Au détour d’une visite à Strasbourg, vendredi 26 avril, Emmanuel Macron a réitéré son opposition à une sortie de l’Alsace de la Région Grand Est. En réponse, le président de la Collectivité d’Alsace, Frédéric Bierry, annonce la mise en place d’une nouvelle concertation.
Chaque mois d’avril, le président de la République instaure une nouvelle coutume : venir en Alsace pour recadrer Frédéric Bierry. Le 19 avril 2023, après une journée de visite à Sélestat ponctuée de huées et de casserolades, Emmanuel Macron confiait son hostilité à une sortie de l’Alsace de la Région Grand Est. Six jours plus tôt, le président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), Frédéric Bierry, avait pourtant lancé une « grande contribution citoyenne », visant à collecter des retours sur la forme que prendrait une future Région Alsace.
Au cours d’un passage à Strasbourg, vendredi 26 avril 2024, le président de la République a récidivé en se déclarant favorable à des transferts de compétences limités plutôt qu’à « faire de grands jeux institutionnels ». Un mouvement peu apprécié par Frédéric Bierry, qui rêve d’une collectivité de plein exercice, et pas d’un service délégataire sous tutelle de la Région Grand Est. Presqu’un cauchemar. Selon les Dernières nouvelles d’Alsace, la préfète du Bas-Rhin est chargée de présider aux discussions entre Franck Leroy, le président de la Région Grand Est, et Frédéric Bierry.
Malgré ce nouveau revers, Frédéric Bierry ne se démonte pas. Lundi 29 avril, il a annoncé l’ouverture prochaine d’une période de « concertation » de 30 jours sur le sujet. L’idée viendrait d’Emmanuel Macron lui-même, rapporte le président de la CEA, qui invite les Alsaciens qui se sentiraient dépossédés de leur région à écrire au président de la République.
Concertation très vague
« On ne va pas passer 30 jours à discuter dans le vague », a assuré lundi Frédéric Bierry aux Dernières nouvelles d’Alsace, qui s’estime toujours porté par une consultation qu’il a lui-même organisée et qui plébisciterait une Région Alsace qui cumulerait les compétences régionales et départementales. Une expression populaire qui pour l’instant constitue le point culminant de cette odyssée institutionnelle dans laquelle le président de la Collectivité d’Alsace s’est lancé.
Prochaine date au calendrier : la présentation d’un rapport sur la décentralisation, que doit remettre vendredi 3 mai le député du groupe Renaissance Éric Woerth (ex-LR). Une partie du texte concernera la question alsacienne mais il s’agira surtout de relancer le « conseiller territorial », un élu siégeant à la fois au Département et à la Région, une idée un temps portée par Nicolas Sarkozy.