Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

À l’Université de Strasbourg, la guerre entre Israël et le Hamas s’invite dans les amphis

À l’Université de Strasbourg, la guerre entre Israël et le Hamas s’invite dans les amphis
Les amphis de l’Université de Strasbourg et les pelouses vont rester vides jusqu’en septembre

Actes antisémites, appels à boycott et autres invitations à dénoncer ou à se déclarer solidaires… Les campus de l’Université de Strasbourg résonnent des échos de la guerre entre Israël et le Hamas.

Le Monde s’est rendu sur le campus de l’Université de Strasbourg, alerté par des actes antisémites qui s’y sont déroulés depuis la guerre entre le Hamas et Israël, survenue le 7 octobre. Dans un long reportage publié mardi 16 avril, le quotidien détaille comment professeurs et étudiants vivent à l’aune d’un conflit qui se déroule à plus de 5 000 km, et comment ils essaient de maintenir le dialogue universitaire.

L’Université a été secouée début février par l’agression de trois étudiants juifs alors qu’ils collaient des affiches en soutien aux otages israéliens (voir notre article). Dans le quotidien du soir, le président de l’Unistra, Michel Deneken, explique comment l’administration veille à protéger les étudiants des menaces, qu’elles soient exprimées ou diffuses et assure avoir mis en place des procédures spécifiques.

« Dans le climat actuel, souligne M. Deneken dans Le Monde, notre manière de résister est aussi de continuer à organiser un débat contradictoire, digne de l’université ». Mais peut-on encore échanger ou débattre sur ce conflit ? Nombre d’étudiants avouent au quotidien ne plus essayer d’en parler avec leurs camarades d’amphi. Sciences Po Forum a réussi à organiser un débat sur « L’Europe face au conflit », avec trois vigiles, mais le comité Palestine Unistra a dû délocaliser les témoignages des médecins de retour de Gaza à Hautepierre, après avoir essuyé un refus de la faculté de médecine.

Après la parution de cet article, l’Université de Strasbourg a tenu à préciser que les conditions de réservation des salles sont identiques pour toutes les associations, mais que celles qui ont accepté la charte de l’Unistra peuvent bénéficier d’une prise en charge des frais de sécurité, qui sont désormais systématiquement exigés.

La préfecture veut renvoyer Giorgi, poignardé dans un hébergement d’urgence

La préfecture veut renvoyer Giorgi, poignardé dans un hébergement d’urgence

En juillet 2020, Giorgi a été agressé au couteau à son domicile. Un temps régularisé au titre d’étranger malade, la préfecture du Bas-Rhin estime qu’il peut désormais rentrer en Géorgie. Lui considère qu’il mourra s’il est renvoyé de France.
Au tribunal administratif de Strasbourg, jeudi 11 avril, une audience rend nerveux Giorgi et sa famille. Réunis en cercle, silencieux, ils écoutent leur conseil Me Anne Gangloff expliquer le déroulé de la procédure. « Il se peut que le tribunal ait des questions. Il se peut qu’il n’en ait pas. Ça ne veut rien dire », tente-t-elle, rassurante.
Ce jour-là et le lendemain, la famille est entendue par le juge administratif sur leur demande d’annuler les obligations de quitter le territoire français (OQTF), délivrées par la préfecture du Bas-Rhin à leur encontre, en février.

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Un court délai accordé aux Roms du bidonville de Cronenbourg

Un court délai accordé aux Roms du bidonville de Cronenbourg
Les Roms restés au bidonville heureux d’obtenir un délai mardi.

Mardi, le juge des référés civils a accordé quinze jours de délai aux Roms occupant le bidonville de Cronenbourg avant de statuer sur leur éventuelle expulsion. L’Eurométropole prévoit une opération de relogement en juin.
Une dizaine d’hommes représentant des familles roms présentes au bidonville de Cronenbourg, situé au milieu d’une bretelle d’accès à la M35, étaient au palais de justice mardi 16 avril, pour se défendre face à une menace d’expulsion du site. Vendredi, ils ont reçu la visite d’une huissière de justice, accompagnée de policiers, qui leur a remis une assignation à l’audience de ce mardi.

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SNCF : Rassemblement en soutien au syndicaliste menacé de licenciement

SNCF : Rassemblement en soutien au syndicaliste menacé de licenciement

Pour la troisième fois, le syndicat de cheminots Sud Rail appelle à un rassemblement pour soutenir un syndicaliste, mercredi 17 avril dès midi. Il a dénoncé des violences sexistes sur son lieu de travail et risque un licenciement.

Mercredi 17 avril à midi, le syndicat de cheminot Sud Rail appelle à un rassemblement de soutien à Régis, employé de la SNCF depuis plus de 25 ans et représentant syndical presque aussi longtemps. Il a dénoncé des faits de violences sexistes sur son lieu de travail, en gare de Haguenau, et est désormais menacé de licenciement.

Alerte sur des violences, enquête sur le syndicaliste

« Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un ami, un militant reconnu et apprécié, se faire licencier parce qu’il dérange la direction en exerçant son mandat », assène le tract.

En 2023, Régis a alerté sa direction en disant avoir été témoin de harcèlement sexiste sur l’une de ses collègues. Après une discussion entre les deux collègues impliqués et leur hiérarchie, l’affaire aurait dû en rester là. Mais suite à une alerte anonyme à la cellule éthique du groupe, une enquête a été ouverte à l’encontre du syndicaliste.

Suite à cette enquête, dont le syndicat n’a pas encore pu prendre connaissance, Régis et ses deux collègues de Haguenau ont été convoqués pour des entretiens individuels, préalables à une sanction. Si la jeune femme ne risque plus de licenciement, Régis, lui, pourrait être radié après le conseil de discipline du 17 avril.

Un ancien du Bastion Social aux côtés des néonazis en Ukraine

Un ancien du Bastion Social aux côtés des néonazis en Ukraine

Un ancien membre du Bastion Social strasbourgeois, Xavier Maire, est parti en Ukraine faire un reportage sur le régiment de combattants néonazis Azov, révèlent nos confrères de StreetPress.

Dans le magazine d’extrême droite « Livre Noir », l’ancien membre du Bastion Social, Xavier Maire, signe un reportage faisant l’éloge du régiment Azov en Ukraine, comme le révèle StreetPress. « Ce néo-journaliste français connaît bien Azov et les symboles néofascistes. Xavier Maire, connu aussi sous son pseudo « Henri de la Marchandise », a milité au sein de certains des groupuscules néo-fascistes les plus radicaux de France », expliquent nos confrères.

Du Bastion Social aux néonazis ukrainiens

À Strasbourg, Xavier Maire a été membre du Bastion Social, un mouvement d’extrême droite dont une antenne était basée à Strasbourg (voir tous nos articles). Il a été dissout en avril 2019 en Conseil des ministres, pour « provocation à des manifestations armées dans la rue » et « provocation ou propagation d’idées incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence ».

Avant de faire partie du Bastion Social, Xavier Maire a été selon StreetPress membre du Groupe Union Défense (ou GUD), un collectif d’extrême droite, « composé de néonazis entraînés au combat ». Il aussi a « été condamné pour des violences commises avec les Zouaves Paris (groupuscule d’extrême droite dissout en 2022) pendant l’acte III des Gilets jaunes le 1er décembre 2018″, poursuit l’article.

En Alsace, 126 captages d’eau contaminés par l’agriculture intensive

En Alsace, 126 captages d’eau contaminés par l’agriculture intensive
Dans le Kochersberg, au nord ouest de Strasbourg, comme dans le reste de la plaine, le maïs occupe le paysage.

En Alsace, 126 captages d’eau sont considérés comme « sensibles ». Ils se situent tous à proximité d’une activité agricole conventionnelle qui les expose excessivement aux nitrates et aux pesticides.
En Alsace, en août 2022, les normes en matière de pollution aux nitrates, aux pesticides ou à leurs métabolites étaient dépassées pour un quart de la population alsacienne, comme le révélait Rue89 Strasbourg. À Hoerdt et alentours ou encore à l’ouest de Strasbourg, des arrêtés préfectoraux ont été pris pour autoriser des dépassements temporaires.

Dans l’embarras face aux incertitudes sur l’ampleur des contaminations ainsi que sur leurs effets, les autorités sanitaires ont adopté de nouveaux seuils. « Les mêmes qu’en Allemagne », argue l’Agence Régionale de Santé (ARS) par la voix de Laurent Caffet, responsable du département de santé environnementale. « Il n’y a pas de danger à consommer l’eau du robinet », assure la directrice de la promotion de la santé à l’ARS, Arielle Brunner, dans une interview à Rue89 Strasbourg en novembre 2023.

À la source d’une contamination de masse

À la source de cette contamination de masse, il y a les captages d’eau. L’Alsace en compte près de 1 400 sur son territoire. Ces installations sont essentielles à l’alimentation des foyers en eau courante. Elles consistent en un forage en profondeur pour pomper l’eau potable dans la nappe et l’acheminer vers le robinet des habitants.
Près de 10% des captages d’eau en Alsace présentent des contaminations en pesticides et en nitrates qui dépassent ou s’approchent dangereusement de certaines limites autorisées. Ces captages ont été classés comme « prioritaires » ou « sensibles » dans le cadre du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). Cette liste permet aux autorités – agence de l’eau, préfecture de Région, Comité de bassin Rhin-Meuse – de fixer les politiques pour retrouver des eaux brutes de qualité.

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En soutien aux otages israéliens à Gaza, manifestation le 18 avril

En soutien aux otages israéliens à Gaza, manifestation le 18 avril
Devant la Grande Synagogue, les portraits des otages sont accrochés, lundi 15 avril 2024.

Devant le Conseil de l’Europe jeudi 18 avril, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) appelle à un rassemblement pour soutenir les otages israéliens.

« Pour rappeler le sort des otages, mobilisons-nous en leur soutien ! » Dans un tract, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) invite à une mobilisation face au Conseil de l’Europe pour brandir les portraits des otages israéliens.

Débat d’actualité au Conseil

Le rassemblement aura lieu de midi à 13 heures devant l’entrée de l’institution, avenue de l’Europe à Strasbourg – Orangerie. Le même jour à 15h30, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe débattra lors d’une question d’actualité sur le thème : « Faire face à la catastrophe humanitaire à Gaza et prévenir une nouvelle escalade au Moyen-Orient suite à l’attaque récente de l’Iran contre Israël » (un débat à retrouver en direct sur le site du Conseil).

Depuis le 7 octobre, des otages israéliens sont prisonniers du Hamas qui a attaqué Israël ce jour-là. Selon le communiqué du Crif, il resterait 133 otages aux mains de l’organisation à la tête de Gaza, dont trois Français, tous retenus « dans des conditions effroyables ».

Selon l’État d’Israël, il resterait, au 12 avril 2024, 129 Israéliens sont aux mains du Hamas dont 34 seraient décédés. En novembre 2023, 105 autres otages avaient été libérés lors d’une trêve dans les bombardements. Les otages restants sont notamment utilisés dans les négociations pour des cessez-le-feu.

Quand le Groupe SOS rafle un million d’euros de fonds publics pour un simple site internet

Quand le Groupe SOS rafle un million d’euros de fonds publics pour un simple site internet
Le Groupe SOS, derrière la plateforme Ogénie, se décrit comme un « leader dans l’entreprenariat social ».

L’association Groupe SOS Seniors a remporté deux appels à projets pour créer une plateforme numérique basique. Entre 2018 et 2020, elle a obtenu plus d’un million d’euros en tout, en partie auprès du Département de la Moselle, qui ne profite pourtant pas de cette onéreuse innovation.
Sur le papier, l’idée était belle. Créer une plateforme numérique à destination des seniors isolés, pour les aider à « trouver du lien social », près de chez eux – le club de bridge le plus proche, un atelier de yoga… Une sorte d’annuaire en ligne, amélioré. À l’origine, le concept vient du Conseil départemental de Moselle. Nous sommes en 2018, et le Département lance un appel à projets pour concrétiser son idée. À la clé, un financement de 150 000€.

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Les Roms du bidonville de Cronenbourg en passe d’être expulsés

Les Roms du bidonville de Cronenbourg en passe d’être expulsés
Gigel fait régulièrement un petit tour autour de la cathédrale avec son accordéon

Alors qu’une procédure de « résorption » du bidonville de Cronenbourg est en cours, les occupants ont reçu vendredi la visite d’une huissière de justice. Elle leur a remis une assignation à comparaître devant le tribunal, lors de laquelle l’Eurométropole va demander l’expulsion des occupants.
Vendredi 12 avril comme tous les quinze jours, des bénévoles de Caritas apportent aux Roms du bidonville de Cronenbourg, situé au centre de la bretelle d’accès à la M35, des produits de première nécessité et un peu d’écoute. D’habitude bien accueillis, les bénévoles remarquent des visages fermés à leur arrivée. Puis des cris. En roumain, une femme hurle son mécontentement, l’accompagnant de gestes vindicatifs.

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« Sans jugement au fond, les travaux à Stocamine doivent être suspendus ! »

« Sans jugement au fond, les travaux à Stocamine doivent être suspendus ! »
Le site de Stocamine se trouve à Wittelsheim, au nord de Mulhouse.

Dans une tribune adressée à Rue89 Strasbourg, dix parlementaires alsaciens dénoncent l’imminence des travaux d’enfouissement des déchets ultimes de Stocamine, à Wittelsheim dans le Haut-Rhin, alors que le tribunal administratif de Strasbourg doit encore statuer sur la légalité de cet enfouissement.

Le 16 février 2024, nous apprenions que le Conseil d’État, saisi en cassation par le gouvernement, décidait de casser l’arrêt de référé suspension du tribunal administratif de Strasbourg de novembre 2023. Cet arrêt suspendait l’autorisation de confinement des déchets dans l’ancienne mine de Stocamine en Alsace.

La décision du Conseil d’État, pourtant uniquement motivée par une condition de forme, celle de l’irrecevabilité du critère d’urgence, ouvre donc la voie aux travaux de confinement définitif de déchets toxiques. Elle acte la suppression de la réversibilité du stockage, ce à quoi nous ne pouvons nous résigner.

« Il nous paraît irresponsable de précipiter les travaux »

Ces déchets contamineront, à terme, la plus grande nappe phréatique d’Europe occidentale, mettant en péril l’accès à l’eau potable d’environ 8 millions de personnes, dont 75% des Alsaciens et Alsaciennes. En effet, le consensus scientifique établit que la saumure polluée remontera inéluctablement jusqu’à la nappe par effet seringue. Compte tenu de la dangerosité, et de l’irréversibilité de ces travaux d’enfouissement, nous, parlementaires alsaciens, appelons l’État à ne débuter que les travaux de mise en place des barrages qui ne compromettent pas la réversibilité des déchets, et dans tous les cas à ne pas remblayer le bloc 15 avant que le tribunal administratif de Strasbourg ne se soit prononcé sur le fond.

Le jugement au fond est annoncé au premier semestre de cette année, soit dans un temps court. Loin d’être anecdotique, c’est une étape cruciale dans le dossier Stocamine. Il est le seul à pouvoir statuer sur la légalité de la décision d’enfouissement après une instruction éclairée par des échanges d’arguments dont la qualité ne peut être égalée au cours d’une procédure en urgence. Il nous paraît irresponsable de précipiter les travaux avant qu’il ne soit rendu, au mépris de la préservation de la nappe phréatique et des droits des générations futures, soulignés par le tribunal administratif de Strasbourg le 7 novembre dernier. Commencer les travaux de bétonnage dès aujourd’hui compliquera énormément un déstockage qui reste la seule option sérieuse pour protéger l’avenir de l’Alsace et de ses enfants.

Déjà mobilisé(e)s dans l’hémicycle et sur le terrain contre l’enfouissement définitif des déchets, nous continuerons à lutter pour que ces 42 000 tonnes de produits toxiques stockées dans les galeries de Stocamine soient remontées à la surface.

Au Molodoï, le salon livresque, musical et engagé La Chèvre revient du 19 au 21 avril

Au Molodoï, le salon livresque, musical et engagé La Chèvre revient du 19 au 21 avril
La Chèvre veut réaffirmer que le Molodoï n’est pas qu’une salle de concert.

Des maisons d’édition et labels indépendants exposeront leurs livres, brochures, fanzines et musiques au Molodoï, du 19 au 21 avril. La Chèvre proposera aussi des discussions dès le vendredi soir, des concerts le samedi et des ateliers tout au long du week-end.

Le Molodoï a plutôt l’habitude d’accueillir des soirées punk ou électro. Du vendredi 19 au dimanche 21 avril, il sera investi par La Chèvre : le salon livresque et musical revient pour sa cinquième édition. « C’est rare ces moments où on a des espaces de discussion politique entre nous, mais c’est hyper important », pose Élise, l’une des membres du collectif organisateur qui compte une dizaine de personnes.

« Derrière cet événement, on a l’idée de faire du Molodoï autre chose que juste une salle de concert », poursuit Hugo : « Sur les stands ou dans les présentations, le but est de donner des outils contre la résignation, pour s’opposer à ce monde. »

Aude précise ce que les participants trouveront à La Chèvre :

« Il y aura des petites maisons d’auto-édition indépendantes, des labels de musique, qui montreront un mélange de publications artistiques et politiques. On a envie que notre salon soit varié donc les invités tournent d’une année à l’autre. Il y aura également des ateliers pour apprendre à faire un fanzine, du papier recyclé, des mobiles débiles… »

Les questions féministes en avant

Un stand sera par exemple réservé à la maison d’édition On ne compte pas pour du beurre, pour défendre une littérature jeunesse inclusive, faite de « récits lumineux et variés dans lesquels toutes les diversités coexistent simplement ». L’Alyte, qui produit des feuillets radiophoniques, ou le collectif de bande dessinée et microédition stachmoule seront présents.

Élise souligne que le salon a eu la volonté de donner une priorité aux femmes dans les invitations : « Il y aura une présence plus forte des questions féministes. On a commencé à chercher des autrices et éditrices, pour éviter qu’il y ait un déséquilibre. » L’assemblée féministe de Strasbourg aura d’ailleurs une table de presse. La samedi matin à 10h, un atelier en mixité choisie sans hommes cisgenre sur les récits de vie sera organisé à Papier Gâchette, rue des remparts.

Le salon commencera dès le vendredi soir à 19h, avec un apéro-repas suivi d’une présentation de Révolutionnaires mêlant les récits de vie et de lutte de six femmes qui viennent d’Allemagne, d’Uruguay, de Suisse, d’Italie ou de France.

Un espace de discussion

« Certaines présentations aborderont un grand thème plutôt qu’un livre en lui-même, avec plusieurs personnes qui discutent ensemble du sujet. Le samedi et le dimanche, leur accès sera limité car elles se tiendront dans un plus petit espace », ajoute Hugo. Dimanche 21 avril de 14h à 16h, l’autrice Anne Humbert proposera une discussion autour de son livre Tout plaquer. Elle y constate que dans son entourage, beaucoup de personnes désertent leur boulot pour devenir paysan-boulanger ou charpentière. Ces dernières considèrent qu’il s’agit d’un acte de rupture radicale qui pourrait même favoriser une transformation sociale positive, écologiste et anticapitaliste.

Anne Humbert estime au contraire que la désertion repose sur un imaginaire néolibéral, individualiste et inégalitaire seulement réservé à des personnes dotées d’un fort capital économique, social et culturel. « C’est un espace de discussion qui n’a pas une ligne politique homogène. Tout le monde n’est pas forcément en accord avec tout, le but est d’avoir des échanges intéressants », explique Hugo :

« Politiquement, les maisons d’édition sont à tendance anarchiste, de gauche radicale ou dans la critique sociale. Il faut aussi dire qu’on s’inscrit parfaitement dans la charte du Molodoï qui ne tolère aucune discrimination comme le racisme, l’homophobie, la transphobie… »

Des concerts le samedi

Le salon sera ouvert de 13h30 à 19h samedi et dimanche. Le samedi, une soirée de concerts est prévue jusqu’à 1h avec une chorale, des mélodies post-médiévales et du futur des années 70, un DJ set… La programmation complète est disponible sur le blog de La Chèvre.

Cet événement demande une belle quantité de travail au collectif organisateur, non-salarié, qui se sera réuni une dizaine de fois depuis décembre. Une quinzaine de personnes supplémentaires « fileront un coup de main à La Chèvre pendant le week-end », selon Hugo. Aude poursuit :

« On a envie que ça soit horizontal, même si ce n’est jamais parfait. On se pose beaucoup de questions, on fait tourner les tâches et les référents. Ça fait durer les réunions. »

Ce gros effort militant souhaite notamment susciter la rencontre entre les militants en dehors du contexte des manifestations, pour créer du lien entre des collectifs politiques locaux.

Une manifestation dénonçant la répression des free-parties… réprimée

Une manifestation dénonçant la répression des free-parties… réprimée
Suite aux restrictions imposées par le préfecture du Bas-Rhin, les organisateurs ont préféré annulé la manifestation du 13 avril.

Plusieurs collectifs s’étaient associés pour organiser une manifestation dénonçant la répression des free-parties samedi 13 avril. Mais face aux conditions imposées par la préfecture, la mobilisation n’aura finalement pas lieu à Strasbourg.

« Faisons résonner nos voix et nos caissons dans la rue ! » Depuis plusieurs semaines, le mot tourne dans les réseaux de teufeurs : le samedi 13 avril sera le jour d’une « grande manifestive ». Pour dénoncer la répression récurrente des free-parties, des dizaines de collectifs organisent simultanément des manifestations sonores dans plusieurs villes de France.

À Strasbourg aussi, des groupes locaux comme Implak’ab, DKS ou Moa soundsystem s’étaient alliés pour organiser une itération locale de l’évènement, dont le départ était prévu à 14h place de l’Étoile. Mais les organisateurs ont reculé face aux conditions restrictives ordonnées par la préfecture du Bas-Rhin.

Droit de manifester… en silence

« On avait préparé un parcours, un service d’ordre, on était prêt à échanger avec la préfecture… Mais on fait face a un mur. » Au téléphone, Dan Heckmann du collectif Implak’ab semble abattu. Après avoir présenté sa demande de manifestation à la préfecture, il a été convié à une réunion avec la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) :

« On nous a dit qu’on pouvait faire une manifestation uniquement de manière statique, place de la République. On aurait été ni visible ni entendu, ça n’avait plus de sens. Et on nous explique que si on maintient la manifestation initiale, il y aura sommation et dispersion de la part des forces de l’ordre. »

Lassés de l’absence de dialogue et inquiets des conséquences d’une répression de la manifestation, les organisateurs ont préféré annuler l’évènement. « On ne comprend toujours pas pourquoi ça a pu être possible partout ailleurs en France, mais pas ici », glisse Dan, dépité.

Les profs de Jean Monnet mobilisés pour la qualité de leur établissement

Les profs de Jean Monnet mobilisés pour la qualité de leur établissement
Les enseignants craignent pour l’équilibre social de leur établissement

Une cinquantaine d’enseignantes et d’enseignants du lycée Jean Monnet de Strasbourg, soutenus par des élus de gauche, ont manifesté vendredi devant le rectorat de l’Académie. Ils dénoncent deux projets qui pourraient déclasser l’important lycée public du Neudorf.

Sous le beau temps printanier, la petite troupe qui s’amasse devant le rectorat de l’Académie de Strasbourg, rue de la Toussaint ce vendredi 12 avril vers 14h30, est plutôt joyeuse. Mais la cinquantaine de profs du lycée Jean Monnet, un établissement public du Neudorf, sont pourtant inquiets.

Selon Coline De Dadelsen, représentante du personnel Snes-FSU, le rectorat envisage d’ajouter aux effectifs du lycée une classe de Terminales en sciences technologiques, du management et de la gestion (STMG). Cette classe serait composée d’élèves n’ayant pas obtenu leur baccalauréat l’année précédente.

« On concentre les difficultés dans un établissement, pointe Coline De Dadelsen, alors qu’on nous sort des discours sur l’égalité des chances. En nous ajoutant 35 élèves redoublants, les conditions de travail, déjà difficiles, vont devenir intenables d’autant que les élèves en STMG ont besoin de plus d’accompagnement que les autres. »

Coline De Dadelsen, à gauche, aux côtés de ses collègues et de Ludivine Quintallet et Caroline Reys, conseillères départementale et régionale d’opposition. Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Une Première générale en moins

Vendredi, plusieurs élus de gauche avaient fait le déplacement pour soutenir les enseignants, comme Caroline Reys, conseillère régionale d’opposition écologiste, et les conseillers d’Alsace dans l’opposition également, Florian Kobryn et Ludivine Quintallet.

Mais ce petit monde pourra-t-il influer sur les choix du rectorat ? Coline De Dadelsen l’espère d’autant qu’une autre mauvaise nouvelle plane sur le grand lycée du Neudorf : la suppression d’une classe de Première générale.

« On va perdre un élément qui permet de maintenir une diversité sociale au sein du lycée, craint Coline De Dadelsen. Nous pouvons absorber une classe supplémentaire de STMG, mais à condition que les élèves redoublants soient répartis, que les classes ne dépassent pas 28 élèves et qu’on ne nous enlève pas les filières générales ! »

Le lycée Jean Monnet accueille des parcours européens, sportifs ou Abibac. Les enseignants craignent que ces filières d’excellence ne soient boudées, si la réputation du lycée venait à baisser en raison d’un déséquilibre entre le nombre de classes générales et les filières concentrant les élèves en difficultés.

Des propositions ont été envoyées au rectorat, qui n’a pas encore répondu aux inquiétudes des enseignants.

De retour de Gaza, un chirurgien strasbourgeois raconte l’horreur de la guerre

De retour de Gaza, un chirurgien strasbourgeois raconte l’horreur de la guerre
Jubran Dubras est chirurgien à Strasbourg, sur cette photo en train d’opérer è Gaza.

Arrivé en France en 2016, à Strasbourg en 2022, Jubran Dubras est chirurgien vasculaire au Nouvel hôpital civil. En plus de son activité à l’hôpital public, le médecin continue les opérations humanitaires et est allé opérer dans la bande de Gaza en février et mars 2024.
Il a pris deux de ses cinq semaines de congés pour partir opérer à Gaza, en Palestine. Jubran Dubras, chirurgien vasculaire au Nouvel hôpital civil de Strasbourg, conserve sur son téléphone de nombreuses photos de son . . .

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Le nouvel archevêque de Strasbourg, Pascal Delannoy, affiche sa fibre sociale

Le nouvel archevêque de Strasbourg, Pascal Delannoy, affiche sa fibre sociale

Avant de prendre officiellement ses fonctions d’archevêque de Strasbourg, Monseigneur Pascal Delannoy a présenté son parcours et les priorités qu’il donne à sa gouvernance ce 12 avril.

Dans l’imposante salle Saint-Léon du Grand séminaire, une poignée de journalistes s’impatiente vendredi 12 avril. Devant eux, une petite table rustique sert de pupitre improvisé, pour la présentation du nouvel archevêque de Strasbourg. Avec quelques minutes de retard, Pascal Delannoy se présente à eux, affichant un large sourire et une croix (aussi large) autour du cou.

Nommé à Strasbourg en février 2024 par le pape François et le président Emmanuel Macron, il succède à Monseigneur (Mgr) Luc Ravel, qui avait démissionné à la suite d’une série de crises au sein du diocèse. Né dans le Nord, il suit d’abord des études d’économie et travaille quelques années comme expert-comptable. Par la suite, il change de voie et rentre au séminaire de Lille.

« À l’époque où il rentre au séminaire, il avait déjà presque la trentaine », se souvient Éric Boutrouille, recteur à la cathédrale de Cambrai. Pour son ancien camarade, l’abbé ne tarit pas d’éloges : déjà en formation, Mgr Delannoy lui laisse le souvenir d’un « homme à l’écoute, calme et patient », capable « de gérer les conflits ». Le profil idéal pour succéder à Mgr Ravel, sur le papier.

Diocèses populaires

Pour apaiser les tensions au sein du diocèse, Mgr Delannoy assure qu’il « débutera assez rapidement des visites pastorales », c’est à dire des déplacements sur plusieurs secteurs du diocèse. « C’est précieux pour l’évêque, car ça lui permet de connaître son diocèse. Mais c’est également précieux pour ceux qui accueillent l’évêque, car ça permet de susciter des rencontres, de créer du lien entre les personnes. »

L’autre « chantier » qu’il met en avant, c’est l’engagement auprès des pauvres. Avant d’être envoyé en Alsace, le prêtre a connu dans son parcours ecclésiastique plusieurs paroisses populaires, d’abord à Roubaix à la fin du séminaire, puis au diocèse de Saint-Denis en 2009, lorsqu’il remplace l’évêque démissionnaire. À Strasbourg, Pascal Delannoy entend accroître l’investissement de l’Église à l’égard des personnes précaires : « Un chantier qui me passionne, qui retient toute notre attention, c’est comme nous sommes présents auprès des personnes les plus pauvres, en situation de précarité. »

L’imposante salle Saint-Léon, où se tenait la conférence de presse.

Interrogé sur les choix de Mgr Ravel, son prédécesseur, de nommer les missionnaires de la Miséricorde divine, un mouvement identitaire au sein de l’Église, à la tête d’une paroisse, le nouvel archevêque assure qu’il ne connaît pas le groupe.

Mgr Pascal Delannoy prendra officiellement possession du siège archiépiscopal de Strasbourg le dimanche 21 avril à 15h, au cours d’une messe à la Cathédrale de Strasbourg. Cette dernière sera d’abord assurée par le nonce apostolique – le représentant du Pape en France – Mgr Celestino Migliore.

Aménager le Palais des fêtes pour l’Opéra du Rhin coûtera près de 10 millions d’euros

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Le bâtiment art nouveau du Palais des fêtes

L’annonce d’un déménagement de l’Opéra national du Rhin au Palais des fêtes a surpris. Trop exigu pour accueillir des opéras, le bâtiment historique de la Neustadt va devoir subir de lourds travaux.
Trois scénarios ont été envisagés par le comité de pilotage du déménagement de l’Opéra national du Rhin pendant ses trois ans de

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