Lors de l’inauguration de la Grande mosquée de Strasbourg ce matin, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls en a profité pour préciser ce qu’il entendait par « islam de France ». Et clairement, les Salafistes, cette branche rigoriste et prosélyte de l’islam, ont été désignés par le ministre comme les ennemis de l’Intérieur :
« Je n’hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l’islam et représentent une menace grave pour l’ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs. Les prédicateurs de haine, les partisans de l’obscurantisme, les intégristes, ceux qui veulent s’en prendre à nos valeurs et à nos institutions, ceux qui nient les droits des femmes, ceux-là n’ont pas leur place dans la République. Ceux qui sont sur notre territoire pour défier nos lois, pour s’en prendre aux fondements de notre société n’ont pas à y rester. Je n’accepterai pas les comportements des salafistes et autres groupes qui défient la République. »
L’audience, qui avait jusque là été bercée par des discours de tolérance, d’amour, de fraternité, d’histoire de l’islam en France et à Strasbourg et qui avait été habituée à accompagner chaque idée d’une salve d’applaudissements, a accueilli plus froidement les menaces de Manuel Valls si bien que le ministre a dû ajouter : « vous pouvez applaudir aussi » avant de passer à la suite de son discours.
Le ministre a ensuite appelé l’islam à mieux s’organiser, devant Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a bien entendu le message. Selon Manuel Valls, les vrais problèmes de l’islam en France sont le financement des lieux de culte ou la formation des imams et des aumôniers. Mohammed Moussaoui devra donc partir à la repêche des fédérations séparatistes de la Grande mosquée de Paris et de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Avec la Grande mosquée, l’islam s’enracine à Strasbourg