Rue89 Strasbourg change de peau ! Notre média a travaillé avec une petite équipe pendant plus d’un an pour refondre entièrement le site. L’objectif est qu’il soit plus rapide, plus joli et plus participatif. Il est en outre doté d’une série de mini-services supplémentaires, dont certains sont réservés aux abonnés.
Bienvenue sur le nouveau site de Rue89 Strasbourg ! Depuis lundi 16 octobre, une nouvelle maquette est installée sur toutes nos pages. Elle a été pensée par le designer Thomas Bonometti, qui a travaillé depuis près d’un an dessus, et codée par Geoffrey Brossard. François Werckmann a coordonné l’ensemble du projet, avec nos collègues de Rue89 Bordeaux et Lyon et les prestataires. Ces nouveaux atours doivent rendre la lecture plus facile, plus agréable tout en affirmant l’identité d’un site de presse engagé et déterminé comme le nôtre, le tout agrémenté par les dessins d’Ariane Pinel.
Nous avons profité de cette refonte complète pour ajouter une série de nouvelles fonctions. D’abord, tous les aspects liés au compte utilisateur et à l’abonnement sont bien mieux gérés, avec des pages dédiées et conçues pour être plus évidentes. Il est plus facile de s’abonner, et ainsi de participer au développement d’une presse locale indépendante à Strasbourg, et toujours aussi simple de se désabonner.
Une série de petits services émaille le site désormais, dont certains sont réservés aux abonnés comme l’accès aux coulisses de certains articles et des modules pour s’engager, fournissant des solutions concrètes et directes aux sujets évoqués. Parmi ces nouvelles fonctions, citons :
Signaler des fautes directement à la rédaction. Personne n’aime les fautes d’orthographe ou de grammaire, mais il peut en subsister malgré nos relectures. Désormais, vous pouvez sélectionner un paragraphe et signaler une faute à la rédaction en un clic,
Sauvegarder des articles à lire plus tard. Il arrive qu’on tombe sur un article intéressant, mais que ce ne soit pas le bon moment. Un clic sur l’icône Signet et voilà l’article sauvegardé dans votre compte utilisateur,
Alertes par mail. Certains sujets peuvent vous intéresser plus que d’autres. Désormais, vous avez la possibilité d’être alerté immédiatement par mail dès qu’un sujet particulier est publié. Une prochaine évolution vous permettra d’être alerté par SMS,
Lecture des articles. Pas le moment de lire ? Déclenchez la lecture audio des articles et une voix presque naturelle prononcera le texte.
Le Stamm’, un outil pour le débat public
Mais surtout, nous avons repensé le système des commentaires comme une nouvelle plateforme de discussions et d’échanges. Appelée Le Stamm’, cet outil permettra à la communauté des lectrices et lecteurs de Rue89 Strasbourg d’échanger sur des sujets d’actualité locale dans un environnement bienveillant. Nous espérons qu’elle accueillera une partie du débat public grâce à de nouvelles fonctions :
Il est désormais possible de commenter avec son identité réelle avec une photo de profil, ou avec un pseudo et un avatar, ou alors de manière anonyme. Cette sélection disponible à chaque publication de commentaire permet à chacun et chacune de contribuer au débat, en choisissant le degré d’exposition qui convient au contenu du message,
Les utilisateurs pourront être alertés aux réponses à leurs commentaires,
Les commentaires pourront être soutenus ou non, en fonction de leur qualité. Les meilleurs commentaires seront placés en Une du site et certains pourront être sélectionnés par la rédaction,
D’autres fonctions seront ajoutées prochainement.
L’objectif du Stamm’ est de permettre à chacun d’exprimer une parole, d’apporter une information, de la manière la plus libre possible. Dans notre pays, la parole publique est devenue presque dangereuse, et trop souvent, ne s’expriment que celles et ceux qui s’estiment légitimes ou protégés. Avec le Stamm’, nous voulons changer cela. Ce sera aussi un outil d’écoute pour la rédaction, qui piochera une part de ses prochains sujets parmi les échanges. Leurs auteurs seront alors directement contactés par les journalistes.
Lorsque nous avons changé la maquette de Rue89 Strasbourg pour la dernière fois, c’était en 2016. Nous avions alors bénéficié du travail de l’agence Upian, qui l’avait réalisée pour Rue89.com, le média qui nous servait de modèle à l’époque. La fin progressive du média national nous a contraint à tout développer seuls cette fois. Un chantier titanesque pour nos trois éditions et qui n’a été possible qu’avec l’aide du Fonds stratégique du développement de la presse (FSDP) du ministère de la Culture, qui a pris en charge 70% des 160 000€ investis dans ce chantier. Le Fonds pour la presse libre (FPL) nous a également prêté 40 000€ pour éviter d’avancer trop de fonds.
Ce nouveau site vise à permettre à Rue89 Strasbourg de franchir de nouveaux paliers en nombre d’abonnés actifs. Dans un contexte de plongée de nos revenus publicitaires, de menaces sur l’indépendance de la presse et d’atteintes à la liberté d’expression, notre rédaction ne pourra continuer son travail de vigie démocratique locale que grâce au soutien direct de chacune et de chacun d’entre vous.
L’Espace Django programme à nouveau Bantu Continua Uhuru Consciousness, un groupe sud-africain qui a fait des complaintes bantoues une formidable source d’énergie. Un groupe à apprécier sur scène.
Nouvelle soirée africaine à l’Espace Django. Bantu Continua Uhuru Consciousness (BCUC), le groupe sud-africain qui mêle efficacement drum n’bass et chants bantous, a déjà fait un passage remarqué dans cette salle du Neuhof en 2018. Mardi 24 octobre, ils seront de retour deux albums plus tard, dont un enregistré à Lyon, toujours aussi déjantés.
Car la musique de BCUC puise son expression dans les townships de Soweto, elle se branche sur les rythmes frappés au sol de l’Afrique centrale pour en sortir un cri infini, une transe – certains morceaux dépassent allègrement les 20 minutes – qui transforme le public. Impossible de rester impassible face à ces musiciens habités. Il suffit de quelques mesures de BCUC pour que tout un public se mette à chanter en bantou.
Les groupes qui mêlent des sonorités occidentales et ethniques sont légions, mais BCUC n’est pas de ceux-là. La force de BCUC, c’est d’abord celle du peuple. Le groupe, composé de sept musiciens dont quatre aux percussions, s’inscrit dans la tradition de Fela Kuti : « Music for the people, music by the people. » Des paroles existent bien dans leurs compositions, mais elles constituent rarement l’essentiel du message, masquées derrières des vocalises frappées qui, elles aussi, participent à la surimpression de rythmes entremêlés.
À ce stade, inutile de préciser que la musique de BCUC s’apprécie mieux en concert… Bien que le groupe semble apprécier la France, qui constitue son deuxième marché, il vaut mieux profiter de l’occasion de le découvrir dans une salle à taille humaine comme celle de l’Espace Django.
Vendredi 13 octobre, plusieurs centaines de personnes ont manifesté malgré l’interdiction préfectorale pour exprimer leur soutien au peuple palestinien, cerné et bombardé par l’armée israélienne après l’attaque du Hamas contre des civils samedi 7 octobre. Treize personnes ont été interpellées.
17h30, vendredi 13 octobre, place Kléber. La quasi-totalité de l’esplanade est fermée à la circulation à l’aide de rubalise bleu-blanc-rouge portant l’inscription « Police Nationale ». Un rassemblement était prévu pour permettre aux soutiens du peuple palestinien d’exprimer leur solidarité. Depuis le début des bombardements par l’armée israélienne, plus de 1 400 civils sont morts à Gaza. Jeudi 12 octobre, la préfecture du Bas-Rhin a interdit le rassemblement.
« Ça me rend triste que la manifestation soit interdite »
Malgré l’arrêté préfectoral et le relais de l’interdiction par les organisateurs du rassemblement, quelques centaines de personnes se sont déplacées. À côté de la rubalise et en face d’un camion de la police nationale, Yasmine et quatre de ses copines contemplent la place quasi-vide. Au-dessus de son voile, la jeune femme a accroché un keffieh bicolore :
« On est venues même si on sait que c’est interdit. Je n’ai jamais vu la place Kléber bouclée comme ça. Ça me donne l’impression que nous ne sommes plus vraiment en démocratie. En se rassemblant ce soir, on ne voulait rien faire de mal, simplement s’exprimer. Nous n’avions aucune volonté de nuire. Ça me rend triste, que la manifestation soit interdite. »
Pendant qu’elle exprime sa déception, un agent de la police nationale vient la voir. Il rappelle l’interdiction du rassemblement et explique que manifester malgré tout est un délit. Pour l’occasion, une soixantaine de CRS est mobilisée ainsi qu’une centaine de policiers de la sécurité publique.
De l’autre côté de la place, en face de la Fnac, les manifestants se rassemblent malgré la présence policière. En cercle, entassés à côté des toilettes publiques, ils commencent à scander des slogans : « Nous sommes tous des Palestiniens », « Israël assassin », « Vive la lutte du peuple palestinien », « Gaza, Strasbourg est avec toi… »
Treize personnes interpellées
Des drapeaux sont brandis, des pancartes agitées… Beaucoup filment le début du rassemblement, sous l’oeil des policiers postés à distance sur la place balisée. En cette fin d’après-midi, les trams circulent encore normalement et quelques passants regardent sans s’arrêter. Mais dès 17h35, une première sommation vient intimer aux participants de se disperser.
Après plusieurs messages adressés à l’aide d’un haut-parleur rappelant que le rassemblement est interdit, l’ambiance se tend. Vers 18 heures, les premières arrestations ont lieu. Treize personnes ont été interpellées dans la manifestation, selon un bilan communiqué par la préfecture.
Un sentiment d’injustice
Adossé à une camionnette blanche, Yann (le prénom a été modifié) estime à voix haute qu’il est « au mauvais endroit ». À sa gauche, un cordon de police. À sa droite, les manifestants. Un sourire aux lèvres, Yann assure qu’il n’a pas peur :
« J’aurais eu peur s’ils avaient interdit la manifestation en soutien à l’Israël de lundi, là ils ont juste interdit notre manifestation, ce n’est pas correct. Les vidéos du rassemblement commencent à tourner sur Snapchat, on va être de plus en plus nombreux ».
Tout au long du rassemblement, le sentiment d’injustice revient dans les discussions. Katia et Soraya sont déterminées à rester rassemblées le plus longtemps possible. Katia explique :
« Notre cause est plus importante que des jets de gaz lacrymogène. On censure tout dans ce conflit, mais que dans un sens. On a le droit d’être là tout comme les soutiens à Israël avaient le droit de se rassembler lundi soir. Cette interdiction montre le deux poids deux mesures alors qu’il s’agit de vies humaines. »
Soraya acquiesce :
« Je suis très peinée. Quand j’exprime mon soutien à la Palestine, on me dit que je suis une antisémite ou une terroriste. Alors que pas du tout. Je veux juste qu’on soutienne ce peuple qui est tout le temps oublié dans les discours politiques. Je ne veux pas d’un monde comme ça. »
Tensions et gaz lacrymogène
Alors que le cortège dissipé stagne en face des Galeries Laffayette, les slogans changent : « Liberté de manifester », « Libérez Gaza ». Lorsqu’un jeune homme tente d’accrocher le drapeau palestinien à un lampadaire, il est interpellé et emmené dans une entrée de porte grillagée par les forces de l’ordre. Toute la manifestation s’agglutine au grillage. « On reste là ! Cette manif, on y a droit », crie une manifestante, vite éloignée par les premiers jets de gaz lacrymogène.
Dans la panique, Soumia (le prénom a été modifié) cherche son fils. C’est la première fois qu’elle respire le gaz irritant et ses yeux pleurent. « Je ne comprends pas comment on a pu en arriver là », regrette-t-elle avant de continuer de le chercher dans le nuage blanc.
La librairie Kléber est évacuée, le cinéma municipal Cosmos aussi, malgré sa terrasse remplie. Quelques minutes auparavant, deux membres de collectifs citoyens de soutien à la Palestine ont été interpellés. La préfecture annonce elle-même sur le réseau social X que « l’organisatrice de la manifestation a été interpellée et qu’elle sera présentée à la justice. »
« Tout le monde s’en fout »
Pendant de longues minutes, les forces de l’ordre font face aux manifestants, avancent puis reculent. Un autre jeune qui brandit son drapeau à quelques mètres d’eux est plaqué au sol puis interpellé. Les trams sont interrompus. La situation fait sourire un homme adossé à la vitrine d’une boutique de produits cosmétiques à l’arrêt de tram Langstross :
« Moi j’en ai fait une centaine des manifs pour la Palestine. Mais c’était pas comme ça, c’était des bals dansants ou des moments pour se retrouver et parler. De toutes façons, je pense que ça ne sert à rien. Tout le monde s’en fout. »
Soudain, des oeufs pleuvent depuis un balcon de la rue. Le voisin à l’origine des jets interpelle les manifestants. Des cris fusent : « Venez avec nous plutôt que de nous détester ».
Pendant ce temps, les sommations tournent en boucle sur le haut-parleur de la police. Puis le cortège reprend sa marche jusqu’à la place de la Cathédrale : « Palestine vivra, Palestine vaincra ». Peu après 19 heures, il reste près de 300 manifestants place du Château. À l’arrivée des gyrophares de la police, ils reprennent leur marche jusqu’à la place d’Austerlitz. Quelques jets de gaz lacrymogène continuent de disperser le cortège.
Face aux terrasses pleines, les quelques jeunes restants s’asseyent sur la place avant d’en être à nouveau chassés par la police. Une vingtaine de CRS leur font face, chargent à nouveau. « S’ils les avaient laissés manifester, on n’en serait pas là », déplore une passante.
Lors d’une réunion publique mercredi 11 octobre, les habitants du quartier gare ont découvert les nouveaux plans de circulation des véhicules, devant faire de la place aux vélos et aux bus. Mais les impératifs de desserte n’ont guère convaincu les participants.
Dans la cour de l’Institut national de service public (INSP) mercredi 11 octobre, plus de 200 personnes affluent pour participer à une réunion publique organisée par la Ville de Strasbourg, baptisée « Ville à vivre ». Sur l’estrade d’un amphithéâtre sombre, Alain Jund – vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) en charge des mobilités – dévoile, cartes à l’appui, l’avancement des chantiers entamés dans le quartier.
Tram nord, ring vélo et piéton, nouvelles lignes de bus et surtout, rénovation du plan de circulation ont tous, selon l’élu, le même objectif : « réduire le flux automobile ». Dans un périlleux exercice d’équilibre, il affirme cependant que « tout un chacun devra pouvoir continuer à accéder à Strasbourg en voiture ». Une tentative de ménager toutes les susceptibilités. Pas sûr qu’elle ait totalement abouti…
Le boulevard de Lyon à sens unique
Au cœur des tensions : la mise en sens unique du boulevard de Lyon, où passent chaque jour 28 000 véhicules. Dès fin novembre, circuleront donc à la fois ces milliers d’automobilistes mais aussi les bus de la ligne G (voir encadré).
Un bus circule déjà toutes les 7 minutes dans les deux sens sur le nouveau tracé de circulation. De quoi inquiéter les habitants qui vivent sur le nouveau tracé, et sur les quais qui seront réaménagés dans le cadre du nouveau plan de circulation. Les habitants du boulevard de Lyon et du quai Saint-Jean sont les plus inquiets au micro : « Mon immeuble tremble lorsqu’un bus passe, avez-vous prévu d’évaluer ce genre de nuisances ? », « Combien de décibels ça fait, un bus qui roule au gaz ? », « Est-ce que c’est vraiment mieux, des bus, que des voitures ? » Les questions s’enchaînent au micro, les élus, eux prennent des notes en silence.
Autre sujet de discorde : les changements de sens de circulation d’une rue à l’autre. Par exemple, la rue de Molsheim est désormais en sens unique alors que celle d’Obernai est à double sens. Une grande partie des participants à cette réunion publique déplore le nombre de voitures qui passent devant chez eux. « Le trafic a été multiplié par trois, il n’y a plus de trottoir et plus de piste cyclable, est-ce vraiment ça, l’apaisement ? » Après son intervention, cet habitant de la rue d’Obernai annonce vouloir intenter un recours contre la mairie. Applaudissements dans l’amphithéâtre.
Face aux véhémentes doléances, Clément Gerber, responsable de département à la Direction des mobilités de la Ville et de l’Eurométropole, tente d’expliquer les enjeux de ces changements et explique que les aménagements sont voués à évoluer :
« Les aménagements que nous faisons pour les piétons et les cyclistes imposent que nous changions le plan de circulation pour les voitures. Les riverains pourront continuer à accéder à leurs rues et nous sommes attentifs aux nombreuses livraisons qui se font Grand’Rue, mais il faut être prêts à repartager l’espace public. »
Tous les parkings du centre ville resteront accessibles et certains quais seront réservés à la circulation automobile des riverains, des bus et des taxis. Des boucles de circulation de voiture seront mises en place afin de permettre l’accès à ces endroits.
Le ring vélo-piéton en travaux dès 2024
Au milieu du tumulte, Sophie Dupressoir, conseillère municipale en charge de « la ville cyclable et marchable », tente de son côté de rassurer les cyclistes sur le ring vélo-piéton, supposé voir le jour en 2026. Ce contournement de Strasbourg, autour de la Grande Île, doit permettre à la fois un aménagement des quais pour les piétons, les cyclistes et les bus d’un côté, et pour les voitures de l’autre.
« Il faut penser les deux côtés des quais, ensemble. Nous allons créer des espaces de circulation pour chacun, une piste pour les vélos et un espace pour les piétons. »
Avec 500 arceaux à vélo disposés tout le long des 4 kilomètres de la boucle, Sophie Dupressoir explique que le contournement aura pour principal avantage de diminuer les conflits d’usage sur la Grande Île, entre vélos et piétons. Les travaux sont annoncés pour 2024 et une autre réunion publique autour des mobilités est prévue le 9 novembre, à la Manufacture des tabacs pour aborder le côté sud du ring, qui traversera le quartier de la Krutenau.
L’itinéraire, qui prévoit que les cyclistes passent par les Ponts couverts, inquiète aussi les représentants de Strasbourg à Vélo, en raison des pavés. « Nous attendons l’autorisation de l’architecte des Bâtiments de France pour voir si nous pouvons les raboter », explique Sophie Dupressoir.
Disparition confirmée de la gare routière des Halles
Entre deux interpellations des habitants mécontents, Alain Jund expose tout sourire le futur de la gare routière des Halles. « Nous allons la transformer en parc », explique-t-il, et les bus qui y stationnent ne feront plus qu’y passer.
Les lignes de bus L6 et L3 en provenance du nord de la ville seront par ailleurs renommées C3 et C9, et feront une boucle, avec des arrêts aux Halles mais n’y stationneront plus. Puis, à l’aide de modélisations (toujours largement enjolivées), Alain Jund montre le futur square des Halles, censé voir le jour à la place de l’actuelle gare routière.
À la fin de cette réunion qui aura duré plus de deux heures, mouvementées et houleuses, Alain Jund se veut malgré tout positif et optimiste, sans donner pour autant de date précise sur la mise en œuvre des annonces faites sur le secteur.
Environ 1 500 personnes ont manifesté à Strasbourg pour la hausse généralisée des salaires et l’égalité homme-femme à l’appel d’une intersyndicale vendredi 13 octobre. Dans le cortège, des participants ont raconté la dégradation de leurs conditions de vie à cause de l’inflation.
« Je n’ai mangé qu’un repas hier. Je ne sors plus dans des bars, on ne va que chez des potes pour éviter de payer trop cher. » Noa, 21 ans, est payé au Smic en travaillant pour la crèche Léa et Léo. Comme beaucoup de personnes présentes dans la manifestation intersyndicale du vendredi 13 octobre pour une hausse généralisée des salaires, Noa a de grosses difficultés financières :
« C’est fatiguant, on a des conditions de travail catastrophiques parce qu’on est en sous-effectif. Vu nos faibles revenus, plus personne ne veut faire ce boulot. C’est normal. Même avec mon CDI, j’ai été SDF pendant six mois l’année dernière parce qu’aucun propriétaire n’acceptait mon dossier. J’ai réussi à trouver un appartement en passant par une agence bienveillante. »
« Je suis SDF depuis 4 mois »
Sarah, aussi employée de la petite enfance dans une crèche de la Ville de Strasbourg, abonde :
« Moi je suis SDF depuis quatre mois, c’est une amie qui me loge, parfois c’est Noa. Je n’ose plus aller chez le médecin parce que je ne veux pas avoir des frais à avancer. Ça devient également compliqué d’acheter les protections hygiéniques. »
Dans le cortège matinal, les témoignages de personnes qui racontent la dégradation de leurs conditions de vie se succèdent. À peu près 1 500 manifestants sont présents, 2 000 selon l’intersyndicale.
Haydar, ouvrier pour l’entreprise de fabrication de boîtes de vitesse Dumarey Powerglide (ex-Punch Metal) à Strasbourg, ne s’achète plus « que le nécessaire » avec ses 2 000 euros nets par mois. « Je chauffe moins en hiver, je fais très attention en faisant mes courses, je compte tout », explique t-il. Haydar reconnait que ses collègues les plus précaires ne se sont pas mobilisés :
« Ceux qui sont au Smic ne viennent pas marcher. Une journée de grève, ça leur ferait 100 euros bruts en moins, c’est impossible. Moi je ne débraye que quatre heures ce matin, j’aurai environ 45 euros nets de moins sur ma feuille de paie. »
« Je n’achète plus de produits de qualité »
« Les gens sont résignés, ils ont l’impression que ça ne sert plus à rien donc ils ne se mobilisent pas », commente un homme à côté, gilet CGT sur ses épaules. Et de fait, quel pourrait être l’impact de cette marche matinale, qui a eu lieu dans d’autres villes de France au même moment, après le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites malgré une mobilisation massive et exceptionnelle ?
Laurent Feisthauer, secrétaire départemental de la CGT, rappelle que la mobilisation de vendredi est européenne : « En ayant les mêmes revendications syndicales dans plusieurs pays, nous pouvons peser sur les politiques européennes. C’est aussi à ce niveau que se décident les politiques d’austérité. » La manifestation a lieu le matin « parce que de nombreux travailleurs sont en RTT (réduction du temps de travail) le vendredi après-midi », glisse un syndicaliste de Solidaires.
En attendant, Nicole Obergfell, secrétaire médicale à Haguenau et secrétaire départementale Unsa Santé sociaux, ne voit pas sa fiche de paye augmenter, 2 000 nets après 30 ans d’ancienneté :
« Il y a quelques années, j’allais au cinéma ou au restaurant une ou deux fois dans le mois. Maintenant, c’est une fois tous les trois mois. Je n’achète plus des produits de qualité quand je fais les courses, le bio c’est fini. »
Lucienne Brasseur, permanente pour Unsa territoriaux, estime que les fonctionnaires territoriaux sont particulièrement lésés :
« Les fonctionnaires d’État ont une prime exceptionnelle pour le pouvoir d’achat, qui va de 300 à 800 euros. Pour les agents territoriaux, c’est au bon vouloir des administrations. De nombreuses communes n’ont pas les moyens de le faire. Evidemment, beaucoup de ces emplois sont déjà précaires comme les Atsem ou les femmes de ménage… »
Une déambulation jusqu’au Parlement européen
Les manifestants déambulent dans des rues presque désertes en direction du Parlement européen, au rythme du groupe de musique de la CGT. En tête de cortège, un groupe de jeunes notamment affiliés aux syndicats Solidaires étudiant et Alternative étudiante, donne de la voix.
Antoine Splet, élu communiste de l’Eurométropole, distribue des tracts pour un rassemblement devant l’Hôtel de la Collectivité d’Alsace mardi 17 octobre à midi :
« Le Département a bouclé son exercice 2022 avec un excédent de 262 millions d’euros. Ce n’est pas ce qu’on demande à une administration publique. Avec ça, ils pourraient lutter contre la précarité, en proposant des tarifications solidaires dans les cantines des collèges ou des mesures supplémentaires pour protéger les enfants en danger. »
À quelques mètres, Nicolas et Clothilde, respectivement comédien et scénographe, portent une bannière ciglée « Intermittents ». « J’ai un enfant et entre 1 500 et 2 000 nets donc c’est chaud », constate Nicolas. Clothilde est « plutôt à 1 300 euros nets ». « Je m’en sors parce que je suis en colocation, je n’ai pas de voiture ni d’enfant à charge », affirme la jeune scénographe. Les deux craignent qu’une proposition du Medef, économiser 15% sur des annexes du régime de l’assurance-chômage, aboutisse à une baisse des salaires et des cachets.
Arrivés devant le Parlement européen, protégé par un dispositif policier, des représentants des syndicats prennent la pose devant l’imposant bâtiment avec leur banderole : « Contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes. » La date de la prochaine mobilisation n’est pas encore fixée selon Laurent Feisthauer.
Deux jours après avoir fait flotter le drapeau israélien sur le parvis de l’Hôtel de ville, la municipalité strasbourgeoise l’a retiré. L’hésitation de l’exécutif strasbourgeois traduit les doutes et les débats autour du symbole.
« Le sang des victimes est encore chaud que le drapeau israélien disparaît déjà, comme si sa vue brûlait le regard de la majorité municipale. » Dans un communiqué commun teinté de lyrisme
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En Alsace, les températures exceptionnellement hautes et le manque de pluie en automne impactent des cultures emblématiques de la région, comme celle du chou à choucroute. Elles imposent de réfléchir à une évolution vers des pratiques agricoles qui préservent davantage les sols et à la plantation d’autres types de fruits et de légumes.
28°C le 11 octobre à Strasbourg. Et 30°C mesurés au sol dans les champs de la plaine d’Alsace. Depuis le début du mois de septembre, qui a été le plus chaud jamais enregistré en France, les conditions météorologiques ont un impact sur les exploitants agricoles alsaciens. D’après l’observatoire de la nappe d’Alsace (Aprona), le cumul des précipitations pendant le mois de septembre 2023 est de 30 millimètres par mètre carré – une baisse de 58% par rapport à la normale de référence sur la période 1991-2020. En comparaison, en septembre 2022, 120 millimètres de pluie par mètre carré s’étaient cumulés en Alsace.
Des producteurs de Colza retournent leurs cultures
« Ce stress thermique et hydrique n’est pas normal à cette époque. Théoriquement, on a toujours de la pluviométrie en automne qui permet de lever les cultures (de les faire pousser, NDLR) », explique François Lannuzel, conseiller grande culture à la chambre d’agriculture Alsace. Son travail consiste à recommander aux agriculteurs quand semer du maïs, du soja, du colza, de l’orge et du blé ou comment s’adapter aux paramètres climatiques.
Selon lui, le colza est la grande culture la plus touchée :
« Les agriculteurs qui ont semé le colza après le 20 août sont souvent en difficulté, car ils n’ont pas bénéficié des précipitations de cet été. Le sol était déjà asséché. De nombreux pieds n’ont pas levé. Lorsqu’ils se sont rendus compte qu’ils auraient des rendements trop faibles, des agriculteurs ont entièrement retourné leurs champs de colza pour planter des cultures d’hiver. Ce cas de figure est principalement arrivé dans le nord de l’Alsace. »
François Lannuzel observe aussi pour la première fois la prolifération précoce dans le colza du charançon, un petit insecte ravageur, présent début octobre alors qu’il n’apparait qu’à la fin du mois habituellement. « Je ne sais pas encore si les conséquences seront importantes vu que c’est la première fois. Mais en général, plus un ravageur attaque tôt, plus il est néfaste », s’inquiète le conseiller de la chambre d’agriculture.
Tension pour le blé et l’orge
Début octobre, les semis du blé et de l’orge débutent en Alsace. « Cette année, on dit aux agriculteurs d’attendre parce qu’il n’y a pas de pluie. Si on positionne une graine maintenant, elle ne va pas germer », assure François Lannuzel :
« Si le manque de pluie perdure encore un mois, le rendement sera impacté car les semis seront faits trop tard dans l’année, le sol sera devenu trop humide. Les plants risqueront donc d’avoir du mal à lever. »
Le spécialiste des grandes cultures expose cependant que la sécheresse automnale arrange les maïsiculteurs : « Les grains de maïs sont à 20% d’humidité au lieu de 35%. Les coopératives agricoles qui sèchent le maïs doivent arriver à 15%, donc cela fait baisser leurs coûts. »
Fabien Digel, directeur de l’interprofession Fruits et légumes d’Alsace, affirme de son côté que les poireaux et les navets semés tôt et censés être récoltés en décembre, janvier et février arrivent à maturité en octobre :
« Le cycle est plus rapide à cause de la chaleur. On invite les consommateurs à les préparer dès maintenant. Ce n’est pas encore dans les habitudes car ils sont souvent mangés sous forme de soupes mais ils peuvent aussi être préparés en salades. »
Des choux invendables
Surtout, les choux à choucroute ont du mal à se développer : « Ils ont besoin de fraicheur. Théoriquement, la diminution des températures en octobre leur permet de grossir. Là ce n’est pas le cas, la chaleur freine leur croissance », remarque Fabien Digel.
Julien Scharch, maraîcher à Saessolsheim et trésorier de Bio en Grand Est, abonde :
« Ça devient très difficile de produire du chou à choucroute en Alsace. Beaucoup sont invendables, ils ont des calibres trop petits et sont attaqués par des ravageurs favorisés par les hautes températures. La fameuse choucroute alsacienne n’existera peut-être plus dans 20 ans si la situation empire. De manière générale, tous les légumes qu’on cultive historiquement dans la région, la pomme de terre, l’oignon ou la carotte, ont du mal à se développer à cause de la sécheresse. Et ils sont attaqués par des insectes comme la mouche mineuse qui n’arrive en Alsace que depuis quelques années. »
Les rendements de Florent Ades, producteur de choux à Krautergersheim, sont aussi en baisse en 2023, bien qu’il ne puisse pas donner de chiffre, la saison n’étant pas terminée : « L’irrigation est devenue indispensable. Heureusement, on a une variété de choux, avec des longues racines, qui résiste mieux à la sécheresse. » Les producteurs investissent dans du matériel d’irrigation comme des enrouleurs et des groupes électrogènes, ce qui augmente fortement le coût de production.
Yanis Angsthelm, responsable commercial de la choucrouterie Angsthelm et Fils, indique que son prix d’achat a augmenté de 50% en 4 ans, soit de 120 euros la tonne en 2023 contre 87,5 euros en 2019 : « C’est une période difficile parce que dans le même temps, les supermarchés nous demandent de baisser nos prix face à l’inflation. »
Une évolution des espèces cultivées ?
Entre les pertes, l’irrigation nécessaire face à la sécheresse et l’installation de moustiquaires contre des ravageurs, la météo de l’automne 2023 engendre un surcoût d’environ 20% pour l’exploitation de Julien Scharch. Ce dernier est déjà durement impacté par l’inflation qui augmente les charges d’électricité pour les chambres froides et le carburant des tracteurs. Julien Scharch a été contraint de réduire sa surface cultivée de 35 à 25 hectares et son effectif d’ouvriers agricoles de 28 à 20 employés.
Le maraîcher réfléchit à cultiver davantage de « légumes ratatouille », des courgettes, des aubergines, des poivrons et des tomates :
« Ces espèces d’ordinaire plutôt méditerranéennes poussent de mieux en mieux chez nous. Mais on n’a pas encore une demande suffisante et ils ne se vendent que trois mois dans l’année, en été. Je réfléchis aussi à trouver des variétés des espèces de légumes qu’on a l’habitude de cultiver et de consommer en Alsace mais qui viennent du sud et sont plus adaptées au changement climatique. »
Fabien Digel évoque aussi une étude menée au verger expérimental Verexal à Obernai sur la production de kiwis et d’amandes dans la région. « La poire et la cerise s’adaptent bien à la chaleur », ajoute le directeur de l’interprofession des Fruits et légumes d’Alsace.
Pour Julien Scharch, l’adaptation la plus efficace des agriculteurs alsaciens serait de réenrichir le sol, avec des engrais verts et des plantations d’espèces comme le trèfle ou la luzerne entre les cultures pour ne jamais laisser la terre nue. « L’idée, c’est de se rapprocher des sols forestiers, avec une meilleure capacité à retenir l’eau et à tamponner les coups de chaleur », résume t-il.
Une cinquantaine d’animatrices périscolaires se sont rassemblées devant l’école Branly jeudi 12 octobre. En sous-effectif, elles dénoncent des conditions de travail difficiles et de faibles revenus.
« On a peur qu’il arrive quelque chose aux enfants. » Laurence Siry, secrétaire générale adjointe CFDT du personnel de la Ville et de l’Eurométropole, prononce ces mots du bout des lèvres devant l’école Branly au Wacken. Son syndicat a appelé les animatrices périscolaires à tracter devant les écoles ce 12 octobre, jour de grève pour dénoncer le sous-effectif dans cette profession. Les cantines scolaires sont fermées pour la journée, et le seront également le 13 octobre, avec la mobilisation intersyndicale pour la hausse des salaires.
Depuis septembre, il manque 200 postes d’animateurs périscolaires vacataires dans les écoles de la ville d’après la CFDT. Il en manquait 120 en 2022. Hülliya Turan (PCF), adjointe à la maire en charge de l’Éducation, indique que l’objectif que se fixe la Ville de Strasbourg est un taux d’encadrement d’une animatrice pour 20 élèves de primaire et d’une animatrice pour 10 élèves de maternelle, en plus d’une animatrice par enfant en situation de handicap. Selon l’élue communiste, il ne manque que 80 vacataires.
Trop d’enfants, pas assez de professionnels
Les animatrices de périscolaire s’occupent des enfants à la cantine et le soir après l’école. « C’est difficile d’organiser des activités car nous ne sommes pas assez pour nous occuper des petits. Donc ils finissent par passer des heures à simplement courir dans la cour, alors qu’on voudrait leur proposer autre chose », explique Vahineura, qui entame sa troisième année en tant qu’animatrice vacataire.
En tout à Strasbourg, 200 personnes sont animateurs titulaires et 700 sont vacataires, précise Laurence Siry. « Même avec 200 animatrices de plus, on ne couvrirait pas les absences journalières des personnes déjà en poste qui seraient malades par exemple », appuie Assunta, responsable du périscolaire à l’école élémentaire Branly.
Emmanuel est venu chercher sa fille à vélo. Elle mange habituellement à la cantine de l’école Branly :
« Les problèmes d’effectif, c’est récurrent dans la fonction publique, à l’école mais aussi à l’hôpital. On le sait, on le voit, on nous le dit. Ce midi et demain midi, je me suis arrangé pour pouvoir chercher ma fille, il faut se débrouiller. Mais je ne la mettrai pas dans une école privée pour autant, les services publics sont ce qui fait la singularité de la France. Même si je n’ai pas la solution pour qu’ils aillent mieux. Je suis un peu blasé en fait. »
Manque de candidats aux postes
Vers 12h30, les parents d’élèves sont partis avec leurs enfants et les animatrices en grève se rassemblent. « Parfois, on doit s’occuper de 20 enfants en même temps », poursuit Vahineura, « et c’est pire chaque année ». À l’école Branly par exemple, sept personnes assurent les fonctions de 10 animateurs.
Selon Laurence Siry, le sous-effectif est uniquement dû à des problèmes de recrutement :
« À la direction de l’enfance de la Ville, ils nous assurent qu’ils ont les moyens financiers de recruter plus de monde. Mais ils manquent de candidats, c’est l’humain qui pêche ! Avec notre grève ce midi, nous voulons appeler les personnes à postuler pour devenir animateur. »
Pour Sarah, également animatrice périscolaire, cette pénurie est directement liée aux difficiles conditions de travail cumulées à une faible rémunération :
« On est payé dix euros net de l’heure, c’est trop peu pour ce qu’on investit. En tant que vacataires, si on est malades et qu’on ne vient pas travailler, on n’est tout simplement pas payé. Sans CDI ou CDD, ça veut dire qu’à tout moment on peut se retrouver sans emploi. Et souvent on est payé un mois après. Là notre paye de septembre va arriver fin octobre, donc c’est la galère. »
Sarah et Vahineura gagnent toutes deux entre 200 et 700 euros par mois en période scolaire. Et compléter ce faible revenu grâce à un second emploi est difficile :
« Nous travaillons deux heures le midi et deux le soir, c’est compliqué de trouver un autre employeur. Ça voudrait dire un emploi pour le mercredi et les week-ends, donc potentiellement un job prisé par les étudiants aussi. »
En tant que responsable périscolaire, Assunta s’inquiète souvent pour ses équipes dont « la santé physique et mentale est mise en jeu ». « Ils assurent le travail de deux ou trois personnes, doivent gérer le stress du service de restauration du midi tout en ayant la responsabilité des jeunes, la situation est critique », estime-t-elle : « Leur rôle est justement de prendre soin de la sécurité des enfants. »
Les Atsem solidaires
Parmi les manifestantes devant l’école Branly, des Atsem sont venues apporter leur soutien aux animatrices. Laurence est du métier depuis 33 ans et exerce à l’école Robert Schumann. « En réalité nos missions sont très proches, on fait de l’animation et on aide les enfants à manger, donc on est solidaires », entame-t-elle :
« On a un droit de réserve, il n’y a que lors des mouvements de grève que nous sommes libres de nous exprimer, ça peut être très difficile de se sentir entendues. »
Pour Laurence Siry de la CFDT, cette mobilisation est un premier pas dans un combat plus large, vers la professionnalisation du métier d’animateur, pour qu’ils « soient reconnus et mieux payés ».
Le Syndicat des avocats de France organise deux journées de formation contre les répressions des associations, des syndicats et de leurs militants.
Depuis l’accession d’Emmanuel Macron à la présidence de la République en 2017, les libertés publiques n’ont cessé de régresser en France. Des atteintes contre la liberté d’expression, visant des journalistes encore très récemment, aux accusations « d’écoterrorisme » contre des militants écologistes ou de « séparatisme » contre des militants antiracistes, le pouvoir exécutif ne s’est guère embarrassé de principes pour s’attaquer aux libertés associatives et entraver l’action des militants, associations et des syndicats. Mardi 3 octobre, à Strasbourg, un militant écologiste a été arrêté par la police et placé en garde à vue pendant 24 heures pour avoir porté une écharpe tricolore et jeté du liquide sombre sur le sol…
Face à ces tristes constats, le Syndicat des avocats de France du Bas-Rhin propose deux journées de formation pour armer juridiquement les contre-pouvoirs, qui, rappelons-le, sont essentiels au fonctionnement d’une société démocratique. Intitulé « Peut-on dissoudre les libertés », ce colloque est prévu les vendredi 13 et samedi 14 octobre à l’Erage, l’école des avocats du Grand Est à Strasbourg.
Selon un communiqué du SAF, il s’agira « d’identifier les besoins des associations et de leurs militants, et d’étudier comment utiliser les outils juridiques existants pour faire face à ces différentes formes de répression ». Ces journées sont ouvertes à toutes et à tous, sur inscription préalable sur le site du SAF.
Au programme notamment, des ateliers et trois tables rondes :
La répression diffuse des associations par l’assèchement des moyens d’action en réponse aux actions militantes Avec Faïza Boudchar, de l’association Femmes sans frontières, Julien Talpin, chercheur du CNRS et membre de l’Observatoire des libertés associatives, Jean Werlen, conseiller municipal de Strasbourg et Marion Ogier, avocate du barreau de Paris,
Vers la banalisation des dissolutions : de la provocation à la discrimination aux agissements violents à l’encontre des biens Avec Joao Viegas, avocat du barreau de Paris, Pr Stéphanie Hennette-Vauchez et Franzeska Binde, membres d’Action non-violente COP21,
La répression judiciaire des militants et lanceurs d’alerte Avec Laure Abramovitch, avocate du barreau de Dijon, Mornia Labssi, inspectrice du travail et Thibaut Spriet, secrétaire national du Syndicat de la magistrature.
Le NPA du Bas-Rhin avait prévu de projeter un film sur Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais pro-palestinien, ce jeudi 12 octobre à Strasbourg. La préfecture a décidé d’interdire l’évènement en raison « du climat de vive tension ».
Depuis un mois, les militants du NPA du Bas-Rhin avait tracté, affiché, communiqué sur cet évènement politique. Ce jeudi 12 octobre à 19h, ils avaient prévu de projeter le film « Fedayin », sorti en 2020 sur Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais proche de la cause palestinienne. Âgé de 72 ans, il est emprisonné en France depuis 1984 après avoir été condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats de diplomates et d’ambassadeur israéliens et américain à Paris et au Liban, en 1982 et 1984.
Présenté comme « le plus vieux prisonnier politique d’Europe » par ses défenseurs, Georges Ibrahim Abdallah – libérable depuis 1999 – demande l’aménagement de sa peine depuis plus de 20 ans. En juin 2023, il a déposé sa 10e demande devant le tribunal anti-terroriste d’application des peines. C’est dans le cadre de cette campagne pour sa libération que le film était projeté.
Crainte de « propos antisémites » et de « troubles à l’ordre public »
Mais la préfecture du Bas-Rhin a interdit l’évènement, en envoyant un arrêté d’interdiction par mail, mercredi soir, au NPA. L’arrêté détaille en longueur les motifs de cette interdiction, en évoquant notamment le « contexte de tensions vives au Moyen-Orient en raison des attaques terroristes perpétrées par le Hamas à l’encontre de citoyens israéliens le samedi 7 octobre » qui ont fait plus d’un millier de morts.
Aussi, « alors même que la programmation (du film) est antérieure à ces évènements, le maintien d’une telle projection pourrait être ressenti par une partie de la population, dont en particulier la communauté juive, comme une provocation ou un soutien à ces actions terroristes ».
Selon la préfecture du Bas-Rhin, cette projection pourrait également entraîner la « tenue de propos pénalement répréhensibles d’apologie du terrorisme, à caractère antisémite ou mettant en cause la cohésion nationale ». Enfin, vu « le climat de vive tension », l’évènement « représente un risque majeur et sérieux de trouble à l’ordre public ».
« Une atteinte à la liberté d’expression » selon le NPA
Pour le NPA du Bas-Rhin, cette décision est une « entrave à la liberté d’expression » et « un dangereux précédent qui doit être dénoncé ». Le Nouveau parti anti-capitaliste souligne que cette interdiction « intervient alors qu’une série d’interdictions de rassemblements et réunions publiques en soutien à la Palestine dans plusieurs villes de France ont été prononcées ». Des manifestations pro-palestiniennes à Lille, Paris, Brest, Bordeaux, Vienne ont en effet été interdites ces derniers jours. Dans son communiqué, le NPA du Bas-Rhin affirme « condamner la répression contre le mouvement de solidarité avec la Palestine en France menée par les autorités françaises ».
Antonio Gomez, membre du NPA du Bas-Rhin, dénonce une « ambiance et une atmosphère pas très saine à Strasbourg et en France » depuis ce nouvel épisode du conflit israélo-palestinien. Il affirme qu’environ 150 personnes devaient assister à la projection.
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Moins de deux mois après le démantèlement du camp installé au pied du centre administratif, de nouvelles tentes ont fait leur apparition dans le centre et en périphérie de Strasbourg ces dernières semaines. Associations et hébergements d’urgence sont dépassés.
Un œil sur le volant, l’autre sous le couvert des arbres, Grégoire Spitz compte silencieusement les tentes en traversant le parc du Glacis de Strasbourg, un jeudi soir d’octobre. « Cela faisait un moment que nous n’étions pas venus et il y en a des nouvelles », relève ce bénévole de l’association Caritas avant de s’arrêter. « Bonjour, c’est la maraude ! Il y a quelqu’un ? », hèle-t-il en s’approchant d’un petit groupe de toiles tendues le long du sentier, montées sur des palettes et recouvertes de bâches étanches.
En l’absence de réponse, le bénévole tire les fermetures Éclair pour regarder à l’intérieur. « On ne sait jamais, il peut y avoir quelqu’un de trop faible pour répondre. Ou une personne décédée. C’est déjà arrivé. » Grégorias, son binôme, revient lui aussi bredouille. Un homme passe à vélo et s’arrête à leur hauteur. Il désigne du doigt le remblai sur lequel il a installé sa tente il y a trois mois et d’où il « veille » sur le camp. Selon lui, la majorité des personnes vivant ici sont parties à la gare pour la distribution alimentaire de l’association Abribus.
« On ne se pose pas de questions »
Sur la petite place nichée derrière la porte du Fossé-des-remparts, ils sont cependant une demi-douzaine d’hommes à accepter les cafés proposés par l’équipe de la maraude. Parmi eux, Mohammed Ali, 34 ans, arrivé à Strasbourg il y a trois ans et au camp du Glacis depuis un an et demi. « Nous sommes une trentaine actuellement », reconnaît-il du bout des lèvres. « Le campement s’organise en “quartiers” : là, des ressortissants de pays d’Afrique de l’Est et du Moyen-Orient, là, d’Afghanistan, ici, d’Afrique de l’Ouest… »
« Il y a toujours eu du monde au Glacis », explique Grégoire Spitz, bénévole à Caritas. « Mais ça bouge beaucoup. Des gens arrivent, d’autres repartent, on ne sait jamais combien de personnes on va y rencontrer. »
Pourquoi tant de nouvelles arrivées alors ? Mohammed Ali élude. « Entre nous, on ne se pose pas de questions. Quand on voit quelqu’un arriver, on observe d’abord si ça se passe bien », poursuit le jeune homme, attentif à la « sécurité » du camp.
Des habitants du campement parc du Glacis viennent partager un café avec les bénévoles de la maraude (Photo Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg).
Chacun fait sa vie. « Si je vois quelqu’un dormir sur un banc et que j’ai une couverture en rab, je lui donne. Mais je ne peux pas faire plus, je ne suis pas assistante sociale », grince l’habitant du Glacis. Dans un coin, un jeune homme fait des aller-retours sur la musique d’attente du 115. Mohammed Ali, lui, n’appelle plus le numéro du service d’accueil d’hébergement d’urgence depuis longtemps. « Ils m’ont donné une semaine à l’abri une fois en trois ans. C’est tout. » Parmi les anciens du camp, plus personne ne prend la peine d’appeler désormais, affirme-t-il.
Certains sont même arrivés ici après un début de stabilisation. C’est le cas d’Exaucé, 26 ans, originaire de République démocratique du Congo. « Je suis en France depuis 2016 et à Strasbourg depuis 2017 », retrace-t-il dans un français impeccable, avec un large sourire. Après deux années passées à étudier le droit tout en travaillant à côté, le jeune homme s’est retrouvé en difficulté au moment du Covid. « J’ai perdu mon job et j’ai été placé en hôtel », explique-t-il. Exaucé a ensuite vécu un an et demi en hébergement d’urgence. Mais au printemps, il a connu « trois mois de galère » à la rue. Le jeune homme espère aujourd’hui obtenir un logement social. Mais « il n’y en a pas assez. Ils vont d’abord aux familles. En tant que célibataire, je ne suis pas prioritaire », précise-t-il. Une fois stabilisé, Exaucé espère poursuivre ses études pour obtenir sa licence.
Dormir en sécurité
À 20h, la petite équipe de Caritas décolle en direction de la place Brant. Quai du Maire-Dietrich, en face du Palais universitaire, une trentaine de tentes ont également fait leur apparition depuis septembre, sur l’étroite pelouse bordant l’Ill. Là aussi, les bénévoles comptent de nouvelles toiles et une poignée d’espaces libérés. « Quelques familles géorgiennes sont parties s’installer en face du Secours populaire à Krimmeri, à la Meinau », explique Grégoire Spitz. Un autre camp est en train de se former là-bas, à l’écart du centre-ville.
Fin de la maraude au campement situé en face du café Brant, les bénévoles rentrent au local de Caritas pour faire un point sur les différentes situations Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
L’équipe s’approche d’un petit groupe d’hommes rassemblés au centre de quelques tentes, autour d’une grande gamelle fumante. « Vous voulez goûter ? », propose un des convives tandis qu’un autre se lève discrètement et dégaine son téléphone. La conversation s’amorce entre les bénévoles et les habitants du camp, avec ici encore la musique d’attente du 115 en fond sonore. Drôle d’écho diffusé par plusieurs combinés en même temps. Chaque communauté du campement tentant sa chance.
Quelqu’un décroche enfin au bout de la ligne de Jamal Mohammed. Le dialogue est difficile. « Allo ? Allo ? Il n’y a pas de place ce soir », répond la voix, sobrement. Le jeune homme souffle en raccrochant. Cela fait un mois qu’il vit place Brant. « Avant, je travaillais la journée. Je conduisais un camion. Mais j’ai arrêté, c’est trop compliqué et fatiguant quand on dort dehors. » Ici, il n’est pas loin des douches publiques de La Bulle, rue Fritz-Kiener. Et il se sent en sécurité, à côté de toutes les familles installées tout près. Pas comme à la gare, où il y a « beaucoup de problèmes ».
Du camp de l’Étoile à la place Brant
Le campement compte des tentes de toutes tailles. Dans la semi-obscurité plus éclairée par les écrans de téléphone portable que par les lampadaires, les familles se réunissent et discutent, puis viennent à la rencontre des bénévoles pour prendre un café et quelques paquets de chips. Ou pour leur demander d’appeler le 115 en leur nom. Angela Magalian se présente volontiers. « J’étais la première à installer ma tente ici le 31 août », retrace cette mère de famille de 33 ans. La jeune femme a quitté la Géorgie avec mari et enfants. « Mon compagnon a une sclérose en plaques. On ne pouvait pas le soigner là-bas. Certains soins coûtaient beaucoup trop cher », détaille-t-elle en évoquant un traitement à 2 000 euros.
Distribution de denrées alimentaires et de café à la camionnette de Caritas (Photo Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg).
Angela a quitté Brumath pour se rapprocher de l’hôpital de Strasbourg et appelle tous les jours le numéro de l’hébergement d’urgence pour demander un logement. Parmi les autres habitants, un certain nombre de personnes ont connu le camp de la place de l’Étoile, puis l’hôtel avant d’arriver place Brant.
Albanaise, Cristina dort « dans la voiture de son ami » avec ses deux enfants. « J’ai vécu un moment à l’hôtel, mais ça se passait très mal », explique-t-elle, évoquant à la fois l’impossibilité de cuisiner et des difficultés avec le gérant de l’établissement qui entrait chaque jour dans la chambre sans frapper pour intimer à ses enfants de ne pas en sortir.
Ce jeudi soir, elle est venue faire du repérage pour s’installer au camp et rejoindre son amie Dahlia, mère de famille, elle aussi. « J’ai un titre de séjour et je travaille la journée. Mes enfants vont à l’école. J’appelle tous les jours le 115 pour demander un logement. »
Au centre du camp, cinq familles syriennes ont installé leur tente il y a une semaine environ. « Nous sommes arrivés à Strasbourg il y a une vingtaine de jours », détaille Nour (prénom modifié), une adolescente de 15 ans traduisant pour ses parents. « Au début, nous étions à la gare, mais nous ne nous sentions pas en sécurité. On nous a dit de venir ici. » Sa famille a quitté la Syrie pour la Guyane française. « Nous avons des passeports, des papiers », insiste la jeune femme.
Au bout d’un quart d’heure de conversation, le petit groupe évoque un document leur ayant été remis en fin d’après-midi par deux hommes. À eux, ainsi qu’à toutes les personnes majeures présentes sur le camp. Il s’agit d’une convocation au tribunal le 20 octobre, dans le cadre d’un « référé mesure utile » déposé par l’Eurométropole de Strasbourg, propriétaire du terrain où ils se sont installés. Une procédure visant à préparer l’expulsion du camp. Les habitants découvrent la nouvelle au moment où le document leur est lu et traduit par les bénévoles. « Mais où allons-nous aller après ? »
Fenide est médecin et bénévole pour Caritas. Pendant la maraude, plusieurs habitants du campement l’abordent concernant des problèmes de santé des habitants (Photo Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg).
« Environ un millier de personnes dehors à Strasbourg »
La situation à la rentrée 2023 inquiète vivement les acteurs de terrain, comme Nicolas Fuchs, coordinateur régional de Médecins du monde :
« On constate une multiplication des lieux de vie et un renforcement des sites existants depuis plusieurs semaines. Et pour être tout à fait honnête, nous avons du mal à suivre. Un site en remplace un autre et, à chaque déplacement ou expulsion, on perd toute notre expertise et tout notre savoir sur le lieu. »
La réapparition d’une multitude de petits campements semble donc marquer le début d’un nouveau cycle, poursuit Nicolas Fuchs :
« À Strasbourg, on a commencé à voir des camps apparaître en 2017. Puis il y a eu des ouvertures de squats, par d’anciens habitants du Glacis d’ailleurs. Ensuite, il y a eu la crise covid où l’on a vu qu’il était possible, lorsqu’il y avait une volonté des pouvoirs publics de mettre tout le monde à l’abri. Il n’y avait plus personne dans la rue ou presque. Aujourd’hui, on compte environ un millier de personnes dehors à Strasbourg. »
Un chiffre corroboré par Floriane Varieras, adjointe à la maire de Strasbourg en charge des solidarités, qui confirme début octobre qu’environ « 800 personnes distinctes ont appelé le 115 en une semaine ».
Au mois de septembre, le 115 dénombrait ainsi 7 300 appels par semaine (une personne pouvant appeler plusieurs fois) avec un taux de décrochage de 26%, contre 3 900 appels par semaine un an auparavant, avec un taux de décrochage alors de 70%.
Comment en est-on arrivé là ? Nicolas Fuchs avance l’hypothèse d’un « problème de fluidité dans les parcours permettant de passer de l’hébergement d’urgence au logement » et une « volonté des pouvoirs public de faire le tri en fonction des situations, de l’existence ou non de titres de séjours ».
Nicolas Fuchs estime qu’il faut environ trois semaines à une famille pour entrer dans le circuit de la demande d’asile. Un délai pendant lequel les gens dorment souvent dehors, aux côtés d’autres victimes de ce système congestionné.
La cour d’appel de Colmar a débouté, mercredi 11 octobre, l’ancien patron Pierre Schmitt. Le dirigeant demandait un sursis pour les liquidations des sociétés Emanuel Lang et Philéa et pour la reprise par une partie des salariés de l’entreprise Velcorex sous forme de coopérative.
Nouveau revers pour Pierre Schmitt, figure du textile alsacien. Celui qui rêvait de relancer la filière dans la région, à la tête d’un groupe portant son nom, a été débouté par la cour d’appel de Colmar mercredi 11 octobre, alors qu’il demandait un sursis exécutoire pour les décisions prises concernant ses entreprises.
Après un redressement judiciaire début juin, la chambre commerciale du tribunal de Mulhouse avait prononcé la liquidation des sociétés Emanuel Lang et Philéa, tout en donnant son aval au projet de reprise des salariés de Velcorex le 28 septembre.
Pierre Schmitt à droite au contrôle qualité de Velcorex. Photo : Pierre Pauma / Rue89 Strasbourg
Parmi les 85 anciens employés, 52 co-dirigeront une société coopérative de production (Scop) créée pour reprendre l’entreprise de tissus de Saint-Amarin. Pierre Schmitt avait souhaité empêcher cette reprise, estimant que Velcorex n’est pas viable sans Philéa et Emanuel Lang.
Pierre Schmitt n’a pas réussi à convaincre la Cour qu’il pourrait réunir des fonds suffisants pour financer la poursuite de l’activité du groupe textile. Les deux entreprises d’Hirsingue seront liquidées, une soixantaine d’employés perdent leur emploi.
Caroline Zorn, élue municipale, métropolitaine et avocate, sera la tête de liste du Parti pirate pour les élections européennes en mai 2024.
Déjà porte-parole nationale du Parti pirate (PP), Caroline Zorn prendra la tête de la liste française présentée aux élections européennes au nom de son mouvement. Avocate au barreau de Strasbourg, elle sera présentée aux militants du Parti pirate, lors d’un congrès national de lancement de campagne, du 14 au 15 octobre à Marseille.
Conseillère déléguée en charge du numérique à la Ville de Strasbourg et vice-présidente à l’Enseignement supérieur et au numérique à l’Eurométropole, elle est l’une des rares élues du Parti pirate en France, une formation qui peine à se faire une place dans le paysage politique. En Alsace, le maire de Wintzenheim-Kochersberg, Alain North, est également membre du Parti pirate.
La conseillère déléguée en charge du numérique, Caroline Zorn. Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg
Le Parti pirate s’est construit en 2007 en Suède, en opposition aux premières mesures restreignant les libertés sur Internet, et notamment le droit des marques. Le mouvement a ensuite évolué pour étoffer son programme à tous les segments politiques, autour des valeurs de liberté, de transparence et de partage.
Lors des élections européennes de 2019, le Parti pirate n’avait obtenu que 0,14% des voix en France – 1 406 voix en Alsace – et n’avait donc envoyé aucun élu français au Parlement européen. Le Parti pirate dispose de quatre eurodéputés : un Allemand et trois Tchèques.
Trois surveillants de la maison d’arrêt de Strasbourg étaient jugés mardi 10 octobre pour violence en réunion et faux en écriture publique. L’audience a longuement porté sur la confiance que l’institution judiciaire pouvait avoir vis-à-vis des gardiens.
« Nous nous basons sur vos écrits pour prendre des décisions. Alors qu’est-ce qu’on fait si ce n’est pas la vérité ? » La charge vient du procureur adjoint Alexandre Chevrier. Mardi 10 octobre, trois surveillants comparaissent devant le tribunal correctionnel . . .
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Le Collectif judéo-arabe et citoyen pour la Palestine avait appelé à un rassemblement vendredi 13 octobre en soutien à la Palestine. Il a été interdit par la préfecture du Bas-Rhin dans la soirée de jeudi.
Après les attaques meurtrières du Hamas en Israël et la réplique de l’État juif contre les Palestiniens, le « Collectif judéo arabe et citoyen pour la Palestine » organise un rassemblement de soutien aux victimes palestiniennes vendredi 13 octobre à 17h30, place Kléber à Strasbourg.
Intitulée « Halte au feu et aux massacres, rassemblement pour la Palestine », d’autres associations signent cet appel au rassemblement : le NPA, l’Union juive française pour la paix, le collectif Justice et Libertés et l’Association des travailleurs maghrébins de France.
Manifestation contre les frappes Israéliennes contre la Palestine – Strasbourg, samedi 15 mai 2021. (Photo PF / Rue89 Strasbourg / Cc)Photo : PF / Rue89 Strasbourg
« C’est Israël la puissance colonisatrice »
La porte-parole du collectif, Perrine Olff-Rastegar, explique qu’il n’existe pas de distinction parmi les victimes de ce conflit :
« Nous déplorons toutes les victimes civiles sans en privilégier aucune. Mais nous voulons aussi rappeler qu’Israël est la puissance colonisatrice qui impose un blocus inhumain à Gaza. En outre, Israël soutient une colonisation de peuplement sur les terres palestiniennes ».
Après les raids du Hamas en Israël samedi 7 et dimanche 8 octobre qui ont fait plus de 800 morts parmi la population civile, le gouvernement de Benjamin Netanyahou a annoncé un « blocus total » de Gaza, en coupant les approvisionnements en eau, en électricité et en gaz. En outre, le territoire de 365 km² peuplé de deux millions d’habitants est régulièrement bombardé depuis samedi, laissant craindre une catastrophe humanitaire.