Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

La SNCF et la Région Grand Est aménagent quelques horaires des trains régionaux

La SNCF et la Région Grand Est aménagent quelques horaires des trains régionaux

Les trains express régionaux du Grand Est vont subir quelques modifications horaires dès dimanche 10 décembre, notamment pour que certaines correspondances soient plus simples pour les voyageurs.

Dans un communiqué conjoint, la SNCF et la Région Grand Est ont annoncé des aménagements horaires sur une partie des lignes régionales. Ces changements seront déployés à partir du dimanche 10 décembre.

Sur la ligne Colmar – Metzeral, le TER 831562 partant de Colmar à 19h11 est prolongé jusqu’à Metzeral où il arrivera à 19h55. Quant au TER 831560 de 18h39, il ne desservira plus Metzeral mais s’arrêtera à Munster.

Des trains ajoutés, des horaires avancés

Sur la ligne Strasbourg – Sélestat, un nouveau TER est créé en semaine, au départ de Strasbourg à 21h50. Il y aura plus de services desservant tous les arrêts entre Strasbourg et Molsheim. Certains TER passeront directement par Obernai.

Sur la ligne Strasbourg – Molsheim, un nouveau départ est créé à 22h35, permettant de correspondre avec le dernier TGV en provenance de Paris.

Sur la ligne Saverne – Strasbourg, tous les horaires de départ des TER omnibus sont avancés de trois minutes.

Sur la ligne Strasbourg – Rothau – Saint-Dié-des-Vosges – Épinal, deux TER en heures de pointe entre Strasbourg et Rothau seront en circulation au lieu et installation d’un cadencement d’un TER par heure le reste de la journée.

La desserte de la Vallée de la Bruche est améliorée avec la création d’un arrêt systématique de tous les TER à Rothau, Schirmeck-La-Broque, Wisches, Lutzelhouse, Gresswiller et Mutzig. En outre, un départ plus tardif est ajouté à Strasbourg, à 20h50, pour assurer la correspondance avec le TGV en provenance de Paris. Le service est aussi décalé pour permettre aux élèves du Lycée Jeanne d’Arc de Bruyères d’arriver à 8h dans leur établissement et d’en repartir à 17h26.

Le Reme est un « échec relatif » selon Thibault Philipps

De son côté, Thibault Philipps, vice-président (LR) de la Région Grand Est en charge des transports (et maire d’Illkirch-Graffenstaden), a estimé vendredi 8 décembre sur France Bleu Alsace un an après sa mise en place que le RER métropolitain autour de Strasbourg (Réseau express métropolitain européen, Reme) est « un échec relatif » :

« Il y a 640 trains supplémentaires chaque semaine mais il y a des taux de régularité et de suppressions qui sont trop importants. On n’est pas satisfait de la prestation fournie par la SNCF. Donc on ne fera plus d’augmentation d’offre sur le périmètre du Reme, avant de pouvoir fiabiliser le système existant sur les infrastructures, le personnel, etc. »

Thibault Philipps est persuadé que la solution viendra d’offres concurrentes à la SNCF aux appels d’offres de la Région Grand Est. Le marché du transport des voyageurs régional évolue autour de 540 millions d’euros, selon le vice-président qui pourrait infliger jusqu’à 20 millions d’euros de pénalités à la société historique en cas de service dégradé. Toujours selon Thibault Philipps, les tarifs augmenteront de 3% au 1er janvier 2024, en rappelant que 80% du coût d’un billet de TER est pris en charge par la Région Grand Est.

Comment un Strasbourgeois a dénoncé des fraudes du géant pharmaceutique Roche en Irlande

Comment un Strasbourgeois a dénoncé des fraudes du géant pharmaceutique Roche en Irlande
Le Dr Bruno Seigle-Murandi, en décembre à Strasbourg

Le Dr Bruno Seigle-Murandi était chargé de la sécurité des patients pour Roche en Irlande. Mais en 2019, il découvre des mentions trompeuses sur les documents envoyés par le laboratoire suisse aux médecins irlandais. L’autorité de sécurité des médicaments irlandaise l’a remercié mais Roche également. De retour à Strasbourg après une bataille juridique de quatre années, il raconte son expérience de lanceur d’alerte.
Le Dr Bruno Seigle-Murandi est devenu en août 2018 responsable de la sécurité des patients chez Roche Ireland, la filiale du groupe pharmaceutique suisse, basé à Bâle. Un soir de mai 2019 dans les locaux de Roche à Dublin, il tombe sur un carton rempli de documents. Ceux-ci devaient être envoyés aux médecins, pour qu’ils le distribuent aux patients sous Tecentriq, un traitement contre le cancer du poumon, du sein et du foie. À leur lecture, il s’aperçoit que des mentions sur certains risques ou effets secondaires sont masqués, ou minorés. Ainsi, le risque de mort par hépatite médicamenteuse du Tecentriq n’est plus indiqué sur le document, alors qu’il l’est dans la notice du médicament.
La conformité de ces documents ne relève pas directement des attributions du Dr Bruno Seigle-Murandi. « En 2019, quand j’ai alerté sur ce sujet en interne, on m’a pris pour un fou », se souvient-il, début décembre 2023 :

« J’ai continué mes vérifications pour constater que les informations sur les risques sanitaires étaient falsifiées dans 93 documents, des cartes, des présentations… Des informations manquantes qui, pour 25 documents, présentaient des risques immédiats pour les patients ! »

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Vin chaud et groupes chauds à Paye ton Noël deux week-ends de décembre

Vin chaud et groupes chauds à Paye ton Noël deux week-ends de décembre
Le vin chaud coule à flots à Paye ton Noël

L’association Pelpass entasse plein de groupes et d’artistes dans deux week-ends de décembre, du 8 au 10 place de Zurich et du 14 au 16 au Molodoï. Une solution contre la météo, la grisaille et la sobriété.

Au départ, Paye ton Noël, c’était une soirée d’échanges de cadeaux secrets organisée par l’association Pelpass au Molodoï, pour déringardiser Noël et proposer autre chose que des chants kitsch et des pulls moches pendant cette période. 17 ans plus tard, le festival a bien grandi et se décline en deux temps. Concerts et théâtre à prix libres du vendredi 8 au dimanche 10 décembre place de Zurich à la Krutenau, puis des concerts plus musclés, à prix fixe, du jeudi 14 au samedi 16 décembre, au Molodoï.

Une scène, du son, une ambiance

Place de Zurich, Pelpass s’installe avec un chapiteau pour les spectacles et un autre pour la cuisine. Du vin chaud, de la bière et des tartes flambées sont proposées au public. Dans la programmation, on note du groove tzigane de Tutti Bueni pour l’inauguration vendredi, suivi à 21h d’un hommage à Janis Joplin par Hélène Palardy, en solo à la guitare. La première soirée doit se terminer avec Turbo Gemzi, un trio electro hip-hop formé par les strasbourgeois Rémi Brouet à la basse, JB Juszczak au chant et Jonas Gomar à la batterie.

Mais la grande affaire de Paye ton Noël place de Zurich, ce sont les spectacles foutraques qui sont programmés. Ils débutent le samedi avec un tandem inspiré de Roméo et Juliette dès 16h, une lecture dès 10 ans à 17h45 et à 19h30, un seul en scène de Monsieur Mouch, un architecte sérieux reconverti. La soirée évolue ensuite avec deux concerts : le punk de Grife (Orléans) et la transe de Turfu.

Turfu est programmé le samedi 9 décembre à partir de 22h50.

Dimanche, rebelote dès 14h15 avec un blindtest de Radio Edith – il faut être calé des années 50 aux années 2000 – suivi de l’histoire, déjà narrée à Paye ton Noël, de Degolas l’elfe noir mal aimé à partir de 16h30. À 18h30, la fanfare de Batofreat proposera un set d’afrobeat de nature à réchauffer la place. Ce qui ne sera pas du luxe.

Dans la chaleur du Molo

Au Molodoï jeudi 14 décembre, la soirée débutera avec Shark Mayol, du « zouk punk océanique à tendance rock-noise maritime » dit la description du groupe. On ne sait pas s’il faudra s’arrêter de respirer mais on sait qu’il s’agira de guitares et de rythmes. Le set sera suivi par la weird pop de Claptrap, un groupe qui met à l’honneur un instrumentarium évoluant entre les techniques ancestrales et futuristes.

Shark Mayol « Happy Hippie » au festival l Live Le Temps Machine en 2022.

La soirée se poursuivra avec les attachants musiciens de Gwendoline, qui se définissent comme « schlag waves » mais qui proposent en fait un rock ambiant très classique et très efficace, entre La Femme et Fauve mais avec des paroles plus trash. C’est à Das Kinn, un kraut rock electro, que reviendra la tâche de boucler cette soirée.

Gwendoline – Loin de moi

Le lendemain, vendredi 15 décembre, six groupes vont se succéder sur la scène du Molodoï : le post punk de Damaghead dès 21h, le R’n’B de Myra, l’indie rock d’Irnini Mons puis la trip hop de Mounika. Comme quoi, le genre n’est pas mort à la fin des années 90 ! Venu de Poitiers avec sa voix et son synthé, Mounika pourrait même emballer les nostalgiques de Morcheeba et de Massive Attack qui se seraient égarés au Molo…

Mounika. – Memories feat. Lord Apex

Samedi 16 décembre, dernière soirée de Paye ton Noël avec distribution de cadeaux et dès 20h40 Mossaï Mossaï, du « rock bruit » comme s’il existait autre chose. C’est assez conceptuel quand même, c’est pourquoi la fanfare des Canards scéniques est convoquée ensuite pour remettre tout le monde à l’unisson. À partir de 22h, les chansons très stylées de Vonfelt, que Pelpass avait déjà reçu en… 2016 au festival Ind’hip’pop !

Vonfelt – Je ne sais où.

C’est le très précis et très classique hip hop US de Homeboy Sandman qui est programmé ensuite. Originaire du Queens, Sandman est rarement en Europe. Ce passage à Paye ton Noël risque d’attirer nombre de ses fans de ce côté-ci de l’Atlantique.

Homeboy Sandman – The Riches

Deux groupes doivent boucler cette soirée déjà très riche : Radio Tutti Extra Bal, qui fera danser tout le monde avec sa « tarentelle électronique » et l’oriental electro d’Olkan & La vipère rouge.

Manifestation « pour un cessez-le-feu permanent à Gaza » samedi 9 décembre

Manifestation « pour un cessez-le-feu permanent à Gaza » samedi 9 décembre
Des manifestations en soutien à la Palestine ont lieu toutes les semaines depuis octobre à Strasbourg.

Le collectif Palestine 67 appelle à une manifestation samedi 9 décembre, de la place Dauphine à la place de la Gare à Strasbourg, pour revendiquer un « cessez-le-feu permanent » dans la bande de Gaza.

Alors que les combats ont repris le 1er décembre dans la bande de Gaza, entre Israël et l’Égypte, le collectif Palestine 67, qui organise des manifestations en soutien aux Palestiniens depuis les bombardements israéliens consécutifs à l’attaque du Hamas du 7 octobre, appellent à une nouvelle démonstration samedi 9 décembre. Le cortège partira à 14h de la place Dauphine pour se rendre place de la Gare, en évitant le centre-ville par les quais sud.

Selon un tract diffusé par le collectif, « l’armée israélienne a bombardé le quartier d’Al-Shujaiya et Khan Younes dans le sud de Gaza. En Cisjordanie, elle a envahi Hébron, après Jenine, Naplouse et Tulkarem, ajoutant chaque jour des centaines de morts aux quelques 15 000 d’avant la trêve. (…) Benjamin Netanyahou (le premier ministre d’Israël, allié à l’extrême-droite, NDLR) veut détruire tout ce qui peut l’être, tuer pour terroriser et chasser les Palestiniens de Gaza. »

La vingtaine d’associations qui constituent le collectif Palestine 67 demande qu’un cessez-le-feu définitif soit exigé par la France, ainsi que l’arrêt des bombardements et des déplacements de population, la levée du blocus, la libération des prisonniers et des otages, ainsi que l’arrêt de la colonisation et la fin de l’occupation israélienne.

L’extension du tram nord passe de 140 à 268 millions d’euros

L’extension du tram nord passe de 140 à 268 millions d’euros

Le coût prévisible de l’extension vers Schiltigheim et Bischheim du réseau de tramway va coûter 268 millions d’euros à l’Eurométropole, et non plus 140 millions comme initialement prévu.

Le conseil municipal de Schiltigheim du mardi 5 décembre a été particulièrement animé. Les élus municipaux avaient à se prononcer en premier sur une délibération sur le tram nord, qui doit être présentée aux élus du conseil de l’Eurométropole mercredi 20 décembre. Or cette délibération prévoit que le coût global de cette extension qui doit relier Strasbourg à Bischheim en 2027 atteigne 268 millions d’euros. Jusqu’ici, l’extension nord du réseau de tramway devait coûter 140 millions d’euros.

Cette somme dépasse celle de l’extension du tram vers Kehl, qui incluait pourtant la réalisation de deux ponts sur un bassin du port et sur le Rhin. Elle avait coûté 220 millions d’euros.

Pour l’élu schilikois d’opposition Dera Ratsiajetsinimaro, cette envolée du prix global aurait nécessité que les Schillikois soient de nouveau consultés sur ce projet. Un avis repris par certains élus de la majorité municipale, dont Antoine Splet (PCF) qui souhaite « un grand débat démocratique ». La maire de Schiltigheim, Danielle Dambach (EELV) a rappelé que le désenclavement de la ville et une centralité étaient attendus « depuis 30 ans » et que les Schillikois allaient être les premiers bénéficiaires de cet investissement de l’Eurométropole, dont elle est présidente-déléguée.

Les voitures devraient être totalement absentes de la future route de BischwillerPhoto : Eurométropole / CTS

Cette augmentation du coût global s’explique par les requalifications majeures souhaitées par l’exécutif eurométropolitain autour du tracé du tram (voir l’article dédié). La place de Haguenau sera transformée en parc urbain, ce qui nécessitera la démolition du viaduc routier, les entrées et sorties de la M35 seront modifiées mais surtout, la route de Bischwiller devrait être piétonnisée. Un aménagement qui va complètement transformer le centre-ville de Schiltigheim et qui n’était pas prévu initialement.

Au collège Kléber, mobilisation des enseignants pour une réponse rapide contre l’insécurité

Au collège Kléber, mobilisation des enseignants pour une réponse rapide contre l’insécurité
Enseignants et parents d'élèves ont tenu à rappeler leur détermination jeudi avant les cours.

Postés devant l’entrée du collège Kléber à Strasbourg jeudi matin, une dizaine d’enseignants ont demandé que l’Éducation nationale réponde par des renforts en personnel face aux alertes concernant l’insécurité globale dans l’établissement.

Après la plainte pour menace de mort déposée par un de leurs collègues la semaine précédente, et des premières mesures déployées par l’académie de Strasbourg, les enseignants du collège Kléber n’entendent pas relâcher la pression. Une dizaine d’entre eux étaient réunis devant l’entrée de la cité scolaire jeudi 7 décembre avant les cours, pour dénoncer une insécurité permanente dans l’établissement, liée au manque d’effectifs adultes.

Parmi eux, Gilles Comte, enseignant d’histoire géographie, détaille la situation à laquelle les enseignants sont confrontés :

« Beaucoup de promesses énoncées suite à la précédente alerte concernent des améliorations matérielles, des travaux à programmer dans les prochaines années… Mais rien concernant les moyens humains, or c’est là que se situe le problème principal. Rien que sur les conseillers principaux d’éducation, nous n’en avons que trois à mi-temps, dont une en arrêt-maladie et une autre dont le contrat arrive à échéance mi-décembre ! »

Ce défaut d’encadrement est dénoncé par tous les enseignants rencontrés ce jeudi matin. Fondus en un seul établissement en 2021, le collège et le lycée Kléber sont répartis sur un immense « campus » qui échappe à la surveillance des trop rares assistants d’éducation. Lundi 4 décembre, trois pétards de forte puissance ont explosé dans la cour, et mercredi, le foyer des élèves a été saccagé.

Le manque d’assistants d’éducation provoque des problèmes en série, selon une enseignante, qui préfère rester anonyme, craignant des représailles de l’administration. Un sentiment inquiétant, partagé par plusieurs de ses collègues présents jeudi matin. Elle explique :

« Quand on arrive, les enfants ne sont pas rangés dans la cour. Résultat, on monte en classe dans un bazar général, la moitié arrive en cours au compte-goutte, en retard. Et on ne peut pas les envoyer auprès de la vie scolaire, car les surveillants et conseillers sont débordés. Ils ne peuvent plus sanctionner ces retards, donc les élèves ont un sentiment d’impunité qui a pour conséquence que ces comportements se répètent tous les jours… »

La question du réseau prioritaire

Au collège Kléber, 65% du recrutement provient de 12 écoles en zones prioritaires, c’est à dire des quartiers populaires, sur 26 écoles du secteur. Mais le collège n’a pas les renforts spécifiques dont bénéficient les collèges prioritaires pour autant. Les enseignants demandent ces moyens depuis longtemps, mais sans que cette revendication n’ait été acceptée par l’Éducation nationale pour l’instant.

Pour l’enseignante précédente, ce manque de moyens humains a des conséquences graves sur toute la vie scolaire des élèves :

« Cette insécurité permanente, cette violence, sont intégrées par les élèves qui finissent par les considérer comme normales. Ils les acceptent et évidemment les répercutent. Les insultes, les mots grossiers, se crier dessus… C’est normal pour eux et du côté des enseignants, on n’a que la répression comme outil et aucune réaction de la part de l’administration. Donc ça suffit. »

Les enseignants prévoient de porter un brassard noir toute la journée de jeudi 7 décembre et doivent se concerter pour établir une série d’actions à suivre, si l’Éducation nationale ne devait répondre rapidement au manque de personnel.

Le SOS de Casas : l’association d’aide aux demandeurs d’asile a besoin de 80 000€

Le SOS de Casas : l’association d’aide aux demandeurs d’asile a besoin de 80 000€

Mercredi 6 décembre, l’association Casas a publié un communiqué pour appeler aux dons. La structure qui organise des sorties, des cours de français et qui aide juridiquement des demandeurs d’asile indique qu’elle a besoin de 80 000€, d’ici fin janvier 2024, pour continuer de proposer toutes ces activités.

« SOS pour Casas ! […] nous avons besoin de votre aide en urgence. » Dans un communiqué alarmant envoyé mercredi 6 décembre, l’association d’aide aux demandeurs d’asile explique être « en très grande difficulté au niveau financier ». Alice Chavannes, la présidente de Casas depuis mai 2023, précise que « sur un budget annuel de 300 000€, il manque environ 80 000€ de recettes en 2023 » :

« C’est le système des subventions par projet qui nous met en difficulté, particulièrement cette année. Dans l’idéal, il nous faudrait une subvention de fonctionnement, pour notre activité en général, mais ça n’existe pratiquement plus. Chaque année, c’est du bricolage pour essayer d’arriver à l’équilibre, avec de nombreuses demandes de financement de projets précis et temporaires. Ces derniers mois, nous avons essuyé une quinzaine de refus de subventions par des collectivités, des fondations et des entreprises privées. Heureusement, la Ville de Strasbourg nous aide à hauteur de 135 000€. »

Casas aide les personnes migrantes à constituer leurs dossiers de demande d’asile en France. Elles peuvent se rendre au 2 rue Brulée, au centre-ville de Strasbourg, où se situent les locaux de Casas. L’association, créée au début des années 1980, compte deux juristes à mi-temps, un interprète pour le russe et le géorgien à temps plein, une directrice, une coordinatrice et une chargée de mission dans un lieu d’hébergement octroyé par la Ville, pour un total de 4,5 ETP (équivalents temps pleins) de salariés.

500 personnes suivies tous les ans

En plus, 250 bénévoles donnent de leur temps à cette association créée au début des années 1980 et réalisent, en nombre d’heures, l’équivalent de 19 temps plein. « Notre cœur de métier, c’est l’aide juridique », résume Alice Chavannes. Elle poursuit :

« Les primo-demandeurs d’asile ont un rendez-vous à l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides, NDLR), où ils sont interrogés sur les raisons de leur demande. Souvent, ils sont refusés. C’est là qu’on intervient, en proposant notre aide pour réaliser un recours devant la Cour nationale du droit d’asile. »

En tout, environ 500 personnes de toutes origines (géorgiennes, russes, ivoiriennes, irakiennes, iraniennes, etc…) sont suivies par Casas chaque année. Alice Chavannes relate :

« Souvent, ces personnes ont vécu de graves traumatismes dans leur pays ou pendant leur trajet migratoire : de la torture, des persécutions, elles ont parfois vu des gens mourir autour d’elles, notamment dans la traversée de la Méditerranée. Et à Strasbourg, elles ne savent pas où dormir, on aide surtout des sans-abris. Donc c’est très difficile pour elles de gérer ces démarches administratives délicates sans accompagnement. »

Les bénéficiaires de Casas peuvent aussi suivre des cours de français, recevoir des aides matérielles, participer à des sorties culturelles, ou encore à des ateliers dessin ou beauté. « Ça peut leur faire beaucoup de bien après ce qu’ils ont vécu », assure Alice Chavannes. Avant d’ajouter : « Si on n’arrive pas à avoir 80 000€ fin janvier, on devra renoncer à reconduire l’un des mi-temps et à certaines activités. On espère ne pas en arriver là. »

Après l’accident de vélo avenue des Vosges : « Ce carrefour est particulièrement dangereux »

Après l’accident de vélo avenue des Vosges : « Ce carrefour est particulièrement dangereux »
Le 16 novembre 2023, une cycliste de 18 ans a été renversée par un chauffeur de convoi exceptionnel au carrefour de l'avenue des Vosges et du boulevard Clemenceau.

Jeudi 16 novembre, une cycliste a été écrasée par un convoi exceptionnel au croisement de l’avenue des Vosges et du boulevard Clemenceau. Sa vie n’est plus en danger mais l’intersection reste particulièrement dangereuse pour les vélos et les piétons qui l’empruntent.

« Ce carrefour est un océan d’asphalte. » Florian, urbaniste récemment diplômé de 23 ans, semble peu surpris que l’intersection entre l’avenue des Vosges et le boulevard Clemenceau ait été le théâtre d’un grave accident de la route, jeudi 16 novembre. Depuis 2021, il partage sur son compte X (ex-Twitter) ses analyses sur les pistes cyclables et l’aménagement public des mobilités, à Strasbourg.

Ce jour-là, une cycliste de 18 ans avait été renversée par le chauffeur d’un convoi exceptionnel. Elle a été coincée sous le véhicule et dégagée grâce à un camion-grue, avant d’être amenée en urgence absolue à l’hôpital d’Hautepierre. Le pronostic vital de cette jeune femme n’est plus en danger selon des informations obtenues par les DNA.

Entre janvier et septembre 2023, 26 personnes sont mortes suite à un accident de la route (tous types de véhicules confondus) dans le Bas-Rhin et 531 ont été blessées dans 446 accidents – selon des chiffres de la police nationale. Aux DNA, l’adjointe à la maire en charge de la ville cyclable, Sophie Dupressoir, a dénombré 39 accidents impliquant des cyclistes en 2023 – contre 65 sur les neuf premiers mois de 2022.

Six routes pour trop peu de lignes au sol

« Certains carrefours à Strasbourg sont inconfortables pour les cyclistes, mais celui-là est dangereux, il met en péril leur sécurité », assène, de son côté, Florian, l’urbaniste. L’avenue des Vosges, selon Florian, est particulièrement accidentogène, surtout au niveau de l’intersection avec le boulevard Clemenceau :

« Elle est très peu commune. D’habitude, on a des carrefours en T, avec trois routes, ou en croix, avec quatre routes. Ici, six routes se croisent selon des lignes inhabituelles, ce ne sont pas des croisements à 90 degrés. Il y a très peu de marquage au sol et chaque route comprend deux à trois voies. Donc c’est très compliqué de comprendre où il faut aller, en tant que conducteur de véhicule ou en tant que cycliste. »

croisement vosges clémenceau
Ce schéma représente l’état de l’intersection en novembre 2023, avec le lieu de l’accident du 16 novembre marqué en rouge : la route principale du schéma est l’avenue de Vosges (du coin haut gauche au coin bas droite), la place de Haguenau se situe à gauche. On distingue le croisement avec le boulevard Clemenceau (du coin haut droit au coin bas gauche), la rue de Niederbronn en haut et la rue Finkmatt en bas.Photo : document remis / @jtrace_a_stras

Le jeune urbaniste strasbourgeois a élaboré un schéma dans lequel il pointe le marquage au sol. « À Strasbourg, on a tendance à mettre deux pictogrammes cyclistes au sol et à penser que ça suffit », raille-t-il. D’autant plus que les voies sont mal identifiées :

« Si vous arrivez boulevard Clemenceau et tournez à droite sur l’avenue des Vosges, il n’est pas indiqué que vous devez vous rabattre. Pourtant, on passe de deux voies à une. C’est très complexe à gérer, même en tant que voiture. »

Difficile donc de savoir où aller, tout en faisant attention à son entourage et aux autres utilisateurs de la route. Selon lui, ce marquage « mène à beaucoup de confusion pour tous les usagers », cyclistes inclus :

« Sur la partie sud, il y a une piste cyclable bidirectionnelle qui est très mal identifiée et donc très mal sécurisée. Elle traverse sur une longue trajectoire les différentes routes. Et à d’autres endroits, la piste cyclable disparaît tout simplement à l’intersection. Rien n’est intuitif pour les cyclistes, donc c’est accidentogène. »

Des feux de circulation mal coordonnés

La temporalité des feux de circulation est aussi, selon lui, à revoir. « Lorsque le feu passe au vert pour les piétons et les cyclistes, les voitures n’ont pas fini de passer, » explique-t-il. L’espace qui devrait leur être dédié n’est donc pas sécurisé au moment où ils sont incités à traverser selon le code de la route.

Pour illustrer son propos, Florian a partagé une vidéo provenant d’une caméra embarquée lors du passage, à vélo, à l’intersection. On y voit le cycliste attendre d’avoir le feu vert pour traverser et tout de même être sur le point d’être percuté par un automobiliste. Les deux feux ne sont pas verts en même temps et créent une situation où voitures, piétons et cyclistes peuvent se percuter malgré avoir respectivement suivis les feux de circulation qui leur sont destinés.

« Ce carrefour est connu par nos services comme particulièrement problématique », explique Sophie Dupressoir, adjointe municipale à la ville cyclable. Des panneaux de signalisation ont déjà été ajoutés à l’entrée de la rue Finkmatt et les terrasses réglementées pour faciliter la circulation piétonne, mais « c’est tout le carrefour qu’il faut revoir ».

Les problèmes principaux relevés par l’élue sont la voie de bus partagée avec les cyclistes, la piste cyclable à deux sens vers la place de Haguenau, le manque de visibilité à l’entrée du carrefour en provenance de la rue Finkmatt et le raccordement des pistes cyclables entre elles. « Les cyclistes doivent parfois monter sur le trottoir », illustre-t-elle, blâmant largement l’aménagement hérité de l’équipe municipale précédente.

En janvier 2024, la commission sécurité routière de la Ville va faire l’état des lieux du carrefour et voir si des modifications temporaires sont nécessaires et envisageables. « Comme après chaque accident grave », conclut l’élue.

Pas de réglementation sur les intersections

Les aménagements cyclistes sont précisément réglementés depuis la loi d’orientation pour les mobilités (loi LOM), de décembre 2019 – qui vient compléter la loi Laure de 1996. Elle astreint les collectivités à inclure un aménagement cyclable (pistes, bandes cyclables, voies vertes, zones de rencontre ou marquage au sol si la chaussée est en sens unique) lorsqu’elles « rénovent ou réalisent » des « voies urbaines ». Et ce, « en fonction des besoins et contraintes de la circulation ». Mais rien ne les oblige à rénover les zones accidentogènes .

Dans un document rédigé par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cérema), huit recommandations sont formulées pour « réussir sa piste cyclables », parmi lesquelles assurer sa continuité, séparer les espaces de circulation (une voie dédiée aux piétons, une voie dédiée aux cyclistes, une voie dédiée aux voitures) et assurer la visibilité réciproque des usagers. « Sur le carrefour de l’avenue des Vosges, aucune de ces recommandations n’est suivie », soupire Florian.

Un aménagement temporaire ?

Pour apporter une solution temporaire à l’insécurité du carrefour, Florian a transmis aux services de la Ville une idée de plan d’aménagement. « Ils m’ont dit que ça coûterait environ 200 000 euros », poursuit-il. Le jeune urbaniste a ajouté des panneaux de signalisation supplémentaires, ainsi qu’un feu de circulation et des marquages blancs au sol.

Le jeune homme a tracé les lignes pour qu’elles soient plus intuitives et guident les automobilistes et les cyclistes le plus précisément possible :

« Le but est de séparer les piétons des vélos et des voitures. Le plus simple est d’avoir des lignes le plus droites possible, sans courbe, pour qu’elles soient bien comprises. »

Les bandes cyclables deviennent les petits carrés blancs lorsqu’elles traversent l’avenue des Vosges et les pictogrammes représentant les vélos sont multipliés.

« Ce n’est pas idéal », concède Florian, « il faudrait des séparateurs physiques ». Strasbourg à Vélo suggère régulièrement à la Ville la mise en place de pistes cyclables « transitoires » en attendant des aménagements pérennes :

« Entre la place de Haguenau et le boulevard Clemenceau, on pourrait imaginer placer des barrières mobiles comme ce qui a été fait devant le consulat de Russie. En prenant un espace aux voitures pour assurer la sécurité des cyclistes et en assurant une piste cyclable de chaque côté de l’avenue pour que les cyclistes n’aient pas à la traverser systématiquement. »

Pierre Peloux, président de Strasbourg à Vélo

Il aimerait aussi que des ronds-points à la Hollandaise soient mis en place par la Ville. Ces installations correspondent à une sorte de rond-point où chaque type d’utilisateur a sa voie propre, ce qui permet selon Pierre Peloux d’éviter les angles morts et donc, certains accidents.

Une avenue prête à évoluer

Mais l’avenue des Vosges est vouée à être profondément transformée et à accueillir une extension du réseau de tram vers Schiltigheim (voir nos articles) d’ici deux à trois ans – le début des travaux est prévu fin 2024, selon la Ville. « Je ne sais pas si la municipalité est prête à investir plusieurs milliers d’euros pour un aménagement temporaire », tranche Florian, « même s’il permettrait peut-être de sauver des vies ».

De son côté, Sophie Dupressoir assure qu’il n’y a pas d’enveloppe plafond pour réaliser des modifications temporaires, mais que rien de pérenne ne sera installé étant donné l’imminence des travaux sur l’avenue des Vosges. « Après l’état des lieux en janvier 2024, de petits changements pourront être effectués, en mettant des balises le long de la piste cyclable, en changeant le réglage des feux ou en ajoutant du marquage au sol », explique-t-elle.

Pour le marquage par contre, il faudra attendre le printemps : « On ne marque rien au sol l’hiver car ça ne tient pas ».

Pour exploiter le lithium alsacien, les industriels multiplient les recherches de gisements

Pour exploiter le lithium alsacien, les industriels multiplient les recherches de gisements

Plusieurs acteurs industriels s'organisent pour coupler la production d'énergie géothermique et l'extraction de lithium en Alsace. La France souhaite utiliser massivement ce minerai à l'horizon 2030, notamment pour produire des batteries de véhicules électriques.
Le lithium est un minerai très convoité. Il peut entrer dans la composition des batteries, par exemple pour les voitures électriques. À l'échelle de la planète, l'Argentine, la Bolivie et le Chili extraient la majorité de la ressource, et c'est principalement la Chine qui s'occupe du raffinage. Mais l'Alsace jouera peut-être un rôle futur dans l'approvisionnement de l'industrie en lithium.
On en trouve en effet dans des fissures géologiques de la vallée du Rhin, qui contiennent de l'eau, à trois ou quatre kilomètres de profondeur. Ces saumures à 170°C sont déjà exploitées pour produire de l'énergie géothermique dans la région. C'est ce qui a poussé l'Institut européen d’innovation et de technologie à financer le programme expérimental EuGeLi, porté par le fournisseur d'énergie Électricité de Strasbourg (ÉS) et l'entreprise minière Eramet.


Électricité de Strasbourg a inauguré la centrale géothermique de Rittershoffen en 2016.
Il s'agissait d'ajouter une unité d'extraction de lithium à une centrale géothermique située à Soultz-sous-Forêts. Le principe de la géothermie est de pomper de l'eau en profondeur, réchauffée par l'énergie du centre de la terre, afin d'utiliser cette forte température pour produire de l'électricité ou alimenter des réseaux de chauffage. L'eau est ensuite réinjectée et circule sous terre pour se réchauffer à nouveau, avant d'être repompée.

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La construction de l’usine Huawei a débuté à Brumath

La construction de l’usine Huawei a débuté à Brumath
Minggang Zhang, directeur général adjoint de Huawei France

Annoncée en décembre 2020, l’usine Huawei va bien être construite à Brumath. Elle devrait être opérationnelle en 2025, afin de produire des équipements télécoms pour le marché européen. Du moins, pour ceux qui ne regarderont pas les liens de l’équipementier avec la dictature chinoise.

C’est la première usine Huawei hors de Chine. Il y a trois ans, le géant des télécoms chinois avait choisi l’Europe pour tenter de contrer les boycotts américains et européens contre ses produits, accusés d’abriter des failles de sécurité au profit de la dictature chinoise. Des organisations non-gouvernementales accusent en outre les technologies de Huawei d’être utilisées dans la répression de masse visant les Ouïghours, une minorité turcophone de l’ouest de la Chine. Des accusations démenties par la firme et qui n’ont pas gêné la Région Grand Est à l’époque, puisque la collectivité s’est beaucoup impliquée pour obtenir l’implantation de cette usine.

Samedi 2 décembre, Minggang Zhang, directeur général adjoint de Huawei France, a précisé sur France Inter, que la construction de l’usine avait débuté dans le business parc de Brumath. Un investissement de 200 millions d’euros pour des bâtiments de 60 000 m² implantés sur huit hectares. L’usine, construite par Bouygues, sera opérationnelle fin 2025 pour « produire un milliard de marchandises par an pour fournir l’ensemble du marché européen. 500 emplois seront créés en France. »

Minggang Zhang, directeur général adjoint de Huawei France sur France Inter samedi 2 décembre.

Cette opération séduction, qui ne correspond à aucune logique économique, n’a semble-t-il guère fonctionné puisque l’Union européenne appelle toujours les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure de leurs réseaux mobiles Huawei et ZTE, un autre constructeur chinois. En France, une loi de 2019 a limité l’implantation de Huawei et d’autres constructeurs chinois dans les infrastructures de télécommunication nationales.

Huawei est présent en France depuis 2003, avec six centres de recherche et un centre mondial de design à Paris. Huawei France a réalisé 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et estime avoir conquis 20% du marché national. L’entreprise revendique près de 10 000 emplois générés et 80 millions d’euros d’investissements annuels.

Au Champ du Feu, la Collectivité d’Alsace veut construire un stade de biathlon en pleine forêt

Au Champ du Feu, la Collectivité d’Alsace veut construire un stade de biathlon en pleine forêt
Cette zone forestière doit disparaitre pour laisser place à une vaste installation de biathlon.

Malgré la diminution de l'enneigement liée au changement climatique, la Collectivité d'Alsace prévoit de construire un stade de biathlon sur une zone forestière. Des écologistes locaux y voient un projet anachronique et un gâchis d'argent public.
Quatre millions d'euros pour un stade de biathlon, une discipline qui lie le ski de fond et le tir à la carabine, au Champ du Feu, en 2024. À la Collectivité européenne d'Alsace (CeA), le réchauffement climatique n'existe pas. Le Département, avec sa majorité de droite, envisage le financement public d'une infrastructure pour les sports d'hiver à environ 1 000 mètres d'altitude, avec un bâtiment d'accueil, un parking et une zone pour le public. L'aménagement sur une superficie de quatre hectares nécessiterait le déboisement d'une zone naturelle forestière.
Schéma du projet de nouveau stade de biathlon au Champ du Feu.

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Préfecture et municipalité resserrent la sécurité du Marché de Noël

Préfecture et municipalité resserrent la sécurité du Marché de Noël
A Strasbourg en Novembre 2022. Photographies du dispositif de sécurité du marché de Noël.

La préfecture du Bas-Rhin et la Ville de Strasbourg vont modifier les flux de personnes autour de la cathédrale, après avoir constaté des problèmes de gestion de foule lors des deux premiers week-ends du Marché de Noël.

La fréquentation du Marché de Noël 2023 atteint des niveaux très élevés, dès les premiers jours. Résultat : des bouchons de visiteurs sont observés dans quelques zones du centre-ville et notamment autour de la cathédrale.

« Autour de la cathédrale, il y a la file pour accéder à la plateforme, la file pour visiter la nef et le marché de Noël », détaille Guillaume Libsig, adjoint à la maire de Strasbourg. « Ça fait beaucoup, notamment lors des week-ends et le dispositif va être adapté pour éviter que les groupes ne se croisent. »

Guillaume Libsig était donc présent avec sa collègue Nadia Zourgui, adjointe à la maire de Strasbourg en charge de la sécurité, à une réunion avec la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, dans l’après-midi du lundi 4 décembre pour évoquer ces questions.

Rappel des règles

Trois autres mesures ont été décidées, selon un communiqué conjoint de la préfecture et de la Ville de Strasbourg :

    Le contrôle des sacs et des bagages sera renforcé sur les ponts d’accès à l’ellipse insulaire ; Aucune implantation étendue ou non-prévue par les plans d’installation du marché de Noël ne sera tolérée ; Des équipes dédiées seront mises en place pour faire respecter strictement les dispositions de l’arrêté municipal du 23 novembre 2023 interdisant la présence sur le domaine public des activités artistiques et des activités commerciales.

« Certains commerçants avaient pris leurs aises », commente brièvement Guillaume Libsig, « notamment aux accès de certains marchés. Donc on va rappeler les règles mais il n’est pas question de modifier le plan d’installation des chalets, qui a été validé en 2021 et qui convient. » La préfète du Bas-Rhin prévoit de vérifier que ces améliorations soient bien en place vendredi 8 décembre.

Pierre Jakubowicz voit trop de déchets

De son côté, Pierre Jakubowicz, conseiller municipal d’opposition (Horizons), a envoyé une lettre à la maire de Strasbourg pour dénoncer la privatisation du ramassage des déchets sur les marchés de Noël :

« Cette société privée a installé quelques bennes de collecte, en nombre trop peu important, qui ne sont vidées qu’une seule fois par jour. Résultat : les déchets s’entassent et débordent, salissent et jonchent l’espace public, et ternissent l’image d’une ville féérique que nous devons entretenir à cette période. »

Vidéosurveillance à Strasbourg : des promesses à moitié tenues

Vidéosurveillance à Strasbourg : des promesses à moitié tenues
À Strasbourg, 300 caméras sont installées un peu partout dans la ville, dans le cadre de la vidéo-protection.

En 2021, la majorité écologiste de Strasbourg avait promis que la collectivité n'investirait pas davantage dans la vidéosurveillance. Une carte des dispositifs installés devait également être publiée pendant le mandat. Deux ans plus tard, l'exécutif de l'Eurométropole n'a pas honoré toutes ces promesses.
C'est un anniversaire en grande pompe qui a été célébré le mardi 7 novembre, au centre administratif de Strasbourg. Gendarmes, policiers, élus, universitaires... Tout un petit monde de la sécurité réuni pour souffler les 20 bougies du Centre de supervision vidéo, ou CSV, de l'Eurométropole de Strasbourg (EMS). Au programme : des "conférences-débats" aux vagues intitulés comme "L'apport de la vidéoprotection dans le continuum de sécurité locale", la signature d'une charte éthique en présence de la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier et Pia Imbs, la présidente de l'EMS, ou encore une visite du fameux CSV.
L'occasion également de faire le point sur les chiffres et l'évolution de la présence des caméras à Strasbourg et dans 26 communes de l'Eurométropole (sur 33 au total), plus de trois ans après l'élection de Pia Imbs à la tête de l'EMS, grâce au soutien des écologistes de Strasbourg et de Schiltigheim.

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#Béatrice Bulou

La Kunsthalle de Mulhouse expose Julia Armutt, artiste éclipsée par son mari

La Kunsthalle de Mulhouse expose Julia Armutt, artiste éclipsée par son mari
Valie Winter, Tall Girl, 2023 | Sculpture gonflable, parachutes recyclés, ventilateurs industriels – environ 3,5 x 6m

La Kunsthalle de Mulhouse accueille jusqu’en janvier une exposition voulant redonner toute sa place à Julia Armutt, une artiste oubliée, au talent masqué par celui de son mari également artiste. Une histoire inventée mais dont l’écho est tristement actuel.

Du 24 novembre 2023 au 7 janvier 2024, la Kunsthalle de Mulhouse dévoile le portrait d’une artiste fictive, Julia Armutt, dont la carrière fut éclipsée par celle de son mari, Marcel Depré. Sont réunis les travaux de 19 artistes et duos d’artistes pour narrer la vie d’une artiste imaginaire qui devient la personnification des femmes artistes occultées de l’histoire de l’art. L’exposition se déroule dans le cadre de la Régionale 24, une coopération entre l’Allemagne, la France et la Suisse, qui permet de soutenir la création artistique des trois régions frontalières.

Ces travaux ont été sélectionnées par les deux commissaires, Juliette Steiner, metteuse en scène, comédienne et scénographe-plasticienne, et Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle. Sur un fond de réflexion féministe, l’exposition se révèle en trois axes qui se sont construits au fil du projet, tels trois volets de la vie d’une femme.

Trois volets d’une vie

Le premier s’intéresse aux relations de couple, via les équilibres et déséquilibres qui en ressortent. En deuxième lieu se joue la question de l’absence, là où Julia Armutt s’efface pour laisser la place à d’autres artistes. Enfin, le troisième volet se construit autour de la notion de foyer, qui nous ramène à la dualité entre vie domestique et vie d’artiste vécue par l’artiste fictive, et bien d’autres. 

Vue de l’exposition « Julia Armutt » – Regionale 24 | Tall Girl, Valie Winter, 2023 Photo : JJ Delattre

Au rez-de-chaussée, une Tall Girl accueille les visiteurs et donne le ton. Elle fut réalisée lors d’une manifestation féministe en Suisse en commémoration du droit de vote pour les femmes (du 7 février 1971) par Valie Winter et un collectif de femmes. Telle la personnification d’une union féminine, cette Tall Girl est monumentale, toujours en mouvement et en action. Comme une femme qui se doit d’agir, elle est infatigable et impressionne. 

Nicole Hassler, avec Art lovers’ lipsticks, réunit des fonds de tubes de rouges à lèvres, récoltés auprès de 200 femmes, sous forme de rectangles monochromes exposées en lignes sur un mur. Son travail de longue haleine débute à l’aube du premier confinement, lorsque les rouges à lèvres se trouvaient oubliés au fond des tiroirs en raison du port du masque. Chaque toile porte le prénom de la femme donatrice. L’artiste offre ainsi une multitude d’identités, représentées ici par des teintes uniques. 

Un changement d’échelle s’opère de l’autre côté du mur : les fèves insolites de JJ von Panure, sélectionnées par le duo d’artistes et le duo de commissaires, dévoilent un quotidien reconnaissable par chacun et chacune. Avec ces micro-sculptures en céramique, qui deviennent les marqueurs de temps d’une vie, une pluralité d’histoires peut se créer dans les yeux des visiteurs.

Vue de l’exposition « Julia Armutt » – Regionale 24 | Valentine Cotte, Gisante (III), Où serais-je demain, 2023, Lisa Wintermantel, Heute gehts um dich und nicht um die Welt, 2023 et Nicole Hassler, Art Lovers’ Lipstick, 2022-2023 Photo : JJ Delattre
JJ von Panure, Fève des rois, 2017-2023Photo : JJ von Panure

Du centre d’art au plateau de théâtre

Julia Armutt est née de l’imagination de la metteuse en scène Juliette Steiner. Ce personnage fictif s’est créé au fil de l’écriture de son projet théâtral en cours. La pièce Une Exposition, soutenue par la Filature de Mulhouse, sera présentée dès avril 2024 au Théâtre TJP de Strasbourg. À la Kunsthalle, c’est alors le plateau du théâtre qui s’invite dans la galerie, pour que l’histoire de Julia Armutt se révèle davantage. 

Touchée par le manque de références féminines citées dans l’histoire de l’art face à l’abondance des noms masculins, Juliette Steiner s’est inspirée de l’histoire de l’urinoir de Marcel Duchamp. L’emblématique Fontaine, que Duchamp signa R. Mutt, demeure célèbre pour avoir marqué un tournant dans l’art contemporain. Mais son origine est discutée par plusieurs experts : Elsa von Freytag Loringhoven, artiste dada, serait la réelle autrice de l’œuvre. 

Vue de l’exposition « Julia Armutt » – Regionale 24 | Julia Armutt, La femme en boîte, 1991-2023 et Paula Beck, Growth, 2022-en cours Photo : JJ Delattre

Alors, Julia Armutt en devient presque une réinterprétation, en jouant un double rôle dans cette exposition : elle en est le sujet, mais elle est également invitée en tant qu’artiste. Une œuvre signée de son nom, La Femme en boîte est le noyau dur de la narration. Il est raconté qu’un jour, lorsque Julia Armutt était occupée à laver du linge à la laverie, un galeriste découvrit chez elle la sculpture d’une femme recroquevillée dans une boîte. Marcel Depré, son mari sculpteur, omettant de dire au galeriste qu’il s’agissait d’un autoportrait réalisé par sa femme, s’appropria cette œuvre. De là, la carrière de Depré s’envola, laissant sa femme dans l’ombre. À la Kunsthalle, c’est une nouvelle version de cette œuvre volée que nous découvrons : ici, la femme est sortie de la boite, elle n’est plus là : n’en reste que sa silhouette qui se dessine entre les couches de vêtements. 

Une dichotomie entre réalité et fiction se joue continuellement au sein de l’exposition : le vrai se mélange à l’imaginé, les œuvres se répondent et les narrations se multiplient.

Pour accompagner la déambulation dans l’espace d’exposition, des audio-guides mettent en scène Juliette Steiner et Estelle Depré, fille de Julia Armutt. Dans cette conversation théâtralisée, la metteuse en scène interroge la fille de l’artiste sur certaines œuvres. Dans nos oreilles, Julia Armutt semble presque avoir réellement existé : elle prend vie à travers les anecdotes racontées par sa fille.

Les œuvres deviennent des signes de son passage et questionnent la place de la femme artiste dans la société, devenant la preuve d’une réflexion partagée par les artistes contemporain·es. Entre femme et artiste, des vies plurielles se dévoilent, celle de Julia Armutt, mais aussi, celles de toutes les femmes négligées par l’histoire de l’art.  

Vue de l’exposition « Julia Armutt » – Regionale 24 | Hannah Gahlert, Valentine Cotte, Gisante (III), Où serais-je demain, 2023 et Nicole Hassler, Art Lovers’ LipsticksPhoto : JJ Delattre

Noël écolo, drag ou festif ? Six sorties culturelles pour profiter du mois de décembre

Noël écolo, drag ou festif ? Six sorties culturelles pour profiter du mois de décembre
La sélection de Rue89 Strasbourg pour célébrer Noël différemment.

C’est décembre et la sélection culture n’échappe pas à Noël, mais la sélection permet de sortir des allées encombrées entre les chalets et d’apprécier tout de même une forme de diversité culturelle malgré l’omniprésence des bonnets rouges et blancs. 

Marchés, décorations, célébration… Noël est le fil rouge du mois de décembre. Mais à chacun de décider comment le fêter. Ceux qui ne sont pas pressés peuvent profiter des deux grosses expositions de la saison : Toutankhamon. À la découverte du pharaon oublié au Parc des expositions et Aux temps du Sida au Musée d’art moderne. De son côté, le cinéma Star fête ses 40 ans en proposant une activité par jour, sorte de calendrier de l’avent mais jusqu’au Réveillon. La sélection suivante s’adresse aux amoureux de la neige, de la fête, de l’art ou tout simplement aux curieux qui veulent penser Noël autrement.

Un Noël éthique au Marché Off  

Cette année encore, le Marché Off s’est installé place Grimmeissen. Ce marché de Noël à part se veut éthique, éco-responsable et inclusif pour inclure des thématiques politiques dans le temps et l’univers des fêtes de fin d’années. C’est une passerelle réussie chaque année grâce à des stands de produits locaux artisanaux et biologiques, et une série de concerts, conférences et ateliers engagés sur cette petite place de la Petite-France jusqu’au 24 décembre.

Parmi les rendez-vous à noter, une réflexion sur la surconsommation de textile vendredi 8 décembre avec un stand de retouche de vêtement, un défilé d’upcycling (le contraire du recyclage, NDLR) et une table ronde organisée par des étudiants intitulée « Articulation de la politique sociale à propos de la seconde main ».

Des dizaines d’activités auront lieu pendant toute la durée du marché OFF. Cliquez pour accéder au programme. (Dessin Léontine Soulier)

Samedi 9 décembre, des associations locales qui luttent pour l’égalité et l’insertion des personnes en situation de handicap animeront une journée Handi Off avec jeux de sensibilisation à l’autisme, parcours en fauteuil et discussion. Autre sujet, la sécurité sociale de l’alimentation sera expliquée lors d’une conférence gesticulé le samedi 16 décembre à 16h30.

Marché de Noël interculturel du Wagon Souk

Installé rue du Rempart, derrière la Gare de Strasbourg, le Wagon Souk cède aussi aux sirènes de Noël avec un marché « interculturel » proposant des articles à offrir créés par des artistes et des artisans « d’ici et d’ailleurs, authentiques et originaux ». On y trouvera notamment des illustrations, des objets de décoration, des bijoux et… de la vanille de Madagascar. Les artistes présents changent selon les jours, il convient, l’événement sur Facebook détaille leurs passages. En revanche, l’apéro est ambiancé à chaque fois à partir de 17h30 par le collectif de DJs Agapanthes.

Voyage dans l’est : un puissant témoignage d’inceste au TNS

Briser le silence, briser la solitude, tout reprendre depuis le début. Dans son texte Voyage dans l’est, Christine Angot revient sur l’inceste dont elle a été victime, lorsque son père qu’elle rencontre pour la première fois à 14 ans la soumet à son emprise. Stanislas Nordey s’empare finement de ce témoignage puissant et nécessaire. Il propose une mise en scène épurée qui laisse toute la place aux mots. Le jeu de plateau se mêle au jeu face caméra avec des plans tournés en direct et projetés sur un immense écran, donnant l’impression au spectateur d’assister à différents points de vue, depuis différentes distances.

Avec Voyage dans l’est, Stanislas Nordey s’est emparé du témoignage de Christine Angot, victime d’inceste. Photo : JeanLouisFernandez

Sur les planches, le père, la mère, les futurs conjoints et trois comédiennes incarnant l’héroïne à trois âges différents. Les faits, racontés crûment, sont mélangé avec l’analyse, le recul de la femme adulte, à même de raconter les séquelles d’un tel traumatisme sur toute sa vie. Tout aussi dur que primordiale, cette pièce est à la fois un témoignage personnel, une libération de la parole et un acte militant.
La pièce se joue jusqu’au 8 décembre.

« La honte n’a pas changé de camp, ceux qui dominent continuent d’en être fiers. Mais la solitude, c’est fini. »

Avatar Christine Angot

De la musique et de la fête avec Paye ton Noël

Le festival de musique et de spectacles barrés Paye ton Noël propose une ribambelle d’événements place de Zurich du vendredi 8 au dimanche 10 décembre (prix libre) et au Molodoï (de 6 à 24€) du 14 au 16 décembre, ainsi qu’une soirée de courts-métrages au cinéma Star Saint-Exupéry (prix libre) le mardi 12 décembre. 

Cliquez sur l’image pour accéder à la programmation complète.

Paye ton Noël est l’occasion pour l’association organisatrice, Pelpass, de programmer des groupes et des compagnies rares, barrées, décalées… Nombre de concerts et de spectacles seront déroutants, souvent pour le meilleur. Mais parmi les valeurs sûres et montantes, il y a Gwendoline jeudi 14 décembre au Molodoï. Ce duo de Rennais, qui se présente comme « schlag wave » agite la scène indé française grâce à des voix profondes et des rythmiques nettes.

Le Krismass Show de l’Espace K

« Une pincée de paillettes, quelques grammes de sensualité et d’érotisme, une lichette de dérision, une rasade de parodie, un zeste d’absurde, une poignée de performances et surtout une bonne dose d’humour ! », voici la recette de l’Espace K pour un cabaret de Noël, le Krismass show proposé chaque soir du 7 au 22 décembre, avec une séance spéciale le 31. Entre sketchs, musique et arts du cirque, les numéros se succéderont pendant une heure trente. Il est également possible de participer à un buffet cocktail dînatoire en amont de la soirée.

Bande annonce du Krissmass show 2023 (vidéo Espace K / Youtube)

Interroger l’amour proche au Taps

Friendly ! par la Compagnie des Attentifs.Photo : Emmanuel Viverge

Est-ce qu’un homme et une femme peuvent être seulement mais vraiment amis ? Claire, une chercheuse en science sociale décide de répondre à cette question en testant Lucie et Mahamat, deux acrobates qui devront accorder leurs corps pour réaliser une performance artistique. Une pièce qui questionne le monde hétérosexué, par une troupe de Strasbourg, la Compagnie des Attentifs.

Un Noël en famille… avec des drags

Dernière soirée drag jeudi 21 décembre à la Péniche mécanique, quartier Malraux. L’occasion de (re)découvrir cette scène qui accueille de nombreux artistes locaux très talentueux. La drag queen Rose Tental, connue pour ses performances aussi touchantes qu’effrayantes et son humour acerbe, animera le cabaret drag de cette fin d’année sur le thème du Noël en famille, évidemment.

L’évolution des villes industrielles dans l’objectif de Jean-Louis Schoellkopf

Jusqu’au 25 février, le photographe colmarien Jean-Louis Schoellkopf expose son travail autour de la ville industrielle à La Filature de Mulhouse. Attaché au potentiel documentaire de son média, il propose de « décrire le travail, la culture ouvrière. Comment les changements dans les conditions de production influent sur la vie des ouvriers, des habitants et sur l’image de la ville. »

La photographie de Jean-Louis Schoellkopf se situe à cheval entre l’art et le documentaire. Photo : Jean-Louis Schoellkopf

Cette exposition réuni sept séries, prises entre 1996 et 2023. Après avoir immortalisé les mines de Saint-Etienne et de Liévin, la métallurgie d’Hayange, le tissage à Louviers ou encore la chimie à Ludwigshafen, le photographe s’est installé à Mulhouse pour y capturer des portraits des travailleurs et travailleuses locaux. Il s’est également emparé du lieu en posant son objectif critique sur certains bâtiments afin de questionner l’urbanisme de la ville. 

Dans l’ombre du Marché de Noël, les sans-abris n’ont jamais été si nombreux à Strasbourg

Dans l’ombre du Marché de Noël, les sans-abris n’ont jamais été si nombreux à Strasbourg

Alors que Strasbourg attend des millions de touristes pour l’édition 2023 du Marché de Noël, il n’y a jamais eu autant de personnes en demande d’hébergement dans la capitale alsacienne. La municipalité écologiste refuse de « cacher la misère ».

À quelques mètres du grand sapin illuminé de la place Kléber, quatre sans-abris se protègent du froid grâce à leurs couvertures rue de l’Outre. Ils contrastent avec les touristes qui déambulent vin chaud à la main. « Aujourd’hui on a pu rester ici comme le magasin est fermé », témoigne Baptiste, pointant du doigt la boutique de chaussures Minelli, lundi 27 novembre. L’édition 2023 du Marché de Noël de Strasbourg a commencé trois jours plus tôt. Elle devrait accueillir autour de trois millions de visiteurs.

Une telle installation de sans-abris malgré le Marché de Noël, à côté du grand sapin, aurait été difficilement concevable il y a encore quelques années.Photo : Fantasio Guipont / Rue89 Strasbourg

Au même moment, « 2 000 personnes demandent un toit à Strasbourg, c’est incontestablement une première », constate Marie-Dominique Dreyssé, vice-présidente de l’Eurométropole en charge des solidarités : « Certaines dorment dans des tentes, d’autres en squat… » Rien que sur la semaine du 20 au 26 novembre, 1 061 personnes distinctes ont appelé le 115 pour demander un hébergement d’urgence d’après un bilan du Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) du Bas-Rhin.

De plus en plus de personnes vulnérables à la rue

Le taux de demandes non pourvues est de 94%, à cause de la saturation du dispositif, malgré l’obligation légale pour l’État de loger les personnes qui le demandent. Dans la semaine du 14 au 20 novembre 2022, le SIAO avait dénombré 926 personnes distinctes demandant un hébergement. Globalement, ce chiffre augmente petit à petit au fil du temps. Un employé du SIAO expose que le manque de places crée une accumulation des sans-abris en attente :

« On n’a jamais eu autant de demandeurs d’hébergement d’urgence, ça ne cesse d’augmenter depuis la pandémie. Les années précédentes, on était plus à 400 ou 500 demandeurs distincts sur une semaine. En 2021, à l’inauguration du Marché de Noël, on déplorait neuf familles à la rue. Aujourd’hui, elles sont plus de 80 à demander un abri. Il y a de plus en plus de profils vulnérables comme des personnes âgées, malades ou des femmes avec des enfants en bas-âge. La situation est catastrophique. »

Le dispositif d’hébergement d’urgence est de plus en plus saturé à Strasbourg.Photo : Fantasio Guipont / Rue89 Strasbourg

Noël peut être l’occasion de faire preuve de solidarité. Mais à Strasbourg, les enjeux touristiques et commerciaux priment parfois lors de ces festivités. En 2019, la municipalité socialiste était allée jusqu’à prendre un arrêté « anti-mendicité » interdisant « l’occupation prolongée de l’espace public » sur plusieurs périmètres du centre-ville comme la rue des Grandes-Arcades pendant le marché de Noël. Celles et ceux qui demandaient de l’argent ou dormaient sur place devaient donc quitter les lieux. Fraichement élue, la maire écologiste Jeanne Barseghian avait abrogé la mesure en 2020.

Une coordination entre plusieurs services

Toujours place Kléber, devant la boulangerie Brioche dorée, Steven fait la manche avec ses trois chiens. « Cette année la police est cool. Il y a trois ou quatre ans, c’était beaucoup plus difficile, je devais changer d’endroit dans la journée », assure t-il. Dans la Grande-Île, les observations des mendiants se ressemblent. Sur sept personnes interrogées, six disent avoir de bonnes relations avec la police municipale.

« À Rennes, on peut se faire réveiller par du gaz lacrymo. Ici, ça n’a rien à voir. On dort avec mon copain ruelle des Pelletiers. La police municipale vient vers 7h pour nous dire qu’il faudrait se lever si on est pas encore debout. Ils ont même fait le lien avec le CCAS (centre communal d’action sociale, NDLR). »

Luna, sans-abri à Strasbourg
En face des chalets du Marché de Noël, Steven demande des pièces place Kléber.Photo : Fantasio Guipont / Rue89 Strasbourg

« Nous n’avons pas de protocole spécialement dédié au Marché de Noël mais un dispositif annuel », affirme Nadia Zourgui, adjointe à la maire en charge de la tranquillité publique :

« En sortant des confinements, en 2021, on a mis en place un groupe de travail entre la police municipale, les services sociaux et de propreté pour que les choses se passent dans le dialogue. »

Tout en déplaçant des affaires, Luna ne s’étonne pas des conflits d’usage dans le centre-ville. « C’est normal, ça ne fait pas classe d’avoir des gens qui dorment devant une vitrine. Nous, on fait en sorte que les choses soient nickels quand on part, parfois plus propres que quand on est arrivé. On n’a aucun problème avec personne pour l’instant cette année. » La jeune femme continue à demander la pièce rue des Grandes-Arcades, sans être embêtée.

Le partage de l’espace public

Contacté, le président des Vitrines de Strasbourg Gwenn Bauer n’a pas souhaité répondre aux questions de Rue89 Strasbourg. L’association de commerçants est une promotrice de l’arrêté anti-mendicité et avait même regretté en 2019 que ce dernier ne couvre pas une zone supplémentaire sur la Grand’Rue.

« Il n’y a aucune volonté de cacher la misère. Nous refusons d’empêcher les sans-abris d’être au centre-ville et de mendier. Cela a causé des critiques de commerçants mais nous souhaitons aussi répondre à leurs problématiques », précise Floriane Varieras, adjointe à la maire en charge de la solidarité :

« Le but est de permettre un partage de l’espace public le plus juste possible. Les consignes, c’est que les sans-abris ne peuvent pas rester devant des vitrines, des portes de lieux d’habitation ou de travail. Mais il est fondamental de considérer que l’espace public n’est pas uniquement dédié aux personnes qui vont acheter. »

Au moment du Marché de Noël, les inégalités sociales deviennent plus violentes qu’à l’accoutumée.Photo : Fantasio Guipont / Rue89 Strasbourg

Marie-Dominique Dreyssé était adjointe au maire en charge des solidarités lors du mandat précédent. Selon elle, l’approche politique de la gestion de l’espace public a beaucoup changé :

« Je ne dis pas que tout est parfait et que tout le monde est content maintenant mais il y a une vraie volonté de dialogue. On veut absolument éviter que les sans-abris et les commerçants se montent les uns contre les autres. La problématique n’est plus du tout la même aujourd’hui qu’il y a quatre ans parce que le nombre de personnes à la rue a augmenté. »

Prévenir les sans-abris en amont

« Tous les matins, il y a une première tournée pour voir où sont les sans-abris », raconte Éric Schumacher, policier municipal et délégué CFTC : « On vérifie s’ils sont en bonne santé et on discute avec eux. Il y a des couvertures de survie dans la voiture si nécessaire. » Lorsque le service propreté doit intervenir, les policiers municipaux et les services sociaux préviennent les sans-abris en amont.

Peter et Yilka sont installés sous les arcades de la rue de la Division-Leclerc. « La police nous a dit que ce trottoir sera nettoyé demain », relate Peter. Les deux Tchèques vont trouver un autre emplacement pour la nuit. Germain Mignot, chargé de mission à la Fondation Abbé Pierre (et élu communiste au conseil municipal), se souvient qu’avant la mise en place de ce dispositif, « il n’était pas rare que des gens soient réveillés à 5 ou 6h du mat’ parce que le service propreté allait passer immédiatement ».

Yilka s’installe où il peut, selon les boutiques ouvertes et les passages du service propreté.Photo : Fantasio Guipont / Rue89 Strasbourg

En juin 2021, le conseil municipal a adopté à l’unanimité la déclaration des droits des personnes sans abri de la fondation Abbé Pierre. Le texte décliné en 14 articles proclame notamment la liberté de se déplacer et de s’installer dans l’espace public, le droit à la mendicité, au glanage, au logement si la personne le demande ou encore l’accès à de l’eau potable, des douches, des toilettes et de l’électricité.

La police aux frontières en ville

Si Germain Mignot reconnait une nette évolution et une meilleure considération des personnes à la rue que lors du mandat précédent, il estime que la Ville pourrait aller plus loin. Il cite le squat Sarlat, dont les habitants ont été expulsés le 22 novembre alors que les bâtiments appartenaient à un bailleur social de l’Eurométropole. « La mise à disposition d’accès à l’eau et à des toilettes pour les camps et bidonvilles est aléatoire et non complète », poursuit-il. La municipalité avait effectivement tardé plusieurs mois avant d’installer un point d’eau et des toilettes au camp de l’Étoile en 2022.

Dans son dispositif de sécurité du Marché de Noël, la préfecture a décidé de mobiliser « des effectifs de la police aux frontières (PAF) ». En Ville, une partie des personnes qui dorment sous des tentes sont migrantes, parfois en situation administrative irrégulière. Sabine Carriou, de l’association de solidarité Les Petites Roues, s’interroge sur cette présence accrue de la PAF : « Il risque d’il y avoir davantage de contrôles d’identité, et donc de tension pour ces sans-abris qui sont déjà dans une situation très difficile. »

Interrogée sur le type d’interventions réalisées par la police aux frontières au Marché de Noël, la préfecture n’a pas répondu à la sollicitation de Rue89 Strasbourg. Elle n’a pas encore décidé d’ouvrir un gymnase la nuit malgré la neige tombée le 1er décembre, mais elle a déclenché le premier niveau du plan grand froid permettant « d’accroitre temporairement les capacités de mise à l’abri des personnes sans-domicile dans des centres d’hébergement ». La plupart des sans-abris devront encore se contenter de leurs couvertures et des effluves émanant des chalets parsemés dans la ville.