Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

The Electric Soup de Tioklu, un shoot de fantaisie samedi 30 mars au Molodoï

The Electric Soup de Tioklu, un shoot de fantaisie samedi 30 mars au Molodoï
Théo Cloux alias Tioklu

Le musicien strasbourgeois Tioklu fête la sortie de son second album, The Electric Soup, samedi 30 mars au Molodoï avec une petite série d’invités. Un album halluciné sortie d’une époque confinée.

Où était passé T/O, ce musicien strasbourgeois qui a sorti un album très remarqué, Ominous Signs, en 2018 ? Eh bien Théo Cloux, de son vrai nom, n’a jamais arrêté de composer. Son second album était même prêt dès 2021 mais… il aura fallu attendre jusqu’au 23 février 2024 pour pouvoir écouter The Electric Soup, et le découvrir sous son nouveau nom d’artiste : Tioklu. Une soirée de lancement est prévue au Molodoï samedi 30 mars, avec Kcidy (pop française), Nygel Panasco (chanson française electro minimaliste), Ethyos 440 (electro rythmée) et Mara Zuli (djset).

« Après Ominous Signs, j’étais lancé, se souvient Théo Cloux, qui s’est formé au Conservatoire de Strasbourg. Avec les musiciens qui m’accompagnent (Gabin Henry à la batterie, Clément Grethen aux claviers, Arthur Vonfelt à la basse…), nous avions trouvé notre cohésion de groupe et notre rapport avec la scène. On a tourné pendant deux ans mais le covid nous a brusquement arrêté. »

Deux années de perdues

Théo Cloux profite alors du confinement pour écrire de nouveaux morceaux, plus énergiques, plus rythmés, en un mot plus scéniques que les précédents. Un label parisien réputé lui fait part de son intérêt puis ne donne plus aucun signe… et fait perdre deux ans au musicien strasbourgeois. « C’était une période assez bizarre, détaille Théo Cloux. Tout était en suspens… Je n’obtenais aucune réponse de ce label et je ne pouvais pas proposer le projet à d’autres. Heureusement, October Tone a accepté de porter le nouvel album malgré son état avancé. »

« Avec The Electric Soup, on fait des câlins au public »

Tioklu

Le label strasbourgeois, qui apprécie les groupes proches de leur public, sent le potentiel scénique, car The Electric Soup est une ode à la créativité. « J’avais envie d’une totale liberté, confie Théo Cloux. Il y a toujours des mélodies complexes, mais j’ai le sentiment que cet album est plus généreux que le précédent. Il y a plus de voix, les morceaux peuvent être plus facilement chantés… Et puis il y a une histoire. Avec The Electric Soup, on fait des câlins au public. »

Sans être tout à fait un « opéra pop », The Electric Soup raconte l’histoire d’un personnage, Moosh, qui « découvre la Terre avant que les insectes n’y prennent goût et cherche à sauver les enfants enfermés dans ce fruit pourri. » De quoi aller loin dans le délire, ce qui rappelle les démarches de Ziggy Stardust ou de Sgt. Pepper.

Théo Cloux espère que le public suivra. « Je suis prêt à distribuer des livrets avec les paroles aux concerts, à expliquer entre les morceaux », assure-t-il. Qu’on soit accroché ou non à la narration, qui passe allègrement de l’anglais au français, on est de toutes façons obligé de lâcher prise sous une pluie ininterrompue de sonorités baroques.

« J’avais envie de fantaisie », commente Théo Cloux. C’est réussi : The Electric Soup est un shoot de fantaisie.

Au Syndicat Potentiel, les normes et injonctions du genre féminin en question

Au Syndicat Potentiel, les normes et injonctions du genre féminin en question
Vue de l’exposition «Celles pour lesquelles je n’ai pas encore les mots»

Jusqu’au 6 avril au Syndicat Potentiel à Strasbourg, Elsa Naude et d’autres artistes partagent leurs questionnements et leur révolte sur ce qu’entraîne l’attribution de l’étiquette « femme ». L’exposition propose des temps de discussions, de performances ainsi que des ateliers d’écriture.

« Je veux crier au monde ce que ça fait. Que le monde sache comment elle corrode, l’étiquette [femme]. » À la veille du 8 mars – journée internationale de lutte pour les droits des femmes – s’est tenu le vernissage de l’exposition Celles pour lesquelles je n’ai pas encore les mots.

Ce projet collectif présente les oeuvres d’Elsa Naude et de six autres artistes, qui questionnent les injonctions et les violences liées au genre féminin. La scénographie intimiste a été imaginée par Elsa Naude, en collaboration avec Nina Ballay et Orlane Laage.

Des lettres jamais envoyées

Les premières oeuvres que l’on peut voir en entrant dans la salle sont des gravures réalisées par Elsa Naude. Chacune est accompagnée d’une lettre, disponible à la lecture dans le livret d’exposition. Elle s’adresse à différentes personnes de son entourage, avec amour ou colère pour leur transmettre ce qu’elle ne leur a pas encore dit, et ne leur dira peut-être jamais. Les lettres n’ont pas été envoyées, mais l’artiste rend possible leur lecture par les destinataires grâce au livret d’exposition. 

Les autres œuvres de la pièce contiennent aussi une dimension intime : on y retrouve des questionnements sur le corps, l’identité de genre et les possibilités d’émancipation. Par cette exposition, les artistes se libèrent des injonctions au silence, à la décence et à la pudeur.

Si l’exposition offre des outils de réflexions, les événements qui l’entourent sont tout aussi importants. On peut notamment citer l’atelier d’initiation à l’auto-défense qui se déroulera le 23 mars. Dans une volonté d’accessibilité, une visite guidée en présence d’une traductrice en langue des signes française aura lieu le 20 mars, à 18h. 

Une performance autour du partage de la parole

Temps fort de l’exposition : la performance Confessions tournées de l’artiste strasbourgeoise Valentine Cotte. Dans une ambiance de confessionnal, elle accueille une personne du public et écoute ce qu’elle souhaite lui partager, tout en réalisant un contenant en céramique, tournée au tour de potier. L’objet qui se forme en tournant exerce une sorte d’hypnose libératrice. Une fois le pot terminé, la confession y est enfermée. La parole est à la fois libérée et protégée.

Cette performance participative se déroulera les 16 et 23 mars, sur inscription. Cette dernière peut se faire via la page Instagram de l’exposition : @celles_pour_lesquelles. 

Le fanzine (res)source

Au rez-de-chaussée du bâtiment, on retrouve le fanzine (res)source. Imaginé par Elsa Naude, Hélène Bléhaut et Salomé Macquet, il se présente sous la forme de plusieurs pages indépendantes à assembler selon ses envies. Sur chacune d’entre elles, on retrouve une référence  – un livre, un podcast, un film,… – choisie parce qu’importante dans le développement de la pensée féministe des auteurs et autrices. Des petits textes expliquent par ailleurs les raisons de ce choix.

Les premières pages ont été remplies par des proches des artistes, le projet est voué à être enrichi tout au long de l’exposition, et même après. En effet, des petites fiches sont laissées à disposition du public afin que chaque personne puisse contribuer à cet outil d’émancipation. 

Des ateliers de lecture-écriture auront lieu en lien avec le fanzine : le premier se déroulera le mercredi 13 mars, encadré par l’artiste-auteure Leïla Chaix, et sera suivi d’un temps de lecture de ses poèmes. Le 16 mars, elle animera un second atelier, concentré cette fois autour des textes d’Audre Lorde. Le 27 mars, c’est l’artiste Tamos le Thermos qui animera le dernier atelier. 

Le fanzine, augmenté des participations des visiteurs et visiteuses, sera déployé lors du finissage de l’exposition, le 6 avril. 

En ce mois de lutte, le Syndicat Potentiel accueille des moments de sororité essentiels. L’exposition offre des ressources féministes et intersectionnelles, et permet d’enrichir les réflexions. Que ce soit par les œuvres, le fanzine ou les ateliers, elle se veut accessible. 

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Franck Meunier : « Je n’ai pas vocation à racheter tout Strasbourg »

Franck Meunier : « Je n’ai pas vocation à racheter tout Strasbourg »
Franck Meunier au Meteor en février 2024

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Dans des églises alsaciennes, une série de conférences du mouvement d’Alain Soral

Dans des églises alsaciennes, une série de conférences du mouvement d’Alain Soral
Conférence de François Roby et Stéphane Gayet, publiée sur le compte X d’E&R Alsace le 11 novembre 2023.

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Cantines scolaires fermées, opération escargot… Journée de grève et de manifestations mardi 19 mars

Cantines scolaires fermées, opération escargot… Journée de grève et de manifestations mardi 19 mars
Manifestation à Strasbourg le 18 octobre 2022 à l’appel des syndicats CGT et FO pour réclamer une augmentation des salaires.

Huit syndicats appellent les agents de la fonction publique à faire grève pour une revalorisation salariale le mardi 19 mars. Une opération escargot des infirmières libérales est aussi prévue dans la matinée.

« Mettre un terme à la spirale de paupérisation de l’ensemble des personnels de la fonction publique. » Tel est le mot d’ordre de la journée de mobilisation du mardi 19 mars. Une intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires et Unsa appelle à la grève. Les organisations syndicales « condamnent l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans la fonction publique dans un contexte d’inflation encore soutenue ». Une manifestation est prévue à Strasbourg au départ de la place Kléber à 14h.

Cantines fermées

Dans un communiqué du vendredi 15 mars, la Ville de Strasbourg annonce plusieurs perturbations « en raison d’un préavis de grève impactant l’ensemble des personnels éducatifs ». La fermeture des cantines de la Ville de Strasbourg en fait partie.

De plus, « aucun accueil n’étant possible entre midi et 14h, les enfants devront impérativement être cherchés par un parent ou une personne désignée sur le formulaire d’inscription au plus tard à midi et / ou 16h30 », indique le communiqué de la Ville. Les accueils périscolaires maternels du matin et du soir et les ateliers éducatifs seront assurés dans la mesure du possible. Chaque école précisera sa situation par une affiche à l’entrée de l’établissement.

Service minimum d’accueil

La Ville de Strasbourg organise un Service Minimum d’Accueil à partir du moment où 25% des enseignants et enseignantes prévoient de faire grève. Les enfants sans professeur pourront être accueillis de 8h30 à midi et de 14h à 16h30 dans l’une de six écoles strasbourgeoises suivantes :

    Quartiers Hautepierre – Cronenbourg : accueil à l’école maternelle Langevin – (6 rue Langevin) Quartiers Neudorf – Port du Rhin : accueil sur l’école primaire du Schluthfeld – (62 rue de Saint Dié) Quartiers Robertsau – Esplanade et Conseil des XV : accueil sur le site de l’accueil de loisirs Schwilgué (45-47 rue de la Doller) Quartiers Gare – Centre-ville et Krutenau : accueil sur l’école maternelle Sainte Madeleine (2 place Sainte Madeleine) Quartiers Elsau – Montagne Verte – Koenigshoffen et Poteries : accueil à l’école maternelle Gliesberg (10 chemin du Gliesberg) Quartiers Meinau et Neuhof : accueil à l’école Guynemer (11 rue d’Argenton- Annexe)

La Ville de Strasbourg conseille aux parents d’élèves de se renseigner dès que possible auprès de la direction de l’école afin de savoir si l’enfant est concerné par le Service Minimum d’Accueil et si son enseignant fait grève.

Selon le délégué syndical Unsa de la Compagnie de Transports Strasbourgeois (CTS) Stéphane Daveluy, les transports publics de l’Eurométropole ne seront pas affectés par cette journée de mobilisation.

La colère liée au salaire

Sur l’ampleur de la mobilisation à venir, les responsables syndicaux contactés peinent encore à répondre avec certitude. « Tous les secteurs de la fonction publique seront mobilisés et la grogne est bien là, surtout sur les salaires. La question, c’est à quel point les agents répondront présents », affirme, prudente, la secrétaire général de la CFDT du Bas-Rhin Sabine Gies.

Le secrétaire général de la branche bas-rhinoise de l’Unsa Mohamed Sylla est plus confiant et promet un niveau de mobilisation « proche des manifestations contre la réforme des retraites ». Et le syndicaliste d’expliciter les raisons de la colère :

« Une de nos collègues est secrétaire dans la fonction publique hospitalière, avec 29 ans d’ancienneté aujourd’hui elle gagne à peine 2 000 euros net. »

Du côté de la CGT, le secrétaire général de l’union départementale du Bas-Rhin Laurent Feistauer explique la colère des agents malgré les dernières annonces gouvernementales sur les salaires dans la fonction publique :

« Dans le domaine de l’éducation, on parle d’une baisse de pouvoir d’achat de plus de 20% en 20 ans. Quand j’ai commencé en tant que professeur il y a trente ans, on était à deux fois le Smic en début de carrière. Aujourd’hui, un professeur qui commence gagne 1,2 fois le Smic. Et après on s’étonne qu’on ne trouve plus personne.

Pour donner l’impression d’accorder des augmentations, le gouvernement avance des primes au mérite. On est dans les tromperies de type Sarkozy. Bien sûr, si je travaille plus, je gagne plus. Ce n’est pas une augmentation salariale. C’est faire plus avec moins de personnel. Il n’y a aucun gain de pouvoir d’achat là dedans. »

Une opération escargot

Le collectif des infirmières en colère s’associe au syndicat Convergence infirmière et appelle à manifester dans la matinée du mardi 19 mars. Une opération escargot partira du cinéma du Trèfle à Dorlisheim pour rejoindre Strasbourg par l’autoroute. Pour une revalorisation des actes et une augmentation des indemnités de déplacement, les infirmières libérales manifesteront devant l’Agence Régionale de Santé à Strasbourg entre midi et 16h.

En soutien aux Gazaouis, deux évènements les 16 et 19 mars

En soutien aux Gazaouis, deux évènements les 16 et 19 mars
Manifestation en soutien à la Palestine le 16 décembre 2023 à Strasbourg

Samedi 16 mars, le collectif Palestine 67 organise sa marche hebdomadaire en soutien aux Gazaouis et Gazaouies au départ de la place Dauphine, à Strasbourg. Il annonce aussi une conférence le 19 mars.

Le rendez-vous est prévu à 14 heures, samedi 16 mars 2024 place Dauphine à Strasbourg. Comme toutes les semaines depuis début octobre, le collectif Palestine 67 organise une marche de soutien aux Palestiniens vivant sur la bande de Gaza.

Du parvis du centre commercial Rivetoile, la manifestation se dirigera vers la place Kléber en passant par la place du Corbeau. « Nous laisserons la parole aux manifestants qui commémorent la révolution Syrienne lorsque nous les y croiserons », précise Hervé Gourvitch, porte-parole du collectif.

Il appelle notamment au cessez-le feu dans la bande de Gaza et dénonce un génocide « sous nos yeux ». Selon l’agence des Nations Unies en charge des réfugiés et réfugiées palestiniennes, plus d’enfants sont morts à Gaza depuis octobre 2023 que dans tous les conflits entre 2019 et 2022. Son commissaire général, Philippe Lazzarini, a qualifié le conflit de « guerre contre les enfants et leur futur ».

Conférence le 19 mars

Le 19 mars à 20h, le collectif organise une conférence à la Maison des associations, située à la place des Orphelins au centre-ville de Strasbourg. Il donne la parole à Raji Sourani, avocat et créateur du centre palestinien des droits humains sur le thème « Gaza, cimetière du droit international ? ».

Ce dernier a reçu l’ordre national du mérite de la France en 2021. L’Organisation non gouvernementale qu’il préside a quant a elle reçu le Prix des Droits de l’Homme de la République française en 1996, pour son programme « Préparation de la société civile à la démocratie. »

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À Colmar, le procès d’un ancien maire et d’un restaurateur accusés d’avoir aidé un sans-papiers

À Colmar, le procès d’un ancien maire et d’un restaurateur accusés d’avoir aidé un sans-papiers
De gauche à droite : Jean-Joseph Ancel, patron du restaurant Au Lion d’Or. Armand Ndountsop Ngouana et Henri Stoll, ancien maire de Kaysersberg.

Vendredi 15 mars, l’ancien maire écologiste de Kaysersberg Henri Stoll et le restaurateur Jean-Joseph Ancel comparaissent devant le tribunal correctionnel de Colmar pour avoir aidé Armand. Sans-papiers, ce dernier est accusé d’avoir contracté un mariage blanc avec son épouse.
« Ce procès symbolise l’état d’esprit actuel, cette mentalité nauséeuse, liée à la darmanisation de la société, où il faut faire la chasse aux étrangers », résume Henri Stoll. Maire Europe Écologie-Les Verts (EE-LV) de Kaysersberg entre 2001 et 2016, l’ancien édile comparaîtra devant le tribunal judiciaire de Colmar vendredi 15 mars 2024. Il est poursuivi pour avoir « prêté un appartement meublé (…), prêté un véhicule, donné de l’argent (…) et facilité ou tenté de faciliter le séjour irrégulier en France d’Armand Ndountsop Ngouana. » Lors de la même audience, le gérant du restaurant Au Lion d’Or sera jugé pour avoir employé « un travailleur étranger (Armand, NDLR) sans s’être assuré de l’existence d’une autorisation de travail ».
Armand Ndountsop Ngouana : « Tout ce que je veux, c’est bosser pour nourrir ma famille et pouvoir élever ma petite fille. »

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La Région Grand Est proscrit « l’écriture inclusive » dans ses documents et ses communications

La Région Grand Est proscrit « l’écriture inclusive » dans ses documents et ses communications

Dans un mail envoyé le mercredi 13 mars, la direction des services de la Région Grand Est a demandé à ses agents et ses agentes de ne plus utiliser « l’écriture inclusive » dans les documents émanant de la collectivité.

Rue89 Strasbourg a pu consulter un mail adressé aux agents de la Région Grand Est, signé Nicolas Pernot, directeur général des services (DGS). Ce dernier y annonce que « l’écriture dite inclusive est proscrite dans la rédaction des courriers, notes, rapports, vœux, motions, actes, délibérations et tout autre document émanant de la collectivité ».

Nicolas Pernot ajoute même dans son courriel que la consigne doit aussi être appliquée aux « documents […] annexés ».

Comme l’a également mentionné BFM Alsace, il estime que ce mode d’écriture, pensé pour représenter les femmes, les hommes et les personnes non-binaires, « se traduit par une fragmentation des mots et des accords qui constitue un frein à la compréhension de l’écrit. L’impossibilité de transcrire à l’oral les textes recourant à ce type de graphie gêne la lecture comme la prononciation, et par conséquent les apprentissages ».

Le DGS de la Région Grand Est réduit ainsi l’écriture inclusive à l’utilisation du point médian, une convention graphique pensée pour raccourcir les doublets (écrire manifestant·es à la place des manifestants et manifestantes).

Un rappel d’une règle interne

Contactée, la Région Grand Est invoque une circulaire du Premier ministre du 21 novembre 2017, interdisant le point médian dans les actes administratifs publiés au Journal officiel, ainsi qu’une directive similaire, prise au sein de l’Éducation nationale, datant du 5 mai 2021.

Elle évoque également une proposition de loi adoptée au Sénat le 30 octobre 2022, visant à interdire l’utilisation de l’écriture inclusive, comme le point médian ou le pronom « iel », dans les documents administratifs mais aussi dans des documents professionnels, commerciaux et d’information du public (actes juridiques, contrats de travail, modes d’emploi, panneaux sur la voie publique…). Une proposition de loi transmise à l’Assemblée nationale.

Et la Région Grand Est d’ajouter : « Le mail du directeur général des services du 13 mars participe des rappels réguliers de cette règle en interne à l’ensemble des agents. Cette règle sera rappelée dans le “Guide des règles de la communication écrite” qui est en cours de finalisation et qui sera très prochainement diffusé à l’ensemble des agents. » Et des agentes.

La SNCF menace de licenciement deux employés dénonçant des violences sexuelles

La SNCF menace de licenciement deux employés dénonçant des violences sexuelles

Sud-Rail manifestera vendredi 15 mars suite à la menace de licenciement d’un syndicaliste de la SNCF qui a témoigné de faits de violences sexuelles sur son lieu de travail. La personne qui a dénoncé des attouchements est, elle aussi, menacée de licenciement.
« Je ne sais pas comment on en est arrivé là. » Marion, agente de circulation de la SNCF depuis douze ans, n’en revient pas. Elle dit avoir été victime d’attouchements par un de ses collègues sur son lieu de travail, en gare de Haguenau, à deux reprises au moins en 2023. Des faits pour lesquels elle a porté plainte, en février 2024. Mais, selon un document que Rue89 Strasbourg a pu consulter, c’est elle qui est convoquée, vendredi 15 mars, à un « entretien de garantie disciplinaire », « en vue d’une sanction pouvant aller jusqu’à la radiation » – ce qui équivaut, en langage SNCF, à un licenciement.

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L’ex-président du Bastion social en garde à vue pour avoir commandité un guet-apens

L’ex-président du Bastion social en garde à vue pour avoir commandité un guet-apens
À droite, Valentin Linder, ancien président du Bastion Social à la suite de Steven Bissuel (à gauche), condamné pour incitation à la haine raciale.

L’ancien leader du groupuscule d’ultradroite Bastion social a été placé en garde à vue mardi 12 mars. Valentin Linder aurait commandité une agression visant son beau-frère.

Un commanditaire interpellé à Paris, trois complices à Schiltigheim. Selon une information de BFMTV, l’ancien président du groupuscule d’ultradroite Bastion Social et trois complices ont été placés en garde à vue mardi 12 mars. Depuis la capitale, Valentin Linder aurait suivi une agression qu’il aurait commanditée contre l’ex-conjoint de sa sœur. Le guet-apens devait avoir lieu à Schiltigheim, à la sortie du travail de l’homme visé. Ce dernier était suivi par l’équipe de Valentin Linder grâce à une balise GPS placé sous sa voiture.

Enquête pour « association de malfaiteurs »

Mais, comme le raconte BFMTV, les agents de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police judiciaire de Strasbourg ont interpellé le trio à Schiltigheim avant que l’agression n’ait lieu. Selon nos informations, les membres du groupe étaient sur écoute depuis plusieurs jours.

Jeudi 14 mars, Valentin Linder et ses trois complices se trouvaient toujours au commissariat. Une commission rogatoire a été ouverte permettant aux enquêteurs de garder les suspects en garde à vue pendant 96 heures maximum.

L’enquête ouverte porte le chef « d’association de malfaiteurs en vue de la préparation du délit de violences volontaires aggravées ». Selon une source proche du dossier, l’association de malfaiteurs est caractérisée par l’utilisation d’une balise GPS visant à suivre la cible, et par plusieurs échanges entre les membres du petit groupe d’individus, âgés de 25 à 35 ans.

Un ancien membre de l’Action française impliqué

Selon nos informations, un ancien membre de l’Action française faisait partie du trio interpellé à Schiltigheim. Le militant d’extrême-droite n’en serait pas à son premier coup avec Valentin Linder. Une source policière affirme qu’il a participé à un autre guet-apens à Strasbourg, commandité par l’ancien président du Bastion Social contre un militant antifasciste strasbourgeois en 2022.

D’abord leader de la section strasbourgeoise du Bastion Social, Valentin Linder a pris la tête de l’organisation au niveau national. Le précédent président, Steven Bissuel, avait renoncé à son poste après avoir été condamné pour incitation à la haine raciale. En avril 2019, le Conseil des ministres prononce la dissolution du Bastion social pour « provocation à des manifestations armées dans la rue » et « provocation ou propagation d’idées incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence ».

Au Neuhof, des malfaçons dans des logements rénovés malgré les millions investis

Au Neuhof, des malfaçons dans des logements rénovés malgré les millions investis
Colette subit de lourdes complications avec les travaux de rénovation de son appartement rue de Mâcon.

Des habitants du Neuhof dénoncent des malfaçons et de mauvais matériaux utilisés lors du renouvellement urbain du quartier. L’investissement d’argent public est environ de 215 millions d’euros.
Djamel pose son téléphone sur le sol, la lampe torche activée, pour mieux dévoiler les ondulations du lino posé en octobre 2022 dans sa cuisine. Des impacts apparaissent par endroits. « C’est pire que du bas de gamme », résume l’habitant du Neuhof, dépité : « Là, ils ont même oublié une vis ou un cailloux en dessous », constate t-il, en passant son doigt sur le revêtement. Son appartement, qu’il loue au bailleur social Habitation Moderne, fait partie des 330 logements rénovés par Bouygues rue de Mâcon, pour 23 millions d’euros.


Dans la cuisine de Djamel, le lino posé pour la rénovation urbaine se décolle déjà par endroits.

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Des étudiants se mobilisent contre la hausse de 3,5% des loyers du Crous

Des étudiants se mobilisent contre la hausse de 3,5% des loyers du Crous
Une vingtaine d’étudiants se sont rassemblés devant un bâtiment du Crous de Strasbourg.

Une vingtaine d’étudiants et d’étudiantes se sont rassemblées ce 13 mars pour s’opposer à la hausse des loyers de 3,5 % des logements du Crous. La mesure est justifiée localement par un besoin de financement pour rénover les résidences et en construire une nouvelle.

« Qu’est-ce qu’on veut ? Des logements ! Pour qui ? Pour tous ! » Devant un bâtiment du Crous de Strasbourg, quai Dietrich à Strasbourg, des étudiants se sont donnés rendez-vous en début d’après midi ce mercredi 13 mars. À l’initiative de deux syndicats étudiants, Communauté Solidaire des Terres de l’Est (CSTE) et l’Alternative étudiante de Strasbourg (AES), la manifestation dénonce l’augmentation des loyers des résidences du Crous, gelés depuis cinq ans.

Cette mesure a été annoncée le 28 février par Bénédicte Durand, nommée 13 jours plus tôt à la tête du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous). Dans un entretien accordé au Parisien, l’ex-rectrice de l’enseignement supérieur en Île-de-France et conseillère d’Élisabeth Borne à Matignon, détaille :

« Il s’agit d’une hausse générale de 3,5% des loyers après cinq ans de gel. Un coût très modéré, entre 2 et 6 euros par mois par étudiant, une fois les aides personnalisées (APL) prises en compte. Les politiques sociales de ces dernières années, comme les repas à 1 euro, ont mis sous tension notre modèle économique. »

Extrait de l’entretien accordé au Parisien

Interrogée par France Bleu Alsace, la directrice du Crous de Strasbourg a justifié la mesure par la nécessité d’investir dans la rénovation et la construction de logements étudiants, dont la nouvelle résidence de 500 appartements place d’Islande qui devrait être livrée en 2027.

96 euros de loyer en plus par an

« Huit euros en plus par mois ça parait rien pour certains, mais pour moi ça change tout. » Alexandre, 20 ans, drapeau du syndicat Alternative étudiante de Strasbourg (AES) sous le bras, est venu pour « réclamer ses droits ». Logé à la cité universitaire de la Robertsau depuis trois ans où il dépense 191 euros par mois pour une chambre de 10 mètres carrés, l’augmentation l’amènera a payer 96 euros supplémentaires sur l’année. Un accroissement qu’il juge « d’autant plus injuste » au regard d’une résidence « particulièrement délabrée » dans laquelle ses amis ont eu des punaises de lit et ont croisé des cafards :

« La bourse est ma seule source de revenu. Alors chaque été quand je ne la reçois plus, c’est difficile. Avec presque une centaine d’euros en plus par an, ça va être compliqué. »

Également membre du syndicat étudiant, Lilian paye 301 euros pour un logement de 9 mètres carrés au sein de la résidence Paul Appell. Le jeune homme de 18 ans préfère ironiser : « Les seules dépenses que je fais sont alimentaires, et essentiellement pour faire des tartines. Un loyer plus élevé ne va pas augmenter mon niveau en cuisine. »

« J’ai l’impression qu’il y a un contexte général de dégradation de la précarité étudiante avec la fin du tarif boursier pour le Vélhop et le prix du transport qui a augmenté », observe Rayyan, lui aussi membre de l’UES. Son loyer devrait augmenter de 15 euros pour son 24 mètres carrés dans la résidence Les Flamboyants à l’Esplanade.

Rayyan, membre du syndicat Alternative étudiante Strasbourg.Photo : Noé Megel / Rue89 Strasbourg

« Revenir à un service public des étudiants »

Mathieu Bellegeulle, secrétaire générale à la Communauté Solidaire des Terres de l’Est, siège le 13 mars au conseil d’administration du Crous qui doit entériner l’augmentation des loyers du Crous à Strasbourg : « Nous sommes ici pour interpeller l’ensemble des administrateurs du Crous et, peut-être, les convaincre. » Sans surprise, l’augmentation sera finalement votée le soir même, malgré l’opposition de l’étudiant de 22 ans et celle de Florian Kobryn (EE-LV), membre du conseil d’administration, conseiller départemental à la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) et seul élu présent au rassemblement.

Au mégaphone, ce dernier clame son soutien aux mobilisés : « Cette mesure enlève le pain de la bouche des étudiants. Il faut revenir à la naissance du projet du Crous, qui doit être un service public qui les aide dans une situation de crise. »

En janvier, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) a rendu les conclusions alarmantes de son étude sur la précarité étudiante. En France, sur les 2,93 millions d’étudiants, 665 000 sont boursiers et un étudiant sur cinq ne mange pas à sa faim.

Rassemblement de soutien à la résistance syrienne samedi

Rassemblement de soutien à la résistance syrienne samedi

Alsace-Syrie et l’association des travailleurs magrébins de France appellent à un rassemblement samedi 16 mars à Strasbourg pour le 13ème anniversaire de la révolution syrienne.

« La révolution des Syriens, commencée il y a 13 ans, n’a été soutenue par aucun pays. Depuis, ils subissent la répression du régime d’Assad et des groupes islamistes comme daech », dénonce Nazih Kussaibi, président d’Alsace-Syrie. Son association et celle des travailleurs magrébins de France (ATMF) appellent à un rassemblement samedi 16 mars à 15h place du Corbeau pour le treizième anniversaire de la révolution syrienne.

« Ça sera une mobilisation statique, avec des prises de parole, en solidarité avec le peuple syrien », résume Nazih Kussaibi, qui a vécu en Syrie jusqu’à 25 ans :

« Pour nous, le régime d’Assad est un régime d’extermination soutenu par Poutine et le Hezbollah au Liban. Au total, sur une population de 24 millions de personnes, 12 millions ont dû quitter leur lieu d’habitat au début de la répression, en 2014. Plusieurs millions sont allés en Turquie, en Jordanie ou au Liban, certains sont partis en Europe. La population est massacrée par deux groupes, le régime Syrien et les islamistes. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (source contestée, NDLR), un million de personnes sont mortes depuis le début du conflit, et 149 862 sont détenues politiques. »

Nazih Kussaibi est le président d’Alsace-Syrie.

Le président d’Alsace-Syrie rappelle que les Syriens sont « descendus dans la rue pour réclamer la démocratie, la liberté et la dignité ». Dans leur tract, les deux associations évoquent la résolution 2254 du conseil de sécurité des Nations unies, demandant un cessez le feu et une résolution politique du conflit.

Le Parquet national financier perquisitionne l’Ircad et l’IHU

Le Parquet national financier perquisitionne l’Ircad et l’IHU
Entrée du centre de formation en chirurgie mini-invasive (Ircad).

Le Parquet national financier a mené une perquisition ce mardi 12 mars dans les locaux de l’Institut de recherche sur les cancers de l’appareil digestif (Ircad) et de l’institut hospitalo-universitaire. Cette opération est menée dans le cadre d’une enquête sur de possibles conflits d’intérêts entre les dirigeants des deux institutions.
Le Parquet national financier (PNF) a mené une série de perquisitions dans les locaux de l’Institut de recherche sur les cancers de l’appareil digestif (Ircad) et de l’Institut hospitalo-universitaire de Strasbourg ce mardi 12 mars entre midi et 14h. Selon une source judiciaire, deux magistrats du PNF assistés d’enquêteurs de la Direction Zonale de la Police Judiciaire ont mené les opérations intervenues dans le cadre d’une enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêts. Une source proche de l’IHU a indiqué à l’Agence France Presse qu' »entre 10 et 15 policiers sont venus saisir des ordinateurs (…) de la direction » ainsi que des documents. Les bureaux du directeur général de l’IHU (le Pr. Christian Debry) et de la directrice des affaires financières (Clelia Kinderstuth) ont notamment été visés par les enquêteurs, selon la même source citée par l’AFP.

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Au quartier Archipel, la municipalité écologiste greffe des logements sociaux et des espaces verts

Au quartier Archipel, la municipalité écologiste greffe des logements sociaux et des espaces verts

Les bâtiments du nouveau projet immobilier du quartier Archipel devraient être livrés en 2028. La municipalité écologiste y a voulu des logements accessibles, des commerces et services ainsi qu’un parc au bord de l’eau.

Dans sa version initiale, le quartier Archipel 2, situé entre le théâtre du Maillon et le stade de la SIG au Wacken, devait accueillir les sièges du Crédit Mutuel et de la Caisse d’Épargne. Après le covid, les deux banques ont renoncé à ces projets. La municipalité écologiste, élue entre temps, en a profité pour modifier la planification de cette section dont elle a dévoilé les contours mardi 12 mars.

À la place du siège du Crédit Mutuel, la municipalité a imaginé un parc au bord du canal.Photo : Document remis / Ville de Strasbourg

Cette zone de la ville, pensée par l’ancien exécutif socialiste, a des allures de quartier d’affaires avec ses grands édifices en verre et ses sièges d’entreprises. La petite dizaine de nouveaux bâtiments qui sortiront de terre et devraient être livrés jusqu’en 2028 « seront exemplaires et participeront au rayonnement de Strasbourg » selon Jeanne Barseghian, la maire de Strasbourg.

Les bâtiments construits feront pour certains une quinzaine d’étages.Photo : Document remis / Laurier Verdaguer

395 logements accessibles

Matériaux biosourcés, îlots de verdure entre les immeubles, réseaux collectifs de chauffage, performance énergétique, toitures végétales… Tous les mots clés sont utilisés par les architectes et représentants des promoteurs immobiliers retenus suite à un appel à manifestations d’intérêts. Les heureux lauréats sont Opidia (qui construit trois petites tours à destination des bailleurs sociaux Habitation Moderne et Ophéa), Promogim, Weller/Lux, Linkcity, Artea ou encore Bouygues.

Les nouveaux bâtiments accueilleront des commerces et des services au rez-de-chaussée.Photo : Document remis / Atelier Philippe Madec

Au total, Archipel 2 comptera 680 appartements, dont 395 logements aidés : 105 logements sociaux Habitation Moderne et Ophéa, 90 logements d’accession sociale à la propriété et 200 logements intermédiaires. L’association SOS Femmes Solidarité a été incluse dans l’un des projets et bénéficiera de 18 logements à destination de femmes en difficulté, ayant par exemple subi des violences conjugales. Une auberge de jeunesse dédiée aux femmes en recherche d’un cadre sécurisé pour leur séjour strasbourgeois s’établira sur le même site.

Cet ensemble reviendra à Habitation Moderne et Ophéa pour du logement social.Photo : Document remis / Oslo

Ces nouveaux bâtiments offriront également 10 000 mètres carré de bureaux. Grâce à Locusem, l’agence immobilière de la Ville pour la location aux petites entreprises et aux associations, des commerces et des services seront installés au rez-de-chaussée des immeubles. Certains locaux sont déjà attribués à des structures comme l’Agence du climat ou le magasin de producteurs Hop-Là. Des hébergements seront réservés aux artistes en représentation au Maillon.

Quatre hectares d’espaces verts

« Nous avons fait le choix de garder un maximum d’espaces verts et un parc au bord de l’eau pour réguler la température et lutter contre le risque d’inondation », précise Suzanne Brolly, adjointe à la maire en charge de l’urbanisme. Sur neuf hectares d’emprise opérationnelle, quatre seront des espaces verts, avec notamment des aires de jeu et des lieux de rencontre. L’élue vante un processus de construction inédit avec un jury composé d’élus, d’habitants et d’architectes pour aboutir à un projet qui compte plus de surfaces végétales et de logements :

« Tout a été pensé collectivement, y compris la sectorisation, alors qu’habituellement les parcelles sont prédéfinies à l’avance. Nous avons travaillé deux ans et demi sur ce programme. »

La plupart des chantiers devraient commencer en 2025 ou 2026. Certains sont déjà en cours. « Une partie des habitats aidés avait été décidée par l’ancienne municipalité. Vu l’urgence de construire des logements, nous n’avons pas freiné ces opérations, bien au contraire », détaille Suzanne Brolly.

Contre le « choc des savoirs », les parents de Koenigshoffen appellent à un collège mort

Contre le « choc des savoirs », les parents de Koenigshoffen appellent à un collège mort
Jeudi 1er février, des professeurs ont manifesté contre la réforme du « choc des savoirs ».

Mercredi 13 mars, l’association des parents et des enfants de Strasbourg et de l’Eurométropole (APEStE) se mobilise contre une réforme de l’éducation nationale qui prévoit de mettre en place des groupes de niveaux. Devant le collège Jacques Twinger, dans le quartier de Koenigshoffen, les parents d’élèves appellent à une demie-journée « collège mort » de 8h à midi.

Placé en Réseau d’éducation prioritaire (REP), le collège Jacques Twinger, à Koenigshoffen, est « particulièrement sensible à la réforme de niveaux », estime Brahim Maameri, responsable des parents d’élèves du collège et membre de l’association des parents et des enfants de Strasbourg et de l’Eurométropole (APEStE). Mercredi 13 mars, le collectif organise une manifestation « collège mort » devant cet établissement de l’ouest de Strasbourg, de 8h à midi.

« J’appelle tous les élèves et les parents d’élèves à venir nous rejoindre. En particulier ceux dont les enfants sont scolarisés à l’école élémentaire des Romains, juste en face. Ceux en CM2 connaîtront ce problème à la rentrée prochaine », insiste Brahim Maameri :

« Il n’y a pas une grande mixité des publics ici. Les élèves les moins bien lotis vont se retrouver dans des classes difficiles et les inégalités vont s’accroître. »

Après la manifestation, parents d’élèves et professeurs se retrouveront dans une salle mise à disposition par la direction. Damien Fremont, élu EE-LV à la Collectivité européenne d’Alsace, dont dépend la gestion des collèges, sera également présent lors des discussions.

« Continuer à mettre la pression »

« Je ne pense pas que ça sera suffisant, mais on ne sait jamais. Notre objectif est de nous regrouper pour faire des constats et continuer à mettre la pression », appuie Brahim Maameri. En février 2024, des professeurs de l’établissement avaient fait grève contre la même réforme.

Début décembre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, a effectué plusieurs annonces dans le cadre du «choc des savoirs», un ensemble de réformes destinées à redresser le niveau des élèves suite aux mauvais résultats de la France dans la dernière enquête internationale Pisa.

Parmi elles, la création de groupes de niveaux à partir de septembre 2024, en classe de sixième et de cinquième, pour le français et les mathématiques. Les élèves seraient divisés en trois groupes à effectifs réduits, selon leurs niveau – à besoins, faible à moyen, satisfaisant et au-delà. De tels groupes sont annoncés pour les classes de quatrième et de troisième, à partir de septembre 2025.