Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

À la Montagne Verte, la réunion sur le foyer de sans-abris saturée et reportée

À la Montagne Verte, la réunion sur le foyer de sans-abris saturée et reportée
La réunion publique sur le centre d’hébergement d’urgence à Montagne Verte avortée faute de place ce 27 mai.

La municipalité avait prévu une réunion publique ce 27 mai dans le quartier Montagne Verte au sujet d’un projet de centre d’hébergement d’urgence. L’événement a dû être reporté car la salle était largement trop petite pour accueillir tout le public.
Dans la rue des Corroyeurs, plusieurs dizaines de personnes s’approchent de l’hôtel Montagne Verte, un peu avant 18h30. L’établissement accueille, lundi 27 mai, une réunion publique de la municipalité sur un projet de centre d’hébergement d’urgence pour les sans-abris dans le quartier. Mais la salle, d’une capacité de 80 places, est déjà largement saturée.

Abonnez-vous

Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€.

Contribuez à consolider un média indépendant à Strasbourg, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.

    Paiement sécurisé
    Sans engagement
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné ?

Connectez-vous

L’investigation locale à portée de main.

Abonnez-vous et profitez d’un accès illimité à Rue89 Strasbourg. Annulez quand vous voulez.

Déjà abonné ? Connectez-vous

Choisissez votre formule :
,

Grève des profs et surveillants en arrêt maladie : le collège du Stockfeld contraint de fermer

Grève des profs et surveillants en arrêt maladie : le collège du Stockfeld contraint de fermer
En décembre 2023, les professeurs du lycée Kléber se mobilisaient autour des mêmes thématiques : plus de moyens pour moins de violences au sein de l’établissement.

Dans le quartier du Neuhof, le collège du Stockfeld a fermé lundi 27 mai. En cause : tous les assistants et assistantes d’éducation sont en arrêt maladie. Pour les soutenir, de nombreux professeurs ont fait grève.

Un mouvement social a débuté au collège du Stockfeld dans le quartier du Neuhof, lundi 27 mai. La mère d’une collégienne rapporte le retour de sa fille à la maison dès 8h05 dans la matinée : « Lorsqu’elle est arrivée, la principale adjointe était devant l’entrée. Elle leur a dit qu’il n’y aurait pas cours de la journée. »

Tous les surveillants en grève

Selon nos informations, tous les assistants et assistantes d’éducation (AED) du collège sont en arrêt maladie depuis l’agression verbale d’un de leurs collègues, dans l’après-midi du jeudi 23 mai. Un employé de l’établissement explique :

« C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’agression a eu lieu pendant la récréation. Juste avant cette même récréation, les AED alertaient les Conseillers Principaux d’Éducation sur un ras-le-bol face aux incivilités et à la mauvaise organisation générale. »

« La mobilisation qui a commencé est liée au climat scolaire. Le niveau de violence qui a été atteint constitue pour nous une limite », explique Dominique Haquette, professeur de mathématiques et responsable de section pour le syndicat CGT Éduc’action. La mobilisation doit se poursuivre mardi 28 mai. À l’initiative du même syndicat, une conférence de presse aura lieu dans la matinée pour informer sur les raisons de la mobilisation du personnel éducatif.

Contactée, la principale du collège du Stockfeld n’a pas souhaité répondre à nos questions et a nié avoir fait fermer l’établissement.

La précarité grandissante des éditeurs indépendants strasbourgeois

La précarité grandissante des éditeurs indépendants strasbourgeois
Les éditeurs strasbourgeois témoignent d’un accroissement de leurs difficultés depuis la guerre en Ukraine.

La trentaine de maisons d’édition indépendantes du Bas-Rhin sont étranglées par la hausse des charges et une baisse de leurs ventes.
Vendredi 17 mai 2024, 17h. Dans la mezzanine du cinéma le Cosmos à Strasbourg, Olivier Bron s’active. Scotcheuse en mains, l’éditeur fait le tour de l’exposition du dessinateur Blutch. Il fixe un panneau qui commence à se décrocher, replace les livres présentés au public. L’exposition se termine le soir même, tout doit être parfait pour le finissage. « L’édition ça mène à tout. L’autre jour, j’étais aux commandes d’un énorme transpalette pour déplacer des cartons de livres dans un entrepôt. »

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné ?

Connectez-vous

L’investigation locale à portée de main.

Abonnez-vous et profitez d’un accès illimité à Rue89 Strasbourg. Annulez quand vous voulez.

Déjà abonné ? Connectez-vous

Choisissez votre formule :
,

Émergences en cinéma, musique et théâtre, nos recos pour les soirées de juin à Strasbourg

Émergences en cinéma, musique et théâtre, nos recos pour les soirées de juin à Strasbourg

Le centre météo de la Terre a promis qu’il ferait beau en juin, au moins quelques jours. Alors les Strasbourgeois et les Strasbourgeoises en profiteront pour sortir puisque les scènes sont pleines de rendez-vous, dont voici une petite sélection.

C’est samedi 1er juin que 15 films de trois minutes réalisés pendant trois mois seront projetés à L’Espace K. Dans ce festival de courts-métrages « où l’originalité de l’histoire prime sur l’aspect technique des réalisations », les équipes ont dû composer avec trois mots pour construire leur film. Les mots 2024 sont Pantoufle, Opéra et Toboggan. C’est très concret mais on peut faire confiance aux équipes pour les avoir finement détournés.

La brésilienne crépusculaire, M d’or et prix du public 2023 – les mots étaient Vert, Procrastiner et Trace.

Le festival des scènes émergentes, Démostratif, sera sur le campus de l’Esplanade et alentours du mardi 4 au samedi 8 juin. Cette septième édition, sous-titrée Peurs fantômes propose 26 spectacles, à prix libre, issus d’une fine sélection parmi les jeunes espoirs de la création française. Il y a de la danse, du théâtre, du cabaret, des concerts, de la marionnette et même du cirque…

Dans ce festival de la créativité, il faut s’y aventurer à l’inconnu, tous sens aiguisés, pour découvrir des monstres marrants, des fantômes perdus ou des devineresses déglinguées… La programmation complète est à découvrir sur le site du festival avec une mise en garde : chaque spectacle n’est joué qu’une seule fois !

Faim ! par la compagnie Feu Un Rat ! de Tours, à voir mardi 4 juin à 19h.

Bien que programmés dans l’enceinte de l’université, parfois même dans des salles de cours, tous les spectacles sont accessibles à tous. Un « village du festival », avec un bar, des foodtrucks et une librairie éphémère, est installé au cœur du campus, 22 rue René-Descartes, avec une scène extérieure qui accueillera certaines créations et la plupart des concerts et des DJs sets.

Maryvonne, une conversation filmée entre une grand-mère et sa petite fille venue lors de laquelle les deux femmes se découvrent mutuellement. À voir le vendredi 7 juin à 19h dans une salle du Portique.

Les pastilles sucrées de Contre Temps

Le festival des musiques électroniques Contre Temps est programmé du 12 au 22 juin dans divers lieux de Strasbourg. Pour sa vingtième édition, le festival reste dans sa configuration habituelle avec d’abord les Pelouses sonores, deux après-midi tranquilles samedi 1er et dimanche 2 juin, ouverts à tous et à toutes dans l’écrin du jardin des Deux-Rives, des clubbings flottants avec Batorama et six rendez-vous plus selects à la Péniche mécanique, au Molodoï ou au studios du Rhin jusqu’à une soirée de clôture samedi 22 juin au Maillon.

Parmi les concerts, citons la présence du tranquille Morris Mobley à la soirée d’ouverture, mercredi 12 juin au Phare citadelle, qui distille un mix de guitare jazz très soft, posé sur des rythmes synthétiques. De quoi démarrer en douceur le festival.

À noter le lendemain à la Péniche mécanique, la présence du berlinois Jannis Stürtz, aka Habibi Funk. Ce DJ et fondateur du label du même nom déterre depuis dix ans les perles des musiques actuelles arabes, avant qu’elles ne sombrent sous des tombereaux d’obscurantisme, soit des morceaux incroyables d’inventivité, de vigueur et d’espoir interprétés entre les années 60 et 80. Il faut notamment lui créditer les ressorties de perles comme Sobhiya d’Al Massrieen (écouter ci-dessous) ou Only World d’Ibrahim Heswani, le « premier reggaeman lybien ». Ses mixs permettent de plonger dans une scène passée complètement inaperçue à l’époque, et dont on mesure seulement maintenant l’ampleur et la créativité.

Al Massrieen, un groupe de pop funk égyptien des années 70 et 80, injustement méconnu.

Un festival pour 10 années de #14

Le label #14 fête dix années d’accompagnement d’artistes dans le domaine de la musique et pour l’occasion, la structure organise un petit festival, en soirée du vendredi 14 et toute la journée du samedi 15 juin dans l’espace Colod’Art à la Meinau.

« On a dix ans, c’est déjà un succès, résume Joël Beyler, directeur et fondateur de #14. Le passage du covid a mis un sérieux coup au label mais on apprécie toujours autant suivre et faire grandir les artistes émergents. Aujourd’hui, #14 propose du management, du booking, des formations et des conseils. »

Plusieurs groupes, pour la plupart strasbourgeois et accompagnés par #14, sont au programme dont Nast (pop française), Mau (pop française), Joceline (pop), The Wooden Wolf (dark folk) et Solaris Great Confusion (indie folk pop) pour la soirée de vendredi, Londe (pop)Allivm (rap français), What’s up Doc (blues rock), Grand Camino (dream rock), Grand March (rock) et Bravo Brian (electronic new wave). Une belle occasion de découvrir une partie de la scène locale émergente.

Floating around / Deeper / Mountain Faces par Grand Camino

Le pianiste Brad Mehldau à Wolfi jazz

Le fort Kléber de Wolfisheim accueille du mercredi 19 au dimanche 24 juin le festival Wolfi jazz. Le festival n’a plus guère de jazz plus que le nom mais cette année, il accueille tout de même l’un des plus grands pianistes de jazz vivant, Brad Mehldau, vendredi 21 juin, ce qui fera du fort Kléber la soirée la plus sélect de la Fête de la musique. À l’heure d’écrire ces lignes, il reste encore des places pour cette soirée exceptionnelle, ce qui est très étonnant d’autant que ce sera aussi l’occasion de découvrir Maeva, un très intéressant duo strasbourgeois de soul rythmée.

Saint Anne Reels par Brad Mehldau.

La soirée, de samedi, avec Meute est complète mais il reste des places pour le concert, toujours plaisant, de Tiken Jah Fakoly jeudi 20 juin, histoire de se mettre un sourire ensoleillé sur le visage tout en levant le poing contre les injustices. À noter qu’une partie des concerts vendredi, samedi et dimanche sur la scène des douves sont en accès libre.

Les amateurs d’art ultra-contemporain, voire futuriste, peuvent se noter cette exposition annuelle strasbourgeoise toujours décalée et toujours plaisante : l’exposition éphémère des étudiants ayant fini leurs études à la Haute école des arts du Rhin. Ils exposeront leurs créations diplômantes pour les filières art, art-objet, design, design textile, didactique visuelle, illustration et communication graphique. Au même endroit et au même moment, les étudiants en scénographie proposent également leurs créations.

Vous avez noté un rendez-vous en juin que vous aimeriez recommander ? N’hésitez pas à le publier dans les commentaires de cet article.

Ateliers, expositions et concerts à Kaleidoscoopie du 28 mai au 2 juin

Ateliers, expositions et concerts à Kaleidoscoopie du 28 mai au 2 juin
La première édition du festival Kaleidoscoopie, du 9 au 14 mai 2023, a attiré près de 4 000 personnes.

La seconde édition du festival Kaleidoscoopie est organisée dans le quartier Coop à côté du Port-du-Rhin, du mardi 28 mai au dimanche 2 juin. Au programme de ces cinq jours, une soixantaine d’événements autour des transitions environnementales, économiques et sociales.

« L’objectif du festival est d’inscrire le quartier Coop dans la carte mentale des Strasbourgeois. On a besoin de montrer qu’il se passe énormément de choses ici. » Jean-Maxime Renck, est le codirecteur du tiers-lieu Kaleidoscoop, qui accueille des bureaux, des espaces de coworking, des salles événementielles ou encore un café. Il prépare la seconde édition du micro-festival Kaleidoscoopie.

L’événement est coorganisé par Kaleidoscoop et l’espace de soutien à la création artistique l’Ososphère. Il est axé sur la question des transitions, qu’elles soient environnementales, économiques ou sociales. Le micro-festival se déroule du mardi 28 mai au dimanche 2 juin dans tout le quartier Coop, situé au Port-du-Rhin à Strasbourg. « Notre envie est de faire du lien entre les gens, montrer les initiatives positives sur le quartier », complète Jean-Maxime Renck.

Expositions interactives

Une soixante d’événements et d’animations sont organisés pendant ces cinq jours. Le micro-festival s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels :

« Il y a davantage d’événements familiaux cette année, surtout le week-end, comme des ateliers jeunes publics autour de la construction, de la restauration d’art, ou des balades le samedi et le dimanche. »

Six expositions d’artistes français et allemands sont organisées pendant toute la durée du festival. Photographies, peintures sur verre, œuvres virtuelles et en réalité augmentée, la programmation de cette année invitera les visiteurs à interagir avec les œuvres exposées.

Comme l’an passé, l’économie sociale et solidaire (ESS) est un axe important du programme. « Nous souhaitons proposer des contenus de formation et de la mise en réseau de l’univers de l’ESS. Le rôle de Kaleidoscoop et du festival est de donner de l’emphase aux projets », explique Jean-Maxime Renck.

Des tables rondes, à destination des professionnels de l’ESS, sont prévues. Elles seront animées par la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) du Grand Est. « devenir ambassadeur·ice de l’ESS », « ESS et marchés publics », « initiation aux modes d’entreprendre dans l’ESS »… Certains thèmes abordés seront assez pointus.

Des acteurs locaux

Cette année, les organisateurs de Kaleidoscoopie ont mobilisé davantage d’acteurs du quartier. La Société Publique Locale (SPL) des Deux-Rives propose une visite de découverte de la Coop le vendredi 31 mai à 14h.

Mercredi 29 et vendredi 31 mai, les opérateurs Living promotion et Loft Factory feront faire le tour du chantier de la Sérigraphie, bâtiment historique du quartier en pleine réhabilitation, pour la première fois ouvert au public.

Le jeudi 30 mai à 17h, l’agence Lucquet Architectes présentera son projet Maison 115 à la Virgule, située à l’entrée de la Coop. De son côté, le bailleur Ophéa organise un pot d’accueil des nouveaux habitants du quartier au Kaléidoscoop, mercredi 29 mai à 17h. Le chantier des bâtiments de La Cour d’Adèle, où vivent les nouveaux résidents, se sont terminés le 15 avril dernier.

La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian a prononcé un discours lors de l’inauguration du Kaleidoscoop, le mercredi 3 mai 2023, quelques jours avant la première édition du festival Kaleidoscoopie.

La journée du mercredi 29 est axée sur la thématique environnementale. Plusieurs événements sont organisés par Octop’us, association du quartier qui milite pour la préservation de l’environnement en mettant en avant des méthodes low tech [à partir de matériaux durables et de techniques simples, NDLR]. Le soir, une conférence animée par l’agence du climat de l’Eurométropole de Strasbourg portera sur « la justice climatique au Port-du-Rhin ».

Une seconde conférence grand public est organisée le jeudi 30 mai à 19h30. Le conférencier et auteur de la bande-dessinée Work in progress Samuel Durand exposera sa vision des futurs possibles du travail.

Des performances artistiques

Pour rythmer le festival, un défilé engagé avec un DJ set de KIKSQQQ est organisé le vendredi soir à partir de 18h30. Il sera suivi d’un concert mêlant musique alternative avec la house de PST-MVT Ranga Langa & Léo-Pol. Le samedi à partir de 17h, un happening de danse et une performance culinaire d’Alexandre Benetas sont au programme. Et pour entamer la dernière journée, le 2 juin, le groupe allemand de Jazz Gunnar Sommer jouera à partir de 13h.

Lors de la première édition du festival, environ 4 000 personnes avaient participé à l’événement. Le codirecteur du Kaleidoscoop espère « au moins une aussi bonne affluence » cette année.

Derniers Ateliers ouverts pour les artistes du Fort Kléber à Wolfisheim

Derniers Ateliers ouverts pour les artistes du Fort Kléber à Wolfisheim
Le Fort Kléber à Wolfisheim, 24 mai 2025.

Samedi 25 et dimanche 26 mai, les artistes du Fort Kléber à Wolfisheim ouvrent leurs espaces de travail au public le temps des ateliers ouverts. Mais à cause de travaux de mise aux normes trop chers pour la commune, ils seront obligés de quitter les lieux en septembre 2024.

Le Fort Kléber, situé dans la commune de Wolfisheim, accueille une cinquantaine d’artistes dans une trentaine d’ateliers. Mais depuis 2023, une mise en demeure de la préfecture oblige la municipalité de Wolfisheim à mettre aux normes les locaux. Faute d’argent, leur avenir est menacé. « On nous a dit qu’on devait partir d’ici septembre », souffle Dorota Bednarek, artiste plasticienne qui y occupe un espace depuis mars 2020.

Un « havre de paix »

Dans les ateliers, des artistes visuels mais également des musiciens, une école d’aïkido et de théâtre y mènent leurs activités. Entouré d’un parcours de santé, d’animaux dans des enclos, d’un centre équestre et d’un jardin des cinq sens, le fort est un lieu de vie multifonctions pour les Wolfisheimois. Et pour les artistes :

« Travailler ici, c’est être dans un havre de paix. Il y a des arbres, des animaux et le silence. C’est précieux pour une artiste d’avoir des endroits si tendres. C’est merveilleux pour la création, je ne sais pas où je pourrai aller s’ils ferment. »

AvatarDorota Bednarek, artiste visuelle

Car le loyer payé par Dorota Bednarek est de moins de 200 euros par mois. Avant, elle louait un espace à la Meinau. « Je payais l’équivalent d’un deuxième loyer d’appartement, j’y mettais 500 euros par mois avec les charges », soupire-t-elle. Dans un milieu déjà précaire, où vivre de son art est « une vraie bataille », le faible loyer des ateliers du Fort Kléber permet aux artistes de se concentrer sur leurs œuvres.

Loyer faible pour artistes précaires

D’autant plus que contrairement à d’autres ateliers municipaux, le bail est tacitement reconduit si tout se passe bien entre l’artiste et la Ville. Un gage de stabilité avec un loyer à faible coût, dont certains artistes ont pu profiter pendant près de 20 ans.

Ce faible loyer permet même à certains de se payer, pour la première fois de leur carrière, un atelier à eux. C’est le cas pour Iñès Wartel, artiste et autrice qui a pu louer un espace et sortir son art de son salon. « Avant je faisais mes œuvres chez moi, mais on ne travaille pas vraiment bien dans sa maison, on pense à autre chose, il y a les enfants, on évite d’utiliser des matériaux trop odorants », explique-t-elle. C’est en arrivant au fort, il y a plus de sept ans, qu’elle s’est mise à peindre sur des toiles grand format :

« Et ici, on se croise, on collabore, ça crée une diversité et une émulation. On partage l’espace avec un photographe, c’est riche en échanges. On organise des ateliers de méditation, on voit les musiciens… Si je rentre dans mon salon, je serai seule à créer dans mon coin à nouveau. »

Les deux artistes n’en veulent pas à la commune de Wolfisheim. « On sait qu’ils n’ont pas assez d’argent, que la mairie fait ce qu’elle peut », souffle Iñès – dont le mari est conseiller municipal.

Les écoles ou les artistes ?

Devenue propriétaire du Fort Kléber en 1996, la mairie de Wolfisheim n’a pas les moyens financiers de mettre aux normes les ateliers. « Après avoir reçu la mise en demeure, nous avons déjà dépensé entre 30 et 60 000 euros rien que pour faire les expertises relatives aux rénovations, pour pouvoir se projeter », détaille Laurence Meyer, adjointe municipale et ancienne membre de l’association des amis du Fort Kléber :

« En tout, il faudrait environ 1,7 million d’euros rien que pour mettre aux normes. Ça concerne le système électrique, la ventilation, les sorties de sécurité, les portes coupe-feu et les sanitaires. Car le fort est classé comme un établissement recevant du public. Et pour cette somme, on ne fait que le strict minimum. »

Laurence Meyer semble attachée au fort mais voit aussi les investissements de sa commune qui sont nécessaires pour la majorité des habitants. « Nous avons financé le complexe sportif, la salle polyvalente, là on va rénover les écoles… On ne peut pas prendre tout cet argent pour le bénéfice de 50 artistes lorsque le reste profite à des centaines de personnes », regrette-t-elle, consciente que l’arbitrage peut être difficile à entendre pour les premiers concernés.

Avec un budget d’investissements de 2,2 millions d’euros pour 2024 (et près de 5 millions de fonctionnement), la commune de Wolfisheim a tranché, les artistes devront partir. « Nous allons tout de même devoir faire des travaux sur l’extérieur du Fort sur des infiltrations d’eau dans les murs, pour pouvoir continuer à utiliser le parc qui l’entoure », précise l’adjointe. Pour les évènements particuliers, « on peut imaginer que le maire prenne des dérogations afin de l’utiliser ponctuellement sur des animations ». Elle n’exclut pas que la mise aux normes se fasse progressivement pour l’intérieur mais rien, pour l’instant, n’a été décidé en ce sens.

Aussi, le bâtiment n’étant pas classé comme historique et n’ayant pas « de servitude d’utilité publique », la municipalité n’a pas trouvé de programme qui permettrait de financer la mise aux normes. « S’il appartenait à l’armée, ça serait peut-être différent », imagine Laurence Meyer. De son côté, Iñès Wartel a monté un dossier auprès de la Mission patrimoine de Stéphane Bern, qui rénove des bâtiments remarquables. « On ne sait jamais », dit-elle.

Refus de privatisation

Laurence Meyer le concède, des investissements privés seraient les bienvenus pour aider à la mise aux normes. Mais hors de question pour l’adjointe de penser à le vendre où à louer le site à des compagnies privées :

« Le fort est un lieu de vie, il y a le marché de Noël, le festival Wolfi jazz, des personnes qui se baladent dans le parc… Il est impensable qu’une entreprise puisse y restreindre l’accès. Nous sommes très attentifs aux conflits d’usage et notre mot d’ordre se résume ainsi : s’il a été construit pour la guerre, désormais le fort vit de l’art et de la musique. »

Attachée à l’utilisation du fort par le public, l’adjointe au maire sourit à l’évocation d’un concert caritatif pour rassembler les fonds nécessaires aux rénovations : « C’est une bonne idée mais on risque d’être encore loin des 1,7 million dont nous avons besoin. »

Manifestation contre un complexe industriel à Hatten samedi 25 mai

Manifestation contre un complexe industriel à Hatten samedi 25 mai
Débuts de travaux d’une zone industrielle à Hatten en 2021.

Samedi 25 mai, le collectif Hatten Demain organise une manifestation pour contester l’installation d’un nouveau complexe industriel de 54 hectares dans leur commune.

Dès 9h30 samedi 25 mai, les tracteurs défileront à Hatten, dans de nord de l’Alsace. À l’appel du collectif Hatten Demain, une journée de mobilisation est organisée pour contester l’installation de 54 hectares de zone industrielle dans la commune.

Destruction de l’environnement

Ce nouveau « parc d’excellence industriel lié à l’exploitation géothermale » fera perdre aux agriculteurs locaux, selon le collectif, « 54 hectares de terres arables dont 10 en agriculture biologique depuis 20 ans ».

Le 21 mai, une réunion publique a accueilli au moins 300 participantes et participants, toujours selon Hatten Demain :

« Notre Président de Communauté de Communes semble porter seul un projet dont l’unique but est d’engranger des richesses alors que les habitants, dans l’émotion, n’évoquent que la destruction de leur environnement et la perte de leur identité rurale. La promesse d’emplois semble hypothétique et décalée par rapport aux aspirations de la population. »

Alors que le nord de l’Alsace voit de plus en plus de permis de recherche de lithium accordés sur ses terres, la collectif espère montrer « qu’au moins une partie des habitants de l’Alsace du Nord n’est pas d’accord avec les politiques publiques d’industrialisation d’un territoire rural ».

Un groupe d’extrême droite attaque des étudiants mobilisés pour Gaza

Un groupe d’extrême droite attaque des étudiants mobilisés pour Gaza
Des individus exhibant des symboles d’extrême droite ont attaqué une soirée pizza du comité Palestine Unistras jeudi 23 mai.

Sur le campus central, des étudiants du comité Palestine Unistras ont été attaqués, jeudi 23 mai, par une dizaine d’individus arborant notamment le logo des Gargouilles, une mouvance d’extrême droite.

À l’appel du comité Palestine Unistras, une trentaine d’étudiants participaient à une soirée pizza sur le campus central, jeudi 23 mai. Peu après 20h, une dizaine d’individus masqués, des jeunes hommes affichant des symboles d’extrême droite, sont arrivés à leur contact, armés de gazeuses, de chaines et de gants coqués selon les militants, qui ont publié des photos et un communiqué sur Instagram :

« Ces individus proviennent d’un groupuscule néo-nazi. Ils portaient sur eux de nombreux symboles d’extrême droite : croix celtiques, croix de lorraine, soleils noirs et fleurs de lys. Un individu portait aussi un t-shirt arborant un fusil d’assaut et l’inscription “Defend Europe”. »

D’après une membre du comité Palestine Unistras interrogée par Rue89 Strasbourg, une bagarre d’une dizaine de minutes à eu lieu, avec des échanges de coups de poing :

« Ils ont tout de suite utilisé leurs gazeuses. On est resté groupé et on s’est défendu. Heureusement, personne n’a été blessé de notre côté. Ils sont finalement partis un peu avant l’arrivée de la sécurité du campus et de la police. »

Un auto-collant « Gargouilles Strasbourg » figure sur une gazeuse récupérée par les étudiants. Il s’agit d’un groupuscule néonazi local.

La police nationale confirme qu’une rixe a bien eu lieu, mais elle était terminée lors de l’arrivée des agents, qui ont juste constaté la présence de « militants pro-Palestine » et n’ont procédé à aucune interpellation ni enregistré aucune plainte à l’heure de publier cet article. De son côté, l’Université de Strasbourg indique que « les agents de sécurité ont prévenu la police car il s’agit de voies de fait » : « Nous condamnons toute agression physique. »

Les étudiants restent mobilisés

Les étudiants mobilisés considèrent justement que l’Unistra « devrait réagir sur la réalité des violences d’extrême droite » et qu’il « ne suffit pas de condamner toute violence sans en nommer les auteurs. Il faut condamner et nommer cette violence fasciste issue d’une idéologie nauséabonde. »

Des membres de ce même collectif ont passé plusieurs nuits sur le campus depuis mi-mai, en soutien à la population palestinienne. Ils demandent à Michel Deneken, le président de l’Université, une condamnation officielle des actions de l’État d’Israël dans la bande de Gaza, ainsi que la fin des partenariats avec les universités israéliennes. À trois reprises, les 13, 17 et 22 mai, ces derniers ont été délogés par la police nationale à la demande de la présidence de l’Université.

Le comité Palestine Unistras estime que « la répression policière administrée par la présidence de l’Université a largement contribué à l’instauration d’un climat suffisamment anxiogène pour que des néonazis se permettent » cette attaque. « Le problème ne vient pas de nous, poursuivent les étudiants, mais du fait que militer pour une cause juste fasse l’objet d’attaques et de répression. […] Malgré les intimidations, nous ne lâcherons pas le combat. »

Le président de l’Université a annoncé après à l’agression qu’il « souhaite qu’un dialogue apaisé s’installe » : « Je proposerai une rencontre aux étudiants du comité Palestine Unistras dans les jours à venir. »

,

L’éventuelle fusion de France Bleu avec France 3 inquiète leurs salariés alsaciens

L’éventuelle fusion de France Bleu avec France 3 inquiète leurs salariés alsaciens
Les locaux de France 3 Grand Est à Strasbourg pourraient accueillir France Bleu Alsace à partir de 2028.

Les programmes de France Bleu Alsace et de France 3 Alsace ont été perturbés jeudi 23 mai en raison d’une grève observée par une partie des salariés. Ils protestent contre un projet de fusion dans l’audiovisuel public.

Les salariés de France 3 Grand Est et de France Bleu Alsace étaient invités à participer à une assemblée générale jeudi 23 mai à 8h30, dans les locaux de France 3 Alsace à Strasbourg ou par visioconférence. À l’ordre du jour, les actions à prévoir face au projet du gouvernement de fusionner France Télévisions avec Radio France, voire avec France Médias Monde (RFI et France 24) et l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Rachida Dati, ministre de la Culture, estime que « l’audiovisuel public doit se rassembler pour se renforcer dans un contexte de concurrence exacerbée ». 

Les syndicats de ces entités ont appelé les salariés à faire grève, jeudi 23 et vendredi 24 mai, alors que ce projet de réforme de l’audiovisuel public est examiné par l’Assemblée nationale. Un mouvement bien suivi et qui a occasionné des décrochages dans la plupart des stations de la radio publique. Les syndicats dénoncent une restructuration « inefficace et dangereuse ». Deux ans après avoir supprimé la redevance (Contribution à l’audiovisuel public), cette réforme « hyper rapide et sans concertation avec les salariés des entreprises concernées, risque à nouveau de déstabiliser le secteur de l’audiovisuel public ». 

Le gouvernement veut aller vite

Un rapprochement pourrait intervenir dès le 1er janvier 2025. Rachida Dati veut aller vite car cette réforme ne fait pas l’unanimité, y compris dans la majorité. Une source d’espoir pour les salariés alsaciens de ces entreprises qui ont évoqué lors de l’assemblée générale les Jeux olympiques pour faire connaître leur opposition. La grève des antennes ne leur parait pas forcément une bonne solution : « Ça énerve les gens, qui ne comprennent pas pourquoi on fait ça », dit une syndicaliste qui propose « des brassards, des t-shirts ou des badges pour afficher à l’antenne notre opposition ». Une option jugée risquée juridiquement mais surtout trop molle par un représentant du personnel de France Bleu qui répond « qu’à un moment, il faut instaurer un rapport de force ». Il évoque d’ailleurs « des appels auprès du monde de la culture, qui seront directement impactés. Je crois en la convergence des luttes. »

Plus de 16 000 salariés sont concernés par cette réforme en France, dont 148 en Alsace pour France 3 et environ 60 pour France Bleu. Un rapprochement qui devrait également s’opérer physiquement puisqu’un déménagement de France Bleu Alsace dans les locaux de France 3 Grand Est devrait s’opérer « entre 2028 et 2030 » selon un syndicaliste.

Me Caroline Bolla : « Pour défendre un auteur de féminicide, il faut l’humaniser »

Me Caroline Bolla : « Pour défendre un auteur de féminicide, il faut l’humaniser »

Aux assises de Strasbourg, un homme a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme. Me Caroline Bolla assurait sa défense et a accepté d’expliquer à Rue89 Strasbourg en quoi a consisté son rôle.
Il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises du Bas-Rhin pour meurtre, mercredi 22 mai. Savas Ozyanik a étranglé son ex-conjointe puis l’a enterrée dans une forêt, en 2020. Pendant ses deux jours de procès, l’homme n’a cessé de livrer une version des faits mise à défaut par les preuves récoltées pendant les 29 mois d’instruction.
Pour le défendre, Me Caroline Bolla a dû composer avec la vérité telle que racontée depuis le box par son client pour veiller à ce que ses droits, soient entendus et respectés par l’institution judiciaire. Elle a accepté d’expliquer à Rue89 Strasbourg la spécificité du rôle qui a été le sien, défendre le meurtrier d’une femme de 25 ans.

Lisez la suite pour 1€ seulement

    Accédez à nos enquêtes et révélations exclusives Soutenez une rédaction locale qui appartient à ses journalistes Maintenez une vigie citoyenne sur les pouvoirs locaux

Je m’abonne 

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné ?

Connectez-vous

L’investigation locale à portée de main.

Abonnez-vous et profitez d’un accès illimité à Rue89 Strasbourg. Annulez quand vous voulez.

Déjà abonné ? Connectez-vous

Choisissez votre formule :
,

L’auteur du féminicide de Yasemin Cetindag condamné à 30 ans de prison

L’auteur du féminicide de Yasemin Cetindag condamné à 30 ans de prison

Mardi 21 et mercredi 22 mai 2024, Savas Ozyanik a répondu devant la cour d’assises du Bas-Rhin du meurtre de sa femme, Yasemin Cetindag. Après l’avoir étranglée et enterrée dans une forêt, il a nié avoir eu l’intention de la tuer. Il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle et a interjeté appel.
À la question du président de la cour d’assises « aimiez-vous votre femme », Savas Ozyanik est catégorique. Oui, il l’aimait. À la question . . .

Lisez la suite pour 1€ seulement

    Accédez à nos enquêtes et révélations exclusives Soutenez une rédaction locale qui appartient à ses journalistes Maintenez une vigie citoyenne sur les pouvoirs locaux

Je m’abonne 

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné ?

Connectez-vous

L’investigation locale à portée de main.

Abonnez-vous et profitez d’un accès illimité à Rue89 Strasbourg. Annulez quand vous voulez.

Déjà abonné ? Connectez-vous

Choisissez votre formule :
,

Inondations dans le Bas-Rhin : début de la phase des réparations pour les communes sinistrées

Inondations dans le Bas-Rhin : début de la phase des réparations pour les communes sinistrées
Le village d’Herbitzheim lors de la crue de la Sarre, samedi 18 mai.

Cinq jours après les inondations dans le nord du Bas-Rhin, la préfecture a activé, mercredi 22 mai, le dispositif accéléré pour la demande d’indemnisation des communes en cas de catastrophe naturelle. Le montant des dégâts n’a pas encore pu être estimé.

Après les inondations du vendredi 17 mai dans le nord du Bas-Rhin, un « comité de suivi », présidé par la préfète Josiane Chevalier s’est réuni à l’Hôtel du préfet à Strasbourg, mercredi 22 mai. Une vingtaine de maires des communes sinistrées ont été invités, ainsi que des représentants de la Collectivité d’Alsace, de la Région Grand Est, de la Chambre de commerce et d’industrie, de la Chambre des métiers, de la Chambre d’agriculture, le médiateur des assurances et plusieurs services de l’État.

Ces différents acteurs ont présenté les dispositifs de soutiens financiers qui existent pour les commerçants, artisans ou les agriculteurs des communes touchées. La question des fonds alloués aux réparations des infrastructures publiques, des ouvrages d’art ou encore des digues a aussi été abordée.

De nombreuses routes ont été fermées jusqu’au lundi 20 mai à cause des crues dans tout le nord du département. Photo : Emmanuel Padrixe

Suite à cette réunion, la préfecture a déclenché la procédure accélérée pour reconnaître l’état de catastrophe naturelle aux communes touchées par les inondations. « Les élus ont jusqu’au 28 mai pour déposer leur demande d’indemnisation », a précisé Josiane Chevalier. Un arrêté avec la liste des communes concernées doit être publié à partir du 4 juin au Journal officiel. Au 23 mai, trois communes avaient déposées la demande auprès de la préfecture.

Pour le moment, impossible de donner une estimation du coût des dégâts. « Ça va chiffrer, c’est sûr » affirme, catégorique, la préfète. Dans le village d’Herbitzheim, située en Alsace Bossue à la frontière du département avec la Moselle, de nombreuses maisons ont été touchées par le débordement de la Sarre. La boulangerie du village aussi : « Le boulanger en a pour au moins 100 000€ de dégâts et trois semaines de fermeture », affirme Emmanuel Padrixe, adjoint au maire.

Des cours d’eau hors de leur lit

La Sarre mais aussi, l’Eichel, le Seltzbach, la Lauter, la Moder, la Zorn… Tous ces cours d’eau d’Alsace Bossue et du Nord-Alsace sont sortis de leurs lits, vendredi 17 mai. Pour Nicolas Ventre, directeur départemental des Territoires du Bas-Rhin, ces inondations sont historiques :

« La majorité des cours d’eau ont connu des crues décennales, « vingtennales » voire supérieures dans certains cas. Mais pour l’Eichel, nous sommes encore en train de qualifier l’événement. Cette crue a dépassé tous les niveaux de référence connus sur ce cours d’eau. »

Dans un communiqué publié jeudi 23 mai, l’association environnementaliste Alsace Nature en appelle « aux solidarités territoriales » après cet épisode d’inondations massives et met en garde les autorités face à « la voie d’une artificialisation toujours plus grande en stockant de l’eau, curant des cours d’eau, construisant des digues, qui ne ferait que décupler les effets des prochains épisodes exceptionnels. »

En 2021, 130 communes du Haut-Rhin se sont opposés à un plan de prévention des inondations et ce, alors que des scientifiques de l’environnement avaient averti sur des risques accrus de crues en Alsace.

Pour porter assistance aux habitants dans les communes sinistrées, 340 pompiers, 28 plongeurs aquatiques, 53 gendarmes et la Sécurité civile ont été mobilisés. Au total, 554 interventions ont été réalisées. La commune de Diemeringen a été particulièrement touchée. L’eau de l’Eichel ayant atteint jusqu’à 1,2 mètre dans certaines rues de la commune pendant la crue.

Au total, 340 pompiers ont été mobilisés pour aider les habitants et sécuriser les routes, comme ici à Herbitzheim, samedi 18 mai.Photo : Emmanuel Padrixe

Un mois de pluie en 24 heures

À l’origine des inondations, de très fortes intempéries dans toute la zone nord du Bas-Rhin, dès le jeudi 16 mai au soir. Dans le village de Scheibenhard près de Lauterbourg, le record de précipitation a été battu avec 116,8 mm en 24 heures. En Alsace Bossue, 102,3 mm de pluie sont tombés à Berg, commune située au sud de Sarre-Union. « L’intensité de la crise a beaucoup surpris. Les anciens racontent qu’ils n’avaient pas vu ça depuis 70 ans. En 24 heures, il est tombé l’équivalent d’un mois de précipitations dans certains villages », affirme la préfète du Bas-Rhin qui voit dans cet épisode une conséquence directe du réchauffement climatique :

« C’est un événement lié au dérèglement climatique. C’est un constat que je fais de mon expérience, il suffit d’observer ce qu’il se passe. On voit bien qu’il y a des dérèglements, on a du mal à trouver une saison. Il faut se préparer à la multiplication des crises. Les sceptiques ne doivent plus l’être maintenant, le réchauffement climatique est un fait. »

Le mois de mai 2024 a établi des records de précipitations. À Strasbourg, il a déjà plu 130 mm depuis le début du mois de mai, contre 51 mm en moyenne.

Manifestation contre le « choc des savoirs » dans l’Éducation nationale samedi 25 mai

Manifestation contre le « choc des savoirs » dans l’Éducation nationale samedi 25 mai
Lors d’une manifestation des enseignants pour les salaires en février.

Une intersyndicale d’enseignants et deux fédérations de parents d’élèves appellent à une manifestation dans l’après-midi du samedi 25 mai à Strasbourg contre une réforme devant séparer les collégiens en groupes de niveaux.

Les principales organisations syndicales des enseignants (CGT Éduc’action, Fnec-FO, FSU, Sgen-CFDT, Unsa éducation, Sud-Éducation) ainsi que les fédérations de parents d’élèves FCPE et Apepa appellent à une manifestation contre la réforme intitulée « choc des savoirs » samedi 25 mai à partir de 14h30 à Strasbourg. Le cortège partira de la place Kléber pour y revenir après un tour par la rue des Francs-Bourgeois, le pont Saint-Nicolas, la rue de la Première-Armée, le pont du Corbeau, la rue du Vieux-Marché-aux-Poissons et la rue des Grandes-Arcades.

Cette mobilisation s’inscrit dans un mouvement national de protestation contre ce projet du gouvernement, qui vise à trier les collégiens selon leurs niveaux scolaires. Les syndicats dénoncent dans un communiqué un « ensemble de mesures qui généralise le tri des élèves dès le plus jeune âge, par des groupes de niveaux mais aussi en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en lycée général, technologique ou professionnel, en faisant du brevet une barrière à l’entrée au lycée. »

« Une certaine vision de la société »

Pour ces syndicats, le « choc des savoirs » est surtout une « attaque frontale contre l’école publique », un « retour en arrière après 60 ans de démocratisation scolaire ». Tous sont également d’accord pour y voir « une certaine vision de la société, celle du tri et de l’assignation sociale ».

Ces organisations appellent donc à manifester samedi 25 mai pour réaffirmer leur attachement au projet scolaire de « l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire », c’est à dire l’accueil « partout de tous les élèves sans distinction d’aucune sorte », afin de leur fournir une « liberté de conscience par la construction de l’esprit critique autour de savoirs scientifiquement validés ».

Les gros pollueurs industriels alsaciens ont coûté 390 millions d’euros à la société en 2021

Les gros pollueurs industriels alsaciens ont coûté 390 millions d’euros à la société en 2021
Le fabricant de papier Strasbourgeois Blue Paper a couté 23,9 millions d’euros à la société en 2021 d’après l’Agence européenne de l’environnement.

L’Agence européenne de l’environnement a estimé le coût de la pollution industrielle pour la société en 2021. Cette année là en Alsace, des usines chimiques, agroalimentaires, des fabricants de verre ou de papier ont causé plusieurs dizaines de millions d’euros de dépenses induites.

La pollution industrielle a un coût pour toute la société, qu’il soit payé par la puissance publique ou les particuliers. L’Agence européenne de l’environnement (AEE) a voulu l’estimer. Grâce à un partenariat avec le média d’investigation allemand Correctiv, Rue89 Strasbourg révèle les résultats d’une étude de l’AEE sur les coûts induits engendrés par les émissions des industriels. Selon cette étude, 26 sociétés en Alsace ont généré 386 millions d’euros de coûts supplémentaires à cause de leurs rejets, rien qu’en 2021. Il s’agit de celles qui dépassent un seuil annuel fixé pour chaque polluant.

Soutenez un média qui enquête sur les atteintes à l’environnement

Pour accéder à cet article, il faut être abonné. Pourquoi ?

Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et enquête sur les alertes qui lui sont transmises, les suspicions de pollutions, les artificialisations masquées, la qualité de l’air et de l’eau… Sans Rue89 Strasbourg, des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.

Thibault Vetter suit les collectifs militants et associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides comme les entrepôts d’Amazon par exemple. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

Pour poursuivre ce travail, unique en Alsace, nous avons besoin d’une petite contribution de votre part. Chaque abonnement compte. Toutes ces recettes servent directement à financer un journalisme engagé et documenté sur l’environnement à Strasbourg et en Alsace.

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné ?

Connectez-vous

L’investigation locale à portée de main.

Abonnez-vous et profitez d’un accès illimité à Rue89 Strasbourg. Annulez quand vous voulez.

Déjà abonné ? Connectez-vous

Choisissez votre formule :
,

Congé menstruel, nouveau déontologue… Les points votés au conseil municipal

Congé menstruel, nouveau déontologue… Les points votés au conseil municipal

Les élus ont expédié les délibérations prévues avant de s’écharper sur les textes additionnels, et notamment les motions à propos de la situation en Palestine.

« Tous les groupes ont participé à cet ordre du jour pléthorique en matière de textes additionnels, que chacun en tire les conséquences ». Dès le début du conseil municipal, ce mercredi 22 mai, l’avertissement est lancé par la maire, Jeanne Barseghian. Peine perdue : avec l’inscription de 21 textes additionnels (résolutions, motions ou encore questions orales) la séance aura duré plus de 14 heures pour s’achever après minuit.

Contrat triennal

Le premier point à l’ordre du jour, le contrat triennal, n’aura fait l’objet d’aucune contestation dans l’opposition. Pour ancrer la place de Strasbourg comme l’une des trois capitales de l’Union européenne, le contrat triennal pour la période 2024-2026 a été adopté à l’unanimité. Le texte fixe l’ensemble des actions visant à renforcer le statut européen Strasbourg, comme le fait « d’allouer des moyens conséquents pour les travaux de liaison directe en tramway entre la gare et le secteur des institutions européennes », ou l’extension de l’école européenne.

Pour une somme totale de près de 300 millions d’euros, l’État investit 94,9 millions d’euros (M€), la Ville 79,6 M€ et l’Eurométropole 62,8 M€. La Région Grand Est participe à hauteur de 22,4 M€ et la Collectivité d’Alsace 22,4 M€.

Nomination d’un déontologue

Suite au départ de Patrick Wachsmann, parti rejoindre le Conseil supérieur de la magistrature, la Ville manquait d’un déontologue. Après le raté autour de la nomination d’Hélène Michel – dont la candidature fut rejetée par l’opposition – les élus se sont accordés autour d’un profil plus consensuel : le professeur de droit Étienne Muller.

Le nouveau déontologue, Étienne Muller.Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg

Après un bref oral de présentation de ce dernier, l’ensemble des groupes du conseil municipal ont voté en faveur de sa nomination.

Expérimentation d’un congé de santé gynécologique

La délibération instaurant l’expérimentation d’un « congé de santé gynécologique » a été adoptée à l’unanimité par le conseil municipal. Les conseillers municipaux ont tout de même réussi à s’écharper sur un cafouillage autour des amendements. Déposés par le groupe socialiste, ils ont été rejetés par la majorité, qui les a repris en des termes plus généraux

Le groupe communiste a également déposé une motion, pour soutenir l’adoption loi instaurant un dispositif similaire. Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg

Sur présentation du certificat d’un professionnel de santé gynécologique – gynécologue ou sage-femme – et l’avis favorable d’un médecin du travail, les fonctionnaires souffrant de dysménorrhées (règles douloureuses) et d’endométriose bénéficieront d’une autorisation spéciale d’absence, jusqu’à 13 jours par an. L’autorisation sera valable pour deux ans.

Rénovation Cronenbourg-Cité

Dans le cadre du Plan de rénovation urbaine à Cronenbourg, la Ville souhaite détruire et reconstruire le Centre socioculturel Victor Schoelcher. Comme son annexe l’Aquarium, actuellement en travaux, le CSC Schoelcher date des années 70 et commence à montrer les signes de son âge.

Le coût de la rénovation est estimé à près de 15 millions d’euros. Selon le calendrier prévisionnel, les travaux débuteront à la suite de l’Aquarium, en 2025, et devraient durer jusqu’en 2030.

Façade de l’Aquarium, avant le début des travaux. Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg

Pétition pour un « lieu contre le racisme et les discriminations »

Pour la première fois du mandat, une pétition a recueilli assez de signatures – 1 466 pour un seuil à 1 400 – pour être présentée devant le conseil municipal. Cette dernière appelle à la création d’un lieu dédié à « la promotion de l’interculturalité et la lutte contre le racisme et les discriminations ».

« Nous n’espérons pas qu’un centre de ressource sort de terre, avec une dizaine de salariés sur le projet, adossé à un centre de recherches universitaire », relativise d’entrée Mustapha El Hamdani, porteur du projet avec l’association Calima, face aux élus. « Mais nous espérons qu’il existe bientôt un lieu spécifique dédié au racisme, de la même manière qu’il existe un lieu spécifique sur le sexisme », a-t-il plaidé, évoquant l’exemple de l’espace dédié à l’égalité de genre à la bibliothèque Olympe de Gouges.

Le président de l’association Calima, Mustapha El Hamdani. Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg

Sans être trop précise concernant les suites données à la pétition, Jeanne Barseghian s’est montrée ouverte à l’idée : « Vraisemblablement, la concrétisation sera à mi-chemin entre ce qui est fait aujourd’hui et ce que vous proposez. Avec une possibilité de mutualiser le lieu de conférence, et de travailler à une programmation bibliothécaire spécifique. »

Deux motions sur la situation en Palestine

Comme une répétition du conseil municipal de novembre, la majorité s’est à nouveau divisée sur la façon d’évoquer la situation en Palestine. La première motion, déposée par le groupe communiste, demandait la reconnaissance de l’État de Palestine et la suspension d’un jumelage avec la ville israélienne de Ramat Gan. « Fermer les yeux n’est plus une option », a lancé la présidente du groupe, Hülliya Turan. « L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont reconnu aujourd’hui même l’État palestinien. »

Tollé dans l’opposition, qui dénonce le manque de condamnations dans le texte des crimes du Hamas, comme le martèle la conseillère Gabrielle Rosner-Bloch : « C’est édifiant, vous ne parlez pas une fois du massacre des civils israéliens. » La présidente du groupe communiste rétorque que la motion « n’enlève rien aux précédentes prises de positions de notre groupe, dénonçant les crimes ignobles du Hamas. » Pour la maire, la motion reste « invotable », estimant qu’il y a « des omissions assez terribles, notamment les massacres du 7 octobre. » En dehors de cinq élus, le reste de son groupe votera contre, et sera rejetée.

À la suite, les écologistes ont présenté leur propre motion. « Cette motion refuse la binarité. Elle est la preuve qu’on peut défendre les droits des Palestiniens sans vouloir la destruction d’Israël », plaide Véronique Bertholle, en défendant le texte. Peine perdue pour l’opposition, qui a accusé la maire et les écologistes de vouloir importer le conflit, voire de participer à un « antisémitisme d’atmosphère » qui frappe les juifs de Strasbourg. La motion sera adoptée avec 38 voix pour, malgré l’abstention du groupe communiste et celle de l’opposition.

Dix usines alsaciennes émettent massivement des polluants dangereux

Dix usines alsaciennes émettent massivement des polluants dangereux
Plusieurs usines chimiques au sud-est de l’Alsace émettent de grandes quantités de CO2 et d’oxydes d’azote.

Oxydes d’azote, ammoniac, composés organiques volatils… Des entreprises situées en Alsace émettent chaque année des millions de tonnes de polluants toxiques dans l’atmosphère. Elles se trouvent à Altkirch, Strasbourg, Ottmarsheim ou encore Chalampé.

En Europe, chaque année, environ 360 000 personnes meurent prématurément à cause de la pollution de l’air. L’industrie et les activités agricoles représentent une source importante d’émissions de molécules toxiques. Le média allemand Correctiv a obtenu des données de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) concernant les principaux rejets d’usines et de fermes sur le continent. Il a initié une enquête transfrontalière avec une dizaine de journaux locaux, dont Rue89 Strasbourg.
Au sein des données de l’AEE, huit polluants ayant d’importantes répercussions sur le réchauffement climatique ou sur la santé publique ont été retenus pour cette investigation (la méthodologie est détaillée en fin d’article). La plupart peuvent causer des maladies cardiovasculaires, des cancers et des problèmes respiratoires. Il n’existe aucune preuve mettant en évidence un seuil en dessous duquel on peut considérer qu’ils ne sont pas nocifs. Les enfants sont particulièrement affectés.

32 sites alsaciens obligés de déclarer leurs émissions

L’Alsace n’est évidemment pas épargnée par le phénomène. Depuis 2018, 32 sites industriels ont été obligés de signaler leurs rejets à l’AEE (grâce à une réglementation européenne), parce qu’ils étaient particulièrement conséquents sur au moins une année.

Lisez la suite pour 1€ seulement

    Jouez un rôle actif dans la préservation de la pluralité médiatique Plongez en illimité dans nos articles et enquêtes exclusives Participez librement à la discussion grâce aux « identités multiples »

Je m’abonne 

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné ?

Connectez-vous

L’investigation locale à portée de main.

Abonnez-vous et profitez d’un accès illimité à Rue89 Strasbourg. Annulez quand vous voulez.

Déjà abonné ? Connectez-vous

Choisissez votre formule :
,