de son poste consistera selon elle à « aller à la rencontre des habitants pour créer plus de liens entre l’État et la population et être en émulation avec les élus… »

Marilyne Poulain évoque aussi l’amélioration des dispositifs existants, citant au passage le projet de « Cité éducative » déployé dans plusieurs quartiers prioritaires de la ville. Elle devra aussi tenter d’améliorer les processus de rénovation urbaine de ces mêmes quartiers, en y renforçant la dimension humaine. « J’attends beaucoup de sa force de proposition, en particulier sur les sujets éducatifs et d’accompagnement à la parentalité, ainsi que sur les besoins d’équipements dans les quartiers prioritaires de la ville », a ajouté la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier.

Autre dossier aux lourds enjeux pour la nouvelle préfète déléguée : la future carte des quartiers prioritaires de la ville. Après une période de concertations citoyennes, des groupes de travail ont été mis en place pour répondre aux demandes des habitants. Selon Josiane Chevalier, les nouveaux quartiers bénéficiant du dispositif « Quartiers Prioritaires de la Ville » seront connus d’ici la fin de l’année 2023.

Pour sauver Clestra à Strasbourg, Sophie Binet engage la « force collective » de la CGT

Pour sauver Clestra à Strasbourg, Sophie Binet engage la « force collective » de la CGT

Un rassemblement en présence de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, est prévu ce jeudi 24 août à 11h devant l’usine Clestra à Illkirch-Graffenstaden. La syndicaliste compte obtenir gain de cause pour ces ouvriers en grève depuis sept semaines. Entretien.

Sept semaines de grève et toujours pas de réponse claire de leurs employeurs. Les salariés de l’usine de cloisons de bureaux Clestra à Illkirch-Graffenstaden craignent pour leurs emplois depuis la reprise de l’entreprise par le groupe Jestia, en octobre 2022. Dans ce conflit, les branches métallurgie et départementales de la CGT se sont engagées auprès des ouvriers dès le début de la grève, le 3 juillet.

Et ce jeudi 24 août, c’est Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui fera le déplacement jusqu’au site de l’usine Clestra pour soutenir les salariés et peser dans ce rapport de force. Élue en mars, première femme à la tête de la CGT, la syndicaliste compte faire de cette lutte un exemple.

Sophie Binet Photo : CGT / Doc remis

Rue89 Strasbourg : Quelle est la raison de votre venue au piquet de grève de l’usine Clestra ce jeudi ?

Sophie Binet : Je viens pour interpeller le gouvernement et les pouvoirs publics dans un premier temps, la préfecture ensuite et sinon directement le ministère du Travail pour qu’ils jouent leur rôle. On ne veut pas que l’usine Clestra soit ainsi malmenée comme c’est trop souvent le cas au moment de la reprise d’une entreprise par une société, ici le groupe Jestia.

« Exiger le remboursement des aides publiques »

Il faut qu’une table ronde soit organisée avec les pouvoirs publics, les actionnaires et les salariés. Le but est que les pouvoirs publics pèsent tout leur poids et exigent le remboursement des aides publiques si les garanties annoncées par Jestia (283 emplois, NDLR) lors de la reprise ne sont pas respectées. On a le sentiment que les nouveaux actionnaires de Clestra veulent démanteler l’entreprise, qu’un plan social est en cours sans le dire. La stratégie de la CGT dans cette situation est peser dans ce rapport de force, puisque la mobilisation des salariés n’est semble-t-il pas entendue par les dirigeants.

Pensez-vous que les salariés de Clestra peuvent sortir gagnants de ce combat ?

On a des victoires tous les jours. Chaque jour, des salariés se mobilisent et obtiennent gain de cause, par exemple des augmentations de salaire ou des changements de leur temps de travail. Ces victoires sont obtenues à la suite de plusieurs semaines de médiatisation, comme par exemple la grève des ouvrières de l’enseigne de puériculture Vertbaudet dans le Nord ou encore au moment de la fermeture de la centrale à charbon de Gardanne : les emplois ont été maintenus grâce à la création d’une activité de production énergétique.

Contre le repli sur soi et l’extrême-droite

En quoi est-ce important pour la CGT de défendre l’usine Clestra ?

Cette usine fait vivre des centaines de familles qui participent à la vie économique du bassin strasbourgeois, elle permet de maintenir une diversité sociale avec des ouvriers et des cadres à Strasbourg. En outre, Clestra est nécessaire à la population française. L’entreprise fabrique des cloisons de bureaux ; un marché en essor. Garder cette production en France permet d’éviter les importations et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Il faut se battre pour garder ce savoir-faire industriel à Strasbourg, présent depuis de très longues années.

Dans une perspective plus globale, qu’illustre ce déplacement de la secrétaire générale de la CGT en Alsace ?

L’extrême-droite prospère sur le chômage, la précarité et la désindustrialisation. Elle se nourrit du repli sur soi face à l’adversité. Au contraire, la CGT croit dans l’action collective, lors de laquelle les salariés se rassemblent à partir de leurs revendications. Face à la brutalité du monde économique, il n’y a pas de discrimination de genre, de couleur de peau ou d’orientation sexuelle. Une mobilisation collective est par essence rassembleuse. C’est le meilleur antidote contre l’extrême-droite, surtout quand c’est gagnant. C’est pour ça que notre stratégie est de multiplier les luttes gagnantes.

#Sophie Binet

Trop endommagée pendant les émeutes, l’école Marguerite Perey ne rouvrira pas à la rentrée

Trop endommagée pendant les émeutes, l’école Marguerite Perey ne rouvrira pas à la rentrée

Pendant les émeutes dans la nuit du 29 au 30 juin à Cronenbourg, l’école Marguerite Perey a été partiellement incendiée. L’importance des travaux de remise en état ne permet pas d’accueillir les élèves à la rentrée de septembre.

Après la mort du jeune Nahel lors d’un contrôle policier, survenu le 27 juin à Nanterre, des émeutes ont eu lieu dans plusieurs quartiers populaires de Strasbourg pendant plusieurs nuits de suite. Du jeudi 29 au vendredi 30 juin, les dégradations ont été particulièrement importantes dans le quartier de Cronenbourg, où le collège Sophie Germain et l’école Marguerite Perey ont été ciblés.

Le feu avait particulièrement atteint les espaces collectifs de l’école Marguerite Perey Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Dans un communiqué publié mardi 22 août, la Ville de Strasbourg indique que « au vu de l’importance des travaux, l’école élémentaire Marguerite Perey ne pourra rouvrir ses portes le jour de la rentrée » malgré une rapide « expertise du bâtiment, une décontamination et le nettoyage de l’école puis la programmation des travaux de remise en état de l’école ».

Les émeutiers étaient parvenus à pénétrer à l’intérieur de l’école Marguerite Perey Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Les élèves scolarisés à Marguerite Perey et ceux qui devaient l’être seront répartis dans les écoles voisines dès le lundi 4 septembre. Les élèves inscrits en CP, CE1, CE2 et ULIS sont transférés à l’école élémentaire Langevin, 27 rue Lavoisier à Strasbourg – Cronenbourg. Les élèves inscrits en CM1 et CM2 sont transférés à l’école primaire Charles Wurtz, 53 rue du Rieth à Strasbourg – Cronenbourg.

Ces transferts auront lieu au moins jusqu’au retour des vacances de la Toussaint, lundi 6 novembre, selon le communiqué de la Ville. Les familles concernées sont invitées à participer à une réunion d’information lundi 28 août au gymnase de l’école Charles Wurth.

Au lac Achard, l’AquaFun’Park inaugure une privatisation de l’accès à l’eau

Au lac Achard, l’AquaFun’Park inaugure une privatisation de l’accès à l’eau

Pour la première fois cet été, une partie du lac Achard est payante. Dix euros par personne par heure pour rebondir sur les structures gonflables de l’AquaFun’Park. Mais cette privatisation de l’accès à l’eau n’inquiète que peu de baigneurs.

« Avec l’inflation en ce moment, je préfère acheter de la nourriture. » Sur la plage du lac Achard à Illkirch-Graffenstaden, samedi 19 août, Issa surveille ses cinq enfants en bas âge. À une cinquantaine de mètres, l’AquaFun’Park propose une entrée sur sa structure gonflable pour 10 euros de l’heure. Les cris des enfants qui en profitent se font entendre jusqu’à la rive restée gratuite. Mais pour l’ancien agent d’exploitation en parking, aujourd’hui au chômage, impossible de profiter de cette offre :

« Vous imaginez ? Si je devais payer pour tous mes enfants, cela me coûterait cinquante euros de l’heure. C’est impossible. »

La grande majorité de la plage du lac Achard reste en accès gratuit. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

« C’est gratuit ou c’est payant ? »

Après avoir emporté un appel d’offres de l’Eurométropole de Strasbourg, la société JR Events exploite 3 000 mètres carrés du lac Achard. De quoi installer l’AquaFun’Park, une structure gonflable pour 180 personnes, constituée de toboggans, de trampolines et autres éléments de parcours d’obstacles. L’exploitation du site est autorisée pour sept ans.

Avec une première saison compliquée par une météo capricieuse, le directeur de JR Events Antonin Caujolle tente de positiver :

« Lorsqu’on s’installait, les gens râlaient en parlant de privatisation. Ils n’avaient pas compris que l’on ne prenait qu’une partie du lac. Le reste est toujours accessible gratuitement. »

Face aux critiques sur ses tarifs, Antonin Caujolle rappelle le « tarif familial » pratiqué pour un groupe de plus de trois personnes et coûtant… un euros de moins par personne. Les pauvres pourront toujours se rabattre sur la location d’un pédalo à dix euros l’heure, toujours chez JR Event ou attendre 19h pour profiter d’un tarif à 5 euros l’heure.

L’AquaFun Park a ouvert au lac Achard à l’été 2023. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Quelques minutes plus tôt, un enfant tenant la main de son père résumait tout l’enjeu d’un espace public privatisé : « C’est gratuit ou c’est payant ? », demandait-il en avançant vers l’AquaFun’Park. Il y a désormais deux parties du lac Achard. La première, la plus grande, reste accessible à tous. Les familles et autres groupes d’amis s’y agglutinent sur une plage bientôt séparée par un ponton. Derrière, un périmètre rouge et blanc indique l’espace réservé à celles et ceux ayant les moyens de payer 10 euros par personne et par heure.

« Ça manquait d’animation »

Derrière une clôture en bois, Inès surveille sa fille et son neveu. Cette année, pas de départ en vacances pour cette mère célibataire. Le restaurant qui l’employait a été placé en liquidation judiciaire. Puis l’organisme de formation, qui devait l’aider à se reconvertir dans le secteur médico-social, a lui aussi fermé. Malgré ces difficultés, Inès tient à offrir une entrée à la petite. Ses sentiments sont partagés vis-à-vis de l’AquaFun’Park :

« Au parc Citadelle ou à la piscine du Wacken, la Ville de Strasbourg propose des activités gratuites. Je trouve ça cool d’avoir cette animation au lac Achard mais c’est aussi injuste pour un petit dont la mère n’aurait pas les moyens de lui payer une entrée. »

Selon un employé de la collectivité, chargé de la surveillance de la baignade, cette nouvelle offre payante ne provoque pas de frustration visible depuis le début de l’été. Elle se souvient uniquement d’un petit groupe d’enfants qui demandait une pièce aux baigneurs pour pouvoir se payer une entrée.

Il y a désormais deux espaces au lac Achard : un espace public, et un espace réservé à celles et ceux qui ont les moyens de payer 10 euros l’heure passée sur une structure gonflable. Photo : GK / Rue89 Strasbourg / cc

Retour sur la plage publique où se prélassent Grégory et François. Habitués du lac Achard depuis les années 80, les deux habitants d’Ostwald ne se plaignent pas de l’arrivée de l’AquaFun’Park. Conducteur de tram, Grégogry apprécie la buvette qui a ouvert avec l’arrivée de JR Events :

« Ces dix dernières années, j’allais plutôt près des lacs allemands parce qu’on y trouve toujours de quoi se restaurer. Ça manquait d’animation ici avant mais désormais je suis de retour ici. »

À ses côtés, François, conducteur de train à la retraite, se plaint d’une uniformisation des lacs : « on voit ces structures gonflables même dans des lacs de montagne maintenant » – mais le coût d’entrée ne le choque pas : « Il y aura toujours quelqu’un qui n’aura pas les moyens de s’offrir une entrée », dit-il.

« Ici les lacs sont encore gratuits. Il faut que ça le reste »

Attablés à la buvette voisine, Christian, Delphine et Francis réagissent aussi positivement à l’ouverture de l’AquaFun’Park. Pêcheur pisciculteur, habitué du lac Achard depuis qu’il a trois ans, Christian regrette l’époque « où la ville faisait des animations ici, avec des jeux pour enfants. » Il se plaint aussi du terrain de pétanque et des autres équipements « qui mériteraient un rafraichissement ».

Pour de nombreux usagers, cette nouvelle animation du lac Achard est la bienvenue. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Pour les touristes non plus, cette soudaine irruption du secteur privé ne suscite aucune critique. Isabel, venue en famille de Barcelone, a l’habitude de payer pour chaque heure passée dans une structure de ce type.

Quelques mètres plus loin, Nicolas compare le lac Achard aux lacs situés en région parisienne :

« À Paris et alentours, il y a très peu de lacs accessibles gratuitement comme en Alsace. La plupart des espaces de baignade sont payants. »

Des témoignages qui feraient de Strasbourg une exception à préserver, comme l’espère Inès : « Ici les lacs de baignade sont encore gratuits. Il faut qu’ils le restent. » Un message à transmettre à l’Eurométropole, si d’aventure la collectivité devait privatiser encore plus d’espace.

Suite à une demande de précision sur la capacité d’accueil du lac Achard, la communication de l’Eurométropole a tenu à préciser que « l’installation de l’Aquafun park n’a pas réduit la zone de baignade surveillée gratuite côté publique. Cette proposition aqualudique vient en complément de la possibilité de baignade gratuite et l’offre d’apprentissage développée depuis 2021 par le comité départemental de natation. »

Des substances toxiques détectées dans l’eau près des rejets de l’incinérateur Sénerval

Des substances toxiques détectées dans l’eau près des rejets de l’incinérateur Sénerval

Des analyses effectuées dans la darse IV, un bassin du Port autonome de Strasbourg, ont révélé la présence de substances toxiques. Les eaux pluviales de l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Strasbourg se déversent dans ce bassin.

En février 2021, les émissions atmosphériques de l’incinérateur d’ordures ménagères de l’agglomération . . .

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Jeanne Barseghian n’ira pas aux Journées d’été des écologistes pour protester contre la présence de Médine

Jeanne Barseghian n’ira pas aux Journées d’été des écologistes pour protester contre la présence de Médine

Dans un article publié lundi après-midi, L’Express indique que la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, ne se rendra pas à l’université d’été d’Europe-Écologie – Les Verts (EELV), prévue du 24 au 26 août au Havre. La maire de Strasbourg entend ainsi protester contre la direction de son parti, qui a maintenu l’invitation du rappeur Médine après un tweet faisant référence à la Shoah et aux origines juives de l’essayiste Rachel Khan. Le maire EE-LV de Bordeaux, Pierre Hurmic, a pris la même décision selon l’hebdomadaire.

Jeanne Barseghian en juin Photo : Émilie Terenzi / Rue89 Strasbourg / cc

Au micro de BFM Alsace peu après, Jeanne Barseghian a détaillé sa position :

« J’ai plaidé pour qu’on puisse annuler l’invitation du rappeur Médine qui me semble être un personnage très ambigu. C’est la raison pour laquelle j’ai pris la décision de ne pas me rendre aux Journées d’été des écologistes cette année ».

Le rappeur Médine a eu beau s’expliquer dans un second tweet, invoquant avoir ciblé le parcours professionnel de Rachel Khan et pas « les victimes du drame de la Shoah », ces explications n’ont « pas convaincu » la maire de Strasbourg, ni même d’autres personnalités de gauche comme la députée européenne du Nord Karima Delli.

Une université d’été écologiste qui risque donc d’être bien vide, ce qui fait dire à L’Express que Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EE-LV, a réussi à « plomber la rentrée des écolos ». Régulièrement ciblé par l’extrême-droite parce qu’il est musulman et arabe, Médine a dû annuler certains de ses concerts et régulièrement expliquer ses intentions dans les médias après certains de ses textes, les plus anciens, sur l’islam, le jihad ou la laïcité.

Incendie à Wintzenheim : face au sous-effectif et au manque de formation, Emie a démissionné d’Oxygène

Incendie à Wintzenheim : face au sous-effectif et au manque de formation, Emie a démissionné d’Oxygène

Fin juillet, Emie a participé à une formation de Oxygène, l’une des sociétés organisatrices du voyage à Wintzenheim qui a abouti à la mort de 11 personnes dans un incendie. D’abord recrutée en tant qu’animatrice, l’étudiante est rapidement passée responsable. Face à la désorganisation et au manque de moyens, elle a démissionné avant le début du séjour.

« Ma mère a travaillé en Institut médico-éducatif. Des jeunes qu’elle côtoyait au quotidien sont décédés dans l’incendie de . . .

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Près de Bouxwiller, le suicide d’Estelle, 15 ans, après une plainte pour inceste négligée par la justice

Près de Bouxwiller, le suicide d’Estelle, 15 ans, après une plainte pour inceste négligée par la justice

L’adolescente alsacienne est morte le 11 juin dernier après une lente descente aux enfers. Un an et demi plus tôt, elle avait déposé plainte pour agression sexuelle contre un membre de sa famille, d’un an son aîné. Selon nos informations, l’adolescent n’a été convoqué par la justice qu’après le suicide d’Estelle. La mère de la jeune fille a saisi la Défenseure des droits.

Estelle avait 15 ans, elle vivait dans un village d’Alsace et . . .

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Camp de l’Étoile : le cycle de la honte

Camp de l’Étoile : le cycle de la honte

À Strasbourg, le camp de migrants et de SDF du parc de l’Étoile a été évacué quatre fois en un an. Une étape de plus dans le périple des personnes migrantes et des sans-abris pour s’installer en France.

Le campement du parc de l’Étoile a une nouvelle fois été évacué jeudi 17 août. 115 personnes ont été expulsées de cette place pour être réparties, selon leurs situations, dans des hébergements de l’État. C’est la quatrième fois qu’une telle opération d’évacuation se déroule devant les yeux des Strasbourgeois.

Quatre évacuations en plus d’un an

Le camp de l’Étoile s’est constitué pour la première fois au printemps 2022, après un rassemblement de quelques tentes éparses dans les parties boisées du parc. Pour permettre les tirs du feu d’artifice de la Fête nationale, plus de 70 personnes ont été évacuées en juillet 2022. Dix jours plus tard, la moitié était revenue s’installer au parc de l’Étoile.

En décembre 2022, la chute des températures rend insupportables les conditions de vie sur le camp, d’autant que 43 enfants ont été recensés parmi les occupants des tentes. Après un interminable bras-de-fer entre la maire de Strasbourg et la préfète du Bas-Rhin, une deuxième évacuation a lieu le 6 décembre : entre 30 et 40 personnes sont recensées puis envoyées dans des centres d’hébergement de l’État.

Dès le printemps 2023, les tentes sont de retour parc de l’Étoile. Un reportage de Rue89 Strasbourg en juin 2023 évaluait à 50 le nombre de personnes installées. Le 23 juin, les habitants du camp étaient à nouveau expulsés…

Strasbourg, une métropole de choix

Les conditions qui mènent à la répétition de ce cycle de la honte sont bien connues. D’un côté, Strasbourg attire de nombreuses personnes migrantes, grâce à sa renommée internationale et sa position géographique. De l’autre, le dispositif d’hébergement d’urgence est saturé, incapable de répondre aux besoins des personnes précaires. Le dispositif d’asile est lui aussi sous-dimensionné par rapport aux demandes.

Les familles et personnes sans toit, migrants, demandeurs d’asile, SDF, peuvent appeler le 115 autant qu’elles veulent : le service d’orientation n’a aucune place à proposer. Eux-mêmes sous pression, les agents du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) ne peuvent que gérer une pénurie endémique, en tentant d’organiser un roulement des places pour mettre à l’abri les familles les plus vulnérables pendant quelques jours.

Une femme attend d’être prise en charge par la préfecture jeudi 17 août Photo : GK / Rue89 Strasbourg / cc

La protection des lampadaires

Certaines communautés ont ouvert des squats, comme les Géorgiens dans le quartier Neuhof, mais pour tous les autres, il n’y a que la rue, c’est-à-dire un coin de verdure suffisamment vide pour y planter une tente : rue des Remparts, au bord du canal de la Bruche, parc de la place de Haguenau, près des jardins familiaux ou d’un embranchement routier… Il faut trouver un coin inoccupé, inutilisé mais pas trop isolé car la nuit, la rue strasbourgeoise est rude : conflits, vols et bagarres ne sont pas rares.

Pour tous ces naufragés de l’accueil, dont une bonne part est venue en France au terme d’un périple déjà éprouvant, se positionner place de l’Étoile, sous la protection des lampadaires, de la circulation des bus et de la police municipale est une garantie de sécurité. En outre, en s’installant sous les fenêtres du centre administratif, les occupants du camp espèrent éviter l’oubli et provoquer leur évacuation. Les occupants du camp attendent ces opérations car ils obtiennent à ce moment-là au moins un hébergement temporaire.

Cinq ans à éviter la police

Cependant, pour les migrants, cette protection s’arrête dès que leur demande d’asile est refusée. Rester dans un centre d’aide au retour peut vite aboutir à un transfert en centre de rétention. Il faut alors fuir et… se retrouver à la rue. Une procédure complète de demande d’asile peut permettre de rester deux ans en France légalement. Après le refus définitif, il faut encore tenir trois ans avant de décrocher un titre de séjour grâce à la circulaire Valls, et encore, en prouvant avoir travaillé illégalement.

Voilà la machine à broyer dans laquelle la France envoie les personnes qui l’ont élue comme terre d’accueil. Après la dernière évacuation du camp de l’Étoile, 36 personnes ont « refusé les propositions » de la préfecture qui se garde bien de détailler leurs raisons. Certaines ont trouvé du travail à Strasbourg et n’ont donc pas accepté les logements situés dans d’autres départements proposés par l’État. Il est à craindre qu’elles se retrouveront de nouveau au parc de l’Étoile en attendant un miracle : que quelque part, dans cette ville, dans ce pays, quelqu’un mette fin à leur calvaire.

Trop de chloridazone dans l’eau courante à l’ouest de Strasbourg

Trop de chloridazone dans l’eau courante à l’ouest de Strasbourg

La concentration en chloridazone de l’eau consommée par des habitants de l’ouest de l’Eurométropole jusqu’à Ernolsheim-sur-Bruche dépasse le seuil réglementaire. Faute de solution, un arrêté préfectoral du 7 août accorde aux collectivités de dépasser cette norme fixée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire.

L’eau qui coule du robinet de 23 800 habitants de l’ouest de l’Eurométropole (EMS) ainsi que de 6 500 habitants de la communaut . . .

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Manifestation « contre Poutine et son régime » dimanche 20 août

Manifestation « contre Poutine et son régime » dimanche 20 août

L’association strasbourgeoise CommePasse appelle à manifester dimanche 20 août à partir de 14h à Strasbourg contre « Poutine et son régime » dans le cadre d’un appel international.

Les soutiens d’Alexei Navalny, opposant politique de Vladimir Poutine, l’association d’aide aux victimes de la guerre en Ukraine CommePasse et l’association Russie Libertés appellent à une manifestation dimanche 20 août qui se tiendra dans plusieurs grandes villes de France mais aussi dans d’autres pays, afin de dénoncer la dictature mise en place en Russie par Vladimir Poutine. À Strasbourg, l’appel de ces trois associations donne rendez-vous sur la place Kléber à partir de 14h.

Après l’invation de l’Uktraine en février 2022, plusieurs manifestations avaient dénoncé le régime totalitaire de Vladimir Poutine Photo : archives Rue89 Strasbourg

Cette date du 20 août marque les trois ans de l’empoisonnement d’Alexei Navalny, symbole de la lutte contre le régime Poutinien. Ayant survécu à cette tentative d’assassinat, il est depuis trois ans emprisonné en Russie, « privé de ses droits fondamentaux, constamment placé en cellule d’isolement et empêché de voir sa famille », selon l’association CommePasse.

Cette manifestation vise à rappeler qu’en Russie, les minorités sexuelles sont réprimées et que toute dissension est impitoyablement traquée. Il s’agira également d’envoyer une démonstration de soutien à l’Ukraine, envahie par la Russie depuis février 2022 qui soutient par ailleurs deux territoires séparatistes après avoir annexé par les armes la Crimée en 2014.

À Saint-Dié, le Radis Kale fixe une communauté autonome, écologiste et féministe

À Saint-Dié, le Radis Kale fixe une communauté autonome, écologiste et féministe

Vosges alternatives, notre série d’été sur la vie militante en zone rurale (7/8). Dans la banlieue de Saint-Dié, une ancienne ferme a été transformée en un lieu culturel autogéré pour accueillir des concerts, des ateliers écolos et une chorale féministe. Immersion.

Impossible de passer devant sans y jeter un œil. La « ferme de Gratin » toute en briques orangées surplombe, imposante, une route en périphérie de Saint-Dié, au cœur des Vosges. Mais si le lieu a . . .

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