Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Les logements des collèges finalement dédiés à 70 jeunes majeurs de la Collectivité d’Alsace

Les logements des collèges finalement dédiés à 70 jeunes majeurs de la Collectivité d’Alsace
L’hôtel du département, à Strasbourg.

Lundi 24 mars, la Collectivité européenne d’Alsace a entériné la mise à disposition des logements vacants de ses collèges pour 70 jeunes majeurs dont elle a la charge.

Depuis de mois, les personnels éducatifs demandent la réquisition des logements vacants dans les collèges pour y mettre à l’abri les élèves vivant à la rue. Plutôt que de céder à ces demandes, la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) à qui appartient les bâtiments, a décidé d’y loger des jeunes majeurs dont elle a la charge.

Lundi 24 mars 2025, la commission permanente de la CEA a entériné cette décision pour 25 logements qui devraient accueillir 70 personnes à Strasbourg, Colmar et Mulhouse. Ces jeunes ont entre 18 et 21 ans et dépendent de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le département est dans l’obligation de les loger et de les accompagner dans le début de leur vie adulte. En mars 2022, 60 de ces logements avaient été réquisitionnés pour les Ukrainiens fuyant la guerre.

18 jeunes logés à Strasbourg

Le rapport présenté à la commission note qu’au 31 janvier : « 18 jeunes bénéficient de l’attribution de logements de fonction vacants sur la base de conventions provisoires au sein de 7 appartements, situés à Strasbourg (rattachés aux collèges Lezay Marnésia, Stockfeld et Jacques Twinger). Il n’y a plus de logements vacants à Strasbourg. »

Ainsi, un accord a été conclu entre le rectorat de Strasbourg et la CEA, datée au 1er novembre 2024 et pour une durée de trois ans. Les jeunes pourront rester dans ces logements grâce à une convention d’occupation précaire. Ils seront amenés à déménager si le collège avait finalement besoin du logement pour un membre de son personnel.

Les trois premiers mois seront gratuits pour les jeunes. Passé ce délai, ils devront payer un redevance entre 160 et 220 euros à la CEA en fonction de la taille de la chambre, plus 15 euros de charges. Pour 2025, la collectivité touchera 3 040 euros grâce à ce programme, estime le rapport.

L’opposition inquiète pour les jeunes

Si le texte apporte un cadre légal à une situation qui existe déjà, une élue communiste de la CEA, Fleur Laronze (PCF), craint que le système nuise aux jeunes majeurs. « Leur accompagnement (assuré par l’association l’Étage, ndlr) sera moins individualisé car ces logements sont éloignés des périmètres d’action des travailleurs sociaux », estime l’élue.

Suite à la proposition d’un amendement finalement rejeté, il a été convenu par la commission que les chefs d’établissements de collège devaient donner leur accord à l’arrivée des jeunes. « Mais étant donné que le rectorat a signé, il n’est pas certain que les collèges aient finalement leur mot à dire », explique la conseillère communiste.

Enfin, Fleur Laronze fait le lien entre ces logements et les difficultés de recrutement aux postes d’agents techniques des collèges :

« Fin novembre, il a été dit aux principaux des collèges lors de la présentation de la politique de la CeA que les jeunes majeurs pourraient se voir proposer ces postes. Ceux-ci pourraient difficilement refuser, étant donné que le travail est vu comme un moyen de s’intégrer. On peut donc voir ça comme un moyen d’aller vers l’emploi, mais il est regrettable qu’on ne considère pas plutôt leurs vocations individuelles. »

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Avec Convergences, les dissidents du PS veulent peser aux municipales

Avec Convergences, les dissidents du PS veulent peser aux municipales
La conseillère régionale et présidente de Convergences, Linda Ibiem (PS).

Impulsé par des membres de l’aile gauche du Parti socialiste local, le collectif Convergences se présente comme une plateforme d’idées. À un an des élections municipales, le groupe souhaite présenter un ensemble de propositions et plaide pour une alliance à gauche.

Quelques paquets de chips ou de bretzels, du jus de pomme, et des feuilles d’émargement bien en évidence. Avec presque vingt ans de militantisme au Parti socialiste (PS), Marie-Odile connaît par cœur la recette d’un buffet militant efficace. Depuis l’antichambre où elle arrange la table des victuailles, résonne le bruit des acclamations étouffées. « Il y a du monde ce soir », sourit la militante, en se tournant vers la pièce derrière elle. Une centaine de personnes ont fait le déplacement pour la soirée de l’association Convergences lundi 24 mars, au Foyer de l’étudiant catholique de Strasbourg.

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La Collectivité d’Alsace donne un million d’euros pour la neige artificielle de la station du lac Blanc

La Collectivité d’Alsace donne un million d’euros pour la neige artificielle de la station du lac Blanc
Une piste de ski en manque de neige, à la station du Schnepfenried en 2022.

Le Département a voté, lundi 24 mars, une subvention de 790 000 euros pour la station de ski du lac Blanc. Cet argent public vient s’ajouter aux 276 480 euros versés antérieurement pour un outil de production de neige artificielle.

En 2025, la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) se dit contrainte à une rigueur budgétaire imposée par l’État. Ludivine Quintallet (Les Écologistes), élue d’opposition, pointe « les baisses de 5 à 20% des subventions aux partenaires associatifs, la suppression du dispositif “artiste en collège”, ou le report de la mise en place de la tarification solidaire dans les cantines ».

Dans ce contexte, elle dénonce que la majorité de droite à la CeA a voté, ce 24 mars, une subvention de 790 000 euros à destination du syndicat mixte du lac Blanc. Cela pour financer la « modernisation du matériel de production de neige », dont certains éléments datent de 1984.

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Thibault Vetter suit les collectifs militants et associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides comme les entrepôts d’Amazon par exemple. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

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Expulsés d’un logement, six enfants dorment dans des voitures

Expulsés d’un logement, six enfants dorment dans des voitures
Gor est le cadet de la famille Kakosyan.

Vazgen, Narine et leurs six enfants s’abritent dans deux voitures depuis qu’ils ont été expulsés de leur logement le 20 février. Comme pour de nombreux étrangers à Strasbourg, l’État propose deux options à ces Arméniens : la rue ou le retour dans le pays d’origine.

« Madame, on ne peut pas continuer comme ça ! On est six enfants à dormir dans des voitures. » C’est Vardan, 13 ans, qui se charge d’appeler le 115 et de demander un hébergement d’urgence. Les deux véhicules sont stationnés sur le parking de la paroisse Saint Joseph, à Koenigshoffen. « On n’a aucune place, le parc est complet », répond la standardiste. « On appelle tous les jours mais ils disent à chaque fois qu’ils n’ont pas de solution », explique l’adolescent scolarisé au collège de l’Esplanade en raccrochant. La famille Kakosyan, d’origine arménienne, devra encore dormir dehors ce 17 mars.

Elle a dû quitter son logement le 20 février, parce que la préfecture a décidé de mettre fin à sa mise à l’abri. Dans l’Eurométropole, depuis l’été 2024, l’État déloge ainsi des centaines d’étrangers à qui il ne donne pas de titre de séjour (lire nos révélations). Traduit par son fils, le père, Vazgen, résume : « On veut juste une vie normale, l’autorisation de travailler et de se loger. J’ai des diplômes dans la sécurité mais je peux aller dans n’importe quel domaine, là où il faudra. »

Vardan ne cache pas son incompréhension à l’écoutante du 115.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Début 2025, il s’agit de l’une des familles sans-abri les plus vulnérables à Strasbourg, selon une travailleuse sociale qui les connait bien :

« Je suis très inquiète. Il y a vraiment la possibilité qu’il se passe quelque chose de grave. La mère a des troubles psychiques. Quand ils étaient au campement de l’étoile en 2023, elle a été hospitalisée et le père a fait une petite crise cardiaque. Les enfants ont été placés pendant 24 heures. La dernière fois qu’ils étaient dehors, ça s’est fini comme ça. J’espère qu’on n’arrivera pas jusque là. »

Le stress et le froid

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Des visages et des témoignages d’habitants et d’habitantes du camp Eugène Imbs. Un chiffre pour donner la réalité au-delà de la communication préfectorale sur le plan Grand froid. Un reportage dans le centre d’aide pour le retour, passage obligé de nombreuses personnes sans-abri et en situation irrégulière… L’engagement de Rue89 Strasbourg sur le sans-abrisme, c’est de vous donner accès à toutes ces informations qui font rarement la Une des médias traditionnels.

Ces enquêtes et ces reportages ont un prix. C’est le temps de travail de Thibault Vetter et de Camille Balzinger, qui suivent de près, depuis plusieurs années, la problématique du manque d’hébergements d’urgence à Strasbourg et la précarité des personnes sans papier.

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Strasbourg Offender en voie de dissolution : retour sur des années de violences impunies

Strasbourg Offender en voie de dissolution : retour sur des années de violences impunies
Strasbourg Offender lors d’un déplacement à Rennes.

Selon Le Parisien, le ministère de l’Intérieur a engagé une procédure de dissolution visant les hooligans néonazis de Strasbourg Offender. Retour sur les violences commises par le groupuscule depuis 2019.

Des hooligans strasbourgeois convoqués au ministère de l’Intérieur ? L’information vient du journal Le Parisien, qui révèle que cinq « associations de supporters » sont menacées de dissolution. Les groupes d’ultras de la Brigade Loire (Nantes), des Magic Fans et des Green Angels (Saint-Etienne), de la Légion X (Paris FC) et les hooligans néonazis de Strasbourg Offender sont concernés.

Ces procédures de dissolution risquent d’être longues, comme l’annonce le journal L’Équipe. Après avoir été informés des intentions du ministère de l’Intérieur, ces groupes vont pouvoir se défendre face à une commission composée de huit membres. Ils devront répondre des faits établis par le service juridique de la place Beauvau, alimentés par les remontées des préfets et des polices locales. Le ministère de l’Intérieur décidera de présenter la dissolution des associations en conseil des ministres en fonction de la solidité des dossiers.

Hooliganisme, antisémitisme et xénophobie

Le journal L’Équipe cite une source proche du dossier qui précise la base légale de la procédure :

« La dissolution intervient quand le principe même de l’existence de ces associations et leurs actions contreviennent à la loi. Il faut établir ou pas qu’elles sont en lien avec des faits répréhensibles. »

Les hooligans de Strasbourg Offender ont commis de nombreuses violences, régulièrement rapportées par Rue89 Strasbourg depuis 2019.

Une association de fait

Malgré des années de suivi sur le sujet, Rue89 Strasbourg n’a jamais découvert d’existence légale aux hooligans de Strasbourg Offender. Ils pourraient faire l’objet d’une dissolution en tant qu’association « de fait ». Depuis 2021, la loi permet de dissoudre un « groupement de fait » qui « provoque à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens ». Cette procédure a été utilisée contre quatre organisations entre 2021 et 2023, dont Les Soulèvements de la Terre, le Groupe Antifasciste Lyon et Environs (dit « la GALE »), l’Alvarium et la Coordination contre le racisme et l’islamophobie.

Selon nos informations, le Racing Club de Strasbourg Alsace n’a pas été informé de cette procédure de dissolution visant les Strasbourg Offender. Contacté, le ministère de l’Intérieur a refusé de commenter une procédure en cours.

Ritleng Revalorisations : l’inspection du travail refuse le licenciement du lanceur d’alerte

Ritleng Revalorisations : l’inspection du travail refuse le licenciement du lanceur d’alerte
Atef Labben, syndicaliste CGT, ancien directeur des opérations chez Ritleng Revalorisations.

La direction de Ritleng Revalorisations avait licencié un salarié pour faute après qu’il a alerté sur l’exposition dangereuse des salariés à des déchets amiantés. L’inspection du travail a refusé le licenciement.

« Cette décision me rend justice. Elle dit clairement que les tentatives de licenciement sont liées à l’exercice de mon mandat syndical et sont donc un moyen de répression syndicale », se félicite Atef Labben. L’ancien directeur d’exploitation et délégué syndical CGT chez Ritleng Revalorisations évoque l’annulation, par l’inspection du travail, de son licenciement pour faute début décembre 2024.

La direction de l’entreprise de recyclage de plâtre n’avait pas supporté les alertes du syndicaliste sur l’exposition des salariés à des déchets amiantés. Inquiété par des analyses de déchets positifs à l’amiante début octobre 2024, Atef Labben a dénoncé en interne puis auprès de la presse le danger pour les ouvriers de l’entreprise implantée à Rohr dans le Kochersberg. Le syndicaliste et quatre collègues avaient exercé leur droit de retrait pour danger grave et imminent.

« Absence totale de mode opératoire amiante »

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Les autoentrepreneurs manifestent contre la réforme de la TVA mardi 25 mars à Strasbourg

Les autoentrepreneurs manifestent contre la réforme de la TVA mardi 25 mars à Strasbourg
Les personnes en autoentreprises doivent produire un chiffre d’affaires de 2000€ par mois pour se payer au niveau du salaire minimum.

La Fédération nationale des autoentrepreneurs et microentrepreneurs organise mardi 25 mars à Strasbourg une manifestation contre une réforme de la TVA qui pourrait les pénaliser.

« Lorsqu’on touche à la TVA, on touche au pouvoir d’achat », sera l’un des slogans de la manifestation contre la baisse du seuil d’exemption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), mardi 25 mars à Strasbourg, à l’initiative de la Fédération nationale des autoentrepreneurs et microentrepreneurs (Fnae). Les autoentrepreneurs ont l’autorisation de ne pas appliquer de TVA sur des prestations de services, à condition qu’ils ne dépassent pas 37 500 euros de chiffre d’affaires annuel ou 85 000 euros de ventes de biens. La réforme prévoit d’abaisser ces deux seuils d’exonération à un seuil unique de 25 000 euros, ne différenciant plus ces deux types d’activités. Tous les indépendants qui deviendront assujettis à la TVA devront la facturer à leurs clients, pour la reverser à l’État.

Ce changement est vécu comme une hausse des charges par les quelque 350 000 autoentrepreneurs qui seraient concernés, selon un communiqué de la Fnae. L’application de cette loi était prévue pour le 1er mars mais a été suspendue jusqu’au 1er juin.

« Avant tout de l’incompréhension »

Face à cette réforme, la Fnae, rejointe par l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), appelle à la mobilisation dans quinze villes de France. À Strasbourg, la manifestation démarrera vers 14h place Kléber, puis se rendra vers la place de la Cathédrale puis la place de la République par la rue des Juifs. Elle retrouvera la place Kléber vers 17 heures, en passant par la place Broglie.

La manifestation a pour but de faire porter la voix des indépendants en colère : « Nous voilà bientôt dans les rues pour manifester notre refus, notre mécontentement, notre déception, notre douleur, notre sentiment d’injustice, notre colère. » énumère Marie, propriétaire d’une chambre d’hôtes dans le Bas-Rhin, sous le régime de la micro-entreprise. Mais elle souhaite préciser qu’elle ressent avant tout de l’incompréhension :

« Depuis janvier, je suis sonnée, abasourdie. En tant qu’indépendants, on a l’impression que les politiques nous demandent de toujours plus travailler ou de travailler pour moins que le salaire minimum, ce qui est mon cas. Et puis cette réforme va réduire l’offre touristique que permettent des autoentrepreneurs, et dont la France est si fière. C’est absurde. »

Dans un communiqué du lundi 17 mars, la Fnae demande que le seuil de franchise de TVA soit porté à 85 000 euros (et pas 25 000 euros), toutes activités confondues afin de « favoriser le développement économique et la compétitivité des indépendants » ainsi qu’une « stabilité réglementaire indispensable pour assurer une croissance saine des entreprises ».

« Suspendre n’est pas abroger, ça laisse le temps de se mobiliser »

Suite à une pétition, lancée par la Fnae et ayant récolté plus de 100 000 signatures, qui somme le Sénat d’abroger cette disposition, ce dernier a relancé le débat. Il a renvoyé la loi à la commission des Finances qui a démarré un cycle d’auditions « flash ». Deux ministres et la directrice générale des finances publiques ont déjà été interrogés. Le Rapporteur général interrogera « très prochainement l’ensemble des membres de la commission des finances, pour entendre en particulier les fédérations et professions concernées, en couvrant la diversité des points de vue sur cette réforme. » Lueur d’espoir pour les indépendants.

Marie tient à préciser que « suspendre n’est pas abroger » et que, tant que le Sénat ne se prononce pas, la loi doit bien prendre effet, le 1er juin. D’ici là, « ça laisse le temps de se mobiliser », ajoute-t-elle. L’indépendante espère que la manifestation strasbourgeoise « cumulera les points de vue de chaque profession, chaque artisan » et attirera des salariés et autres soutiens qui ne sont pas directement concernés par la réforme.

Sofia, 22 ans : « Je sais maintenant que le vélo n’est pas réservé aux bobos »

Sofia, 22 ans : « Je sais maintenant que le vélo n’est pas réservé aux bobos »

Sofia a 22 ans. L’étudiante strasbourgeoise est engagée dans l’association Banlieues Climat, qui lui a permis de reprendre le pouvoir sur une certitude qui l’habitait depuis petite : celle qu’en résidant dans un quartier populaire, elle et sa famille étaient les premières victimes du réchauffement climatique.

Dans un vélo-café de Strasbourg, Sofia, 22 ans, frappe par sa détermination et son attention aux choses qui l’entourent. « Quand j’étais petite, je stressais tout le monde pour éteindre les lumières quand on n’était pas dans la pièce », sourit-elle. Cette forme d’éco-anxiété l’a désormais quittée. Depuis 2024, elle fait partie de l’association Banlieues Climat, qui milite pour que les habitantes et habitants des quartiers populaires soient écoutés, inclus et considérés dans les luttes climatiques.

Éduquée aux petits gestes qui ne suffisent pas

Car si l’étudiante en langues étrangères appliquées était touchée très jeune par l’écologie et le réchauffement climatique, les médias ne lui donnaient pas de modèle à son image. « En tant que fille du Maghreb vivant en quartier populaire, je me sentais concernée, mais pas représentée », résume-t-elle. Sur les plateaux télé, ce sont souvent des débats d’experts entre personnes éloquentes et éduquées. Seuls lui étaient enseignés, à l’école, les « petits gestes du quotidien » comme « faire attention à l’eau qui coule, trier ses déchets, éteindre la lumière… », cite-t-elle.

Aujourd’hui, son discours a changé. « Ces actions individuelles sont nécessaires mais ne suffisent pas, les gros pollueurs sont les entreprises et les gouvernements sont responsables », assène Sofia. Elle a grandi dans les Hauts-de-Seine, dans la banlieue ouest de Paris. « Mon père faisait attention à notre consommation de gaz, d’électricité, pour ne pas gâcher », poursuit-elle, le décrivant comme un des ses modèles. Difficile pour l’étudiante de dire d’où vient sa prise de conscience que les conséquences du réchauffement climatique se feront d’abord sentier dans les quartiers populaires – le lien n’est pas mis en avant, dans les médias ou à l’école. « Ç’a toujours été un sentiment plutôt qu’un constat, ça me paraît logique que les plus touchés soient ceux qui aient le moins de moyens pour se défendre, surtout lorsqu’on vit dans un endroit où peu d’argent public est investi », explique-t-elle.

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Baisse des budgets de la culture : les artistes craignent de « disparaître »

Baisse des budgets de la culture : les artistes craignent de « disparaître »
Environ 200 personnes étaient présentes devant la DRAC pour dénoncer les coupes budgétaires dans les secteurs du spectacle vivant et de l’audiovisuel, ce 20 mars 2025.

Jeudi 20 mars, 200 artistes-auteurs, employés et employeurs du monde culturel se sont réunis à Strasbourg pour contester les coupes budgétaires dans le secteur culturel. Ils craignent une privatisation de la culture et la précarisation de leurs statuts.

« Non à l’austérité. » Sur les marches du palais du Rhin à Strasbourg, jeudi 20 mars, quinze personnes serrent entre leurs mains des pancartes sur lesquelles figurent chaque lettre composant ce slogan. En réaction aux coupes budgétaires dans la culture décidées par plusieurs régions et départements, cinq syndicats ont organisé un rassemblement qui a réuni 200 personnes dans le calme.

En parallèle, une délégation de plusieurs syndicats de salariés et d’employeurs du spectacle vivant et de l’audiovisuel a été reçue par la Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est (Drac), le service de l’État en charge de la culture dans la région.

Environ 200 personnes étaient présentes devant la Drac pour dénoncer les coupes budgétaires dans les secteurs du spectacle vivant et de l’audiovisuel, jeudi 20 mars 2025.Photo : Magali Arrouays / Rue89 Strasbourg
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CSC de l’Elsau : le préfet signale au procureur des faits « d’intimidations verbales et physiques »

CSC de l’Elsau : le préfet signale au procureur des faits « d’intimidations verbales et physiques »
Avec son balai, son téléphone portable et ses propos, Hmida Boutghata a grandement contribué à l’agressivité dirigée contre les représentants de l’Etat et de la Ville.

Suite à une réunion sur l’avenir du centre social et culturel de l’Elsau, le préfet du Bas-Rhin a signalé au procureur des faits « d’intimidations verbales et physiques, diffamations et injures ».

Des propos insultants, un balai brandi au visage… Mardi 18 mars, les adjoints à la maire de Strasbourg Guillaume Libsig et Hülliya Turan ainsi que la préfète déléguée à l’égalité des chances Marilyne Poulain ont vécu une réunion publique chaotique au sujet de l’avenir du centre social et culturel (CSC) de l’Elsau. Dans un communiqué publié le lendemain, le préfet du Bas-Rhin Jacques Witkowski déplore que les représentants des financeurs du CSC aient « été violemment pris à partie par les opposants à la liquidation judiciaire » de l’association gestionnaire du centre. Le préfet « condamne fermement ces faits : intimidations verbales et physiques, diffamations et injures ». Il indique avoir « saisi la procureure de la République de Strasbourg ».

Avec cette réunion, la préfecture et la Ville de Strasbourg souhaitaient donner des réponses aux habitants inquiets suite la liquidation judiciaire de l’association gestionnaire du CSC. Ils ont manqué d’information avant la décision du tribunal. La suspension des financements de l’association a été décidée en 2023. Mais les financeurs n’ont expliqué leur choix qu’en mars 2025. Deux audits internes ont mis en évidence une gestion opaque et clanique de la structure, mais dans le quartier, les arguments les plus audibles sont ceux des salariés et des membres du conseil d’administration de l’association. Pour eux, l’association gestionnaire serait victime d’une machination politique et le centre fonctionnait bien. En tout cas toujours mieux que maintenant qu’il est fermé.

Un balai au visage

Une vidéo publiée par Hmida Boutghata, militant de l’association de locataires Alis, permet de saisir concrètement les faits déplorés par le préfet. Dès le début de la réunion, cet habitant de l’Elsau s’avance vers les représentants de la Ville et de l’État. Balai à la main, tendu en direction des élus et de la préfète, il s’adresse en particulier à Guillaume Lisbig, adjoint en charge de la vie associative, qu’il qualifie d’« incapable notoire » avant de prendre un ton plus menaçant : « Vous savez ce qu’on va faire ? On va vous balayer avec ce balai (…) On viendra à Cronenbourg faire le nécessaire. On vous chassera avec les armes de la République. »

C’est ainsi que Hmida Boutghata donne le ton de la réunion. L’atmosphère est pleine de provocations et de propos insultants. « Turan dégage ! Turan dégage ! », lance le militant associatif après s’être à nouveau approché, cette fois de l’adjointe en charge de l’éducation Hülliya Turan. Son balai se trouve parfois à quelques centimètres du visage des représentants des financeurs.

« On les surveille les collabos »

La présidente de l’association du CSC de l’Elsau Soumia Yayahoui s’avance elle aussi à plusieurs reprises. Elle pointe du doigt Hülliya Turan et l’accuse d’avoir « fait mal à 7 000 habitants » du quartier. Elle les désignera plus tard comme une « mafia politique ». Derrière elle, Hmida Boutghata continue de crier : « Voilà la traitresse, la voilà l’indigne de la République. Faut pas oublier les collabos. On les surveille les collabos. »

Un peu plus tard, un habitant du quartier s’adresse à l’adjoint en charge de la vie associative Guillaume Libsig, en le pointant du doigt au niveau du visage : « C’est notre quartier. Vous ne savez pas ce qui se passe ici. Donc vous n’avez pas à venir parler à la place des habitants. »

Interrogé sur le signalement du préfet, la préfète déléguée à l’égalité des chances Marilyne Poulain approuve la démarche en précisant : « Des menaces ont été proférées sur le fait que le quartier allait prendre feu. On peut ne pas être d’accord et j’entends la colère de certains. Mais on ne peut pas accepter une telle violence vis-à-vis de représentants de l’État et d’élus. »

« Par nature le débat public est virulent »

« Ce qui s’est passé dans cette réunion est inacceptable », ajoute Guillaume Libsig :

« Il y avait un niveau de tension organisée et de violences verbales volontaires extrêmement intenses pour transformer ce moment de dialogue en tribunal d’opinion. Ceci nous a empêché de dialoguer avec les habitants sur la continuité des services dont ils ont besoin. Je salue le fait que la préfecture rappelle que les cadres du dialogue républicain doivent être respectés et ne sont pas négociables. On a maintenant besoin d’apaisement et de coopération pour organiser la continuité des services, dans l’intérêt des habitants. »

Dans une réponse écrite à Rue89 Strasbourg, Hmida Boutghata estime que ses actes « visent à dénoncer les manquements, l’inertie des élus ou des décideurs publics ». Il considère que « dans le domaine du discours politique, une certaine dose d’exagération est admise ». Selon lui, « le débat public est virulent par nature » et « la vidéo tournée sur Facebook prouve qu’il n’y a eu aucune violence ni appel à la haine » :

« Le balai est un symbole pour dénoncer l’état de notre quartier abandonné. […] Mes propos sont dirigés vers la fonction, qui relève de la critique légitime, critique qui n’excède pas ce que permet le débat démocratique. Je suis opposé à toute forme de violence. À mon sens, ce signalement participe d’une volonté de criminaliser des militants associatifs et bâillonner les habitants des quartiers. »

Grève des agents de la CTS samedi 22 mars à Strasbourg

Grève des agents de la CTS samedi 22 mars à Strasbourg
Image d’illustration

Samedi 22 mars, le syndicat Unsa a déposé un préavis de grève pour les agentes et agents de la CTS. Des perturbations sont donc à prévoir sur le réseau bus et tram le même jour.

Dans son préavis de grève pour samedi 22 mars, le syndicat Unsa dénonce l’épuisement des chauffeurs de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) et la dégradation de leurs conditions de travail. Il soutient que l’entreprise se désengage vis-à-vis d’eux et que le suivi des agents est opéré par des responsables qui n’y sont pas formés. Plus largement, le syndicat dénonce l’insécurité sur le réseau et fait référence à une intrusion dans une cabine de chauffeur datée du 11 mars.

Le préavis est déposé pour la journée entière du samedi et concerne l’ensemble du personnel, entraînant une altération de la desserte bus et tram. L’Unsa est le syndicat majoritaire à la CTS.

La CTS précise dans un communiqué jeudi 20 mars que les circulations des trams seront assurées toutes les 14 à 16 minutes sur les lignes A, B, C et D, toutes les 20 à 30 minutes pour les lignes E et F. Les bus 10, 15 et 20 ne circuleront pas, les autres lignes circuleront à fréquence normale ou réduite. Les détails du trafic seront mis en ligne sur le site de la CTS.

Plus de 500 manifestations déclarées à Strasbourg en 2024

Plus de 500 manifestations déclarées à Strasbourg en 2024
Manifestation en soutien au peuple palestinien

Les services de la préfecture du Bas-Rhin ont enregistré 558 manifestations en 2024, dont 533 rien qu’à Strasbourg. Un chiffre en constante augmentation, qui suit l’évolution de la notoriété de Strasbourg comme capitale européenne.

Dans le service de la sécurité intérieure de la préfecture du Bas-Rhin, sis dans l’hôtel de Klinglin place du Petit-Broglie au centre de Strasbourg, les agents reçoivent sept à dix déclarations de manifestations par semaine. Agriculteurs, féministes, salariés en colère ou militants pour la Palestine, les agents traitent tout ce petit monde selon une procédure très codifiée.

« Notre premier travail consiste à vérifier si la manifestation est déclarée dans les délais », indique Anne Gillot, directrice des sécurités à la préfecture du Bas-Rhin. La loi dispose que la préfecture doit être prévenue « trois jours francs » avant la date de la manifestation mais pas plus de 15 jours avant, soit en remplissant un formulaire, soit par simple lettre, soit par courriel.

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« Strasbourg capitale mondiale du livre » : pour faire le bilan, la Ville adopte une lecture sociale

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Après Strasbourg, la prochaine « Capitale mondiale du Livre » sera Rio

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Contre le racisme et le fascisme, manifestation samedi 22 mars à Strasbourg

Contre le racisme et le fascisme, manifestation samedi 22 mars à Strasbourg
Le 14 juin 2020 place Kléber, lors d’un rassemblement contre le racisme et les violences policières à Strasbourg.

Samedi 22 mars à l’occasion de la journée internationale contre le racisme et le fascisme, plus de quarante collectifs organisent une marche au départ de la place Kléber à Strasbourg.

« La situation est grave et urgente, nous sommes en majorité dans ce pays contre le racisme
et le fascisme rampant. » Dans un communiqué envoyé jeudi 20 mars, dix associations réunies en collectif appellent à une manifestation samedi 22 mars, à 15 heures afin d’obliger « le pouvoir à renoncer à ses politiques violentes d’exclusion qui jettent dans l’extrême précarité sociale et administrative, un grand nombre de personnes étrangères, travailleuses et travailleurs avec ou sans titre de séjour, familles, femmes, étudiants, mineurs isolés, exilé.e.s, en demande d’asile ou déboutés ».

Cette marche des solidarités est organisée dans plusieurs villes de France et réunit 553 organisations à l’échelle nationale. Pour Strasbourg, pas moins de 40 associations, syndicats et collectifs locaux prennent part à l’appel à manifester.

« Nous devons affronter et vaincre ceux qui promeuvent la haine et la division et le faire avec de larges mouvements fondés sur la diversité, la solidarité et l’unité », estiment les organisations.

En 2024, cette marche avait particulièrement dénoncé les mesures d’une loi sécuritaire voulue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ses principales dispositions avaient ensuite été censurées par le Conseil constitutionnel. Aujourd’hui, elle veut s’attaquer aux progressions des idées réactionnaires qui, même si lorsque les partis d’extrême droite ne sont pas au pouvoir en Europe, parviennent tout de même à faire en sorte que leurs politiques soient appliquées par les gouvernement comme en France, en Allemagne et au niveau européen. La manifestation vise aussi à rappeler la primauté de l’État de droit, mis à mal par des propos populistes tenus par des leaders d’extrême droite, comme Donald Trump aux États-Unis.

En Alsace, trois autres manifestations sont organisées contre le racisme et le fascisme. Dans la ville de Haguenau, à 11h place de la République, à Colmar à 14h face à la préfecture, 7 rue Bruat et à Mulhouse place Franklin à 14h30.

En réunion sur le CSC de l’Elsau, les financeurs débordés par la colère des habitants

En réunion sur le CSC de l’Elsau, les financeurs débordés par la colère des habitants
En direct sur Facebook d’une main, un balai dans l’autre, Hmida Boutghata a chauffé la foule pendant les deux heures de réunion sur l’avenir du CSC.

Lors d’une réunion publique sur l’avenir du centre social et culturel de l’Elsau, la préfète à l’égalité des chances et deux élus de la municipalité strasbourgeoise ont tenté d’apaiser les inquiétudes des habitants. En vain.

La réunion publique dédiée à l’avenir du centre social et culturel (CSC) de l’Elsau commence dans un long brouhaha. Mardi 18 mars, vers 18h, Guillaume Libsig et Hülliya Turan, adjoints à la maire de Strasbourg, viennent d’entrer dans une salle de l’école Léonard de Vinci avec la préfète à l’égalité des chances, Marilyne Poulain. Plus d’une centaine de personnes font face aux représentants des financeurs du CSC. Immédiatement, ces derniers sont interpellés par le représentant du syndicat de locataires Alis, Hmida Boutghata. Muni d’un balai pendant toute la réunion, il dégaine son téléphone et se met à filmer. Il scande en direction de la foule : « Ils sont là les menteurs et voleurs de la démocratie ! On va les balayer ! »

« Turan, dégage, Turan, dégage ! »

Avec cette réunion, la préfecture et la Ville de Strasbourg comptaient rassurer les habitants de l’Elsau. Dès le début des échanges, la mission semble impossible. Les habitants sont inquiets depuis la liquidation judiciaire de l’association gestionnaire du CSC. Ils ont manqué d’information en amont de la décision du tribunal. La suspension des financements de l’association a été décidée en 2023 mais les financeurs ont attendu mars 2025 pour expliquer publiquement leur choix, motivé par deux audits internes qui ont révélé une gestion opaque et clanique de la structure. Et dans le quartier, les arguments les plus audibles sont ceux des salariés et des membres du conseil d’administration de l’association.

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Les études et actions contre l’inceste présentées à Sciences Po Strasbourg samedi 22 mars

Les études et actions contre l’inceste présentées à Sciences Po Strasbourg samedi 22 mars

Sciences Po Strasbourg propose une journée d’étude et de rencontres intitulée « L’inceste, des chambres closes au fait social », samedi 22 mars avec des magistrats, journalistes, enquêteurs et d’autres actrices et acteurs institutionnels.

Samedi 22 mars, la Mission lutte contre les violences sexistes, sexuelles, homophobes et transphobes de Science Po Strasbourg, organise une journée d’étude sur l’inceste dans le but « de confronter l’inceste au regard des sciences humaines et travaux de journalistes, démêler les logiques et structure sociales qui pénètrent les familles, offrir en quelque sorte un lieu propice à dire l’indicible. »

L’après-midi s’ouvrira avec Alice Debauche, membre de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux Enfants (Ciivise) et co-directrice de l’enquête Virage abordera la question de la libération de la parole, notamment sur les réseaux sociaux et fera raisonner ce mouvement avec les travaux de la Ciivise.

Ensuite, Philippe Schneider, juge aux enfants au tribunal judiciaire de Colmar, et Monia Zoghlami, présidente de la Fédération nationale des administrateurs ad hoc traiteront la question de la réparation des victimes. Une troisième partie sera dédiée à la réalité des enquêtes sur le terrain en matière d’inceste, elle sera présentée par Alice Debauche, Stéphane Médy, commandant d’unité de la Maison de la protection de la famille au sein de la Gendarmerie Nationale et Joschka Nicolas, membre de la Cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip). Des étudiants de Science Po Strasbourg résumeront aussi les échanges qu’ils ont eu avec la journaliste Sarah Boucault, qui a signé une enquête sur les auteurs d’inceste mineurs pour le magasine féministe La Déferlante en 2023.

Pour conclure, Justine Vizier, chargée de projets au Conseil de l’Europe exposera le rôle que peuvent jouer les institutions européennes dans la protection de l’enfance.

Cette journée a été pensée en mémoire d’Henrye étudiante à Science Po Strasbourg (promotion Boris Vian – 2017), qui s’est suicidée le 15 novembre 2023 suite à l’inceste qu’elle avait elle-même subi dans son enfance.

#inceste