Rue89 Strasbourg organise avec le Phare citadelle la Rentrée des luttes samedi 16 septembre : une journée de rencontres et de débats pour prendre de la hauteur sur les enjeux politiques, sociaux et environnementaux qui nous occupent.
Une journée pour se rencontrer, échanger et débattre sur des enjeux locaux, ce qui nous inquiète, ce qui nous donne de l’espoir, trouver les moyens de s’engager à Strasbourg et les bons collectifs pour le faire, interroger la place des médias dans le débat public local, évoquer avec eux le travail des journalistes, réfléchir sur les luttes actuelles et à venir face à la catastrophe environnementale, la persistance des discriminations, la montée des idées d’extrême-droite…
Toute l’année, la rédaction de Rue89 Strasbourg est mobilisée sur les enjeux locaux, comme l’hôpital public, la qualité de l’environnement, l’habitat et la justice sociale, dont manquent de trop nombreuses personnes à Strasbourg qu’elles soient migrantes, précaires ou victimes de discriminations.
Nous sommes bien conscients du caractère anxiogène de notre ligne éditoriale, c’est pourquoi il nous semble important de proposer un événement chaleureux et festif autour de ces questions, au moment où de nouvelles personnes s’installent à Strasbourg. Nous remercions vivement toute l’équipe du Phare citadelle pour avoir accepté d’accueillir cet événement et de l’organiser avec nous.
Le programme
La Rentrée des luttes se déroule autour d’un forum de 13h à 19h, où de nombreux collectifs et associations sont présents pour échanger et rencontrer les Strasbourgeois et les Strasbourgeoises (voir ci-dessous la liste des collectifs présents).
À partir de 14h, quatre tables-rondes sont proposées :
14h – Après l’échec des retraites, quelle place pour la contestation publique ? Avec Laurent Feisthauer, secrétaire général de l’Union départementale de la CGT, Raphaël Régis, membre du collectif « On crèvera pas au boulot », un membre d’Action antifasciste Strasbourg et Bettina Winterstein, de l’Union des travailleurs de la métallurgie.
15h30 – Hôpital public : quelles solutions locales pour sortir de la crise ? Avec Carole Nomine, infirmière et déléguée CGT, Vincent Poindron, médecin hospitalier et membre de Collectif Inter Hôpitaux, Pierre Wach, secrétaire général du syndicat CGT des Hôpitaux universitaires de Strasbourg.
17h – Quartiers populaires : comment sortir de l’oubli permanent ? Avec Salah Koussa, adjoint à la maire de Strasbourg, Murielle Maffessoli, directrice de l’Observatoire régionale de l’intégration et de la ville, Hamed Ouanoufi, éducateur jeunesse du CSC de la Meinau et Nora Tafiroult, présidente du média Speaker.
18h30 – L’écologie politique a-t-elle failli ? Avec Suzanne Brolly, adjointe à la maire de Strasbourg et vice-présidente de l’Eurométropole, Stéphane Giraud, directeur d’Alsace Nature, Zoé Mary, porte-parole d’Alternatiba Strasbourg et Sébastien Michon, politologue du CNRS de Strasbourg.
À partir de 20h, la Rentrée des luttes continue avec une programmation musicale concoctée par Florian du Phare citadelle. En première partie, nous accueillerons une performance participative menée par Dribble (qui se définit comme tohu-bohu dada-noise suramplifié et totalement improvisé) puis la soirée s’achèvera avec le DJ Low-Bat.
Toute la rédaction sera présente et nous espérons vous retrouver nombreux à cette occasion.
À quelques jours de la rentrée, Olivier Faron, recteur de l’Académie de Strasbourg, a donné sa conférence de presse annuelle, se montrant enthousiaste et rassurant. Les syndicats craignent pourtant le manque d’enseignants formés ainsi que des classes surchargées.
« Lundi matin, tous les élèves des 745 écoles du Bas-Rhin auront bien un professeur face à eux ». Jean-Pierre Geneviève, Directeur académique des services de l’éducation nationale du Bas-Rhin (Dasen), est catégorique. Dans certaines écoles même, il y aura trop de professeurs selon lui. Côté syndicat pourtant, l’estimation est différente. Un enseignant par classe lundi matin ? « On n’en sait rien », tranche Géraldine Delaye, secrétaire générale du syndicat FSU 67. « En tous cas en 2022, ce n’était pas le cas ».
Entre l’engouement du recteur d’académie et les craintes exprimées par la syndicaliste, l’écart est colossal. D’une part, l’institution affirme être guidée par la réussite de « ses » jeunes et se félicite d’un taux d’inscription au concours de professeur des écoles en hausse de 15%. De l’autre, on parle de l’épuisement des personnels éducatifs, l’impression criante d’un manque de reconnaissance et des démissions de plus en plus fréquentes.
21 postes d’enseignants en moins à la rentrée 2023
« Le ministère estime qu’il y aura 527 élèves en moins dans le Bas-Rhin en 2023, donc 21 postes ont été retirés », poursuit Géraldine Delaye. « Le souci, c’est que les prévisions démographiques ne collent quasiment jamais à la réalité du terrain », conclut-elle. Le nombre définitif de classes pour l’académie sera déterminé au courant du mois de septembre, en fonction du nombre d’enseignants mobilisables.
Pour le moment, le rectorat de l’académie indique que 748 classes seront ouvertes dans le premier degré (maternelle et primaire) et 129 dans le secondaire (collèges et lycées). « Si besoin, huit à neuf classes supplémentaires pourraient ouvrir », précise Géraldine Delaye qui craint des classes surchargées dans des établissements situés à Bischheim ou Schiltigheim.
La carte scolaire se fait en trois temps – janvier, juin et septembre – et permet d’adapter au mieux le nombre de classes pour éviter les effectifs trop importants. « Il faut 29 élèves en moyenne pour ouvrir une classe », précise-t-elle.
L’un des objectifs du ministère pour la rentrée 2023 est d’atteindre en moyenne 24 élèves par classe pour les classes de grande section, CP et CE1. « En moyenne », précise bien Jean-Pierre Geneviève. Ce qui signifie que pour les niveaux supérieurs, l’effectif peut être bien plus élevé.
« Le pacte enseignant, qui est un engagement volontaire, permettra également de répondre à ce besoin de remplaçants en coordination avec les chefs d’établissement », poursuit Olivier Faron, recteur de l’académie. Présenté comme une « opportunité » pour les enseignants, ce pacte prévoit que les personnels de l’éducation nationale, enseignants ou administratifs, puissent ajouter à leurs missions d’autres charges de travail et être rémunérés en conséquence.
Un pacte « très marketing » selon Géraldine Delaye :
« Dans les classes de primaire et de maternelle, les enseignants sont devant leurs élèves toute la journée. S’ils remplacent un collègue, c’est leur classe qui se retrouvera sans professeur. De même au collège, on ne s’improvise pas prof de math si on enseigne l’histoire géographie ! »
Côté académie pourtant, tant le recteur que ses directeurs se montrent optimistes. « On observe une forte mobilisation des enseignants et nous estimons à plus de 30% celles et ceux qui sont volontaires pour une mission ou plus », explique Nicolas Feld-Grooten, directeur académique des services de l’éducation nationale du Haut-Rhin.
Des contractuels pour les cours d’allemand
Selon lui, la seule tension sur le nombre d’enseignants se situe dans les voies bilingues. « Surtout dans les écoles primaires et maternelles », explique-t-il, liant cette carence au faible nombre d’étudiants en langue allemande dans les universités. Pour pallier, là-aussi, au manque de personnel, on a pensé à une autre méthode : embaucher des personnels contractuels, c’est-à-dire des employés en CDD qui n’ont pas passé le concours de professeur des écoles.
Selon Olivier Faron en Alsace, 2 à 3% des enseignants sont contractuels dans le primaire, 7 à 8% dans le secondaire. « Nous sommes dans la moyenne nationale », précise-t-il.
Des capsules vidéo en cas d’absence ?
Dernière solution décrite en cas d’absence de professeurs : le recours à des outils éducatifs en ligne, publiés par le Centre national de l’enseignement à distance (Cned). « C’est tout de même le premier lycée de France », lance le recteur, avant de préciser que cette solution devrait être mise en place de façon exceptionnelle.
« Nous avons rencontré les syndicats de parents d’élève pour les rassurer : il s’agit d’une démarche pédagogique et en aucun cas de remplacer les professeurs par des vidéos. »
En cas d’absence « anticipée » ou à cause d’une « contrainte très forte », le recours à des outils numériques sous la surveillance d’assistants d’éducation (AED) pourra donc être mis en place. Mais « uniquement pour des cas très particuliers », souligne à nouveau Nicolas Feld-Grooten.
Mais le recteur assure pourtant, « suivre de très près » la situation et « répondre aux sollicitations des chefs d’établissement ». Il évoque également une collaboration avec la préfecture dans certains cas. « Une dizaine d’assistantes sociales travaille par ailleurs avec la Collectivité d’Alsace (en charge de l’aide sociale à l’enfance, ndlr) pour ces situations », précise de son côté Nicolas Feld-Grooten (Dasen du Haut-Rhin).
Clément Beaune, ministre des Transports, a déclaré ce 1er septembre que le TGV Paris-Berlin « passera progressivement par Strasbourg ». La SNCF avait pourtant annoncé le contraire en juin.
Passera, passera pas, et finalement… passera ? On s’y perd un peu. Fin juin, on avait finalement enterré le projet d’aller à Berlin à grande vitesse depuis Strasbourg, quand le P-DG de la SNCF lui-même – Jean-Pierre Farandou avait annoncé aux élus locaux que la ligne de TGV reliant Paris à Berlin ne passerait pas par Strasbourg, mais par Sarrebruck.
Cette liaison très attendue, et même annoncée en grande pompe en 2022, devait pourtant à l’origine passer par la capitale européenne. Un projet qui réjouissait absolument tout le monde, de la Région Grand Est, à l’Eurométropole, en passant par la Ville. Même le ministre des Transports, Clément Beaune en personne, défendait ce passage obligé par Strasbourg. Donc, quand fin juin la SNCF dit non, c’est le drame.
Le tracé devrait passer par Karlsruhe, puis Strasbourg fin 2024
« Au début le passage se fera par Karlsruhe, mais le tracé évoluera, progressivement. Et Strasbourg sera bien une étape sur ce tracé, je m’y engage. Il y a des difficultés techniques à surmonter, mais il faut une volonté politique, et cette volonté je l’ai, elle est partagée. Et même si ça prend un peu plus de temps que ce qu’on aurait tous souhaité, le tracé passera, peut être pas dès le début, mais rapidement, progressivement par Strasbourg. »
Le ministre des Transports aurait-il donc réussi à faire plier la SNCF et la Deutsche Bahn ? Clément Beaune esquive la question. Mais il l’assure, la capitale européenne sera sur le tracé, « car cette ligne est un lien de vie, d’ouverture et on en a besoin à Strasbourg ».
Quant aux tarifs, « ils ne peuvent pas encore être déterminés, mais nous allons faire des efforts », affirme Clément Beaune, « notamment pour les jeunes ».
Conclusion, il sera possible de relier Paris et Berlin en TGV dès cet hiver, dans un train de nuit. Puis, en 2024, les TGV circuleront de jour, et ils devraient s’arrêter à Strasbourg en chemin, à la fin de l’année 2024 selon Clément Beaune… S’il n’y a pas de nouveau revirement.
Contactée, la SNCF n’a pas répondu à la sollicitation de Rue89 Strasbourg au moment de publier cet article.
Près d’une centaine de Roms vivent dans un bidonville infesté de punaises de lit et de rats, à côté de l’autoroute, à l’entrée de Cronenbourg. Leur seul accès à l’eau se trouve à 350 mètres. À la demande de la Ville, un plan de résorption a été initié fin juillet afin de proposer des solutions aux habitants de ces baraquements insalubres.
À l’entrée de Cronenbourg, une quarantaine de cabanes de tôle, de bois et de placo bordent une bretelle d’accès à l’autoroute M35. Des Roms se sont établis dans ce bidonville depuis avril 2019, près du dépôt de la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS). Au départ, leur nombre variait en fonction des saisons et des allers-retours entre la France et la Roumanie selon Pablo, fondateur des maraudes des Vélos du cœur : « En 2021, après le covid, ils étaient revenus plus nombreux, environ 70 ». Il compte près d’une centaine d’occupants à l’été 2023, dont une vingtaine d’enfants.
Invasion de parasites
En cette fin d’après-midi d’août, un homme sort de sa baraque pour révéler les multiples piqûres qu’il a sur le ventre. De nombreux habitants disent « se gratter en permanence » à cause d’une invasion de punaises de lit. Elvis, un jeune adulte établi à Strasbourg depuis 2008, pointe du doigt une baraque :
« Huit personnes dorment dans cette cabane. Ça fait des mois qu’elle est infestée de ces bestioles. C’est horrible de dormir avec elles, mais c’est toujours plus sûr que de dormir dehors avec les rats. »
Un rongeur d’une trentaine de centimètres illustre les propos d’Elvis en passant près de lui. Les Roms cohabitent avec eux toute l’année mais ils sont plus nombreux lors des fortes chaleurs.
« Mes enfants font leurs besoins dehors »
En plus des nuisibles, des familles dénoncent leurs difficultés pour accéder à l’eau. Un robinet est disponible pour elles depuis 2021 devant les locaux de l’association les Restaurants du cœur, à 350 mètres du bidonville. Les Roms se disent fatigués de devoir passer sous le pont de la M35 et traverser des routes d’accès au centre-ville très fréquentées. « L’eau part très vite, on doit faire des aller-retours tous les jours », regrette Elvis. Il poursuit :
« Lorsqu’il fait très froid en hiver, ils sont obligés de couper l’eau afin d’éviter que les tuyaux ne gèlent. Dans ces cas-là, on se déplace jusqu’au centre-ville, où l’on peut trouver des points d’eau avec une pompe manuelle. C’est difficile de porter des bidons de 20 litres jusqu’ici. On n’en peut plus de cette vie là. »
Quant aux toilettes, ce n’est que depuis mai que quatre cabines ont été mises à disposition par la Ville. Mais selon Elvis, elles sont souvent hors d’usage :
« Il y a des problèmes d’écoulement. Moi, je n’arrive pas à utiliser ces toilettes, parce qu’elles sont tout le temps bouchées. Des gens viennent pour les nettoyer de temps en temps, mais elles sont à nouveau condamnées très rapidement… Mes enfants font leurs besoins dehors. »
Scolarisation difficile
De part et d’autre du bidonville, de jeunes enfants déambulent au gré des baraques ou des meubles entreposés. Leurs rires se mêlent au bruit intarissable des voitures qui filent sur l’autoroute à quelques mètres. Depuis mars 2023, des familles sont arrivées avec une vingtaine d’enfants, dans le but de les scolariser.
En Roumanie, les Roms sont gravement stigmatisés depuis des décennies, avec un accès au travail et au logement quasi-impossible. Les membres de cette communauté sont donc habitués à vivre dehors, principalement en mendiant. Parfois, des entreprises les emploient pour des missions éparses à la journée.
En septembre 2021, les personnes interrogées dans le bidonville par Rue89 Strasbourg n’exprimaient pas de volonté de trouver un autre hébergement. Deux ans plus tard, avec la dégradation sanitaire du site, Dominica souhaite désormais un habitat plus digne pour sa famille. Elle a obtenu un dossier pour inscrire ses trois filles à l’école primaire pour la rentrée 2023, après de nombreuses allées et venues entre la mairie et la préfecture.
Ses longs cheveux noirs ne masquent pas son air préoccupé. En secouant la tête, elle explique avoir été bloquée le matin même – n’ayant pas d’ordinateur à disposition – sur une plateforme internet (« Mon bureau numérique ») qui permet aux parents et aux enseignants d’échanger dans l’Académie de Strasbourg :
« C’est pourtant obligatoire de scolariser les enfants en France, je ne comprends pas pourquoi c’est si compliqué… Ça ne me rassure pas pour la suite, je ne sais toujours pas si mes enfants pourront aller à l’école à la rentrée. »
Plan de résorption
Germain Mignot, chargé de mission à la fondation Abbé Pierre (par ailleurs élu communiste au conseil municipal) l’aide à remplir ses dossiers. Il dénonce les difficultés qu’elle rencontre pour inscrire ses enfants à l’école :
« La Ville (en charge des inscriptions dans les écoles maternelles et primaires, NDLR) ne s’est même pas souciée de savoir si elle savait lire ou écrire. Et elle ne sait pas écrire. Il n’y avait pas de traduction disponible en roumain. Si l’inscription est bien réalisée, les enfants sont scolarisés théoriquement, rien ne s’y oppose. Mais des mineurs peuvent se retrouver sans école à la rentrée à cause du manque d’accompagnement. »
Interrogée par Rue89 Strasbourg, Marie-Dominique Dreyssé, vice-présidente de l’Eurométropole en charge des solidarités, annonce que l’Eurométropole, la Ville de Strasbourg et la préfecture souhaitent mettre en œuvre un démantèlement progressif du bidonville :
« Suite à un signalement du bidonville par la Ville de Strasbourg en septembre 2022 auprès de la Direction interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), des financements ont été débloqués en juillet 2023. Désormais, nous allons engager, avec la préfecture, une maîtrise d’œuvre urbaine et sociale (MOUS) : cela nous donnera le cadre et le financement pour appréhender les besoins de chaque personne sur le camp et lui proposer une solution. »
Vers un village temporaire ?
Une telle démarche avait déjà eu lieu suite à l’installation de bidonvilles à Strasbourg au début des années 2010, et avait abouti à la mise en place de villages temporaires rue du Rempart en 2011 et au Fort Hoche en 2013, avec des caravanes et des maisons mobiles. Les personnes y ont été accompagnées pour trouver un emploi et un appartement en location.
Une réponse qui « semble aller dans le bon sens » pour Germain Mignot, même si « rien n’est encore très précis pour l’instant ». Il déplore cependant que la municipalité ait mis autant de temps à réagir et que la Fondation Abbé Pierre ainsi que les Vélos du cœur – organisant régulièrement des maraudes sur le campement – n’aient pas encore été sollicités :
« Il n’y a que Médecins du monde (MDM) qui travaille avec les élus. C’est dommage parce qu’ils s’axent surtout sur les questions de santé, mais ils ne font pas d’accompagnement social. Nous, nous avons davantage de recul sur ce vers quoi les familles peuvent aspirer puisque nous les connaissons mieux. Ça aurait été plus intéressant de se coordonner plutôt que de rester chacun dans son coin. »
« Nous aussi, on aimerait pouvoir travailler »
Au fond du bidonville, Lupu, la cinquantaine, coiffé d’un chapeau panama, retrace sept années de mendicité à Strasbourg depuis 2016. Comme certains de ses voisins, il était déjà présent sur un campement concerné par un plan de résorption rue des Remparts. Ces procédures ne fonctionnent donc pas pour tout le monde. Il explique qu’il était en Roumanie quand le recensement pour intégrer un village temporaire à Cronenbourg a eu lieu :
« Pourquoi est-ce aussi compliqué ? Nous sommes des citoyens européens (le marché du travail est ouvert aux Roumains depuis 2014, NDLR). Tous les jours, je vais jouer de l’accordéon dans le centre-ville. Je suis reconnaissant d’être toujours là, mais j’aimerais juste pouvoir trouver un vrai travail. »
Elvis atteste du même désarroi. « Je ne reviens qu’avec 3 euros aujourd’hui », montre-t-il du creux de sa main :
« Maintenant, je dois choisir entre nourrir mes enfants ou alimenter le groupe électrogène. Évidemment, les enfants sont ma priorité, mais ça veut dire que nous n’aurons toujours pas d’électricité ce soir. Mendier, ce n’est pas une vie, et puis on sent bien que les gens en ont marre de voir nos têtes. Tout le monde va au travail. Nous aussi, on aimerait pouvoir travailler ! »
La première étape du plan de résorption devrait être des visites de travailleurs sociaux au bidonville. « Aucune date n’a encore été fixée », regrette Marie-Dominique Dreyssé : « Ça fait des mois que je suis dans l’attente d’informations complémentaires. J’espère seulement que ça se fera rapidement. »
Nommée à la tête de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, Angélique Alberti aura pour mission principale d’appliquer le nouveau dispositif France Travail pour concrétiser l’objectif de plein emploi du président Emmanuel Macron.
Sous le portrait d’Emmanuel Macron, dans les locaux défraîchis de l’inspection du travail du Bas-Rhin, la nouvelle directrice de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) du Grand Est s’est présentée à la presse ce jeudi 31 août. Dans la grande région, Angélique Alberti aura la responsabilité du pilotage, de la coordination et de l’évaluation des politiques publiques dans les domaines de l’économie, l’emploi, la concurrence, la consommation, la répression des fraudes et la cohésion sociale. Dans une fière introduction par la préfète du Grand Est, Josiane Chevalier a annoncé le « sujet majeur » de l’ancienne inspectrice du travail Angélique Alberti :
« L’une des priorités du président de la République est la société du plein-emploi. Dans le Grand Est, il faut une mobilisation pour l’emploi sachant qu’il y a des postes vacants dans tous les secteurs. Les difficultés de recrutement sont aussi liées au caractère transfrontalier de la région, avec des travailleurs qui se rendent au Luxembourg, en Allemagne ou en Suisse. »
Un accident du travail marquant
Inspectrice du travail dans la Meuse à partir de 2002, Angélique Alberti a constamment gravi les échelons depuis, devenant en 2012 directrice adjointe du travail au sein de l’unité territoriale de Meurthe-et-Moselle. Interrogée sur le dossier le plus marquant du début de sa carrière, elle évoque « une enquête sur un accident du travail d’une violence inouïe ». Elle assure que l’événement a déclenché une prise de conscience « sur le rôle de l’inspection du travail, de l’accompagnement et la réparation des victimes à la régularisation de la situation et de la prévention des risques au travail pour l’entreprise ». « Un accident du travail mortel est toujours un accident de trop », insiste celle qui promet plus de mesures de prévention, un déploiement plus important du Plan de Sécurité au Travail ainsi qu’une communication plus importante sur les accidents du travail.
De 2017 à 2022, Angélique Alberti occupe divers postes de directrice adjointe ou de responsable d’unité départementale au sein de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi. En septembre 2022, elle intègre pour un an le cabinet du ministre du Travail Olivier Dussopt en tant que conseillère chargée du fonctionnement interne et des politiques territoriales. Parmi les dossiers importants de cette année, la fonctionnaire évoque les volets « travail » des Jeux olympiques et le suivi du projet de loi de contrôle de l’immigration.
Priorités emploi et hébergement
Interrogée sur les priorités de son mandat, Angélique Alberti évoque l’application du nouveau dispositif France Travail et les problématiques d’hébergement :
« On sort de la pauvreté par l’emploi. Aujourd’hui, on a des taux de chômage historiquement bas. Il faut donc aller vers ceux qui n’ont toujours pas d’emploi, du fait de problématiques de garde, de logement ou de soins. Sur ce sujet, un premier axe sera le dispositif France Travail. 40% seulement des bénéficiaires du RSA sont inscrits à Pôle Emploi. On a de la marge et il faut voir comment accompagner les gens pour faire mieux. Ensuite, il faut mieux travailler le lien entre hébergement d’urgence et l’insertion par l’activité économique. Nationalement, c’est 6% des personnes qui sont en structure d’hébergement qui bénéficie d’insertion par l’économie. Je pense qu’on a une marge de progression. »
Reconnaissance tardive de leur toxicité, interdiction relative, stockage dans les sols… Baptiste Rey, hydrogéologue au sein de l’observatoire des eaux souterraines d’Alsace, revient sur les enjeux liées aux métabolites de pesticides présents dans l’eau potable.
En théorie, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (l’Anses) applique le principe de précaution en fixant un seuil réglementaire minimal pour les résidus de pesticides – aussi appelés métabolites – présents dans l’eau potable. Pour maintenir la distribution d’eau, l’Agence de santé est désormais contrainte de le faire sauter et d’appliquer de nouveaux seuils.
Dans une étude publiée en 2016, l’Observatoire de la nappe phréatique d’Alsace (Aprona) révèle l’ampleur des concentrations de ces métabolites. Entretien avec Baptiste Rey, hydrogéologue en charge de ces questions à l’Aprona.
Rue89 Strasbourg :L’année dernière, les seuils des métabolites du S-métolachloreont été rehaussés. Cette année, il s’agit des métabolites du chloridazone… Peut-on s’attendre à une amplification de ces dérogations dans les prochaines années ?
Baptiste Rey : L’augmentation de ces dérogations se fera en fonction de l’avancée des connaissances en la matière, de la mise à jour des métabolites que l’on surveille et de leurs classifications (s’ils peuvent ou non engendrer un risque sanitaire pour le consommateur NDLR). Comme les listes du contrôle sanitaire de l’Anses évoluent et ont plutôt tendance à s’allonger, la difficulté d’atteindre une eau conforme augmente de fait.
Si on prend l’exemple du chlorothalonil, des études suisses ont mis en lumière une forte présence de ces métabolites dans les eaux souterraines. On s’en est ensuite préoccupés en France. Le contrôle sanitaire n’est pas à jour sur les métabolites qui poseront problème à l’avenir.
En quoi le contrôle sanitaire n’est pas à jour sur ces métabolites ?
Avant, on ne cherchait pas ces métabolites et on ne savait donc pas qu’ils étaient présents. Et puis, entre la prise de conscience de la contamination, la commande des études jusqu’à leurs analyses et enfin, l’application de mesures correctives, il y a toujours un certain temps de réaction. Sachant que les laboratoires doivent avoir les bons outils pour les analyser, eux aussi ont besoin de temps pour développer des méthodes afin de rechercher ces métabolites de manière fiable. Tout ça est très long. Il faut bien avoir en tête que la prise en compte des métabolites est un phénomène nouveau. On ne s’intéresse à ces substances que depuis quelques années.
Onen sait très peu sur la réelle toxicité des pesticides, dont proviennent les métabolites. On sait encore moins de chose en ce qui concerne les métabolites d’ailleurs. Peut-on malgré tout établir une toxicité similaire ?
Justement, c’est exactement ce qui est étudié ! Lorsqu’un métabolite garde un niveau d’activité proche que celui de sa substance d’origine, soit lorsque la molécule chimique conserve les mêmes propriétés ou des propriétés comparables, c’est ce qui va en faire un métabolite pertinent (et donc engendrer un risque sanitaire pour le consommateur NDLR). Lorsque l’Anses manque de connaissances pour évaluer son potentiel toxique, elle le classe également comme pertinent.
Comment se fait-il que l’on retrouve toujours des traces de pesticides déjà interdits d’usage ?
Sur certains secteurs, le sol peut avoir un rôle d’éponge où les métabolites sont stockés pendant un temps avant d’être écoulés. On le voit par exemple pour l’atrazine, la championne de la persistance. Encore aujourd’hui, on en retrouve dans les échantillons que l’on teste, 20 ans après son interdiction. Ça veut bien dire qu’il y a eu ce stock dans les sols et dans la nappe phréatique. Les prélèvements réalisés en Allemagne, qui avait interdit ce pesticide avant nous, révèlent seulement depuis peu des concentrations moins importantes. Mais le processus reste très lent.
Si les autorités sanitaires se réservent une marge aussi considérable entre le seuil réglementaire et le seuil à ne pas dépasser, ne serait-ce pas en définitive pour s’assurer de ne jamais avoir à couper l’eau courante ?
Ce n’est pas impossible, en effet… Une molécule est interdite puis est remplacée par une autre avant que l’on ne se rende compte qu’elle pose les mêmes problèmes. L’histoire se répète finalement. Avec des réglementations de plus en plus strictes dans l’Union européenne (pour l’autorisation de mise sur le marché d’un pesticide NDLR), un effort est fait pour réduire la persistance des pesticides dans nos sols. Mais à côté de ça, leurs molécules se dégradent plus vite en métabolites, donc je ne sais pas si c’est mieux. C’est pour ça qu’on en retrouve de plus en plus et qu’on est à l’ère des métabolites. En fait, le produit ne peut pas ne pas se dégrader, on le retrouve forcément en sous-composés. Comme on dit, rien ne se perd, tout se transforme.
En prenant l’exemple du S-métolachlore, les consignes d’utilisation recommandait de ne pas utiliser ce pesticide dans des secteurs où l’on se sert de la nappe phréatique pour produire de l’eau potable. Mais dans les faits il était impossible de respecter cette recommandation. À partir du moment où l’on met des substances chimiques dans l’environnement, dans les eaux profondes ou superficielles, elles nous échappent.
La solution la plus utilisée aujourd’hui est de diluer l’eau avec une eau non-contaminée afin de rentrer dans les seuils réglementaires. Peut-on s’attendre à une contamination généralisée d’ici les prochaines années ?
On a longtemps pensé que les couches profondes de la nappe phréatique étaient un sanctuaire. C’est d’ailleurs pour ça que les forages utilisés pour produire de l’eau potable sont généralement assez profonds, où l’eau est moins contaminée. Au fil du temps, une diffusion de ces métabolites s’établit quand même. Il y a un voyage à l’horizontale de ces substances mais aussi à la verticale. Qui plus est, pomper en profondeur crée une aspiration et modifie l’écoulement local de la nappe, siphonnant en quelques sortes ces composés chimiques, à l’origine retrouvés en surface.
Avec l’Aprona, nous avons réalisé des campagnes de mesure en profondeur. Certes, il y a une gradation de la contamination : plus on est en surface, plus c’est contaminé. Mais on a aussi relevé qu’il y avait des métabolites qui commençaient à être présents dans les zones plus souterraines. Si l’interconnexion (permettant la dilution NDLR) utilise des eaux de forage profond – qui à l’origine étaient préservées mais ne le sont plus aujourd’hui – fatalement, on risque de réduire la disponibilité qualitative de nos ressources en eau potable.
Comment peut-on protéger la nappe phréatique de ces contaminations ?
Il faut comprendre que l’Aprona n’est pas une structure qui est à même de se positionner sur des solutions. Notre rôle est d’observer pour sensibiliser et soumettre derrière aux autorités compétentes les problèmes que nous identifions dans la nappe phréatique. Après, c’est du bon sens et c’est loin d’être un secret : restreindre les usages et interdire les molécules responsables de la production de ces métabolites demeurent les solutions les plus efficaces.
Et puis derrière, il ne faut pas que la substitution d’un pesticide interdit engendre la même problématique. L’atrazine a été remplacé par l’acétochlore, qui a ensuite été remplacé par le S-métolachlore… On baigne dans ce cercle vicieux depuis des années, et on voit bien que la substitution ne résout rien. La solution serait de ne pas utiliser des substances problématiques à proximité des systèmes aquifères vulnérables, soit favorables à la pénétration d’intrants du type pesticides ou de leurs métabolites. Idéalement, il faudrait raisonner en fonction de ça.
L’Aprona est en train de réaliser une nouvelle étude, d’autres métabolites sont ils pris en compte ?
Oui, nous allons prendre en compte d’autres métabolites en plus des 24 testées pour l’étude de 2016. Par exemple, nous avons rajouté le chlorothalonil qui a été largement retrouvé dans les eaux souterraines suisses.
Nous comptons également faire de l’analyse non ciblée, ce qui permettrait de détecter davantage de molécules au sein d’un même échantillon. Une analyse ciblée restreint le nombre de molécules identifiables dans un même échantillon, alors que cette méthode permet de détecter nettement plus de molécules. Ça nous donnera une idée du chantier qui est derrière et une perspective sur la réalité de la contamination de nos ressources en eau.
Pour l’instant, nous ne voyons peut-être que la partie émergée de l’iceberg. On ne trouve que ce que l’on cherche finalement.
Les bourses aux vélos redémarrent avec la rentrée. Tout se déroule en une journée : les ventes auront lieu le matin et les achats l’après-midi, à la halle du marché du Neudorf.
Après la période de vacances, la première « bourse aux vélos » de l’année scolaire se tiendra le dimanche 3 septembre à la halle du marché de Neudorf. L’événement est organisé par le CADR 67 en partenariat avec Vélostation.
Le dépôt de vélo pour la vente a lieu de 9h à 12h. Chaque bicyclette sera contrôlée avant l’enregistrement et 2€ seront demandés au moment du dépôt. Une fiche sur l’état du vélo et les éventuelles réparations à faire sera réalisée dans la foulée. « On ne récupérera que les vélos en état de fonctionnement. Le but est qu’une personne puisse repartir avec l’après-midi », explique Fabien Masson, directeur de CADR 67.
Deux-roues bradés en fin de journée
Chaque année, près de 400 vélos sont déposés, principalement des vélos de ville, mais également des VTT, vélos de route et bicyclettes pour enfants. « Le choix des vélos dépend de ce qu’on nous a apporté le matin même. Depuis quelques années, on reçoit des vélos à assistance électrique ou même des vélo-cargos, mais c’est plus rare », raconte le directeur de CADR 67.
La vente aura lieu de 14h à 17h par chèque, espèces ou carte bancaire. Les derniers vélos invendus seront bradés à -10% ou bien restitués, de 17h à 18h.
La deuxième bourse aux vélos de la rentrée est prévue le 24 septembre. « Les prochaines éditions auront lieu en mars ou avril mais la date n’est pas encore définie », précise Fabien Masson.
Mercredi 23 août, la Fédération départementale des chasseurs de Moselle a annoncé que la gendarmerie nationale « souhaitait associer » les chasseurs à la surveillance du rassemblement évangélique tzigane prévu la première semaine de septembre. Pourtant, 400 gendarmes sont attendus sur les lieux et la préfecture nie avoir fait appel à la fédération.
lI y a le bon chasseur et le mauvais chasseur. Le bon chasseur, il voit quelque chose et il tire. Le mauvais chasseur, il voit quelque chose et il tire aussi. Mais c’est . . .
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La décision disciplinaire à l’encontre de Michaël Langlois, maître de conférences en théologie protestante, accusé par une dizaine d’étudiants de comportements déplacés, a été publiée cette semaine à l’Université de Strasbourg. Il a interdiction d’y enseigner pendant trois ans.
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Partiellement incendiée durant l’été, l’école Marguerite Perey restera close en septembre. Lors d’une réunion publique tumultueuse lundi, les élues et le personnel encadrant ont tenté de rassurer des parents fébriles.
Rien qu’à l’oreille, on peut flairer le succès d’une réunion publique ; celle réunissant les parents d’élèves de l’école primaire Marguerite Perey, lundi 28 août, n’y déroge pas. Tout commence doucement, pianissimo, alors que les familles attendent studieusement les explications sur l’organisation de la rentrée scolaire. Une semaine plus tôt, le mardi 22 août, ils découvraient dans un mail de la mairie que l’établissement de leurs enfants resterait fermé à cause de trois départs d’incendies, provoqués en réaction à la mort de Nahel durant l’été. Nocive pour la santé, la suie imprégnerait encore une partie des murs et du mobilier.
Une heure plus tard, c’est la cacophonie. Entre les indignations du public, les appels au silence venant de l’estrade et le vacarme des enfants, difficile de suivre. L’explication des élues de la Ville, des directrices d’école et du personnel de l’Académie de Strasbourg n’auront pas convaincu l’audience. Plusieurs parents dénoncent le manque de consultation, la communication tardive et les difficultés d’adaptation à l’organisation décidée pour la rentrée.
Redéploiement tactique des enfants
À l’estrade, la directrice académique adjointe des services de l’Éducation nationale, Valérie Bistos, se voulait pourtant rassurante. « Ce soir, nous voulons que vous soyez rassurés et éclairés dans la réorganisation que nous avons mis en place. » L’adjointe à la maire chargée de l’éducation, Hülliya Turan, renchérit :
« L’ensemble des partenaires sont présents pour offrir la scolarité la plus agréable possible pour les enfants. Toutes les conditions sont réunies pour que les enfants réintègrent l’école Marguerite Perey après la Toussaint. »
La directrice de l’école Marguerite Perey, Nathalie Amman, rappelle l’organisation de la rentrée : les quinze classes de l’élémentaire Marguerite Perey vont être réparties entre les écoles Wurtz et Langevin :
« La constitution des classes ne bougera pas, elles resteront les mêmes. Et concrètement, elles s’ajouteront aux classes des autres écoles. Dans une salle, il y aura donc deux fois treize enfants. »
Soit 26 élèves encadrés par deux instituteurs qui feront classe ensemble. « C’est quelque chose que l’on fait régulièrement dans d’autres contextes, comme dans les dernières semaines du CE1, pour habituer les enfants à être plus nombreux dans une pièce, » indique Nathalie Amman.
Cette organisation d’urgence allonge les temps de trajets pour les parents. Suivant l’endroit où ils habitent, cela peut représenter une dizaine de minutes supplémentaires pour déposer leurs enfants. Là aussi, la directrice se veut rassurante :
« Nous avons pris ça en compte, nous décalons de dix minutes toutes les sonneries. Désormais, les portes s’ouvriront à 8h30 et les enfants démarreront à 8h40, puis ils finiront à 12h10, etc. »
« Je suis déçue de la façon dont vous gérez les difficultés »
Après cette dernière annonce, le public s’agite soudain. Dès que le micro commence à circuler, Aida s’en saisit et n’hésite pas à être directe :
« On est à quelques jours de la rentrée et vous nous mettez face au fait accompli. J’aurais aimé qu’on soit consulté, on a des délégués pour ça. Et puis, pour les parents qui travaillent le matin, une minute, c’est une minute. Comment on fait, quand on a un enfant qu’on doit déposer à la maternelle Perey (qui reste ouverte NDLR) et d’autres à Wurtz ou Langevin ? Je suis déçue de la façon dont vous gérez les difficultés. »
Une longue acclamation appuie son propos, alors que les encadrants font la moue. La directrice de l’école Perey évoque timidement la constitution d’un « pédibus » – un ramassage scolaire à pied – que les parents pourraient mettre en place eux-mêmes. Hülliya Turan tente un retour au calme :
« Si on n’a pas le silence, on ne pourra pas se comprendre. Et si cette réunion se tient maintenant, c’est parce que nous étions en plein été, on ne pouvait pas prévenir les parents plus tôt. »
« Ça compte, ces minutes en plus »
En parallèle, les professeurs accrochent aux murs des affiches avec la composition des classes. Dans les minutes qui suivent, les parents désertent progressivement leurs chaises pour voir ces listes et des enfants commencent à gambader dans le gymnase. Après environ une heure de discussion, dans le brouhaha, la fin de la réunion est actée.
Venue avec sa fille, Myriam reste déçue à la fin de la séance :
« On était assis derrière, on n’entendait pas tout. Et pour la rentrée, j’aurais aimé qu’on nous demande à quel établissement on souhaite être transférés, pour moi c’est plus rapide d’aller à Langevin. Je commence à bosser à 9h à l’hôpital d’Hautepierre et je n’ai pas de voiture, ça compte ces minutes en plus. »
Pour économiser du temps, plusieurs parents auraient souhaité que les enfants soient accompagnés vers l’école. « La Ville aurait pu mettre en place un pédibus, plaide Yasmine. L’église du quartier le fait pour accompagner les enfants qui vont vers l’aide aux devoirs de la paroisse, ça ne me paraît pas si difficile à organiser. Si on avait consulté les parents, on aurait pu leur suggérer. »
Belinda abonde, en insistant sur la sécurité des enfants : « Il y a un petit qui s’est fait heurter par une voiture à vélo dans la rue devant, juste avant l’été. Pour moi, il y aura deux rues à traverser, je ne peux pas envoyer mon fils seul. »
« Clestra : une résistance ouvrière » – épisode 3. En grève depuis le 3 juillet, les ouvriers de Clestra dénoncent une gestion autoritaire et opaque de leur nouveau propriétaire. Enquête sur les méthodes agressives du groupe Jestia.
Près de deux mois de grève pour les ouvriers de Clestra. Plus le mouvement social dure, plus la lutte est difficile. Employé au pôle assemblage de l’usine d’Illkirch-Graffenstaden, Philippe a dû renoncer à ses vacances au Portugal pour fêter l’anniversaire de . . .
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Les universités d’été du PCF sont l’occasion pour les militants de se former à travers les conférences et autres cours magistraux dispensés par des chefs de section thématique, cadres du parti et universitaires. Les débats sur la stratégie et les propositions attendront.
Depuis vendredi 25 août, les abords de l’Université de Strasbourg reprennent vie, après plusieurs semaines de vacances estudiantines. Pour la deuxième année consécutive, le Parti communiste français (PCF) a choisi d’établir son campus de rentr . . .
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Le tribunal correctionnel de Strasbourg doit juger neuf prévenus de trafic de drogue mardi 17 et mercredi 18 octobre, après une enquête de plusieurs années menée par la police entre Strasbourg et Bruxelles, de 2019 à 2022. Récit au cœur d’une petite bande.
Tout commence en janvier 2019, lorsque les policiers de la sûreté départementale sont prévenus que Clémence fournit de la résine de cannabis à son compagnon détenu à la prison d’Oermingen, Outhmaine, lors de leurs . . .
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Les jardins familiaux de Hochweg, dans le quartier Cronenbourg, sont devenus pénibles pour leurs locataires, qui se font mordre par une espèce de fourmi invasive, la Tapinoma magnum. La Ville de Strasbourg est pour l’instant sans solution.
Au sol, ça grouille. Sur les murets, ça grouille. Sur les arbres, ça grouille … Dans les jardins du Hochweg à Cronenbourg, à peine le pied posé au sol, des dizaines de petites fourmis grimpent dessus. Cette fourmi, c’est la Tapinoma magnum. La 75e espèce de fourmis recensée en Alsace en 2023. Originaire des régions méditerranéennes, cette fourmi de petite taille aime les climats chauds et les terres arides.
« C’est une espèce de fourmi très réactive, qui peut parfois mordre », indique Christophe Brua, président de la Société alsacienne d’entomologie. « Je ne vais même plus dans les jardins, s’exclame Giovanna, locataire d’une parcelle des jardins du Hochweg, Elles sont partout, elles vous grimpent dessus, elles mordent, elles pincent ! »
« N’étant plus dans son habitat naturel, cette espèce prend le pas sur les autres fourmis car elle n’a pas de prédateur naturel dans la région », explique Christophe Brua. Envahissante, la Tapinoma magnum crée de « super colonies » pouvant s’étendre sur plusieurs dizaines d’hectares. « Elles s’attaquent à tout », détaille Giovanna, exaspérée. « Elles tuent les autres espèces, elles détruisent les potagers, mangent nos fruits… C’est infernal. »
« Il y a deux ans, les fourmis ont commencé à arriver et après, ça s’est emballé. En un an, leur présence a été exponentielle. Aujourd’hui, les 37 parcelles des jardins sont infestées, l’envergure de la colonie est incroyable », affirme Giovanna, dépitée qui craint qu’elles « finissent par sortir des jardins et, lorsqu’elles seront arrivées dans les habitations autour, ce sera une véritable catastrophe ».
Une espèce très difficile à combattre
« C’est une espèce très résistante et lorsqu’on essaie de l’éradiquer, les autres espèces de fourmis peuvent en souffrir également », rapporte Christophe Brua qui rappelle que « dans un écosystème à faible biodiversité, plus on tente de l’éradiquer, ce qui détruit les autres espèces et la végétation alentour, plus on crée un environnement adéquat à son développement ».
Giovanna, après de nombreuses tentatives, a fini par abandonner :
« J’ai essayé toutes sortes de produits. J’ai commencé par les poudres anti-fourmi qu’on peut trouver sur le marché, sans succès. Ensuite, j’ai répandu un mélange de sel et de sucre, le sucre attire la fourmi et le sel la tue. Mais toujours aucune amélioration. J’ai également tenté de déverser de l’eau bouillante dans les fourmilières pour atteindre la reine, mais ça n’a pas fonctionné non plus. Elles sont tenaces… »
Selon Christophe Brua, pour en venir à bout, « il faut procéder à une action réfléchie et ciblée ». Première étape : définir la zone dans laquelle la Tapinoma magnum est présente. Ensuite, trouver la fourmilière et faire entrer un insecticide. « Le spinosad peut être très efficace contre ces fourmis », affirme l’entomologiste qui détaille :
« Le meilleur moyen, c’est de mettre un piège près de la fourmilière. Un appât sucré, dans lequel on mélange le spinosad. Les fourmis ouvrières vont venir le collecter et le ramener dans la fourmilière, la détruisant de l’intérieur. »
Depuis l’été 2022 au moins, les locataires des jardins familiaux essaient d’alerter la Ville de Strasbourg à propos de cette invasion. « J’ai tenté plusieurs fois d’avoir la responsable des jardins familiaux au téléphone », précise Giovanna, « mais sans succès. J’ai écrit un mail en juillet, qui est toujours sans réponse. »
Un silence incompréhensible pour la jardinière du dimanche, qui relève :
« On est en colère parce qu’à la moindre haie mal taillée ou pelouse non tondue, on reçoit un rappel à l’ordre de la Ville par courrier dans la foulée. Et pour un problème aussi handicapant, il ne se passe rien, tout le monde s’en fout. Je ne comprends pas pourquoi il n’y a aucune réaction de la Ville. On nous laisse nous débrouiller seuls mais on est complètement dépassés. »
La Ville de Strasbourg affirme que la responsable des jardins s’est rendue sur place dès le lendemain de l’alerte. Le 27 mai, Henry Callot, entomologiste co-auteur de la Liste de référence des fourmis d’Alsace et expert auprès des Musées de Strasbourg, était aux jardins du Hochweg pour constater la présence de la fourmi Tapinoma magnum pour la Ville mais Giovanna, comme ses voisins de parcelle, n’en savait rien.
Une réaction trop lente de la Ville de Strasbourg
À en croire Christophe Brua, qui a l’habitude de travailler avec la Ville sur ces problèmes, cette inaction n’a rien d’étonnant :
« Il y a toujours eu une lenteur et un manque de réactivité de la Ville de Strasbourg sur ces questions. Déjà avec le moustique tigre, les premières alertes datent d’une dizaine d’années et ce n’est que depuis un an ou deux que des opérations d’envergure sont menées. »
Pourtant, d’après lui, le meilleur moyen de lutter contre ces espèces invasives, c’est « d’être le plus réactif possible à l’apparition des premiers foyers ».
Contacté par Rue89 Strasbourg, le service des Espaces Verts et de la Nature (SEVN) de la Ville de Strasbourg a répondu par écrit avoir contacté la plateforme « Espèces exotiques envahissantes du Grand-Est » pour « solliciter de l’aide » mais en vain :
« La plateforme nous a informé que Tapinoma magnum n’est pas identifiée comme une espèce exotique envahissante prioritaire en région Grand Est et que, par conséquent, elle ne peut intervenir. La collectivité continue de chercher des solutions pour endiguer la propagation de l’espèce. »
Désemparés, Giovanna et son mari pensent de plus en plus à laisser leur jardin :
« C’est trop de travail et beaucoup trop d’inconvénients. Jardiner, c’est censé être un plaisir mais là, on ne peut plus rien faire… Ce n’est pas faute d’avoir essayé de faire bouger les choses. »
Selon elle, deux de leurs voisins ont déjà rendu leur jardin depuis le début de l’invasion.
Ateliers, expositions, projections vidéos et concerts sont prévus samedi 2 septembre pour la Fête interculturelle du quartier Gare à Strasbourg.
Réunir les habitants du quartier autour d’animations culturelles, c’est le but de la Fête interculturelle du quartier gare, depuis que l’organisation de ce rendez-vous annuel a été repris par le centre socio-culturel du Fossé-des-Treize, en lien avec une vingtaine d’associations, dont Village action jeunesse (Vilaje) et Actions citoyennes interculturelles (Astu). Impliquée également, toute la galaxie d’Artefact, venue en voisine et présente avec des œuvres de L’Ososphère et des ateliers.
La début de cette fête de quartier est prévu samedi 2 septembre à partir de 15h avec une première partie proposant des animations et des ateliers tandis qu’une programmation de concerts doit débuter à 19h.
Différents stands seront répartis le long de la rue du Hohwald, et notamment deux ateliers de la plateforme Artefact. Le premier, « Médialab », est un espace ouvert dédié à la fabrication et la production d’objets médiatiques. Des habitants volontaires seront interviewés, ils pourront raconter une histoire suivant une thématique précise par exemple. Cet atelier radiophonique est conçu en collaboration avec Radio en construction et le studio de création visuelle Les Indépendants.
« Virtualab » propose aussi quatre films en réalité virtuelle sur le monde vaudou, une expérience à vivre grâce à des casques de réalité virtuelle qui seront mis à disposition.
Exposition de croquis sur les habitants du quartier
Le collectif « Des Châteaux en l’air » invite les habitants du quartier à apporter « leurs plus belles tentures » à la laverie de la Porte de Schirmeck à partir de 6h et jusqu’à 15h. Les participants feront sécher leur linge sur un fil tendu dans la rue du Hohwald ; le but sera d’installer ces tissus dans l’espace et de manière collective. Une remise des prix aura lieu à 17h. Une exposition des croquis de Nicolas Leurent mettra en évidence la complicité entre les habitants du quartier Gare.
Un espace dédié à la projection vidéo sera également mis en place. Une série de créations des étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg (Ensas) sera retransmise, ainsi que d’autres vidéos produites par Artefact avec les habitants du quartier.
Dur Chaton pour conclure
Une borne d’écoute retransmettra des productions sonores réalisées en mars par des jeunes du centre-socio culturel du Fossé-des-Treize, avec par exemple leurs retours d’expérience après un concert à la Laiterie. La fanfare du groupe Balustrad doit déambuler dans la rue entre 15h30 et 16h puis entre 18h15 et 18h45.
Un concert Bizim Orkestra, d’insipiration folklorique turque, est programmé à 19h puis la journée s’achèvera avec un concert de Dur Chaton (electro pop française – voir notre article) de 20h30 à 21h30 et l’immanquable Bingo Karaokéké de Vladimir Spoutnik à partir de 22h.
En septembre, Strasbourg se réveille et toute une série de rendez-vous majeurs attendent leur public. Voici notre sélection parmi cet agenda foisonnant.
La rentrée est marquée à Strasbourg par la programmation de trois rendez-vous très installés : les Bibliothèques idéales, le Festival européen du film fantastique et le festival de musique contemporaine Musica, qui fête cette année ses 40 ans tout de même. En outre, toutes les structures culturelles de Strasbourg seront présentes place du Château samedi 9 septembre, de 10h à 19h, pour présenter leur saison et proposer les abonnements de saison. Cette journée sera agrémentée par de nombreuses animations.
Découvrir l’art de la rue avec Colors
Colors, le festival du graffiti et de l’art urbain – entièrement gratuit grâce à un financement de l’entreprise Socomec – est prévu du 1er au 24 septembre, principalement au quartier gare – Laiterie. Chaque week-end, il sera possible de rencontrer une soixantaine d’artistes locaux ou internationaux (Organe K, Manolo Mesa d’Espagne, Gleo de colombie,…) et leurs œuvres. L’événement propose aussi des visites guidées dans le quartier Laiterie à la recherche des nouvelles créations extérieures ou intérieures, comme le garage de l’hôtel Graffalgar (21 rue Déserte) et les nouveaux locaux de l’École de commerce ESCM (45 rue du Faubourg-National).
Pour les familles en quête de sorties, plusieurs chasses au trésor en réalité augmentée auront lieu du 1er au 25 septembre. Équipé d’un téléphone et d’un peu de bon sens, les participants pourront partir à la recherche d’affiche « d’animaux totems » et tenter de résoudre des énigmes.
Cette cinquième édition sera également marquée par une programmation « Hors les murs ». Jusqu’au 1er octobre, des événements et des ateliers se dérouleront à Strasbourg, Schiltigheim, Sélestat et Bischheim. La programmation sera dévoilée au fur et à mesure sur le site du festival et leurs réseaux sociaux.
À la rencontre des nouveaux talents avec Campus alternatif
Temps fort de la rentrée étudiante, proposé par le Crous de Strasbourg et le Service de l’action culturelle (Suac) de l’Université de Strasbourg, Campus alternatif met en lumière quatre groupes de musique du Grand Est lors d’une soirée concert en plein air jeudi 7 septembre à partir de 17h30. Parmi eux, le jeune groupe de pop-rock Salle TV, finaliste du tremplin musical du Crous, viendra proposer ses sons parfois joyeux, mélancoliques ou furieux.
La soirée sera également rythmée par la pop et le jazz de la chanteuse Mau, le hip-hop de Trapoline ou encore le rock indé de Jewly (voir notre article dédié). Des foods trucks, un bar et des jeux en bois seront mis à disposition.
« Faut vivre ! » avec les Bibliothèques Idéales
Strasbourg sera officiellement la capitale mondiale du livre dès mars 2024 pour une année. En attendant, les Bibliothèques Idéales proposent soixante rendez-vous littéraires pendant dix jours. Du 15 au 24 septembre, rencontres, concerts, lectures et spectacles se succéderont à l’Aubette, mais également dans les différentes libraires de Strasbourg et dans le cadre du Parlement européen.
Outre l’amour de la littérature, le festival abordera des thèmes d’actualité, comme l’écologie, le féminisme, les violences policières, les inégalités de classe, la Russie, l’intelligence artificielle, l’islam politique… avec des invités de renom comme Thomas Piketty, Amélie Nothomb en passant par Abd al Malik, Camille Etienne, Sorj Chalandon, Julia Cagé, Rebecca Manzoni…
Don Giovani aux enfers… ou sur la scène de l’opéra
L’opéra propose un détour par les enfers en ouverture de sa saison 2023 / 2024 grâce à l’œuvre de Simon Steen-Andersen, « Don Giovani aux enfers ». Du 16 au 21 septembre, le compositeur et metteur en scène danois s’empare d’une figure célèbre – et détestablement misogyne – de l’opéra de Mozart pour lui offrir une suite dantesque.
Alors que le chemin de Don Giovani se finit dans les flammes de l’enfer dans l’œuvre originale, Simon Steen-Andersen propose au spectateur de le suivre à travers la trappe de scène dans laquelle il est tombé et de découvrir avec lui un monde à cheval entre les coulisses de l’opéra – rendus visuellement accessibles grâce à la vidéo – et l’antre des défunts. Pour rythmer cette aventure, le compositeur colle, déconstruit, assemble des musiques empruntés au répertoire lyrique, de Rameau à Berlioz en passant par Wagner. Les places sont à réserver via la billetterie en ligne de l’Opéra.
Les 40 ans de Musica
Le festival strasbourgeois Musica s’apprête à célébrer son quarantième anniversaire au service de la musique contemporaine. Du 15 septembre au 1er octobre, concerts, expositions et fictions sonores se succéderont avec la présence de plus d’une trentaine de compositeurs.
Dans cette sélection, on retrouve une exposition de croquis retraçant les concerts de Musica depuis sa création en 1983 et un concert de reprise d’œuvres d’Olivier Greif, au piano et au violoncelle, le 17 septembre. Le 27 septembre, des étudiants de l’Unistra, de la Haute école des arts du Rhin et d’autres en composition du Conservatoire de Strasbourg présenteront un travail autour de la notion de « safe place ». Dans le reste de la programmation, on retrouve une trentaine de propositions pour les moins de huit ans ainsi que les étonnants « Concerts pour soi » qui auront lieu au domicile de l’interprète.
Seizième Festival européen du film fantastique pour les fans de cinéma et de frissons
Du 22 septembre au 1er octobre, le plus important festival cinéma de Strasbourg – et le plus étrange – débute. Science-fiction, thriller fantastique, horreur… Un mix de films de genre, cultes et de nouveautés seront diffusés aux cinémas Star, au cinéma Vox et à l’UGC Ciné-Cité tandis qu’un Village fantastique occupe la place Saint-Thomas pendant toute la durée du festival.
Cette année, le thème principal du festival sera « le goût de la société pour les spectacles violents et ses multiples corollaires, tels que la désintégration de l’individu à des fins politiques, le voyeurisme et la médiatisation à outrance, entre autres. » Le festival sera auréolé par la présence du réalisateur américain Terry Gilliam, qui animera une masterclass, avec une rétrospective de ses films, de Jabberwocky à L’Homme qui tua Don Quichotte.
Par ailleurs, parmi la première vague de films révélés, voici ceux à noter : la comédie noire Vincent doit mourir, le premier film prometteur de Stéphan Castang, qui suit les périples d’un homme devenant, sans raison, une cible à abattre. Le film d’horreur féministe Perpetrator, de la réalisatrice américaine Jennifer Reeder ou encore le long-métrage d’animation écologiste, White Plastic Sky, de T. Bánóczki et S. Szabó qui parachute le spectateur sur une Terre confrontée à l’amenuisement des ressources et à la disparition du végétal. Les horaires des films et le reste de la programmation sont à venir.
Concert de November Ultra
Parmi les surprises de cette rentrée, à noter également la venue de la chanteuse November Ultra au Musée Würth d’Erstein, qui outre ses expositions régulières d’art contemporain, propose désormais une programmation culturelle. Les Strasbourgeois ont pu découvrir November ultra en 2021 au Pelpass festival, où elle avait charmé l’assistance avec sa voix ouatée et sa sensualité partagée. Il faut profiter de son passage, samedi 23 septembre à 20h30.
La Rentrée des luttes avec Rue89 Strasbourg
Et dans un autre registre, plus engagé, Rue89 Strasbourg organise avec le Phare citadelle la Rentrée des luttes, samedi 16 septembre à partir de 13h. Une journée pour se rencontrer, échanger et débattre sur des enjeux locaux, ce qui nous inquiète, ce qui nous donne de l’espoir, trouver les moyens de s’engager à Strasbourg et les bons collectifs pour le faire, interroger la place des médias dans le débat public local, évoquer avec eux le travail des journalistes, réfléchir sur les luttes actuelles et à venir face à la catastrophe environnementale, la persistance des discriminations, la montée des idées d’extrême-droite… Les détails et la programmation complète dans notre agenda.