Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Pour « briser le silence », deux volontaires de Médecins sans frontières racontent Gaza

Pour « briser le silence », deux volontaires de Médecins sans frontières racontent Gaza
Un graff à Londres

Lundi 12 février à la Maison des associations, deux volontaires de Médecins sans frontières témoigneront de la situation humanitaire désastreuse à Gaza. Pour Marco Burlki, l’État d’Israël inflige une « punition collective » aux Gazaouis.

« Briser le silence. » C’est l’intitulé de l’événement organisé par Médecins sans frontières (MSF) à la Maison des associations à Strasbourg, lundi 12 février à partir de 18h30. L’organisation humanitaire a invité deux de ses volontaires à partager leurs vécus dans la Bande de Gaza. Ils raconteront ce qu’ils ont vu et vécu à propos de l’accès aux soins dans une région bombardée presque sans relâche par l’armée israélienne depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023.

Marco Burkli, volontaire MSF depuis douze ans à Strasbourg, est à l’origine de cet événement. Après des missions en Iran puis dans différents pays du continent africain, il tient à rendre compte sur la situation humanitaire à Gaza auprès des Strasbourgeois et des Strasbourgeoises.

Rue89 Strasbourg : Pourquoi organiser ce temps d’échange ici à Strasbourg ?

Marco Burlki : Je vis à Strasbourg depuis plus de dix ans. Il me semble qu’il est important de parler de Gaza car on peut avoir du mal à comprendre ce qu’il s’y passe. Je ne sais pas comment c’est possible qu’on en soit arrivé là et c’est pour cela que je pense qu’il faut échanger et se rencontrer, ici aussi.

En ce moment, nous avons une volontaire alsacienne qui est à Jérusalem. Elle rentrera dans quelques semaines. Les deux personnes qui témoigneront viennent de finir leur missions et seront à Strasbourg exprès pour la conférence. L’un d’eux est anesthésiste et travaillait comme médecin. L’autre y était chef de projet.

Le but de la soirée est de témoigner de ce que les volontaires voient sur place. Bien sûr, on a toujours la possibilité de savoir ce qui se passe à Gaza grâce aux informations et à Internet mais c’est très différent d’en parler avec quelqu’un qui y était et qui peut raconter ce que fait MSF sur place.

En quoi travailler à Gaza est-il différent des autres pays dans lesquels est engagé MSF ?

Nous sommes à Gaza depuis des années (20 ans, NDLR). Là, c’est une guerre ouverte. On travaille souvent dans des zones de conflit donc en principe c’est la même chose : nous faisons face à beaucoup de souffrance, de civils qui se retrouvent pris entre deux feux, etc.

Mais dans le cas de Gaza, je trouve que l’ampleur du drame humain dépasse le conflit normal. C’est une punition collective des Gazaouis à laquelle on assiste, même si tous les conflits sont horribles. C’est comparable à ce qu’ont connu des pays comme la Syrie, par exemple.

Peut-on prendre la mesure de ce qui se passe à Gaza depuis Strasbourg ?

Il est difficile de juger comment les gens s’informent sur Gaza. Il faut se protéger parfois, notamment face à certaines informations ou manipulations. C’est impossible de regarder des vidéos sur ce conflit tous les jours. Sinon on devient fou, je le comprends. Mais je pense que si les gens veulent vraiment se rendre compte de l’intensité du conflit, ils peuvent trouver des sources d’informations. Ils peuvent aussi s’en ficher, ou ne pas croire ce qu’il passe à la télé et c’est précisément pour cela que les témoignages sont précieux.

À Stimultania, les strates et les cicatrices de Beyrouth par Stéphane Lagoutte

À Stimultania, les strates et les cicatrices de Beyrouth par Stéphane Lagoutte

Le photojournaliste Stéphane Lagoutte expose à Stimultania des compositions tirées de quarante années de présence à Beyrouth et au Liban. Un travail artistique et journalistique, qui plonge dans les mosaïques culturelle et historique libanaises.

Réalisée par le photographe Stéphane Lagoutte, l’exposition photographique Liban, Stratigraphie met en lumière des images prises au Liban pendant dix ans. Du 26 janvier 2024 au 27 avril 2024, à Stimultania, les visiteurs sont invités à arpenter cinq parties : Beyrouth 75-15, Observation, Révoltes, Voir et Survivances.

En 2011, Stéphane Lagoutte, photojournaliste pour Libération et directeur de l’agence Myop, rejoint sa femme à Beyrouth. Commence alors un travail photographique qui va durer une dizaine d’années. Comme un géologue, il étudie les strates qui constituent l’histoire du Liban depuis 1975. Stéphane Lagoutte photographie au format 35 mm pour être au plus proche des habitants. Il considère que sa place en tant que photographe est la même que celle du spectateur quand celui-ci regarde ses photographies.

Ce qui explique cette sensation de proximité, de quasi immersion. L’exposition met en avant une approche à la fois journalistique et artistique, répartie en cinq parties (que l’auteur nomme « tableaux ») dans l’espace d’exposition.

Beyrouth 75-15 (2015)

Lors de son voyage à Beyrouth, Stéphane Lagoutte se balade dans les rues entremêlées et se laisse emporter par l’histoire de cette ville. Il rencontre là-bas une journaliste spécialiste des lieux d’histoire de Beyrouth. Le photographe se laisse guider dans un hôtel de luxe abandonné, l’Excelsior. Au sous-sol de l’hôtel se trouvait la boite de nuit la plus connue avant la guerre, les Caves du Roy. Il va par hasard y trouver des films d’un autre photographe faits peu de temps avant le conflit civil de 1975.

Par le biais de ces négatifs, il souhaite faire le lien entre le passé et le présent. Il lui vient donc à l’idée d’utiliser le procédé de surimpression pour lier les images d’hier et d’aujourd’hui. Il va photographier tout l’hôtel jusqu’à s’approcher de détails comme les matières des murs, les prises électriques, etc. Cette superposition d’images de films négatifs, de photographies actuelles et de films érotiques sonores en 16 mm, met en avant un certain nombre de strates qui épaississent encore la temporalité. Sur certaines de ces photographies, la surimpression est difficile à détecter comme si l’artiste voulait brouiller le regard entre présent et passé.

Observation (2011-2014)

Au même moment, en se baladant dans les rues de Beyrouth, Stéphane Lagoutte passe de quartier en quartier. Le photographe aperçoit les regards se poser sur lui. Il se sent regardé avec méfiance, considéré peut-être comme un potentiel danger. Fixé par ces habitants depuis leurs fenêtres ou balcons, le photographe décide à son tour de les observer en les photographiant.

Par la suite, il dessine une partie des photographies à l’encre de chine sur un format monumental pour leur donner un statu poétique et politique. C’est une manière de leur redonner une forme d’importance, d’historicité, un moyen de les placer comme des hérauts. Dans l’espace d’exposition, les dessins sont disposés en hauteur comme une sorte de caméra de surveillance dans la ville. Les visiteurs ont la sensation d’être épiés.

Révoltes (2011-2014)

Des manifestations débutent dans la soirée du 17 octobre 2019. Une taxe « WhatsApp » déclenche un mouvement de protestation de la population, qui descend dans les rues partout au Liban. Elle réclame le départ de l’ensemble de la classe politique.

Sur place, Stéphane Lagoutte photographie cette effervescence collective, un sentiment de solidarité se dégage à travers ses images. Dans l’espace d’exposition, les spectateurs circulent dans un couloir où deux cimaises se font face. Des projections de ses images et les enregistrements sonores des manifestations mettent les visiteurs au cœur de ces soulèvements. Un lieu de passage, une transition possible vers un monde meilleur.

Voir (2020)

Le 4 août 2020, une grande partie de la ville de Beyrouth est soufflée par une double explosion sur le port de la capitale. Devant le port, une marée de voitures défile sur l’autoroute face au lieu du drame. Les habitants veulent constater par eux-mêmes pour y croire.

« Le voir pour le rendre réel, le voir pour réaliser »

Stéphane Lagoutte

Stéphane Lagoutte choisit de ne pas photographier la catastrophe. Il décide de tourner le dos au port et capture alors les premiers regards des passants dans leurs voitures pour montrer à quel point l’accident impactait les Libanais dans leur chair, dans leur être.

Le soleil se couche suffisamment pour pénétrer dans les habitacles des voitures, laissant apparaître une atmosphère presque irréelle à la scène. Les images recadrées ne présentent qu’un portrait serré de ces personnes. Les pixels laissent apparaître un quadrillage, et l’artiste recouvre les photographies d’un plexiglas pour figer à jamais cet instant dans le temps. Un moment suspendu où l’espoir n’est plus d’actualité.

Stéphane Lagoutte, Voir. Photo : Stéphane LagouttePhoto : Stéphane Lagoutte

Survivances (2020)

Dix jours après l’explosion, Stéphane Lagoutte part à la rencontre des Libanais et récolte leur témoignage. Il va par la même occasion photographier tous ces survivants. Le photographe devient l’exutoire des habitants, qui avaient besoin de raconter comment, par miracle, ils avaient survécu. Les différents formats donnent la sensation que les visiteurs partent à la rencontre de ces habitants : on rentre chez eux, dans leur intimité, leur histoire. Cette multitude d’images forme une mosaïque qui reproduit l’éclatement causé par le drame.

Stéphane Lagoutte propose pour cette exposition un sixième et dernier tableau, Strate (2022), faisant écho à la première photographie de l’exposition issue de la série Beyrouth 75-15.

Stéphane Lagoutte, Strate. Photo : Morgane AkyuzPhoto : Morgane Akyuz

 La Tour Skyline dévastée est devenue un symbole de l’explosion du 4 août 2020. L’immeuble fait face à la mer et domine le port. Entre la première série et cette photographie, l’immeuble a eu le temps d’être construit, d’être habité, d’être partiellement détruit avant de connaître une énième reconstruction. Un cycle perpétuel qui laisse planer le fantôme de la guerre, signe d’un traumatisme difficilement imaginable.

À la Ferme de Truttenhausen, l’aventure de « l’agriculture collective »

À la Ferme de Truttenhausen, l’aventure de « l’agriculture collective »
La Ferme de Truttenhausen existe depuis 1981. Depuis le 1er janvier 2023, un collectif de trentenaires a repris l’exploitation et monté une SCIC, pour mettre en place leur vision collective et solidaire de l’agriculture.

Six trentenaires, novices ou issus du milieu agricole, se sont regroupés en coopérative pour reprendre la Ferme de Truttenhausen, une exploitation qui existe depuis plus de 40 ans. Tâches agricoles ou ménagères, tout est discuté, y compris les rémunérations.
À peine passée la porte de la cuisine de la ferme – bottes crottées déchaussées et charentaises au pied oblige – les délicieuses odeurs des fourneaux font déjà saliver. Tymon, jeune woofer (travailleur agricole nourri et logé pendant une courte période en échange de sa force de travail, NDLR) – et cuisinier de formation pour le plus grand bonheur de tous – s’active.
Au menu : salade de carottes du jardin, salade pommes – oignons, soupe de courge… La majorité des produits viennent de la ferme. Il y a aussi le munster fait par Dipendra qui passe de mains en mains. On entend quelques bruits de couverts et le silence se fait. « Mmmm… C’est super bon ». Autour de la table, une joyeuse bande de complices a pris place. C’est l’heure du déjeuner à la ferme de Truttenhausen, entre Barr et Obernai, où une dizaine de personnes partagent le repas, au milieu de leur journée de labeur. Parmi eux, des woofers, des salariés agricoles, et les six repreneurs en titre de l’exploitation.

Ancienne ferme en biodynamie

160 hectares (Ha) de forêts, 40 Ha de prairies et 1,5 Ha de maraîchage. Tout ça leur appartient depuis le 1er janvier 2023. Date à laquelle le précédent propriétaire, Antoine Fernex, 63 ans, a souhaité prendre sa retraite. Depuis 1990, il s’était associé avec un maraîcher et tous deux avaient développé pendant plus de trente ans l’élevage et le maraîchage en biodynamie. Et puis un jour, Antoine Fernex a souhaité passer la main.
Sébastien, l’un de ses six enfants, raconte avoir vu plusieurs projets de repreneurs échouer au cours des dernières années. « Je me tenais prêt pour aider à la reprise mais dès le début, j’avais dit que je ne ferai pas ça tout seul. Ni à temps plein ». Le trentenaire a une formation de tailleur de pierres et la sculpture fait partie de sa vie. « J’ai besoin de ce côté créatif pour mon équilibre », raconte l’immense gaillard au regard bleu et franc, qui vit au-dessus de la colline, à 30 minutes à pied de la ferme.

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Tram nord : l’opposition voit une « humiliation politique » dans la concertation sur le plan local d’urbanisme

Tram nord : l’opposition voit une « humiliation politique » dans la concertation sur le plan local d’urbanisme
Catherine Trautmann en février 2023

Les groupes d’opposition à l’Eurométropole de Strasbourg ont dénoncé vendredi 9 février une présentation « insincère » du bilan de la concertation sur la modification du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), liée au tram nord.
En marge du conseil de l’Eurométropole de Strasbourg du vendredi 9 février, les présidents des groupes d’opposition (LR, PS, Vision communes et Maires et élus indépendants) ont improvisé une conférence de presse dans une salle annexe à l’hémicycle. Même s’ils n’ont pas de groupe à l’EMS, les conseillers Nicolas Matt (Renaissance) et Pierre Jakubowicz (Horizons) participent également à l’initiative. D’une même voix, ils dénoncent « l’insincérité » du bilan de la « concertation préalable en vue de la mise en compatibilité du PLUi » (le plan local d’urbanisme intercommunal), présentée dans la délibération 16 dudit conseil.
Une fois voté, ce bilan sera ajouté au dossier d’enquête publique sur l’extension du tramway vers le nord de l’agglomération. Une enquête publique à laquelle toute la population pourra participer en juin, précise Alain Jund, le vice-président en charge des mobilités.

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Des tonnes de neige déplacées de nuit vers la station de La Bresse selon des associations

Des tonnes de neige déplacées de nuit vers la station de La Bresse selon des associations

Quatre associations environnementalistes disent avoir découvert, grâce à un piège photographique, au moins 11 aller-retours de camions pour ramener de la neige de la route des Crêtes vers la station de ski de La Bresse fin décembre.

Il n’a pas neigé dans la nuit du 25 au 26 décembre à la station de ski de La Bresse-Hohneck dans les Vosges. Mais un manteau blanc est tout de même apparu sur certaines zones du domaine au petit matin. Quatre associations, Alsace Nature, Lorraine Nature Environnement, SOS Massif des Vosges et Mountain Wilderness ont enquêté sur cet étrange phénomène après avoir été alertées par des riverains qui ont évoqué « des phares sur la route des Américains ».

Cette voie, qui passe par la réserve naturelle nationale de la tourbière du Machais, est fermée à la circulation en hiver pour garantir la quiétude des animaux. Pas de chance, les associations naturalistes avaient placé un piège photographique destiné à la détection de la présence éventuelle de lynx et de loups sur cette route.

70 tonnes déplacées

Elles ont pu visionner onze allers-retours de camions bennes pendant plusieurs nuits fin décembre. Ces derniers étaient vides lorsqu’ils allaient vers la route des Crêtes, plus en hauteur, et remplis de neige au retour, en direction de la station de ski. Les associations estiment qu’au moins 70 tonnes ont été déplacées.

Rien ne prouve formellement que les véhicules alimentaient le domaine de la Bresse-Hohneck, mais les écologistes pointent les apparitions suspectes de neige lors des nuits pendant lesquelles des camions étaient photographiés dans la réserve naturelle, roulant en direction de la station.

« Une folie jusqu’au-boutiste »

Contacté pour évoquer cette triste manière de lutter contre le réchauffement climatique, le directeur de la station de ski La Bresse-Hohneck Jean-Yves Remy a nié que son entreprise est impliquée :

« 70 tonnes permettraient d’enneiger 150 mètres carrés, c’est très anecdotique. Nous n’aurions pas pris un tel risque. La neige qui apparait entre le 25 et le 26 décembre peut provenir de canons à neige, des dameuses travaillent toute la nuit sur place. Et parfois nous déplaçons de la neige mais en proximité. »

Dans un communiqué, les quatre associations dénoncent une « folie jusqu’au-boutiste qui empêche les acteurs de penser la transition dans un massif où les ressources se raréfient et où les conflits d’usage de l’eau sont déjà d’actualité » :

« Nous demandons que la lumière soit faite très rapidement sur les pratiques de déplacement de neige et que les réglementations soient respectées. Les acteurs en compétence sur la question touristique doivent ouvrir le débat pour [établir] comment réinventer un tourisme vosgien permettant de préserver ce qui fait l’attrait du massif, à savoir sa nature, et de maintenir une activité touristique vitale pour ses habitants. »

Un an après l’incendie, la Ville veut déménager la Maison Mimir, le collectif veut rester

Un an après l’incendie, la Ville veut déménager la Maison Mimir, le collectif veut rester
Mimir Plage et la bagagerie

Un an après l’incendie qui a détruit son bâtiment principal, la Maison Mimir, tiers-lieu autogéré et solidaire dans le quartier de la Krutenau, commémore cet événement avec une série de concerts. Attaché au lieu, le collectif se donne encore un peu de temps mais pourrait bien devoir déménager.

Le collectif a décidé d’en faire une célébration. Un an après l’incendie qui a détruit le bâtiment principal de la Maison Mimir, au 18 rue Prechter dans le quartier de la Krutenau, le collectif du même nom organisait une soirée pour ses adhérentes et adhérents vendredi 9 février.

Depuis douze mois, les bénévoles ont continué de faire vivre l’association où ne survivent que la bagagerie et une salle appelée « la putsch ». La maison historique à colombages de deux étages a été complètement rasée, la cave comblée et le sol, recouvert de gravier et surnommé par certains « Mimir Plage ». Fermé par de simples barrières de métal, l’espace dispose encore d’une petite boîte aux lettres vertes sur laquelle sont inscrites les horaires de la bagagerie – trois demi-journées par semaine.

Maison Mimir
Sur les grilles en bordure du terrain, une affichette indique les prochains rendez-vous de Mimir.Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg

Des activités même sans électricité

Des toilettes sèches, accessibles aux personnes à mobilité réduite, ont été installées sur le sol. Ni l’eau ni l’électricité n’ont été remises en fonction après l’incendie. Les activités sont dès lors organisées avec des astuces de bricolage : des guirlandes à piles pour avoir un peu de lumière dans ce qu’il reste des bâtiments et des rendez-vous en journée pour ne pas avoir trop froid. Le tout, en espérant qu’il ne pleuve pas lorsque des assemblées générales sont organisées.

Depuis 2013 et jusqu’en 2033, le collectif Mimir loue le 18 rue Prechter à la Ville de Strasbourg, propriétaire des bâtiments. Dans la convention qui lie les deux parties, il est prévu que le locataire doit rendre les bâtiments comme délivrés, souligne Syamak Agha Babei, premier adjoint à la maire de Strasbourg :

« Il n’est absolument pas question que la Ville finance une reconstruction. Nous avons fait quelques travaux sur la partie qui reste pour le stockage mais la Ville n’a pas l’obligation de construire un nouveau bâtiment. Ce qui reste aujourd’hui sur le terrain est un bout de construction précaire, que nous ne rénoverons pas. »

Et en même temps, le premier adjoint est formel : Mimir est un collectif précieux pour Strasbourg, « eu égard aux expérimentations sociales et aux innovations » qu’il met en place depuis plus de dix ans. La solution, selon Syamak Agha Babaei, c’est la relocalisation du collectif dans un autre bâtiment :

« Nous sommes prêts à réfléchir à trouver un nouveau lieu mais la parcelle de la Krutenau n’a pas vocation a être celle de Mimir pour toujours. Surtout qu’il y a un grand besoin d’équipement public dans le quartier, en petite enfance par exemple. »

Rester à la Krutenau ?

Au cœur de ce quartier qui s’est embourgeoisé, la Maison Mimir offre un espace précieux pour des particuliers, collectifs ou associations qui cherchent à mettre en œuvre leurs projets à moindre coût. Malgré l’incendie, les demandes affluent pour organiser des projections, des concerts, des rencontres ou des débats dans les espaces qui restent accessibles. Des ateliers de slam, des vide-dressings et des repas collectifs sont régulièrement organisés dans la cour.

La volonté des bénévoles de proposer un lieu ouvert à toutes et tous semble intacte, malgré les complications techniques et logistiques, selon des témoignages recueillis sur place auprès des bénévoles, qui s’avouent aussi désemparés face aux démarches administratives auprès de leur assurance.

Syamak Agha-Babaei assure être en mesure de faire des propositions de relocalisation au collectif, même dans la Krutenau :

« Nous avons plusieurs pistes à proposer, à étudier en fonction de ce qu’ils désirent faire pour la suite. Il faudrait que nous sachions ce qu’ils veulent… Rien que pour l’eau ou l’électricité par exemple, nous n’avons pas reçu de demande de leur part. »

Côté Mimir, qui fonctionne en autogestion, les décisions sont discutées collectivement, un processus qui ralentit la vitesse à laquelle elles sont prises – surtout lorsque l’avenir tout entier de la structure est en jeu, ce qui explique peut-être leur silence. Mais les mimiriens et les mimiriennes rencontrées assurent travailler à un projet à présenter à la Ville, ne sachant pas encore s’il s’agit d’investir le lieu à long terme, ou de trouver une installation temporaire. Quoiqu’il en soit, le collectif « n’envisage pas de partir avant 2033 » assure une mimirienne pour qui rester au service des pauvres au centre-ville « est un acte de résistance ». L’idée d’un chantier participatif dès le printemps 2024 est évoquée, avec peut-être une fermeture temporaire pour se concentrer sur les travaux, comme cela était le cas entre 2015 et 2016.

Des parents d’élèves se mobilisent pour héberger 120 enfants à la rue à Strasbourg

Des parents d’élèves se mobilisent pour héberger 120 enfants à la rue à Strasbourg
Le collectif a proposé aux parents de signer une pétition

Des parents d’élèves se mobilisent avec le collectif « Pas d’enfant à la rue » pour empêcher qu’environ 120 enfants scolarisés à Strasbourg ne continuent à dormir dans la rue.

La scène s’est déroulée ce vendredi matin devant l’école Saint-Jean de Strasbourg : une affiche, une pétition pour s’indigner qu’en « 2024, 120 enfants scolarisés dorment dans la rue en raison du gel des places d’hébergement d’urgence ». D’autres parents d’élèves mobilisés ont fait signer la même pétition devant leurs établissements scolaires.

Avec le collectif « Pas d’enfant à la rue », des représentants de parents d’élèves se sont réunis lundi soir à Cronenbourg avec comme objectif d’alerter les parents des établissements scolaires concernés par des élèves en situation d’extrême précarité et d’aider les personnels de l’Éducation nationale, souvent désemparés face à telles situations.

Plus d’une centaine d’enfants se retrouvent sans toit à Strasbourg, ou pourraient s’y retrouver dans quelques jours avec la fermeture de dispositifs d’hébergement pour l’hiver, selon le collectif. Des situations qui concernent au moins une dizaine d’écoles et deux collèges à Strasbourg. Elles sont qualifiées « d’invisibles » par le collectif, qui recense chaque cas particulier, afin d’alerter élus et institutions à l’aide de courriers et d’interpellations.

Les situations des enfants sans toit sont invisibles lorsqu’ils sont à l’école.Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Quant à la Ville de Strasbourg, le collectif rappelle dans un tract diffusé vendredi matin que la municipalité a obtenu en 2019 le label « ville amie des enfants » de l’Unicef. Mais, demande le collectif, « sommes-nous encore les amis des enfants lorsqu’on les laisse dormir sous la pluie ? », « sommes-nous encore les amis des enfants lorsque des nourrissons passent de la maternité à une tente ? »

Une réunion présentant tous les cas recensés est prévue avec la municipalité de Strasbourg mercredi 14 février. Le collectif promet « d’autres actions » si les échanges lors de cette réunion ne permettent pas de mettre à l’abri les familles dont les enfants sont scolarisés dans les établissements scolaires de Strasbourg.

Au conseil de l’Eurométropole : budget, développement durable et pistes cyclables

Au conseil de l’Eurométropole : budget, développement durable et pistes cyclables

Le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg de ce vendredi 9 février s’ouvrira par plusieurs débats sur le bilan de l’agglomération, en matière de développement durable, d’égalité de genre et sur la gestion de son budget.

L’ordre du jour du conseil de l’Eurométropole sera plutôt restreint ce vendredi 9 février. La séance débutera par plusieurs temps de débats puisque l’exécutif présentera une série de bilans sur son action en matière de développement durable (pour l’année 2022) et d’égalité femmes-hommes (2023). Suivra un temps d’échange sur le débat d’orientation budgétaire, étape obligatoire précédant le vote du budget en mars.

Bilans et budget

Le premier point à l’ordre du jour sera donc le bilan de l’Eurométropole en matière de développement durable. Obligatoire avant le débat d’orientation budgétaire, il s’agit d’une communication sans vote, présentée par la vice-présidente en charge de la transition écologique, Danielle Dambach. Autour de la transition écologique et économique, trois « axes de travail » sont mis en avant dans le rapport : « territoire bas-carbone », « résilience urbaine verte » et « développement coopératif ».

Pour le premier axe, le rapport note une forte baisse de 37% des gaz à effet de serre sur le territoire entre 1990 et 2021, largement liées à la baisse de l’activité énergétique et industrielle (92% de la baisse). Depuis, la baisse des émissions de gaz à effet de serre stagne à -0,4% entre 2014 et 2021 et « ne permet pas de s’inscrire sur la trajectoire de la neutralité carbone », souligne le document.

Danielle Dambach, vice-présidente de l’EMS en charge de la transition écologique et maire de Schiltigheim.

Concernant la qualité de l’air – le volet « résilience urbaine verte » – la ville met en avant le volume d’aides accordées à la conversion pour les ZFE : 574 aides ont été versées pour un montant de 891 615€. 70% des sommes allouées le sont pour des foyers modestes, avec un revenu fiscal de référence inférieur à 13 489€.

Plus tard durant la séance, les conseillers eurométropolitains se pencheront sur le débat d’orientation budgétaire. Comme durant le dernier conseil municipal, le vice-président en charge des Finances, Syamak Agha Babaei, défendra l’idée du recours à l’emprunt pour financer la transition écologique.

Piste cyclable avenue de Colmar

Des résolutions concernant les projets de tram nord et ouest seront également à l’ordre du jour, et pourrait donner lieu à de nouveaux échanges.

Enfin, une délibération portant sur l’amélioration de l’axe cyclable reliant le quartier du Neudorf à la Illkirch-Graffenstaden devrait être retenue. L’Eurométropole souhaite en effet réaménager plusieurs voies au profit des cyclistes dans les quartiers du Neudorf et de la Meinau. Le chantier le plus important se fera sur l’avenue de Colmar : une piste bidirectionnelle en site propre sera construite côté Est, sur le tronçon allant du carrefour Baggersee au stade de la Meinau.

Le coût des travaux sera de 5,7 millions d’euros pour l’Eurométropole, et 520 000€ pour Strasbourg. Elle empiètera sur une voie de circulation et sur plusieurs places de stationnement. Lors du dernier conseil municipal, Strasbourg s’est prononcée favorablement.

#budget 2024

La Zone à faibles émissions reste en vigueur, même si l’air est moins pollué

La Zone à faibles émissions reste en vigueur, même si l’air est moins pollué
Strasbourg, ville respirable, possible ou impossible ?

Avec une meilleure qualité de l’air mesurée dans l’agglomération, la suspension de la Zone à faibles émissions a été évoquée. Mais ce n’est pas si simple…

Mise en place après une condamnation de la Cour de justice de l’Union européenne en octobre 2019, la Zone à faibles émissions (ZFE) fait partie des engagements de la France pour cesser de violer le droit communautaire. Elle vise à rendre conforme aux normes européennes les émissions de dioxyde d’azote (NO2) et la présence de particules fines, nocives pour la santé humaine, dans les cinq agglomérations en France visées par la décision de justice – les métropoles de Strasbourg, Marseille, Rouen, Lyon et Paris. D’autres collectivités ont depuis été incluses dans cette nouvelle politique publique.

Les ZFE ont été instaurées par la loi d’orientation sur les mobilités (décembre 2019), ainsi que par la loi sur le climat et la résilience (août 2021). En plus de ces deux textes, un décret de décembre 2022 est venu ajouter des seuils de pollution plus contraignants que ceux des textes communautaires (qui devraient eux-mêmes être révisés à la baisse). Il prend comme valeurs guides les seuils fixés par l’Organisation mondiale de la Santé, soit 10 microgrammes par mètre-cube (mg/m3).

Contrainte par l’État, l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) a donc a mis en place les limites géographiques de la zone et élaboré le calendrier des restrictions pour les véhicules les plus polluants. Ainsi, depuis le 1er janvier 2024, les véhicules classés crit’Air 4 et 5 n’ont plus le droit de rouler dans l’EMS.

Sortir de la ZFE ?

L’objectif premier reste d’améliorer la qualité de l’air et de la mettre en conformité avec les normes européennes. Selon les mesures d’Atmo Grand Est, citées par France Bleu Alsace, c’est chose faite.

Strasbourg pourrait-elle alors « sortir » de la zone ZFE ? « Tout dépend du ministère, on ne peut pas sortir de la ZFE comme ça », explique Cyril Pallarès, directeur opérationnel à Atmo Grand Est. Il pointe tout d’abord les stations de mesure de la qualité de l’air :

« Une de nos stations est située à côté de la M35, au niveau des remparts. Elle a été homologuée par l’État en 2022. C’est uniquement en 2022 que ses mesures étaient en dessous de 40 mg/m3. Entre 2017 et 2022, elles étaient au-dessus. Donc tout dépend des mesures qui sont prises en compte par l’État : s’il inclut cette station depuis 2022 uniquement, Strasbourg est en dessous des seuils de l’Union européenne depuis trois ans. Atmo a envoyé ses données à l’État, qui en fera ce qu’il souhaite. »

L’enjeu est purement théorique : prouver à l’Union européenne (UE) que les émissions de NO2 sont inférieures au seuil communautaire, trois années sur les cinq dernières. Ainsi, la ZFE ne serait pas « suspendue », mais le territoire sortirait du « contentieux européen ». La France prouverait ainsi qu’elle a pris les mesures nécessaires pour respecter le droit de l’Union suite à sa condamnation de 2019.

« Il est nécessaire et pertinent de continuer à rester dans une trajectoire d’amélioration de la qualité de l’air, pour anticiper ces évolutions réglementaires européennes qui ne vont pas manquer d’arriver. »

Pia Imbs, présidente de l’EMS

Accompagner la transition

Mais la ZFE est désormais entérinée non seulement par l’UE, mais surtout par le droit français ainsi que par des délibérations de l’EMS. « Et ce ne sont pas quelques mesures de qualité de l’air qui peuvent, seules, annuler tous ces textes », précise Emmanuel Rivière, directeur de l’Agence du Climat.

Car si cette ZFE est une réponse à une condamnation, elle a été pensée par le législateur et les exécutifs nationaux et locaux comme un outil pour permettre la transition vers des mobilités douces et l’autopartage. En témoigne la création de l’Agence du climat, qui depuis 2022 a rencontré 500 entreprises et 11 000 particuliers pour les aider à changer de véhicule, ou à comprendre les coûts des différentes mobilités – voiture, autopartage, transports en commun…

« La ZFE, c’est surtout un dispositif d’aide qui vient accompagner, à Strasbourg par l’Agence du climat, toutes les personnes qui veulent ou qui doivent changer de véhicule. On leur parle de mobilités décarbonées ou douces, on regarde ensemble les stations de transport en commun les plus proches de chez elles… »

Emmanuel Rivière, directeur de l’Agence du climat

En témoigne un décret de 2022 qui vient imposer à toutes les communes de plus de 150 000 habitants de créer une ZFE, d’ici fin 2024, si la concentration de dioxyde d’azote est supérieure au seuil OMS – soit 10 mg/m3. « Et cette limite, on n’y est pas du tout, je pense qu’aucune commune de l’EMS n’y arrive », explique Emmanuel Rivière.

Toujours pas de contrôle

Interrogée lors d’une conférence de presse jeudi 8 février, Pia Imbs, présidente sans étiquette de l’EMS, rappelle que les moyens de contrôle automatiques de la ZFE ne sont toujours pas en place. Et ils n’apparaîtront pas avant 2026, explique Pia Imbs, en continuant de défendre le dispositif :

« Nous sommes dans une application souple de la ZFE qui n’est ni punitive ni répressive, puisqu’elle continue à offrir des aides, dans un contexte où les contrôles se font quand même plutôt rares. »

Malgré les bons résultats de la qualité de l’air, la mise en place de la ZFE suivra donc son cours comme le calendrier eurométropolitain le prévoit.

À l’Université de Strasbourg, une conférence de Milli Görüs introduite par une lecture coranique

À l’Université de Strasbourg, une conférence de Milli Görüs introduite par une lecture coranique
La conférence organisée par Milli Görüs a eu lieu dans l’amphithéâtre Ortscheidt le mercredi 31 janvier.

L’organisation religieuse Milli Görüs a tenu une conférence dans un amphithéâtre de l’Université de Strasbourg mercredi 31 janvier. Son introduction par une lecture de versets du Coran pendant une dizaine de minutes pose question au regard du respect de la laïcité.
« Qu’Allah châtie les hypocrites, hommes et femmes, et les associateurs et les associatrices, qui pensent du mal d’Allah. Qu’un mauvais sort tombe sur eux ! » Un jeune imam de la mosquée Eyyub Sultan lit la sourate Al-Fath (la victoire éclatante) ce mercredi 31 janvier. Il est 19 heures passés, nous ne sommes pas dans la salle de prière d’une mosquée mais dans l’enceinte du campus de l’Université de Strasbourg.

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De l’Alsace à la Meuse, 262 captages d’eau potable dégradés par les pesticides

De l’Alsace à la Meuse, 262 captages d’eau potable dégradés par les pesticides
Un captage d’eau potable dans le Kochersberg, entouré par les champs de maïs
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Manifestation contre l’invasion israélienne de Gaza samedi 10 février

Manifestation contre l’invasion israélienne de Gaza samedi 10 février
Manifestation en soutien à la Palestine le 16 décembre 2023 à Strasbourg

Le collectif Palestine 67 organise une manifestation en soutien aux Palestiniens et Palestiniennes samedi 10 février à Strasbourg, alors qu’Israël prépare son armée à entrer dans Rafah, une ville à la frontière avec l’Égypte.

Le collectif Palestine 67 appelle à manifester au départ de la place Kléber, samedi 10 février à 14h, en passant par la rue du 22-Novembre, Grand’Rue, rue de la Division-Leclerc, quai Saint-Nicolas, rue du Vieux-Marché-aux-Poissons et la rue des Grandes-Arcades pour une dispersion place Kléber. Ce rendez-vous, le seizième du genre, est donné par le collectif chaque samedi depuis le 28 octobre, date de la première manifestation autorisée après l’offensive de l’armée israélienne à Gaza, qui a suivi l’attaque du Hamas du 7 octobre.

Dialogue par communiqués interposés

Après avoir appelé à un cessez-le-feu, à « protéger le peuple palestinien », puis à dénoncer « un génocide à Gaza », le collectif rappelle cette fois la « légitimité à combattre la politique de l’État d’Israël » sans verser dans l’antisémitisme. Suite à l’agression dans la soirée du dimanche 28 janvier de trois étudiants juifs, l’Union des étudiants juifs avait indiqué dans un communiqué que « les discours de diabolisation d’Israël, même quand ils ne sont pas antisémites, engendrent de la violence antisémite ».

Le collectif Palestine 67 rappelle dans un communiqué qu’il « manifeste pacifiquement depuis quatre mois » et qu’il condamne « l’usage de la violence » et « l’antisémitisme qui, comme toutes les formes de racisme, ne vise qu’a diviser les peuples et les dresser les uns contre les autres ». Le collectif se déclare « antisioniste », c’est-à-dire contre « une idéologie politique » dont « les représentants, au pouvoir en Israël, incitent publiquement à commettre un génocide à l’encontre des Palestiniens ».

Malgré les efforts des communautés respectives, les tensions au Proche-Orient provoquent des ressacs à Strasbourg. Outre les trois étudiants juifs agressés alors qu’ils collaient des affiches appelant à la libération des otages du Hamas, la délégation régionale d’Axa a été aspergée de faux sang, pour protester contre les participations de la firme dans l’économie israélienne. Plus récemment, une conférence de Médecins sans frontières de retour de Gaza n’a pu être tenue dans une brasserie de Strasbourg, par crainte des débordements.

Le transporteur Antoni Voyages mis en cause par ses chauffeurs pour des véhicules dangereux

Le transporteur Antoni Voyages mis en cause par ses chauffeurs pour des véhicules dangereux
La société Antoni Voyages fait rouler 270 véhicules sur les routes du Bas-Rhin et de la Moselle. Certains seraient dangereux selon plusieurs chauffeurs de la compagnie.

La compagnie de transports Antoni Voyages est accusée d’avoir laissé rouler au moins cinq cars en mauvais état pendant plusieurs semaines en 2022 et 2023, malgré les alertes répétées des chauffeurs. La Région Grand Est est intervenue. Les lanceurs d’alerte, eux, sont poussés vers la sortie.
Des pneus lisses, des boîtes de vitesse qui se bloquent, des pare-chocs arrières à moitié détruits… Les témoignages se suivent et se ressemblent. Au total, ils sont sept – anciens ou actuels – chauffeurs de la compagnie Antoni Voyages . . .

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Face à la loi sur l’immigration, l’embarras palpable de la droite strasbourgeoise

Face à la loi sur l’immigration, l’embarras palpable de la droite strasbourgeoise

Au détour d’une motion, examinée durant le conseil municipal du 5 février, les élus strasbourgeois se sont livrés à un vif débat sur la loi immigration. Sans répondre sur le fond, les groupes de la majorité présidentielle et des Républicains opposent une défense timide et indirecte aux critiques de l’exécutif écologiste.
« Nous, élus municipaux de Strasbourg, ville façonnée par l’humanisme rhénan, par les combats pour les droits humains et par une longue tradition d’accueil, continuerons de nous battre . . .

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Stocamine : deux plaintes d’Alsace Nature classées sans suite par le parquet

Stocamine : deux plaintes d’Alsace Nature classées sans suite par le parquet

Alsace Nature a déposé une première plainte contre X en juin 2021 pour transmission d’informations inexactes sur la nature des déchets de Stocamine. L’association en a déposé une seconde contre des dirigeants de la décharge souterraine pour escroquerie en septembre 2023. Les deux plaintes ont été classées sans suite par le parquet de Strasbourg fin 2023.
Dans une enquête publiée en avril 2021, Rue89 Strasbourg pointait la probable présence de nombreux déchets irréguliers placés sous la nappe phréatique dans le centre d’enfouissement de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin). En s’appuyant sur nos révélations, Alsace Nature portait plainte contre X en juillet de la même année. L’association environnementaliste soulevait notamment le fait que « des informations inexactes sur l’origine, la nature, les caractéristiques et les quantités de déchets stockés » ont été fournies par l’entreprise gestionnaire Mines de Potasse d’Alsace (MDPA).
Début 2022, le parquet de Strasbourg avait mandaté la section de gendarmerie spécialisée dans les atteintes à l’environnement (Oclaesp) pour enquêter sur la présence de déchets irréguliers dans les galeries de Stocamine. Après un an et demi d’enquête, la plainte a finalement été classée sans suite pour « prescription », selon une notification laconique du parquet de Strasbourg envoyée le 27 octobre 2023 à Alsace Nature.

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Rassemblement pour la libération des otages du Hamas dimanche 11 février

Rassemblement pour la libération des otages du Hamas dimanche 11 février

Une quinzaine d’organisations appellent à se rassembler dimanche 11 février en mémoire des victimes de l’attaque du Hamas le 7 octobre et pour la libération des otages.

Les sections régionales du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), du Consistoire israélite, de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et d’une dizaine d’autres organisations appellent à manifester dimanche 11 février à Strasbourg « en mémoire des victimes du 7 octobre, dont 42 françaises », « pour la libération des otages [du Hamas], dont trois Français », et « contre l’antisémitisme ».

Le rendez-vous est fixé à 17h place de la République, « devant le monument commémoratif de l’attentat islamiste du marché de Noël de Strasbourg » (près du Palais du Rhin). Les organisateurs invitent les participants à prendre avec eux « un caillou, à déposer en hommage aux victimes, selon la tradition juive ».

Une marche partira à 17h30 par l’avenue de la Paix, jusqu’au parvis de la Grande synagogue. Des allocutions sont prévues à 18h pour dénoncer la « montée de l’antisémitisme ». Cet événement intervient alors que trois étudiants juifs affirment avoir été agressés dans la soirée du dimanche 28 janvier au sein du campus universitaire de l’Esplanade à Strasbourg.