Quatorze agents de la collectivité ont écrit un courrier à la maire de Strasbourg et à la présidente de l’Eurométropole en novembre 2023. Ils témoignent de faits de harcèlement moral et d’un service sous pression permanente. Une enquête administrative est en cours, elle a été confiée à un cabinet d’avocats. « On voudrait juste que l’administration trouve une solution et qu’elle reconnaisse ses erreurs. » C’est l’une des rares paroles qui a été livrée au cours de cette enquête sur la direction de la communication de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). Cet agent fait partie des quatorze personnes qui ont signé un courrier envoyé à Jeanne Barseghian et à Pia Imbs, fin novembre 2023.
Ce sont des personnes extérieures à la direction de la communication qui ont alerté Rue89 Strasbourg, à deux reprises au cours de l’année 2023. Ces alertes mentionnaient, pêle-mêle : « Harcèlement moral, manipulation, souffrance, pleurs. De nombreuses personnes sont en arrêt maladie, certains ont parlé de suicide. Il est temps que ça s’arrête. »
Depuis janvier 2024, nous enquêtons sur le sujet. Malgré le devoir de réserve imposé (et respecté coûte que coûte par les agents de ce service), nous avons pu recueillir le témoignage de sept anciens ou actuels agents. Qui ont soit accepté de témoigner anonymement, soit reconnu et mis des mots sur ce qu’ils vivaient – par des bribes de conversation.
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Le collectif Marche pour Gaza 67 organise un « pèlerinage » pour demander un cessez-le-feu à Gaza, samedi 9 mars. Les participants déambuleront de la cathédrale de Strasbourg jusqu’à l’église Saints-Pierre-et-Paul à Obernai pendant 36km, soit la distance qui sépare la ville de Gaza de Rafah.
Le rendez-vous est matinal. Dès 7h devant la cathédrale de Strasbourg, samedi 9 mars 2024, le collectif Marche pour Gaza 67 lancera le « pèlerinage » de soutien à Gaza jusqu’à l’église Saints-Pierre-et-Paul à Obernai, 36 km plus loin. Une distance qui correspond à celle entre la ville de Gaza et de Rafah – une ville à la frontière avec l’Égypte transformée en immense camp de réfugiés pour plus de la moitié de la population de la bande de Gaza.
20e rassemblement de soutien à Strasbourg
Par cette mobilisation, Marche pour Gaza 67 appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable, à l’accès sans restriction à l’aide humanitaire pour la population gazaouie, à la libération de tous les otages (israéliens comme palestiniens) et à « la fin de l’occupation ». Il s’agit du 20e rassemblement de soutien au peuple palestinien à Strasbourg depuis la résurgence du conflit, le 7 octobre 2023 avec l’attaque du Hamas contre des civils israéliens.
D’autres collectifs, comme Palestine 67, la Cimade, l’Association des Travailleurs Maghrébins de France, les Amis de Sabeel France, le Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Palestine et l’Union Juive Française pour la Paix ont annoncé participer à l’événement. Lors de la manifestation, une collecte de fonds initiée par l’Union juive française pour la paix sera organisée.
Les participants pourront rejoindre le cortège à n’importe quel moment, à pied ou à vélo.
Le gestionnaire du réseau de chaleur Evos doit gérer une fuite qui a coupé le chauffage des habitants du quartier des Poteries, depuis le vendredi 1er mars.
Les habitants du quartier des Poteries, à l’Ouest de Strasbourg, subissent une panne du réseau de chaleur, géré par Evos. Depuis vendredi 1er mars dans l’après-midi, « une importante fuite réseau (…) engendre une interruption de fourniture de chaleur », comme l’a indiqué sur sa page Facebook la filiale d’Engie dans la soirée qui a suivi la panne. Evos promettait alors de « rétablir au plus vite le service. La situation devrait être rétablie au plus tard lundi en fin de journée. »
Un réseau vétuste, des travaux en profondeur
Lundi 4 mars, en début d’après-midi, le gestionnaire du réseau de chaleur des quartiers de Koenigshoffen, Poterie, Hautepierre et Cronenbourg communique à nouveau. L’entreprise précise l’origine de la panne : « Une rupture franche d’un tronçon de réseau en raison de sa vétusté. » Puis Evos explique qu’une première intervention menée samedi 2 mars n’a pas permis de résoudre le problème :
« Les travaux, à proximité de réseaux sensibles et du tram, sont à mener en profondeur. Des mesures exceptionnelles d’intervention doivent être mises en œuvre pour cette opération délicate. »
Dans la matinée du mardi 5 mars, le gestionnaire de réseau évoque une « opération de mise à jour des canalisations (…) pour entreprendre les soudures de réparation ». Evos indique alors une reprise du service sans date précise : « Cette manœuvre nécessite la journée pour nous assurer du bon fonctionnement. »
Des difficultés persistantes
Dans les commentaires des publications d’Evos, les habitants touchés sont nombreux à déplorer la qualité du service et le manque de communication du gestionnaire. « C’est une honte, pas d’eau chaude, pas de chauffage depuis vendredi soir », se plaint Christophe. D’autres Strasbourgeois demandent un dédommagement et déplorent le manque d’information pendant le week-end.
En décembre 2023, selon nos estimations, l’eau chaude et le chauffage de 150 à 250 appartements ont dysfonctionné pendant six jours. Les mailles Éléonore, Karine et Athéna du quartier de Hautepierre étaient touchées. Là encore, les habitants ont accusé un manque de communication de la part de l’entreprise Evos. « Autant sur le fond du sujet, nous sommes à l’aise, autant sur la communication, nous savons qu’il faut nous améliorer », reconnaissait le directeur régional Alsace Bourgogne Franche-Comté d’Engie, Barthélémy Fouber. Le cadre se voulait aussi rassurant pour la suite : « Cette situation ne se reproduira pas », avait-il assuré. Non seulement une nouvelle panne à touché les habitants de l’Ouest de Strasbourg à peine deux mois plus tard, mais les convecteurs électriques promis en cas de future panne semblent n’être jamais arrivés.
Pour marquer la journée de mobilisation pour les droits des femmes, les associations, syndicats et partis politiques de gauche se rassembleront vendredi 8 mars à Strasbourg. Liste, non-exhaustive, des rendez-vous proposés.
Alors que la liberté d’avoir recours à l’IVG vient d’être inscrite dans la Constitution française, les mobilisations seront nombreuses pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, vendredi 8 mars. Deux manifestations se tiendront à Strasbourg. Chacune partira de la place Kléber, la première à 14h, la seconde à 17h. La municipalité et le Parlement européen mettent en place une série d’événements tout au long du mois de mars.
Des rassemblements féministes par des syndicats et des collectifs
Le vendredi 8 mars, 14h, place Kléber : les syndicats CGT, Unsa, Solidaires et FSU, le Parti socialiste, la France insoumise, le Parti communiste, EELV et le NPA ainsi que de nombreuses associations (ASTU, CIDFF, NousToutes…) appellent à une marche et à une grève féministe, contre « le patriarcat et le gouvernement » (la liste complète des organisations signataires de l’appel à la grève féministe). Les organisations font le constat d’un « discours masculiniste qui se renforce dans la sphère publique, prônant un retour à un sexisme décomplexé ». Le 22 janvier, le Haut Conseil à l’égalité s’est en effet inquiété dans son rapport annuel d’un « sexisme qui s’ancre, voire progresse ».
À 17h, toujours au départ de la place Kléber, l’Assemblée Féministe de Strasbourg, qui rassemble plusieurs associations féministes de la ville, organise elle aussi une manifestation, mettant l’accent sur les luttes antipatriarcales.
Une journée spéciale au Parlement européen
Le vendredi 8 mars à 9h, en partenariat avec l’INA, le Parlement européen diffusera des vidéos d’archives. Une projection sur le circuit visiteurs mettra en lumière les figures féministes de Louise Weiss et Simone Veil (à l’origine de la loi Veil qui dépénalise le recours à l’IVG en France).
À 16h, un concert engagé et gratuit de l’ensemble vocal féminin Plurielles reprendra de titres qui prônent l’émancipation des femmes et dénoncent le sexisme ordinaire comme « I will survive » de Gloria Gaynor ou encore « Balance ton quoi » de Angèle.
À 17h, Claire Le Van, agrégée et docteur en philosophie animera la conférence « Portraits croisés des destins de Mesdames Louise Weiss et Simone Veil ».
Des évènements organisés par la Ville
Mardi 5 mars à 18h, à la médiathèque Olympe de Gouges, une table ronde est organisée. Intitulée « Qu’elles retournent à leurs casseroles – Femmes athlètes : le fantasme des médias », elle questionnera le traitement journalistique des sportives professionnelles – elles représentent 40% des athlètes pour seulement 4% de la couverture médiatique. Pour en parler, Céline Petrovic, diplômée d’un master en genre et membre du comité de pilotage de la mission égalité fille garçon du rectorat de Strasbourg, Ilhame Raguig, boxeuse, championne d’Europe et Jessika Guehaseim, athlète française et journaliste sportive seront invitées.
Jeudi 14 mars à 18h, au Centre administratif, Syamak Agha Babaei, 1er adjoint à la mairie en charge des finances et Christelle Wieder, en charge des droits des femmes et de l’égalité de genre répondront aux questions autour du budget sportif strasbourgeois.
Dans un bâtiment discret du sud de Strasbourg, 350 personnes travaillent à renforcer le contrôle et le suivi des personnes entrant dans l’espace Schengen. Reportage dans l’agence de l’Union Européenne qui intensifie le fichage des migrants.
Dans le quartier du Neuhof à Strasbourg, un bâtiment hautement sécurisé attire l’œil. Dissimulée derrière le gymnase du Stockfeld et entourée de terrains vagues, l’agence européenne EU-Lisa est protégée par deux lignes barbelées surplombées de caméras. Aux alentours du bâtiment, les agents de sécurité portent au cœur un petit drapeau bleu aux douze étoiles. Des véhicules immatriculés en France, au Luxembourg, en Belgique et en Allemagne stationnent sur le parking.
Créée en 2011 et opérationnelle depuis 2012, l’agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle (EU-Lisa) développe et fait fonctionner les bases de données de l’Union Européenne (UE). Ces dernières permettent d’archiver les empreintes digitales des demandeurs d’asile mais aussi les demandes de visa ou les alertes de personnes portées disparues.
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Les exploitants du Grand Est reçoivent généralement moins de 20% du prix des paquets de sucre issus de leurs récoltes de betteraves. Ils craignent que cette rémunération baisse encore en 2024… tout en constatant que le prix de vente du sucre aux particuliers suit l’inflation.
Deux paquets de sucre « spécial gelées » trônent côte à côte sur le même rayon, au supermarché Leclerc de Geispolsheim, en mai 2023. Julien Koegler, producteur de betterave et maire de Gerstheim, ne peut s’empêcher de les photographier lorsqu’il passe devant en faisant ses courses. Le premier, de la marque Daddy, est vendu à 1,92€ le kilogramme (kg). Le second, estampillé Erstein, s’achète à 3,82€ le kg. Il s’agit pourtant, selon l’agriculteur, du même sucre dans deux emballages différents : « C’est la même chaine de production. »
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Voici une sélection d’une dizaine de dates pour garnir votre agenda culturel en mars 2024. Des choix sûrs, solides et variés.
Beau tremplin pour Téklémek, le groupe de blues-rock touareg le plus célèbre de Strasbourg. Les trois musiciens, Mossa Ag Ahataya au chant et aux guitares, Anthony Blondel à la basse et Victor Binot à la batterie assureront la première partie de Delgres à la Laiterie, un autre groupe de blues-rock aux accents ethniques, mercredi 6 mars. Mais pour qui se déplaceront les Strasbourgeois et qui sera en bonus, c’est encore en débat. Belle soirée de guitares chaudes et de rythmes profonds en perspective.
Depuis la fin du Cirque Plume, les amateurs de cirque contemporain errent d’une compagnie à l’autre sous la comète filante du Cirque du Soleil. Mais il existe d’autres collectifs venus du Québec qui mêlent art du cirque, théâtre et musique, avec un art éprouvé de la mise en scène et de la narration. Le Point d’Eau reçoit l’une d’elles, le Cirque Eloize, vendredi 8 et samedi 9 mars. La compagnie existe depuis 30 ans, et affiche 6 000 représentations au compteur. Un beau rendez-vous pour les amateurs, et de quoi tenir en attendant le retour du festival Pisteurs d’Étoiles d’Obernai en 2025…
Du 11 au 28 mars, le théâtre du Maillon héberge l’un de ses « temps fort ». Appelé « Langues Vivantes – (D)Écrire le monde » , il se compose de 16 rendez-vous, allant de petites rencontres aux grands spectacles, autour de la notion du langage comme le détaille la directrice du Maillon dans son édito :
« Pratiquer un langage, qu’il soit imagé ou sonore, pictural ou gestuel, c’est en constater les impasses, en élargir les codes, en explorer les possibilités. Quel enjeu alors que de savoir s’en emparer ! Mais qu’est-ce qui fait langage aujourd’hui ? Sommes-nous démiurges, à travers la langue et nos moyens de communication ? Ou est-ce qu’écrire (décrire ou dire) signifie tenter de saisir une réalité qui nous échappe ? »
Barbara Engelhardt
Parmi les rendez-vous proposés, il y a par exemple « Ki Lira Le Texte ? » ou KiLLT, une pièce de théâtre participative, accessible aux enfants dès 11 ans, interrogeant le rapport à l’écrit.
Pôle Sud a coproduit le dernier épisode de la trilogie sur le corps et la violence du chorégraphe parisien Youness Aboulakoul. Ayta est porté par six interprètes femmes, qui tentent de « résister au pli par la verticalité. Un groupe en marche, qui avance, tombe, se soulève, se plie, se déplie et se replie, mais finit par retrouver une verticalité portant la trace de toutes ces luttes acharnées. » Tous ceux qui ont le sentiment d’arracher chaque pas en avant face à des vents contraires se reconnaîtront dans ce spectacle. Et espérons le, trouveront la force de continuer.
Le cinéma Star, l’église de Kolbsheim et le Molodoï accueillent l’édition strasbourgeoise du Festival du Film Vert, une sélection de 60 films documentaires ou de fiction autour des questions environnementales. L’initiative est portée par une association suisse soutenue par une série de partenaires (suisses aussi pour la plupart). Le cinéma Star a choisi trois films :
Soeurs de combat, un documentaire de 2022 avec Cécile de France sur le combat de deux militantes contre une opération de déforestation en Californie dans les années 90. Séance le 19 mars à 20h suivie d’un débat sur « l’éco-féminisme avec deux militantes de générations différentes ».
Tu nourriras le monde, un documentaire de 2023 au cours duquel deux agronomes se rendent en Champagne pour discuter avec les agriculteurs des freins à la transition écologique. Séance le 2 avril à 20h suivie d’un débat avec des agriculteurs locaux.
Sabotage, fiction de 2023 où des militants s’attaquent à un pipeline aux États-Unis. Séance le 9 avril à 20h suivie d’un débat avec des militants écologistes strasbourgeois.
Quant au Molodoï, un film est projeté dimanche 17 mars à 14h45 : Gardiens de la forêt : le temps des solutions. Dans ce documentaire de 2023, un chef papou parcourt la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour évoquer les efforts de protection des forêts primaires. Séance à prix libre, suivie d’un débat. Le samedi 6 avril, l’église de Kolbsheim organise une soirée à partir de 18h30 avec plusieurs courts-métrages et le film Ruptures, mettant en scène des témoignages d’étudiants de grandes écoles qui renoncent à participer au système capitaliste.
La nouvelle directrice du théâtre TJP, Kaori Ito, reprend la tradition des Giboulées, un festival de marionnettes qui a connu des fortunes diverses à Strasbourg. Cinq spectacles sont programmés du 21 au 24 mars dans le cadre de « micro giboulées » autour de la notion d’animisme et des robots à Strasbourg, Schiltigheim et Oberhausbergen. Kaori Ito elle-même présente son spectacle Robot, amour éternel, une chorégraphie seule en scène inspirée par sa vie déracinée, presque mécanique, le jeudi 21, vendredi 22 et samedi 23 mars.
Jazzdor a décroché le passage du saxophoniste Hugues Mayot, avec son quintet L’Arbre Rouge. Une date que les amateurs de jazz peuvent se noter, pour ses compositions à la fois subtiles, douces, envolées par moments, interprétées par cinq musiciens de grand talent : Sophie Bernado au basson, Joachim Florent à la contrebasse puis plus récemment Clément Janinet au violon et Bruno Ducret au violoncelle. Le résultat est un jazz très académique, presque réconfortant, touchant aux univers de la musique traditionnelle, dans une sorte d’évocation ethnique imaginaire.
L’Espace Django a encore décroché une belle date jeudi 28 mars avec Vieux Farka Touré – qui n’est pas si vieux puisqu’il est né en 1981 au Mali. Étant le fils d’Ali Farka Touré, il a plus d’années de guitare à son compteur que nombre de guitaristes, d’où peut-être sa capacité à emmener son public en lévitation, à l’aide de quelques notes claires immédiatement reconnaissables. Une musique très inspirée par la tradition des griots d’Afrique de l’Ouest, déjà bien explorée par son père, et reproduite à partir d’une guitare électrique au son très légèrement enveloppé. Vieux Farka Touré, c’est aussi la voix vibrante d’un temps où le Mali n’était pas en guerre civile, où les conflits entre musulmans et Touaregs n’étaient pas fréquents. La mélancolie de cette époque pas si lointaine est présente dans chaque morceau.
Hanatsu Miroir organise un « minifest » à la Fabrique de théâtre vendredi 29 et samedi 30 mars. Expressions d’elles, c’est son nom, vise « à promouvoir l’égalité de genre dans la société à travers des formes diverses d’expressions ». Plus concrètement, une série de spectacles, rencontres et projections sont prévus. Notons par exemple les vidéos sélectionnées par Bissai Media sur les problématiques rencontrées par les femmes migrantes, vendredi 29 mars à 20h et samedi 30 mars à 18h30, ou la représentation de Voix de voyageuses, un spectacle conçu par Ayako Okubo, Émilie Škrijelj et Zoe Heselton. Cette dernière artiste donne également rendez-vous pour une série de poèmes scandés la veille à 21h45.
À noter également dans les agendas, les release parties (célébrations de sorties) des Strasbourgeois Tioklu, samedi 30 mars au Molodoï et Dandy Beatnick, mardi 2 avril au Fossé des Treize. Ces deux dates seront présentées en détail dans des articles ultérieurs.
Icône militante du Neuhof, Lucette Tisserand a surpris son quartier en quittant la sphère associative pour devenir conseillère municipale déléguée. Passée de l’opposition au pouvoir, elle reste persuadée de n’avoir rien perdu en combativité.
Pâle comme un cadavre, l’immeuble du 13 rue de Brantôme au Neuhof fait peine à voir. Noircie, délavée, avec un revêtement perdant ses morceaux, la bâtisse laisse voir ses parpaings par endroit. Au pied de l’habitat, Lucette Tisserand toise l’objectif : « Vous n’êtes pas obligé de prendre en photo, hein… » Pour l’élue, il ne s’agit pas que d’un bâtiment lépreux et obsolète. Le 13 rue de Brantôme, c’est l’enfance et la famille. C’est à cette adresse, au milieu du Neuhof, que Lucette Tisserand est née. Investie dans son quartier, elle en deviendra l’une des figures militantes, reconnue pour son engagement auprès des locataires du quartier dans l’Association de gestion des ateliers du Neuhof – l’Agate.
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Des salariés de l’UGC Ciné-Cité de Strasbourg se sont mis en grève à l’occasion de l’avant-première du film La promesse verte, jeudi 29 février. Ils dénoncent leur « appauvrissement » et celui des spectateurs.
« Voici la devise d’UGC : “Travailler plus pour gagner moins”. » Une dizaine d’employés d’UGC Ciné-Cité a cessé de travailler lors de l’avant-première du film La promesse verte, jeudi 29 février en début de soirée. Ils dénoncent une rémunération trop faible et sans perspective d’évolution.
Revalorisation des salaires et gel des tarifs
Seize salariés expliquent avoir envoyé une lettre à la PDG du groupe UGC début 2024, dans laquelle ils revendiquent une revalorisation de leurs salaires (basée sur l’inflation des trois dernières années), l’indexation des salaires sur l’inflation future, un gel des tarifs pour les spectateurs, la création de tarifs réduits (séniors, personnes en situation de handicap et demandeurs d’emploi), l’augmentation des effectifs et la possibilité de faire des ruptures conventionnelles.
« Le Directeur adjoint d’UGC et la DRH sont venus sur notre site nous disant qu’ils ne pourraient rien faire parce que les finances d’UGC ne sont pas bonnes malgré une année avec de très gros films », déplorent les employés mobilisés dans un courrier envoyé à Rue89 Strasbourg.
Ils dénoncent la décision de la direction d’UGC de geler les salaires et les recrutements pour 2024, tout comme celle d’augmenter les tarifs des entrées :
« Consommateurs et salariés, nous sommes les indispensables de l’économie. Prenons conscience de notre force en nous organisant pour stopper notre appauvrissement par l’enrichissement de quelques-uns. Salariés, retraités, étudiants, nous sommes tous des consommateurs. Se battre pour le pouvoir d’achat d’autrui, c’est également se battre pour soi-même. »
Rejoints par des salariés de Lyon, les grévistes strasbourgeois annoncent que leur action pourrait être reconduite dans les jours à venir.
Samedi 2 mars, les ouvriers de l’usine Duravit à Bischwiller vont manifester dès 9 heures. Ils dénoncent le licenciement de 193 personnes suite à l’arrêt de la production de céramique sanitaire.
À l’appel des syndicats CFTC, CFDT, FO et CFE-CGC du Bas-Rhin, les ouvriers de l’usine Duravit, à Bischwiller, organisent une manifestation samedi 2 mars. Elle s’élancera du site de l’usine, rue de Marienthal et cheminera jusqu’à la mairie.
« Après avoir travaillé pendant plus deux ans et demi, 40 heures payées 37, les salariés sont en pleine procédure de Plan de Sauvegarde de l’emploi prévoyant la suppression immédiate de 193 postes », annonce la CFTC.
Délocaliser en Égypte, en Chine et en Allemagne
Le site de Bischwiller emploie 274 salariés et le groupe « vient d’investir dans une nouvelle ligne de montage », précise FO dans un communiqué.
« Nous avions une première alerte en 2020, le groupe avait déjà l’intention de se séparer du site de Bischwiller. L’acharnement des salariés et leur sacrifice leur ont donné un léger sursis, tout en passant de 35h00 à 39h00 à travers un accord de performances collectif. »
Communiqué FO
Seul site de production français du géant du mobilier de salle de bain (robinets, douches, toilettes…), l’usine de Bischwiller va cesser de produire sa gamme de céramique sanitaire. « La violence de cette décision fait contraste avec la position de la direction qui pendant des années avait pourtant assuré de la nécessité de maintenir le site de Bischwiller pour le groupe allemand », déplore la CFTC.
En 2021, le groupe allemand Duravit a réalisé plus de 613 millions d’euros de chiffre d’affaire. L’entreprise opère onze sites de production, dont trois en Allemagne, deux en Egypte et trois en Chine. Elle emploie environ 7 000 personnes.
Selon FO, Duravit compte délocaliser la production de céramique sanitaire en Égypte, en Chine et en Allemagne.
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Le Collectif Palestine 67 organise samedi 2 mars une manifestation pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Près de 5 mois après le début du conflit, près de 30 000 Palestiniens auraient été tués dans le conflit selon le Hamas.
Alors que le bilan continue de s’alourdir, jour après jour, dans l’enclave palestinienne, une nouvelle manifestation est organisée ce samedi 2 mars, en soutien à la population gazaouie, et pour un cessez-le-feu immédiat. Le Collectif Palestine 67 appelle à un rassemblement à Strasbourg (le 19e depuis le début du conflit), et dénonce sur ses affiches : « Un génocide sous nos yeux! ».
Près de 30 000 morts côté palestinien, menace de famine
Ce jeudi 29 février marque le 145e jour de la résurgence du conflit. Le ministère de la Santé du Hamas (organisation considérée par les États-Unis et l’Union européenne comme terroriste) a annoncé dans un communiqué que le nouveau bilan faisait état de 29 954 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis l’attaque du 7 octobre. Il chiffre également le nombre de blessés à 70 325.
De son côté, Israël continue de pilonner l’enclave palestinienne, en menant des combats de rue, des bombardements et des opérations terrestres. Malgré les nombreux appels internationaux à la trêve, le premier ministre Benyamin Netanyahou souhaite lancer une offensive sur Rafah, une agglomération à la frontière avec l’Égypte.
Le 28 février, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré dans son dernier rapport que « les convois d’aide continuent d’être la cible de tirs et les autorités israéliennes leur refusent l’accès ». De nombreux humanitaires n’ont pas été en mesure d’atteindre le nord de Gaza. Sur son site officiel, l’ONU fait part de ses « inquiétudes quant à l’insécurité alimentaire et à la possibilité d’une famine généralisée et de décès dus à la faim ».
Elle allait de quartier en quartier, ses affaires derrière elle, jamais trop longtemps au même endroit. Nelly, strasbourgeoise sans-domicile fixe, est décédée mardi 27 février dans le quartier de l’Esplanade, alors qu’elle allait être transférée vers l’hôpital.
« On se demande comment on en arrive là, en France, en 2024. » Louise, habitante du quartier de l’Esplanade depuis plus de 20 ans, observe un tas d’affaires semblant abandonnées et entourées de barrières rouges et blanches, en face de La Poste de l’Esplanade à Strasbourg. Les couvertures, sacs, bouteilles d’eau et nourriture emballés appartiennent à Nelly, 53 ans et sans domicile fixe. Ou plutôt, appartenaient : Nelly est décédée, mardi 27 février.
Louise l’a vue être emmenée par les secours, plus d’un mois après qu’elle se soit installée au pied de son immeuble. Nelly serait décédée d’un arrêt cardiaque alors qu’elle était dans le véhicule de secours qui l’emmenait aux urgences, selon des témoignages. « Depuis qu’elle était là, on en parlait souvent avec les voisins, on lui amenait de l’eau ou de la nourriture, mais on ne savait pas vraiment quoi faire », explique la retraitée, appuyée sur sa canne.
« Je la trouvais très pâle »
À ses côtés, Juliette, une autre voisine, est à l’origine de l’appel aux pompiers le matin du décès de Nelly. « Je la trouvais très pâle depuis plusieurs semaines, elle me disait qu’elle voulait voir un médecin », explique-t-elle, précisant avoir également contacté le 115 (le numéro pour l’hébergement d’urgence) en plus des sapeurs-pompiers.
Pendant les 48 heures précédant le décès, selon plusieurs voisines interrogées, les pompiers se seraient déplacés à trois reprises pour examiner Nelly. « Je ne comprends pas qu’elle n’ait pas été transportée à l’hôpital à ce moment-là », s’indigne Zakaria, qui a elle-même prévenu les secours de l’état de santé dégradé de Nelly :
« Ils nous disaient que ses constantes étaient stables mais ils l’examinaient toujours assise. Elle avait peur de payer, s’ils l’emmenaient à l’hôpital, alors qu’elle semblait avoir du mal à respirer. Et puis il y avait beaucoup de bestioles dans ses affaires, beaucoup d’insectes, peut-être que ça a dégouté les pompiers, qui ont eu un mouvement de recul lorsqu’ils se sont approchés d’elle la première fois. Avec Nelly, il fallait être très doux. »
Contactés, les services d’incendie et de secours du Bas-Rhin indiquent ne pas donner de précisions quant aux interventions d’aide à la personne – contrairement aux incendies ou accidents de la route. Sa responsable communication, Nathalie Fournaise, précise simplement :
« Ce ne sont jamais les pompiers qui décident d’emmener, ou non, une personne aux urgences. C’est le médecin régulateur du Samu qui prend cette décision. »
Ce médecin régulateur peut décider de faire hospitaliser une personne. Mais pour Nelly, les professionnels ont estimé, jusqu’au jour de son décès, que son état ne justifiait pas une hospitalisation.
Une personne bien connue à Strasbourg
Nelly était l’une de ces personnes bien connues dans les rues de Strasbourg. Utilisatrice de la bagagerie de la Maison Mimir, souvent installée quelques jours seulement au même endroit, la quinquagénaire aux cheveux blancs traînait derrière elle une quantité impressionnante d’affaires.
La maraude du Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) du Bas-Rhin la suivait depuis sept ou huit ans, explique un travailleur social :
« On lui proposait une chambre individuelle lorsque c’était possible. Elle a été hébergée dans le gymnase du Conseil des XV pendant la vague de froid. À une époque, il y a même eu une prise en charge dans une chambre d’hôtel et un essai dans différentes structures d’hébergement, d’accompagnement vers le logement, mais ça n’a pas marché. Elle est souvent repartie d’elle-même. »
Selon lui, Nelly était soignée tous les mois au centre médico-psychologique pour des troubles psychiatriques. Ce qui pouvait rendre difficile le maintien en hébergement collectif, malgré les traitements médicaux adaptés à ses pathologies. « Dans le gymnase, il a fallu lui aménager un petit coin pour qu’elle puisse avoir son espace, mais ses cris pouvaient faire peur aux enfants », se souvient-il.
Juliette, la voisine qui a appelé les pompiers mardi matin, entendait elle aussi les cris de Nelly depuis son appartement. « Je descendais lui apporter du café, c’était impossible de ne pas savoir qu’elle était là », insiste-t-elle.
Responsabilité manquée
Au lendemain du décès, l’incompréhension côtoie la colère et la tristesse chez les voisines qui ont rencontré Nelly depuis le début de l’année 2024. « Je fais mes courses à côté et je la croisais souvent, ça me fait de la peine de savoir qu’elle est morte, soupire Badra, 60 ans, c’est fou qu’on meure en France d’être à la rue. » Elle aussi aurait aimé l’aider. Mais comment ?
Louise s’interroge, trouve étrange que les hébergements d’urgence n’accueillent pas leurs bénéficiaires dans la journée, puis se décide :
« On se sent tous responsables du décès de cette dame. Ou en vérité, peut-être que personne ne se sent responsable ? Je ne crois plus en la capacité de l’État de protéger les citoyens, ce sont souvent des initiatives individuelles qui permettent une solidarité. »
À ses côtés, Zakaria ne décolère pas et ne comprend pas pourquoi Nelly est décédée malgré le fait que « tout le monde savait ». Elle pointe la responsabilité des pompiers, salue la présence du SIAO, dénonce l’inaction du syndic de l’immeuble…
Nelly aurait dû bénéficier d’un bilan médico-social lors de sa mise à l’abri pendant la vague de froid, qui n’a finalement pas été effectué. Elle aurait dû être prise en charge par une équipe sociale pour aller à la douche, mais le rendez-vous a été reporté… Faute de temps, faute de place, faute de moyens, le décès de Nelly vient mettre une nouvelle fois en lumière les manquements d’un système supposé prendre soin des plus fragiles.
« Des cas comme le sien, il y en a eu et il y en aura encore », souffle Stéphane, éducateur spécialisé de Strasbourg Action Solidarité.
Accès aux soins
Louise, la voisine à la canne, déplore la complexité de la prise en charge des personnes à la rue et souffrant d’une maladie psychologique :
« À l’époque, lorsque le Samu social a été créé, on était choqué de voir que certaines personnes étaient emmenées de force hors de la rue. Car certains veulent qu’on les aide, d’autres pas, d’autres personnes changent d’avis, c’est bien plus complexe qu’il n’y paraît ! »
La question interroge aussi à la maraude du SIAO, qui rencontre de plus en plus de personnes avec des pathologies lourdes et en situation d’itinérance :
« Ce sont des personnes qui sont suivies, donc qui ont accès aux soins, en principe. Et en même temps, Nelly a demandé à ce que le médecin vienne à elle dans la rue, car elle craignait d’aller à l’hôpital lorsqu’elle se sentait très mal, ce qui s’entend aussi. Donc on se demande comment prendre soin des personnes qui ont des pathologies psychiatriques. »
À Strasbourg Action Solidarité, les personnes qui ont le même profil que Nelly arrivent rarement jusqu’à l’accueil de jour. Stéphane, éducateur spécialisé dans l’association, précise avoir rencontré la quinquagénaire lors des distributions alimentaires du mardi soir. Parmi tant d’autres personnes en difficulté. « À titre d’exemple, le 28 février, nous avons distribué plus de 900 repas », pointe-t-il :
« Tous les acteurs du social sont saturés et submergés, à Strasbourg. On n’a pas le temps de se poser et de réfléchir. On n’a pas le temps de parler avec les gens, comme on le faisait avant. Alors forcément, on perd en qualité d’écoute et d’accompagnement. »
En 2023, 23 personnes sont mortes dans la rue à Strasbourg, selon le recensement du collectif des Morts de la Rue. Zakaria annonce qu’elle organisera un temps de recueillement, dont les détails seront donnés sur des affiches dans le quartier de l’Esplanade.
Dans son spectacle Debout trente ans après, la Strasbourgeoise Clotilde Pratt met en scène les trois décennies qu’il lui a fallu pour relever la tête depuis l’inceste qu’elle a subi à 9 ans. Portrait d’une victime passée maîtresse de son récit de vie.
À 42 ans, le mal passe enfin la barrière des mots. Clotilde Pratt raconte son parcours depuis que le pire lui est arrivé, derrière la porte verrouillée d’une salle de bain, en 1990 . . .
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Comme une majorité d’adhérents au PS, les militants de la fédération du Bas-Rhin ont donné leur accord à une liste d’union entre Place publique et le Parti socialiste pour les élections européennes, menée par Raphaël Glucksmann.
Lors d’un vote interne, le 8 février, les adhérents du Parti socialiste ont validé à 76,1% la liste des candidats socialistes aux élections européennes, avec Raphaël Glucksmann à sa tête. Cette liste servait de base pour les négociations avec le parti de ce dernier, Place publique. Un accord a été trouvé le 24 février entre les deux formations politiques pour une liste commune.
Le 8 février, les militants ne se prononçaient donc pas sur une liste définitive, mais s’exprimaient sur deux choses : l’ordre des candidatures parmi les socialistes et le principe d’une liste menée par Raphaël Glucksmann. Dans la fédération du Bas-Rhin, les militants ont approuvé très majoritairement la liste avec 76,7% des voix.
L’Alsace peu représentée
« Je considère que la liste est équilibrée », commente sobrement le secrétaire fédéral du PS 67, Thierry Sother. S’il observe une primauté accordée aux membres du courant majoritaire du Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, celle-ci reste coutumière et attendue. « Je regrette en revanche que le Grand Est et l’Alsace n’aient pas davantage de candidats éligibles. » Sur les vingt premiers noms de la liste, la seule bas-rhinoise présente reste la conseillère municipale Céline Geissmann en 17e position. Depuis l’accord avec Place publique, sa place a évolué, et elle devrait se retrouver autour de la 20e place.
Un conseil national du Parti socialiste sera convoqué le 12 mars, pour ratifier l’accord. En parallèle, Raphaël Glucksmann a déjà bien engagé sa campagne : le mardi 27 févier, l’eurodéputé débattait sur la guerre en Ukraine au Foyer de l’étudiant catholique (FEC) à Strasbourg, à l’invitation du Mouvement européen.