Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Budget, cinéma Cosmos, ordonnance verte… Les points votés au conseil municipal du 17 mars

Budget, cinéma Cosmos, ordonnance verte… Les points votés au conseil municipal du 17 mars
Au début du conseil, la maire Jeanne Barseghian demande une minute de silence en solidarité avec les victimes de l’attentat de Mulhouse.

Le conseil municipal du 17 mars 2025 a été essentiellement marqué par le vote du budget. En dehors de cette délibération majeure, les conseillers strasbourgeois ont débattu de sujets aussi variés que l’augmentation des tarifs du Cosmos, l’efficacité de l’ordonnance verte, ou… la dissuasion nucléaire.

De 10h du matin à 22h07, le conseil municipal de Strasbourg du lundi 17 mars 2027 a étudié 56 délibérations et une dizaine de textes additionnels. Voici une sélection des votes les plus importants.

Adoption du budget 2025

Comme une répétition du dernier conseil municipal, le débat entourant l’adoption du budget 2025 s’est déroulé de façon attendue : la municipalité écologiste a défendu le recours à l’emprunt pour financer son « bouclier social et écologiste », en insistant sur le contexte national difficile. Le montant de la dette a été porté à 377 millions d’euros, 45 millions de plus qu’en 2024. La capacité de désendettement de la Ville est de 7,4 années en 2023.

Face à la majorité, les différentes nuances de l’opposition ont repris en chœur leur concert de critiques à l’égard de la municipalité, l’accusant notamment d’avoir été à la traîne sur la plupart des objectifs qu’elle s’était fixés, comme la végétalisation des cours d’école.

Le budget est adopté avec 44 voix pour et 16 contre, en provenance des trois groupes d’opposition – Les Républicains (LR), centristes d’Ensemble pour la République (EPR) et socialistes (PS).

Vers 11h11, les élus d’opposition ont brandi des affichettes dans l’enceinte du conseil municipal, en soutien aux forains qui demandent que soit organisée une Foire Saint-Jean en 2025. Le point n’était pas à l’ordre du jour, il n’a pas été discuté en séance.

Le Cosmos en difficulté

Le conseil municipal s’est penché sur la situation économique du cinéma municipal, le Cosmos. En raison de sa mauvaise santé financière, le cinéma augmente le prix de ses tickets, le tarif plein passant ainsi de 8 à 9€, et la collectivité versant une subvention supplémentaire de 266 000 euros sur trois ans. « La collectivité municipale doit assumer sans faire peser la charge financière sur les spectateurs », avance la conseillère communiste Yasmina Chadli, alors que l’adjointe à la culture, Anne Mistler, rappelle que les tarifs restent « largement inférieurs aux autres cinémas ». Certes, mais pour une programmation plus difficile à vendre, puisque le Cosmos ne peut pas mettre à l’affiche les sorties du moment… Jean-Philippe Maurer (LR) ne sait pas bien ce qu’il s’y passe et a demandé que la programmation « soit plus clairement affichée sur la façade ».

Malgré ses remarques, le groupe communiste a voté comme le reste de la majorité, et le point a été adopté avec 46 voix pour et 6 abstentions, venant des groupes PS et LR. Le groupe EPR n’a pas pris part au vote.

Trois postes pour le CSC de l’Elsau

Les élus ont voté la création de trois postes pour reprendre dès lundi 24 mars les missions périscolaires qui étaient assurées par l’association gestionnaire du centre socioculturel de l’Elsau, en liquidation judiciaire. Cette délibération a été adoptée à l’unanimité mais après des échanges durant lesquels l’opposition a demandé à la municipalité à la fois « plus de transparence » et un « respect de la présomption d’innocence » pour l’équipe gestionnaire, soupçonnée de conflits d’intérêts.

Adhésion au réseau international « Mayors for peace »

En milieu de conseil, les conseillers ont examinent l’adhésion au réseau des « Maires pour la Paix en France », et son pendant international, l’association « Mayors for Peace », créée à l’initiative du maire d’Hiroshima. Sur le papier, les adhésions aux réseaux de villes sont courantes, souvent anecdotiques ; mais ici, la délibération a inspiré aux élus un débat plus large sur la paix dans l’hémicycle.

Dans les rangs de la droite, la lutte contre la prolifération nucléaire promue par l’association fait tiquer Jean-Philippe Vetter, qui insiste pour défendre le rôle de l’armée française et de son arsenal nucléaire. Évoquant son expérience de la guerre Iran-Irak, qu’il a connu dans l’enfance, le premier adjoint poursuit : « C’est trop facile de dire qu’il faut s’armer rapidement, et de ne pas mesurer ce que ça veut dire dans les corps, les esprits, ce que ça coûte pour toutes les vies humaines brisées. »

La délibération est adoptée avec 44 voix pour et 9 abstentions venant des élus des groupes LR et EPR.

Étude sur l’ordonnance verte

Trois ans après le lancement de « l’ordonnance verte », en novembre 2022, la municipalité revient pour étudier l’efficacité de sa politique. L’objectif du dispositif était de lutter contre l’exposition aux perturbateurs endocriniens chez les femmes enceintes, en proposant notamment à ces dernières d’obtenir un panier de légumes bio par semaine.

À la tribune, l’adjoint en charge de la Santé, Alexandre Feltz, a égrainé les résultats : « Près de 250 professionnels de Santé ont prescrit à près de 2000 femmes enceintes une ordonnance pour le dispositif. » En tout, cela à permis d’organiser 226 ateliers de sensibilisation et de distribuer 25 000 paniers distribués. La délibération soumise au vote propose de financer une étude pour objectiver les effets du dispositif « ordonnance verte », pour un montant de 107 000€.

La délibération a été adoptée avec 51 voix, et trois abstentions venant des socialistes.

L’achat du Cube noir se concrétise

Situé dans les locaux du Centre de ressource et d’expertise physique et sportive (Creps) dans le quartier de Koenigshoffen, le théâtre du Cube noir est logé dans un bâtiment appartenant à la Région Grand Est. L’établissement d’une convention entre la Ville et la région a permis jusqu’à présent à la municipalité de proposer à l’association Trois.14 une convention de mise à disposition.

La délibération présenté pérennise cette situation : la Ville renouvelle sa convention avec le Grand Est jusqu’en juillet 2025, pour permettre aux deux collectivités de s’accorder sur les modalités d’une vente des espaces, tout en maintenant l’activité du Cube noir. La délibération a été adoptée sans vote.

#Ordonnances vertes

Rassemblement du secteur du spectacle vivant et de l’audiovisuel jeudi 20 mars

Rassemblement du secteur du spectacle vivant et de l’audiovisuel jeudi 20 mars
Manifestation des acteurs de la culture contre les mesures de confinement des salles de spectacles, samedi 23 janvier 2021 à Strasbourg

Les syndicats CGT du secteur du spectacle vivant et de l’audiovisuel ainsi que le syndicat des structures culturelles appellent à une mobilisation jeudi à Strasbourg pour protester contre les baisses de budgets décidées pour la culture.

Jeudi 20 mars à 11h30, la Fédération du Spectacle CGT, dont le Syndicat français des artistes-interprètes, l’Union nationale des syndicats d’artistes musiciens et le Syndicat des personnels techniques, administratif et d’accueil du spectacle vivant et de la prestation technique (Synptac), ainsi que le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) appellent les amateurs et les professionnels du spectacle vivant et de l’audiovisuel à se rassembler devant le Palais du Rhin, place de la République dans la Neustadt de Strasbourg.

Réunis autour de « La Riposte », ces syndicats de salariés et patronal dénoncent des « coupes budgétaires à tous les étages » et des politiques de réduction des budgets culturels. Dans un communiqué, ces syndicats refusent « le délitement des politiques publiques conduites en matière culturelle, sociale, d’animation socio-culturelle, de sport ainsi que de toute politique conduite en faveur de l’émancipation ». Ils rappellent que leur action s’inscrit en réaction à la progression des idées d’extrême droite, alors qu’une « partie de la sphère politique et une partie du patronat font le choix d’accueillir et de soutenir ses idées nauséabondes, racistes, misogynes, anti-LGBTQi+ et anti-sociales pour défendre les seuls intérêts des plus riches contre la population ».

Plus concrètement, ces syndicats demande que le Fonds national pour l’emploi pérenne dans le spectacle soit conforté, que la part collective du Pass culture soit refinancée et que les conditions d’accès à l’intermittence du spectacle soient assouplies. Pendant la manifestation, une délégation de ces syndicats doit rencontrer des représentants du ministère de la Culture.

L’Université de Strasbourg soutient un professeur d’archéologie malgré plusieurs alertes de harcèlement sexuel

L’Université de Strasbourg soutient un professeur d’archéologie malgré plusieurs alertes de harcèlement sexuel
La faculté des sciences historiques est située dans le palais universitaire de Strasbourg.

L’Université de Strasbourg a été saisie en 2022 du cas d’un enseignant en archéologie accusé de harcèlement et d’agression sexuelle par une étudiante. Malgré des témoignages concordants et un passif chez un précédent employeur, l’université a décidé de soutenir cet enseignant, qui nie les faits.

Lorsque Léa (tous les prénoms des étudiants ont été modifiés) découvre l’archéologie à l’Université de Strasbourg, elle a 19 ans. La jeune étudiante en histoire de l’art est « passionnée » par la matière, dit-elle d’une voix douce et posée, dans un chic café strasbourgeois, un jour de décembre 2024.

« C’était mon rêve, notamment la préhistoire », glisse Léa, en soufflant sur son chocolat chaud. Parmi ses profs, il y a cet archéologue quinquagénaire, assez réputé dans sa spécialité. Il est arrivé peu de temps après Léa à l’Université de Strasbourg, en 2021. Si au début de l’année, Léa est « émerveillée » par cet enseignant, c’est à partir du deuxième semestre que la jeune femme commence à sentir les choses changer. Ce sont d’abord des regards insistants, pendant les cours, puis un tutoiement, et – enfin – une invitation à venir participer à un stage de fouilles, loin de Strasbourg, pendant l’été 2022. Quand elle repense à cette période, la jeune femme l’admet : « J’étais tellement excitée et heureuse à l’idée d’aller faire une fouille, que même si je le trouvais bizarre et insistant, je ne voulais pas y penser. »

Comme ce jour où, dans un escalier et devant les amis de Léa (dont une a confirmé les faits), l’enseignant arrive et passe son bras derrière les épaules de Léa pour lui annoncer qu’elle est prise pour le stage. Ou comme cette manie qu’il a développée, progressivement, de l’appeler « ma petite Léa » devant tout le monde.

Interrogé au sujet de cette étudiante, et de ce harcèlement d’ambiance qu’il a créé, l’enseignant parle d’accusations diffamatoires et nie l’intégralité des faits.

Un sentiment de malaise pendant les fouilles, jusqu’à l’agression sexuelle, niée par l’enseignant

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À Strasbourg, la majorité écologiste écarte Hervé Polesi suite à un signalement

À Strasbourg, la majorité écologiste écarte Hervé Polesi suite à un signalement
Le conseiller municipal Hervé Polesi.

Lors d’une réunion organisée samedi 15 mars, le groupe de la majorité écologiste au conseil municipal de Strasbourg s’est prononcé en faveur d’une mise à l’écart d’Hervé Polesi. Ce dernier a fait l’objet de signalements au sein de la municipalité et de l’université pour des faits de violences sexuelles et sexistes.

Dans la matinée du samedi 15 mars, les élus du groupe « Strasbourg écologiste et citoyenne » au conseil municipal ont organisé une réunion exceptionnelle en visioconférence. « L’ensemble des membres du groupe présents ont approuvé l’exclusion d’Hervé Polesi, suivant ainsi les recommandations de la cellule d’écoute », affirme la co-présidente du groupe, Floriane Varieras, qui évoque également un « accompagnement » de l’élu, dans une démarche inspirée de la justice transformative. « On n’est pas la justice, on n’est pas la police, mais on se doit d’être exemplaire. »

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Au conseil municipal, la municipalité défend son avant-dernier budget

Au conseil municipal, la municipalité défend son avant-dernier budget
Au centre de l’image, le premier adjoint en charge des finances Syamak Agha Babaei.

Le budget de Strasbourg sera au cœur du prochain conseil municipal, lundi 17 mars. Il sera marqué par un contexte de restrictions budgétaires.

À mesure que les prochaines élections municipales se profilent, les ordres du jour s’amincissent. Organisé un an avant le scrutin, ce conseil municipal du 17 mars ne déroge pas à la règle et sera principalement marqué par le vote du budget pour l’année 2025, qui se tiendra en tout début de séance.

Durant le reste du conseil, les élus se pencheront également sur une éventuelle hausse des tarifs du Cosmos, ou sur l’efficacité du dispositif « Ordonnance verte », garantissant un panier de produits bio aux femmes enceintes de l’Eurométropole. L’objectif étant de limiter leur exposition aux perturbateurs endocriniens.

Budget d’investissement

Un mois après le débat d’orientation budgétaire, les conseillers strasbourgeois reviennent donc dans l’hémicycle pour scruter le budget. Par rapport à l’année précédente, le budget 2025 est en berne : il passe de 684 millions d’euros (M€) en 2024 à 668 M€ en 2025.

Une baisse s’observe dans la section « investissement », relative par exemple aux aménagements ou aux constructions, passant de 226 M€ en 2024 à 204 M€ en 2025. Dans le détail le budget opérationnel, à 142,3 millions, reste le budget opérationnel le plus élevé depuis plus de dix ans ; la baisse globale de la section s’explique à l’inverse par une diminution des dépenses de régularisations comptables, ces dernières variant beaucoup d’une année à l’autre suivant les chantiers lancés.

Pour la partie « fonctionnement », touchant aux frais généraux, aux salaires du personnel ou encore au remboursement des emprunts, le montant évolue de 458 M€ à 464 M€ d’une année à l’autre.

Dans le volet des recettes, le rapport exposant le budget souligne la baisse d’un million d’euros de la dotation générale de fonctionnement, l’argent de l’État, passant de 94,8 M€ à 93,7 M€ en 2025. Un moindre mal, puisque le gouvernement de Michel Barnier avait lancé l’idée d’une baisse de neuf millions d’euros. Le produit des impôts et des taxes locales est en revanche en hausse, passant de 303 M€ à 309 M€. Cette augmentation s’explique essentiellement par la revalorisation nationale des valeurs locatives de +1,7%, qui provoque une augmentation mécanique du montant de la taxe foncière.

Défense de l’emprunt

L’endettement de la Ville de Strasbourg, sujet fétiche de la droite locale, est également accru : la dette progresse de 45 millions d’euros depuis le 1er janvier 2024, pour atteindre 377 M€ en 2025. En une année, la dette par habitant progresse ainsi de 1 129€ à 1 281€.

Depuis le début du mandat de Jeanne Barseghian (Les Écologistes), la majorité écologiste a soutenu avec constance le recours à l’emprunt au nom de l’urgence climatique. Pour objectiver cela, la Ville utilise une grille d’analyse de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) évaluant l’impact des dépenses d’investissements sur le climat.

Depuis le début du mandat, le premier adjoint Syamak Agha Babaei dénonce le « fétichisme de la dette ».

Pour les 142 M€ d’investissements opérationnels pris en compte, 63% des dépenses sont considérés comme neutres, alors que 21% du total des investissements sont considérés comme très favorables : il s’agit principalement de la rénovation énergétique du patrimoine municipal ou encore le remplacement des ampoules de l’éclairage public par des LED.

Reste encore 6% de dépenses d’investissements favorables sous condition, liées notamment aux opérations de végétalisation et de déminéralisation des cours d’écoles. Enfin, 3,2% des investissements sont considérés comme négatifs pour le climat, comme la construction de terrains de foot synthétiques.

Une subvention supplémentaire et une augmentation des tarifs pour le cinéma Cosmos

Une subvention supplémentaire et une augmentation des tarifs pour le cinéma Cosmos
Le bâtiment du Cosmos est l’une des plus anciennes salles de cinéma d’Europe.

Face aux difficultés économiques du cinéma municipal Cosmos, la municipalité prévoit de voter lundi 17 mars une augmentation du tarif des tickets et d’attribuer une nouvelle subvention conséquente.

L’annonce couvait depuis décembre : suite à ses mauvais résultats financiers, la municipalité écologiste souhaite faire adopter une délibération pour soutenir financièrement le cinéma Cosmos, lors du conseil municipal du 17 mars. Après avoir perdu en sept mois plus de 100 000€ sur son dernier résultat d’exploitation, le cinéma va bénéficier d’une subvention supplémentaire et procéder à une augmentation du prix de ses tickets.

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Rokhaya Diallo, Caroline Darian, Laure Adler… Six rencontres à ne pas manquer au Temps des féminismes

Rokhaya Diallo, Caroline Darian, Laure Adler… Six rencontres à ne pas manquer au Temps des féminismes

Programmation off des Bibliothèques idéales, le Temps des féminismes s’étale sur cinq journées, du vendredi 21 au dimanche 30 mars à l’église Saint-Guillaume. Voici notre sélection des rendez-vous à ne pas manquer.

En 2023, la présentation du Temps des féminismes de Michelle Perrot aux Bibliothèques idéales a inspiré un nouveau détour au festival de littérature strasbourgeois. Cette programmation entièrement dédiée aux enjeux féministes a très vite trouvé son public et revient en 2025 pour une troisième saison.

Placée sous l’égide de Gisèle Pélicot – dont le portrait esquissé par Catel veille sur le programme – cette édition reviendra sur les différentes violences et injonctions faites aux femmes tout en donnant des pistes de résistance. Petit tour d’horizon des rencontres les plus indispensables.

La lutte de Caroline Darian après le procès Mazan

Samedi 22 mars, le Temps des féminismes invite Caroline Darian pour le premier grand entretien de cette édition. Dans Pour que l’on se souvienne, son second livre, la fille de Gisèle Pelicot revient sur le procès des viols de Mazan, dans lequel Dominique Pelicot a été reconnu coupable d’avoir drogué, violé et fait violer son épouse par cinquante hommes, condamnés eux-aussi. Elle écrit pour que l’on se souvienne de ce qui s’est joué dans cette salle d’audience, et que l’on n’oublie pas les victimes qui n’ont ni preuves ni souvenirs à fournir à la justice. Début mars, Caroline Darian a confirmé avoir porté plainte à son tour contre son père pour viol, tentative de viol et agression sexuelle.

Caroline Darian, fille de Gisèle Pelicot, autrice du livre « Pour que l’on se souvienne ».

Rokhaya Diallo et la révolution féministe

« Le féminisme ne peut se contenter de corriger quelques injustices en surface, c’est une révolution ». Journaliste et militante féministe et antiraciste, Rokhaya Diallo sera de passage dimanche 23 mars pour présenter son Dictionnaire amoureux du féminisme. Issue d’une génération « ayant grandi avec la conviction que nos ainées avait conquis tous les droits nécessaires à notre liberté », l’autrice souligne que de nombreuses femmes se sont heurtées au caractère structurel des inégalités de genre en entrant dans la vie active. Elle rappelle qu’en matière de féminisme, tout n’est pas gagné et beaucoup reste à faire. Dans son ouvrage, Rokhaya Diallo rend hommage à de grandes figures féministes, comme Joséphine Baker, Bell hooks ou Annie Ernaux et revient sur des notions qui lui sont chères, telles que l’intersectionnalité, l’afroféminisme ou encore la « misogynoir ».

L’autrice et militante antiraciste et féministe Rokhaya Diallo.Photo : Mario Epanya

S’affranchir des injonctions

Faire attention à sa ligne, cuisiner sans trop manger, faire attention à son assiette… et à celle de sa fille… Nombreuses sont les injonctions qui pèsent sur les femmes et se transmettent parfois, d’une génération à l’autre. Samedi 22 mars, une table ronde s’intéressera à cette transmission de la honte et aux moyens de briser ce cycle aliénant. Autrice du livre Les mangeuses, histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès, la journaliste Lauren Malka y échangera avec la militante féministe Camille Lextray, autrice du livre Briser la chaîne : misogynes de mère en fille ? La journaliste Élisabeth Cadoche et la psychothérapeute Anne de Montarlot participent aussi à la table-ronde. Elles ont coécrit l’enquête intitulée La fabrique de la honte qui se veut aussi guide pour toutes celles qui veulent se libérer des injonctions sociétales.

Lauren Malka, autrice du livre Les mangeuses, histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès.

Laure Adler et Léa Veinstein à l’écoute des femmes

Journaliste et écrivaine, mère et fille, Laure Adler et Léa Veinstein se retrouveront dimanche 23 mars au Temps de féminisme, pour une rencontre riche en récits et témoignages. Dans Il suffit d’écouter les femmes, Léa Veinstein revient sur l’avortement clandestin en donnant la parole à celles qui l’ont vécu. Qui les a accompagnées ? Comment l’ont-elles vécu ? Avec La voix des femmes, Laure Adler livre quant à elle un « vagabondage », des instants vécus et des rencontres avec des femmes dites « ordinaires ». Un voyage littéraire pour tenter d’éclairer « ce que fut être une femme et ce que veut dire être une femme aujourd’hui. »

Laure Adler, autrice et ancienne directrice de France Culture, et sa fille, l’autrice Léa Veinstein.Photo : Jf Paga et Franck Ferville

Ce que les psys ont fait aux femmes

Pendant longtemps, la médecine et la psychiatrie ont produit des discours savants sur les paroles, les corps et les comportements des femmes. Pathologisant celles qui ne rentraient pas dans le moule social qui leur était réservé. Les lesbiennes étaient malades, les prostituées, folles et celles qui ne voulaient pas d’enfants, anormales. Hystériques, mélancoliques, perverses… Tout un lexique a permis de justifier des enfermements et des violences allant parfois jusqu’à la lobotomie ou l’excision. Samedi 29 mars, Laurie Laufer – Les héroines de la modernité – et Adèle Yon – Mon vrai nom est Élisabeth – reviendront sur la misogynie de la psychanalyse au micro de la journaliste Lauren Bastide. La rencontre sera enregistrée pour le podcast Folie douce.

La chercheuse et autrice Adèle Yon, la journaliste et animatrice radio Lauren Bastide et la psychanalyste Laurie Laufer.Photo : Di crollalanza, Harst, Krebs

Rim Battal et Alex Tamécylia, relève poétique

Cette année encore, le Temps des féminismes proposera des lectures musicales. Dimanche 30 mars, le festival réunira sur un même plateau la poétesse Rim Battal et l’artiste et essayiste non binaire – qui ne s’identifie ni strictement homme, ni strictement femme – Alex Tamécylia. Connue pour ses textes sensuels et directs, Rim Battal est l’une des cheffes de fil du renouveau poétique francophone. Elle vient de publier son premier roman, Je me regarderai dans les yeux.

Dans cet ouvrage, elle raconte l’histoire de Rim, adolescente surprise par sa mère en train de fumer une cigarette. Battue par sa mère, elle décide de fuir et raconte les carcans et l’hypocrisie auxquels elle est confrontée. Alex Tamécylia vient de publier Les féministes t’encouragent à quitter ton mari, tuer tes enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir trans-pédé-gouine. Inspiré d’une citation d’un télé-évangéliste d’extrême-droite américain, Pat Robertson, cet essai poétique percutant joue avec la langue en abordant la violence, le militantisme, l’amour, la sexualité et la création. Un plateau à ne pas rater !

Rim Battal est une journaliste poétesse et autrice marocaine qui vit entre Paris et Marrakech. Photo : Droits réservés.

Des éditeurs de Strasbourg déçus après l’année de capitale mondiale du livre

Des éditeurs de Strasbourg déçus après l’année de capitale mondiale du livre
De gauche à droite : Aline Cardot, salariée des éditions Callicéphale, Florent Grandin, directeur des éditions du Père fouettard, et Alexandre Bonnefoy, des éditions Issekinicho.

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Les recos planétaires de Pelpass au jardin des Deux-Rives du 29 mai au 1er juin

Les recos planétaires de Pelpass au jardin des Deux-Rives du 29 mai au 1er juin

Pour sa huitième édition, le Pelpass festival invite plus de cinquante formations au jardin des Deux-Rives du jeudi 29 mai au dimanche 1er juin. Peu de têtes d’affiches comme à l’accoutumée mais des groupes mûrs et prêts à devenir des références dans leurs genres respectifs.

L’association Pelpass a présenté jeudi soir à La Grenze la programmation du prochain Pelpass Festival, prévu du jeudi 29 mai au dimanche 1er juin. En l’absence remarquée du directeur artistique, Jérémie Fallecker (voir ci-contre), François-Xavier Laurent, Jonathan Metz et Jessica Goetz ont détaillé les 52 formations, dont 21 internationales, qui viendront ambiancer le bout du jardin des Deux-Rives. La plupart des artistes programmés sont des groupes émergents à découvrir.

Jeudi : Jacques et quatre artistes québecois

Jeudi 29 mai, Pelpass compte beaucoup sur Jacques pour faire venir sous ses chapiteaux de nombreux amateurs de sa « techno transversale ». Originaire de Strasbourg, Jacques a développé une musique électronique « bruitiste » à partir de sons produits par des objets du quotidien. Le résultat est une suite ininterrompu de boucles, provoquant une forme de transe communautaire dans le public. Sous le chapiteau du Pelpass festival, le résultat peut être assez unique.

Le reste de la soirée sera très québecois, grâce aux liens de Pelpass avec le Phoque Off festival, qui se déroule en février à Québec. Quatre groupes ont ainsi été repérés dans la belle province pour être invités à Strasbourg : la chanson française triste mais volontaire d’Étienne Dufresne, les énervés de DVTR, la pop électro de Thaïs et la pop de Chose Sauvage.

Le dernier clip de Jacques date de 2023.

Vendredi : Pales et musique house

Vendredi 30 mai, les amateurs de rock pêchu pourront se défouler sur un set de Pales. Le groupe strasbourgeois est en tournée avec ses nouveaux morceaux, qui sont très bien reçus par leur public jamais à court de calories à dépenser. Pales a beau proposer un punk rock très académique, l’effet est jubilatoire et immédiat.

Uppercut de Pales.

Mais les têtes d’affiche de la soirée seront probablement Marina Trench et Kiddy Smile, deux artistes qui ont atteint une belle notoriété dans l’univers très mouvant de la techno. À noter que la Militente, le troisième chapiteau du festival dédié aux DJ sets sera confié ce soir-là à l’équipe qui a animé le Longevity festival, dont la dernière édition a eu lieu en août 2024.

Samedi : Ouai Stéphane, Mau et Thérèse

Pour la grosse soirée du samedi 31 mai, Pelpass est très heureux d’avoir programmé Ouai Stéphane, artiste inclassable qui s’est récemment installé à Strasbourg et qui avait fait sensation lors d’une soirée au Molodoï en 2022. L’autre star locale, ce sera Mau et sa douce pop française. Mais l’artiste la plus iconoclaste de la soirée sera certainement Thérèse, une chanteuse qui puise dans son quotidien pour peupler ses morceaux d’expériences sur des nappes d’électro pop. C’est à la fois léché et barré.

Chinoise ? de Thérèse.

Pour le dimanche 1er juin, l’attente viendra de Terrenoire, un groupe de Saint-Etienne qui chante en français des chansons minimalistes sur de légers tapis de notes électroniques. L’auteur de ces lignes attendra plutôt The White Bats, un groupe dont le nom rappelle les années 70 et leur musique soul aussi, ce qui est très bien, c’était super les années 70. La journée sera d’ailleurs très soul puisqu’elle accueillera aussi Nectar Woode qui pour le coup dépoussière le genre.

Un deal avec la météo

Côté dispositif, pas de changement par rapport au site agrandi en 2024. L’équipe de Pelpass a reculé d’une semaine le festival, afin d’assurer du beau temps sur l’ensemble des quatre soirées. Un deal a été passé avec la météo : le festival avec les pieds dans la boue, pas deux années de suite. Le bar dédié au bières artisanal va trouver un meilleur emplacement, ce qui devrait désengorger les deux bars principaux aux heures de pointe. Les tarifs des entrées augmentent légèrement, sauf ceux des billets pour les ados, qui baissent légèrement. Les quotas des tarifs Atout voir et Carte culture ont été abaissés.

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Strasbourg Événements condamnée pour discrimination et harcèlement moral

Strasbourg Événements condamnée pour discrimination et harcèlement moral
Palais de la musique et des congrès, dans le quartier du Wacken, à Strasbourg.

Mardi 11 mars, la cour d’appel de Colmar a condamné la société Strasbourg Evènements pour des faits de discrimination et de harcèlement moral à l’égard d’une salariée. Elle a également annulé son licenciement et exigé sa réintégration.

Dans un arrêt du 11 mars 2025, la cour d’appel de Colmar a condamné la société Strasbourg Évènements pour discrimination basée sur le genre et l’origine et pour harcèlement moral envers une ancienne cheffe de projet. Les faits incriminés ont eu lieu en 2009, 2010 ainsi qu’à la fin des années 2010. La société a été condamnée à verser à son ancienne salariée cinq ans de salaire (178 255 euros bruts) et 13 500 euros de dommages et intérêts. Son licenciement a été annulé, obligeant l’entreprise à réintégrer la salariée.

Des propos racistes, islamophobes

Dans leur décision, les magistrats de la chambre sociale se basent sur des témoignages apportés par des collègues de cette cheffe de projet. Ces derniers ont rapporté des scènes où l’employée a été qualifiée de « sale pute arabe », où elle a été invitée à aller « faire son Ramadan » ou décrite comme ayant un profil qui « ne passe pas auprès des galeries » d’art.

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Foire Saint-Jean : les forains exigent une édition 2025

Foire Saint-Jean : les forains exigent une édition 2025
La Foire Saint-Jean n’a plus d’emplacement attitré depuis 2019.

Serge Fornara, forain et membre du comité de conciliation sur la Foire Saint-Jean, engage un rapport de force avec la municipalité de Strasbourg pour qu’une édition 2025 ait lieu. En décembre, Jeanne Barseghian avait renvoyé à 2027 la prochaine Foire Saint-Jean.

« On refuse de parler de la Foire Saint-Jean de 2027 tant qu’on n’a pas parlé de celle de 2025. » Tel est le mot d’ordre de Serge Fornara, forain lui-même et membre du comité de conciliation avec la Ville de Strasbourg. Il l’a rappelé depuis Rouen lors d’une conférence de presse en visio, jeudi 13 mars à Strasbourg.

La municipalité de Strasbourg avait annoncé en décembre, après une annulation de l’édition 2024, que la Foire Saint-Jean ne pourrait se tenir avant 2027, faute de site aménagé suffisamment grand pour l’accueillir. Des travaux sont engagés plaine des Bouchers à la Meinau pour accueillir les grands événements de ce type. Mais pour les forains et Serge Fornara en particulier, il est impossible d’attendre aussi longtemps.

« Comment allons-nous faire pour payer nos emprunts, nos taxes, nos impôts, nos employés ? Qu’avez-vous prévu pour compenser toutes ces pertes ? » a demandé Serge Fornara jeudi à l’adresse de la maire de Strasbourg.

Des actions contre la décision de la municipalité

Serge Fornara estime que « les différentes hypothèses proposées par la mairie nous ont coûté trois millions d’euros en 2024, car nous avons investi les sites et constaté que ce n’était pas possible ». Manèges trop grands ou trop nombreux, manque d’étude du sol, emplacements pas assez centraux… Les propositions de la Ville n’ont pas convaincu les forains qui ne veulent ni s’installer à la Meinau ni près du jardin des Deux-Rives, ni à Hautepierre.

Serge Fornara renvoie vers une pétition en ligne, intitulée « Sauvez la Foire Saint-Jean 2025 ! » et demande aux élus d’observer une minute de silence au conseil municipal de Strasbourg du lundi 17 mars à 11h11 précises, pour commémorer la « mort du métier de forain ». Il demande aussi la démission de Pierre Ozenne, adjoint à la maire en charge des foires et marchés, qu’il accuse d’avoir menti en promettant que la foire aurait lieu en 2025. « Ce n’est pas un homme de parole et chez les forains, la parole est essentielle » estime Daniel Aaron, organisateur de la conférence de presse et qui était surtout connu jusque là pour publier des vidéos sur Facebook contre la municipalité et la gauche en général.

« Nous n’excluons pas une épreuve de force »

Serge Fornara, forain

Serge Fornara annonce ensuite que « la Foire Saint-Jean 2025 aura lieu », même sans l’aval de la mairie. « Nous n’excluons pas une épreuve de force, car les forains ne peuvent pas se permettre de ne pas déballer », dit-il tout en « espérant ne pas en arriver jusque là. »

Mercredi 19 mars à 11h, Serge Fornara se présentera devant le centre administratif de Strasbourg pour « relancer les négociations » avec Jeanne Barseghian. « Se défendre, pas avec les poings mais avec des valeurs de femmes et d’hommes de parole » tient-t-il à préciser. Selon Ici Strasbourg, la municipalité « se laisse le temps d’étudier le dossier » avant de réagir officiellement.

Après une tentative de suicide en prison, Teddy fait condamner des surveillants pour violences

Après une tentative de suicide en prison, Teddy fait condamner des surveillants pour violences
Teddy (à droite) et son avocat Mohammed Aachour.

Incarcéré à la prison de Lutterbach, dans le Haut-Rhin, Teddy a tenté de se suicider après avoir subi des violences et des vexations de la part de surveillants en 2022. Jeudi 13 mars, le tribunal correctionnel de Mulhouse a condamné deux agents pour ces violences et des faux témoignages.

Teddy avait oublié le visage de ses agresseurs. Jeudi 13 mars, au tribunal judiciaire de Mulhouse, le jeune homme a eu un flash. L’ancien détenu du centre pénitentiaire de Lutterbach a croisé les quatre surveillants accusés de l’avoir violenté le 24 novembre 2022 dans une cellule du quartier disciplinaire. Il a reconnu l’agent de la pénitentiaire Denis Bremond et son supérieur Quentin Coillaud. Le premier l’a giflé au moins une fois. Il accuse le second de l’avoir étranglé.

« Le chef et le surveillant d’étage m’ont frappé (…) Mais vu que personne n’avouera les faits, je n’ai plus rien à perdre. »

Lettre rédigée par Teddy avant sa tentative de suicide en détention

Ces violences sont intervenues au terme d’une journée où Teddy a demandé, en vain, d’accéder à la cour de promenade. Après une garde à vue, il venait de passer plus de trois jours sans voir le ciel. Il demandait aussi ses affaires personnelles et son tabac. À 18h30, ce même jour, il a tenté de se suicider par pendaison. Lorsque les pompiers et le Samu sont intervenus dans sa cellule, sa main tenait encore une lettre, que la présidente du tribunal a lue à l’audience :

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Des produits toxiques dans la nappe phréatique au port aux pétroles

Des produits toxiques dans la nappe phréatique au port aux pétroles
Tepsa France était jugée pour six infractions ce 13 mars.

L’entreprise Tepsa a été jugée jeudi 13 mars pour avoir négligé l’entretien de son site de stockage, sur le port aux pétroles de Strasbourg. L’inspection des installations classées a détecté de la bentazone et de l’adiponitrile, un pesticide et un composé hautement toxique, dans les eaux souterraines à proximité.

Au port aux pétroles de Strasbourg, les 62 silos de Tepsa France, anciennement Rubis Terminal, se dressent à perte de vue. Ils peuvent stocker 317 000 mètres cubes (m3) de produits chimiques et de carburant qui transitent entre des péniches, des trains de fret et des camions. L’installation est classée « Seveso seuil haut », au vu des risques de pollution, d’incendie, d’explosion et d’émanation d’éléments toxiques. Elle est donc régulièrement contrôlée par l’inspection des installations classées, un service de la Direction régionale de l’environnement.

Depuis 2019, ce service détecte des substances chimiques stockées par Tepsa dans les eaux souterraines à proximité du site. « La présence d’adiponitrile dans la nappe est avérée », expose Marc Spohr, inspecteur des installations classées qui suit cette société. Il s’agit d’un composé extrêmement toxique utilisé dans l’industrie chimique.

« On mesure aussi des concentrations de plusieurs microgrammes par litre (µg/l) du pesticide bentazone, alors que le seuil réglementaire est de 0,1 µg/l », ajoute Marc Spohr. En décembre 2022, la teneur en bentazone dans la nappe phréatique a atteint 18 µg/l, soit 180 fois la valeur de référence.

Six infractions relevées

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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et enquête sur les alertes qui lui sont transmises, les suspicions de pollutions, les artificialisations masquées, la qualité de l’air et de l’eau… Sans Rue89 Strasbourg, des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.

Thibault Vetter suit les collectifs militants et associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides comme les entrepôts d’Amazon par exemple. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

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Au tribunal, le combat d’un jeune homme transgenre pour une égalité de soins

Au tribunal, le combat d’un jeune homme transgenre pour une égalité de soins

Mercredi 12 mars, un Strasbourgeois a contesté la décision de l’Assurance maladie de ne pas rembourser ses frais liés à une opération de transition de genre. En France, huit autres personnes ont intenté des procédures similaires.

Devant le tribunal judiciaire de Strasbourg, mercredi 12 mars, Audric est entouré d’une trentaine de soutiens. L’ancien étudiant strasbourgeois conteste la décision de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Bas-Rhin de ne rembourser qu’une partie des soins qui sont nécessaires à sa transition de genre. Lorsqu’il est né, Audric a été désigné comme une femme sur son acte de naissance. Après avoir fait son coming-out auprès de ses proches en 2017, il a fait changer son état civil et son nom. Il est suivi par plusieurs médecins et a entamé une transition physique. Depuis 2022, il se bat pour que la CPAM accepte de lui rembourser intégralement l’opération d’ablation du sein. Cette mastectomie lui permettrait d’être enfin perçu comme un homme dans l’espace public.

« Je n’ai pas les moyens d’aller dans le privé pour l’opération. »

Audric, ancien étudiant strasbourgeois

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Le meurtrier de Yasemin Cetindag condamné en appel à trente ans de prison

Le meurtrier de Yasemin Cetindag condamné en appel à trente ans de prison

Mercredi 12 mars, la cour d’assises du Haut-Rhin a condamné Savas Ozyanik à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son ex-compagne, Yasemin Cetindag.

La cour d’assises du Haut-Rhin a condamné en appel Savas Ozyanik à trente ans de prison, dont vingt ans incompressibles, pour le meurtre de son ex-compagne, Yasemin Cetindag. Cette peine, prononcée le mercredi 12 mars, est identique à celle prononcée en mai 2024 par la cour d’assises du Bas-Rhin. Savas Ozyanik avait fait appel car il s’estimait « mal défendu ». L’homme de 42 ans avait donc un nouvel avocat lors de l’audience à la cour d’appel de Colmar.

Le corps de Yasemin Cetindag a été retrouvé le 28 décembre 2020 enterré dans la forêt de Vendenheim. La jeune femme de 25 ans a été étranglée par son ex-conjoint, Savas Ozyanik, cinq jours plus tôt. L’homme avait été mis en examen pour « meurtre sur conjoint ou ex-conjoint ». Un des enfants de Yasemin Cetindag, présent dans l’appartement au moment des faits, a expliqué aux enquêteurs qu’une dispute avait éclaté entre sa mère et Savas Ozyanik, qui ne supportait pas de la voir discuter avec un autre homme.

Ce féminicide a aussi révélé la passivité des services de police et de justice strasbourgeois face aux violences faites aux femmes. Entre 2017 et 2019, Yasemin Cetindag a déposé treize mains courantes pour rapporter des faits de violences de son compagnon. Pour Me Xavier Metzger, l’avocat de Leyla Cetindag, la sœur de la défunte, cette affaire illustre « un manquement grave. À un moment, la victime a alerté sur sa situation, et personne ne lui a proposé de solution. »

La justice autorise l’aménagement d’une vaste zone industrielle à Nambsheim

La justice autorise l’aménagement d’une vaste zone industrielle à Nambsheim
Le site d’EcoRhena s’étendrait sur plus de 82 hectares.

Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté le recours contre la création de la zone industrielle de Nambsheim mardi 11 mars. Elle pourrait servir au transit de déchets radioactifs vers un futur centre de recyclage de Fessenheim.

82,4 hectares de zone industrielle au bord du Rhin, près des communes de Balgau, Nambsheim, Heiteren et Geiswasser dans le Haut-Rhin. Le syndicat mixte ouvert du port rhénan de Colmar Neuf-Brisach a nommé ce projet EcoRhena. Il est censé créer de nouveaux emplois après la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, au sud de l’Alsace. Toutes les entreprises qui doivent s’y installer ne sont pas encore connues. Mais l’une des sociétés majeures pourrait être le groupe allemand Liebherr. Il planifie la création d’une usine sur un site de 47 hectares pour fabriquer une partie de ses machines de terrassement.

Le tribunal juge l’étude d’impact suffisante

Dans le secteur, des habitants s’inquiètent de voir arriver des déchets radioactifs près de chez eux. EcoRhena se situe à quelques kilomètres du technocentre de Fessenheim, un projet mené par EDF pour recycler des éléments radioactifs issus de toute l’Europe. Ainsi, dans cette future zone industrielle, une grue pourrait permettre de transférer ces déchets des péniches vers des camions, afin de les acheminer ensuite vers le technocentre. « On ne sait pas du tout comment ces déchets seraient confinés et s’il pourrait il y avoir des fuites. Nous sommes très inquiets », regrette Régis Salomon, vice-président des Villageois réunis de Nambsheim et environs.

L’association avait déposé un recours contre l’autorisation des travaux d’aménagement d’EcoRhena. Mais le tribunal administratif de Strasbourg l’a rejeté. Dans un communiqué envoyé mardi 11 mars, l’étude d’impact est décrite comme « suffisante, notamment en ce qui concerne l’analyse des nuisances sonores, de l’évolution de la circulation routière, de la qualité de l’air et du traitement des eaux usées ».

Régis Salomon relève que l’étude ne comporte pas d’informations « sur la santé des riverains en lien avec la circulation des poids lourds et des voitures ». Sur ce point, le tribunal administratif fait la liste de plusieurs mesures d’atténuation prévues :

« La création d’une zone tampon végétalisée entre EcoRhena et les habitations, d’un plan de déplacement interentreprises, d’un réseau de transport en commun reliant Ensisheim, Colmar et Mulhouse à la zone EcoRhena, le développement de mobilités douces et la limitation de la circulation de poids lourds par le recours au transport par voie d’eau. »

Analyser les dossiers entreprise par entreprise

Le tribunal administratif rappelle que « si des entreprises souhaitant s’installer [à EcoRhena] étaient susceptibles d’exercer des activités relevant de la législation environnementale des ICPE (installations classées pour l’environnement), elles devraient ultérieurement solliciter une autorisation spécifique ». Ainsi, les magistrats ont jugé que « l’étude d’impact n’avait pas, à ce stade du projet, à analyser les effets des futures industries sur l’environnement ».

Les Villageois réunis de Nambsheim craignent que les dossiers individuels soient moins transparents, et leur contestation plus complexe. « On ne s’oppose pas à ces créations d’emplois et à ces projets sur le principe. Mais il nous faudra des garanties que le village est protégé. Pour l’instant, on ne les a pas. Ils viennent s’implanter juste à côté de chez nous, alors qu’avant nous avions des forêts et des champs », déplore Régis Salomon. L’association « se pose la question de faire appel » de la décision.