Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Après le record de fréquentation des musées, la Ville renforce les équipes

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Musée historique de la ville de Strasbourg.

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Un mois après la loi immigration, la résistance citoyenne encore balbutiante

Un mois après la loi immigration, la résistance citoyenne encore balbutiante

Près de 2 000 personnes s’étaient réunies dimanche 21 janvier à Strasbourg pour protester contre la loi immigration. Même si le texte a déjà été adopté par l’Assemblée nationale, les manifestants souhaitent poursuivre le combat, à l’échelle collective ou individuelle.
Sous un grand soleil d’hiver, une large foule d’environ 2 000 personnes s’était réunie place Kléber à Strasbourg, en début d’après-midi dimanche 21 janvier, pour protester contre la loi immigration. Des syndicats, des partis politiques de gauche et des associations s’étaient jointes au cortège. Un mois plus tôt, le 19 décembre, la loi était adoptée dans une version durcie, prenant de cours ses opposants et provoquant un mouvement d’indignation nationale avec des rassemblements plus ou moins modestes.
En organisant une grande marche ce dimanche, les organisateurs souhaitaient envoyer un signal fort au Conseil constitutionnel, qui examine la conformité du texte de loi – sa décision est attendue jeudi 25 janvier. Environ 150 000 personnes ont manifesté en France. Selon les organisateurs, la participation strasbourgeoise s’élève à 3 000 personnes tandis que la police relève 1 800 participants. Dans le cortège, plusieurs opposants se déclarent prêts à rentrer en résistance face à certaines dispositions de cette loi.

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Communion expurgatoire avec Irène Drésel en février à la Laiterie

Communion expurgatoire avec Irène Drésel en février à la Laiterie
Set d’Irène Drésel au festival Chauffer dans la noirceur à Montmartin-sur-Mer, Manche en juillet 2021

La pétillante Irène Drésel sera sur la grande scène de la Laiterie samedi 17 février. Une bonne occasion de communier en cadence avec cette magicienne des rythmes électroniques et de profiter du spectacle de sa musique dont l’énergie se déploie bien mieux en live.

Il y a les show electro où des artistes planqués derrière leurs écrans compensent leur faible présence scénique par des écrans surdimensionnés, bavant de couleurs et de motifs en suivant leur propre partition. Et puis il y a Irène Drésel, qui se déplace sur scène avec ses synthés, ses tenues oniriques mais surtout avec le percussionniste Sizo del Givry. Le mix entre les rythmes, omniprésents dans la musique d’Irène Drésel, et la performance physique de Sizo del Givry, produit un show unique, entraînant, enivrant, jubilatoire.

Le concert d’Irène Drésel à Beauregard le 8 juillet 2023 (vidéo Irène Dresel / Youtube)

Programmée à la Laiterie samedi 17 février, Irène Drésel déploie des mélodies industrielles, mécaniques, hurlantes sur ou sous un rythme basique et entêtant. Mais à l’inverse de la production habituelle de ce genre, ses productions n’ont pas de côté sombre ni plombant. L’impression produite est plutôt positive, énergique, ensoleillée. Sur scène, elle s’installe sur un tapis de fleurs qui recouvrent ses instruments et ses vêtements et si les jeux de lumières sont bien présents, ce sont les deux artistes qui sont mis en valeur.

Plus qu’un concert, une expérience

Au final, un concert d’Irène Drésel plait au-delà des amateurs d’electro ou de techno, parce qu’il mêle à la précision des rythmes synthétiques des sonorités floues qui seraient plutôt associées à des pratiques méditatives. Si cette musique s’écoute plaisamment à la maison – elle accompagne fort bien les tâches domestiques par exemple – elle prend une dimension collective, presque religieuse, en concert. C’est un peu comme si tout le public entrait dans une forme de transe qu’il serait dommage de rater.

Oui un concert d’Irène Drésel peut être éprouvant, mais on en ressort épuré de sa mauvaise énergie, comme lavé à grands coups de karchers sonores. Une expérience à vivre.

La loi immigration, une machine à paupériser

La loi immigration, une machine à paupériser
Distribution du Secours populaire français rue du Hohwald durant l’été 2022.

Le texte conditionne certaines prestations sociales à une durée de présence sur le territoire. Le collectif Nos services publics estime qu’entre 110 000 et 700 000 personnes vont basculer dans la pauvreté, voire la très grande pauvreté, dont des dizaines de milliers d’enfants.
Sitôt la loi immigration votée, le 19 décembre 2023, les associations de lutte contre la pauvreté se sont alarmées du risque de paupérisation d’une frange de la population étrangère en France. Cette loi signe une rupture morale forte . . .

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Sultan Ulutaş Alopé : « Dans la langue turque, le mot « kurde » est déjà trop politique »

Sultan Ulutaş Alopé : « Dans la langue turque, le mot « kurde » est déjà trop politique »

La comédienne et dramaturge Sultan Ulutaş Alopé présente à partir du mardi 23 janvier sa pièce « La langue de mon père » au Théâtre national de Strasbourg. Récit d’identité, de famille et d’exil, sa pièce expose l’aspect subversif – presque corrosif – de l’identité kurde en liant l’apprentissage de la langue à l’histoire intime.

À chaque question, plusieurs secondes d’hésitation. Corsetées de précautions, les réponses de la comédienne et dramaturge Sultan Ulutaş Alopé trahissent l’appréhension. Elle s’en excuse abondamment. C’est avec le même surplus de prudence que l’autrice turco-kurde a écrit sa pièce, « La langue de mon père », à l’affiche du Théâtre national de Strasbourg du mardi 23 janvier au 2 février.

À travers une scénographie dépouillée, Sultan Ulutaş Alopé livre les fragments de sa vie d’exilée, sa découverte de l’identité kurde, ses moments d’enfance. L’apprentissage de la principale langue kurde, le kurmandji – la langue de son père – devient le fil directeur du seul en scène. À partir d’une mosaïque de souvenirs, qu’elle dissémine dans le récit comme des miettes de pain, elle révèle la dimension honteuse de l’identité kurde et de sa langue, toujours corrosive, dont les sonorités persanes râpent les oreilles nationalistes. Exemple récent : une pièce en langue kurde, qui devait se jouer dans un théâtre municipal d’Istanbul, avait été interdite le soir même de sa première, en octobre 2020.

Pour Rue89 Strasbourg, Sultan Ulutaş Alopé revient sur sa pièce, et le contexte de sa création.

Rue89 Strasbourg : Dès le début de la pièce, vous expliquez que vous ne pouviez pas écrire la honte d’être kurde en langue turque. Pourquoi vous sentiez vous plus libre de le faire en français, que vous qualifiez de « gilet de sauvetage » ? 

Sultan Ulutaş Alopé : Je ne me suis pas dit dès le départ que j’écrirai en français pour être plus libre. C’est venu plus tard. Au départ, pour écrire, j’ai commencé à parler à mon père dans ma tête. Je n’avais pas de contact avec lui et je trouvais que c’était plus simple de lui parler dans une langue qu’il ne comprendrait pas. Même si je n’étais pas toujours à l’aise en français, que j’avais parfois besoin d’un dico, puisqu’à l’époque, je ne parlais le français que depuis deux ans et demi.

Un sentiment de censure

Pourquoi est-ce si difficile de parler de la condition kurde en langue turque ?

Dans la langue turque, rien que le mot kurde est déjà trop politique. Dès qu’on emploie le mot kurde, ça évoque le terrorisme dans le cerveau des gens. Ça crée un sentiment de censure, que j’ai intégré moi-même. En plus, le texte n’évoque pas que l’identité kurde, mais aussi mon rapport à mon père. Ce n’était pas possible pour moi de parler de ce rapport complexe dans notre langue commune, le turc.

À plusieurs reprises, il y a des passages en kurmanjdi. À quel point cette langue est-elle subversive, dangereuse dans une œuvre ?

Déjà être une femme et parler de politique, c’est compliqué en Turquie. Pour cette société patriarcale, construite sur des valeurs nationalistes, c’est tout de suite irritant. Dès que j’ai publié la vidéo de présentation de la pièce, où je dis que le kurde était une langue interdite, j’ai reçu des commentaires racistes. Beaucoup me reprochait de mal parler des Turcs depuis la France, ou même de le faire pour avoir la nationalité française.

« J’ai appris très vite qu’il fallait avoir honte d’être kurde »

Sultan Ulutaş Alopé, dramaturge

Pourtant je ne pointe pas du doigt les Turcs en général. Je pense que quand tu as grandi dans une société raciste, tu le deviens sans le vouloir. Moi même dans mon enfance, j’ai appris très vite qu’il fallait avoir honte d’être kurde, ne jamais le dire. Je l’ai compris le jour où j’ai vu un enfant kurde de ma classe se faire battre par les autres enfants.

Rapidement, un dialogue se met en place avec la chaise.Photo : Document remis

Pour un récit aussi intimiste, avez-vous imaginé autre chose qu’un seul en scène ? 

C’est un faux seul en scène, puisque je parle à plusieurs moment à ma chaise (rires). Mais oui je n’ai pas imaginé autre chose. C’était important pour moi de rester le plus sobre possible.

« Si j’étais restée en Turquie, je n’aurais clairement pas pu écrire cette pièce. »

Sultan Ulutaş Alopé, dramaturge

Concernant le texte, même s’il est très intime puisqu’on part d’un écrit personnel, il y a eu un travail dramaturgique. Mon personnage s’appelle Sultan et c’est bien mon histoire, mais je joue sur scène la personne que j’étais il y a cinq ans, en modifiant certains éléments comme les prénoms.

Votre récit se tisse également autour deux histoires d’exil, celle de votre père et la vôtre. En plus de la langue, partagez vous aussi cette identité de l’exilé ?

Je pense que si j’étais restée en Turquie, je n’aurais clairement pas pu écrire ça. Dans ce texte, je voulais aussi montrer comment l’immigration s’est transmise de mon père et moi, comment j’ai hérité de ses idées, en traçant un parallèle entre son exil et le mien. Au départ, j’avais aussi pensé à inclure l’histoire de ma mère, qui avait elle même quitté sa région au bord de la mer Noire pour rejoindre Istanbul… mais je n’avais pas assez de place.

Souhaiteriez vous que votre pièce soit jouée en Turquie un jour ? Est-ce même possible ?

Peut-être un jour, pour l’instant je ne préfère pas. Il y a plusieurs raisons, dont des raisons dramaturgiques. J’ai écrit cette pièce avec un français particulier, le français d’une étrangère. On perdrait toute l’étrangeté de la langue si c’était en turc. Et je pense que cette étrangeté fait partie de l’expérience que j’ai voulu pour le public, pour qu’il soit confronté à une autre manière de parler.

Entre temps, la pièce a été traduite en allemand, mais la traduction n’a pas intégré les fautes de français. Je trouve que c’est une perte, même si le traducteur a imaginé d’autre manière de faire ressentir l’étrangeté.

Uniforme à l’école : en Alsace, le rectorat cherche toujours un établissement volontaire

Uniforme à l’école : en Alsace, le rectorat cherche toujours un établissement volontaire
À l’école maternelle Reuss du Neuhof.

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Le député LFI Emmanuel Fernandes remet l’avenir de son mandat au vote direct des électeurs

Le député LFI Emmanuel Fernandes remet l’avenir de son mandat au vote direct des électeurs
Emmanuel Fernandes en 2022

Pendant deux mois, les habitants de la 2e circonscription du Bas-Rhin pourront voter pour convoquer un référendum sur l’avenir du mandat d’Emmanuel Fernandes (LFI). Si le nombre de participants est suffisant, il s’engage à l’organiser dans les six mois.

En juin 2022, lors de sa campagne électorale, le député de la 2e circonscription du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes (LFI) avait promis de soumettre son mandat au vote des citoyens. Arrivé au premier tiers de celui-ci, il lance la consultation sur un potentiel référendum révocatoire ce vendredi 19 janvier.

Sous certaines conditions, ce processus pourrait pousser le député à démissionner. Emmanuel Fernandes explique son choix par la forte « défiance populaire envers les responsables politiques […] en raison des trahisons successives de certains élus ».

Un vote possible pendant deux mois

Toute la procédure est encadrée par une commissaire de justice, Cyrille Planche « qui sera seule en charge de la réception puis de la comptabilisation des bulletins ». Les citoyens peuvent lui envoyer directement un bulletin de vote, disponible à l’impression sur le site du député, par mail ou par courrier. L’envoi des bulletins est possible pendant huit semaines, du 19 janvier au 1er mars 2024, inclus.

Les citoyens peuvent aussi se rendre dans un des quatre points de votes prévus en janvier et en février, à Illkirch-Graffenstaden et dans différents quartiers de Strasbourg.

Un référendum sous six mois

Si plus de 10 % des participants décident de convoquer un référendum révocatoire, le député s’engage à l’organiser dans les six mois. Peuvent participer au vote pour convoquer le référendum les jeunes de plus de 16 ans et tous les habitants de la circonscription, « quelle que soit leur nationalité et leur statut d’électeur, pour pallier les inégalités discriminatoires d’accès aux procédures administratives », précise le député.

Si 25% des habitants de plus 16 ans de sa circonscription en expriment le souhait via leur vote, alors le référendum pourra être considéré comme valide. Et si la majorité se prononce pour mettre fin au mandat, Emmanuel Fernandes s’engage à démissionner.

Après le GCO, un nouveau projet routier pourrait encercler Duppigheim de béton

Après le GCO, un nouveau projet routier pourrait encercler Duppigheim de béton

À quelques kilomètres de l’Eurométropole, un projet de route reliant le contournement ouest de Strasbourg à Entzheim suscite la colère du maire de Duppigheim et d’une association d’habitants. Jugée « inutile » et nuisible par l’élu, cette liaison interroge jusqu’à l’exécutif de l’Eurométropole.  
Trois kilomètres de bitume qui ne passent pas. À Duppigheim, Julien Haegy est intarissable lorsqu’il s’agit de dénoncer « l’inutilité » d’une liaison routière entre le GCO et Entzheim. Élu maire en 2020, le jeune édile a découvert l’existence du projet en arrivant aux responsabilités : « L’idée de cette liaison est semble-t-il aussi ancienne que celle du GCO lui-même. Mais elle n’a véritablement pris corps qu’en 2018, lorsqu’elle a été inscrite dans le contrat triennal Strasbourg Capitale européenne ».
Signée tous les trois ans, cette convention liant l’État, la Région, la Collectivité d’Alsace (CeA) et l’Eurométropole vise à « soutenir et renforcer les fonctions européennes de Strasbourg », peut-on lire dans le préambule du document. Dans les faits, il s’agit de flécher des fonds et des investissements pour compléter ou améliorer un certain nombre d’infrastructures.

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Deux mobilisations de soutien à la Palestine prévues samedi 20 janvier

Deux mobilisations de soutien à la Palestine prévues samedi 20 janvier
Un immense drapeau palestinien a été déployé tout au long de la manifestation

Une treizième manifestation pour la Palestine est organisée à Strasbourg, samedi 20 janvier à 14h. Un autre collectif a prévu une veillée le même jour en fin d’après-midi, Place Kléber.

Une manifestation pour la Palestine est organisée samedi 20 janvier à Strasbourg. Le rendez-vous est donné à 14h, Place Dauphine, à côté du Centre commercial Rivétoile. Les manifestants partiront de la route de Vienne pour remonter le pont du Corbeau, via la rue des Bouchers. Le parcours s’arrêtera place Kléber. « Nous choisissons ce tracé parce qu’il y a beaucoup de monde et de passants », précise Hervé Gourvitch du Collectif Palestine 67.

Malgré une manifestation contre la loi immigration le lendemain et une météo peu clémente, le collectif attend plusieurs centaines de personnes.« Ce sont en majorité des habitués qui viennent régulièrement. Ceux-là n’ont pas peur du froid! »

À la fin de la manifestation, des prises de parole sont prévues, Place Kléber :

« Comme la semaine dernière, nous allons parler de la saisie de la Cour internationale de justice par l’Afrique du Sud. Nous allons revenir aussi sur la journée internationale d’action pour la Palestine du samedi 13 janvier. Les participants restent toujours lors des prises de parole parce qu’ils sont aussi à la recherche d’informations. »

Hervé Gourvitch

Une veillée en hommage aux victimes

Un autre collectif, Strasbourg Palestine, a prévu une veillée samedi à 17h. Place Kléber, il va diffuser de la musique et des vidéos de Palestiniens pour rendre hommage aux victimes du « génocide ». « On tient à utiliser cette terminologie pour dénoncer ce qu’il se passe en Palestine », souligne Leila Sihabi, membre du collectif.

Vendredi dernier, 200 personnes étaient venues lors d’une veillée similaire.

« Notre objectif est d’interpeller les passants, notamment avec des bougies et l’exposition de poupées avec du sang. On aimerait faire ça chaque semaine. »

Leila Sihabi

La veillée devrait durer une heure et demie.

Sans-abris : suite à un incendie, l’accueil de jour expérimental La T’Rêve va déménager

Sans-abris : suite à un incendie, l’accueil de jour expérimental La T’Rêve va déménager

L’accueil de jour de la T’Rêve offre la possibilité de prendre une douche, se reposer ou bénéficier d’un accompagnement social à des personnes dans le besoin. Expérimenté dans un bâtiment qui doit être rénové à Koenigshoffen, le centre est censé déménager au Port du Rhin en 2024. Mais une partie des locaux a brûlé jeudi 18 janvier, ce qui va accélérer le processus.

60 personnes par jour en moyenne, avec des pics de 100 bénéficiaires quotidiens. La T’Rêve, localisée dans les anciens locaux du foyer Saint-Joseph à Koenigshoffen, accueille depuis le 8 décembre 2022 toute personne qui a besoin d’une sieste, d’un service de bagagerie ou d’un accompagnement médico-social. Sans abri, parfois sans papiers, ses utilisateurs et utilisatrices étaient au rendez-vous fixé par Jeanne Barseghian (EE-LV), la maire de Strasbourg, mercredi 17 janvier 2024, pour dresser le bilan d’un an de mise en service et annoncer la suite de l’expérimentation.

Un accueil de jour très utilisé

Financée entièrement par la Ville de Strasbourg (350 000 euros par an) sous forme de régie municipale, la T’Rêve fonctionne grâce à quatre agents employés à temps plein, cinq vacataires et deux stagiaires. « La T’Rêve est un véritable lieu d’échange et de coordination associative », pointe Jeanne Barseghian. Une vingtaine d’associations y proposent des activités et un accompagnement social, comme l’ordre de Malte pour la santé.

À Koenigshoffen, les locaux de la T’Rêve comprenaient 86 casiers de bagagerie, une laverie, une salle de sieste pour une dizaine de personnes et des douches, utilisées par 20 personnes chaque jour. Selon les chiffres donnés par les services de la Ville, l’accueil de jour compte plus de 11 500 passages en un an.

« En un an, nous avons changé trois fois les horaires d’ouverture », sourit Élodie Sojic, directrice du projet, au micro de la soirée bilan. « La T’Rêve part du besoin des utilisateurs et utilisatrices, on veut qu’ils et elles se disent, “je suis chez moi” », poursuit-elle. Les activités de l’accueil de jour sont décidées par un comité de suivi ainsi que par un conseil des personnes accueillies.

Parmi ces activités, l’association Kabubu organise des moments sportifs entre des personnes avec et sans papiers pour favoriser la rencontre et l’insertion sociale. Antoine Campigotto, responsable local de l’association, salue la dynamique en place dans les locaux de l’accueil de jour : « Travailler avec la Ville à la T’Rêve, c’est comme travailler avec une association : les équipes sont flexibles et rapides. »

Un déménagement prévu en 2024

Le bâtiment municipal était occupé par la T’Rêve dans le cadre d’une occupation intercalaire, c’est à dire en utilisant le laps de temps d’un changement d’activité sur ce site. « Cette même salle sera bientôt une cantine scolaire », précise la maire à l’assemblée. Quelques heures après, à 3h52 le 18 janvier, un incendie s’est déclaré au rez-de-chaussée de l’accueil de jour. Selon BFM Alsace, la Ville « annonce porter plainte » suite à l’incendie et « une enquête est ouverte ». Le déménagement prévu en 2024 risque d’être accéléré.

Jeudi 18 janvier à 3h52, 12 pompiers du Bas-Rhin sont intervenus pour un incendie dans les locaux de la T’Rêve.Photo : DR

Sauf modification liée à l’incendie, les futurs locaux de la T’Rêve se situeront dans le quartier Coop au Port du Rhin, dans le bâtiment de la Cave à vin, dès l’été 2024. Suite à l’incendie, le déménagement pourrait cependant être avancé et relocalisé, a annoncé Jeanne Barseghian sur BFM Alsace jeudi 18 janvier au matin.

Selon Floriane Varieras, l’adjointe à la maire chargée de la solidarité, les utilisateurs de la T’Rêve sont en accord avec le déménagement du lieu. « Nous nous sommes assurés qu’il soit accessible en bus et en tram, et l’assemblée des utilisateurs a accepté », précise-t-elle à Rue89 Strasbourg.

Après une négligence sur la sécurité d’un site Seveso, une amende dérisoire pour Bolloré Energy

Après une négligence sur la sécurité d’un site Seveso, une amende dérisoire pour Bolloré Energy
Le port aux pétroles de Strasbourg en 2017

Jeudi 11 janvier, Bolloré Energy a été condamné à une amende dérisoire pour manquement sur la sécurité de son site strasbourgeois. Spécialiste en droit de l’environnement, l’avocat François Zind dénonce un « permis de polluer » pour les entreprises.
3 750 euros. C’est le montant de l’amende qui a été infligée par le tribunal de police de Strasbourg à Bolloré Energy, le 11 janvier. L’entreprise a été condamnée pour « infraction à la règlementation en matière de sécurité » de son dépôt pétrolier, classé Seveso « seuil haut » et situé à la Robertsau. Une somme dérisoire par rapport au chiffre d’affaires de la filiale : 3,9 milliards d’euros en 2022.

Une alarme manquante

Selon l’Agence France Presse (AFP), le site du dépôt pétrolier de Bolloré Energy est composé de trois bassins de stockage d’hydrocarbures de 10 000 mètres cube (m³), plus un autre de 6 000 m³. Ces bassins se trouvent à 500 mètres des habitations, à côté du Rhin. Suite à une visite de contrôle en 2022, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) avait relevé le non-respect d’une mesure de maîtrise des risques.

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Dans les Vosges, le conservatoire d’espaces naturels tente de sauver Rouge Gazon

Dans les Vosges, le conservatoire d’espaces naturels tente de sauver Rouge Gazon

Le groupe Morlot planifiait de construire un hôtel haut de gamme sur un site classé à côté de la station de ski de Rouge Gazon. Mais une partie du terrain pourrait finalement revenir au conservatoire d’espaces naturels de Lorraine, en vue de sa préservation.

Saint-Maurice-sur-Moselle se trouve dans le département des Vosges, à dix minutes en voiture de la frontière avec le Haut-Rhin. Dès 1910, l’État a classé un site appelé Rouge Gazon en amont de la commune, pour son cirque glaciaire, ses espaces naturels et son paysage, typiques du massif vosgien. Fernand Luttenbacher, le gérant d’une ferme auberge placée au milieu du périmètre protégé, a débuté l’édification d’une petite station de ski dans les années 60, sans pour autant défigurer les environs. Le site classé a été étendu en 2010. Il s’agit désormais de 710 hectares, composés de forêts, de chaumes de montagne (des prairies d’altitude qui accueillent des plantes et des insectes particuliers) et de la zone dédiée aux sports d’hiver.

L’hôtel-restaurant a brûlé dans un incendie le 3 juillet 2021. En 2022, le groupe Morlot, spécialisé dans la construction, a racheté son fonds de commerce et obtenu la délégation de service public pour l’exploitation de la station de ski, octroyée par le maire de Saint-Maurice-sur-Moselle. Et en janvier 2023, l’entreprise a annoncé ses projets pour Rouge Gazon : investir des millions d’euros pour créer un hôtel luxueux, avec 55 chambres dont 10 suites.

En hiver, au fil des années, l’enneigement est de plus en plus compromis avec le changement climatique.Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Ce dessein est entravé. Déjà, parce que la construction d’un tel établissement a peu de chance d’être autorisée sur un site classé, qui ne peut « ni être détruit, ni être modifié dans son état ou son aspect, sauf autorisation spéciale ». Mais aussi parce qu’une partie du terrain concerné ne devrait finalement pas revenir au groupe Morlot. La famille Luttenbacher était propriétaire des 30 hectares de pistes de sports d’hiver ainsi que de 80 hectares de chaumes et de forêts alentours, où passent des sentiers de randonnée et de ski de fond. Elle avait établi un bail agricole pour qu’un exploitant y fasse pâturer ses vaches.

Préserver 80 hectares de chaumes et de forêts

Les Luttenbacher comptaient vendre ces parcelles à une société spécialisée dans les transactions forestières en 2022. Mais impossible de céder une surface agricole comme ça. La Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) a exercé son droit de préemption, se rendant propriétaire des sites en décembre 2022. Dans un communiqué daté de septembre 2023, la Safer Grand Est, chargée de réattribuer les terres, a annoncé leur répartition : les 30 hectares de la station de ski de Rouge Gazon reviennent à la commune de Saint-Maurice-sur-Moselle, et le site des Neufs Bois (les 80 hectares de chaumes et de forêts) va au Conservatoire d’espaces naturels (CEN) de Lorraine, qui avait candidaté dans le but de protéger la zone.

La Société d’aménagement entendait alors respecter « deux objectifs légaux : le maintien de l’exploitant agricole en place et la préservation de l’environnement, plus particulièrement de l’espace naturel remarquable que constitue le site des Neufs Bois ». Elle craignait que tout le site soit d’office consacré au tourisme car dans une délibération du conseil municipal du 19 décembre 2022, les élus ont autorisé le maire de Saint-Maurice-sur-Moselle à signer une promesse de vente des biens au groupe Morlot si les terres revenaient à la commune. Dans son communiqué de 2023, la société d’aménagement rétorque :

« Le projet de développement touristique porté par le groupe Morlot sur le site des Neufs Bois ne répondait pas à l’un des objectifs de la préemption exercée par la Safer à savoir la préservation de l’environnement et de la quiétude du site. »

Elle a estimé que le développement touristique pouvait se faire uniquement sur la zone de la station de ski et pas sur les chaumes, où 10% de la surface hôtelière devait s’implanter pour commencer : un bâtiment en bois avec trois suites. Après l’annonce de la Safer, le groupe Morlot a finalement annoncé début novembre qu’il se retirait de Rouge Gazon jusqu’à nouvel ordre, laissant tomber par la même occasion la station de ski, malgré l’obtention de la délégation de service public. Contactée par Rue89 Strasbourg, l’entreprise précise que sans les trois suites des Neufs Bois, « le projet devient financièrement non viable parce que le seuil de rentabilité n’est pas atteint ».

« On est en fin de négociation »

Alain Salvi, président du Conservatoire d’espaces naturels

Apprenant avec effroi que le programme hôtelier était menacé, le maire de Saint-Maurice-sur-Moselle avait rapidement initié une pétition le 29 septembre, qui a recueilli 700 signatures début janvier. Cette dernière demandait alors que l’intégralité des 110 hectares reviennent à la commune. Saint-Maurice-sur-Moselle n’a pas validé la décision de la Safer d’attribuer 80 hectares au CEN, ce qui a obligé la préfecture à organiser une médiation.

Le groupe Morlot souhaitait rénover l’hôtel-restaurant de Rouge Gazon pour y proposer 50 chambres haut de gamme.Photo : Espirat / Wikimedia Commons

Après une réunion le 13 octobre, dans le cadre de cette médiation, entre Alain Salvi, président du Conservatoire d’espaces naturels (CEN) de Lorraine, Patrick Maurice, responsable vosgien de la Safer, et Thierry Rigollet, maire de Saint-Maurice-sur-Moselle, les parties prenantes ont fait savoir qu’elles étaient en train de trouver un accord qui satisferait tout le monde. « On est en fin de négociation et on a convenu de ne pas s’exprimer avant que l’affaire ne soit bouclée », relate Alain Salvi.

Pour lui, « l’objectif a toujours été que le site soit conservé comme il est aujourd’hui » :

« On n’a jamais voulu fermer la zone au public, pour la randonnée ou le ski de fond. Et nous sommes favorables à une activité de pâturage agricole. Il faut comprendre qu’on a vu de très nombreux espaces se dégrader depuis 40 ans. C’est pour ça qu’on a essayé d’acquérir la zone pour la préserver, c’est notre raison d’être.

Maintenant les stations sont obligées de s’adapter au manque de neige donc elles veulent proposer des activités sur les quatre saisons. Le risque, comme toujours, c’est la construction de nouveaux aménagements pour le tourisme, par exemple une piste de quad, ou un hôtel, qui serait en plus une privatisation d’un terrain. »

Une contre pétition en défense du CEN

Et le CEN est soutenu par des écologistes. Dominique Humbert, président de SOS Massif des Vosges, considère que l’acquisition définitive des 82 hectares des Neufs Bois serait une bonne nouvelle : « Cela permettrait d’être certains que cette zone sera préservée si le CEN obtient la maîtrise foncière du site ». L’association a lancé une contre pétition le 10 octobre intitulée « Non, le Conservatoire des sites lorrains ne met pas en danger Rouge Gazon et la chaume des Neufs Bois ». Elle a rassemblé plus de 1 700 signatures début janvier, soit 1 000 de plus que celle de la commune de Saint-Maurice-sur-Moselle.

Interrogé par Rue89 Strasbourg sur ses projets précis pour les surfaces concernées par la préemption de la Safer, le maire Thierry Rigollet n’a pas répondu à Rue89 Strasbourg. Il avait annoncé en octobre 2023 à France 3 Grand Est être ouvert à une convention avec le CEN. Les termes définitifs de l’accord de partage des terres seront annoncés fin janvier.

À Strasbourg, des urgences toujours débordées malgré la salle d’attente sur le parking

À Strasbourg, des urgences toujours débordées malgré la salle d’attente sur le parking

Face aux urgences engorgées du Nouvel Hôpital Civil, une unité mobile a été installée le 22 décembre 2023. L’initiative permet de réduire le temps d’attente des pompiers et des ambulanciers. Mais la mesure est jugée insuffisante par les syndicats de soignants.
Pour pallier l’engorgement chronique des urgences, une « unité sanitaire mobile » (USM) a été mise en place le vendredi 22 décembre 2023 à l’extérieur du Nouvel Hôpital civil (NHC) de Strasbourg. Cette salle d’attente sur le parking des urgences peut accueillir jusqu’à huit personnes. Prévue pour des situations sanitaires exceptionnelles, comme un accident, un attentat ou un risque nucléaire, elle est aujourd’hui utilisée pour réduire l’attente des ambulances et des véhicules de pompiers. Pourtant, selon le syndicat Force Ouvrière des Hôpitaux universitaires Strasbourg (HUS), cette mesure inédite « ne change rien aux lacunes dans la prise en charge médicale du patient ».

Moins d’attente pour les ambulances

Aux urgences du NHC, les ambulanciers constatent une réduction de l’attente devant les urgences depuis le déploiement de l’unité sanitaire mobile. Entre le 21 décembre et le 16 janvier, le temps d’attente moyen sur le parking des urgences est passé de trente à quinze minutes. Un ambulancier habitué des urgences du NHC se félicite du déploiement de l’USM : « Pour nous, c’est un réel gain de temps, puisque nous pouvons déposer les patients rapidement sur le parking. »

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Deux manifestations de policiers à Strasbourg jeudi au sujet de l’organisation des JO

Deux manifestations de policiers à Strasbourg jeudi au sujet de l’organisation des JO

Le 18 janvier, des syndicats de police appellent à une journée de mobilisation. « Un jeudi noir » prévu en réponse au manque d’informations concernant l’envoi d’agents à Paris pour la sécurisation des Jeux olympiques 2024.

« Jeudi noir pour les agents du ministère de l’Intérieur ! » C’est ce que prévoit, dans toute la France, une dizaine de syndicats de police pour ce jeudi 18 janvier. Ces derniers avaient posé un ultimatum au ministère de l’Intérieur jusqu’au 31 décembre pour obtenir plus d’informations sur l’organisation des Jeux olympiques 2024 à Paris.

« 33% des effectifs redéployés à Paris »

À Strasbourg, Alliance police nationale et l’Unsa police répondent à cet appel national. Selon Sylvain André, secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance police nationale, « 33% des effectifs de Strasbourg seront envoyés à Paris ». Cela concerne tous les agents actifs, administratifs et scientifiques. « Pour le moment, c’est sur la base du volontariat mais si personne ne veut y aller, on n’aura pas le choix », s’inquiète Sylvain André :

« On demande des réponses au ministère de l’Intérieur, et à six mois des JO on n’en a toujours pas. On ne sait pas comment ça va se passer niveau logement, niveau restauration… Donc on se mobilise. »

Seule une information est bien connue selon le secrétaire du syndicat Alliance : 100% des effectifs devront être présents à leur poste du 24 juillet au 11 août. « On a enchaîné les attentats, les gilets jaunes, les manifestations contre les différentes lois, les émeutes… Quand est-ce que l’on va se reposer ? Comment on fait pour nos enfants ? », interroge Sylvain André.

Entre 60 et 80 personnes attendues

Le syndicaliste s’inquiète aussi d’un potentiel manque de sécurisation de la ville de Strasbourg pendant cette période, comme les agents présents risquent d’être en sous-effectif. Sylvain André précise : « On ne veut pas boycotter un événement international, on veut simplement des réponses. »

Plusieurs mobilisations sont prévues. Le commissariat central fermera symboliquement ses portes pendant un quart d’heure à partir de minuit jeudi. Un rassemblement aura lieu sur le parvis à ce moment. Une manifestation se tiendra sur le Pont de l’Europe à 9h30. Un autre rassemblement est prévu à 14h30 au rond-point d’accès à l’aéroport d’Entzheim. « On n’a pas de droit de grève donc on va manifester sur nos jours de repos. » Alliance police et Unsa police attendent entre 60 et 80 personnes. Selon les syndicats, d’autres journées de mobilisation seront prévues sans réponse du ministère de l’Intérieur.

Condamné pour harcèlement sexuel, le professeur Bertrand Pauvert révoqué de ses fonctions

Condamné pour harcèlement sexuel, le professeur Bertrand Pauvert révoqué de ses fonctions
Bertrand Pauvert, professeur de droit public à l’Université de Haute Alsace, poursuivi pour harcèlement sexuel et violence.

Une commission disciplinaire a décidé de la révocation de Bertrand Pauvert, professeur de droit public à l’Université de Haute Alsace. L’enseignant-chercheur a été jugé coupable de propos et d’insinuations publiques à connotation sexuelle dans le cadre de ses fonctions.

La décision a été prise à l’unanimité. Réunie en décembre 2023, une commission disciplinaire de l’Université Technologique de Belfort Montbéliard (UTBM) a déclaré Bertrand Pauvert coupable de « propos, insinuations et vexations publiques à connotation sexuelle » dans le cadre de ses enseignements à l’Université de Haute Alsace (UHA). Cette section disciplinaire, délocalisée pour éviter que des personnes jugent leur collègue, a sanctionné ce professeur de droit public en le révoquant de ses fonctions d’enseignant-chercheur. La décision a été affichée sur le campus mercredi 17 janvier.

« Si le viol est inévitable, profite »

Pour fonder sa décision, la commission a rappelé la première sanction disciplinaire visant Bertrand Pauvert. En juillet 2021, le tribunal correctionnel de Mulhouse a déclaré le professeur coupable de violence et de harcèlement sexuel et sexiste sur 14 étudiants et étudiantes. L’ancien directeur du département de droit a été condamné à 12 mois d’emprisonnement avec sursis et interdit d’exercer pendant trois ans.

« Si le viol est inévitable, détends toi et profite. » « Tu vas trop vite, ta copine me l’a encore dit hier soir. » « J’ai la braguette ouverte, je viens de me faire sucer entre midi et deux. » Voici quelques extraits de cours de Bertrand Pauvert enregistrés par des étudiants. En première instance, la présidente du tribunal avait estimé que le professeur de droit public était coupable de harcèlement sur l’ensemble des témoins de ces propos.

Puis en septembre 2023, la Cour d’appel de Colmar a prononcé la relaxe du professeur Bertrand Pauvert pour des faits de violence et de harcèlement sexuel sur plusieurs étudiantes. Seule la condamnation pour harcèlement sexuel sur un étudiant a été confirmée. L’étudiant ayant subi un mime de sodomie par l’enseignant-chercheur en plein cours n’a pas été considéré comme suffisamment atteint par cette scène pour que Bertrand Pauvert soit condamné pour violence. La Cour d’appel avait aussi réduit l’interdiction d’enseigner à un an. Le professeur de droit public pouvait ainsi retourner enseigner à l’UHA.

« La deuxième victoire, c’est celle de notre mobilisation. C’est la preuve que quand on se mobilise, qu’on s’informe, qu’on signe des pétitions, qu’on en parle en AG, qu’on bloque… La lutte paye. »

Manon Denizot, présidente du syndicat étudiant CSTE

Ce retour potentiel d’un professeur condamné pour harcèlement sexuel avait suscité une mobilisation sur le campus. Début octobre 2023, le syndicat étudiants Communauté solidaire des terres de l’Est (CSTE) avait lancé une pétition en ligne « contre le retour à l’UHA de Bertrand Pauvert condamné pour harcèlement sexuel ». Cette dernière avait réuni plus de 2 800 signatures. Une assemblée générale avait aussi débouché sur le blocage de la faculté des Sciences Économiques, Sociales et Juridiques.

Suite à l’annonce de la révocation du professeur de droit public, le syndicat étudiant CSTE se félicite dans un communiqué d’une « victoire pour les victimes et pour la mobilisation étudiante massive ». La présidente de l’organisation syndicale Manon Denizot détaille sa satisfaction :

« C’est d’abord une victoire pour les victimes qui ne seront plus confrontées à Bertrand Pauvert. C’est aussi une victoire pour les personnes qui étaient effrayées à l’idée d’être face à un professeur condamné pour harcèlement sexuel. Et puis la deuxième victoire, c’est celle de notre mobilisation. C’est la preuve que quand on se mobilise, qu’on s’informe, qu’on signe des pétitions, qu’on en parle en AG, qu’on bloque… La lutte paye. On peut avoir un impact sur l’université. »

Bertrand Pauvert fera appel

Contactée, l’avocate Me Sophie Herren indique que son client Bertrand Pauvert compte faire appel de cette sanction disciplinaire auprès du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser). La procédure dure en moyenne deux ans, selon le conseil du professeur, qui envisage de lancer un recours en référé-suspension pour suspendre la décision prise par le conseil disciplinaire.

La présidence de l’UHA nous a renvoyé vers son avocat, qui n’a pas réagi à nos sollicitations.

Cinq jours de luttes féministes aux Bibliothèques Idéales

Cinq jours de luttes féministes aux Bibliothèques Idéales

Le Temps des féminismes se tiendra sur 24 au 28 janvier à la Bibliothèque nationale universitaire et dans les librairies de Strasbourg. Cinq jours de rencontres et de spectacles autour des luttes féministes, de l’après #MeToo aux droits LGBT+ sans oublier les persistantes violences sexistes.

Après une édition réussie l’année dernière, les Bibliothèques Idéales tendent à faire de leur Temps des féminismes un rendez-vous annuel. Du 24 au 28 janvier, la deuxième édition accueillera plus d’une soixantaine d’artistes et d’auteurs – enfin surtout d’autrices. Ils et elles seront présents à la Bibliothèque nationale universitaire (BNU) et dans certaines libraires pour partager leurs réflexions, leurs vies et leurs combats avec les Strasbourgeois. L’historienne Michelle Perrot, la militante écologiste féministe Fatima Ouassak ou encore la podcasteuse Lauren Bastide sont annoncées… 

Parmi les trente rendez-vous proposés, Rue89 Strasbourg a sélectionné un rendez-vous par jour :

Noufissa Kabbou sera en concert à la BNU pour parler des femmes qui ont marqué sa vie. Photo : DR Viverge

Les échos du Maroc de Noufissa Kabbou

Certains rendez-vous seront payants, notamment les spectacles contrairement au reste des rencontres qui restent gratuits. Il faudra donc compter 10€ pour réserver une place au spectacle de Noufissa Kabbou, à la BNU mercredi 24 janvier à 20h. Autrice et chanteuse, elle sera accompagnée à la guitare, la trompette et la contrebasse pour partager les portraits des femmes marocaines qui ont marqué sa vie. Elle rendra ainsi hommage à sa mère, ses sœurs, ses amies et à travers elles toutes les femmes du Maghreb et d’ailleurs qui relèvent au quotidien des défis souvent invisibilisés.

Deux autres concerts auront également lieu à la BNU. Celui de Léopoldine HH chantant Serge Rezvani en sa présence le samedi à 20h30 (gratuit). La chanteuse avait fait sensation avec son hommage à Christophe en septembre. Le dernier spectacle est aussi un hommage, à Schubert cette fois. Se retrouveront sur scène la harpiste Anja Linder, le violoniste Laurent Korcia et la comédienne Pauline Lefèvre, dimanche 28 janvier à 19h (20€).

Laurie Darmon est autrice, mais également compositrice et interprète. Photo : DR

Laurie Darmon a des mots pour accepter nos corps

Face aux images publicitaires, à l’omniprésence des photos, au body positive, aux représentations encore manquantes de certains physiques, le rapport au corps reste un sujet complexe qui poursuit dans l’intimité. Jeudi 25 janvier à 17h à la BNU, l’autrice-compositrice-interprète Laurie Darmon s’emparera de ce thème à travers une lecture musicale tiré de son livre Corps à cœurs. Pour évoquer le cheminement universel qui mène d’une personne à l’acceptation de son corps, elle y raconte ses dix ans d’anorexie qui l’ont poussé à arrêter ses études et partage les parcours de huit autres personnalités.

Emmanuel Beaubatie, Antoine Idier, Pochep et Sonia Tir se retrouveront le 26 janvier à 18h à la BNU. Photo : DR

Résistance queer et parcours LGBT+

Une rencontre croisée autour des parcours et des droits des personnes LGBT+ aura lieu vendredi 26 janvier à 18h à la BNU. Parmi les invités, Sonia Tir, ancienne journaliste notamment pour Brut ou C Politique, analyse la visibilité LGBT en politique dans son livre Sortir du placard-LGBT en politique

Elle échangera avec le sociologue Emmanuel Beaubatie. Spécialisé dans l’étude des genres, il a l’habitude d’en questionner les frontières et d’étudier le parcours de celles et ceux qui ont décidé de transitionner. Dernier participant à cette rencontre, le duo formé par le sociologue Antoine Idier et l’auteur de BD Pochep. Ensemble, ils ont sorti la BD Résistances Queer qui revient sur la construction et la transformation des personnes LGBT+, de la réappropriation des insultes, aux différentes formes que prennent leurs luttes pour leurs droits. 

Rose Lamy, Capucine Delattre et Léontine Behaeghel témoignent de la vie des femmes depuis la vague #MeToo. Photo : DR

Le monde post #MeToo décortiqué

Trois autrices de la jeune génération se retrouveront samedi 27 janvier à 17h à la BNU pour partager leur vision de la société après la vague #MeToo (ce mot-clé qui a libéré la parole des femmes harcelées dans leur travail sur les réseaux sociaux). Car si ce mouvement a été salutaire pour rendre visible l’ampleur des agressions sexistes, trop de femmes continuent de souffrir face à des hommes en situation de pouvoir. Rose Lamy, militante française féministe connue pour son compte Instagram Préparez-vous pour la bagarre s’attaque dans son dernier livre à l’image politique et intime du « bon père de famille » :

« Qui était mon père ? Un héros parti trop tôt ? Un monstre misogyne coupable de violences ? La réalité se situe au-delà de ces stéréotypes. Il n’était ni un monstre ni un héros, c’était un homme statistiquement normal. Un bon père de famille. »

Rose Lamy, autrice d’En bons pères de famille

À ses côtés seront présentes Capucine Delattre et Léontine Behaeghel, respectivement autrices d’Un monde plus sale que moi et de Cinq petites tristesses, deux romans qui fixent en héroïne des jeunes filles d’aujourd’hui en prise avec l’amour. Derrière ce mot charmeur, elles découvrent la manipulation, la violence, le puissant sentiment d’ascendance… De quoi rappeler à certains que le poids d’une société patriarcale est encore un poison bien présent dans notre société et que les luttes féministes n’ont rien perdu de leur pertinence.

À travers trois regards singuliers, les autrices invitées à cette rencontre dénoncent les manquements des services publiques face à ce problème, que ce soit ceux de la justice, de la police ou des politiques.Photo : DR

Trois voix contre le silence des féminicides

Depuis plusieurs années, les féminicides (meurtre d’une femme par son conjoint ou ex-compagnon) sont de plus en plus dénoncés en mettant en exergue leur signification politique : l’oppression des femmes par des hommes allant jusqu’à la violence physique et au meurtre. À travers trois regards singuliers, les autrices invitées à cette rencontre, dimanche 28 janvier à 18h à la BNU, dénoncent les manquements des services publics face à ce problème, que ce soit ceux de la justice, de la police ou des représentants politiques.

À partir d’un féminicide, Laure Daussy, journaliste d’investigation, retrace le quotidien des femmes dans les quartiers populaires que la réputation de « fille facile » menace constamment et qui peut avoir des effets désastreux. De son côté Laurène Daycard, membre du collectif des Journalopes, a fait 7 ans d’enquêtes fouillées sur les féminicides. Partant du constat que seul 1% des viols aboutissent à une condamnation et que près de 80% des plaintes des femmes pour violences dans le cadre conjugal sont classées sans suite, l’avocate Violaine de Filippis a enquêté sur le parcours des femmes victimes de violences face à la justice.