Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Comment voir des aurores boréales depuis Strasbourg et l’Alsace

Comment voir des aurores boréales depuis Strasbourg et l’Alsace
Au dessus du fort de Schoenenbourg vendredi 10 mai

Suite à un orage géomagnétique exceptionnel, des nuits d’aurores boréales historiques sont visibles depuis Strasbourg et l’Alsace. Ce fut le cas toute la nuit du vendredi 10 mai, mais elles devraient être à nouveau visibles les nuits des samedi 11 et dimanche 12 mai. Renaud Toussaint, directeur de l’Institut Terre et Environnement de Strasbourg, détaille le phénomène.

Si vous aimez les beaux phénomènes naturels exceptionnels, l’astronomie, les interactions entre magnétisme terrestre et solaire, la physique stellaire, et habitez à Strasbourg, en Alsace, dans les Vosges – ou ailleurs autour de ces latitudes-là : levez les yeux vers le Nord après 23h samedi 11 mai ou dimanche 12 mai ! Des nuits d’aurores boréales sont bien possibles. Le phénomène était très bien visible sur toute la France métropolitaine, notamment depuis les Vosges, au soir du vendredi 10 mai et jusque dans les villes.  

La tempête géomagnétique d’intensité exceptionnelle qui a causé ces aurores est toujours en cours, suite à une grande éruption solaire il y a deux jours. Une grande tache solaire actuelle est liée à une intense activité d’éruptions solaires, et les aurores boréales de ces jours-ci sont visibles jusque bien plus au sud que d’habitude, comme en témoignent l’activité et les prévisions sur ce site dédié ou sur le Service international des indices d’activité géomagnétique, dont les données sont produites par le service national d’observation de l’observatoire du magnétisme de l’École et observatoire des sciences de la Terre à Strasbourg.

Au dessus de Strasbourg vendredi 10 mai.Photo : Olivier Hannauer / La Chouette Photo

Depuis Strasbourg, ou les Vosges, levez le nez vers la constellation Grande Ourse, c’est-à-dire regardez vers le Nord. Si vous êtes en ville ou village, l’extinction ou la diminution des lampadaires en fin de soirée vous aidera (comme ceux de Strasbourg et diverses localités qui tâchent de préserver la nuit et le ciel nocturne). Un téléphone ou un appareil photo est plus sensible que votre œil (choisissez un temps de pose de trois secondes par exemple), mais ce sera assez visible pour se voir à l’œil nu, comme ce fût le cas dans la nuit de vendredi 10 à samedi 11 mai après minuit.

Pourquoi le ciel est rose ?

Les couleurs de ces aurores sont dues aux atomes de l’atmosphère qui sont excités par les particules chargées (essentiellement des protons – noyaux d’hydrogène-, électrons et particules alpha, c’est à dire deux protons deux neutrons, des noyaux d’helium), issues d’une éruption solaire quelques dizaines d’heures auparavant. Cette éjection de masse coronale est une bulle de plasma émise durant l’éruption, de même composition que le vent solaire.

Les aurores rouges sont les plus rares. Elles sont émises par l’oxygène, moins dense au-dessus de 240 km d’altitude. Le vert, plus courant, est aussi émis par l’oxygène dans des couches atmosphériques plus denses, plus bas, à 120 km à 180 km d’altitude. On en voyait au soir du vendredi 10 mai, plus bas sur l’horizon. Les émissions de l’azote sont souvent rouges sombres, violettes ou blanches.

Les aurores boréales, communes en Scandinavie, sont souvent vertes et roses. Celles (très rares) sous nos latitudes sont plus couramment rouges. Les particules chargées suivent le champ magnétique en spiralant, se concentrent d’habitude autour des pôles, et ralentissent en interagissant avec la haute atmosphère, d’où les aurores. Ce bouclier magnétique dû à la dynamo interne de la Terre est ce qui protège la vie terrestre de radiations trop intenses – et ce dont doivent se protéger les astronautes lors de sorties de la magnétosphère pour aller plus loin.

#espace

Après 13 années de saga judiciaire, 12 Alsaciens appelant au boycott d’Israël relaxés

Après 13 années de saga judiciaire, 12 Alsaciens appelant au boycott d’Israël relaxés
Mireille Pelka (à gauche), présidente de l’Association France Palestine Solidarité Alsace, et Siam, réfugiée palestinienne, lors de la soirée célébrant la relaxe des militants de BDS 68.

Douze Alsaciens ayant mené des actions appelant au boycott des produits originaires d’Israël en 2009 et 2010 ont obtenu que leurs condamnations pour « provocation à la discrimination » soient annulées au bénéfice de leur liberté d’expression.

Douze militants de Boycott désinvestissement et sanctions Haut-Rhin (BDS 68), un collectif qui œuvre pour le boycott de produits israéliens en protestation contre les actions de l’État hébreu visant les Palestiniens, ont définitivement été relaxés de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes ». Par deux arrêts du 14 mars 2024, la Cour d’appel de Paris a confirmé deux jugements de relaxe rendus par le tribunal correctionnel de Mulhouse le… 15 décembre 2011.

Douze militants alsaciens avaient alors dû répondre devant le tribunal après avoir appelé au boycott des produits en provenance d’Israël les 26 septembre 2009 et 22 mai 2010, dans les locaux du supermarché Carrefour d’Illzach, près de Mulhouse. Les militants, vêtus de t-shirts siglés « Palestine vivra, boycott Israël », avaient notamment distribué des tracts proclamant que « acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, approuver la politique menée par le gouvernement israélien ». Plusieurs marques étaient citées dont Jaffa, JordanValley, Carmel, King Solomon, Jafaden, et d’autres.

Un appel du parquet qui va durer 10 ans

Le ministère avait fait appel de la relaxe prononcée par le tribunal de Mulhouse en 2011. Les militants avaient ensuite été condamnés par la Cour d’appel de Colmar en 2013. Confiants dans leur position, les militants de BDS sont allés jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour faire valoir que ces actions s’inscrivaient dans le cadre de la liberté d’expression politique.

Une reconnaissance obtenue en juin 2020, à l’unanimité de la CEDH, et qui a permis la révision des procès d’appel. Les juges de Strasbourg ont considéré d’une part que les actes et propos des prévenus relevaient d’un sujet d’intérêt général, d’une expression politique et militante, et qu’à ce titre, ils devaient bénéficier d’un niveau élevé de protection de la liberté d’expression.

Les activistes, ils ne sont plus que onze, ont donc logiquement fêté samedi 4 mai à Mulhouse cette victoire, qui devrait installer une jurisprudence favorable pour de nombreuses actions militantes, et la fin de cette « saga judiciaire », selon le mot de Ghislain Poissonnier dans Dalloz Actualités.

Cette affaire aura au moins permis de consolider une des limites de la liberté d’expression et notamment, l’incitation à la haine ou la discrimination d’un groupe de personnes, en l’occurrence la communauté juive. Puisqu’il n’y a eu ni insulte ni violence dans le supermarché d’Illzach en 2009 et 2010, aucun préjudice ni aucune plainte, que les militants avaient prévenu le supermarché de la présence de produits importés d’Israël mal étiquetés, il s’agissait bien d’une expression politique et légale.

Cette décision va permettre à BDS de poursuivre ses actions. Dans un compte-rendu de la célébration du 4 mai, Alterpresse évoque de futures mobilisations pour l’antenne du Haut-Rhin à partir du 18 mai, dont une devant la Cour pénale internationale.

Hubside.store condamnée à plus de 500 000 euros d’amende

Hubside.store condamnée à plus de 500 000 euros d’amende

La Commission nationale informatique et libertés a condamné le 4 avril la société opérant les boutiques Hubside.store à verser plus de 500 000 euros d’amende, suite à des manquements à la protection des données personnelles des utilisateurs.

Une première sanction pour la société derrière les boutiques Hubside.store, dont une est installée place Kléber à Strasbourg. La Commission nationale informatique et libertés (CNIL) a prononcé une sanction de 525 000€ contre cette société pour avoir utilisé « à des fins de prospection commerciale des données fournies par des courtiers en données, sans s’assurer que les personnes concernées avaient valablement consenti à être démarchées. »

Spécialisée dans la réparation, le reconditionnement et la revente de produits électroniques, comme les téléphones portables ou les ordinateurs, la société recrute de nouveaux abonnés à ses services via des listes de contacts mais aussi avec un démarchage direct, directement dans la rue. Ses vendeurs déploient ensuite un discours confus, au cours duquel des abonnements sont vendus sans que les consommateurs en soient bien conscients comme notre enquête l’avait révélé en 2022.

Manquements graves

L’amende de la CNIL comprend les autres procédures à l’encontre d’Hubside.store lancées par les autorités de contrôle en Belgique, Italie, Espagne et Portugal. Elle a été estimée à environ 2% du chiffre d’affaires annuel de la société, un montant jugé légitime « au regard de la gravité des manquements retenus et de la responsabilité endossée par l’organisme utilisant les données collectées ».

La décision de la CNIL est susceptible de faire l’objet d’un recours devant le Conseil d’État dans un délai de deux mois. En outre, d’autres échéances attendent les dirigeants d’Hubside.store : la société mère, Indexia Group, quelques filiales et son fondateur, Sadri Fegaier, seront en septembre devant le tribunal correctionnel de Paris selon l’UFC-Que Choisir.

Procès de l’attentat de Strasbourg : 40% des parties civiles irrecevables

Procès de l’attentat de Strasbourg : 40% des parties civiles irrecevables
Le palais de justice de Paris

La cour d’assises spéciale de Paris pour l’attentat de Strasbourg a rejeté 92 des 226 parties civiles qui lui demandaient réparation.

Lors d’une précédente enquête, Rue89 Strasbourg avait détaillé le « business des parties civiles » aux procès d’actes de terrorisme. Selon les Dernières nouvelles d’Alsace, la cour d’assises spéciale de Paris pour l’attentat de Strasbourg du 11 décembre 2018 a reconnu le statut de partie civile à 134 personnes. Mais 226 en avaient fait la demande.

84 « victimes par ricochet »

Les DNA détaillent que la cour, dans son arrêt du 3 mai, a considéré que le statut de partie civile ne pouvait être reconnu à « toutes les personnes ayant ressenti un dommage, une souffrance, un préjudice à la suite des faits commis à Strasbourg les 11 et 13 décembre 2018 », même si elles sont « indiscutablement, au sens commun du terme, victimes de ces faits ».

La cour s’est donné un périmètre pour juger du caractère juridique des victimes : 50 victimes, dont les 11 blessés, se trouvaient dans le périmètre d’action direct du terroriste, qui a fait également cinq morts ce soir-là. La cour a accordé le statut à 84 autres « victimes par ricochet » selon les DNA mais a considéré que les personnes qui se trouvaient confinées étaient « en sécurité » et donc, ne pouvaient pas prétendre au statut de partie civile.

Ces éléments ne sont pas définitifs. Les personnes exclues du dispositif légal peuvent faire appel de la décision de la cour spéciale les concernant. En outre, le principal accusé, Audrey Mondjehi, a interjeté appel de sa condamnation à 30 ans de réclusion criminelle, ce qui provoquera un second procès.

Le prestataire du PSG reprend les buvettes et les fourneaux du stade de la Meinau

Le prestataire du PSG reprend les buvettes et les fourneaux du stade de la Meinau
Pour son stade qui comptera 7 000 places supplémentaires, le racing change de prestataire derrière ses buvettes.

Le Racing club de Strasbourg avait lancé un appel d’offres début 2024 pour faire évoluer la restauration des supporters. Topivo, qui s’occupe des buvettes du Parc des princes, gérera les bars et les cuisines du stade de la Meinau à partir de ce mois d’août.
« Avec la rénovation du stade, on voulait commencer un nouveau cycle pour la restauration des supporters », lance Alain Plet, directeur général adjoint du Racing club de Strasbourg (RCSA). Rue89 Strasbourg a obtenu des informations sur les contours de la nouvelle organisation des bars et des stands alimentaires pour la saison 2024-2025 qui commencera en août prochain. Ces contrats commerciaux continueront au moins jusqu’en juin 2028.

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Sept maires alsaciens écrivent à Emmanuel Macron pour rester dans le Grand Est

Sept maires alsaciens écrivent à Emmanuel Macron pour rester dans le Grand Est
Franck Leroy, président de la Région Grand Est, a mobilisé ses réseaux pour déminer la parole présidentielle. Raté.

France Bleu Alsace a révélé que 30 maires du Grand Est ont écrit à Emmanuel Macron pour que le président de la République mette fin à la saga de la sortie de l’Alsace. Parmi eux, sept maires alsaciens dont Jeanne Barseghian et Pia Imbs.

Lors de sa dernière visite à Strasbourg le 26 avril, Emmanuel Macron s’est livré à un bel exercice du « en même temps » dont il est coutumier. Interrogé sur le feuilleton de la sortie de l’Alsace du Grand Est, il s’est présenté comme opposé à une réforme institutionnelle mais il a proposé à Frédéric Bierry, président de la Collectivité d’Alsace et porteur de ce projet de sortie, d’en reparler. Un flou qui a évidemment relancé le sujet, pour le plus grand plaisir de Frédéric Bierry et des régionalistes.

Pourtant, révèle France Bleu Alsace, une trentaine des principaux maires du Grand Est, dont sept alsaciens, avaient pris les devants. Ils avaient écrit la veille de son déplacement au président de la République pour lui rappeler qu’une « nouvelle modification de l’organisation territoriale serait incompréhensible, contre-productive et irrespectueuse du travail entrepris par le plus grand nombre depuis 2016 (année de fusion des collectivités régionales d’Alsace, de Lorraine et de Champagne-Ardenne, NDLR) ».

Pour ces maires des plus grandes villes du Grand Est et d’Alsace, « la Région Grand Est a trouvé sa place aux côtés des autres collectivités territoriales. Son émergence et son influence n’ont, en rien, affecté les identités locales. Bien au contraire, les soutiens régionaux en investissement n’ont jamais été aussi importants. »

Un nouveau front d’Alsaciens pour la Région Grand Est

Sept maires alsaciens figurent parmi les signataires, dont Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, Pia Imbs, maire de Holtzheim et présidente de l’Eurométropole, ce qui n’est pas une surprise. En revanche, d’autres maires alsaciens expriment ainsi une nette opposition au projet porté par Frédéric Bierry : Michèle Lutz, maire de Mulhouse, Stéphane Leyenberger, maire de Saverne et Gilles Frémiot, maire de Heidwiller. D’autres sont vice-présidents de la Région Grand Est comme Bernard Fischer, maire d’Obernai et Claude Sturni, maire de Haguenau.

La publication de cette lettre rend visible l’existence d’une opposition politique à la sortie de l’Alsace du Grand Est. Jusqu’à présent, les élus qui étaient opposés au projet de Frédéric Bierry se contentaient de se taire à chaque irruption du débat dans la sphère publique. Un silence qui permettait au président de la Collectivité d’Alsace de poursuivre ce dossier sans opposition, en se prévalant d’un large soutien des élus et des Alsaciens d’une manière générale.

En Alsace, Stellantis roule sur le droit local et les jours fériés avec le soutien de l’État

En Alsace, Stellantis roule sur le droit local et les jours fériés avec le soutien de l’État

Chaque année, le groupe Stellantis obtient l’autorisation de faire travailler ses ouvriers pendant la quasi-totalité des jours fériés. En parallèle, le constructeur automobile obtient des millions d’euros d’indemnisation au titre de l’activité partielle.
Il y a des batailles qui semblent perdues d’avance. Dans l’usine de construction automobile Stellantis, à Mulhouse, le syndicat CGT se bat depuis plus de cinq ans pour la défense des dimanches et des jours fériés en tant que jours chômés. Une disposition du droit local appliqué en Alsace-Moselle interdit le travail les dimanches et jours fériés. Mais en 2023 encore, la direction du groupe a obtenu des dérogations pour autoriser le travail tous les dimanches, du 15 janvier 2023 au 20 août 2023 inclus et pour la moitié des jours fériés de l’année – comme le lundi de Pâques, le 8 mai – jour de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie – l’Ascension ou encore la Saint-Etienne.

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Des agents de l’Université de Strasbourg créent un collectif pour lutter contre la précarité

Des agents de l’Université de Strasbourg créent un collectif pour lutter contre la précarité

Des membres du personnel de l’Université de Strasbourg ont constitué un collectif de lutte contre la précarité en avril. Une délégation a rencontré la direction de l’Unistra mardi 7 mai.

En avril 2024, un contractuel traducteur présent depuis 15 ans à l’Université de Strasbourg (Unistra) n’est pas reconduit. Dans la foulée, ses collègues constituent un collectif de lutte contre la précarité, appuyés par les syndicats SUD Éducation, FO, CGT et FSU. Le groupe entend se mobiliser contre le recours massif aux vacataires et aux contractuels par l’Unistra.

Quatre représentants du collectif ont rencontré Élisabeth Demont, vice-présidente de l’Université en charge des ressources humaines et du dialogue social et Valérie Gibert, de la direction générale des services, mardi 7 mai. Ils ont pu leur présenter une liste de revendications.

Rabaisser le plafond des vacations

Les membres du collectif demandent notamment le retour au plafonnement des 96 heures de vacation par an. « La direction de l’Université a fait passer le plafond de vacations annuelles de 96 à 144 heures en juillet 2023, puis à 187 heures en novembre 2023 », explique Suzy Michel, représentante du collectif et secrétaire académique du syndicat Force ouvrière de l’enseignement supérieur et de la recherche.

« C’est le maximum légal au niveau national, sachant que le statut horaire de base d’un titulaire est de 192 heures, cela renforce la précarité des vacataires en repoussant leur possible contractualisation », complète Nicolas Poulin, co-secrétaire du syndicat SUD Éducation Alsace. « Les vacataires se retrouvent donc parfois à réaliser des mi-temps voire des presque temps complet d’enseignant chercheur titulaire, mais sans les droits sociaux ni les cotisations », conclut-il.

Le collectif s’est constitué à l’initiative d’agents contractuels et vacataires.Photo : Dorian Mao / Rue89 Strasbourg

46,6% des agents sont des contractuels

Le collectif a aussi demandé que l’ensemble des personnels en CDD de plus de quatre ans bénéficient d’un CDI. Au 31 décembre 2022, 979 personnes étaient en CDD à l’Unistra sur une mission permanente. « La vice-présidente nous a proposé de faire du cas par cas, mais le plus souvent pour des CDI à mi-temps. Un CDI à 50%, c’est 800€ par mois. On ne vit pas avec ça aujourd’hui », affirme Pascal Maillard représentant du collectif et secrétaire académique du Snesup-FSU.

Selon le bilan social de l’Université de Strasbourg pour l’année 2022, 46,6% des agents de l’université sont des personnels contractualisés, soit 2 846 personnes. « C’est légèrement en deçà du niveau national, mais ça reste très élevé », soupire Pascal Maillard. Si le nombre de vacataires n’est pas connu au niveau local, le nombre d’heures réalisées par des intervenants extérieurs en 2021-2022 est de 167 739 selon le rapport. Un chiffre en hausse de 20 000 heures sur quatre ans. Les vacataires représentent près de 60% des effectifs enseignants en France selon une note du collectif Nos Services publics rendues en avril.

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Vers un déménagement négocié des Roms du bidonville de Cronenbourg

Vers un déménagement négocié des Roms du bidonville de Cronenbourg
Me Burgun, Me Poinsignon, Me Carraud et Me Hébrard s’accordent sur la perspective d’un protocole avant l’audience.

Les Roms vivant au bidonville de Cronenbourg devraient être relogés fin juin dans un parc de caravanes, situé dans le quartier Gare. Un protocole d’accord est en cours de rédaction, pour éviter une expulsion.

L’avocat de l’Eurométropole de Strasbourg et les avocates représentant les Roms habitant un bidonville proche de la M35 (au centre d’une bretelle d’accès) devraient boucler un protocole d’accord encadrant leur déménagement vers la rue du Rempart. Les deux parties ont présenté lundi 7 mai au juge des référés civils cette option, alors qu’il était saisi d’une demande d’expulsion. Le juge, après avoir accordé un court délai, a donné jusqu’au 4 juin pour que les deux parties reviennent vers lui avec un accord validé. Si le juge l’accepte ensuite, cela éviterait l’expulsion des Roms.

La Ville et l’Eurométropole de Strasbourg assurent que l’Espace 16, situé rue du Rempart près du Wagon Souk, sera prêt à les accueillir avant la fin du mois de juin. Dix caravanes ont été acquises par la collectivité ainsi que cinq mobil-homes. Une communauté roms plus modeste, installée près de la Cité de l’Ill à la Robertsau, est également concernée par ce relogement.

Des détails encore à régler

Pour les avocates des Roms de Cronenbourg, Mes Gabriella Carraud, Léa Hébrard, David Poinsignon et Sophie Schweitzer, cette perspective est acceptée par leurs clients. Elles attendent cependant de prendre connaissance dans le détail des propositions de l’Eurométropole. Me Gabriella Carraud précise :

« Les familles sont prêtes à déménager de ce camp mais elles tiennent absolument à ce que leurs cellules familiales soient préservées. Avec le nombre de logements annoncés, il faudra bien vérifier qui va où et avec qui… »

Pour l’Eurométropole, Me Jean-Marie Bourgun tient à conserver « un levier » :

« Certes on espère que ce déménagement se déroulera en plein accord avec les familles mais le protocole sera homologué par le tribunal, ce qui conserve le bénéfice d’une éventuelle procédure d’expulsion à la collectivité dans le cas où les familles ne voudraient pas déménager. »

Le calendrier de relogement reste encore à préciser. Représentés par leurs avocates, les Roms concernés n’étaient pas présents à l’audience.

Contre le traitement médiatique du « génocide » à Gaza, les étudiants bloquent la fac et débattent

Contre le traitement médiatique du « génocide » à Gaza, les étudiants bloquent la fac et débattent
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Palestine : un rassemblement mardi 7 mai et une manifestation samedi 11 mai

Palestine : un rassemblement mardi 7 mai et une manifestation samedi 11 mai
Le 28 octobre, une première manifestation en soutien aux Palestiniens avait été autorisée.

Le collectif Palestine 67 organise une manifestation en soutien aux Palestiniens samedi 11 mai. Suite à la reprise de l’offensive israélienne contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, un rassemblement était aussi organisé ce mardi 7 mai.

Les espoirs d’un cessez-le-feu à Gaza se sont envolés ce mardi 7 mai, alors que l’armée israélienne a repris son offensive et ses bombardements contre la ville de Rafah, située tout au sud de la bande de Gaza. L’armée qui cherche les combattants du Hamas au milieu de la population palestinienne depuis l’attaque du 7 octobre a annoncé avoir pris le contrôle du poste frontière avec l’Égypte.

Face à cette reprise des combats, inattendue alors que le Hamas avait annoncé la veille accepter les termes d’un cessez-le-feu négocié par le Qatar et l’Égypte, les mobilisations qui s’expriment en France contre cette opération armée qui menace directement plus d’un million de Palestiniens, déjà déplacés depuis les autres zones occupées de Gaza, ont repris.

Deux rendez-vous

Le collectif Palestine 67 appelle à un rassemblement dès ce mardi 7 mai à 17h, place Kléber à Strasbourg pour dénoncer la reprise des combats et les victimes civiles de cette résurgence du conflit israélo-palestinien.

Le collectif organise aussi une manifestation samedi 11 mai, comme quasiment chaque samedi depuis le 28 octobre, en soutien à la population palestinienne. Le départ est cette fois prévu place Dauphine, à côté du centre commercial Rivétoile. L’appel de samedi est intitulé « stop au génocide » et accuse les gouvernements français, allemand, américain et anglais d’en être « complices ». Le collectif dénonce également les répressions qui frappent les manifestants et militants engagés en soutien aux Palestiniens en France et dans le monde.

L’infirmière jugée pour deux doigts d’honneur à Emmanuel Macron relaxée

L’infirmière jugée pour deux doigts d’honneur à Emmanuel Macron relaxée
Emmanuel Macron à Sélestat le 19 avril 2023.

Le tribunal correctionnel de Colmar a relaxé, mardi 7 mai, l’infirmière alsacienne qui avait fait des doigts d’honneur pendant une rencontre publique d’Emmanuel Macron à Sélestat le 19 avril 2023.

« Ma cliente est soulagée », explique Me Florence Dole, avocate de Claire. Cette infirmière d’une trentaine d’année a été relaxée mardi 7 mai par le tribunal correctionnel de Colmar. La prévenue était jugée pour avoir fait des doigts d’honneur en direction d’Emmanuel Macron lors de sa venue à Sélestat, le 19 avril 2023, juste après la réforme des retraites.

Selon Me Dole, lors de l’audience du 2 avril, « la juge a reconnu que le dossier était vide : il n’y avait rien qui permettait de caractériser que ma cliente a adressé les doigts d’honneur au président. Le doigt d’honneur n’était pas adressé au chef de l’État, qu’elle n’a même pas vu, mais à la politique de l’État. »

Lors de cette audience, le procureur de la République avait requis une amende de 300€ avec sursis et un stage de citoyenneté. Une peine acceptée en reconnaissance préalable de culpabilité par deux autres personnes accusées de gestes similaires lors de la visite du président de la République.

23 heures de garde à vue

L’infirmière, résidant à Schiltigheim, avait été placée en garde à vue à la suite de cet incident. Une « interpellation abusive » selon Me Dole :

« Dans toutes les manifestations revendicatives, il y a des interpellations injustifiées basées sur l’expression d’une opposition. Ces interpellations ne sont pas fondées sur des critères de droit pénal, mais sur des critères politiques. »

L’infirmière alsacienne, à l’étranger lors de la décision du tribunal, a « envie de passer à autre chose » selon son conseil. « La procédure a été longue, une période de souffrance pour ma cliente alors qu’elle ne s’est jamais sentie délinquante, » déclare Me Dole qui indique en outre que sa cliente pourrait « ne pas retourner manifester ».

« Une voix juive contre le génocide » : au FEC, conférence sur la situation à Gaza mercredi 8 mai

« Une voix juive contre le génocide » : au FEC, conférence sur la situation à Gaza mercredi 8 mai
Une conférence sur la situation en Palestine se tient au FEC mercredi 8 mai à 19h30 à Strasbourg.

Pierre Stambul, porte-parole de l’Union juive française pour la paix et essayiste, donne une conférence intitulée « Une voix juive contre le génocide » mercredi 8 mai à 19h30 au Foyer de l’étudiant catholique à Strasbourg.

La ville de Rafah, située dans la bande de Gaza, a été bombardée par l’armée israélienne ce lundi 6 mai, marquant une nouvelle évolution dans ce conflit meurtrier. Pour aborder la situation actuelle en Palestine, le porte-parole et coprésident de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Pierre Stambul, tient une conférence intitulée « Une voix juive contre le génocide ». Cette dernière aura lieu le mercredi 8 mai à 19h30 au Foyer des étudiants catholiques (FEC) à Strasbourg.

Professeur de mathématiques retraité, l’essayiste organise et anime de nombreuses conférences en France sur la situation en Palestine depuis 2006. « Cette rencontre doit permettre de porter la voix d’une partie des Juifs de France sur la situation en cours en Palestine », explique Perrine Olff-Rastegar, qui a participé à l’organisation de la soirée en tant que membre du Collectif Palestine 67 et de l’UJFP.

Dans un premier temps, Pierre Stambul doit revenir sur les derniers événements dans la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas contre des civils israéliens le 7 octobre 2023. Il devrait ensuite évoquer avec le public des pistes de réponses possibles face à la situation en Israël et en Palestine.

Examens d’entrée suspendus à la HEAR en raison du conflit social

Examens d’entrée suspendus à la HEAR en raison du conflit social

Lundi 6 mai, une cinquantaine d’agents de la Haute école des arts du Rhin de Strasbourg se sont mis en grève, suspendant ainsi les examens d’entrée des futurs étudiants. Après plusieurs semaines de mobilisation, professeurs et étudiants semblent motivés pour lutter ensemble.
Dans une salle du rez-de-chaussée de la Haute école des arts du Rhin (HEAR), à Strasbourg, une vingtaine de personnes sont réunies face à un grand écran, lundi 6 mai 2024. À l’appel de la CGT, une cinquantaine d’enseignants et . . .

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Un bâtiment de l’Université bloqué en soutien à la Palestine

Un bâtiment de l’Université bloqué en soutien à la Palestine

Une trentaine d’étudiants bloquent depuis le matin du lundi 6 mai l’accès à un bâtiment de l’Université de Strasbourg.

Lundi 6 mai, le bâtiment de l’Escarpe sur le campus de l’Esplanade de l’Université de Strasbourg est bloqué. Une trentaine d’étudiants empêchent d’y accéder pour demander un cessez-le-feu à Gaza. L’Escarpe abrite notamment le Centre universitaire d’enseignement du journalisme (Cuej). Après Sciences Po Strasbourg le 30 avril, c’est le deuxième blocage étudiant en soutien aux Palestiniens, bombardés par Israël depuis le 7 octobre 2023.

Contre le système médiatique

Angellina est étudiante en première année à l’école de journalisme. « Le blocage a été décidé de façon informelle, on a envoyé un message sur le groupe de la promo, on s’est réunis vendredi 3 mai et on a voté pour », résume-t-elle. Après l’occupation de l’École supérieure de journalisme de Lille les 2 et 3 mai, « il fallait que nous nous mobilisions aussi », pointe-t-elle.

Alors que le bâtiment est bloqué, Angellina explique profiter des échanges avec les étudiantes et étudiants pour les sensibiliser à la cause palestinienne :

« Nous devons réagir au traitement médiatique de ce génocide en général. On nous vante la neutralité journalistique à l’école alors qu’on constate très bien la différence de traitement entre les vies palestiniennes et israéliennes. »

Elle dénonce également l’absence de l’emploi du mot « génocide » dans les médias :

« La rhétorique qui lie une critique de la politique israélienne et l’antisémitisme est inadmissible. C’est injuste, les défenseurs de la cause palestinienne dans les médias sont systématiquement jugés en direct et soupçonnés, comme Rima Hassan qui utilise le terme « génocide ». Des journalistes ont même traduit le terme « soulèvement », qu’elle utilise, en arabe. Ça se dit « intifada » et les journalistes en ont tout de suite tiré des conclusions qui n’étaient pas pertinentes. »

En tant que future journaliste, l’étudiante explique ne pas vouloir faire « partie du système médiatique » qu’elle observe depuis le 7 octobre. « Je me sens mal à l’aise et n’ai pas envie de travailler de cette manière-là, le monde médiatique de demain ne peut pas être celui-là. » Elle pense à l’avenir :

« Dans quelques années, quand nous serons journalistes et que nous parlerons des évènements d’aujourd’hui, nous nous rendrons compte que nous aurons été du mauvais côté de l’histoire. Et on ajoute à cela la suspension de Guillaume Meurice de l’antenne de France Inter, qui est hallucinante pour la liberté de la presse. »

À 10 heures, la trentaine d’étudiantes et étudiants mobilisés se sont réunis en assemblée générale pour discuter de la suite de leur action.

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