Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Séisme au Maroc : où et comment participer à l’aide humanitaire depuis Strasbourg

Séisme au Maroc : où et comment participer à l’aide humanitaire depuis Strasbourg

Plusieurs structures se mobilisent depuis l’Alsace et Strasbourg pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre au Maroc, le plus important jamais enregistré dans le pays.

Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, un tremblement de terre de magnitude 7 a secoué le Maroc. L’épicentre se situe dans la province d’Al-Haouz, plusieurs régions du Sud-Ouest de Marrakech sont ravagées. Lundi 11 septembre, un bilan encore temporaire faisait état d’au moins 2 500 morts et quasiment autant de blessés.

L’impact du séisme dans la commune de Tizi N’Test dans la province de Taroudant Photo : Alyaoum24 / Wikimedia Commons / cc

Depuis Strasbourg, plusieurs structures alsaciennes se mobilisent pour venir en aide aux victimes de la catastrophe.

L’association Action solidarité, formée par plusieurs chefs d’entreprises, est mobilisée pour assurer une collecte des dons à partir des mosquées, clubs sportifs, centres socio-culturels, etc. Des camions doivent partir jeudi 14 septembre d’un entrepôt à Reichstett selon le président d’Action solidarité, Youssef El Archi, qui attend les autorisations de Rabat pour partir.

La collecte d’équipement a débuté à Reichstett Photo : remise Action solidarité

Convoi d’Action solidarité, les dons en matériel de premiers secours, vêtements, médicaments et nourriture non périssable sont via plusieurs points de collecte :

    Grande mosquée de Strasbourg, Institut Al-Andalous de Schiltigheim, club de foot de Cronenbourg FCK 06, mosquée de Hautepierre, mosquée Salam de la Montagne-Verte… Entrepôt d’Action solidarité, 3 rue de l’Industrie à Reichstett. Contact : Brahim Ajdi au 06 69 03 15 15.

Investie notamment auprès des chibanis, ces vieux travailleurs maghrébins, l’association Calima ne se lance pas dans une collecte de multiples produits, mais choisit de se concentrer sur l’aide à la reconstruction d’un village, Adassil, à 80% détruit selon Mustapha El Hamdani. « Les gens sur place ont ce qu’il faut en couvertures et abris mais ils ont un besoin de fournitures médicales, notamment de médicaments pour les enfants. »

Reconstruction d’Adassil, contacter l’association Calima au 09 83 08 65 67 ou par mail : calima.alsace@yahoo.fr

Solidariteam récolte des produits d’hygiène et denrées non périssables : les dons peuvent être déposés dans toutes les agences et antennes de leur partenaire Ophéa, tous les jours de 8h à 12h jusqu’au 28 septembre.

L’association Partages échanges organise des collectes de produits d’hygiène, affaires scolaires, couvertures, au centre Échanges au 9 avenue de l’énergie à Bischheim ou au CSC du Marais au 8 rue de Touraine à Schiltigheim.

Il est aussi possible de faire un don d’argent par virement en mettant l’intitulé « Solidarité Maroc » (IBAN : FR76 3000 3023 8300 0501 8936 846). Les dons seront transférés et serviront à acheter sur place des produits de première nécessité.

L’Association générations solidaires (AGS) à Strasbourg – Koenigshoffen a mis en place plusieurs points de collecte. Tenue depuis 24 ans par Mohammed Messaoudi, elle se charge de récolter des biens de première nécessité, chez des particuliers, des magasins ou dans des mosquées, pour les envoyer au Maroc via un premier convoi de trois semi-remorques dont le départ est prévu jeudi 14 septembre. Pour faire un don d’argent par virement bancaire : IBAN FR76 1513 5090 1708 7717 1707 020.

La collecte à Pro-Inter à Illkirch-Graffenstaden a débuté dès samedi Photo : Mohammed Messaoudi / doc remis

Convoi de l’AGS, départ au matin du jeudi 14 septembre du magasin Pro Inter d’Illkirch-Graffenstaden.

    Vêtements, nourriture non périssable, médicaments et fauteuils roulants à déposer au magasin Pro Inter, 1 rue du Hoelzel à Illkirch-Graffenstaden aux horaires d’ouverture. Produits d’hygiène et médicaux au magasin BIM Market, 6 rue Charles-Péguy à Strasbourg – Hautepierre, aux horaires d’ouverture. Matériel de soins de premiers secours (pansements, médicaments, compresses, produits antiseptiques et désinfectants…) à déposer chez Najat Abddedaïm au 2 avenue des Roselières à Obernai (07 66 52 16 02). Vêtements, nourriture non périssable, eau en bouteille, produits d’hygiène (savon, couches pour bébés, lingettes), médicaments, antiseptiques et matériel de couchage (tentes, matelas en mousse, couvertures) à déposer à la mosquée d’Ensisheim au 14 rue des Marronniers tous les jours de 17h à 20h et ces mercredi 13 et samedi 16 septembre de 14h à 16h. Les personnes qui viennent prier à la mosquée auront également accès à la collecte lors de chaque prière.

Cet article sera mis à jour au fur et à mesure que les initiatives alsaciennes en faveur des victimes du séisme nous parviendront.

Bertrand Pauvert relaxé pour 14 faits de harcèlement sexuel sur des étudiants, condamné pour un seul

Bertrand Pauvert relaxé pour 14 faits de harcèlement sexuel sur des étudiants, condamné pour un seul

Mercredi 6 septembre, la cour d’appel de Colmar a prononcé la relaxe du professeur Bertrand Pauvert pour des faits de violence et de harcèlement sexuel sur plusieurs étudiantes. Seule la condamnation pour harcèlement sexuel sur un étudiant a été confirmée.

Plus d’un an après sa condamnation à 12 mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer pendant trois ans, le professeur de droit public à l’Université de Haute Alsace (UHA) Bertrand Pauvert a été relaxé par la cour d’appel de Colmar mercredi 6 septembre pour la quasi-totalité des faits de harcèlement sexuel et de violence qui lui étaient reprochés. La cour n’a retenu qu’un seul témoignage de harcèlement sexuel, pour lequel Bertrand Pauvert a été reconnu coupable et condamné à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis et une interdiction d’enseigner pendant un an. L’audience de première instance du tribunal correctionnel de Mulhouse ayant eu lieu à l’été 2022, l’enseignant a purgé cette dernière peine et pourrait donc reprendre ses cours à l’UHA.

Bertrand Pauvert, professeur de droit public à l’Université de Haute Alsace, était poursuivi pour harcèlement sexuel et violence. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

La connotation sexuelle ne suffit pas à caractériser le harcèlement

Dans ce dossier, quinze étudiants, surtout des étudiantes, ont témoigné contre le professeur Bertrand Pauvert. Mais pour la cour d’appel de Colmar, la plupart des témoins ne cumulent pas les trois éléments constitutifs du harcèlement sexuel. Nadia (le prénom a été modifié) a par exemple entendu en cours Bertrand Pauvert lui rétorquer « L’argent vous vous le foutez là où je prenais mon plaisir avant », mais elle n’est pas considérée comme victime de harcèlement selon la cour d’appel, qui affirme dans ses motivations :

« De tels propos sont non seulement particulièrement grossiers mais comportent une connotation sexuelle indiscutable. Néanmoins il n’est pas fait état d’autres scènes la concernant, le caractère de répétition n’étant donc pas établi. Dès lors, l’infraction n’est pas caractérisée. »

Le harcèlement caractérisé pour un seul étudiant

La cour n’a donc confirmé le jugement en première instance que pour le harcèlement sexuel subi par un étudiant, Martin (le prénom a été modifié). L’étudiant avait alors entendu lors d’un échange avec le professeur : « Si je vous mets dans une cave avec sept mecs, qu’ils veulent faire de vous un bilboquet… Vous ne savez pas ce qu’est un bilboquet ? C’est une boule et un trou. » Lors d’un autre cours, après une réponse de Martin, Bertrand Pauvert lui rétorquait : « Oh tu vas trop vite c’est d’ailleurs ce que ta meuf m’a dit hier soir. » Sur ce point, la cour d’appel affirme :

« De tels propos comportent sans contestation possible une teneur sexuelle ainsi qu’un caractère dégradant et humiliant pour Martin. Dans ces conditions, ils n’ont pu que porter atteinte à sa dignité. S’agissant de deux scènes, le caractère de répétition est également établi. Dès lors, l’élément matériel de l’infraction est caractérisé. »

Mimer une sodomie n’est pas une violence pour la cour d’appel

Bertrand Pauvert avait aussi été condamné pour violence en première instance. Le professeur de droit public avait en effet mimé une sodomie derrière un étudiant appelé au tableau. Sur ce fait, la cour d’appel de Colmar estime que la victime n’a pas assez souffert pour que l’infraction de violence soit retenue :

« Les violences ne pourraient résulter que du choc émotif éprouvé par la victime à la suite des agissements de l’agresseur qui n’a eu aucun contact physique avec elle. Or cela ne ressort pas des déclarations de Simon (le prénom a été modifié), qui évoque une gêne ressentie puis avoir été rassuré quand M. Pauvert a demandé aux autres étudiants de ranger leur portable. Ce ressenti apparaît en deça de ce que la jurisprudence exige pour constituer des violences. De surcroît, l’examen médico-légal n’a retrouvé aucun retentissement psychologique chez M. Simon. »

Contacté, l’avocat de Bertrand Pauvert, Me Jonathan Muré, réagit à la décision de la cour d’appel :

« La cour nous a confirmé que les faits de violence reprochés ne sont pas caractérisés et il en va de même pour les faits de harcèlement. Les propos tenus ont un caractère graveleux, parfois un caractère sexuel, mais Bertrand Pauvert n’a jamais cherché à harceler aucune étudiante ou étudiant. Certes la relaxe est quasi-totale, avec une diminution de la peine par rapport à la première instance, mais nous gardons cependant un sentiment d’inachevé car pour un seul étudiant, la cour d’appel a estimé que deux propos à connotation sexuelle suffisent à caractériser un harcèlement. C’est pour cette raison qu’un pourvoi en cassation est en train d’être enregistré. »

Bertrand Pauvert de retour à l’UHA ?

Interrogé sur le retour du professeur Bertrand Pauvert à l’Université de Haute-Alsace, Me Jonathan Muré indique que son client « est en droit d’enseigner depuis la décision de la cour d’appel. Il va se rapprocher de l’université pour connaître les suites qu’elle entend donner à cette décision. M. Pauvert entend bien reprendre ses activités d’enseignant. »

Sollicitée, l’Université de Haute-Alsace n’a pas répondu dans les délais impartis. L’article sera mis à jour dès réception de la réponse de l’UHA, notamment sur le retour du professeur de droit public devant des étudiants de la faculté de droit.

Camille Etienne, Thomas Piketty, Mouloudji… Sept rencontres à noter aux Bibliothèques Idéales

Camille Etienne, Thomas Piketty, Mouloudji… Sept rencontres à noter aux Bibliothèques Idéales

Le plus grand rendez-vous littéraire de Strasbourg, les Bibliothèques Idéales, a lieu du 15 au 24 septembre. L’occasion de rencontrer des auteurs qui abordent des thématiques chères à notre média.

Alors que Strasbourg sera La Capitale du Livre 2024, le cycle de rencontres et de spectacles des Bibliothèques Idéales, se déploie désormais porté par une association, Relatio. Titrées « Faut vivre ! », l’édition 2023 se tiendra du 15 au 24 septembre à l’Aubette, au Parlement européen et dans les librairies de Strasbourg. Parmi la soixantaine de rendez-vous proposés, en voici sept qui touchent à des thématiques chères à Rue89 Strasbourg, de l’écologie aux luttes féministes en passant par l’acte d’engagement.

La militante écologiste Camille Etienne au Parlement européen

Le premier week-end des Bibliothèques Idéales, du vendredi 15 au dimanche 17 septembre, est en concurrence avec la Rentrée des luttes de Rue89 Strasbourg et les Journées du patrimoine, qui permettent de visiter des bâtiments culturels et autres institutions, autrement fermés au public. Les événements des Bibliothèques Idéales auront lieu dans l’hémicycle du Parlement européen.

Les rencontres avec les invités du premier week-end, comme la militante écologiste Camille Etienne, se tiendront au Parlement européen. Photo : Bibliothèques Idéales

Un cadre politique et solennel qui conviendra très bien pour recevoir la militante écologiste Camille Etienne qui évoquera comment « Sortir de notre impuissance », samedi 16 septembre à 13h. Autrice de l’essai Pour un soulèvement écologique, elle affirme que « notre impuissance (face au dérèglement climatique) est une construction qui ne nous appartient pas ». Elle reviendra sur ce qu’elle identifie comme des mythes limitants, tels que l’éco-anxiété ou la fracture générationnelle pour apprendre à les dépasser afin d’arriver à se mobiliser pour sauvegarder l’équilibre climatique de notre planète. 

Thomas Piketty et Julia Cagé sur l’histoire du conflit politique

Elle est détentrice du prix de la meilleure jeune économiste décerné par Le Monde et le Cercle des économistes et a démontré l’importance d’une information libre et de la nécessité d’une pluralité des médias (abonnez-vous !). Lui a influencé la vision de l’économie et de la répartition des richesses en publiant notamment Le Capital au XXIe siècle, devenu un succès mondial. Julia Cagé et Thomas Piketty regardent tout deux l’économie de manière politique, en mettant au centre la lutte contre les inégalités.

Thomas Piketty et Julia Cagé  viennent de publier ensemble Une histoire du conflit politique qui revient sur les comportements électoraux et les inégalités socio-spatiales en France, de 1789 à nos jours Photo : Bibliothèques Idéales

Ensemble, ils viennent de publier un long essai intitulé Une histoire du conflit politique qui revient sur les comportements électoraux et les inégalités socio-spatiales en France, de 1789 à nos jours, grâce à un travail inédit de numérisation de données électorales. Ou comment regarder en arrière pour mieux comprendre les enjeux d’aujourd’hui et de demain. Ils échangeront sur ce sujet, avec pédagogie, au Parlement européen dimanche 17 septembre à 14h

Rachid Benzine et la quête des origines

De Camus à Colette, la perte d’un parent est souvent le début d’une histoire, d’un périple pour un écrivain. Pour le héros du dernier livre de Rachid Benzine, Les Silences des pères, c’est l’occasion de partir à la rencontre de son paternel qu’il n’a connu qu’entouré de silences. De retour à Trappes, pour trier les affaires du défunt, le jeune homme découvre des cassettes audio, qui l’emporteront sur les traces de son géniteur, des mines de charbon des Trente Glorieuses aux usines d’Aubervilliers, en passant par les camps de harkis en Camargue.

Rachid Benzine vient de sortit Les Silences des pères, sorte de road trip de la mémoire. Photo : Bibliothèques Idéales

Grâce à ce roman, Rachid Benzine passe par le singulier pour réhabiliter une mémoire et des récits qui méritent de sortir du silence pour reprendre leur place dans l’Histoire. Il viendra en discuter mardi 19 septembre à 17h dans la grande salle de l’Aubette.

Un épisode du podcast féministe Les Couilles sur la table

Grand nom du podcast et du féminisme actuel, Victoire Tuaillon vient enregistrer un épisode des Couilles sur la table jeudi 21 septembre à 19h à l’Aubette. Créé en 2017, ce podcast questionne les masculinités grâce à des invités variés, comme l’autrice Virginie Despentes, la journaliste Maïa Mazaurette, le sociologue Didier Eribon ou l’auteur trans Paul B. Preciado. Il y est question de sexualité, de violences sexuelles, d’éducation, de cinéma et de politique.

Victoire Tuaillon vient enregistrer un épisode des célèbres Couilles sur la table le 21 septembre à 19 h à l’Aubette avec l’autrice Neige Sinno. Photo : Bibliothèques Idéales

Depuis mars, Victoire Tuaillon propose un nouveau cycle de discussions intitulé « Nous faire justice » afin de réfléchir, cinq ans après #MeToo, à l’impact des violences sexistes et sexuelles ainsi qu’aux différents moyens de réparations. Pour l’occasion, Victoire Tuaillon recevra Neige Sinno, autrice du livre choc de la rentrée Triste tigre. Elle y raconte d’une manière toue singulière, entre paroles intimes, littérature et analyse, les abus sexuels qu’elle a subi toute son enfance de la part de son beau-père. 

Charlotte Pudlowski et Joséphine Tassy face au désir

Longtemps resté un non-sujet, le désir des femmes manque encore de représentation et de récit. Charlotte Pudlowski et Joséphine Tassy, toutes deux invitées le samedi 23 septembre à 18h à l’Aubette, participent à y remédier avec leurs deux derniers ouvrages. Joséphine Tassy, 26 ans, livre un premier roman aussi épatant qu’original avec L’Indésir. Elle emmène son lecteur sur les traces d’une jeune femme, coincée dans sa relation au monde, à elle-même et à son désir.

Charlotte Pudlowski et Joséphine Tassy viennent parler de désir féminin le samedi 23 septembre à 18 h dans l’Aubette. Photo : Bibliothèques Idéales

Pionnière du podcast narratif, Charlotte Pudlowski a proposé à six autrices de poser, sur papier cette fois, une histoire de désir féminin, écrite pour les femmes. Emma Becker, Wendy Delorme ou encore Marina Rollman se sont prises au jeu et livrent des récits érotiques, piquants et féministes pour délier la parole. 

Des hommages à Mouloudji, Christophe, Marceau…

En plus de ces rencontres, des spectacles rythmeront ces dix jours. L’occasion de rendre hommage au patrimoine littéraire et musical, avec une soirée samedi 23 septembre qui débutera dès 18h30 avec un concert littéraire autour du chanteur et auteur Marcel Mouloudji. C’est de sa chanson L’amour, l’amour, l’amour qu’est tiré le nom de cette édition des Bibliothèques Idéales : « malgré les grands yeux du néant, c’est pour mieux nous manger enfant et les silences et les boucans, faut vivre ! »

En deuxième partie de soirée, un groupe de musiciens, chanteuse, comédienne et amis rendront hommage à l’artiste Christophe. D’autres rendez-vous seront proposés en amont, avec un autre hommage musical et dansé au mime Marcel Marceau, vendredi 22 septembre à 19h.  

Les urgences hospitalières de Strasbourg brièvement saturées après la cyberattaque du groupe Saint-Vincent

Les urgences hospitalières de Strasbourg brièvement saturées après la cyberattaque du groupe Saint-Vincent

Après la cyberattaque du réseau informatique du groupe hospitalier Saint-Vincent au soir du mercredi 6 septembre, les urgences des Hôpitaux universitaires de Strasbourg ont fait face à une « saturation inhabituelle » jeudi. Vendredi, la situation est redevenue normale.

Mercredi 6 septembre au soir, le groupe hospitalier Saint-Vincent (GHSV) a été victime d’une cyberattaque impactant « l’ensemble des établissements de la fondation », soit plus d’une trentaine de structures médicales dans les Grand Est. Parmi elles, les cliniques Sainte-Anne à Strasbourg et la polyclinique Saint-Luc à Schirmeck, qui disposent toutes deux d’un service d’urgences médicales.

Des urgences « saturées »

Malgré la communication du groupe, assurant une prise en charge « sans perturbation » des patients dans ses cliniques, une communication du syndicat CGT des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) décrit l’arrivée aux urgences hospitalières de trois patients qui auraient dû être envoyés à Sainte-Barbe ou Saint-Luc. Selon nos informations, le Samu du Bas-Rhin aurait essuyé des refus des établissements du GHSV lorsque le service a tenté d’y adresser des patients.

Toujours selon la CGT des HUS vendredi 8 septembre, deux autres personnes ont été déplacées de la clinique Sainte-Anne aux HUS dans la soirée de jeudi. Selon la communication des hôpitaux publics, les urgences hospitalières étaient victimes d’une « saturation inhabituelle avec des délais d’attente peu fréquents » jeudi à partir de 11h. À 18h le même jour, « la situation est redevenue normale », conclut la communication des HUS.

Directeur du groupe hospitalier Saint-Vincent, Frédéric Leyret dément les transferts annoncés par la CGT et assure que les urgences des cliniques du groupe fonctionnement normalement même si elles sont en « sous-activité » : « On aimerait bien que le Samu nous envoie plus de patients », explique-t-il.

Un fonctionnement dégradé jusqu’au 18 septembre

Dans les établissements du GHSV, aucun échange de mail n’est possible, ce qui pose surtout un problème pour la gestion de l’établissement – factures, commandes, approvisionnements… Un retour à la normale est promis pour lundi 18 septembre « au plus tard » selon Frédéric Leyret. « Après l’intrusion, nous avons estimé à dix jours la durée du fonctionnement en mode dégradé de nos services, précise le directeur du GHSV, mais nous devrions disposer d’éléments remis en fonctions dès lundi 11 septembre ».

Le groupe est épaulé dans cette crise par l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est et bénéficie du soutien technique de l’Agence nationale de santé et de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. « Nos équipes informatiques ont été formées à cette situation, les interruptions du service informatique sont fréquentes », assure Frédéric Leyret.

« Cette fois-ci, ils ont réussi »

L’établissement a porté plainte contre X auprès de la police judiciaire jeudi 7 septembre. « Il y a tout le temps des tentatives d’intrusion dans nos systèmes, rappelle le directeur du groupe hospitalier confessionnel. Cette-fois ci ils ont réussi mais nous avons pu la stopper rapidement ».

Les services d’imagerie médicale situés dans les établissements de santé du groupe Saint-Vincent ne sont pas impactés par l’attaque, explique quant à lui Laurent Sobel, directeur d’exploitation du groupe MIM, qui opère une partie de ces services. « La menace a été identifiée tôt et nous avons coupé tous nos réseaux jusqu’à ce que la menace soit isolée », précise-t-il à Rue89 Strasbourg. « Nous avons notre propre réseau qui est cloisonné et il n’y a aucune violation de donnée », conclut-il.

Contactée, la communication de l’ARS n’a pas donné suite à notre demande d’information à l’heure de publier cet article.

Aux Compotes Café, le photographe Adrien Labit redonne un visage à « ceux qui ne sont rien »

Aux Compotes Café, le photographe Adrien Labit redonne un visage à « ceux qui ne sont rien »

Du 9 septembre au 6 octobre, le journaliste et photographe Adrien Labit expose dans le café et espace de travail partagé Les Compotes. Son projet, intitulé « Ceux qui ne sont rien », redonne un visage à la foule par des portraits pris en manifestation contre la réforme des retraites.

Des photos de manif, oui. Mais des portraits, s’il vous plaît. Alors que les rues strasbourgeoises connaissaient une contestation historique contre la réforme des retraites, Adrien Labit a trouvé sa propre réponse aux mots insultants du président de la République pour designer celles et ceux que la vie n’a pas épargné croisés dans les gares.

Le photographe strasbourgeois, collaborateur régulier de Rue89 Strasbourg et camarade de reportage d’Anne Mellier, a décidé d’amener son flash, ses parapluies réflecteurs et autres boites à lumière en pleine manifestation, avec un objectif : « rendre un visage à la foule des mécontents » en utilisant un matériel « habituellement réservé aux portraits de personnalités ».

Derrière la foule, des citoyens, la politique

Le résultat de la démarche est saisissant. Ces visages éclairés au flash, derrière une pancarte ou une banderole, le poing levé, rendent à la manifestation toute son humanité. Malgré l’issue de ce mouvement social, qui n’est pas parvenu à faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites, cette série de photos rappelle l’essence même de la mobilisation. Par son travail photographique, Adrien Labit rend leur singularité à chaque manifestant. Contester, prendre la rue, exprimer ses revendications, c’est déjà exister, au moins exister.

L’exposition « Ceux qui ne sont rien – Redonner un visage à la foule » a lieu dans le café et espace de travail partagé Les Compotes, dans le quartier Neudorf à Strasbourg. Elle débute le samedi 9 septembre et prendra fin le vendredi 6 octobre. Adrien Labit sera présent samedi 9 septembre à 10h30 pour un vernissage matinal qui prendra fin à la fermeture de l’espace à 13 heures.

Avec Amar Ladraa de Clestra, voyage jusqu’au mirage du redressement productif

Avec Amar Ladraa de Clestra, voyage jusqu’au mirage du redressement productif

« Clestra : une résistance ouvrière » – épisode 4. Délégué syndical CGT depuis 1995 chez Clestra, Amar Ladraa a passé sa vie à lutter pour les ouvriers de la métallurgie. Mais à 57 ans, le voilà à la tête de la plus longue grève de sa carrière. Voyage à Paris, au bout de la lutte sociale et de l’impuissance publique face au déclin industriel.

Amar Ladraa s’est levé aux aurores, ce mardi 4 septembre. Il est 6h40 et le délégué syndical CGT de . . .

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Le groupe hospitalier Saint-Vincent victime d’une cyberattaque

Le groupe hospitalier Saint-Vincent victime d’une cyberattaque

Mercredi 6 septembre à 22 heures, le système informatique du Groupe hospitalier Saint-Vincent a subi une cyberattaque. Les patients des quatre cliniques alsaciennes restent pris en charge. Une investigation est en cours pour en déterminer l’origine.

Réunion de crise à la fondation Saint-Vincent-de-Paul en début d’après-midi du jeudi 7 septembre. Depuis la veille au soir, « une intrustion a été détectée sur les systèmes d’information » du groupe hospitalier. Ses quatre cliniques alsaciennes continuent d’accueillir, pour le moment, les patients.

Dans une note interne communiquée à tout son personnel et envoyée à 15 heures, que Rue89 Strasbourg a pu consulter, la fondation Saint-Vincent-de-Paul précise sa décision « de déconnecter toutes les applications et de basculer dans un mode dégradé ».

Selon la note, il n’y aurait « aucune exfiltration de donnée » et un « signalement évènement indésirable grave » a été envoyé à l’Agence Régionale de Santé du Grand Est jeudi 7 septembre. « Une plainte sera déposée dans les prochaines heures ». Selon nos informations, le système devrait être rétabli d’ici le 18 septembre.

« Tout le groupe hospitalier » est impacté, confirme la communication de la fondation Saint-Vincent-de-Paul. Ainsi, ce sont plus de trente établissements qui sont victimes d’une intrusion informatique : les cliniques Sainte-Barbe, de la Toussaint et Sainte-Anne à Strasbourg, la clinique Saint-Luc à Schirmeck, mais également « le secteur enfant qui compte une quinzaine d’établissements dans le Grand Est ainsi que le secteur personnes âgées qui concerne quinze Ehpad ».

« Toutes les activités ont été maintenues »

À l’heure de publier cet article, « toutes les activités ont été maintenues et les patients sont pris en charge », assure le service communication de la fondation. Au comptoir d’accueil de la clinique Sainte-Barbe, ce jeudi 7 septembre à 13h, les patients sont invités à remplir un formulaire papier. Sur place, la secrétaire les remercie pour leur patience. Les médicaments sont prescrits sur papier. Les sauvegardes des dossiers médicaux sont utilisées pour assurer le suivi des personnes déjà connues de l’établissement.

Pour le moment, les boîtes mails ne fonctionnent plus tout comme les imprimantes par exemple. Mais ce jeudi soir, il n’est pas question de transférer des patients.

clinique saint barbe
Au comptoir d’accueil de la clinique Sainte Barbe jeudi 7 septembre vers 13 heures, les patients sont toujours accueillis. Photo : GK / Rue89 Strasbourg / cc

Investigation en cours

« Sans l’outil numérique la prise en charge sera plus longue mais ça ne change rien pour nos résidents », assure la communication de la fondation, qui estime que ce seront surtout les soignants qui pâtiront d’une charge de travail plus importante du fait de cette panne informatique.

Toujours selon la communication, aucun report de patient n’aurait été effectué vers les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). En fin d’après-midi, le groupe confirme que « les urgences et la maternité fonctionnent normalement ». De son côté, le service des urgences des HUS observe depuis le début de la cyberattaque une « saturation inhabituelle avec des délais d’attente peu fréquents ».

Une investigation est en cours pour déterminer l’origine de l’intrusion et de la panne.

Contournement de Châtenois : Alsace Nature porte plainte pour menaces et intimidations

Contournement de Châtenois : Alsace Nature porte plainte pour menaces et intimidations

Deux plaintes contre X pour menaces et intimidations ont été déposées par Alsace Nature et l’un de ses membres, début août. Ces faits s’inscrivent dans un contexte de tensions, lié à l’arrêt des travaux du contournement de Châtenois suite à un recours de l’association.

« On vous connaît nom, adresses maintenant fini de rigoler pour vous ! Le contournement est vital pour notre sécurité alors adieu à la vôtre. » Ces deux phrases ont été envoyées à l’adresse mail générique d’Alsace Nature . . .

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Au TJP, Kaori Ito veut mêler l’intime avec la politique et proposera des spectacles gratuits

Au TJP, Kaori Ito veut mêler l’intime avec la politique et proposera des spectacles gratuits

La nouvelle directrice du TJP de Strasbourg, Kaori Ito, a dévoilé mardi 5 septembre une saison comprenant une large part de son répertoire, avec des représentations gratuites toutes les deux semaines.

De loin, la mise en scène de la conférence de presse pourrait ressembler à celle d’un one-man show, dans un café branché. Des chaises en bois face à un pupitre improvisé, un comptoir de bistrot, des tables en vrac. Surtout, il y a le ton : léger et drôle. Pour présenter la programmation 2023-2024 du « TJP, Centre dramatique national de Strasbourg », la nouvelle directrice, Kaori Ito, sait détendre l’atmosphère.

Construite autour de la notion de « soin », la programmation ambitionne de toucher à des sujets graves ou sensibles, avec humour et douceur. L’autre objectif affiché, c’est d’ouvrir davantage le théâtre – au sens propre – à un public large, en ouvrant notamment l’accès aux locaux à la pause méridienne. 

La nouvelle directrice du TJP, Kaori Ito, est danseuse et metteuse en scène. Photo : RG / Rue89 Strasbourg / cc

« J’aime quand les sujets politiques touchent à l’intime »

« Je voulais travailler sur la notion de “soin”, parce qu’il me semble que la fragilité est de plus en plus mise en avant [dans la culture] », commence Kaori Ito. Pour être plus précise dans son propos, elle évoque l’art du « kintsugi », une technique japonaise de réparation utilisant de la poudre d’or pour colmater les brèches. « Je considère que cette poudre d’or, elle naît du dialogue entre les enfants et les artistes. »

« Ma couleur préférée » sera à l’affiche en décembre. Photo : remise

La liste des spectacles prévus reprend les ambitions de la directrice : mêler le drame et l’humour, émerveiller avec des spectacles fantastiques. Plusieurs œuvres évoquent également la politique, à travers un prisme personnel, comme le débat de trois amis sur les couleurs, dans la pièce « Ma couleur préférée » de David Bobée et Ronan Chéneau. La politique imprègne également la pièce « Nous, dans le désordre », d’Estelle Savasta, à travers la fable d’un adolescent allongé sur le sol, refusant de se lever. « J’aime bien quand les sujets politiques touchent à l’intime, quand l’artiste parle de l’intime », résume Kaori Ito.

Ouvrir grand les portes du théâtre

Durant la présentation, la directrice insiste sur sa volonté d’ouvrir davantage le théâtre et la création artistique à un public plus large ; elle résume sa vision d’une saillie : « On peut être poète même si on se sent chelou. »

Au sens littéral, la petite scène du théâtre sera ouverte tous les mardis midis pour des pique-niques ; une semaine sur deux, des petites représentations gratuites seront proposées aux curieux. Des apéros ouverts seront également au menu.

La nouvelle directrice du TJP, Kaori Ito, a été nommée pour quatre ans. Son mandat est renouvelable pour trois ans, deux fois. Photo : remise

Des groupes d’enfants seront également sollicités pour rendre leurs retours sur les spectacles, à travers le « collectif en scène » pour les 8-13 ans (regroupés autour de 2 artistes, ils créeront un spectacle) et le collectif « en images » pour les 13-18 ans (qui documenteront via l’image et l’écriture les coulisses du TJP). Les enfants du foyer Charles Frey viendront également donner leur avis, en tant que « comité expert ».

« Le tournant vers la petite enfance, ça a été nos maternités »

Au fil de la conférence, la posture des jambes et la gestuelle de la nouvelle directrice trahissent ses réflexes de danseuse. Également metteuse en scène et fondatrice de la compagnie Himé (aujourd’hui en sommeil), l’artiste originaire du Japon a été nommée par la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak pour un mandat de quatre ans à la tête du Théâtre TJP. Pour préparer cette saison, elle a pris ses fonctions dès le 1er janvier 2023. 

« Notre intérêt pour les spectacles pour enfants est récent. Le tournant, ça a été nos maternités », raconte Amela Alihodzic, directrice adjointe de la compagnie Himé – elle occupe désormais le même poste au sein du TJP. 

Amela Alihodzic, la directrice adjointe du TJP. Photo : RG / Rue89 Strasbourg / cc

Une bonne part des spectacles à l’affiche sont des créations de Kaori Ito, comme Waré Mono, Chers, Battle mon cœur ou Robot, l’amour éternel. « Il y a beaucoup de ses spectacles au programme, parce qu’elle veut se présenter au public du TJP », explique Amela Alihodzic. « Ses spectacles seront moins présents dans les saisons qui suivront. »

Waré Mono, première création au TJP

L’une de ses créations, Waré mono, est d’ailleurs toute récente : elle a été conçue directement au TJP. Juste après la présentation de la saison, Kaori Ito enfile une tenue de danse et procède à une démonstration de cette œuvre avec le danseur Issue Park (nom d’artiste).

Le spectacle Waré Mono sera joué en novembre au TJP. Photo : remise.

À deux sur scène, devant l’effigie en bois d’un mannequin désarticulé, les danseurs tournent, sursautent, se touchent et s’écartent. Le rythme des corps et de l’œuvre est lui aussi désarticulé, passant par des phases de tensions fortes. Des moments plus légers aussi, presque drôles, contrebalancent la violence de certains gestes. 

Issue Park, danseur d’origine sud-coréenne, joue dans le spectacle « Battle mon coeur ». Photo : RG / Rue89 Strasbourg / cc

« J’enseigne à des élèves jeunes, mais ce sera la première fois que je danserai devant un public d’enfants », explique le danseur Issue, dans un anglais parfait. « Il faudra garder l’attention des enfants… Mais c’est aussi le cas pour un public adulte. Ça ne changera pas ma manière de jouer. » La journée d’ouverture est fixée au 30 septembre, accompagnée d’une série de spectacles de rue, prévue pour se tenir au centre-ville. 

Des chauffeurs de bus Keolis-Striebig en arrêt maladie pour dénoncer leurs conditions de travail

Des chauffeurs de bus Keolis-Striebig en arrêt maladie pour dénoncer leurs conditions de travail

Depuis lundi 4 septembre, 45 chauffeurs de bus de Keolis-Striebig sont en arrêt maladie. Ils dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail et des inégalités entre les salariés.

C’est un mouvement social pas comme les autres. Au lieu de se mettre en grève 45 chauffeurs de bus de l’entreprise Keolis – Striebig, se sont mis en arrêt maladie depuis le lundi 4 septembre. Le motif : « On est à bout », glisse Claude (prénom modifié), l’un d’entre eux.
L’entreprise . . .

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Rentrée 2023 : chaque élève d’école élémentaire a un enseignant grâce aux contractuels et aux repêchés du concours

Rentrée 2023 : chaque élève d’école élémentaire a un enseignant grâce aux contractuels et aux repêchés du concours

Contrairement à la rentrée 2022, un enseignant se tient devant chaque classe des écoles élémentaires du Bas-Rhin ce mardi 5 septembre. Selon le syndicat FSU et le rectorat, cette amélioration est liée à l’embauche de 70 contractuels et 27 candidats aux concours repêchés dans les listes complémentaires.

« Cette rentrée, c’est du jamais vu », soufflait Agathe Konieczka du syndicat d’enseignants FSU, le 9 septembre 2022, constatant que 17,5 postes d’enseignants étaient encore vacants rien que pour les écoles élémentaires du Bas-Rhin. Pour la rentrée de l’année scolaire 2023/2024, l’ambiance est différente. Vendredi 1er septembre, Jean-Pierre Geneviève, directeur académique des services de l’éducation nationale du Bas-Rhin (DASEN), a fièrement annoncé que « tous les élèves des 745 écoles du Bas-Rhin ont bien un professeur face à eux ». D’abord sceptique sur cette annonce, le syndicat FSU confirme la nouvelle ce mardi 5 septembre, suite au comité social d’administration départemental de rentrée.

« Cette rentrée 2023 est clairement moins dramatique qu’en 2022 », observe Géraldine Delaye, secrétaire départementale du syndicat FSU :

« 27 candidats qui étaient sur les listes complémentaires (étudiants non lauréats des concours pour devenir enseignants, mais qui étaient proches de l’être, NDLR) ainsi que 33 contractuels ont été embauchés pour la rentrée. Ces 70 postes créés permettent de couvrir tous les besoins. Mais c’est la situation à la rentrée. On sait très bien qu’en cas d’arrêt ou de démission, il sera très difficile de les remplacer. En cours d’année, il y a un fort risque que des élèves se retrouvent sans professeur. »

CP rentrée 2023 rectorat
Les responsables de l’Académie de Strasbourg ont annoncé le lundi 4 septembre que tous les élèves auraient un enseignant devant eux. Photo : CB / Rue89 Strasbourg

En décembre 2022, des enseignants contractuels, employés avec très peu, voire aucune formation, avaient témoigné à Rue89 Strasbourg de leurs difficultés à assurer leur mission.

10 classes en moins dans le département

Comme chaque année, la pause estivale a été l’occasion pour le rectorat d’optimiser les faibles moyens de l’Éducation nationale. Cinq écoles ont été ouvertes et 17 écoles ont fermé, principalement dans de petits villages comme à Grassendorf, Friedolsheim ou Minversheim, afin de concentrer les ressources en regroupant les enfants dans de grands établissements. Selon le syndicat FSU, pour l’année 2023/2024, 107,5 classes ont été fermées et 97,5 classes ont été ouvertes, soit un résultat net de dix classes en moins dans le département.

« Grâce à la mobilisation d’élus, de parents et de syndicats, six classes qui devaient être fermées ont été maintenues cette année, à Erstein, Hœnheim, Sélestat, Ostwald, Vendenheim, et aux écoles Rosa Parks et Sainte-Madeleine à Strasbourg », indique Géraldine Delaye. Elle poursuit :

« Il y a des sureffectifs d’élèves dans des écoles comme Reuss ou Ampère, où nous demandions l’ouverture de classes qui n’ont pas été accordées. Le rectorat nous a expliqué qu’il fait au mieux avec les moyens qu’il a. Il essaye de respecter les classes de 24 élèves pour les grandes sections de maternelle, CP et CE1 (une ambition du gouvernement, NDLR). C’est un choix. Cela veut dire que davantage de moyens sont dirigés dans ces classes. Les autres sections sont donc souvent à 28 élèves. »

Le rectorat a tenté d’optimiser ses moyens pour la rentrée 2023. (Photo PF / Rue89 Strasbourg)Photo : PF / Rue89 Strasbourg

Le prochain comité social d’administration départemental se tiendra en janvier ou février 2024 et sera consacré à la rentrée 2024. En attendant, dans le cas où la tension est trop grande dans un établissement, le directeur académique des services de l’éducation nationale du Bas-Rhin pourra décider d’y affecter un enseignant remplaçant pour l’année scolaire.

Au ministère de l’Industrie : aucune garantie sur les emplois à Clestra, la grève se poursuit

Au ministère de l’Industrie : aucune garantie sur les emplois à Clestra, la grève se poursuit

En déplacement au ministère de l’Industrie, la délégation syndicale CGT de Clestra n’a pas obtenu satisfaction quant au maintien des emplois à l’usine d’Illkirch-Graffenstaden. La grève de l’ensemble des salariés de production entre dans son troisième mois.

« Là il y a un dialogue de sourds », constate un syndicaliste CGT de Clestra, au troisième étage du bâtiment Colbert du ministère de la souveraineté industrielle à Paris. Il est environ 11 heures, ce mardi 5 septembre. Dans une pièce cloisonnée, peut-être même fabriquée par Clestra, une délégation syndicale de l’usine d’Illkirch-Graffenstaden sort d’une heure de négociations avec Rémi Taieb, président de la société Unterland, nouveau nom de la société Clestra Metal et, fait rare et obtenu de haute lutte, Alexandre et Romain Jacot, actionnaires du groupe Jestia, repreneur de Clestra en octobre 2022.

Organisée par la Direction interministérielle aux restructurations d’entreprises, la table-ronde devait trouver une issue au conflit social qui dure depuis le 3 juillet, avec la grève de la quasi-totalité des ouvriers alsaciens. Mais rapidement, les échanges se sont tendus et à l’issue, direction et ouvriers sont à nouveau dans une impasse.

Les assurances de la direction pas suffisantes

« La direction affirme que tous les emplois pourront être maintenus dans la future usine. Mais l’usine doit déménager d’un site de 35 000 mètres carrés vers un autre de 10 000 mètres carrés. Pour nous ce n’est pas faisable de maintenir nos lignes de production, ne serait-ce que mathématiquement. Donc on attend un engagement écrit qui certifie que tous les emplois seront maintenus dans la nouvelle usine », affirme le délégué syndical et responsable régional de la CGT Métallurgie Amar Ladraa à la sortie de la table-ronde.

La direction de Clestra et ses actionnaires n’ont donc toujours pas répondu à la première revendication des responsables syndicaux de l’entreprise, soutenus par la grève de 90% des ouvriers. Ce conflit n’a connu aucune évolution depuis le début du mouvement. Après trois mois de blocage total, le groupe Jestia semble incapable d’assurer aux salariés que leurs postes seront maintenus après la deuxième phase de déménagement des lignes de production d’Illkirch-Graffenstaden vers le Port du Rhin à Strasbourg.

Au contraire même : après la réunion, les délégués syndicaux ont le sentiment que des suppressions d’emplois vont être annoncées. Dans un communiqué diffusé dans l’après-midi, la direction de Clestra a déploré que la réunion « n’ait produit aucune avancée » et a rappelé que l’entreprise « fait face à des difficultés financières depuis plus de 10 ans » et que « les prévisions d’activité (…) ont été mises à mal par les semaines de grève ». Pour la direction, le point de blocage est plutôt l’exigence par la CGT que les semaines de grève soient payées.

Amar Ladraa, délégué syndical CGT chez Clestra, devant le ministère de l’Industrie à Paris. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Le nombre de postes maintenus est à l’origine de la grève à Clestra. Après un licenciement jugé injustifié, les ouvriers soupçonnent le groupe Jestia de vouloir réduire petit à petit les missions de l’usine illkirchoise, et donc le nombre d’ouvriers alsaciens, pour les transférer vers d’autres sites du groupe. Depuis le début du mouvement social, Amar Ladraa accuse régulièrement la direction de mener un « plan social déguisé » en mettant en avant le déménagement de l’usine vers un site cinq fois plus petit.

De son côté, la direction avance que le déménagement de l’usine est motivé par un site illkirchois surdimensionné par rapport aux besoins, ce que le syndicat CGT de Clestra reconnaît. Mais les licenciements sans remplacement, les suppressions de postes, et l’opacité de la politique des ressources humaines de Clestra inquiètent les ouvriers, qui questionnent leur direction à ce sujet depuis mars. Comment vont s’aménager les postes liés à la peinture, l’assemblage, le vitrage et l’expédition des cloisons… Combien de postes seront conservés sur le site du Port du Rhin ? Les ouvriers ne parviennent pas à obtenir des réponses à ces interrogations.

Renvoi au 8 septembre

Ce n’est pas la première fois qu’une médiation entre les responsables syndicaux et la direction de Clestra échoue. En juillet, trois réunions à la Direction régionale de l’économie à Strasbourg ont eu lieu, sans qu’un accord puisse être trouvé pour mettre fin au conflit social. Mardi à Paris, la réunion s’est terminée à la demande d’un agent du ministère de l’Industrie qui a proposé, selon nos informations, que chaque partie rédige avant vendredi 8 septembre ses conditions pour conclure la « paix sociale » et reprendre la production. La délégation syndicale CGT doit quant à elle préciser ce qu’elle attend comme garanties de Jestia.

« On va manger quoi ce soir ? »

Interrogés à l’issue de la réunion, le président d’Unterland – Clestra, Rémi Taieb, et les dirigeants du groupe Jestia, Alexandre et Romain Jacot, n’ont pas souhaité répondre aux questions de Rue89 Strasbourg.

Du côté de la délégation syndicale, c’est la déception et la colère qui priment. À la fin de la réunion, l’assembleur au vitrage et délégué syndical CGT Ali Mansouri s’est emporté devant l’agent du ministère de l’Industrie :

« On va manger quoi ce soir ? Vous attendez quoi ? Que quelqu’un se suicide ? Deux mois qu’il n’y a pas un centime qui est rentré dans les comptes des familles ! Heureusement qu’il y a la solidarité. Vous nous dites “reprenez le travail” ? Comment je fais moi, j’habite à 60 kilomètres de l’usine, j’y vais comment avec le prix de l’essence ? »

De gauche à droite : Romain Jacot et Alexandre Jacot, repreneurs de la société Clestra en octobre 2022, et le président de la société Unterland Rémi Taieb. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Mercredi 6 septembre, Amar Ladraa et la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet seront reçus en fin d’après-midi par le ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure.

Deux mois après les émeutes, une rentrée scolaire très politique à Cronenbourg

Deux mois après les émeutes, une rentrée scolaire très politique à Cronenbourg

Deux mois après les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel à Nanterre, le quartier Cronenbourg a fait l’objet de toutes les attentions de la classe politique alsacienne pour la rentrée des classes, ce lundi 4 septembre.

À l’école Paul Langevin, dans le quartier de Cronenbourg, deux faunes distinctes se partagent la cour de récréation, ce lundi 4 septembre. L’une paraît studieuse, concentrée, prête pour l’année qui démarre. L’autre est plus dissipée. C’est le groupe d’élus et d’agents de la Ville, de l’Académie ou de la préfecture. Tous accompagnent la visite de leurs « chefs », la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (EELV), la préfète du Grand-Est, Josiane Chevalier, et le recteur Olivier Faron.

Cette année, tous les trois se sont accordés pour démarrer leur tournée des visites d’établissements scolaires à Cronenbourg. Deux mois plus tôt, le 27 juin, le quartier avait été particulièrement touché par les émeutes ayant suivi la mort du jeune Nahel à Nanterre. Le collège Sophie Germain et l’école Marguerite Perey ont été la cible d’incendies ; ce dernier établissement restera d’ailleurs fermé pour la rentrée. Les enfants sont notamment redirigés vers l’école Langevin.

Une partie des élèves de l’école Marguerite Perey ira à l’école Langevin, jusqu’aux vacances de la Toussaint (Photo RG / Rue89 Strasbourg / cc).

Après l’incendie, rassurer les parents

« Quels retours avez-vous sur la manière dont les choses évoluent ? » interroge Jeanne Barseghian, dès les premières minutes de la visite. En face, une psychologue scolaire se veut rassurante : « On a terminé l’année assez sereinement. On a vu l’équipe enseignante être très mobilisée, grâce à eux les enfants s’adaptent très bien. Ce sont les parents qui ont peut être le plus besoin d’être rassurés. » Une présence accrue des psychologues scolaires sera assurée au sein de l’établissement.

De gauche à droite, la préfète du Grand Est Josiane Chevalier, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian et l’adjointe chargée de la démocratie locale, Carole Zielinski. Photo : RG / Rue89 Strasbourg / cc

Après un premier échange avec les directrices des écoles Langevin et Perey, le cortège d’officiels monte vers les classes. Bouches ouvertes, les enfants de 7 à 8 ans regardent éberlués la maire et la préfète devant leur tableau. Même briefés en amont par la maîtresse, pas sûr qu’ils saisissent tous la situation. Autour d’eux, des élues municipales – Carole Zielinski, Christelle Wieder et Hülliya Turan – le député de la 3e circonscription Bruno Studer (Renaissance) et des dizaines d’agents se pressent, en plus des journalistes. « Je sais pas c’est quoi la politique, moi j’ai envie de travailler », répond le petit Léandro, en se tordant les doigts dans la bouche.

« On a œuvré pour que les enfants soient sereins »

Une heure plus tard, l’inspection s’achève déjà. Alors que la municipalité avait prévu en parallèle cinq autres déplacements dans autant d’écoles différentes, Jeanne Barseghian résume en aparté la raison de sa présence à Cronenbourg :

« C’était indispensable de venir ici ce matin. La rentrée des élèves de l’école Marguerite Perey faisait l’objet de toutes les préoccupations. On a œuvré durant l’été pour que les enfants soient sereins. C’est l’esprit du dispositif renforcé d’aide psychologique, à disposition des enfants comme des parents. […] L’autre intérêt de cette visite, c’était d’assurer la suite des travaux de végétalisation, en constatant qu’ils avancent ici. »

Dans la cour de l’école Langevin, tous les travaux devraient être terminés d’ici la fin des vacances de la Toussaint.

Chez les parents d’élèves interrogés, l’appréciation de la visite est partagée. Pour Betül, mère d’un enfant scolarisé à Langevin, la venue de la maire et de la préfète « est une bonne chose, pour l’attention qu’ils donnent aux problèmes ». Lætitia est beaucoup plus critique :

« Franchement ? On vient pour quoi, un défilé en costard-cravate ? Il n’y a même pas un petit déjeuner de présentation, avec des cafés et un petit discours. D’habitude, on avait au moins un petit speech de la directrice. »

Le recteur de l’Académie de Strasbourg, Olivier Faron, assure que les quartiers de la politique de la ville (QPV) comme Cronenbourg, bénéficient « d’une attention toute particulière. » Photo : RG / Rue89Strasbourg / cc

L’adjointe en charge de l’Éducation, Hülliya Turan, tempère cette critique : « L’objectif, ce n’était pas forcément de déranger les familles pendant la rentrée. C’est un temps important qu’on voulait leur laisser, il y aura d’autres rencontres prévues avec eux au cours de l’année. »

 « C’était important d’envoyer un signal fort »

Quelques mètres plus loin, de l’autre côté du quartier, une nouvelle visite se prépare. Devant les grilles du collège Sophie Germain, le président de la Collectivité européenne d’Alsace, Frédéric Bierry, arrive pour visiter l’entrée rénovée du collège. Avec lui, les mêmes figures reviennent : l’élue référente de quartier Christelle Wieder, le recteur Olivier Faron, le député Bruno Studer (ancien professeur d’EPS dans l’établissement) et la préfète Josiane Chevalier.

Cette dernière justifie sa deuxième visite d’un établissement du quartier dans la même matinée :

« C’était important, pour cette rentrée scolaire, d’envoyer un signal fort. On était déjà là au moment de la crise, quand les deux établissements étaient pris pour cible. On a voulu revenir. À travers notre présence, on voulait montrer notre solidarité avec eux. »

En substance, les mêmes personnes étaient effectivement venues pour inspecter les lieux en juillet. Les visages étaient fermés, le ton de la visite, sévère. Deux mois plus tard, l’ambiance est beaucoup plus légère. « L’entrée avait été très abimée suite aux émeutes, on a réussi dans un délai très court à tout remettre en forme », se félicite Frédéric Bierry. « Si on revient, c’est pour marquer notre soutien à l’ensemble du personnel. Ils ont été exemplaires face aux émeutes. »

Au centre, le président de la Collectivité européenne d’Alsace, Frédéric Bierry. Photo : RG / Rue89Strasbourg / cc

La visite se poursuit alors que les estomacs se creusent. Lorsque l’heure de la pause sonne, des collégiens sortent en petits groupes du bâtiment. Loin du raout médiatique de cette rentrée 2023, deux enseignants s’organisent pour manger devant les grilles du collège. Interrogé sur la visite des politiques, l’un d’eux hausse les épaules. « On est dans un quartier de plus en plus difficile, je crois que les parents d’élèves, comme la population du quartier, attendent des annonces. Moi aussi j’en voudrais, pour qu’on soit à la hauteur de nos ambitions de service public. »

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En soutien aux grévistes de Clestra, la France insoumise mise sur ses députés

En soutien aux grévistes de Clestra, la France insoumise mise sur ses députés

La France insoumise n’entend pas être la dernière formation de gauche à soutenir les salariés grévistes de Clestra, elle mobilise son réseau de députés. Mathilde Panot viendra à Strasbourg mercredi 6 septembre.

Rouge pétant. Dans les allées bétonnées du campus universitaire de Strasbourg, la tonnelle de la France insoumise se distingue de loin avec son rouge criard, son fouillis d’affiches et ses slogans. Autour d’une table garnie de cakes au chocolat, café et jus de pomme, plusieurs militants scrutent patiemment l’arrivée des premiers étudiants, attendus pour la pré-rentrée universitaire. À leur côté, le député de la deuxième circonscription, l’insoumis Emmanuel Fernandes. 

À quelques kilomètres de là, les grévistes de Clestra s’installent eux sur le parvis de la Foire européenne. Depuis le début de leur mobilisation, initiée le 3 juillet, les salariés en grève de cette usine de cloisons de bureaux tentent en permanence de rendre leur combat plus visible, en s’appuyant notamment sur la visite de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, le 24 août, ou sur celle du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, deux jours plus tard. La France insoumise, elle aussi, tente d’intervenir en soutien aux salariés de Clestra, en mobilisant l’élu de la circonscription et leur relais à l’Assemblée nationale.

Le député Emmanuel Fernandes de dos, avec les Jeunes insoumis sur le campus universitaire de Strasbourg. Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg / cc

« De toutes les façons possibles, on sera en soutien des travailleurs »

Quelques semaines à peine après le début de son mandat (en juillet 2022), l’insoumis fraîchement élu Emmanuel Fernandes était déjà sollicité par les salariés de Clestra. À l’époque, la situation de la boîte est critique : la hausse des coûts de production, couplée à une cyberattaque du site industriel, met à mal la santé financière de la société. Elle sera placée en redressement judiciaire au mois d’août 2022 et reprise par le groupe Jestia en octobre. 

« Très rapidement après la reprise, Jestia a commencé une campagne de maltraitance des salariés, pour inciter à des départs et réduire les effectifs sans le dire », raconte Emmanuel Fernandes, en refaisant l’historique du groupe. En tant que député de la circonscription du site de Clestra, il rappelle sa position et celle de son mouvement :

« Notre approche à la France insoumise est simple : de toutes les façons possibles, on sera en soutien des travailleurs qui se mobilisent. J’essaye de faire en sorte que mes contacts et ma position d’élu de la circonscription puissent servir. »

Le député Emmanuel Fernandes a été contacté par les salariés de Clestra, le 29 juillet 2022 pour la première fois. Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg / cc

Dialogue difficile avec le ministre de l’Industrie

Le député tente à l’époque le dialogue avec le cabinet du ministre de l’Industrie, Roland Lescure, et entre en contact avec l’ancien maire d’Illkirch-Graffenstaden, le socialiste Jacques Bigot, qui le met en relation avec le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud. En 2012, ce dernier travaillait au côté du ministre en charge du « Redressement productif », Arnaud Montebourg, pour aider Clestra alors que la société était déjà en redressement judiciaire.

« Par le biais de Boris Vallaud, j’ai eu plus d’informations et d’éléments sur la façon dont ils avaient géré le redressement judiciaire de Clestra », raconte Emmanuel Fernandes.

Au ministère de l’Industrie en revanche, on élude carrément. « On nous a juste répondu que le cabinet était entièrement dévoué à la préparation du projet de loi Industrie verte. » Sous-entendu, il y a d’autres sujets plus importants à traiter. Déçu par le mutisme du ministre, le député invoque une différence de « philosophie » politique :

« Ce n’est pas tant le fait que je sois un député d’opposition qui pose problème, c’est plutôt qu’ils pensent sincèrement que le patron a raison, qu’il connaît la situation et que l’État ne doit pas contraindre une entreprise. C’est leur logique. »

Mathilde Panot viendra à Strasbourg

Comme la CGT et le PCF, la France insoumise souhaite également « nationaliser » la lutte des salariés de Clestra, en s’appuyant sur des figures plus connues du mouvement. Ainsi, jeudi 31 août, le député insoumis Éric Coquerel a usé de ses prérogatives de président de la commission des Finances pour obtenir auprès du ministre de l’Économie l’ensemble des documents relatifs aux aides publiques versées lors de la reprise de Clestra.

Mathilde Panot, présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, se déplacera quant à elle à Strasbourg, le mercredi 6 septembre. Pour rappeler, à son tour, le soutien de la formation politique à la mobilisation des grévistes.

Samedi 16 septembre, c’est la Rentrée des luttes au Phare citadelle

Samedi 16 septembre, c’est la Rentrée des luttes au Phare citadelle

Rue89 Strasbourg organise avec le Phare citadelle la Rentrée des luttes samedi 16 septembre : une journée de rencontres et de débats pour prendre de la hauteur sur les enjeux politiques, sociaux et environnementaux qui nous occupent.

Une journée pour se rencontrer, échanger et débattre sur des enjeux locaux, ce qui nous inquiète, ce qui nous donne de l’espoir, trouver les moyens de s’engager à Strasbourg et les bons collectifs pour le faire, interroger la place des médias dans le débat public local, évoquer avec eux le travail des journalistes, réfléchir sur les luttes actuelles et à venir face à la catastrophe environnementale, la persistance des discriminations, la montée des idées d’extrême-droite…

Lors de la manifestation du jeudi 19 janvier contre la réforme des retraites Photo : Pascal Bastien / Rue89 Strasbourg

Toute l’année, la rédaction de Rue89 Strasbourg est mobilisée sur les enjeux locaux, comme l’hôpital public, la qualité de l’environnement, l’habitat et la justice sociale, dont manquent de trop nombreuses personnes à Strasbourg qu’elles soient migrantes, précaires ou victimes de discriminations.

Nous sommes bien conscients du caractère anxiogène de notre ligne éditoriale, c’est pourquoi il nous semble important de proposer un événement chaleureux et festif autour de ces questions, au moment où de nouvelles personnes s’installent à Strasbourg. Nous remercions vivement toute l’équipe du Phare citadelle pour avoir accepté d’accueillir cet événement et de l’organiser avec nous.

Le programme

La Rentrée des luttes se déroule autour d’un forum de 13h à 19h, où de nombreux collectifs et associations sont présents pour échanger et rencontrer les Strasbourgeois et les Strasbourgeoises (voir ci-dessous la liste des collectifs présents).

À partir de 14h, quatre tables-rondes sont proposées :

    14h – Après l’échec des retraites, quelle place pour la contestation publique ?
    Avec Laurent Feisthauer, secrétaire général de l’Union départementale de la CGT, Raphaël Régis, membre du collectif « On crèvera pas au boulot », un membre d’Action antifasciste Strasbourg et Bettina Winterstein, de l’Union des travailleurs de la métallurgie. 15h30 – Hôpital public : quelles solutions locales pour sortir de la crise ?
    Avec Carole Nomine, infirmière et déléguée CGT, Vincent Poindron, médecin hospitalier et membre de Collectif Inter Hôpitaux, Pierre Wach, secrétaire général du syndicat CGT des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. 17h – Quartiers populaires : comment sortir de l’oubli permanent ?
    Avec Salah Koussa, adjoint à la maire de Strasbourg, Murielle Maffessoli, directrice de l’Observatoire régionale de l’intégration et de la ville, Hamed Ouanoufi, éducateur jeunesse du CSC de la Meinau et Nora Tafiroult, présidente du média Speaker. 18h30 – L’écologie politique a-t-elle failli ?
    Avec Suzanne Brolly, adjointe à la maire de Strasbourg et vice-présidente de l’Eurométropole, Stéphane Giraud, directeur d’Alsace Nature, Zoé Mary, porte-parole d’Alternatiba Strasbourg et Sébastien Michon, politologue du CNRS de Strasbourg.

À partir de 20h, la Rentrée des luttes continue avec une programmation musicale concoctée par Florian du Phare citadelle. En première partie, nous accueillerons une performance participative menée par Dribble (qui se définit comme tohu-bohu dada-noise suramplifié et totalement improvisé) puis la soirée s’achèvera avec le DJ Low-Bat.

Toute la rédaction sera présente et nous espérons vous retrouver nombreux à cette occasion.