Professeur de droit public à l’Université de Strasbourg, Étienne Muller est devenu le déontologue de la Ville de Strasbourg après un vote favorable du conseil municipal mercredi 22 mai. Son profil, plus consensuel, aura convaincu l’ensemble des groupes de l’hémicycle.
« La séance est levée ! » C’est par une interruption de séance prononcée par Jeanne Barseghian, – obligation règlementaire – que le futur déontologue de la Ville de Strasbourg entre en scène. Prenant place au centre de l’hémicycle, Étienne Muller entame un oral de présentation au milieu du conseil municipal du mercredi 22 mai.
Spécialiste du droit public, professeur à la faculté de droit de Strasbourg, le juriste apparaît à l’aise ; son profil semble plus consensuel au yeux des différents groupes du conseil. Suite à un vote unanime, il devient le nouveau déontologue de Strasbourg.
Sa désignation met fin à un mini psychodrame autour de la succession de l’ancien déontologue, Patrick Wachsmann. La précédente candidate, Hélène Michel, avait été rejetée par l’ensemble des groupes d’opposition, alors qu’il fallait une majorité des trois cinquièmes d’élus et celle de la majorité des présidents de groupes, selon l’article 7 du règlement intérieur du conseil municipal.
Consensus municipal
Dès le début de sa présentation, Étienne Muller définit la vision de son rôle : « Pour jouer correctement son rôle, il ne doit être ni l’instrument de la majorité, ni celui de l’opposition. Le déontologue n’est ni un procureur, ni une agence anticorruption. »
À la fin de sa présentation, les paroles d’élus se succèdent et se ressemblent pour accueillir avec bienveillance le juriste. Le présidente du groupe socialiste, Catherine Trautmann, donne le ton : « Je souhaite vous présenter notre gratitude pour avoir présenté votre candidature. (…) Nous apprécions que vous mettiez au service de la collectivité votre expertise. »
Au-delà des propos laudatifs, le conseiller communiste Aurélien Bonnarel et le premier adjoint à la maire, Syamak Agha Babaei, interrogent la part « d’innovations » que souhaite amener le nouveau déontologue. Ce dernier réplique en évoquant son ambition de rendre son travail plus explicite aux yeux du grand public : « L’idée de proposer plus de visibilité aux citoyens m’interpelle. Je crois que nous n’avons à rien à craindre du choix audacieux qui a été fait d’ouvrir la saisine du déontologue aux citoyens. »
Alors que le gouvernement prépare une nouvelle réforme de l’assurance chômage pénalisant les salariés, la CGT Chômeurs appelle à une mobilisation vendredi 24 mai à 9h30, devant l’agence France Travail de Neudorf, à Strasbourg.
La branche dédiée aux « chômeurs et précaires » de la CGT appelle à un rassemblement vendredi 24 mai à 9h30 devant l’agence France Travail (ex-Pôle emploi), 31 avenue du Rhin à Strasbourg – Neudorf. Le syndicat espère ainsi mobiliser contre une réforme à venir de l’assurance chômage (obligatoire et payée par tous les salariés, NDLR).
Selon des éléments parus dans la presse, cette réforme voulue par le gouvernement pénalisera un tiers des allocataires, en réduisant la période d’indemnisation et en augmentant la durée minimale de cotisation, c’est à dire celle d’un emploi salarié. Ainsi, au lieu d’être de six mois de travail sur une période de 24 mois comme actuellement, la durée minimale de travail pourrait passer à neuf mois et sur une durée rabaissée à 18 mois. Dans une étude dont Le Monde a obtenu une copie, l’Unedic – l’organisme chargé de collecter les cotisations, montre que ce seront les jeunes, et ceux qui sont en CDD ou en intérim qui seront les premiers visés.
Nouvelle offensive contre les droits sociaux
Pour la CGT Chômeurs, cette nouvelle offensive contre les droits sociaux parachève un déni d’accès aux allocations dont sont victimes deux chômeurs sur trois. Il y aurait 50 000 radiations par mois (c’est-à-dire la suppression des allocations attribuées à une personne au chômage qui ne remplirait pas les conditions nécessaires selon France Travail), selon un pointage du syndicat. Dans un communiqué, la CGT Chômeurs envisage d’ailleurs de contester une radiation lors de la manifestation de vendredi. La CGT Chômeur indique disposer du soutien d’Emmanuel Fernandes, député (LFI) de Strasbourg-sud, pour cette action.
L’appel de la CGT Chômeur du Bas-Rhin s’inscrit dans une mobilisation nationale ce jour-là contre la réforme préparée par le gouvernement.
Une Journée nationale de l’accès au droit est prévue vendredi 24 mai au tribunal judiciaire de Strasbourg. La grande salle d’accueil se transforme en un lieu d’informations et de conseils juridiques gratuits pour le public.
Près de 70 professionnels du droit se tiendront à la disposition du public, vendredi 24 mai au tribunal judiciaire de Strasbourg. De 9 heures à 17 heures, une trentaine de stands seront aménagés dans la grande salle d’accueil du palais de justice à l’occasion de la cinquième Journée nationale de l’accès au droit.
Créée en 2018 par le ministère de la Justice et organisée par le Conseil départemental de l’accès au droit du Bas-Rhin (CDAD 67), cette journée vise à prodiguer des conseils juridiques gratuits et des informations sur le fonctionnement de la justice aux citoyens.
Quatre avocats mobilisés
Des fonctionnaires d’autres services publics sont également mobilisés à cette occasion, comme les forces de l’ordre, l’administration pénitentiaire ou encore les finances publiques. Deux stands seront tenus par des avocats du barreau de Strasbourg et de Saverne. Un membre du parquet allemand d’Offenburg réalisera aussi le déplacement pour répondre aux questions liées au caractère transfrontalier du département.
Autres acteurs présents, des délégués du Défenseur des Droits, des notaires ou encore des membres d’associations tel que SOS France Victime, Viaduc France victime ou encore Crésus, qui aide et accompagne les personnes en surendettement. « L’objectif est de rassembler tous les acteurs du droit dans un même lieu et en même temps pour faciliter la rencontre avec les justiciables », commente Vivien Whyte, secrétaire général du CDAD 67.
En 2023, près de 4 000 personnes ont sollicité l’aide du CDAD dans le Bas-Rhin pour obtenir des réponses sur leurs droits.
Examinée lors du conseil municipal du 22 mai, l’expérimentation d’un « congé de santé gynécologique » fait l’unanimité dans son principe entre la majorité et l’opposition. Peut-être le seul moment de concorde de ce conseil municipal.
« Nous avons perdu l’occasion, non pas d’être en avance, mais d’accompagner l’évolution de la société. » À la tribune du Sénat le 15 février, la mine défaite de la sénatrice socialiste Laurence Rossignol dit tout de sa déception. Avec 206 voix contre et 117 voix pour, la proposition de loi de la sénatrice Hélène Conway-Mouret instaurant un congé menstruel de deux jours par mois maximum pour les personnes souffrant de dysménorrhées (règles douloureuses) a été rejetée par les sénateurs. Au Sénat comme à l’Assemblée nationale, ou une proposition de loi similaire avait été proposée par les écologistes et rejetée en commission, un tel dispositif peine à trouver une majorité d’élus pour le défendre.
À défaut d’être en avance sur la société, le conseil municipal de Strasbourg pourrait bien l’être sur le Sénat. Annoncée en septembre 2023 par le vice-président de l’Eurométropole en charge des ressources humaines, Valentin Rabot, l’expérimentation d’un « congé de santé gynécologique » est examinée par les élus strasbourgeois, ce mercredi 22 mai.
L’ensemble des fonctionnaires de l’Eurométropole souffrant de dysménorrhées et d’autres douleurs dues à l’endométriose pourront bénéficier d’un compte de 13 jours d’absence par an, sans journée de carence. Pour bénéficier d’une « autorisation spéciale d’absence », les personnes concernées – « tous les agents disposants d’un appareil reproductif féminin, quel que soit leur genre » – devront présenter un certificat médical, établi par un « professionnel de la santé gynécologique » et l’avis favorable de la médecine du travail, qui « analysera les éléments médicaux au regard du poste occupé par l’agente. »
Faire « tomber un tabou »
« Quand on a préparé cette délibération, on a invité les syndicats, les associations féministes et les membres de la médecine du travail pour avoir plusieurs points de vues », relate l’adjointe à la maire en charge des droits des femmes et de l’égalité de genre, Christelle Wieder. Au terme du processus de consultation, elle porte avec le premier adjoint chargé des ressources humaines, Syamak Agha Babaei, le texte devant le conseil municipal.
Au-delà du dispositif de congé mis en place, l’élue insiste sur la nécessité de provoquer un changement de mentalité sur le sujet : « L’un des grands objectifs du texte est de faire tomber un tabou, que les concernées puissent en parler à leur manager et trouver des aménagements pour qu’elles puissent aussi rester à leur poste de travail. » L’un des volets de la délibération évoque ainsi la mise en place d’une « campagne de sensibilisation sur le sujet de santé gynécologique » et d’une « formation spécifique organisée pour l’encadrement ». « Pour que les paroles se libèrent, il faut que les agents soient informés, que le management sache ce que ça peut représenter de faire face à des règles de types hémorragiques. »
Interrogée sur les conditions fixées par la délibération – notamment le certificat d’un gynécologue, dont les délais d’attente peuvent être longs – l’adjointe assure que « des aménagements ont été prévus. Le certificat délivré ne sera pas seulement annuel, mais valable deux ans. Et il peut être rendu par des sage-femmes. »
L’un des principaux arguments contre ce système, déjà appliqué dans d’autres collectivités, est la crainte des abus. Un point que démine la sénatrice Hélène Conway-Mouret, contactée en février :
« Localement, on voit que dans les collectivités qui le mettent en place, il n’y a pas d’abus. A Saint-Ouen où ce congé est appliqué, sur 840 agentes, 393 ont moins de 45 ans, et 23 seulement se sont signalées à la médecine du travail pour des problèmes de dysménorrhées. »
Consensus dans l’hémicycle
À rebours des hémicycles nationaux, la proposition semble faire consensus parmi les différents groupes politiques strasbourgeois. À commencer par les communistes, qui soutiendront sans réserve la délibération, assure la présidente du groupe Hülliya Turan (PCF). « Malheureusement, et comme sur beaucoup de sujets, c’est aussi au niveau national que les choses devront évoluer. » Son groupe déposera ainsi une motion, appelant à ce que la Ville prenne position en faveur des initiatives nationales.
« Manifestement, c’est un progrès social », relève le co-président du groupe de la majorité présidentielle, Nicolas Matt (Renaissance). « Ça me semble très bien pour au moins deux raisons : montrer aux femmes qui souffrent qu’elles ne sont pas seules et qu’elles sont soutenues, et faire mieux connaître l’endométriose. » Même son de cloche pour le groupe « Union de la droite et du centre », dont le président Jean-Philippe Vetter (LR) se montre favorable au texte : « C’est une expérimentation extrêmement intéressante. La santé gynécologique est essentielle et ces douleurs peuvent toucher de nombreuses femmes qui vivent un calvaire. Compte tenu du cadre de l’expérimentation, nous sommes favorables. »
« Je pense que le simple fait que la question soit débattue est un progrès », commente le conseiller d’opposition socialiste Dominique Mastelli. Et pour cause, puisque l’initiative vient d’une élue du groupe socialiste, comme le rappelle Christelle Wieder : « C’est Pernelle Richardot (membre du groupe du Parti socialiste, NDLR) qui nous avait encouragé à travailler sur le sujet en conseil municipal (en mars 2023, NDLR). »
S’il reconnaît que « sur le fond, des avancées progressistes sont à retenir« , Dominique Mastelli pointe des divergences avec le texte examiné :
« Sur la forme, je ne peux que regretter que la maire n’ai pas tenu parole en écartant les élus du dossier. Et la délibération manque de précision, notamment sur le circuit d’application qui me semble trop compliqué, entre le gynécologue, la médecine du travail et la hiérarchie. »
Après le conseil municipal, l’expérimentation sera débattue lors du conseil de l’Eurométropole, vendredi 31 mai.
Au tribunal administratif de Strasbourg, deux avocats tentent de contraindre la Ville de Strasbourg à mieux préparer les expulsions de camps de sans-abris, systématiquement demandées depuis 2022. Une démarche soutenue par le président du tribunal administratif. « On va tenter de faire en sorte que tous ces démantèlements aient finalement du sens. » Au tribunal administratif mardi 21 mai, son président, Xavier Faessel, doit juger si le camp du Glacis, derrière la gare, sera lui aussi être démantelé. La Ville de Strasbourg l’a saisi . . .
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La Cour européenne des droits de l’Homme a rejeté, lundi 21 mai, la demande d’Alsace Nature qui demandait l’arrêt immédiat des travaux d’enfouissement définitif des déchets toxiques sur le site de Stocamine, à Wittelsheim dans le Haut-Rhin.
Par une requête déposée le 23 avril 2024, l’association Alsace Nature a demandé à la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) de suspendre en urgence les travaux de confinement des déchets sur le site de Stocamine, à Wittelsheim dans le Haut-Rhin.
Dans une décision rendue lundi 21 mai, la CEDH considère que le « risque imminent d’atteinte irréparable à un droit protégé par la Convention (le droit à la vie dans un cadre environnemental sain, NDLR) » n’est pas établi. La Cour décide « de ne pas indiquer au gouvernement français la mesure provisoire sollicitée », c’est à dire qu’elle rejette la requête d’Alsace Nature de suspendre les travaux à Stocamine.
Alsace Nature n’a donc plus de moyens légaux pour empêcher les travaux de confinement définitif et ce, alors que la contestation sur le fond de ces travaux ne sera étudiée par le tribunal administratif qu’au premier semestre 2025. « Ça va se passer comme pour le GCO, soupire Me François Zind, conseil d’Alsace Nature. On va nous dire que nous avions raison mais que c’est trop tard. »
Le rectorat de l’académie de Strasbourg prévoit de supprimer une classe de l’école élémentaire de Rothau, qui dispose d’une classe par niveau. Des parents d’élèves se mobilisent contre cette suppression et ses conséquences.
Les enseignants de l’école élémentaire Gustave Steinheil de Rothau risquent de se retrouver devant des classes vides, ce mardi 21 mai. Des parents d’élèves prévoient de « détourner » les quelques 120 enfants de l’école pour les emmener voir un film d’animation à la place. L’objectif de cette opération pirate est d’alerter le rectorat de l’académie de Strasbourg, qui prévoit de supprimer la classe de CM1, pour qu’il reconsidère sa position.
Bastien Massot fait partie de ces parents d’élèves mobilisés. Il détaille :
« Le rectorat nous a prévenu qu’une classe allait être supprimée parce que l’école accueille moins de 130 élèves. Mais elle en accueille 125, dont une classe Ulis (accueil d’élèves handicapés, NDLR). Or nous sommes déjà l’école de regroupement pour tous les villages alentours, et nous sommes en zone de montagne. »
Menace pour la vitalité du bourg
Pour Bastien Massot, cette suppression va avoir des effets délétères sur la scolarisation des enfants de toute cette partie de la vallée de la Bruche :
« L’école dispose d’une classe par niveau. Si le rectorat supprime la classe de CM1, il y aura donc une classe à double niveau l’an prochain, avec les problèmes d’effectifs et d’organisation que cela suppose. »
En outre, l’école est alimentée en effectif par l’école maternelle, qui a récemment ouvert une toute petite section. Élu au conseil municipal de Rothau, Bastien Massot rappelle que la municipalité a investi dans son école, notamment pour rendre la cour beaucoup plus agréable pour les enfants. L’action de mardi est d’ailleurs soutenue par le maire.
Une réunion est prévue jeudi 23 mai avec l’inspecteur d’académie référent pour le secteur et le collectif de parents d’élèves prévoit d’autres actions publiques si le rectorat devait maintenir son projet de fermeture. Le rectorat n’a pas pu être joint lundi 20 mai, cet article sera mis à jour avec les éléments de l’administration s’ils parviennent à la rédaction.
Forains et Ville de Strasbourg sont parvenus à un « accord de principe » pour installer la Foire Saint-Jean 2024 dans le quartier du Port du Rhin. Au grand dam du conseil citoyen du quartier.
Dans un communiqué, la Ville de Strasbourg indique que « la commission de conciliation de la Foire Saint-Jean organisée jeudi 16 mai avec les représentants de la profession a permis d’aboutir à un accord de principe sur un périmètre et une période d’exploitation de l’édition 2024 ».
La Foire Saint-Jean 2024 devrait avoir lieu du mercredi 26 juin au dimanche 14 juillet dans le secteur des Deux Rives. Le parking « P1 du Jardin des Deux Rives » et les anciens parkings R1 et R2 (anciens parkings de la clinique Rhéna) ont été sélectionnés, selon la Ville de Strasbourg qui précise devoir encore « approfondir les détails techniques et opérationnels » afin d’obtenir « un accord définitif des forains ». Lors d’une communication précédente, la Ville avait indiqué que la Foire se tiendrait à Hautepierre près du Zenith.
180 manèges attendus
Éric Bodein, propriétaire d’un manège d’autos tamponneuses et qui a participé à cette réunion, confirme le communiqué de la Ville dans les grandes lignes :
« On aurait préféré quelque chose près du Parc des expositions mais ce n’est plus possible apparemment, il faudrait barrer trop de rues. Alors les Deux Rives, pourquoi pas mais on verra si on aura assez de place pour accueillir 180 manèges. »
Éric Bodein est « impatient de proposer une belle fête au bord de l’eau ». Pour ça, l’important selon lui est de disposer d’un site suffisamment grand et accessible. La présence d’un arrêt de tram à proximité du site a joué en sa faveur pour les forains, qui se souviennent d’une époque où la Foire s’y est tenu alors que le site était en friche.
En revanche, le conseil citoyen du Port du Rhin a mal vécu cette annonce. Dans un communiqué, cette assemblée des habitants déplore de n’avoir pas été associée aux discussions :
« L’accueil du Cirque Gruss au même endroit montre, dans de moindres proportions, ce que serait la Foire Saint-Jean au Port du Rhin. Le conseil a alerté sur la situation accidentogène liée à l’afflux de voitures concomitant à la diminution de places de stationnement, et demandé la mise en place de solutions urgentes pour assurer la sécurité de tous et toutes. »
Le conseil conclut en indiquant « qu’en l’état des choses, nous ne participerons à aucune réunion d’information relative à la Foire Saint-Jean ».
À l’avenir, la Ville de Strasbourg espère disposer d’une « plaine festive » qui permettrait d’accueillir avec plus de souplesse et moins de tension la Foire, mais aussi les cirques et d’autres installations itinérantes. Cet espace pourrait être créé à la Meinau, où sept hectares sont à l’étude pour 2026. Mais la question de l’emplacement de la Foire Saint-Jean se reposera dès 2025.
Le concept d’une mutuelle de l’alimentation, de la nourriture sélectionnée par l’intermédiaire de cotisations, se développe. Une section prévoit de se créer dans le quartier de Koenigshoffen à Strasbourg.
L’association Pour une sécurité sociale de l’alimentation organise une réunion vendredi 24 mai de 18h à 20h dans les locaux de Par Enchantement à Koenigshoffen. L’objectif est d’expérimenter un système de mutualisation des besoins en alimentation au sein du quartier, afin d’y répondre par des produits sélectionnés payés par des cotisations. Ce système, qui cherche à augmenter l’échelle des Amap (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), est en train de se structurer en Alsace, à l’aide d’un consortium d’une trentaine de partenaires.
Si une série de partenaires sont disponibles pour tester ce système, tout reste à définir, indique l’annonce de l’association organisatrice : « le fonctionnement, le financement, le montant de cotisation, le montant de l’allocation, quels magasins choisir… »
Si cette mutuelle pouvait fonctionner à l’échelle d’un quartier comme Koenigshoffen, l’association indique que le concept pourrait déboucher vers une Sécurité sociale de l’alimentation, à l’échelle nationale.
Début avril, la section Travail du sexe de la Confédération nationale du travail (CNT) est rentrée en activité à Strasbourg. Pour demander la fin de la pénalisation de leurs clients et les mêmes droits que les autres travailleurs et travailleuses, Doris et Eva politisent leur lutte et la pensent collective.
Doris et Eva sont travailleuses du sexe dans le Bas-Rhin, depuis près de 20 ans pour la première, huit pour la seconde. Les deux « travailleuses non salariées », selon le vocable de l’administration française, sont à l’origine de la création de la section Travail du Sexe au sein du syndicat interprofessionnel de la Confédération nationale du travail (CNT) dans le Bas-Rhin.
Une première nationale qui vise à donner aux personnes qui exercent ces professions un moyen de connaître leurs droits et d’en revendiquer de nouveaux. Car en France, depuis une loi de 2016, le travail du sexe est légal mais son achat, pénalisé (avoir recours à une prostituée est puni de 1 500 euros d’amende). Une situation législative qui a suscité une saisine jugée recevable par la Cour européenne des droits de l’Homme, car elle pourrait menacer l’intégrité physique des travailleurs et travailleuses et porter atteinte à leur vie privée.
À Rue89 Strasbourg, Doris et Eva ont accepté d’expliquer leur démarche et les revendications qu’elles entendent porter collectivement.
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La CGT Clestra et la CGT Métallurgie 67 organisent, mercredi 22 mai, un rassemblement devant l’usine Mobidecor. Située Port du Rhin à Strasbourg, l’entreprise appartient au groupe Jestia, l’ancien propriétaire de Clestra Metal, dont 125 ouvriers ont été licenciés en octobre 2023 suite à la liquidation judiciaire de l’entreprise.
Trois mois jour pour jour depuis leur dernière mobilisation, les anciens ouvriers d’Unterland Metal (ex-Clestra Metal, voir tous nos articles) ressortent le barbecue pour une mobilisation devant l’usine Mobidecor, filiale du groupe Jestia, l’ancien propriétaire de Clestra. Organisé par la CGT Clestra et la CGT Métallurgie 67, le rassemblement est annoncé à partir de midi, mercredi 22 mai, devant les bâtiments de l’entreprise où ont été transférés les actifs de Clestra, située au Port autonome de Strasbourg.
« On est toujours mobilisés. On se rassemble régulièrement et on maintient la pression. On veut aller jusqu’au bout, pour que toute la vérité soit faite sur cette injustice, sur ce qu’il s’est réellement passé », clame Amar Ladraa, ancien délégué syndical CGT chez Clestra. La procédure judiciaire lancée par les anciens salariés devant le conseil des prud’hommes suit son cours : « les derniers dossiers sont en train d’être finalisés », complète-t-il.
Un appel départemental a été lancé par la CGT métallurgie pour ce rassemblement devant Mobidecor. Il intervient sept mois après le licenciement de l’ensemble des salariés d’Unterland Metal, ex-Clestra. L’entreprise de cloisons amovibles basée à Illkirch-Graffenstaden, a été placée en liquidation judiciaire en octobre 2023, après une grève de trois mois des ouvriers.
Un audit sur la liquidation d’Unterland Metal
Courant avril, les représentants du CSE de Clestra ont été reçus par le cabinet d’audit judiciaire Cogeed à Paris. « Le juge du tribunal de commerce de Paris a validé la demande d’audit suite à la liquidation judiciaire. C’est une procédure rare, qui est loin d’être anodine », affirme Amar Ladraa. L’audit est toujours en cours et doit se terminer « d’ici la fin du mois de mai ».
Après plusieurs mois de mobilisations et d’interpellations auprès du groupe Jestia, les ouvriers ont finalement obtenu leur prime d’intéressement. Mais les relations avec la direction du grouperestent tendues :
« Il y a encore des treizièmesmois et des congés payés à récupérer. C’est difficile d’obtenir des documents et les indemnités qui sont dues aux ouvriers. »
Amar Ladraa
Contacté, le groupe Jestia n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Eurodéputée proche de l’agro-industrie, Anne Sander a été reléguée en 10e position sur la liste des Républicains aux élections européennes. Venant du centre droit, l’élue au profil technique et modéré contraste au milieu d’une série de candidats moins rompus à la politique européenne. « Vous savez, dans le schéma politique français, ce n’est jamais le travail qui paye. C’est pour ça que les Français n’existent pas au Parlement européen ». Au téléphone, Joseph Daul . . .
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En difficulté dans les sondages, la tête de liste de la majorité présidentielle Valérie Hayer a tenu un meeting à Strasbourg centré sur un plan d’investissement, ce samedi 18 mai. Elle laisse ses soutiens, les ministres Bruno Lemaire et Jean-Noël Barrot, descendre le Rassemblement national et la tête de liste du Parti socialiste, Raphaël Glucksmann. « Strasbourg, c’est le miracle européen fait ville. » Dans l’auditoire, on ne rougit même plus des éloges livrées par Valérie Hayer. En . . .
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L’Orée 85 accueille vendredi 24 et samedi 25 mai la première édition d’un festival d’un genre nouveau : Raï de femmes. L’objectif est de rappeler les origines populaires et féminines de ce courant de la musique maghrébine.
Mohammed El Ouariachi est cuisinier et il a une passion : le raï et l’histoire de cette musique, née à Oran en Algérie, au début du XXe siècle. Employé à L’Orée 85, tiers-lieu culturel sur les rives du canal de la Meinau, c’est à la suite d’une discussion avec ses collègues qu’est née l’idée de créer un festival dédié à ce courant de la musique berbère et maghrébine.
Car cette musique vibrante et populaire se transforme. Elle a connu un âge d’or en France dans les années 90, portée par des artistes comme Cheb Mami, Khaled ou Rachid Taha. Aujourd’hui, elle se mêle aux musiques électroniques et produit toujours les plus gros succès de la musique pop au sud de la Méditerranée.
Mais pour Mohammed El Ouariachi, le raï d’aujourd’hui est porteur d’une invisibilisation, celles des femmes, qui ont pourtant été à l’origine de ce courant musical :
« Je me suis aperçu de la sous-représentation des femmes dans le raï tel qu’il est présenté de nos jours et on s’est dit avec l’équipe de L’Orée qu’il faudrait faire quelque chose. Et c’est ainsi qu’est née l’idée du festival. Retrouver les origines du raï, rendre hommage aux femmes qui l’ont porté, comme la grande diva du raï qu’était Cheikha Rimitti. »
Né à Sainte-Marie-aux-Mines, Mohammed El Ouariachi a navigué dans le périmètre de la bande à Rodolphe Burger et Rachid Taha. Au fil des ans, il s’est constitué un carnet d’adresses qui lui a permis de rapidement proposer à L’Orée une série de grands noms du raï.
C’est ainsi que L’Orée accueillera Cheba Fadela, 62 ans, une légende du raï qui a commencé sa carrière à huit ans. Elle a été la première à braver l’interdiction faite aux femmes de chanter dans les clubs.
Elle a épousé Cheb Sahraoui et le couple a enregistré des tubes en duo dès 1983, notamment N’sel Fik, considéré comme le premier titre international du raï. Devenue rare sur les scènes, l’apparition de Cheba Fadela devant les quelques 400 personnes maximum de L’Orée est en elle-même un événement.
DJs de Marseille et de Strasbourg
La soirée se poursuivra avec Mama Ace, une DJ marseillaise qui fait autorité dans le domaine, pour un set de raï plus actuel.
Le lendemain, le festival se poursuivra avec une conférence sur Cheikha Rimitti, un portrait de la « mamie du raï » préparée par Mohammed El Ouariachi, qui s’est beaucoup documenté au fil des années sur cette grande dame. Puis la scène sera laissée à Mounira Zerkine, une collectionneuse de disques de musique algérienne et qui se produit sous le blaze de Algerian Vinyl. « Mounira est une nana extraordinaire, elle a la plus grosse collection de raï des années 70 », assure Mohammed El Ouariachi.
La soirée se poursuivra avec deux autres DJs : Mystique, de Marseille et Zhar, de Strasbourg, qui propose des sets d’electro rythmés, imprégnés de hip-hop et de breakdance.
L’écrivain Joël Henry et l’illustratrice Ariane Pinel proposent une nouvelle aventure de leur personnage explorateur. Sasha s’intéresse cette fois aux cabanes et aux modes de vie en communauté, des thèmes chers à ces deux auteurs strasbourgeois.
Dans sa première aventure, Sasha, le personnage non-genré créé par Joël Henry et Ariane Pinel, explorait les voyages à vélo et finissait par transformer tous les déplacements. Quatre ans plus tard, les deux auteurs strasbourgeois proposent cette fois une exploration localisée dans un village de cabanes, Cop’Cabana, le village des copains-copines : Sasha et les cabanes (Éd. Cambourakis, 15€).
« On s’est revu avec Ariane, et après quelques discussions, on s’est aperçu qu’on avait tous les deux le même attrait pour les cabanes », détaille Joël Henry, écrivain strasbourgeois qui a tenu un blog très drôle d’exploration urbaine aux débuts de Rue89 Strasbourg.
« Au moment de travailler sur le deuxième tome de Sasha, j’étais moi-même dans une phase d’exploration des lieux de vie communautaires, autogérés, éco-hameaux… Donc ça tombait bien, j’ai pu puiser dans mes observations des éléments qui se retrouvent dans les dessins. »
Un concept apprécié et repris
Car le format de Sasha et les cabanes reprend celui du premier opus : des textes très courts qui s’insèrent dans de grands dessins prenant toute la page, où fourmillent des détails et des micro-histoires parallèles. « Les enfants adorent, précise Ariane Pinel, les parents ont lu les phrases et les petits passent ensuite des heures à explorer chaque page. »
Et on les comprend puisqu’à Cop’Cabana, se côtoient autant de maisons différentes que d’habitants. Il y a Camille, apiculteur et musicien, qui « vit dans une yourte assez grande pour abriter tous ses drôles d’instruments », une grotte, un bus à deux étages, la cantine de Zouzou, le hammam de Nassera…
La première aventure de Sasha et les vélos a été traduite en coréen et en chinois. « Il a fallu gommer les gens qui s’embrassent en Chine », s’amuse Joël Henry, qui craint que ce deuxième volet ne passe pas les filtres de la censure. Car Sasha explore aussi une autre forme d’organisation sociale.
« Pour moi, les cabanes, c’était des zones à défendre (ZAD) en fait », pointe Ariane Pinel. Cette dernière a fréquenté la ZAD du Moulin à Kolbsheim, qui servait de quartier général aux opposants à la construction de l’autoroute de contournement de Strasbourg (GCO). Ainsi Sasha découvre comment on cultive et on mange à Cop’Cabana, comment on récupère et trie les déchets… À chaque fois sous une surveillance discrète mais permanente des gendarmes.
« La ZAD était totalement absente des idées de départ, qui tournaient plutôt autour de l’enfance, de l’utopie et des jeux, se rappelle Joël Henry, puis tout s’est mélangé et le résultat est super. » « Je trouvais que ça collait bien, précise Ariane Pinel : Sasha s’extraie de notre société, hyper individualiste, pour se confronter à des organisations collectives très belles, qui testent et mettent en œuvre plein de belles idées. J’avais envie de leur rendre hommage. »
Mardi 21 et mercredi 22 mai, la cour d’assises du Bas-Rhin aura à juger l’homme qui a tué Yasemin Cetindag. Placé en détention provisoire depuis plus de trois ans, Savas O. est accusé d’avoir étouffé, poignardé et enterré son ex-compagne, le 23 décembre 2020.
C’était la 97e femme tuée en un an en raison de son genre, le 23 décembre 2020. Yasemin Cetindag avait 25 ans la nuit où elle a été étouffée, poignardée et enterrée dans la for . . .
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