L’association Alsace Nature a déposé lundi 9 octobre un référé suspension à l’encontre de l’arrêté préfectoral autorisant les travaux de confinement des 42 000 tonnes de déchets toxiques de Stocamine, sous la nappe phréatique.
La préfecture du Haut-Rhin a publié le 28 septembre un arrêté préfectoral autorisant « la prolongation pour une durée illimitée, de l’autorisation à la société des mines de potasses d’alsace (MDPA) de stockage souterrain en couches géologiques profondes de produits dangereux non radioactifs sur le territoire de la commune de Wittelsheim ». Cela doit permettre de débuter les travaux de confinement définitif de Stocamine, à grands coups de béton, des 42 000 tonnes de déchets toxiques situés sous la nappe phréatique.
Lundi 9 octobre, Alsace Nature a déposé une requête en référé suspension contre cet arrêté préfectoral. L’objectif étant d’empêcher le début des travaux. L’association demande l’extraction des déchets. Au terme d’une longue bataille juridique, elle avait déjà réussi à annuler un premier arrêté d’autorisation des travaux de confinement en 2021, en obtenant l’annulation d’un arrêté préfectoral du 23 mars 2017. C’est la procédure qui avait contraint l’État à produire ce nouvel arrêté.
Une nouvelle bataille juridique
Cette requête en référé suspension de 95 pages rédigée par Me François Zind, avocat d’Alsace Nature, dénonce la « violation du principe constitutionnel de participation effective du public ». Il estime que « l’information donnée au public est à considérer tout à la fois comme inexacte et insincère, et par voie de corrélation, incomplète et non pertinente » :
« Le fait d’affirmer que la date de 2027 serait la date au-delà de laquelle les conditions de sécurité ne sont plus réunies pour procéder au déstockage en raison de la convergence des galeries est une déclaration mensongère portant sur des faits substantiels : alors que 98% des observations émises lors de l’enquête publique sont défavorables au projet d’enfouissement définitif, le fait d’imputer à cette date des conséquences fausses a nécessairement influencé le public et l’administration. »
Extrait de la requête en référé suspension d’Alsace Nature
Me Zind relève également des « erreurs grossières d’appréciation des possibilités réelles de déstockage compte tenu des techniques actuellement disponibles » ou encore le « non respect des générations futures », qui risquent de voir leur ressource en eau potable contaminée par les déchets toxiques. Pour Alsace Nature, l’enfouissement définitif des déchets contrevient à l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’Homme, qui impose aux États l’obligation de protéger « la vie et la santé humaine contre des dangers qui les menacent », notamment des pollutions, y compris pour les générations futures.
Des sénateurs alsaciens formulent un recours gracieux
L’association environnementaliste remarque enfin que l’autorité décisionnaire (la préfecture), est aussi bénéficiaire de l’autorisation sollicitée en qualité d’actionnaire à 100% du pétitionnaire : l’État détient les MDPA. Cela crée une potentialité de conflit d’intérêt non conforme à la directive 2014/52/UE du Parlement européen selon Alsace Nature, notamment en ce qui concerne les études menées pour justifier le confinement des déchets.
Me Zind demande donc au tribunal administratif de transmettre le dossier à la Cour de justice de l’Union européenne. À défaut, Alsace Nature demande aux juges administratifs d’enjoindre les Mines de potasse d’Alsace à « maintenir l’ensemble des galeries en état afin de garantir » la possibilité de sortir les déchets. L’audience se tiendra jeudi 2 novembre à 14h au tribunal administratif de Strasbourg.
Parallèlement, la sénatrice alsacienne Sabine Drexler (LR) a initié un recours gracieux contre l’arrêté préfectoral du 28 septembre pour demander le renouvellement du cuvelage du puit d’accès à la mine afin de protéger la nappe phréatique d’un dysfonctionnement de ce dernier.
Elle demande également que des forages pour pomper l’eau polluée « soient réalisés immédiatement », et pas comme prévu, lorsqu’on constera que la nappe sera polluée « en surface, donc quand il sera trop tard ». Les sénateurs Jacques Fernique (EE-LV), Claude Kern (UDI), Christian Klinger (LR), Laurence Muller-Bronn (LR), André Reichardt (LR) et Elsa Schalck (LR) se sont associés au recours. Sur les neuf sénateurs alsaciens, deux n’ont pas signé le recours : Patricia Schillinger (Renaissance) et Ludovic Haye (Renaissance).
Le Racing est en grande difficulté en ce début de saison 2023-2024. Durant l’été, le club a vendu ses joueurs capables de mener le jeu sans en recruter d’autres. Ces incohérences correspondent à ce que craignait la Fédération des supporters avec le rachat du club par le multipropriétaire BlueCo.
Le public ne demandait qu’à s’embraser. Chaque action, même anodine, créait une impressionnante ferveur dans le stade de la Meinau. Mais les supporters du Racing n’ont pas pu exulter vendredi 6 octobre face à Nantes, qui s’est imposé 2 buts à 1. L’équipe strasbourgeoise a semblé impuissante, incapable de se projeter vers l’avant, de percuter, de créer des occasions de but. Une sensation déjà perçue la semaine précédente contre Lens, qui avait alors battu le Racing 1 à 0.
Début septembre, à la toute fin du mercato estival (période où les clubs de football peuvent acheter et vendre des joueurs), le Racing a vendu son meilleur joueur, le milieu de terrain Jeanricner Bellegarde, au club de Wolverhampton. Morgan Sanson, prêté par Aston Villa, également très percutant au milieu, était parti quelques semaines plus tôt vers l’OGC Nice. En janvier 2023, le milieu offensif Adrien Thomasson s’était engagé au Racing club de Lens.
Plus de 55 millions d’euros dépensés
En toute logique, les dirigeants du club alsacien auraient dû profiter du mercato pour recruter des milieux de terrain. Mais le Racing club de Strasbourg (RCSA) a été racheté par le groupe américain BlueCo, déjà propriétaire du Chelsea Football club. L’objectif de cette manœuvre était selon Marc Keller, président du RCSA, d’augmenter la puissance financière du club afin d’être capable de jouer le haut du classement en Ligue 1.
Sauf que malgré les 55 millions d’euros dépensés par BlueCo, aucun accord avec un nouveau milieu de terrain en capacité de mener le jeu n’a été trouvé. Les attaquants Emmanuel Emegha, Dilane Bakwa et Angelo Gabriel, les défenseurs Junior Mwanga et Abakar Sylla… Tous sont des footballeurs prometteurs âgés de 20 ans. Mais pour façonner une équipe solide, BlueCo devait aussi chercher des joueurs expérimentés, d’autant plus depuis les départs de Habib Diallo et Alexander Djiku cet été. Seule nouvelle tête au milieu : Jessy Deminguet, 25 ans, mais l’accord avec Caen, son ancien club, avait été finalisé en février 2023, avant l’arrivée de BlueCo.
Le Racing club de Strasbourg est 11e du classement de Ligue 1 début octobre, un résultat qui s’explique en grande partie grâce à des victoires engrangées lorsque Jeanricner Bellegarde était encore présent. On voit mal désormais comment les bleus et blancs peuvent se ressaisir, à moins de changer radicalement d’organisation sur le terrain. Ou d’attendre le mercato hivernal en janvier.
« Nous avons décidé de travailler sur l’avenir »
Loïc Désiré, responsable recrutement du Racing depuis 2016, décrit à Rue89 Strasbourg la logique derrière le mercato estival :
« Nous avions la saison passée une moyenne d’âge assez élevée, 28 ans et demi, avec une équipe en fin de cycle. Il faut reconstruire et nous avons décidé de travailler sur l’avenir, en recrutant des jeunes joueurs à fort potentiel. Il faut simplement leur laisser du temps, et laisser aussi le temps aux plus anciens de devenir des leaders. Djiku, par exemple, l’est véritablement devenu la saison dernière. […]
Nous devons progresser dans le contenu c’est vrai, et nous le ferons. Il faut que tout se mette en place. Rien ne se fait en un jour, le Racing est bien placé pour le savoir, lui qui, il y a onze ans seulement, était encore en CFA 2 (cinquième division, aujourd’hui appelé National 3, NDLR). Il faut beaucoup de travail, de la confiance et un peu de patience. »
Les associations de supporters opposées à la multipropriété
Mais chez les supporters strasbourgeois chevronnés, l’expérience de changements de propriétaires qui ont nui au Racing crée une grande méfiance. « Effectif rajeuni, expérience appauvrie : quel est le projet ? », interrogeait le groupe de supporters des Ultra Boys 90 (UB 90) sur une banderole lors du match contre Nantes, constatant l’impuissance des joueurs strasbourgeois. Dès juin, les Ultras distribuaient un tract hostile au rachat du club par BlueCo :
« Il n’est pas imaginable que le Racing devienne une sorte de sous-club ou filiale, dépendant d’un autre club. […] Lorsqu’un club est racheté par un propriétaire de club plus “huppé”, les moyens sont investis dans le grand club et le sous-club ne ramasse que les miettes, ou des joueurs de seconde zone. Prenez l’exemple de Troyes, qui appartient à City Group (également propriétaire de Manchester City, NDLR) : une franche réussite, aux dépens de Troyes… »
Le club de Troyes, racheté en 2020, est descendu en Ligue 2 pour la saison 2023-2024, alors que Manchester City a été sacré champion d’Europe en juin. Des joueurs remplaçants à Manchester viennent évoluer sous les couleurs de Troyes. Les supporters troyens considèrent que les décisions prises par le nouveau propriétaire sont responsables de la descente de leur équipe. Du côté de Strasbourg, toutes ces jeunes recrues jouent-elles à la Meinau simplement pour se former avant d’aller jouer à Chelsea plus tard ? Si c’était le cas, BlueCo ne s’y prendrait pas autrement.
Le Racing est-il un vivier de joueurs pour Chelsea ?
La fédération des supporters craint que le RCSA n’ait plus de projet sportif indépendant et fasse des choix sportifs incohérents à cause du modèle de la multipropriété. « Le Racing doit suivre sa propre ambition sportive. Ce n’est pas un centre de recyclage qui nourrit l’ambition d’un autre club. » Ces mots ont été prononcés par Philippe Wolff, président de la Fédération des supporters interrogé par Rue89 Strasbourg début juin.
Le modèle de la multipropriété prend de l’ampleur en France : huit clubs, dont Strasbourg, appartiennent à des groupes qui possèdent au minimum deux clubs en cette saison 2023-2024. Interviewé par So Foot fin juin, Loïc Ravenel, chercheur au Centre international d’études du sport (CIES), analyse quelles sont les raisons qui poussent des investisseurs à s’établir en France :
« Il y a beaucoup de formation de joueurs. C’est une manière d’accéder à un important vivier de footballeurs dans un pays où les clubs sont assez sûrs, au sens où il y a du contrôle en France (une commission indépendante est chargée de surveiller les comptes des clubs, NDLR), les clubs font moins faillite qu’ailleurs. Est-ce que les propriétaires américains ne voient pas la Ligue 1 comme une ligue mineure ? Est-ce que ce n’est pas une solution pour eux d’avoir des clubs satellites pour faire jouer leurs joueurs prometteurs et les récupérer après dans une ligue majeure qu’est la Premier League ? »
Une lettre ouverte destinée à Marc Keller
De nombreux clubs de basket aux Etats-Unis fonctionnent ainsi. Les supporters alsaciens avertis ont bien compris cela. À chaque match, les ultras strasbourgeois déploient des banderoles opposées au modèle de la multipropriété. Dans la tribune des supporters de l’équipe visiteuse également, les Nantais ont arboré une banderole en soutien aux Strasbourgeois le 6 octobre. « La multipropriété est un fléau qui finira par tuer les clubs et leur identité. »
La Fédération des supporters du Racing a publié une lettre ouverte destinée au président Marc Keller mardi 10 octobre. Elle s’inquiète de voir le club alsacien devenir « un centre de post-formation et une pièce secondaire d’un business global ». Les fans demandent des éléments concrets et rassurants et disent être toujours dans l’attente d’une rencontre avec BlueCo.
Environ 600 personnes étaient réunies devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg lundi soir, pour exprimer leur indignation après les attaques du Hamas contre Israël au cours du week-end.
« Je ne peux pas répondre, je n’arrive pas à parler depuis deux jours. » Parmi les quelque 600 participants au rassemblement de soutien à Israël lundi soir devant le siège du Conseil de l’Europe, l’émotion était palpable. Au lendemain d’un week-end apocalyptique, qui a vu le Hamas faire plus de 800 morts et 2 600 blessés en Israël, plusieurs familles juives sont traumatisées. La plupart se sont déjà réunies dimanche soir devant la grande synagogue de Strasbourg, à l’appel du consistoire israélite du Bas-Rhin, et prévoient de le faire chaque soir, tant que les otages pris par le Hamas ne seront pas libérés.
Marc, un juif strasbourgeois de 70 ans, a de la famille en Israël et des amis au sud du pays :
« Samedi, je suis resté scotché à la télévision, à zapper parmi les chaînes d’information. Je n’arrivais pas à m’arrêter. Ça a commencé par un sentiment de sidération, puis il y a eu comme une gradation dans l’horreur. J’ai appelé des amis, dont un qui avait sa fille à la rave party Supernova… Fort heureusement, elle a pu s’échapper. »
Établie à six kilomètres de la bande de Gaza dans le désert du Néguev, cette rave-party a été ciblée par le Hamas, qui a massacré 260 festivaliers sur place. Pour Marc, ce cauchemar était impensable :
« Comme tout le monde, je vivais dans un mythe d’infaillibilité de l’État d’Israël… Je pensais que rien ne pouvait échapper au Mossad (les services secrets israéliens, NDLR), que Tsahal (l’armée israélienne, NDLR) ne pouvait être mise en défaut. »
Marc s’affiche sans haine, avant les prises de parole :
« J’attends de l’apaisement à présent. J’espère que les élus et ceux qui s’exprimeront sauront faire la différence entre les Musulmans, les Arabes et le Hamas. »
Devant une banderole « Solidarité avec Israël – Jérusalem », Pierre Haas, délégué régional du Conseil représentatif des institutions juives (Crif) a appelé l’Union européenne à considérer l’ensemble du Hamas comme une organisation terroriste et ses responsables comme des criminels de guerre.
Pierre Haas a appelé l’Europe à considérer le Hamas comme un mouvement terroriste Photo : GK / Rue89 Strasbourg / cc
Malgré une sono poussive, Thierry Roos, président de l’association France – Israël, a rapproché les combats d’Israël de ceux pour les valeurs européennes et démocratiques :
« Le Hamas est la petite sœur de Daech, il se revendique d’un islamisme qui s’attaque à Israël comme l’État islamique s’est attaqué à la France au Bataclan, ou Al Qaïda aux États-Unis le 11-Septembre. Dans les jours qui viennent, il ne faudra pas céder à la propagande victimaire de l’État islamiste de Gaza. »
L’ancien élu de droite en a profité pour faire huer les partis La France insoumise (LFI) et du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), jugés trop relativistes dans leur analyse du conflit.
Une minute de silence à la mémoire des victimes Photo : GK / Rue89 Strasbourg / cc
Les prises de parole se sont conclues par La Marseillaise et la Hatikva, l’hymne d’Israël. Au moment de la dispersion, Valérie, 52 ans, qui se définit comme juive, sioniste (mouvement politique prônant la construction d’un État juif en Palestine) et strasbourgeoise, résume :
« Quand il s’est agi, 50 ans avant la Shoah, de créer une terre pour que les juifs soient à l’abri, c’est la terre d’Israël qui a été choisie. Mais aujourd’hui, peut-on encore dire que les juifs sont à l’abri en Israël ? »
Selon un bilan établi lundi soir, au moins 687 Palestiniens ont été tués par les bombardements de l’armée israélienne dans la bande de Gaza et plus de 3 700 ont été blessés depuis samedi.
Comme les villes de Rennes, Bordeaux, Paris, Grenoble et Lyon, la municipalité strasbourgeoise va déposer un recours pour alerter sur les « carences de l’État » vis à vis des sans-abris. Elle demande le remboursement des sommes avancées par la commune pour l’hébergement d’urgence.
« Ces derniers jours, on m’interroge beaucoup sur le campement place Brandt. Mais la question, c’est pourquoi on voit, dans toutes les grandes villes françaises, des campements qui émergent, qui se développent, et de plus en plus de personnes à la rue. » Au dernier étage du centre administratif, face à une poignée de journalistes ce lundi 9 octobre, la maire Jeanne Barseghian (EE-LV) présente les contours du recours à la préfecture contre l’État qu’elle va déposer. Le matin même, elle signait une tribune publiée par Libération avec d’autres maires pour alerter sur la prise en charge lacunaire des sans-abris.
Avec les municipalités de Rennes, Bordeaux, Paris, Grenoble et Lyon, dont les exécutifs sont tous à gauche, la Ville de Strasbourg dépose ainsi un recours gracieux pour demander le remboursement des sommes qu’elle a engagées dans l’hébergement d’urgence. L’État a l’obligation légale de proposer un logement aux sans-abris qui le demandent, même s’ils sont étrangers et sans titre de séjour. Juridiquement, ce recours gracieux constitue « l’étape préalable avant un recours contentieux », prévient la maire.
La maire Jeanne Barseghian tenait une conférence au Centre administratif. Photo : RG / Rue89Strasbourg / cc
« Nous ne pouvons pas pallier les carences de l’État »
Concrètement, les différentes villes vont présenter les factures des sommes dépensées dans l’hébergement d’urgence. Pour Strasbourg, la municipalité et le Centre communal d’action sociale (CCAS) présenteront les 900 000€ dépensés pour la mise à disposition d’un gymnase, entre septembre 2022 et mars 2023. « En déposant ces factures, nous voulons montrer ce que nous sommes obligés d’assumer au-delà de nos compétences, et dire que nous ne pouvons pas pallier les carences de l’État. »
À la fin de la tribune, les édiles signataires demandent la « refondation » du système de prise en charge des sans-abris. Pour Jeanne Barseghian, cela passe par mettre « l’ensemble des acteurs autour de la table » et plus de « transparence sur les chiffres du sans-abrisme et de la grande précarité ».
Une large intersyndicale appelle à une mobilisation nationale vendredi 13 octobre pour lutter contre l’austérité, pour une augmentation des salaires et l’égalité femmes-hommes. La manifestation strasbourgeoise aura lieu à 10h au départ de la place de la République.
L’appel à se mobiliser se veut large. Une manifestation intersyndicale est prévue ce vendredi 13 octobre, partout en France. Le mot d’ordre : « Contre l’austérité, pour l’augmentation générale des salaires et l’égalité femmes-hommes ». Plus largement, l’idée est également de défendre les services publics et de lutter contre la réforme des retraites (appliquée depuis le 1er septembre). L’appel est lancé par 13 organisations syndicales (CGT, CFDT, CFTC, FO, CFE-CGC, Unsa, Solidaires, Unef, Fidl, FSU, FAGE, VL et MNL). À Strasbourg, le rassemblement est prévu à 10h, place de la République.
Une large intersyndicale appelle à manifester vendredi 13 octobre à Strasbourg. Photo : Pascal Bastien / Rue89 Strasbourg
Cantines scolaires fermées jeudi et vendredi
Les cantines scolaires des écoles de la Ville de Strasbourg seront notamment fermées, jeudi et vendredi. Les services périscolaires pour les enfants de maternelle et les ateliers éducatifs pour les élèves d’élémentaire fonctionneront normalement jeudi, mais pas vendredi, où « ils fonctionneront dans la mesure du possible », avertit la Ville.
Enseignants en grève vendredi
Vendredi, cette « mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale qui concerne aussi bien les personnels enseignants que les personnels de la Ville », amènera un certain nombre d’enseignants à faire grève également.
Hasard du calendrier, ce même vendredi 13 octobre est également la date choisie par plusieurs syndicats de médecins généralistes pour fermer leur cabinet. Ils réclament notamment une revalorisation des tarifs des consultations.
Transports : importantes perturbations
D’importantes perturbations sont à prévoir dans les transports en commun. Sur le réseau urbain de la Compagnie des transports strasbourgeois, le cadencement des trams est rallongé à 8 minutes sur les lignes A, B, C et D. Sur la ligne E, un tram circulera toutes les 9 minutes et sur la ligne F, un toutes les 10 minutes.
La ligne de bus G circulera toutes les 8 à 10 minutes environ, la ligne H toutes les 10 à 12 minutes. Il faudra attendre entre 9 et 12 minutes sur la ligne C1, 10 à 12 minutes sur la C7 entre Baggersee et Neuhof, 9 à 12 minutes sur la C8, 8 à 9 minutes sur la L3 et 8 à 10 minutes sur la L6 entre Pont Phario et Fort Desaix.
Les dessertes des terminus Hoenheim Gare et Vendenheim Gare s’allongent à toutes les 16 à 20 minutes, l’arrêt du Port Autonome Sud ne sera desservi que toutes les 20 à 24 minutes. Certaines lignes de bus ne seront plus desservies que deux fois par heure, comme les 29, 30, 40 et 70, ou trois fois par heure comme la ligne 50.
Un collectif d’associations juives appellent à une manifestation en soutien à Israël lundi 9 octobre, après l’attaque du Hamas depuis samedi. À Strasbourg, le rassemblement est prévu à 18h15 devant le Conseil de l’Europe.
Le Collectif représentatif des associations juives de France (Crif) appelle à des rassemblements de soutiens à Israël et aux Israéliens, en soirée du lundi 9 octobre, après les attaques du Hamas depuis samedi. À Paris, un cortège doit partir de la place d’Israël dans le 17e arrondissement. À Strasbourg, le Crif Alsace ainsi que l’association France – Israël appellent à un rassemblement à 18h15 devant le Conseil de l’Europe, à l’angle de l’avenue de l’Europe et de l’Allée Spach à l’Orangerie.
Pierre Haas, délégué régional du Crif, indique que ce lieu a été choisi parce qu’il « défend les droits de l’Homme ». Dimanche 8 octobre, un premier rassemblement a eu lieu devant la grande synagogue de Strasbourg, à l’appel du consistoire israélite.
Des bougies en hommage aux centaines de victimes israéliennes après l’attaque du Hamas, dimanche devant la synagogue de Strasbourg Photo : Carole Wenner / doc remis
Une attaque d’ampleur inédite
Des attaques en provenance de la bande de Gaza ont eu lieu depuis samedi 7 octobre, contre plusieurs localités israéliennes proches. Ces attaques ont été menées par le Hamas, un mouvement nationaliste palestinien fondé en 1988, opposé à la paix avec Israël. Lundi matin, le bilan fait état de 700 morts côté israélien, et d’au moins 2 382 blessés pris en charge dans les hôpitaux, dont 22 dans un état critique et 345 dans un état grave.
Côté palestinien, au moins 413 personnes sont mortes et 2 300 ont été blessées depuis le début de la réplique de l’armée israélienne, qui a bombardé la bande de Gaza et mis en place un « blocus total » de ce territoire depuis lundi matin.
Les handisports manquent toujours de reconnaissance en Alsace et l’éclosion de clubs tient souvent à la motivation de quelques passionnés. Mais quelques gros clubs commencent à proposer des activités adaptées aux handicaps…
« Il y a 20 ans, lors de mon accident, il n’y avait pas d’endroit dans la région pour me permettre de poursuivre ma pratique à haut niveau. Depuis, j’ai participé à la création de mon club et d’un championnat. Il y a un net développement du handisport mais il reste beaucoup à faire », expose Benjamin Brun, 39 ans, assis dans son fauteuil près d’une cage de handball, une casquette vissée sur la tête.
Début septembre, en pleine période de rentrée des clubs et de reprise des entraînements, il est venu à la Foire européenne de Strasbourg pour proposer une démonstration de handfauteuil et présenter le club de Sélestat, dans lequel il est à la fois coach et joueur. « On manque toujours de moyens et de visibilité. On est là pour se faire connaître et pourquoi pas recruter », sourit-il en jetant un œil aux ballons et aux fauteuils réglables apportés pour l’occasion.
Après un accident il y a 20 ans, Benjamin Brun, handballeur de 39 ans, a dû créer son propre parcours pour pouvoir poursuivre sa pratique en fauteuil. Photo : ACC / Rue89 Strasbourg / cc
« Après mon accident, je voulais prouver que j’étais encore capable »
Fervent sportif, Benjamin Brun a été témoin de l’évolution du handisport. Son sport de prédilection est le handball, qui a toujours eu une place importante dans sa famille :
« Mon père a fait beaucoup de hand’ et a voulu transmettre sa passion à toute la famille. Finalement je m’y suis mis plus tard, parce que j’avais d’abord bien accroché avec le judo et je voulais absolument avoir ma ceinture noire. Mais à force d’accompagner mon grand frère ou ma petite sœur à leurs matchs, j’ai eu envie de tâter du ballon aussi. Puis je suis tombé amoureux de ce sport et j’ai évolué jusqu’en Nationale 2 avec le Colmar HC, juste avant mon accident. »
En 2004, le passionné de sport chute en snowboard. Sa colonne vertébrale est touchée et Benjamin Brun devient paraplégique. « Dès le centre de rééducation, j’ai voulu reprendre le sport. J’en avais fait toute ma vie et je voulais prouver que j’étais encore capable de faire de belles choses. »
Handibasket, cécifoot, handfauteuil… vers la professionnalisation
Lors de son passage au centre de rééducation de Colmar, il commence à jouer avec des joueurs de handibasket qui viennent alors faire connaître et partager leur sport :
« J’ai découvert que l’équipe de France avait déjà été championne du monde et plusieurs fois championne d’Europe. Je me suis rendu compte que je pouvais à nouveau rêver de porter un maillot bleu. »
Benjamin Brun est ensuite recruté par le club de Strasbourg en septembre 2005. Une proposition qu’il accepte, le handibasket lui semble être le sport le plus accessible à l’époque.
Benjamin Brun est aujourd’hui coach et joueur dans le club de handfauteuil de Sélestat. Il a participé à sa création et à son processus de professionnalisation. Photo : ACC / Rue89 Strasbourg / cc
Si la cage du handball lui manque, il n’existe à cette époque aucun club professionnel dans le Grand Est et pas de championnat français. Jusqu’à ce qu’un de ses anciens coéquipiers lui propose de développer le handfauteuil dans la région. « Nous avons découvert qu’il y avait une demande car nous avons tout de suite eu des joueurs motivés, qui avaient un bon niveau. »
La section se structure en s’appuyant sur le club de handball local et participe aux rencontres qui ont lieu une fois par an avec les autres clubs. Avant de participer à la création d’un championnat. « Ça a pris doucement, avec environ six équipes au départ, puis ça a grossi pour devenir le challenge Handi’Amo Tour avec seize équipes et des tournois dans chacun des clubs participants », détaille le sportif.
Le handfauteuil en toute mixité
« Tout le monde peut faire du handfauteuil », annonce fièrement Benjamin Brun. « Les équipes sont mixtes au niveau du genre et de l’âge. Elles sont constituées de personnes handicapées et valides. Du moment que tout le monde est dans un fauteuil », explique le coach. Aujourd’hui, le club de Sélestat comporte dix joueurs, dont quatre handicapés. Un mélange qui enrichit le jeu et permet de partager de beaux moments entre « valides et handis’ », selon Benjamin Brun.
Une remarque que soutient Julie Colin, sa compagne. Valide, elle décide de tester le handfauteuil après sept ans de handball, jusqu’à rejoindre l’équipe et en faire sa pratique principale :
« Entre la mobilité et la maîtrise du fauteuil, les compétences se complètent et donnent une dimension très intéressante à ce sport. C’est vraiment super pour l’ouverture d’esprit de partager ces moments en mixité. Cela permet aux valides de se mettre dans les conditions de personnes ayant un handicap et de prendre conscience de ce que cela peut être au quotidien, dans une société qui a tendance à ne pas être adaptée pour tous. »
Certains handisports, comme le handfauteuil, se pratiquent en mixité de genre, d’âge, et en mélangeant les personnes valides et en situation de handicap. Photo : ACC / Rue89 Strasbourg / cc
Manque de visibilité et de moyens
Du 28 août au 8 septembre 2024, Paris accueillera les Jeux paralympiques pour la première fois. Pour l’occasion, 4 400 athlètes seront présents pour s’affronter dans 549 épreuves de 23 disciplines. Si le handifauteuil a été reconnu trop tard pour faire partie des Jeux paralympiques de 2024, l’équipe de Sélestat espère que toutes les formes de parasports (terme générique pour désigner l’ensemble des sports pratiqués par les personnes en situation de handicap, physique ou mental) bénéficieront d’une meilleure visibilité.
Car malgré ce bilan constructif des dernières années, Benjamin Brun soutient qu’il y a encore beaucoup d’éléments à améliorer dans la pratique du handfauteuil et du handisport en général :
« On a fait du chemin, mais le manque de visibilité et de moyens persiste. Nous avons des difficultés à nous faire connaître auprès des personnes handicapées, comme des valides. Il y a encore des zones encore très mal équipées. Or, la distance peut être un frein très grand pour des personnes ayant déjà une mobilité réduite. »
Les parasports demandent nécessitent souvent plus de moyens, en raison d’équipements coûteux, comme des fauteuils roulants de sport. Photo : ACC / Rue89 Strasbourg / cc
Des ouvertures de section handifauteuil sont actuellement en discussion dans les clubs d’Achenheim ou de Metz. En Alsace, on trouve par exemple une équipe de cécifoot qui a accueilli cet été à Schiltigheim un tournoi international de préparation aux Jeux paralympiques.
Tito Timpano est entraîneur et responsable de cette section du SUC. Au Village des Sports, place Kléber à Strasbourg samedi 26 août, il reconnaît que les parasports ne sont pas vraiment mis en valeur pendant cet événement. Il explique être lui-même en train d’ouvrir sa section de canne de combat aux participants en fauteuil :
« J’ai déjà accompagné deux sportifs dans cette situation et on a remporté les championnats du monde ! Pour les entraîner, je me mets aussi dans un fauteuil et, en dehors de ça, il n’y a pas de grande différence. La même envie de compétition est présente. »
Tito Timpano travaille au SUC et a déjà accompagné deux sportifs en fauteuil en coupe du monde de canne de combat. Photo : ACC / Rue89 Strasbourg
Le sport adapté, « l’enfant pauvre des parasports »
Le sport adapté, qui concerne des personnes avec une déficience intellectuelle ou un trouble psychique (trouble autistique, trisomie…) est encore plus confidentiel. À Strasbourg, seuls deux clubs en proposent : Nouvel envol et l’ASPTT. François Brua est responsable de la section sport adapté de l’ASPTT. Ancien éducateur et professeur d’EPS dans le médico-social public, il a toujours travaillé auprès d’un public de personnes ayant un handicap mental. Il défend l’importance du sport pour eux :
« L’accès au sport devrait être un droit pour tous. Mais souvent, en grandissant, les jeunes quittent les établissements médico-sociaux pour travailler la journée et n’ont plus accès à une activité sportive. Le but est de pérenniser ce qu’ils ont appris et de leur donner la possibilité de poursuivre. C’est un apport physique et cela les aide beaucoup à sociabiliser, même plus qu’au travail. »
L’ASPTT propose aujourd’hui du badminton et du ski en sport adapté, et bientôt du handball. Photo : ACC / Rue89 Strasbourg
Ancien joueur de badminton, il pense que ce sport pourrait facilement être adapté à un large public et propose à l’ASPTT d’ouvrir une section en sport adapté. Créée entre 2010 et 2012, elle commence avec une dizaine de licenciés. Aujourd’hui, elle en compte 80, de 13 à 65 ans, et a diversifié les sports proposés, avec du ski, des séjours à la montagne…
Fière de cette section, François Brua estime tout de même que « le sport adapté est l’enfant pauvre des parasports ». Peu visible, les moyens plus importants que demande cette pratique sont souvent un frein :
« Comme chaque joueur a une pathologie spécifique, il faut un accompagnement plus important et donc plus de personnel. Nous avons dû arrêter de proposer du judo adapté, car nous n’avions plus assez d’encadrants. Mais nous allons proposer du handball en sport adapté dès cette rentrée. »
La Fédération française des sports adaptés compte plus de 65 000 licenciés. Les sportifs de l’ASPTT le sont également et participent régulièrement à des compétitions, locales ou nationales. Du 24 au 26 novembre 2024, ils se rendront au championnat de France de badminton adapté qui a lieu cette année à Altkirch.
Vendredi 6 octobre, le déontologue Patrick Wachsmann a présenté son dernier rapport d’activité, devant le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg. Pour Rue89 Strasbourg, il revient sur son bilan et sa succession compliquée.
« Je suis venu vous dire que je m’en vais ». Cravate bien serrée, lunettes massives et costume gris parpaing, Patrick Wachsmann pourrait difficilement être confondu avec Serge Gainsbourg. Lorsqu’il se permet un trait d’humour pour son dernier rapport d’activité, l’ancien déontologue de l’Eurométropole (EMS) et de la . . .
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À l’occasion de ses Assises de la protection de l’enfance, vendredi 6 octobre, la Collectivité européenne d’Alsace a affirmé que 200 mesures de placement de mineurs ne sont pas effectuées en Alsace. Ce chiffre était de 300 en 2022.
« La protection de l’enfance est notre première priorité. » C’est sur ces mots que Frédéric Bierry (LR), président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) introduit les Assises alsaciennes de la protection de l’enfance vendredi 6 octobre. Mais les 1 100 travailleurs sociaux présents dés 9h du matin au Palais de la musique et des congrès n’ont la chance d’entendre l’élu que grâce à une vidéo diffusée sur grand écran : Frédéric Bierry est à Toulouse pour le Congrès national des sapeurs-pompiers de France.
Le président de la CeA assure que le budget pour la protection de l’enfance est de 317 millions d’euros en 2023. « C’est un effort sans précédent, une hausse de 100 millions d’euros du budget en sept ans », glisse Paul Geoffroy, le directeur général adjoint des solidarités de la CeA. Malgré cette hausse, Nicolas Matt, vice-président de la CeA en charge, notamment, de la protection de l’enfance, affirme que 200 mesures de placement ne sont pas effectuées.
Frédéric Bierry, président de la CeA, a fait son discours d’ouverture des Assises alsaciennes de la protection de l’enfance en visio, vendredi 6 octobre. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Pas assez de familles d’accueil
Cela signifie que 200 enfants ne sont pas placés dans une famille d’accueil, un foyer ou suivis par un professionnel à leur domicile, malgré la décision d’un juge qui les considère « en danger ». En tout, en 2022, un peu plus de 4 000 mineurs étaient suivis par l’aide sociale à l’enfance en Alsace.
Rue89 Strasbourg a publié plusieurs enquêtes sur le sous-effectif et le manque de moyens dans le secteur de la protection de l’enfance en Alsace, avec notamment le suicide d’une adolescente et de son éducateur de l’Arsea en mars 2021. Des travailleurs sociaux ont manifesté à plusieurs reprises à Strasbourg en 2021 et 2022. Ces mobilisations commencent à avoir de l’impact.
Ludovic Marechal, directeur de l’aide sociale à l’enfance de la CeA, détaille les difficultés rencontrées :
« En 2022, on prévoyait de créer 208 places. On a pu en créer seulement 122. En 2023, 137 créations de places étaient prévues, on en aura que 77. Cela fait tout de même 200 places créées. On a du mal à recruter des assistants familiaux (familles d’accueil, NDLR). On a même perdu 113 places chez des assistants familiaux en 2022. On en aura aussi perdu en 2023 mais moins. Ils partent à la retraite.
Ludovic Marechal, directeur de l’aide sociale à l’enfance à la CeA. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Ludivine Quintallet, élue écologiste d’opposition au département, regrette que l’exécutif de la CeA n’interpelle pas davantage le gouvernement pour obtenir une meilleure rémunération des travailleurs sociaux :
« Certaines professions du travail social ont été oubliées de la prime Segur (183 euros net par mois, NDLR). Le manque d’attractivité des métiers du social est l’une des causes de la tension dans la protection de l’enfance. »
La prévention plutôt que le placement en foyer
La majorité des placements créés sont des mesures en milieu ouvert : des dispositifs de suivi des enfants par des travailleurs sociaux chez les familles. Ludovic Marechal explique qu’elles sont plus faciles à mettre en œuvre et souvent plus adaptées aux situations. Lors des différentes tables rondes organisées pour les Assises de la protection de l’enfance, les intervenants s’accordent sur le fait que le placement dans un foyer peut être traumatisant pour un enfant. Selon eux, le plus important est de mettre en œuvre des politiques de prévention pour éviter d’aller jusqu’au placement.
Au micro, Marie Schumpp, directrice santé, prévention et protection maternelle et infantile à la CeA indique que le nombre d’entretiens prénataux, entre des futures mères et des travailleurs sociaux, a été « multiplié par cinq » en 2023. Des actions plus simples que la création de places dans des structures d’hébergement. Mais ces dernières restent parfois nécessaires, quand le mineur est trop en danger chez lui.
Paul Geoffroy, directeur général adjoint des solidarités à la CeA. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Il est « difficile de trouver du foncier pour construire » selon le directeur de l’aide sociale à l’enfance Ludovic Marechal :
« On voulait ouvrir une maison d’accueil de 30 places à Colmar en 2023, mais ça sera pour septembre 2024 finalement. En plus, on a des contraintes réglementaires qui se sont ajoutées suite à l’incendie de Wintzenheim (d’un établissement d’accueil de séjour de vacances adaptées pour personnes en situation de handicap cet été, NDLR). On compte aussi créer un foyer de l’enfance de 30 places à Mulhouse mais cela va prendre plusieurs années. »
« On a retrouvé de meilleures conditions de travail »
Anne Geiger, du collectif Protection de l’enfance Alsace en lutte, est éducatrice au service d’action éducative en milieu ouvert (AEMO) de l’Aresa. Elle réalise des suivis d’enfants chez leur famille suite à une décision d’un juge.
La travailleuse sociale confirme des améliorations suite à trois manifestations de son collectif et des échanges avec la direction de l’aide sociale à l’enfance :
« On a obtenu la création d’une nouvelle équipe : 6 à 7 postes supplémentaires de travailleurs sociaux, un poste de psychologue et un poste de chef de service. En 2022, on était souvent à plus de 30 enfants suivis par éducateur. Maintenant, on est à 27 mineurs pris en charge par travailleuse sociale. On a retrouvé de meilleures conditions de travail. »
Selon Nicolas Matt, la CeA prévoit de créer 130 mesures de placement supplémentaires en 2024. Un chiffre qui peut encore changer car le budget 2024 sera voté en décembre. Et qui risque de ne pas résoudre le problème des mesures de placement non effectuées, vu la diminution du nombre d’assistants familiaux.
Photo : US Department of Agriculture / Flickr / cc
Auprès de Radio France, le ministère de l’Éducation nationale a annoncé vendredi 6 octobre la fermeture de « sept écoles ou établissements scolarisant 1 500 élèves » à cause de la présence de punaises de lit. L’Académie de Strasbourg dément et évoque la fermeture de huit chambres d’internat à Strasbourg.
« Sept écoles ou établissements scolarisant 1 500 élèves ont été fermés à cause de la présence de punaises« , a d’abord annoncé le ministère de l’Éducation nationale vendredi 6 octobre auprès de l’agence Radio France. L’Est du pays serait particulièrement touché puisque deux structures concernées se trouveraient en Alsace (Strasbourg et Haguenau) et une autre dans les Vosges (Saint-Dié-des-Vosges).
L’Académie de Strasbourg dément
Contactée, l’Académie de Strasbourg dément cette information pour les communes de Strasbourg et d’Haguenau. Un erratum du ministère de l’Éducation nationale précise : dans la capitale alsacienne, c’est un internat qui a été touché, sans nommer l’établissement concerné. Huit chambres auraient été fermées à la fin du mois de septembre pour être traitées les 28 et 29 septembre. La scolarité des élèves n’a pas été perturbée, complète le ministère.
De même, pour la commune de Haguenau, des punaises de lit ont été découvertes dans une chambre d’internat. Ici, « le traitement immédiat des locaux a entrainé un temps de fermeture partiel », indique l’erratum du ministère de l’Éducation nationale.
Sur le protocole en cas de détection de punaises de lit, le ministère de l’Éducation nationale indique : « En cas d’alerte, une entreprise spécialisée intervient dans l’école ou l’établissement scolaire pour confirmer la présence ou non de punaises de lit et déterminer l’ampleur de l’infestation. La situation est gérée en collaboration entre la collectivité locale et le rectorat concernés. »
Dans le cadre de la mobilisation nationale intersyndicale des orthophonistes, une soixantaine d’étudiants et de professionnels se sont mobilisés jeudi 5 octobre à Strasbourg. La raison : des salaires jugés trop bas.
Une atmosphère joyeuse règne devant la délégation territoriale de l’Agence régionale de santé (ARS) de Strasbourg, jeudi 5 octobre. Une soixantaine de personnes se sont rassemblées à 16h dans le cadre de la mobilisation nationale intersyndicale des orthophonistes. Étudiants pour la plupart mais aussi professionnels libéraux et salariés fêtent ensemble un « anniversaire pourri » : cela fait dix ans qu’un master (Bac+5) est nécessaire pour exercer leur profession. Accompagnés par une fanfare d’instruments à cuivre, les (futurs) orthophonistes pointent du doigt « le manque de considération » de la profession et des salaires « qui ne reflètent pas le niveau de formation dans les structures de soins ».
Manifestation des orthophonistes en musique jeudi 5 octobre. Photo : Emma Viola / Rue89 Strasbourg / cc
Des salaires trop bas pointés du doigt
« Ça fait dix ans que les orthophonistes ont la grille salariale d’une personne titulaire d’une licence », lance Anaïs, étudiante en cinquième année d’école d’orthophoniste. « La reconnaissance du diplôme de master d’orthophonie n’est pas valorisée et pas assez payée », ajoute Caroline, orthophoniste libérale à Strasbourg. Elle déplore le salaire en milieu hospitalier : 1 700 euros net. Selon la fédération nationale des orthophonistes, il atteint 2000 euros après 9 ans et demi de carrière.
Tiziana a 61 ans et exerce depuis trente ans dans un centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP). En fin de carrière et travaillant à 80 %, elle se plaint de toucher seulement 2 000 euros net. Ces salaires peu attractifs font diminuer le nombre de personnes qui choisissent de se tourner vers la profession : « Les orthophonistes sont en voie de disparition », alerte l’intersyndicale des orthophonistes dans un communiqué de presse.
Les étudiants en école d’orthophoniste mobilisés ce jeudi 5 octobre. Photo : Emma Viola / Rue89 Strasbourg / cc
Manques à l’hôpital et cabinets libéraux saturés
« Tout le monde a déserté l’hosto », chante le groupe de manifestants. À cause de la différence notable de salaires, nombreux sont les orthophonistes à préférer le libéral au milieu hospitalier. En France en 2019, sur environ 25 600 orthophonistes, 20 700 travaillaient en libéral. Résultat : des cabinets libéraux sous tension et « une grosse pénurie d’orthophonistes à l’hôpital », comme le souligne Aude, orthophoniste à l’institut universitaire de réadaptation Clemenceau (IURC).
Cette tendance impacte directement les patients, qui errent parfois longtemps avant d’avoir un premier rendez-vous permettant de poser un diagnostic. Pour obtenir un premier bilan avec Caroline, il faut attendre en moyenne six mois. « Le suivi n’est pas optimal, on a trop de patients », déplore-t-elle.
Catherine travaille quant à elle depuis trois ans dans le service de neurologie de l’hôpital de Colmar. Elle s’inquiète du suivi de certains patients :
« Je suis en neurologie mais je suis aussi envoyée dans d’autres services par manque d’orthophonistes : en psychiatrie, pneumologie… On va voir les patients quand on peut, par exemple trente minutes par jour, car c’est pas notre service. Le suivi est bien moins régulier, certains patients auraient besoin d’être vus plusieurs fois par jour. »
Caroline est orthophoniste en neurologie à l’hôpital de Colmar. Photo : Emma Viola / Rue89 Strasbourg / cc
Des étudiants qui en pâtissent
Les étudiants sont les derniers maillons de la chaîne, touchés par des salaires trop bas. « Notre santé mentale est altérée », assure Manon, étudiante en dernière année.
Au niveau des stages, les étudiants ne trouvent parfois pas de professionnels en capacité de les accueillir, déjà débordés par leur propre travail. Dans ce cas, les orthophonistes en devenir sont contraints de se déplacer. Anaïs est l’une d’entre eux.
Elle va bientôt se rendre à Dijon pour un stage obligatoire pour son mémoire, dans un centre spécialisé pour personnes sourdes :
« On est obligés de se déplacer énormément, ce qui signifie beaucoup de fatigue, sur cinq ans d’études. Et des soucis financiers, car nous ne sommes pas pas défrayés. Ça creuse encore plus les inégalités entre les étudiants qui peuvent payer et les autres. »
Elle ajoute s’interroger sur son choix de carrière :
« J’ai peur de ne pas travailler où je veux. J’aimerais faire du médico-social mais je dois y réfléchir à deux fois. Je me dis que quand on commence, on a besoin de ressources financières. Donc je pense à peut-être commencer en libéral. On doit choisir entre ce qu’on veut vraiment et notre qualité de vie. »
Le conseil eurométropolitain de vendredi 6 octobre mettra l’accent sur les travaux liés aux mobilités routière et ferroviaire. À l’ordre du jour, les aménagements de voirie autour de Fegersheim-Lipsheim, celui des gares autour de Strasbourg et le déploiement de panneaux solaires dans l’EMS.
Ce vendredi 6 octobre, le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS), la collectivité réunissant les 33 communes de l’agglomération strasbourgeoise, sera principalement tourné sur la question des aménagements autour des gares et d’une portion de route très fréquentée entre Lipsheim et Fegersheim.
Une autre délibération évoquera la stratégie de la collectivité en matière de panneaux solaires. Elle actera la création d’une société commune, visant à la création d’un parc photovoltaïque à Reichstett.
Rendre les gares plus praticables
Pour rendre les gares situées autour de Strasbourg plus attractives, l’EMS votera une série de délibérations – les points 26 à 29 – visant à améliorer leur accessibilité. L’ambition affichée par le vice-président chargé des mobilités, Alain Jund (EE-LV), est clair : désengorger la gare de Strasbourg. Avec plus de 21,4 millions de passagers en 2022, elle fait partie des gares les plus fréquentées de France, 17e derrière plusieurs gares franciliennes, Lyon Part Dieu et Lille Flandre. La rénovation de ces gares devenait aussi plus pressant avec la mise en place du Réseau express métropolitain européen (Reme), un système de cadencement des trains régionaux reliant la métropole alsacienne (voir tous nos articles).
Le mot d’ordre est de transformer ces gares en « pôles d’échanges multimodaux ». Derrière la formule jargonneuse, les « PEM » sont des espaces censés assurer une liaison entre différents modes de transport. Pour les actualiser, l’EMS prévoit l’aménagement de nouveaux chemins piétons, la construction de parkings voiture et vélo, une meilleure connexion avec les bus ou encore des stations dédiées au service d’autopartage Citiz.
L’EMS essaye d’inciter les usagers à utiliser d’autres gares que celle de Strasbourg centre. Photo : Amélie Schaeffer / Rue89 Strasbourg / cc
Les délibérations 26 à 28 concernent des aménagements dans les PEM de Entzheim, Lipsheim-Fegersheim et Geispolsheim. La délibération 29 portera sur les études de faisabilité de ces travaux ; elles seront conjointement financées par l’EMS (50%) et la région (50%). Les travaux, estimés autour de 15 millions d’euros, seront quant à eux financés à 60% par l’EMS, la Région Grand Est payant le reste. Ces aménagements ne concerneront que les alentours des gares, les infrastructures ferroviaires appartenant à la SNCF.
Développement de l’énergie solaire
Hasard de la météo, l’exécutif présentera également sa stratégie de développement du photovoltaïque, alors que l’Alsace connaît des températures record et un ensoleillement presque estival.
Dans une délibération adoptée en 2019, l’EMS se fixait pour objectif la production de 57 mégawatts crête (MWc, l’unité mesurant la puissance installée des panneaux solaires) d’ici 2030. À l’époque, la collectivité produisait près de 7 MWc ; aujourd’hui, sa production s’établit à 16 MWc.
Le vice-président en charge de la politique énergétique de l’Eurométropole, Marc Hoffsess. Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg / cc
Pour accélérer l’effort dans la production d’énergie, l’Eurométropole souhaite créer une société commune, avec la société d’économie mixte SIPEnr, spécialisée dans le domaine. La nouvelle structure permettra l’installation d’un parc photovoltaïque de 5 MWc à Reichstett. Passée une phase d’études, le capital de la société sera ouvert à de nouveaux partenaires, notamment des communes comme Reichstett.
Entre Lipsheim-Fegersheim, un boulevard
Parmi les autres chantiers qu’elle met à l’ordre du jour, l’Eurométropole présentera aussi dans l’hémicycle le lancement d’une concertation publique, sur le réaménagement du passage routier entre les communes de Lipsheim et Fegersheim. Les deux petites villes étant coupées par la route RM 83, elles subissent le passage constant de véhicules – près de 18 000 par jour en moyenne.
La vice-présidente en charge de la voirie, Béatrice Bulou. Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg / cc
Pour endiguer ce flux, la portion située entre le carrefour Lilly et le pont de l’Andlau sera réaménagée. Pas de trémie ni de tunnel en perspective mais des carrefours à feux et un large boulevard limité à 50 km/h, avec un terre-plein central et des trottoirs végétalisés.
Dernier point à l’ordre du jour qui risque de créer des remous : la réorganisation du temps de travail des agents de l’Eurométropole. Deux semaines plus tôt, le vice-président en charge des ressources humaines, Valentin Rabot, avait fait part de la volonté de l’EMS de changer le cadre de travail des fonctionnaires en proposant notamment la semaine de travail à 4 jours.
Un activiste d’Extinction Rebellion a passé 24 heures en garde à vue après une action à Strasbourg dénonçant deux projets africains de Total Énergies. Les policiers lui reprochent d’avoir porté une écharpe tricolore et d’avoir versé un liquide noir devant le tribunal.
« J’étais serein en allant à cette action. Je ne pensais vraiment pas être embêté », se souvient Vincent. Mardi 3 octobre vers 18h15, l’écologiste strasbourgeois s’est rendu devant le tribunal judiciaire de Strasbourg pour une action du collectif Extinction Rebellion. Quelques . . .
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Jeudi 5 octobre, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian et trois de ses adjoints ont présenté aux journalistes les évolutions du Marché de Noël pour 2023. Un équilibre toujours précaire entre tradition, participation citoyenne, enjeux économiques et sobriété énergétique.
« Le Marché de Noël est un magnifique moment de partage et de convivialité, c’est aussi un gros enjeu économique de notre ville. » Dans une salle décorée aux couleurs de Noël, jeudi 5 octobre, Jeanne Barseghian a annoncé une étendue des horaires d’ouverture du marché, son accessibilité aux personnes à mobilité réduite, la généralisation du tri des déchets, la mise en place d’un point de récolte de dons et un accent sur les traditions de Noël au musée Alsacien.
Une édition 2023, du 24 novembre au 24 décembre, placée sous le signe du coeur – symbole qui « repousse les mauvais esprits » et « est très présent dans les intérieurs alsaciens », estime la maire de Strasbourg. Sans grand changement par rapport à celui de 2022, le marché de 2023 commence à prendre en compte les recommandations du jury citoyen et continue de chercher un équilibre entre tradition alsacienne, sobriété énergétique et étalement de l’évènement au-delà du centre ville de Strasbourg.
Un marché ouvert plus tard le soir
Du 24 novembre au 24 décembre 2023, le marché de Noël sera ouvert entre 11h30 et 21h, soit une heure plus tard qu’en 2022. « C’est une évolution décidée à la demande des habitants et des commerçants », précise Jeanne Barseghian et effectuée en concertation avec la préfecture, qui a accepté de mobiliser plus de policiers pour l’occasion.
Les stations de tram Broglie, Langstross Grand’Rue et Alt Winmärik ne seront toujours pas desservies entre ces horaires et les lignes de bus traversant le centre ville seront déviées. Les ponts ne seront accessibles qu’aux piétons et le contrôle des bagages volumineux est toujours prévu.
Il n’est pas question d’étendre la durée du marché de Noël au-delà du 24 décembre. « Même si la semaine la plus touristique à Strasbourg est celle qui sépare Noël de nouvel an », précise Guillaume Libsig, adjoint en charge de la coordination du Marché de Noël.
Tenter d’inclure les citoyens
Pour tenter de faire du marché un « lieu de convivialité » et non une simple attraction touristique, Guillaume Libsig qualifie l’évènement de « festival » pour toutes et tous :
« Nous avons mis en place un atelier place Louise-Weiss pour que les enfants puissent construire leur chalet de Noël. Tout le marché est accessible aux personnes à mobilité réduite et en situation de handicap. Nous voulons que l’évènement soit réparti sur tout le territoire. »
Cinq quartiers – Gare, Neuhof-Meinau, Neudorf-Musau, Tribunal, Port du Rhin – verront un camping-car débarquer pour « proposer des animations » de Noël, dans un but « d’aller vers » leurs habitants. Plusieurs de ces quartiers auront un marché de Noël temporaire dont l’agenda reste à définir. L’expérimentation, lancée en 2022 se pérennise, même si la mairie compte plutôt apporter son soutien aux « les acteurs locaux » qu’être à l’initiative de nouveaux évènements.
S’adapter à l’inflation
Face à la question des prix du vin chaud ou de la nourriture, rédhibitoires pour les Strasbourgeois et Strasbourgeoises précaires, Guillaume Libsig l’assure : « L’inflation est au cœur de nos préoccupations ». Mais pour l’instant, la municipalité « attend de voir comment les commerçants se positionnent. »
« Nous voulons réfléchir à un système de bons d’achats » pour les personnes les plus pauvres, reprend Jeanne Barseghian. Une idée tirée des recommendations du jury citoyen.
Enfin pour la première fois, un espace dédié aux dons sera installé dans le Village du partage, au pied du grand sapin. Il permettra aux associations de « collecter des produits d’hygiène et de puériculture essentiellement qui auront vocation à être redistribués ».
Jeanne Barseghian (maire de Strasbourg) et son adjoint à la culture Guillaume Libsig, lors de la conférence de presse qui présente le marché de Noël jeudi 5 octobre 2023. Photo : CB / Rue89 Strasbourg / cc
Sobriété et bilan carbone
Question sobriété, la quantité d’illuminations sera la même qu’en 2022 – soit 20% de moins qu’en 2021. Elles seront accrochées et allumées du 24 novembre 2023 au 7 janvier 2024. Le sapin sera illuminé entre 16h et 23h et passera en veille ensuite.
Pour la première fois, des poubelles de tri seront installées sur le marché pour les bouteilles plastiques et les cannettes des visiteurs. Ceux-si seront invités à apporter leurs propres verres ou contenants à travers une campagne de communication dès octobre – le système de gobelets consignés reste aussi en place.
La récolte des bio-déchets (le compost) produits par les exposants sera généralisée à tous les châlets du marché et effectuée par des associations spécialisées, en vélo-cargo.
Enfin Jeanne Barseghian annonce pour la première fois mesurer les émissions de CO2 produites lors du marché, avec un bilan carbone du mois du marché, qui prendra en compte « les émissions directes et indirectes ».
La tradition en question
Après la controverse en 2022, sur la liste des produits autorisés ou non à la vente dans les cabanes du marché, la mairie annonce que le travail continue pour faire évoluer « les critères de sélection ». Mais qu’aucune modification ne sera faite pour l’année 2023.
Le but de ce travail reste d’arriver à une version « plus authentique et responsable » du marché. Pour appuyer le lien avec les traditions noëliennes, Strasbourg annonce une programmation culturelle spéciale avec une exposition au musée alsacien, des ateliers en famille autour de la décoration du sapin, une fête de Noël au musée le 9 décembre et des contes et chansons autour de Hanuka le 10 décembre.
Mardi 3 octobre, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation de Clestra metal, entraînant le licenciement des 125 ouvriers du site d’Illkirch-Graffenstaden. Dégoûtés, déçus, incertains quant à leur avenir, ils témoignent.
Il est environ 15h quand la nouvelle vient de tomber pour Jean-Philippe. Dans sa maison à Vendenheim, sa femme à ses côtés, il apprend via le groupe de discussion partagé avec les autres ouvriers de Clestra qu’il va être licencié. Mardi 3 octobre, le tribunal de commerce de Paris a décidé la liquidation de l’usine de cloisons amovibles d’Illkirch-Graffenstaden. Les 125 ouvriers de Clestra metal, renommée Unterland metal cet été, sont désormais sans emploi. La direction de l’entreprise avait choisi de déposer le bilan le 27 septembre. Cette liquidation survient après trois mois de grève totale de la part des ouvriers de l’entreprise, qui dénoncent un « plan social déguisé » au sein de l’usine d’Illkirch-Graffenstaden depuis leur rachat en octobre 2022 par le groupe Jestia.
Âgé de 57 ans et ayant des soucis de santé, Jean-Philippe voit mal comment retrouver du travail quelques années avant la retraite :
« Je n’ai plus aucun projet, je ne peux plus avoir de projet. J’ai passé ma vie chez Clestra. J’ai 57 ans et logiquement je prends ma retraite à 61 ans. En plus, je suis cardiaque : chez Clestra, j’avais un poste aménagé, qui a été créé pour moi en 2011. J’avais une paie relativement correcte qui tombait tous les mois, que je n’aurai plus jamais. Maintenant, mes projets, c’est faire des formations, même si elles serviront à rien. Pour faire passer le temps, être payé par Pôle emploi. Je vais voir si c’est possible de me mettre en pré-retraite. »
Jean-Philippe à son domicile, peu après l’annonce de la liquidation judiciaire de Clestra Metal. Photo : EV / Rue89 Strasbourg / cc
Se rassembler, encore une fois
Au matin du mercredi 4 octobre, une cinquantaine d’ouvriers aux visages cernés ont l’air soucieux. Réunis depuis 10h sur le parking de l’usine Clestra, des petits groupes se sont déjà formés. Marc a 44 ans et était chez Clestra depuis maintenant 18 ans. Il fume une cigarette roulée près de sa voiture, des thermos de café en libre-service dans le coffre. « J’ai dormi trois heures à cause du stress, je n’arrive pas à me relâcher, je suis en colère », souffle-t-il.
Tout le monde se salue et certaines personnes tentent de faire des blagues pour détendre l’atmosphère : « Au moins, on a le temps de boire notre café maintenant ! » Se réunir est l’occasion pour se donner du courage et éviter de ruminer seul. Tandis que certains se confient volontiers et profitent du moment pour vider leur sac, d’autres déclinent avec pudeur, le visage fermé. « Non, je préfère pas, je peux pas là », « Si je parle, je vais être trop violent dans mes propos », se justifient-ils.
Désormais sans emploi, une cinquantaine d’ouvriers de Clestra se sont rassemblés ce mercredi 4 octobre sur le parking des anciens locaux de l’usine à Illkirch-Graffenstaden. Photo : EV / Rue89 Strasbourg / cc
Pire que la chute, l’atterrissage
De nombreux salariés s’attendaient à la liquidation de Clestra metal, au plus tard en début d’année prochaine, mais le résultat n’est pas moins amer pour ces derniers, après parfois plus de trente ans au sein de l’entreprise. Ils se retrouvent démunis, partagés entre la colère et le dégoût. Philippe, 57 ans, ouvrier chez Clestra depuis 34 ans, est sans voix :
« Jamais j’aurais imaginé qu’on puisse traiter des gens comme ils le font. C’est dingue. En neuf mois, la famille Jacot a miné 110 ans d’entreprise, sans scrupule. Ils ont tout gommé : on n’arrive pas à digérer. »
Philippe, ouvrier chez Clestra depuis 34 ans et maintenant licencié. Photo : EV / Rue89 Strasbourg / cc
La sensation de n’être que « des pions », de valoir « moins que des machines » comme l’affirme Thierry, chez Clestra depuis 17 ans, prédomine. Il se sent triste et en colère face à la reprise de l’entreprise alsacienne par Jestia, propriété de la famille Jacot, en octobre 2022 puis son dépeçage. Jestia a transféré les actifs de Clestra dans d’autres entités du groupe, et s’est débarrassé des 125 ouvriers. « Jackpot pour les Jacot », déplore Amar Ladraa, délégué syndical CGT de l’entreprise Clestra, lors de sa prise de parole.
« Comment on va faire financièrement ? »
A contrario, les problèmes financiers s’accumulent chez les anciens ouvriers de Clestra : un salaire pour un foyer de quatre personnes, des économies qui s’amenuisent, des aides nécessaires de la part de la famille… Nourredine, 55 ans dont 18 chez Clestra, a dû compter sur sa fille : « Elle a 22 ans et travaille dans des crèches et là c’est elle qui m’aide financièrement, vous imaginez ? » Au domicile de Jean-Philippe, sa femme, aide-soignante, assure l’intégralité des revenus du foyer depuis le début de la grève, avec deux enfants étudiants qui vivent encore sous le toit familial.
Thierry, ouvrier chez Clestra depuis 17 ans Photo : EV / Rue89 Strasbourg / cc
Malgré le choc, certains cherchent des idées de nouveau travail : préparateur de commandes, brancardier, la restauration… Mais les ouvriers licenciés s’attendent déjà à des salaires plus bas, sans l’ancienneté acquise chez Clestra. « Du boulot il y en a, mais quand on recommence un travail, on reprend en bas de l’échelle », assure Thierry.
Marc s’inquiète d’une paie qui sera probablement inférieure aux 1 800 euros qu’il percevait chez Clestra :
« Se retrouver avec un Smic c’est pas assez, ma vie est calquée sur ce que je gagne. Si j’ai le Smic, faudra que je change des choses comme vendre ma voiture, retrouver un appartement. »
Marc, ouvrier chez Clestra depuis 18 ans et maintenant licencié. Photo : EV / Rue89 Strasbourg / cc
D’autres ne savent pas s’ils pourront à nouveau supporter leur hiérarchie : « Est-ce qu’un jour j’aurai le courage de bosser à nouveau pour un patron ? », se demande Nourredine.
Un sentiment d’abandon partagé
Au-delà des longues années passées dans l’usine d’Illkirch-Graffenstaden, les anciens ouvriers y ont aussi laissé une partie de leur santé, rendant la situation encore plus injuste. Nourredine exprime son dégoût :
« J’ai donné ma vie ici. J’ai le dos pété, l’épaule aussi, des problèmes aux coudes, je portais 6 000 kilogrammes par jour. Regardez ce qu’on a fait pour ces gens et maintenant regardez où on est. On est des oubliés. »
Nourredine, 55 ans dont 18 chez Clestra Photo : EV / Rue89 Strasbourg / cc
« On a été lâchés par tout le monde » revient à plusieurs reprises dans la bouche des ouvriers. Philippe est amer et trouve les personnalités qui ont soutenu les ouvriers en grève bien silencieux :
« Mathilde Panot, Fabien Roussel, Sophie Binet sont venus… Des poids lourds quand même ! Ils disaient se battre pour nous et maintenant que le pire est arrivé, il n’y a plus personne. C’est maintenant qu’ils devraient intervenir ! Si on passe pas par eux pour qu’on parle de nous au niveau national, on passe par qui ? »
Se battre jusqu’au bout, malgré tout
Les anciens ouvriers sont bien décidés à négocier le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, le plan de licenciements), un dispositif obligatoire qui détermine le niveau des indemnités et des opportunités de reclassement. « On va avoir droit au minimum, il faut être honnête. On va essayer de gonfler ça pour au moins rattraper une partie des trois mois de grève », affirme Jean-Philippe, catégorique.
« On vaut moins que des machines, on n’est que des pions. » Photo : EV / Rue89 Strasbourg / cc
Amar Ladraa appelle à rester solidaires : « Il faut garder le lien, même après le PSE. C’est important qu’on reste en contact. » Jean-Philippe affirme être inquiet quant à la fin des liens sociaux avec les autres ouvriers :
« C’est des gens qu’on ne reverra plus. On va être dispatchés à droite à gauche, on a chacun nos vies. C’est vrai qu’on a passé trois mois tous les jours ensemble. On a fait pas mal de choses et là, tout s’arrête. Donc chacun va repartir dans son coin et c’est pas évident. »
Aucun ouvrier qui a accepté de parler n’exprime de regret quant à la grève, tous affirment qu’il était nécessaire de lutter pour leurs emplois. « Être ensemble, c’est ce qui fait notre force », souffle Thierry à la fin de l’entretien avec un sourire triste.