Mercredi 28 février, la nouvelle est officielle : le pape a nommé Mgr Pascal Delannoy archevêque du diocèse de Strasbourg. Il succède donc à Luc Ravel après que ce dernier a démissionné en mai 2023.
Originaire du nord de la France, le nouvel archevêque du diocèse de Strasbourg, Mgr Pascal Delannoy, sera accueilli par une messe à la Cathédrale le 21 avril 2024. Nommé par décret présidentiel le 7 février 2024, il arrivera du diocèse de Saint-Denis, en Île-de-France, où il est évêque depuis 2009.
Le nouvel archevêque strasbourgeois est titulaire d’un diplôme d’expertise comptable et d’une maîtrise en sciences économiques. Président du Conseil de la solidarité et de la diaconie à la Conférence des évêques de France, il a été ordonné prêtre en juin 1989, à Lille.
Depuis janvier 2024, huit lits d’hospitalisation n’attendent qu’à ouvrir dans les locaux du centre de crise psychiatrique à l’hôpital civil. En cause : un poste de psychiatre en attente de financement.
Lundi 26 février, 17h30. Les députées Sandrine Rousseau et Sandra Regol (EE-LV) sortent d’une visite des services de psychiatrie de l’hôpital civil strasbourgeois. La démarche s’inscrit dans une mission d’information parlementaire initiée par l’élue écologiste du neuvième arrondissement de Paris. « J’ai été alertée par des professionnels du secteur sur la baisse du nombre de psychiatres et surtout de pédopsychiatres, explique Sandrine Rousseau, il y a des territoires où l’on assomme chimiquement, où l’on a régulièrement recourt à la contention… Ici il y a un tout autre modèle de gestion des urgences psychiatriques. »
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Plus de cinq ans après le 11 décembre 2018, le procès de l’attentat de Strasbourg va s’ouvrir jeudi 29 février, devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Pendant cinq semaines, quatre accusés et au moins une soixantaine de parties civiles seront entendues.
Mardi 11 décembre 2018, entre 19h48 et 19h58, Chérif Chekatt tuait cinq personnes et en blessait . . .
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La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian a présenté, mardi 27 février, une liste de cinq critères servant à sélectionner les exposants pour la prochaine édition du Marché de Noël : l’expérience, la qualité, la prise en compte des enjeux environnementaux, l’inclusion et la créativité.
Petite révolution dans l’attribution des chalets du Marché de Noël. Au cours d’une conférence de presse dédiée, mardi 27 février, Jeanne Barseghian, a évoqué les modalités de sélection des commerçants pour l’édition du Marché de Noël 2024.
Pour rendre le processus de sélection plus transparent, la maire de Strasbourg souhaite établir une liste de cinq critères : l’expérience (des exposants), la qualité des produits, la prise en compte des enjeux environnementaux, l’inclusion (tarifs solidaires, accessibilité…) et la créativité (le décor, l’ambiance du chalet…).
Ces cinq critères permettront à la municipalité de « jauger la qualité de l’offre », explique l’adjoint à la maire Guillaume Libsig, notamment en charge de la coordination du Marché de Noël. Les projets de stands recevront une note indicative basée sur ces critères. Certains critères seront plus importants que d’autres : l’expérience des exposants pourrait peser pour un tiers de la note. Ils seront donnés « à titre indicatif » pour l’année 2024, « applicables » pour 2025.
Avant d’être adoptée dans un arrêté spécifique, cette liste de cinq critères sera examinée lors du prochain conseil municipal, lundi 18 mars. La mise à jour du règlement intérieur de Strasbourg Capitale de Noël, qui date de 2010, sera également soumise au vote des élus.
Ouverture dès le 27 novembre
La notation des exposants incombera à une cellule de Noël, composée d’agents de la Ville de Strasbourg s’occupant spécifiquement du Marché de Noël. Après des échanges avec la cellule et avec la commission consultative du Marché de Noël, la municipalité aura le dernier mot.
Dans la foulée de l’annonce, Jeanne Barseghian en a profité pour annoncer la date d’ouverture du prochain Marché de Noël : le mercredi 27 novembre 2024. Exceptionnellement, la municipalité ne démarre donc pas le Marché un vendredi, mais en milieu de semaine. Le vendredi précédent, le 23 novembre, la Ville organisera les cérémonies entourant les 80 ans de la Libération de Strasbourg. La date de fin du Marché de Noël n’est pas encore décidée.
Interrogée également sur la fréquentation très forte du Marché de Noël 2023 – 3,3 millions de visiteurs – et les impératifs de sécurité, Jeanne Barseghian assure que l’exécutif « travaillera sur la régulation », notamment en lien avec la préfecture :
« À force d’avoir toujours plus de monde, il y a un effet de saturation. Je pense qu’on a atteint les limites en termes de capacité d’accueil sur cette période de quatre semaines l’année dernière, donc on va retravailler pour que ce soit plus plus fluide. »
La Compagnie des transports strasbourgeois va opérer plusieurs modifications sur les lignes C3, C9 et C6, à partir du lundi 11 mars.
Dans le secteur des Halles, de la Gare et de Montagne verte, la circulation des bus va être repensée à partir du lundi 11 mars. À cause d’un risque d’effondrement sur le quai Saint-Jean, les bus ne circulent déjà plus sur cette portion du quartier Gare depuis la fin novembre. Des trajets provisoires sont en place jusqu’au dimanche 10 mars.
La Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) clarifie la situation du réseau pour le printemps. Dès le lundi 11 mars, les lignes C3, C6 et C9 connaîtront de nouveaux tracés :
Ligne C3 (Hœnheim Gare – Les Halles) : En partant de l’arrêt Les Halles, le bus C3 suivra la rue de Sébastopol, jusqu’à l’arrêt Travail puis la place d’Haguenau. En revenant, il circulera sur la rue du Faubourg de Pierre.
Ligne C6 (Elmerforst – Pont Phario) : Interrompu entre Laiterie et République pendant un temps, le bus C6 reprendra désormais sa circulation plus tôt, à l’arrêt Les Halles. La liaison se fera normalement ensuite entre Les Halles et Pont Phario.
Ligne C9 (Vendenheim Gare / Hoenheim Gare – Les Halles ) : Le terminus de la ligne C9 a également été déplacé vers l’arrêt les Halles. En partant vers Vendenheim ou Hoenheim, le bus suivra le quai Kléber et s’arrêtera aux stations Faubourg de Saverne, Wilson, Wissembourg, avant de rejoindre la place d’Haguenau.
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La gendarmerie de l’environnement a enquêté sur la présence de déchets irréguliers dans les galeries de Stocamine. Malgré les premières auditions de témoins évoquant des éléments radioactifs, le parquet de Strasbourg a décidé de classer l’affaire pour prescription en octobre 2023.
Dans des enquêtes publiées en 2021, Rue89 Strasbourg et le journal allemand Badische Zeitung ont dévoil . . .
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L’Université de Strasbourg a mis en place une exposition itinérante dédiée aux étudiants ukrainiens morts durant la guerre. Elle se tient jusqu’au 1er mars, à la bibliothèque du Pôle de gestion et d’économie.
« Diplômes non remis ». En trois mots, le sous-titre de l’exposition résume de façon laconique des milliers de drames. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février 2022, la scolarité des étudiants du pays a été brutalement interrompue. Dans les mois qui suivent, plusieurs d’entre eux mourront en combat ou durant les bombardements russes.
Pour leur rendre hommage, l’exposition « Unissued diplomas » (« diplômes non remis »), partage les visages et les vies de 40 étudiants ukrainiens morts durant le conflit. Pour chacun, une photo et un texte relatant leurs parcours et leurs aspirations. Elle se tiendra à l’entrée de la bibliothèque du Pôle européen de gestion et d’économie (PEGE), jusqu’au 1er mars.
Une initiative internationale
Conçue par un collectif international d’étudiants ukrainiens se nommant également « Unissued diplomas », l’exposition strasbourgeoise est donc une variante locale d’un même dispositif, déjà organisé dans plusieurs villes à travers le monde, comme Los Angeles, Tokyo ou Hanovre.
À Strasbourg, c’est un étudiant ukrainien de la faculté des sciences économiques, Oleksandr Polishchuk, qui a sollicité le service des bibliothèques du campus pour mettre en place l’hommage.
En réponse au très conventionnel Salon de l’agriculture, la Confédération paysanne présente les fermes alternatives de ses adhérents. Dimanche à Wildersbach, des paysans de montagne ont rappelé leurs valeurs, mais aussi leurs craintes.
« Pour la visite de la ferme, c’est par ici ! » Per-Loup Botter entraîne à sa suite une dizaine d’adultes et autant d’enfants vers la porte d’un grand hangar. Le paysan donne un dernier conseil avant de faire rentrer le public dans la stabulation : « Attention, il ne faut pas courir . . .
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L’extension du tramway vers Schiltigheim et Bischheim provoque un intense débat public. Voici un résumé synthétique du projet et de son calendrier, peu susceptible d’évoluer malgré les déclarations.
L’extension du tramway vers le nord de l’agglomération (ou « tram nord ») est un projet d’aménagement qui consiste à relier l’ouest de Schiltigheim et Bischheim au réseau strasbourgeois. Cette extension fait partie du programme des municipalités écologistes élues en 2020, menées par Jeanne Barseghian à Strasbourg et Danielle Dambach à Schiltigheim.
Les études préalables ont été ordonnées en conseil de l’Eurométropole le 18 décembre 2020. Entre juin et septembre 2021, une première concertation publique a eu lieu sur le choix des tracés.
À l’issue, l’Eurométropole a choisi les tracés N1 à Schiltigheim (par l’avenue du Général-de-Gaulle) et C1 à Strasbourg (par l’avenue des Vosges) (voir notre article). À Strasbourg, le passage par les quais Kléber et Finkmatt avait recueilli plus de suffrages. La délibération cadre fixant ces tracés a été adoptée le 17 décembre 2021 en conseil de l’Eurométropole.
Quel est le projet ?
Le projet d'extension du tram vers le nord de l'agglomération comprend :
1,8 kilomètre de nouveaux rails de tramway à Strasbourg, une nouvelle station en surface Gare de Strasbourg, puis un passage par le boulevard Wilson, la rue de Wissembourg, la place de Haguenau et l'avenue des Vosges, pour rejoindre les rails existants vers le Wacken,
3 kilomètres de nouveaux rails de tramway depuis la place de Haguenau, passage par la route de Bischwiller, la rue Hélène Schweitzer, l'avenue du Général-de-Gaulle puis la route de Brumath. Un tracé émaillé de cinq stations,
la transformation de la place de Haguenau en parc,
la piétonisation de la route de Bischwiller à Schiltigheim,
la construction de deux nouvelles bretelles pour sortir de la M35 vers l'avenue de la Deuxième-Division-Blindée, et pour la rejoindre en direction du sud au niveau de l’échangeur de Hœnheim,
la réalisation d’un parking public de proximité sur la rue Jacques Kablé.
Les coûts
Le coût de construction de cette extension, infrastructure et aménagements compris, devrait avoisiner les 300 millions d'euros. Un décompte publié en décembre 2023 fait état de 268 millions (voir ci-dessous). Une précédente estimation à 140 millions d'euros avait été communiquée, mais avant que les aménagements de la route de Bischwiller et du parc de Haguenau ne soient décidés.
Rapportée au kilomètre (environ 60 M€/km), il s'agit de l'extension la plus chère de toute l'histoire du tramway strasbourgeois. Le précédent record avait été établi par l'extension vers Kehl (2,7 km) en 2017, qui avait coûté 110 M€.
Les étapes
Du 1er juin au 30 septembre 2021 : Première concertation, choix des tracés parmi trois options à Strasbourg et trois à Schiltigheim.
17 décembre 2021 : Délibération de l'Eurométropole, actant le tracé choisi.
Du 29 mars au 6 juillet 2023 : Deuxième concertation, validation de "l'avant-projet".
20 décembre 2023 : Délibération de l'Eurométropole adoptant l'avant-projet, demandant la mise en œuvre des enquêtes publiques.
Du 2 au 19 janvier 2024, concertation pour la mise en conformité du Plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi). L’aménagement de la route de Bischwiller à Schiltigheim, celui de la place de Haguenau et de l’avenue des Vosges à Strasbourg devant profondément modifier la circulation dans l'agglomération, il est nécessaire de modifier ce PLUi.
Du 9 septembre au 18 octobre 2024 : enquête publique à Strasbourg, Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim. Les habitants pourront participer à trois réunions organisées par la commission d'enquête publique, et envoyer leurs remarques à cette même commission, composée de plusieurs commissaires enquêteurs. Tout le monde peut participer à l'enquête publique à partir du site dédié.
Automne 2024 : rapport de la commission d'enquête publique, avec une synthèse des éléments fournis par la collectivité et les habitants. Un avis est rendu, qui peut être favorable, favorable avec réserves, ou défavorable. Cet avis n'est que consultatif mais d'éventuelles conclusions défavorables peuvent servir d'appui pour un éventuel recours devant le tribunal administratif.
Novembre 2024 : déclaration d'utilité publique. Cette étape permet de lancer les expropriations et les travaux.
2025 : début des travaux, en fonction des recours éventuels devant le tribunal administratif.
2027 : mise en service des nouvelles infrastructures.
Les contre-projets des oppositions
Plusieurs élus et collectifs ont proposé des tracés alternatifs, bien que le débat sur le tracé soit clos depuis 2021.
En novembre 2023, des élus de droite à la Collectivité d'Alsace et au conseil municipal de Strasbourg, dont Pierre Jakubowicz (Horizons), ont proposé un tracé alternatif, par les quais Kléber et Finkmatt puis le boulevard de Sébastopol. L'objectif de cette proposition est de garder la circulation automobile sur l'avenue des Vosges, un marqueur politique, mais en réduisant le nombre de places de parking pour qu'elle soit plus arborée.
En août 2021, l'association d'habitants de Schiltigheim, Col'Schick, a proposé un tracé alternatif. Ce tracé passerait par la route de Bischwiller puis obliquerait devant la mairie par la rue Saint-Charles et Heineken, avant de rejoindre l'avenue du Général-de-Gaulle. Pour cette association, ce tracé serait plus rapide et éviterait des engorgements de circulation.
En février 2024, c'est au tour de l'ancienne maire Catherine Trautmann de présenter son tracé. À Strasbourg par les quais, puis par le boulevard de Sébastopol devant les Halles. À Schiltigheim, ce tracé passerait par la route de Bischwiller puis à travers Heineken, après le départ de l'usine. Selon Catherine Trautmann, ce tracé aurait une meilleure zone de pertinence, tout en étant aussi rapide que le tracé actuel.
Les recours
Trois conseillers d'opposition de Schiltigheim, Hélène Hollederer, Françoise Klein et Nouredine Said l’Hadj, ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg contre la délibération du conseil municipal du 5 décembre. Cette délibération a donné un avis favorable au projet de tram nord. Pour ces conseillers, l'Eurométropole n'a pas suffisamment détaillé son budget, ni ses effets sur les reports de circulation. En outre, ils accusent la collectivité de ne pas avoir respecté le calendrier des concertations.
Deux associations du collectif "Un autre tram nord est possible" ont déposé un recours contre la délibération - cadre du tram nord, votée par le conseil de l'Eurométropole du 20 décembre, faisant valoir une "insincérité du budget présenté", un "manque de débat et de concertation" et une contestation de la maîtrise d’œuvre par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS).
L'exécutif de Schiltigheim est exaspéré par le débat public sur l'extension nord du tram, qu'il estime "instrumentalisé pour des enjeux politiciens strasbourgeois". Danielle Dambach, la maire écologiste, et Nathalie Jampoc-Bertrand, l'adjointe socialiste, rappellent les enjeux et leurs arguments en faveur du projet.
Après des réunions publiques d'opposants, la création d'un collectif des associations contre et des expressions d'élus fustigeant l'extension du tramway vers le nord de l'agglomération, Danielle Dambach, maire (EE-LV) de Schiltigheim, et Nathalie Jampoc-Bertrand, adjointe (PS) à la politique de la ville, veulent rappeler les enjeux de ce projet pour la deuxième ville de l'Eurométropole. Rue89 Strasbourg : L'extension du tramway vers Schiltigheim est un projet stratégique de l'Eurométropole mais encore plus pour Schiltigheim. Avez-vous peur qu'elle ne se réalise pas ?
Danielle Dambach : Ce tram nord, il est parti de Schiltigheim ! C'est une demande de la Ville depuis 2013 ! Puis le projet a été avorté en 2014 et dix ans ont été perdus... Lorsque nous avons été élues en 2018, puis réélues en 2020, c'était avec cette promesse d'un tram reliant Strasbourg au centre de Schiltigheim. On ne peut pas nous traiter de cachotières... Nous sommes assez bien placées pour exprimer les besoins des Schillikois, une ville mal desservie par les transports en commun et en forte croissance, donc je trouve assez malvenues les manœuvres en provenance d'élus de Strasbourg et les critiques sur le tracé par des gens qui ne connaissent pas et n'habitent pas à Schiltigheim.
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Samedi 24 février, le collectif Palestine 67 organise une 18e marche de soutien au peuple palestinien à Strasbourg. Elle partira à 14 heures de la place Dauphine.
140 jours précisément après le début du conflit Israël – Hamas, le collectif Palestine 67 organise une 18e marche de soutien au peuple palestinien. Elle partira depuis la place Dauphine à Strasbourg, devant le centre commercial Rivetoile dans le quartier de la Bourse.
La manifestation passera ensuite à côté de la place de la Bourse, route de Vienne, par la rue de la Première-Armée puis la rue des Bouchers. Elle se dirigera enfin vers la place Kléber.
« Trois d’entre eux ont répondu », indique Hervé Gourvitch, porte-parole du collectif. Sandra Regol (EE-LV), Emmanuel Fernandes (LFI) et Bruno Studer (Renaissance) ont rencontré les porte-paroles de Palestine 67.
Les militants ont deux objectifs :
« Nous leur avons demandé ce qu’ils pensent de l’attitude de la France après la décision de la Cour de justice internationale. Et aussi pourquoi l’État a cessé de financer l’UNRWA (organe de l’ONU en charge de l’aide aux réfugiés palestiniens, dont des employés sont accusés par Israël d’avoir participé à l’attaque du Hamas du 7 octobre, NDLR). »
Le collectif fera un retour au public sur les échanges aves les parlementaires le 27 février. Si le collectif entend bien militer auprès des parlementaires, il se félicite également du succès et de la multiplication des événements autour du sujet de Gaza et de la Cisjordanie à Strasbourg :
« Il y avait 400 personnes pour écouter Salah Hamouri (militant franco-palestinien incarcéré plusieurs fois en Israël, NDLR) parler dans la salle de la bourse. Lorsque des personnes de Médecins sans frontière sont venus parler de sa mission à Gaza, la salle était pleine. Le sujet intéresse les gens, c’est positif. »
Depuis le début de l'année 2024, Lidl a mis fin aux collectes de fruits et légumes dans ses supermarchés. La direction met en avant une décision prise d'un commun accord avec l'association des Restos du cœur. Sur le terrain, les bénévoles se voient contraints de donner des paniers réduits en produits frais. "Quand on n'a plus de légumes frais, on les remplace par une boite de conserve." Patrick (le prénom a été modifié) raconte les dernières distributions de paniers alimentaires dans une antenne des Restos du cœur en Alsace. Bénévole depuis près d'une décennie, il déplore la fin des "ramassages" dans le supermarché Lidl du coin. Une source d'approvisionnement qui disparaît, c'est un problème supplémentaire qui s'ajoute aux difficultés financières de la structure créée par Coluche. En septembre 2023, les Restos du cœur appelaient à l'aide, faisant face à un nombre de bénéficiaires en hausse et des dons qui n'augmentent pas.
Selon une note interne, que Rue89 Strasbourg a pu consulter, l'entreprise Lidl a décidé "d'arrêter les collectes des denrées alimentaires dans [ses] supermarchés pour les centraliser au sein de [ses] plateformes logistiques". La chaîne de supermarchés met en avant les objectifs de "mieux contrôler les produits donnés aux associations et d'être en mesure d'alerter nos partenaires en cas de retrait / rappel des produits".
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Le producteur de volailles LDC a signalé à la justice une campagne de l’association de défense de droits des animaux L214 sur ses produits. Jeudi 22 février, le vice-président du tribunal judiciaire de Strasbourg a donné raison au groupe agroalimentaire.
L’association L214 Éthique et Animaux dénonce une « procédure bâillon ». Mardi 20 février, le plus gros producteur de volaille en France LDC (Le Gaulois, Marie et Les Fermes Loué) a demandé au tribunal de Strasbourg de faire cesser une « campagne de contre-publicité » initiée par l’association le 15 novembre 2023 dans toute la France. Une procédure d’urgence, appelée référé d’heure à heure, a eu lieu au tribunal judiciaire de Strasbourg, étant donné que L214 a son siège dans le quartier de Hautepierre.
Jeudi 22 février, le vice-président du tribunal judicaire de Strasbourg a donné raison à l’entreprise agroalimentaire. Dans son ordonnance, il a estimé que « le contenu des stickers outrepasse la liberté d’expression de L214 et dénigre les produits Le Gaulois », comme le rapporte l’association dans un communiqué. L’expression qualifiant les poulets de « manipulés génétiquement » est au cœur de cette décision du tribunal. L’association L214 va faire appel de la décision et cesser, en attendant, la diffusion de sa campagne.
Des stickers sur des barquettes de poulet
À l’origine de la procédure, des tracts et des autocollants que l’association L214 a déposés sur les barquettes de poulet Le Gaulois dans une trentaine de magasins en France. Les visuels mettent en scène un poulet mort. L’association entendait ainsi « contrebalancer les publicités et les discours marketing de LDC à l’égard du grand public et des consommateurs » et « faire connaître l’absence d’engagement du groupe contre les pires pratiques d’élevage des animaux ».
L’association L214 dénonce aussi le choix des souches de poulets de chair élevés pour les marques du groupe LDC. Ces espèces de volailles sont sélectionnées par Le Gaulois pour que les animaux soient envoyés à l’abattoir le plus rapidement possible. Selon Reporterre, en 44 jours, le poussin passerait de 50 grammes à plus de trois kilos. Une croissance anormalement rapide qui fragilise les os de l’animal et empêche parfois le poulet de tenir debout, selon les recherches de l’association.
L214 continuera de dénoncer les souches à croissance rapide
« L’association cesse uniquement la campagne sticker mais continue la dénonciation des pratiques et l’utilisation de souches à croissance rapide pour dénoncer la sélection génétique dans un unique impératif de rentabilité économique au préjudice des animaux », écrit Me Caroline Laty, l’avocate de L214, après avoir reçu la décision.
Sur son site web, le groupe LDC se décrit comme une « entreprise familiale » comptant plus de 23 000 « collaborateurs », 8 300 éleveurs partenaires (dont 6 800 en France) et réalisant un chiffre d’affaire de 5,8 milliards d’euros en 2022-2023.
Trouble manifestement illicite contre critique légitime
Devant le juge, le groupe agro-alimentaire a argué que la campagne de L214 constitue un « trouble manifestement illicite » dépassant le droit de critique autorisé et constituant un dénigrement. Il a aussi dénoncé l’utilisation du terme de « manipulation génétique » utilisé sur les autocollants. Un argument retenu par le juge pour demander la cessation de la campagne :
« La manipulation génétique et la sélection génétique sont deux modes de modification génétique, ces termes ne sont pas interchangeables en ce que le premier évoque un changement de composition des gènes, de façon artificielle, voire frauduleux si l’on utilise dans un sens commercial, et le second de manière plus naturelle, en isolant les caractères qu’on souhaite faire ressortir. Les termes de “manipulation génétique” sont donc faux et outranciers et l’utilisation de ces termes en reprenant le code couleur et le logo de la marque, le tout entouré de sang qui coule, excède la liberté d’expression de l’Association L 214 qui, en voulant choquer les clients de la marque Le Gaulois, cherche à jeter publiquement le discrédit sur les produits de cette marque, à la dénigrer, et caractérisent un trouble manifestement illicite. »
Ordonnance du 22 février 2024
LDC a enfin considéré que la campagne n’avait pas de base factuelle, qu’elle était « démesurée » et a demandé la suppression de quatre pages web dédiées à la campagne d’étiquetage sur le site web de L214. Dans son ordonnance, le juge a condamné L214 à verser 5 000 euros à LDC au titre des frais de procédure. L’association doit retirer dès à présent « tout support de communication physique ou numérique à la campagne de contre-publicité ou de stickage contre les produits de la marque Le Gaulois ». Pour chaque jour où ces éléments resteraient accessible au public, L214 devra payer une amende de 2 000 euros.
L214 juge sa campagne proportionnée
« En gros, ils ont plaidé que la campagne détournaient injustement les consommateurs de leurs produits », synthétise Me Caroline Laty. Elle précise les limites légales des campagnes :
« Selon la loi, il est autorisé de communiquer sur des sujets d’intérêt général. Même si la critique est désagréable, tant que l’information a une base factuelle suffisante, L214 est dans son droit. LDC fait des campagnes de publicité dans le but de vendre ses produits. L’association fait une contre-campagne pour informer les clients des conditions d’élevage. C’est une critique légitime. »
La campagne a été partagée sur les réseaux sociaux de L214 et invite les volontaires à commander des packs de dix stickers pour les coller sur les produits Le Gaulois dans les supermarchés de leur choix. « En informant le consommateur sur les méthodes de production, L214 agit dans le cadre de ses fonctions et de son objet social », précise Caroline Laty.
Pour l’avocate, la campagne menée par L214 est proportionnée et factuellement fondée. « Toutes les informations sur lesquelles nous nous appuyons sont accessibles, fiables et transparentes », insiste l’avocate. Ce n’est pourtant pas l’interprétation retenue par le vice-président du tribunal judiciaire de Strasbourg, qui précise :
« Le juge des référés n’est pas compétent pour ordonner, de manière générale et impersonnelle, l’interdiction de toute opération de contre-publicité, stickage ou tractage sur les sites de distribution et vente au détail des produits de marque Le Gaulois. »
Des collages à Strasbourg
À Strasbourg, l’antenne locale de L214 a collé 600 stickers samedi 17 février 2024 dans 17 magasins du centre ville. « Nous avons visé les produits de volaille Le Gaulois, que ce soit du poulet ou de la dinde », explique Léa Bollecker, référente de l’antenne strasbourgeoise de L214 depuis 2021 et gérante des réseaux sociaux de L214 au niveau national.
« C’est une opération discrète, le but n’est pas d’avoir des réactions immédiates mais d’informer les consommateurs et les magasins sur le plus long terme », précise-t-elle. Elle compte entre 30 et 50 bénévoles actifs à Strasbourg, même si « chaque action rassemble entre 15 et 20 personnes ».
La procédure judiciaire inquiète la militante :
« Je suis déçue. Nous ne faisons qu’informer les consommateurs. Notre mission est importante et nous voulons la continuer. Ça vient soulever la question de notre liberté d’expression en tant qu’association. »
Léa Bollecker insiste : « Ces stickers n’endommagent pas les barquettes de viande, ils ne collent pas vraiment, ce n’est pas notre objectif de dégrader les produits. »
Beaucoup de victoires judiciaires pour L214
En mars 2023, la référente de l’antenne locale a été jugée par le tribunal correctionnel pour une inscription à la craie devant un magasin Monoprix, qualifiant Le Gaulois de menteurs. « J’ai été relaxée », explique Léa Bollecker. Notamment, selon son avocate, car l’inscription à la craie était effaçable et ne constituait donc pas un préjudice.
L’avocate de l’association, Caroline Latry, estime à 75% les victoires judiciaires de L214. « Nous sommes régulièrement attaqués, pour nos vidéos dans les élevages par exemple », précise-t-elle. Dans certains cas, L214 doit retirer ses vidéos :
« Nous avons été attaqués après avoir détournée le logo de MSR, un concurrent de Sodexo, en y ajoutant quelques taches de sang et une poule en cage. Car le groupe n’était pas engagé sur une production éthique des œufs. Le juge nous a donné raison, il a considéré que notre méthode n’excédait pas les limites de la liberté d’expression. »
Une autre procédure en référé d’heure à heure a été gagnée par l’association et initiée par le producteur de foie gras Soulard. « Récemment, aucun autre jugement ne nous a dit que nous allions trop loin dans nos actions », explique Caroline Latry :
« Les décisions de justice sont souvent bien motivées par les juges et viennent assoir le rôle de l’association car nous sommes vus comme sérieux et rigoureux. En gros, nous menons des campagnes uniquement lorsque nous sommes sûrs de nos informations. »
Dans un communiqué transmis par leur avocat, les groupes LDC et Le Gaulois se « félicitent que la vérité soit rétablie par la justice ». La direction du groupe LDC précise regretter « l’acharnement contre l’élevage et les éleveurs français », notamment « dans le contexte de crise agricole que nous traversons ».
Trois associations d’habitants ont créé le collectif « Un autre tram nord est possible ». Ils veulent structurer leur opposition au tracé prévu par la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg pour l’extension du tramway vers Schiltigheim et Bischheim.
Après un collectif « Cap tram nord » présenté mercredi, c’est au tour des associations opposantes au tracé prévu pour l’extension du tramway vers le nord de l’agglomération de créer le leur, appelé « Un autre tram nord est possible ».
Ce collectif est pour l’instant constitué de Col’Schick (une association d’habitants de Schilitigheim), La Neustadt apaisée (une association créée contre le passage du tramway avenue des Vosges) et Arecso (une association du Quartier des XV). Mais, assure Louisa Krause, présidente de Col’Schick, « nous sommes aussi légitimes que l’autre collectif ! »
Fondamentalement, ces trois associations s’opposent au tracé prévu pour l’extension nord du tram par l’avenue des Vosges. « C’est un axe structurant de l’agglomération, il était prévu de le garder comme tel dans le Plan local d’urbanisme (PLU), rappelle Rolande Placidi, présidente d’Arexo et par ailleurs avocate. On demande que le tram respecte le droit, et qu’on ne change pas le plan local d’urbanisme (ou PLU, NDLR) pour qu’il convienne au tracé d’un tramway qui n’était pas prévu ».
Garder les voitures avenue des Vosges
Même volonté de garder les flux de voitures sur l’avenue des Vosges pour Arieh Adida, président de La Neustadt apaisée. « Un tram, c’est un moyen de transport en commun, dit-il. Pas un aménagement urbain pour supprimer les voitures en ville, pas une opportunité pour créer un parc. »
Quant à l’association Col’Schick, elle s’oppose au passage du tram par l’avenue du Général-de-Gaulle à Schiltigheim et à la piétonnisation de la rue de Bischwiller. L’association aimerait que le futur tramway emprunte plutôt la rue de Bischwiller, puis la rue Saint-Charles, avant de passer devant la friche Heineken (voir notre compte-rendu d’une réunion publique organisée par Col’Schick).
Première action de ce collectif : une requête devant le tribunal administratif, pour obtenir l’annulation de la délibération du 20 décembre du conseil de l’Eurométropole. Cette délibération-cadre a fixé les grands principes de ce projet d’extension. Le collectif a déposé un recours faisant valoir une « insincérité du budget présenté », un « manque de débat et de concertation » et une contestation de la maîtrise d’œuvre par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS).
La concertation publique sur l’extension nord du tramway est prévue du 1er juin au 15 juillet, une « bataille intense que nous allons mener », assure Louisa Krause, et ce même si cette concertation n’aura pas comme objet le tracé.
Manque de voies cyclables, trottoirs étroits, voitures lancées à pleine vitesse… Des habitants du Neuhof dénoncent l’insuffisance des aménagements pour sécuriser et rendre agréable la route d’Altenheim, qui concentre la majorité des commerces et des services du quartier.
Sur un trottoir étriqué de la route d’Altenheim, un couple et leurs trois enfants se pressent vers l’arrêt de bus Dalis. Une fourgonnette de chantier les frôle avant qu’ils ne montent dans le car. La petite famille paraît accoutumée à ce type d’événement. Un peu plus loin dans la même rue – l’axe principal du quartier du Neuhof – Sylvia récupère une commande devant chez elle. Elle assure ne plus oser laisser jouer ses petits-enfants aux abords de sa maison :
« Le week-end, quand il fait chaud, c’est là que c’est le pire. Il y en a qui roulent vraiment très vite et on a beaucoup d’histoires d’accidents. C’est dommage parce que ça pourrait être agréable ici. Je ne sais pas ce que devrait faire la Ville, peut-être mettre plus de dos d’ânes. »
Au Neuhof, la dangerosité de l’axe central est une évidence. En avril 2023, à 400 mètres de chez Sylvia, une fillette a été fauchée par une camionnette et gravement blessée à la jambe alors qu’elle traversait la route avec sa mère. Dans la rue, beaucoup racontent spontanément l’histoire de cette voiture qui, en 2009, allait tellement vite qu’elle a percuté le premier étage d’un immeuble.
Jean-Paul, gérant de l’épicerie Barthel, semble fatigué par cette intense circulation. Pendant qu’il discute avec des passants, un bus fait claquer une plaque d’égout devant sa boutique. « J’entends ça toute la journée, j’ai demandé à la municipalité s’ils peuvent améliorer quelque chose mais pour l’instant rien ne se passe », souffle-t-il. Il désigne une maison voisine dont le muret est entièrement déchaussé : « Ça, c’était la nuit dernière, une voiture est rentrée dedans. »
« Je suis stressée à chaque fois que je me promène »
Mais le commerçant peine à trouver des solutions concrètes, à part baisser la vitesse de circulation. À la caisse de la boulangerie La Pétrie, Mélina relate que ses clients lui confient avoir peur quand ils marchent dans la rue : « Parfois, ça fait vraiment autoroute », conclut elle, laconique, en encaissant la baguette et le bretzel d’un client.
Hélène est arrivée au Neuhof en 2020. Ancienne habitante de Rennes, elle a été choquée de découvrir un cadre de vie si hostile :
« Je me rends compte que je suis stressée à chaque fois que je me promène pour faire mes courses. Il faut toujours rester aux aguets, on a l’impression que les voitures passent tout près. »
Ancienne architecte urbaniste, elle participe aux ateliers de quartier du Neuhof, le dispositif de démocratie participative de la municipalité écologiste qui vise notamment à inclure les habitants dans les réflexions sur les aménagements publics.
Hélène y milite pour changer la route d’Altenheim :
« Comme les autres, les résidents du Neuhof ont le droit d’avoir une rue principale agréable. On ne peut pas accepter, parce qu’il s’agit d’un quartier populaire, que l’environnement soit dégradé. C’est aussi une question de santé publique : la qualité de l’air est moins bonne, à cause de l’intense circulation sur la route. Des camions passent ici pour aller vers le Port du Rhin. »
Contactée par Rue89 Strasbourg, Charlotte Sitz, ingénieure à Atmo Grand Est, est formelle. Route d’Altenheim, la pollution rejetée par les voitures est supérieure à la valeur guide de 10 microgrammes de dioxyde d’azote par mètre cube (μg/m3) fixée par l’Organisation mondiale de la santé :
« Sur cet axe, la route du Polygone à Neudorf est la plus polluée selon les moyennes de l’année 2022, avec des pics à 30 μg/m3. Avenue du Neuhof et route d’Altenheim, on est plutôt à 20 ou 25 μg/m3, comme dans la plupart des rues passantes de la ville. »
Limiter la vitesse des voitures
Le sud du Neuhof, appelé Stockfeld, a des allures de village, avec de petites maisons anciennes dont certaines ont gardé leurs loyers modérés. Mais les infrastructures pour les mobilités semblent figées dans le temps. Elles contrastent avec d’autres quartiers de Strasbourg, où les piétons ont une place. Ici, la route est entourée de trottoirs, souvent très étroits et difficilement praticables.
Le quartier du Neuhof compte environ 25 000 habitants au total.Photo : TV / Rue89 Strasbourg
De nombreux cyclistes se succèdent sur une voie qu’ils doivent partager avec les camions, les bus et les voitures. Un jeune homme sur son vélo se fait doubler par un automobiliste qui profite d’un laps de temps où la file à contresens est libre.
L’ambiance détonne avec la route du Polygone à Neudorf, dans la continuité de la route d’Altenheim en direction du centre-ville. Le même jour dans ce quartier, de nombreuses personnes divaguent sur de larges espaces pavés dédiés aux piétons, à côté d’une piste cyclable séparée de la route.
Bien que l’axe routier soit le même, le cadre de vie change fortement entre le Neuhof (à gauche) et Neudorf (à droite).
Jean-Luc a emménagé au Neuhof en 1996. Lui aussi s’investit dans les ateliers de quartier. Il présente des revendications partagées « par la plupart des dix personnes investies » dans le programme de démocratie participative pour « apaiser » la route d’Altenheim :
« L’idée serait de limiter la vitesse à 30 km/h, d’installer des ralentisseurs et des radars. Sur le modèle de ce qui se fait en Allemagne, on pourrait repenser les abords des commerces et des écoles en installant des dalles, qui ont un impact psychologique sur les conducteurs pour qu’ils aillent moins vite. »
Des carrefours mieux pensés pour les piétons
Hélène propose également de retravailler le carrefour avec la rue Pierre-Bouguer, en rendant le tournant plus étroit pour les voitures afin de rapprocher le passage piéton, qui est caché pour les automobilistes arrivant du sud.
Idem pour l’intersection de la rue Welsch, à côté de l’école primaire Alice Mosnier :
« Cela permettrait de sécuriser ces traversées, notamment pour les jeunes, tout en rendant leur chemin plus droit et plus logique. Aujourd’hui, le passage clouté est un peu décalé et impose de contourner le carrefour. Les piétons sont relégués au second plan. »
Hélène expose que les automobilistes venant de la route d’Altenheim ont peu de visibilité sur le passage piéton de la rue Pierre Bouguer (à droite), et que ce carrefour devrait être repensé pour les personnes à pied.Photo : TV / Rue89 Strasbourg
D’autres habitants ne s’étonnent plus des soucis d’agencement du quartier, comme s’ils avaient intégré que le Neuhof ne pouvait pas bénéficier d’un axe principal accueillant. Brahim (prénom modifié), assis dans son snack avec quelques amis, pointe que la rue a été construite trop étroite dès le départ. « Maintenant, ce n’est plus possible d’élargir les trottoirs et de mettre une bande cyclable, il faudrait pousser les bâtiments », constate-t-il.
« C’est un grand axe », lance Kevin en haussant les épaules. Le jeune homme n’identifie pas de problème particulier, mis à part les accidents : « Peut-être qu’il faudrait modifier certains endroits, mais je ne m’y connais pas. »
Kevin est habitué à la route d’Altenheim.Photo : TV / Rue89 Strasbourg
En fin d’après-midi, la circulation s’intensifie sur la route d’Altenheim. Des collégiens marchent en groupe après les cours. Sur les 3,4 kilomètres de la route centrale qui séparent la piscine de la Kibitzenau de l’extrémité sud du quartier, des habitants regagnent leurs domiciles. Au niveau de l’avenue du Neuhof, des pistes cyclables rendent plus facile le passage des vélos en comparaison de la route d’Altenheim, sur le même axe.
Des pistes cyclables ont été aménagées avenue du Neuhof, au nord de l’axe principal du quartier.Photo : TV / Rue89 Strasbourg
Des améliorations à la marge ?
Mais la zone reste agressive pour les piétons. Coincée sur un petit trottoir entre les rails du tram et la voie cyclable, Halima se décale brusquement au passage d’un vélo. Accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) à l’école élémentaire Reuss, elle rentre chez elle après sa journée de travail. « L’avantage, c’est qu’on a quand même tout ce qu’il faut ici, les pharmacies, les supermarchés… Mais c’est sûr qu’il y a plein de choses qu’on pourrait améliorer, c’est un quartier sensible », tempère-t-elle :
« Pour emmener les enfants dehors, on change de quartier en général, on va à la Citadelle ou à l’Orangerie parce qu’il n’y a quasiment rien ici, à part le parc Schulmeister (à la Meinau, NDLR), mais c’est tout petit. »
Halima emprunte quotidiennement une voie piétonne coincée entre les rails du tram et la piste dédiée aux vélos.Photo : TV / Rue89 Strasbourg
Jean-Luc, l’habitant fidèle des ateliers de quartier, explique qu’ils ont établi avec les services de la Ville un plan pour une piste cyclable serpentant autour de la route d’Altenheim, en joignant la rue Parallèle et la rue Pierre-Bouguer. « On verra si cela se fait, ça serait un début », sourit le retraité.
Mais les travaux nécessaires seraient titanesques pour créer un cadre sécurisé pour les piétons et les cyclistes, en réduisant la place de la voiture dans tout le Neuhof. À défaut de changer radicalement le paysage, des bricolages autour de cet axe de circulation, hérité d’un autre temps, pourraient au moins améliorer la situation.