Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Avec la gratuité des médiathèques en 2026, un nouveau geste politique en faveur du livre

Avec la gratuité des médiathèques en 2026, un nouveau geste politique en faveur du livre
La médiathèque possède d’importants fonds dédiés à l’environnement et à la parentalité.

La gratuité des médiathèques pour 2026 a été votée lors du conseil de l’Eurométropole du 28 mars. La délibération s’inscrit dans un ensemble de mesures visant à pérenniser l’esprit de l’année « Capitale mondiale du livre. »

Alors que Strasbourg cède bientôt son titre de « Capitale mondiale du livre », l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) veut en garder une marque. Lors du conseil de l’EMS du 28 mars, une délibération actant la gratuité des médiathèques au 1er janvier 2026 a été largement plébiscitée par les élus, avec 77 voix pour, 4 abstentions et 1 voix contre. Concrètement, la carte d’emprunt du réseau Pass’relle, concernant les 33 médiathèques du réseau, pourra bientôt être retirée gratuitement.

Continuité politique

« À quelques jours de l’épilogue du programme Lire Notre Monde, cette décision inscrit durablement dans notre ville l’héritage de cette année Strasbourg Capitale Mondiale du Livre Unesco », se félicite à la tribune Jeanne Barseghian. La maire de Strasbourg, également première vice-présidente de l’EMS, explique que la mesure s’inscrit dans une « volonté de poursuivre une politique publique ambitieuse en faveur de l’accès au livre et à la lecture. »

Jeanne Barseghian, lors de la conférence évoquant la fin de Capitale mondiale du Livre.Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg

Lors d’une conférence de presse ayant lieu une semaine plus tôt, la maire affirmait sa volonté de rendre pérenne les avancées apporté pour le Livre par l’année Strasbourg capitale mondiale du livre, comme le financement de 16 bourses pour un montant de 80 000 euros pour soutenir la création locale, l’installation de 17 cabanes à livres dans l’EMS ou l’achat d’un stock de 19 000 livres pour les crèches et les écoles. Elle réaffirmait aussi sa volonté de soutenir les éditeurs locaux, dont plusieurs étaient déçus des retombées limitées de l’événement.

L’aéroport de Bâle-Mulhouse sommé d’agir face à une contamination record de l’eau aux PFAS

L’aéroport de Bâle-Mulhouse sommé d’agir face à une contamination record de l’eau aux PFAS
Avion easyJet sur le tarmac de l’aeroport de Bale Mulhouse.

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Une journée de conférences sur l’extrême droite et les médias vendredi 4 avril

Une journée de conférences sur l’extrême droite et les médias vendredi 4 avril
Le campus central de l’Université de Strasbourg.

L’Université de Strasbourg organise une journée de conférences sur le thème de l’extrême droite au sein des médias vendredi 4 avril. L’événement se déroulera dans la Maison des sciences de l’Homme, un bâtiment du campus central.

Fascinante et fascisante, la capacité de l’extrême droite à tordre la réalité semble infinie. Capable de repeindre Pétain en défenseur des Juifs ou de faire d’Hitler un communiste qui s’ignore, aucun thème ne semble échapper à une réécriture historique. Trois membres du laboratoire « Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques », Simon Zara, Antoine Hoffmann et Axelle Lehmann, organisent une journée dédiée à décortiquer ces mécanismes dont use l’extrême droite dans l’espace médiatique, ce vendredi 4 avril à la Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme – Alsace (Misha).

Pour analyser ce qu’ils nomment un « grand renversement sémantique », ils invitent plusieurs participantes et participants à décrypter les rouages des faits alternatifs, les détournements en ligne ou la manière dont la presse évoque l’extrême droite. Guillaume Krempp, rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg, évoquera ainsi les grands moments médiatiques de l’extrême droite alsacienne, évoquant l’éphémère Bastion social ou les actions des hooligans Strasbourg offenders.

La journée débutera à 9h avec l’accueil des participants, puis suivra une introduction d’Antoine Hoffmann et Simon Zara. Suivront sept conférences tout au long de la journée, jusqu’au mot de conclusion, à 16h20.

La présidence de l’Université de Strasbourg à moitié renouvelée

La présidence de l’Université de Strasbourg à moitié renouvelée
L’université de Strasbourg s’est dotée d’une nouvelle présidence pour quatre ans

Les différents conseils de l’Université de Strasbourg ont élu la nouvelle équipe de présidence menée par Frédérique Berrod. Une équipe dans la continuité du dernier mandat de Michel Deneken.

C’est la dernière étape des élections universitaires. Mardi 1er avril, à partir de 14 heures, les différents conseils de l’Université de Strasbourg (Unistra) se sont réunis dans l’amphithéâtre Cavailles pour élire l’équipe présidentielle. Les quinze futurs vice-présidents et vice-présidentes ont été proposés par Frédérique Berrod, tête de la liste Inspire ! qui a remporté la majorité des suffrages au sein du conseil d’administration le 18 mars 2025. Sans surprise, l’équipe présentée s’inscrit dans la continuité du mandat précédent. Plus de la moitié des futurs vice-présidents figuraient déjà dans l’équipe présidée par Michel Deneken, président sortant de l’Unistra.

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Sans solution pour des enfants à la rue, des parents de l’école Léonard de Vinci se mobilisent

Sans solution pour des enfants à la rue, des parents de l’école Léonard de Vinci se mobilisent

Lundi 31 mars, un collectif de parents d’élèves et d’enseignants s’est mobilisé devant l’école Léonard de Vinci à l’Elsau afin de réclamer un hébergement d’urgence pour les familles d’élèves sans abri.

Il est environ 16h30 lundi 31 mars quand des silhouettes commencent à tapisser les grilles de l’école Léonard de Vinci de pancartes. Pour cet établissement du quartier populaire de l’Elsau, la scène devient banale : depuis septembre, parents d’élèves et instituteurs se mobilisent pour alerter sur la situation de plusieurs enfants réfugiés, scolarisés à l’école et sans solution d’hébergement. « Jusqu’à présent on a écrit des communiqués, des lettres, on a alerté, et on a obtenu aucune réponse », explique Annabelle Rodrigues, du collectif Elsau Solidaire.

« On a le sentiment de ne pas du tout être entendus », soupire Naïma, une mère du quartier qui se bat depuis quatre mois pour ces enfants à la rue. L’une d’elle est dans la classe de sa fille, en CE2. « On est en France en 2025, des enfants qui dorment dehors, ça ne devrait pas exister », acquiesce Nabil, lui aussi père d’enfants scolarisés dans l’établissement.

Que ce soit l’État ou la Ville, le ressentiment à l’égard des institutions est partagé dans la foule qui s’est constituée devant les grilles. On reproche l’indifférence de l’administration, la passivité des élus locaux, le manque d’actions… Aucune proposition n’est venue soulager ces familles, au grand dam des parents mobilisés. Face à ce silence, les parents mobilisés envisagent de réquisitionner des locaux de l’école, en commençant par le gymnase.

Grève à l’Assurance maladie vendredi 4 avril pour de meilleures rémunérations

Grève à l’Assurance maladie vendredi 4 avril pour de meilleures rémunérations
Mobilisation en octobre 2024 des agents de la CPAM.

Des salariés de la Caisse primaire d’assurance maladie seront en grève ce vendredi 4 avril à l’appel de la CGT. Le syndicat, minoritaire, dénonce une dégradation de leurs conditions de travail et demande une revalorisation des salaires.

« Assurer un fonctionnement efficace et humain de la Sécurité sociale ». Inscrite à la fin de leur communiqué de grève, la formule du syndicat CGT de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) sonne comme un vœu pieu. Ce vendredi 4 avril, le syndicat, minoritaire dans la société, appelle ces salariés à la grève pour exiger de meilleures conditions de travail, demandant que leurs tâches soient « axées sur l’humain plutôt que sur des statistiques. » Les représentants syndicaux dénoncent pêle-mêle la « complexification de la législation », les « changements réglementaires constants » et « l’augmentation de la charge de travail. »

Ils réclament également une revalorisation de leurs salaires, pour qu’ils suivent « à minima l’inflation ». La CGT demande que la valeur du point d’indice, actuellement de 7,60€ soit portée à 10€. Les salariés mobilisés remettent aussi en cause la classification des emplois et des rémunérations, qui ne répond pas aux qualifications et des diplômes.

Enfin, ils fustigent le recours qu’ils jugent excessif aux contrats précaires, créant une situation instable nuisant à « l’efficacité du service et à la qualité de vie au travail des salariés. » Selon la CGT, la CPAM prévoit « l’utilisation de 750 mois de CDD en 2025, soit l’équivalent de 63 CDD par mois ».

Grève dans la fonction publique jeudi 3 avril, contre la baisse des indemnités maladie

Grève dans la fonction publique jeudi 3 avril, contre la baisse des indemnités maladie

Le gouvernement a fait baisser l’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires. Une intersyndicale appelle à la grève jeudi 3 avril. Toutes les cantines des écoles maternelles et élémentaires de Strasbourg seront fermées.

« Cette mesure est effarante, elle va pénaliser les fonctionnaires plus exposés aux arrêts maladie, comme les ATSEM qui sont au contact des enfants et des microbes, les éboueurs, les agents de propreté », explique Laurent Feisthauer, secrétaire départemental de la CGT 67. Une intersyndicale (CGT, FSU, Unsa, Solidaires) appelle à la mobilisation et à la grève jeudi 3 avril dans toute la France, contre la baisse des indemnités des fonctionnaires en cas d’arrêt maladie. Depuis le 1er mars, ces derniers reçoivent une indemnité de 90% de leur salaire au lieu de 100%. Une mesure d’austérité budgétaire mise en place par le gouvernement de François Bayrou.

Un rassemblement est prévu le même jour à midi place de la République à Strasbourg. « On se plaint que la fonction publique n’est plus attractive mais il faut se poser les bonnes questions… Ça fait 20 ans qu’on a des revalorisations au compte gouttes, qui sont loin de rattraper l’inflation », poursuit Laurent Feisthauer. L’intersyndicale déplore aussi le refus du gouvernement de revaloriser le point d’indice en 2025. « Et il vient en plus de supprimer la Gipa, une indemnité qui améliorait le pouvoir d’achat des fonctionnaires dont les salaires n’augmentaient pas », complète Géraldine Delaye, secrétaire départementale de la FSU.

Accueil scolaire impacté

Avec ce mouvement de grève, toutes les cantines scolaires des écoles maternelles et élémentaires de Strasbourg seront fermées jeudi 3 avril, selon la municipalité : « Aucun accueil ne sera possible entre 12h et 14h. Les repas ne seront pas facturés. » La Ville indique par ailleurs que « les accueils périscolaires et les ateliers éducatifs seront assurés dans la mesure du possible ». Des affiches donnant des précisions pour chaque établissement seront accrochées à l’entrée des bâtiments.

La municipalité assurera un service minimum d’accueil « dés lors que 25% des enseignants de l’école seront grévistes ». Les enfants pourront être accueillis de 8h30 à 12h et de 14h à 16h30, dans six établissements désignés sur le territoire, en fonction du quartier dans lequel ils habitent :

    Quartiers Hautepierre – Cronenbourg : accueil à l’école maternelle Catherine – (1 place de la Comtesse de Ségur).
    Quartiers Neudorf – Port du Rhin : accueil sur l’école primaire du Schluthfeld – (62 rue de Saint Dié).
    Quartiers Robertsau – Esplanade et Conseil des XV : accueil sur le site de l’accueil de loisirs Schwilgué (45-47 rue de la Doller).
    Quartiers Gare – Centre-ville et Krutenau : accueil sur l’école maternelle Louise Scheppler (3 rue de Fouday).
    Quartiers Elsau – Montagne Verte – Koenigshoffen et Poteries : accueil à l’école maternelle Gliesberg (10 chemin du Gliesberg).
    Quartiers Meinau et Neuhof : accueil à l’école Guynemer (11 rue d’Argenton- Annexe).

Cet article sera mis à jour si d’autres informations sur la journée de mobilisation du jeudi 3 avril parviennent à la rédaction.

Derrière l’essor de GST, un service de médecine du travail hors-la-loi

Derrière l’essor de GST, un service de médecine du travail hors-la-loi
GST réalise toutes ses consultations en visio.

GST propose depuis 2019 des « services de santé au travail » basés sur de la téléconsultation. Mais l’association n’a jamais obtenu d’agrément et les entreprises qui y font appel sont donc dans l’illégalité. Une plainte a été déposée.

« Faire toutes les consultations en visio, moi j’avais jamais vu ça avant. » Sandrine (prénom modifié) a travaillé plusieurs mois pour l’association Groupement Santé au Travail (GST) à la fin de l’année 2024. La quadragénaire était infirmière dans cette structure qui gère la médecine du travail pour des milliers d’entreprises partout en France. Avec une petite particularité : toutes les visites médicales, des médecins comme des infirmiers et infirmières, se font en visio :

« Parfois, je me sentais démunie, notamment quand j’étais face à des salariés qui avaient des problèmes de santé, comme du harcèlement au travail. Je me mettais à leur place, le fait d’être seul face à son ordinateur, quand on est déjà mal, on peut se dire… à quoi bon. »

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Dans les quartiers, Pierre Jakubowicz veut rallier les déçus de Jeanne Barseghian

Dans les quartiers, Pierre Jakubowicz veut rallier les déçus de Jeanne Barseghian
Au centre en costume bleu, le conseiller municipal d’opposition Pierre Jakubowicz.

Ce lundi 31 mars, le conseiller municipal d’opposition Pierre Jakubowicz a présenté sa liste de référents de quartier. Le candidat officieux à la municipalité coalise les déçus de la municipalité écologiste, en puisant dans les collectifs d’habitants.

Pour un candidat officieux aux élections municipales de 2026, Pierre Jakubowicz (Horizons) poursuit plutôt ouvertement sa marche vers l’Hôtel de Ville. Après avoir lancé son association « Strasbourg on y croît ! », puis une consultation citoyenne et un projet de kiosque pour les quartiers, l’élu d’opposition présente ce lundi 31 mars sa propre équipe de référents de quartiers.

Réunis sur la place de la Ziegelau, au centre du Neudorf, tous se tenaient derrière leur candidat pour être présentés à la presse. Avec l’entrain d’un annonceur du stade de la Meinau, ce dernier présentait un à un ses nouveaux soutiens, qu’il souhaite mettre au cœur d’un nouveau dispositif censé mieux connecter les quartiers à la municipalité. Sur la vingtaine de personnes présentées, les encartés se comptent sur les doigts de la main. « Leur rôle est de servir de relai à l’association et d’être des vigies dans les quartiers, pour faire remonter les problèmes », explique Édouard Bailhache, délégué du quartier Krutenau et collaborateur de la députée Brigitte Klinkert.

Mobilisation des déçus

En égrainant les noms de ses délégués, Pierre Jakubowicz savoure l’influence patiemment acquise auprès des collectifs d’habitants. Depuis quatre ans, l’élu d’opposition s’efforce d’être de toutes les réunions publiques et d’être identifié des déçus de la municipalité écologiste. Chaque grief contre la Ville devient l’occasion de rallier les mécontents d’un quartier.

À gauche, l’ancien candidat aux législatives en 2022 Patrick Depyl (MoDem) sera délégué de quartier.Photo : Sue Randrianjafy / Rue89 Strasbourg

On retrouve ainsi parmi les délégués Vincent Arnould, membre d’un collectif d’habitants dénonçant l’insécurité au quartier Gare, Karim Farès, un ancien policier souhaitant un « programme sécuritaire ambitieux » à l’Elsau, ou encore Philippe Cornec, un robertsauvien mobilisé contre la suppression d’un espace boisé rue de Buissière. « Je n’ai jamais eu de volonté de m’impliquer en politique avant », explique Frédéric, délégué au quartier Port du Rhin – Coop. Il s’était engagé en vain pour l’obtention de places de parking rue de la Coopérative. « Ce qui m’a poussé à m’investir, c’est le manque d’empathie, de proximité et de respect de l’administration de Jeanne Barseghian, en particulier de la part de son adjoint Pierre Ozenne. »

Redéfinir les élus de quartier

Que deviendront ces délégués après 2026 ? Plusieurs parmi eux devraient se retrouver en position éligible sur une liste. « En 2020, les écologistes avaient aussi cherché à s’appuyer sur les collectifs d’habitants », reprend Édouard Bailhache. « Mais avec les années, ils ont perdu le lien avec le terrain en s’enfermant dans le Centre administratif », estime t-il.

Pour Pierre Jakubowicz, cette première présentation n’est qu’un prélude à un système de représentation dans les quartiers qui serait redéfini, en cas d’alternance. « Un élu de quartier est efficace quand il a des moyens d’action, un lien hiérarchique directe avec sa direction de territoire. Nous voulons que ce soit le cas à l’avenir, sans l’intermédiaire d’un “pôle territoire”, que représentaient initialement [les élus de la majorité actuelle] Benjamin Soulet, Carole Zielinski et Hervé Polesi. » Une prochaine réunion de « Strasbourg on y croît ! » devrait se tenir dans les prochaines semaines ; à nouveau, le quasi-candidat présentera une nouvelle proposition pour la Ville.

Grève et rassemblement contre l’austérité dans le secteur médico-social mardi 1er avril

Grève et rassemblement contre l’austérité dans le secteur médico-social mardi 1er avril
Un rassemblement est prévu place de la République ce 1er avril.

Une intersyndicale appelle les professionnelles du médico-social à la grève dans toute la France, contre les coupes budgétaires dans le secteur. À Strasbourg, un rassemblement est prévu à 13h30 devant la préfecture.

« Autour de moi, je vois beaucoup de personnes en détresse, en perte de sens, qui n’ont plus l’impression de pouvoir réellement faire leur travail », alerte Jérôme Bardot, de la CGT Action sociale du Bas-Rhin. Une large intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FO, SUD) appelle les employées du secteur médico-social à la grève dans toute la France mardi 1er avril. Ces six organisations s’unissent pour dénoncer « les coupes budgétaires décidées par les gouvernements successifs », qui peuvent avoir de graves impacts sur les professionnelles et les structures.

Jérôme Bardot est aussi éducateur spécialisé et délégué syndical à l’Apedi, une association qui accompagne des personnes en situation de handicap. Il affirme que les négociations sont de plus en plus compliquées :

« Nous avions toujours eu la prime gilets jaunes, jusqu’en 2024 où la direction nous l’a refusée. On a un déficit chronique d’un millions d’euros chaque année. Donc à chaque fois qu’on demande quelque chose, davantage de personnel dans un centre d’accueil, des augmentations… la direction nous dit que ce n’est pas possible. »

Une délégation reçue à la préfecture

Depuis de nombreuses années, Rue89 Strasbourg rend compte des revendications des travailleurs et travailleuses sociales. En février 2022, lors d’une manifestation, beaucoup de professionnelles du secteur s’inquiétaient déjà de « la gestion industrielle » des structures et d’un mal-être croissant. « Chez nous, il y a de plus en plus de besoins parce que la population vieillit… On a de plus en plus de résidents pas autonomes, mais on reste à moyens constants », illustre Jérôme Bardot : « Nos métiers sont très difficiles, et souvent la charge de travail empire. Du coup les gens partent, épuisés, il y a un gros turn-over, ce qui est très mauvais pour les personnes qu’on accompagne. »

Les syndicats dénoncent aussi le blocage des négociations nationales pour des augmentations salariales dans le secteur. Selon Jérome Bardot, « la grève devrait être bien suivie et certains établissements comme des IME (instituts médico-éducatifs, NDLR) seront fermés ». Un rassemblement est prévu à 13h30 place de la République, devant la préfecture du Bas-Rhin, où une délégation sera reçue.

Après trois ans rue du Rempart, le Wagon Souk aux limites de son modèle

Après trois ans rue du Rempart, le Wagon Souk aux limites de son modèle
Lors d’une soirée RBS en 2024.
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Au marché de la Marne, la subtile mais essentielle bataille pour les places

Au marché de la Marne, la subtile mais essentielle bataille pour les places
Le marché du boulevard de la Marne, le 15 mars 2025.

Le marché de la Marne peut représenter pour ses commerçants jusqu’à 70 % de leur chiffre d’affaires hebdomadaire. Reportage aux aurores, quand les marchands se disputent les meilleures places au tirage au sort.

Entre deux conversations, un marchand stressé et frigorifié lâche un : « Allez, sur un malentendu, ça va passer ! » À sept heures, au croisement des boulevards de la Marne et d’Anvers de Strasbourg, une quarantaine de commerçants s’agglutinent autour des placiers depuis vingt bonnes minutes.

Les placiers sont des agents de la ville qui veillent à ce que le règlement des marchés soit respecté. Ils sont aussi parfois amenés à régler les litiges entre commerçants, notamment quand des marchands se disputent quelques centimètres pour agrandir leurs stands. Parmi leurs missions, les placiers procèdent chaque matin à deux tirages au sort pour départager les commerçants ne possédant pas d’emplacements fixes sur le marché.

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Un mois d’avril tonique entre combat de robots, docus militants et La Chèvre

Un mois d’avril tonique entre combat de robots, docus militants et La Chèvre
La salle du Molodoï au quartier Laiterie.

En avril, rien de tel que des projections de docus militants et des robots qui font des étincelles dans une arène. Sans oublier La Chèvre au Molodoï et quelques concerts ! Voilà notre sélection pour les sorties culture du mois.

Un festival pour provoquer des étincelles

Du 1er au 13 avril, la quatrième édition du Curieux festival propose une vingtaine de rencontres et de spectacles autour des sciences, de la transmission des savoirs et de la connaissance dans une douzaine de lieux de Strasbourg dont le Planétarium, le Vaisseau, le Parlement européen ou le Point d’eau à Ostwald.

La bande annonce du Curieux festival 2025.

L’objectif du festival depuis sa création est de mettre en relation des artistes et des scientifiques, en prenant le pari que les premiers peuvent aider à mettre en valeur le travail des seconds. Le résultat donne souvent des productions décalées, étonnantes mais aussi inspirantes et qui permettent de questionner le présent ou l’avenir de manière très concrète. Ce sont aussi de beaux rendez-vous pour intéresser les enfants aux sciences sans qu’ils s’en rendent compte, un truc de daron. Le parrain de cette édition est le chercheur en neurosciences Albert Moukheiber, auteur de Votre cerveau vous joue des tours, mais d’autres stars du savoir sont au programme comme le biologiste Denis Duboule, professeur au Collège de France.

PF

Douceur et mélancolie soul à la Péniche

Il était temps que Joceline livre son premier album et le voici en release party jeudi 3 avril à la Péniche mécanique. L’écrin du navire-cabaret conviendra parfaitement pour se plonger dans Lights in Darkness, une collection de huit titres envoûtants, personnels, bercés entre soul et pop mélancolique.

Apparue à Strasbourg en 2021, Joceline poursuit une carrière discrète mais continue au sein du label #14, à coups de titres millimétrés, accompagnés au piano et au violoncelle et consacrés bien souvent aux émotions que peuvent procurer les détours de la vie. Pour le public, ses concerts forment des bulles ouatées pour s’échapper du bruit du monde, il est difficile de lui dire au revoir.

PF

Robots combatifs au Shadok

Pour son anniversaire, le Shadok ouvre ses portes le 5 avril, de 10h à 22h. L’espace dédié au numérique propose d’assister, voir de participer à une bataille de robots. Il sera aussi possible de créer son propre jeu vidéo sur papier, de tester des jeux indépendants, réparer ses objets cassés, composer de la musique électronique ou encore, tester la réalité virtuelle. Tout au long de la journée, l’ambiance musicale sera assurée par la radio strasbourgeoise Z·Est.

CB

Voyages BTP

Pour se donner de l’énergie militante, le Lieu documentaire propose deux rendez-vous à fort potentiel d’indignation. La première projection est une avant-première programmée le mardi 22 avril à 18h30. La journaliste Raphaële Taquard a filmé des mois durant la mobilisation des habitants de la vallée du Florival contre un projet de zone d’activité économique de 27 hectares. Quant la terre devient béton, c’est un voyage au cœur de la « France moche » où des parkings, des échangeurs et autres magasins de tôle ont remplacé des terres agricoles. La projection aura lieu en présence de la réalisatrice ainsi que son producteur, Laurent Dené.

Le lendemain, au même endroit, un documentaire nous permet d’observer l’éclatement d’une bulle immobilière en Espagne. Bricks, un film du sociologue Quentin Ravelli, s’intéresse à un paradoxe hallucinant : dans un pays où 700 000 familles ont été menacées d’expulsion pour avoir peiné à rembourser leur crédit immobilier, on trouve 5 millions de logements vides. Pour plonger au cœur de cette crise née d’une arnaque, le réalisateur s’est intéressé à la brique, la matière de ces immeubles construits en masse en Espagne, et au système politico-financier à l’origine de la spéculation et de l’effondrement. La projection sera suivie d’un débat avec le réalisateur et la sociologue strasbourgeoise et chercheuse du laboratoire SAGE Anaïs Collet.

GK

Un week-end pour l’édition indé

Pour terminer le mois d’avril en toute beauté militante, quel meilleur endroit que le Molodoï, à la rencontre de La Chèvre du 25 au 27 avril ? Ce « salon d’éditions livresques et musicales » permet à de nombreuses maisons d’édition indépendantes de présenter leurs livres, brochures et autres fanzines. L’occasion de se plonger dans des créations à des années lumières de l’emprise croissante d’un Vincent Bolloré sur l’édition française. Le programme (à retrouver ici) permet aussi de découvrir des livres en compagnie de leurs auteurs et autrices, comme « Le temps des révoltes » avec Anne Steiner le vendredi 25 avril ou encore « T’aurais pas une adresse ? Archives d’une lutte pour l’avortement » en compagnie de membres du collectif d’autrices. Sans oublier une soirée de concerts le samedi 26 avril. Cette dernière permettra notamment d’écouter la douce voix chantant une douloureuse poésie de la chanteuse folk Ideekah.

GK

Les arbitres d’Alsace en grève le week-end du 4 avril

Les arbitres d’Alsace en grève le week-end du 4 avril
Il n’y aura pas d’arbitre sur les terrains de foot alsaciens le week-end du 4 au 6 avril.

Suite à la démission d’un arbitre, menacé de mort pendant un match à Strasbourg, une grève de l’arbitrage aura lieu du vendredi 4 au dimanche 6 avril dans toute l’Alsace.

Du vendredi 4 au dimanche 6 avril, il n’y aura aucun arbitre pour les matchs de foot amateur en Alsace. Cette décision historique a été prise dans la soirée du jeudi 27 mars lors d’une réunion sous l’égide de Philippe Durr, président de la commission d’arbitrage du District d’Alsace de football. Elle fait suite à la démission d’Anthony (lire son témoignage), un arbitre alsacien menacé de mort lors d’un match à Strasbourg le dimanche 23 mars. Elle s’inspire aussi de démarches similaires dans d’autres départements, notamment en Indre-et-Loire, où les arbitres protestent également contre la hausse des violences sur le terrain.

Interrogé sur cette grève des arbitres alsaciens, Philippe Durr préfère le terme de « droit de retrait » pour les 850 arbitres du District. Il explique l’initiative :

« Les événements du week-end dernier et la violence croissante autour des stades de foot et sur le terrain nous ont poussés à retirer tous nos arbitres des compétitions du District. De même, nos arbitres désignés sur des compétitions de ligue sont aussi retirés. »

« Il faut aussi des mesures concrètes »

Pour Anthony, l’arbitre qui a démissionné le dimanche 23 mars, cette mobilisation suscite un « sentiment mitigé ». « Mon cas n’est qu’une goutte d’eau qui a fait déborder le vase, continue l’ancien arbitre :

« Cette initiative n’aurait pas eu lieu sans l’exemple de la grève dans d’autres districts [comme en Indre-et-Loire, NDLR]. C’est impossible pour moi de revenir sur un terrain de foot mais j’espère pour les autres arbitres que cette grève pourra les aider. Il faut envoyer ce message mais il faut aussi des mesures concrètes. C’est un travail de long terme qu’il faut mener, à la fois en prévention et en gestion des matchs. Tout le monde est concerné, que ce soit les joueurs, les entraineurs, les arbitres et les supporters. »

Le président délégué du District d’Alsace de football, Marc Hoog, n’avait pas été officiellement informé de cette décision au moment où Rue89 Strasbourg a sollicité sa réaction. Il n’a pas souhaité s’exprimer. Questionné sur le même sujet quelques jours plus tôt, Marc Hoog s’était montré circonspect : « Un week-end sans match ne va rien changer, j’en suis convaincu. Ça ne va pas empêcher ces supporters de revenir foutre le bordel le week-end suivant. »

Élections municipales : Renaissance veut écouter Strasbourg

Élections municipales : Renaissance veut écouter Strasbourg
Bruno Studer et Fabienne Keller ont débuté la campagne de Renaissance vendredi 28 mars.

Le parti macroniste Renaissance s’est doté d’une équipe de campagne pour les élections municipales de Strasbourg et se dote d’une plateforme numérique pour recueillir les idées des Strasbourgeois et des Strasbourgeoises.

Un troisième projet se propose « d’écouter les Strasbourgeois et les Strasbourgeoises » afin de présenter un programme pour les élections municipales de mars 2026. Après « Aimer Strasbourg » de Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) et « Strasbourg on y croit ! » de Pierre Jakubowicz (Horizons), voici celui de Renaissance, « Strasbourg, parlons-en ! ».

Bruno Studer, député de la 3e circonscription du Bas-Rhin de 2017 à 2024, est le « pilote » de cette campagne municipale pour le parti macroniste, présenté à la presse vendredi 28 mars avec Fabienne Keller, députée européenne et ancienne maire de Strasbourg de 2001 à 2008. « On veut faire le pari de l’intelligence collective », a-t-il indiqué en introduction, « pour tous les Strasbourgeois qui veulent s’engager dans un projet européen et optimiste ».

La question de la tête de liste viendra après, peut-être en septembre. Car les candidats ne manquent pas, rien qu’à Renaissance Bruno Studer lui-même pourrait y aller, Nicolas Matt également, qui co-préside le groupe des macronistes au conseil municipal, Étienne Loos qui s’était présenté aux élections législatives dans la première circonscription de Strasbourg en juin 2024, voire Fabienne Keller… Et bien entendu, Renaissance devra composer avec Pierre Jakubowicz, encarté à Horizons, une formation politique qualifiée de « partenaire » par Bruno Studer.

« On n’est pas à l’abri d’une bonne idée. »

Bruno Studer, pilote de la campagne municipale pour Renaissance

Mais tout ceci n’est guère important selon Bruno Studer, qui assure que les citoyens de Strasbourg voteront d’abord pour un projet. Celui qui se souvient de la campagne pour la première élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République en 2017 veut refaire le coup d’une « synthèse entre des idées de gauche et de droite ». « On n’est pas à l’abri d’une bonne idée », a-t-il précisé et ce même si elle est de gauche. Fabienne Keller a ainsi pris l’exemple de l’hébergement d’urgence en indiquant qu’il n’est « pas acceptable qu’on laisse des familles dormir à la rue » et en proposant de « mobiliser les logements réservataires du préfet ». Étienne Loos s’est revendiqué comme « issu de la gauche avec des parents enseignants » et s’est demandé si « installer un centre d’hébergement dans un quartier déjà défavorisé comme la Montagne Verte était bien une idée de gauche ? »

Candidats et militants Renaissance sont donc partis à l’assaut des marchés de Strasbourg, jusqu’à l’été, avec cette consultation qui demande « les trois choses que vous aimez le plus dans votre quartier » et celles « qui ne vont pas ». Bruno Studer promet une restitution, peut-être « assistée par l’intelligence artificielle », la nouvelle marotte de l’ancien député. Pour lui, Strasbourg doit être une « ville attractive pour les entreprises de la technologie et de l’intelligence artificielle », une technologie qui pourrait apporter des solutions « pour la circulation à Strasbourg ».

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Accusé de viol, un professeur du conservatoire réintégré après une enquête administrative

Accusé de viol, un professeur du conservatoire  réintégré après une enquête administrative

Accusé de violences sexistes et sexuelles par deux femmes, un professeur de clarinette va être réintégré au conservatoire de Strasbourg après une enquête administrative menée par l’Eurométropole.

En juin 2024, un professeur de clarinette de la Haute école des arts du Rhin (HEAR) et du conservatoire de Strasbourg a été suspendu de ses fonctions. Deux étudiantes ont déposé plainte contre lui : l’une pour violences par conjoint et l’autre pour viol (voir notre article). Jeudi 27 mars, les DNA écrivent qu’il devrait être réintégré suite à une enquête administrative, diligentée par l’Eurométropole de Strasbourg, « qui n’a pas permis de confirmer les faits dénoncés ». Cet employé du conservatoire est mis à disposition de la Hear et ne sera pas réintégré à l’école d’art, précise son directeur Stéphane Sauzedde à Rue89 Strasbourg. Il ne sera donc pas remis au contact d’étudiantes et étudiants à la Hear, étant donné que la décision de l’Eurométropole ne lie pas la Hear.

Des éléments insuffisants

L’enquête judiciaire liée aux dépôts de plainte continue. Côté administration, l’Eurométropole a adressé aux plaignantes les conclusions de l’enquête dans un courrier daté de fin février. La lettre stipule que « les éléments recueillis (…) ne permettent pas d’établir la commission (…), dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, de faits pouvant s’apparenter à des faits d’agissements sexistes, de violences sexistes et sexuelles, en particulier, des faits constitutifs de harcèlement sexuel ». Le courrier conclut :

« À ce jour, les conclusions de l’enquête administrative ne permettent pas de justifier, au plan juridique et réglementaire, une révocation, confirme la Hear. La mission de l’agent sera donc adaptée et celui-ci sera placé hors d’un contexte d’enseignement et de face-à-face avec des élèves. »

« L’administration se défausse »

Contacté par les DNA, le Collectif de lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur (Clasches) accuse « l’administration [de] se défausse[r] sur la justice » :

« Au pénal, on doit apporter des preuves. Au disciplinaire, on n’a pas besoin que les faits soient caractérisés. On a juste besoin de savoir s’il y a eu une atteinte au bon fonctionnement de l’établissement ou si un enseignant a manqué à ses obligations. Par exemple, en nouant des relations personnelles avec des élèves. Cela suffit à constituer une faute professionnelle. »

Si les plaintes venaient à aboutir à un procès et à une condamnation, l’Eurométropole pourrait reconsidérer ses conclusions. Du côté du parquet de Strasbourg, l’enquête est toujours en cours.